💧 Elle Etait Trop Fraiche Elle Est Trop Sec

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La lavande, connue pour son parfum caractéristique, n’en finit plus de séduire petits et grands qui apprécient également ses belles couleurs. Qu’on la cultive de manière isolée, en haie ou en pot, la lavande n’est pas difficile à cultiver et à entretenir, même s’il convient tout de même d’éviter quelques petites erreurs qui peuvent compromettre son développement. Lavande ses principales caractéristiques La lavande est une plante rustique, qui résiste aux épisodes de sécheresse. A planter au printemps ou à l’automne, si vous habitez dans une région où les températures sont douces, elle se plaît au soleil pour fleurir entre juillet et septembre. Elle sublime les bordures et les massifs et s’intègre parfaitement dans un jardin sec. Gare à ceux qui souhaiteraient espacer les plants de lavande au moment de la plantation. Une plantation rapprochée permet de créer une haie colorée, parfumée et dense. Lavande quelles sont les principales erreurs à éviter ? La principale erreur que l’on fait lorsque l’on entretien une lavande est celle de l’excès d’arrosage. Ses belles teintes n’ont pas besoin de beaucoup d’eau pour se dévoiler au grand jour, bien au contraire ! Cultivez-la plutôt à la dure », sur un sol drainé et au soleil. En effet, les fortes chaleurs font monter l’essence dans les glandes de la fleur, donnant lieu à un spectacle visuel et surtout olfactif de premier choix. Aussi, la plupart des lavandes résistent assez bien au froid mais gare à certaines comme la Lavandula stoechas qui commencent à se montrer fébriles lorsque les températures sont négatives. Découvrez les 12 erreurs à ne pas commettre lorsqu’il s’agit de cultiver la lavande ! À LIRE ÉGALEMENT Comment entretenir et tailler la lavande en été ? 9 conseils pour bouturer la lavande 20 trucs malins à faire avec de la lavande !

Elleest intéressante cette pâte à tarte sans beurre / huile. Pratique surtout dans le cadre d’un régime. Bravo à ta petite assistante! Mignonne! Merci pour la recette. Bonne journée! martgab77 dit : 4 septembre 2017 à 12:16. Super idée bravo mini châtaigne. Châtaigne dit : 4 septembre 2017 à 17:12. Cousine Didine : je t’explique même pas ô combien elle était fière, et

Pate fraiche maison pour lasagne Qui a dis que faire soi même les pate fraîche maison c’est fastidieux en tout cas moi je vous propose de les réaliser car c’est extrêmement facile! et vous verrez la différence vous allez obtenir des lasagnes,tagliatelles ou tortellini et même des raviolis fondants et délicieux et vous prendrez goût a les réaliser certes ça prends un peu de temps mais ça en vaut le coup vraiment! Ingrédients -400g de farine de blé t55 -4 oeufs à température ambiante -1/2cc de sel -1 ou 2 c à soupe d’eau tiède selon l’absorption -Préparation -Tamiser la farine et le placer sur la surface de travail ou le bol de votre pétrin ainsi que le sel, puis former un creux au centre et verser les œufs -Ramasser la pâte en commençant a mélanger par le centre et ajouter l’eau tiède -Pétrir au moins 10min à la main ou 3 min au robot -Envelopper la pâte d’un film alimentaire et laisser la reposer dans un endroit frais et sec pendant 30min voir 1h -Étaler la pâte soit au rouleau ou à la machine à pâtes en farinant le plan de travail , vous devez l’étaler sur une épaisseur de 5mm -Dès que vous avez la bonne épaisseur vous pouvez détailler votre pâte en lasagne ou tagliatelle et elles sont prêtes à l’emploi! Avec cette pâte j’ai pu réalisé ces délicieuses lasagnes recette à venir cuisine végétarienne, cuisine facile, cuisine saine, italie, plats, spaghetti,lasagnes à la bolognaise
Elleest très facile à mettre en oeuvre. Placez tout simplement quelques petites feuilles ( entre 5 et 10) dans un compartiment du bac à glaçons, remplissez avec de l’eau et mettez au congélateur. Pour ne pas monopoliser vos bacs à glaçon, “ démoulez-les ” et conservez-les dans des sacs de congélation.
Publié18 juillet 2022, 1014CyclismeAvant, elle s’appelait Robert Millar et elle portait le maillot à poisQuatrième du Tour et meilleur grimpeur en 1984, l’Écossais, qui a changé de nom et de sexe pour devenir Philippa York, travaille sur cette Grande Boucle pour une télévision York est plus heureuse aujourd’hui, depuis qu’elle a effectué sa des années 90, lors du Tour de Romandie, à Nendaz, juste après l’arrivée. Le jeune journaliste que j’étais encore se souvient très bien. C’est Robert Millar qui avait gagné. La mission recueillir ses impressions. Le champion, qui avait remporté trois étapes sur la Grande Boucle – dont le tricot à pois en 1984 – n’avait pas été agréable ce jour-là. Ce grimpeur hors pair n’aimait pas trop les questions à chaud, après un gros effort, c’était sa du Tour, Robert Millar avait ramené ce maillot à Paris en il a changé. À tout point de vue. L’ex-coureur de Peugeot et Panasonic, qui a pris sa retraite sportive en 1995, était un homme malheureux, mal dans sa peau, qui a beaucoup souffert dans un corps qui n’était pas le sien. Depuis 2002, après une longue étape de transition 3 ans et demi, elle s’appelle désormais Philippa York et elle est… journaliste.Quand j’ai commencé le traitement, je pouvais arrêter à un certain moment ou continuer. Je suis allée au bout et je suis née une deuxième fois», a-t-elle révélé lors de son coming-out, en 2017. Si j’avais eu 20 ans aujourd’hui, j’aurais déjà commencé les démarches, mais à l’époque en 1978, cela n’existait pas, j’ai dû vivre avec cette souffrance» avait-elle ensuite déclaré au l’a rencontrée dans la salle de presse à L’Alpe-d’Huez, là où il est venu tellement de fois quand il s’entraînait avant le Tour de France. Autant dire que ces 21 lacets, je les connais bien», sourit cette dame de 63 ans, qui s’est souvenue de cette arrivée à Nendaz et de ses réponses assez sèches ce jour-là. Comme Fignon, qui était le même que moi, c’était le meilleur moyen pour qu’ensuite on me laisse tranquille!», se marre l’Ecossaise qui vit paisiblement à Weymouth, dans le sud de l’ Millar maillot à pois dans l’ascension du col de l’Izoard, lors de la 17e étape du Tour de France, ralliant Serre Chevalier, le 20 juillet 1986. C’était avant de craquer dans le Col du y avait-il autant de monde dans cette montée de l’Alpe-d’Huez lorsque vous l’aviez escaladée avec votre vélo et un maillot à pois sur les épaules?Oui, et il y avait toujours beaucoup de pression et de l’excitation jusqu’au premier virage, car pour moi, il fallait que je sois tout de suite devant, sinon après, on ne récupérait plus. Il y avait aussi beaucoup de monde, mais il y avait énormément moins de Britannique que maintenant. Le cyclisme était moins connu en Angleterre. Nous étions 3 ou 4, aujourd’hui ils sont au moins une quinzaine.J’ai eu de bons et de moins bons moments sur le Tour de France, car il est évident qu’on ne peut pas être au top sur trois semaines.»Philippa York, ex-Robert MillarC’était votre première montée à L’Alpe-d’Huez à bord d’une voiture, que préférez-vous?J’ai mis plus de temps en voiture qu’à vélo! Il y avait beaucoup de monde, dont notamment de gens qui avaient campé la nuit, mais c’est moins fou que je ne l’ le Col du Granon, que le peloton a gravi mercredi dernier, vous étiez aussi dans le peloton en 1986, lors de la dernière fois que le Tour était venu ici?Et j’avais craqué après 4 kilomètres seulement. J’avais été en galère jusqu’en haut. C’est l’année où Bernard Hinault avait aussi explosé et perdu son de bons souvenirs de vos 11 tours de France comme coureur?J’ai eu de bons et de moins bons moments sur le Tour de France car il est évident qu’on ne peut pas être au top sur trois semaines. Il y a des jours où on se sent très bien, où on peut jouer la victoire d’étape, et d’autres où je manquais d’oxygène dans les cols et où je me suis fait très plus facile de couvrir le Tour de France comme journaliste ou sur un vélo?C’est plus simple de faire l’étape dans une voiture parce que quand on a trop chaud, on peut mettre la climatisation, et quand la température est plus fraîche, on allume le chauffage. Et s’il pleut, il y a des essuie-glaces, pas sur un vélo. C’est un stress différent même si c’est aussi dans la dernière heure qu’on fait le maximum pour gagner l’étape, écrire son article ou faire un commentaire pour la radio ou la télé.C’est plus simple de faire l’étape dans une voiture parce que quand on a trop chaud, on peut mettre la climatisation.»Philippa York, journaliste à SBS TVPour qui travaillez-vous sur ce Tour de France?Je suis sur ce Tour pour SBS TV, qui est une télévision australienne. Je fais des textes sur le web, mais j’ai également une émission qui s’appelle Bonjour le Tour», qui est diffusée le lendemain matin de l’étape puisqu’il y a un décalage horaire de 7 à 8 heures. Après l’abandon de Ben O’Connor, il me reste Mikael Matthews et Michael vous parlez de quoi dans vos chroniques?Je ne parle pas de classement ou d’écart, ce sont des analyses, ce qui s’est passé dans l’étape, pourquoi tel coureur a craqué ou tel autre a gagné. C’est juste mon auriez voulu être dans ce peloton aujourd’hui, avec cette chaleur et cette vitesse?Avec le matériel, cela va plus vite qu’avant, c’est vrai, mais la hiérarchie est toujours respectée. Dans toutes les époques, si tu es talentueux et que tu es en bonne santé, tu seras roulez encore, Philippa?Je roule pour le plaisir et pour rester en bonne santé, mais je vais moins vite, moins loin et je ne monte plus les cols. J’ai la soixantaine maintenant. Les gens pensent que je pourrais rouler comme il y a 30 ans, mais non, je suis bientôt à la retraite.Je roule pour le plaisir et pour rester en bonne santé, mais je vais moins vite, moins loin et je ne monte plus les cols.»Philippa York, journaliste pour SBS TVJeannie Longo, qui a votre âge, dispute encore des courses, elle…Longo? Mais ce n’est pas mon problème. Elle était déjà spéciale à l’époque. Je ne vais pas aller l’ couvrir pour votre média le Tour de France féminin?Je ne sais pas encore. S’il y a du travail pour moi, pourquoi pas?
Afind’éviter que le cake ne soit trop sec, il est nécessaire d’être généreux·se en œufs et matière grasse. Pour un cake sans gluten, on remplace la farine de blé par de la farine de
*Mick la kill & Davy la gigoteuz on su admiré cette merveille dans les position les plus ErOtik rien de vulgaire la dedans que de l'admiration devant le corp d'une belle femme dire qui yen a qui les respecte meme pas sa me degoute, sans elle nous aurions aucun sens de vivre mick et moi on vous aime toussssss les belle Ell a su me convaincr vrement, moi qui été plutot pencher sur les brune a la peau matte petite et trés trés mince, elle avait rien de tous sa elle était tous le contraire meme avec un peut de forme mais bon dieux quelle bonheur pour les yeux <3 mais mon plus grand bonheur sera le bonheur de mon coeur et yen a une déja dedans qui en ressortira jamais. Posted on Sunday, 07 September 2008 at 456 PMEdited on Thursday, 13 November 2008 at 106 AM 3/12. Elle a subi une taille trop violente. Veillez à ne pas tailler les rameaux sans feuilles et le bois sec car un tel entretien pourrait leur être très préjudiciable. Taillez sur le bois et le feuillage de l’année. 4 /12. Votre terre n’est pas assez acide pour la
Balzac Splendeurs et misères des courtisanes Première partie. Comment aiment les filles Une vue du bal de l'Opéra En 1824, au dernier bal de l'Opéra, plusieurs masques furent frappés de la beauté d'un jeune homme qui se promenait dans les corridors et dans le foyer, avec l'allure des gens en quête d'une femme retenue au logis par des circonstances imprévues. Le secret de cette démarche, tour à tour indolente et pressée, n'est connu que des vieilles femmes et de quelques flâneurs émérites. Dans cet immense rendez-vous, la foule observe peu la foule, les intérêts sont passionnés, le Désoeuvrement lui-même est préoccupé. Le jeune dandy était si bien absorbé par son inquiète recherche qu'il ne s'apercevait pas de son succès les exclamations railleusement admiratives de masques, les étonnements sérieux, les mordants lazzis, les plus douces paroles, il ne les entendait pas, il ne les voyait point. Quoique sa beauté le classât parmi ces personnages exceptionnels qui viennent au bal de l'Opéra pour y avoir une aventure, et qui l'attendent comme on attendait un coup heureux à la Roulette quand Frascati vivait, il paraissait bourgeoisement sûr de sa soirée; il devait être le héros d'un de ces mystères à trois personnages qui composent tout le bal masqué de l'Opéra, et connus seulement de ceux qui y jouent leur rôle; car, pour les jeunes femmes qui viennent afin de pouvoir dire J'ai vu; pour les gens de province, pour les jeunes gens inexpérimentés, pour les étrangers, l'Opéra doit être alors le palais de la fatigue et de l'ennui. Pour eux, cette foule noire, lente et pressée, qui va, vient, serpente, tourne, retourne, monte, descend, et qui ne peut être comparée qu'à des fourmis sur leur tas de bois, n'est pas plus compréhensible que la Bourse pour un paysan bas-breton qui ignore l'existence du Grand-Livre. A de rares exceptions près, à Paris, les hommes ne se masquent point un homme en domino paraÃt ridicule. En ceci le génie de la nation éclate. Les gens qui veulent cacher leur bonheur peuvent aller au bal de l'Opéra sans y venir, et les masques absolument forcés d'y entrer en sortent aussitôt. Un spectacle des plus amusants est l'encombrement que produit à la porte, dès l'ouverture du bal, le flot des gens qui s'échappent aux prises avec ceux qui y montent. Donc, les hommes masqués sont des maris jaloux qui viennent espionner leurs femmes, ou des maris en bonne fortune qui ne veulent pas être espionnés par elles, deux situations également moquables. Or, le jeune homme était suivi, sans qu'il le sût, par un masque assassin, gros et court, roulant sur lui-même comme un tonneau. Pour tout habitué de l'Opéra, ce domino trahissait un administrateur, un agent de change, un banquier, un notaire, un bourgeois quelconque en soupçon de son infidèle. En effet, dans la très haute société, personne ne court après d'humiliants témoignages. Déjà plusieurs masques s'étaient montré en riant ce monstrueux personnage, d'autres l'avaient apostrophé, quelques jeunes s'étaient moqués de lui, sa carrure et son maintien annonçaient un dédain marqué pour ces traits sans portée; il allait où le menait le jeune homme, comme va un sanglier poursuivi qui ne se soucie ni des balles qui sifflent à ses oreilles, ni des chiens qui aboient après lui. Quoique au premier abord le plaisir et l'inquiétude aient pris la même livrée, l'illustre robe noire vénitienne, et que tout soit confus au bal de l'Opéra, les différents cercles dont se compose la société parisienne se retrouvent, se reconnaissent et s'observent. Il y a des notions si précises pour quelques initiés, que ce grimoire d'intérêts est lisible comme un roman qui serait amusant. Pour les habitués, cet homme ne pouvait donc pas être en bonne fortune, il eût infailliblement porté quelque marque convenue, rouge, blanche ou verte, qui signale les bonheurs apprêtés de longue main. S'agissait-il d'une vengeance? En voyant le masque suivant de si près un homme en bonne fortune, quelques désoeuvrés revenaient au beau visage sur lequel le plaisir avait mis sa divine auréole. Le jeune homme intéressait plus il allait, plus il réveillait de curiosités. Tout en lui signalait d'ailleurs les habitudes d'une vie élégante. Suivant une loi fatale de notre époque, il existe peu de différence, soit physique, soit morale, entre le plus distingué, le mieux élevé des fils d'un duc et pair, et ce charmant garçon que naguère la misère étreignait de ses mains de fer au milieu de Paris. La beauté, la jeunesse pouvaient masquer chez lui de profonds abÃmes, comme chez beaucoup de jeunes gens qui veulent jouer un rôle à Paris sans posséder le capital nécessaire à leurs prétentions, et qui chaque jour risquent le tout pour le tout en sacrifiant au dieu le plus courtisé dans cette cité royale, le Hasard. Néanmoins, sa mise, ses manières étaient irréprochables, il foulait le parquet classique du foyer en habitué de l'Opéra. Qui n'a pas remarqué que là , comme dans toutes les zones de Paris, il est une façon d'être qui révèle ce que vous êtes, ce que vous faites, d'où vous venez, et ce que vous voulez? - Le beau jeune homme! ici l'on peut se retourner pour le voir, dit un masque en qui les habitués du bal reconnaissaient une femme comme il faut. - Vous ne vous le rappelez pas? lui répondit l'homme qui lui donnait le bras, madame du Châtelet vous l'a cependant présenté... - Quoi! c'est ce fils d'apothicaire de qui elle s'était amourachée, qui s'est fait journaliste, l'amant de mademoiselle Coralie? - Je le croyais tombé trop bas pour jamais pouvoir se remonter, et je ne comprends pas comment il peut reparaÃtre dans le monde de Paris, dit le comte Sixte du Châtelet. - Il a un air de prince, dit le masque, et ce n'est pas cette actrice avec laquelle il vivait qui le lui aura donné; ma cousine, qui l'avait deviné, n'a pas su le débarbouiller; je voudrais bien connaÃtre la maÃtresse de ce Sargines, dites-moi quelque chose de sa vie qui puisse me permettre de l'intriguer. Ce couple qui suivait ce jeune homme en chuchotant fut alors particulièrement observé par le masque aux épaules carrées. - Cher monsieur Chardon, dit le préfet de la Charente en prenant le dandy par le bras, laissez-moi vous présenter une personne qui veut renouer connaissance avec vous... - Cher comte Châtelet, répondit le jeune homme, cette personne m'a appris combien était ridicule le nom que vous me donnez. Une Ordonnance du Roi m'a rendu celui de mes ancêtres maternels, les Rubempré. Quoique les journaux aient annoncé ce fait, il concerne un si pauvre personnage que je ne rougis point de le rappeler à mes amis, à mes ennemis et aux indifférents vous vous classerez où vous voudrez, mais je suis certain que vous ne désapprouverez point une mesure qui me fut conseillée par votre femme quand elle n'était encore que madame de Bargeton. Cette jolie épigramme, qui fit sourire la marquise, fit éprouver un tressaillement nerveux au préfet de la Charente. - Vous lui direz, ajouta Lucien, que maintenant je porte de gueules, au taureau furieux d'argent, dans le pré de sinople. - Furieux d'argent, répéta Châtelet. - Madame la marquise vous expliquera, si vous ne le savez pas, pourquoi ce vieil écusson est quelque chose de mieux que la clef de chambellan et les abeilles d'or de l'Empire qui se trouvent dans le vôtre, au grand désespoir de madame Châtelet, née Nègrepelisse d'Espard..., dit vivement Lucien. - Puisque vous m'avez reconnue, je ne puis plus vous intriguer, et ne saurais vous exprimer à quel point vous m'intriguez, lui dit à voix basse la marquise d'Espard tout étonnée de l'impertinence et de l'aplomb acquis par l'homme qu'elle avait jadis méprisé. - Permettez-moi donc, madame, de conserver la seule chance que j'aie d'occuper votre pensée en restant dans cette pénombre mystérieuse, dit-il avec le sourire d'un homme qui ne veut pas compromettre un bonheur sûr. La marquise ne put réprimer un petit mouvement sec en se sentant, suivant une expression anglaise, coupée par la précision de Lucien. - Je vous fais mon compliment sur votre changement de position, dit le comte du Châtelet à Lucien. - Et je le reçois comme vous me l'adressez, répliqua Lucien en saluant la marquise avec une grâce infinie. - Le fat! dit à voix basse le comte à madame d'Espard, il a fini par conquérir ses ancêtres. - Chez les jeunes gens, la fatuité, quand elle tombe sur nous, annonce presque toujours un bonheur très haut situé; car, entre vous autres, elle annonce la mauvaise fortune. Aussi voudrais-je connaÃtre celle de nos amies qui a pris ce bel oiseau sous sa protection; peut-être aurais-je alors la possibilité de m'amuser ce soir. Mon billet anonyme est sans doute une méchanceté préparée par quelque rivale, car il y est question de ce jeune homme; son impertinence lui aura été dictée espionnez-le. Je vais prendre le bras du duc de Navarreins, vous saurez bien me retrouver. Au moment où madame d'Espard allait aborder son parent, le masque mystérieux se plaça entre elle et le duc pour lui dire à l'oreille "Lucien vous aime, il est l'auteur du billet; votre préfet est son plus grand ennemi, pouvait-il s'expliquer devant lui?" L'inconnu s'éloigna, laissant madame d'Espard en proie à une double surprise. La marquise ne savait personne au monde capable de jouer le rôle de ce masque, elle craignait un piège, alla s'asseoir et se cacha. Le comte Sixte du Châtelet, à qui Lucien avait retranché son du ambitieux avec une affectation qui sentait une vengeance longtemps rêvée, suivit à distance ce merveilleux dandy, et rencontra bientôt un jeune homme auquel il crut pouvoir parler à coeur ouvert. - Eh! bien, Rastignac, avez-vous vu Lucien? Il a fait peau neuve. - Si j'étais aussi joli garçon que lui, je serais encore plus riche que lui, répondit le jeune élégant d'un ton léger mais fin qui exprimait une raillerie attique. - Non, lui dit à l'oreille le gros masque en lui rendant mille railleries pour une par la manière dont il accentua le monosyllabe. Rastignac, qui n'était pas homme à dévorer une insulte, resta comme frappé de la foudre, et se laissa mener dans l'embrasure d'une fenêtre par une main de fer, qu'il lui fut impossible de secouer. - Jeune coq sorti du poulailler de maman Vauquer, vous à qui le coeur a failli pour saisir les millions du papa Taillefer quand le plus fort de l'ouvrage était fait, sachez, pour votre sûreté personnelle, que si vous ne vous comportez pas avec Lucien comme avec un frère que vous aimeriez, vous êtes dans nos mains sans que nous soyons dans les vôtres. Silence et dévouement, ou j'entre dans votre jeu pour y renverser vos quilles. Lucien de Rubempré est protégé par le plus grand pouvoir d'aujourd'hui, l'Eglise. Choisissez entre la vie ou la mort. Votre réponse? Rastignac eut le vertige comme un homme endormi dans une forêt, et qui se réveille à côté d'une lionne affamée. Il eut peur, mais sans témoins les hommes les plus courageux s'abandonnent alors à la peur. - Il n'y a que lui pour savoir... et pour oser..., se dit-il à lui-même. Le masque lui serra la main pour l'empêcher de finir sa phrase "Agissez comme si c'était lui", dit-il. Autres masques Rastignac se conduisit alors comme un millionnaire sur la grande route, en se voyant mis en joue par un brigand il capitula. - Mon cher comte, dit-il à Châtelet vers lequel il revint, si vous tenez à votre position, traitez Lucien de Rubempré comme un homme que vous trouverez un jour placé beaucoup plus haut que vous ne l'êtes. Le masque laissa échapper un imperceptible geste de satisfaction, et se remit sur la trace de Lucien. - Mon cher, vous avez bien rapidement changé d'opinion sur son compte, répondit le préfet justement étonné. - Aussi rapidement que ceux qui sont au Centre et qui votent avec la Droite, répondit Rastignac à ce préfet-député dont la voix manquait depuis peu de jours au Ministère. - Est-ce qu'il y a des opinions, aujourd'hui, il n'y a plus que des intérêts, répliqua des Lupeaulx qui les écoutait. De quoi s'agit-il? - Du sieur de Rubempré, que Rastignac veut me donner pour un personnage, dit le député au Secrétaire-Général. - Mon cher comte, lui répondit des Lupeaulx d'un air grave, monsieur de Rubempré est un jeune homme du plus grand mérite, et si bien appuyé que je me croirais très heureux de pouvoir renouer connaissance avec lui. - Le voilà qui va tomber dans le guêpier des roués de l'époque, dit Rastignac. Les trois interlocuteurs se tournèrent vers un coin où se tenaient quelques beaux esprits, des hommes plus ou moins célèbres, et plusieurs élégants. Ces messieurs mettaient en commun leurs observations, leurs bons mots et leurs médisances, en essayant de s'amuser ou en attendant quelque amusement. Dans cette troupe si bizarrement composée se trouvaient des gens avec qui Lucien avait eu des relations mêlées de procédés ostensiblement bons et de mauvais services cachés. - Eh! bien, Lucien, mon enfant, mon cher amour, nous voilà rempaillé, rafistolé. D'où venons-nous? Nous avons donc remonté sur notre bête à l'aide des cadeaux expédiés du boudoir de Florine. Bravo, mon gars! lui dit Blondet en quittant le bras de Finot pour prendre familièrement Lucien par la taille et le serrer contre son coeur. Andoche Finot était le propriétaire d'une Revue où Lucien avait travaillé presque gratis, et que Blondet enrichissait par sa collaboration, par la sagesse de ses conseils et la profondeur de ses vues. Finot et Blondet personnifiaient Bertrand et Raton, à cette différence près que le chat de La Fontaine finit par s'apercevoir de sa duperie, et que, tout en se sachant dupé, Blondet servait toujours Finot. Ce brillant condottière de plume devait, en effet, être pendant longtemps esclave. Finot cachait une volonté brutale sous des dehors lourds, sous les pavots d'une bêtise impertinente, frottée d'esprit comme le pain d'un manoeuvre est frotté d'ail. Il savait engranger ce qu'il glanait, les idées et les écus, à travers les champs de la vie dissipée que mènent les gens de lettres et les gens d'affaires politiques. Blondet, pour son malheur, avait mis sa force à la solde de ses vices et de sa paresse. Toujours surpris par le besoin, il appartenait au pauvre clan des gens éminents qui peuvent tout pour la fortune d'autrui sans rien pouvoir pour la leur, des Aladins qui se laissent emprunter leur lampe. Ces admirables conseillers ont l'esprit perspicace et juste quand il n'est pas tiraillé par l'intérêt personnel. Chez eux, c'est la tête et non le bras qui agit. De là le décousu de leurs moeurs, et de là le blâme dont les accablent les esprits inférieurs. Blondet partageait sa bourse avec le camarade qu'il avait blessé la veille; il dÃnait, trinquait, couchait avec celui qu'il égorgerait le lendemain. Ses amusants paradoxes justifiaient tout. En acceptant le monde entier comme une plaisanterie, il ne voulait pas être pris au sérieux. Jeune, aimé, presque célèbre, heureux, il ne s'occupait pas, comme Finot, d'acquérir la fortune nécessaire à l'homme âgé. Le courage le plus difficile est peut-être celui dont avait besoin Lucien en ce moment pour couper Blondet comme il venait de couper madame d'Espard et Châtelet. Malheureusement, chez lui, les jouissances de la vanité gênaient l'exercice de l'orgueil, qui certes est le principe de beaucoup de grandes choses. Sa vanité avait triomphé dans sa précédente rencontre il s'était montré riche, heureux et dédaigneux avec deux personnes qui jadis l'avaient dédaigné pauvre et misérable; mais un poète pouvait-il, comme un diplomate vieilli, rompre en visière à deux soi-disant amis qui l'avaient accueilli dans sa misère, chez lesquels il avait couché durant les jours de détresse? Finot, Blondet et lui s'étaient avilis de compagnie, ils avaient roulé dans des orgies qui ne dévoraient pas que l'argent de leurs créanciers. Comme ces soldats qui ne savent pas placer leur courage, Lucien fit alors ce que font bien des gens de Paris, il compromit de nouveau son caractère en acceptant une poignée de main de Finot, en ne se refusant pas à la caresse de Blondet. Quiconque a trempé dans le journalisme, ou y trempe encore, est dans la nécessité cruelle de saluer les hommes qu'il méprise, de sourire à son meilleur ennemi, de pactiser avec les plus fétides bassesses, de se salir les doigts en voulant payer ses agresseurs avec leur monnaie. On s'habitue à voir faire le mal, à le laisser passer; on commence par l'approuver, on finit par le commettre. A la longue, l'âme, sans cesse maculée par de honteuses et continuelles transactions, s'amoindrit, le ressort des pensées nobles se rouille, les gonds de la banalité s'usent et tournent d'eux-mêmes. Les Alcestes deviennent des Philintes, les caractères se détrempent, les talents s'abâtardissent, la foi dans les belles oeuvres s'envole. Tel qui voulait s'enorgueillir de ses pages se dépense en de tristes articles que sa conscience lui signale tôt ou tard comme autant de mauvaises actions. On était venu, comme Lousteau, comme Vernou, pour être un grand écrivain, on se trouve un impuissant folliculaire. Aussi ne saurait-on trop honorer les gens chez qui le caractère est à la hauteur du talent, les d'Arthez qui savent marcher d'un pied sûr à travers les écueils de la vie littéraire. Lucien ne sut rien répondre au patelinage de Blondet, dont l'esprit exerçait d'ailleurs sur lui d'irrésistibles séductions, qui conservait l'ascendant du corrupteur sur l'élève, et qui d'ailleurs était bien posé dans le monde par sa liaison avec la comtesse de Montcornet. - Avez-vous hérité d'un oncle? lui dit Finot d'un air railleur. - J'ai mis, comme vous, les sots en coupes réglées, lui répondit Lucien sur le même ton. - Monsieur aurait une Revue, un journal quelconque? reprit Andoche Finot avec la suffisance impertinente que déploie l'exploitant envers son exploité. - J'ai mieux, répliqua Lucien dont la vanité blessée par la supériorité qu'affectait le rédacteur en chef lui rendit l'esprit de sa nouvelle position. - Et, qu'avez-vous, mon cher?... - J'ai un Parti. - Il y a le parti Lucien? dit en souriant Vernou. - Finot, te voilà distancé par ce garçon-là , je te l'ai prédit. Lucien a du talent, tu ne l'as pas ménagé, tu l'as roué. Repens-toi, gros butor, reprit Blondet. Fin comme le musc, Blondet vit plus d'un secret dans l'accent, dans le geste, dans l'air de Lucien; tout en l'adoucissant, il sut donc resserrer par ces paroles la gourmette de la bride. Il voulait connaÃtre les raisons du retour de Lucien à Paris, ses projets, ses moyens d'existence. - A genoux devant une supériorité que tu n'auras jamais, quoique tu sois Finot! reprit-il. Admets monsieur, et sur-le-champ, au nombre des hommes forts à qui l'avenir appartient, il est des nôtres! Spirituel et beau, ne doit-il pas arriver par tes quibuscumque viis? Le voilà dans sa bonne armure de Milan, avec sa puissante dague à moitié tirée, et son pennon arboré! Tudieu! Lucien, où donc as-tu volé ce joli gilet? Il n'y a que l'amour pour savoir trouver de pareilles étoffes. Avons-nous un domicile? Dans ce moment j'ai besoin de savoir les adresses de mes amis, je ne sais où coucher. Finot m'a mis à la porte pour ce soir, sous le vulgaire prétexte d'une bonne fortune. - Mon cher, répondit Lucien, j'ai mis en pratique un axiome avec lequel on est sûr de vivre tranquille Fuge, late, tace. Je vous laisse. - Mais je ne te laisse pas que tu ne t'acquittes envers moi d'une dette sacrée, ce petit souper, hein? dit Blondet qui donnait un peu trop dans la bonne chère et qui se faisait traiter quand il se trouvait sans argent. - Quel souper? reprit Lucien en laissant échapper un geste d'impatience. - Tu ne t'en souviens pas? Voilà où je reconnais la prospérité d'un ami il n'a plus de mémoire. - Il sait ce qu'il nous doit, je suis garant de son coeur, reprit Finot en saisissant la plaisanterie de Blondet. - Rastignac, dit Blondet en prenant le jeune élégant par le bras au moment où il arrivait en haut du foyer, et auprès de la colonne où se tenaient les soi-disant amis, il s'agit d'un souper vous serez des nôtres... A moins que monsieur, reprit-il sérieusement en montrant Lucien, ne persiste à nier une dette d'honneur; il le peut. - Monsieur de Rubempré, je le garantis, en est incapable, dit Rastignac qui pensait à tout autre chose qu'à une mystification. - Voilà Bixiou, s'écria Biondet, il en sera rien de complet sans lui. Sans lui, le vin de Champagne m'empâte la langue, et je trouve tout fade, même le piment des épigrammes. - Mes amis, dit Bixiou, je vois que vous êtes réunis autour de la merveille du jour. Notre cher Lucien recommence les Métamorphoses d'Ovide. De même que les dieux se changeaient en de singuliers légumes et autres, pour séduire des femmes, il a changé le Chardon en gentilhomme pour séduire, quoi? Charles X! Mon petit Lucien, dit-il en le prenant par un bouton de son habit, un journaliste qui passe grand seigneur mérite un joli charivari. A leur place, dit l'impitoyable railleur en montrant Finot et Vernou, je t'entamerais dans leur petit journal; tu leur rapporterais une centaine de francs, dix colonnes de bons mots. - Bixiou, dit Blondet, un Amphitryon nous est sacré vingt-quatre heures auparavant et douze heures après la fête notre illustre ami nous donne à souper. - Comment! comment! reprit Bixiou; mais quoi de plus nécessaire que de sauver un grand nom de l'oubli, que de doter l'indigente aristocratie d'un homme de talent? Lucien, tu as l'estime de la Presse, de laquelle tu étais le plus bel ornement, et nous te soutiendrons. Finot, un entrefilet aux premiers-Paris! Blondet, une tartine insidieuse à la quatrième page de ton journal! Annonçons l'apparition du plus beau livre de l'époque, l'Archer de Charles IX! Supplions Dauriat de nous donner bientôt les Marguerites, ces divins sonnets du Pétrarque français! Portons notre ami sur le pavois de papier timbré qui fait et défait les réputations! - Si tu veux à souper, dit Lucien à Blondet pour se défaire de cette troupe qui menaçait de se grossir, il me semble que tu n'avais pas besoin d'employer l'hyperbole et la parabole avec un ancien ami, comme si c'était un niais. A demain soir, chez Lointier, dit-il vivement en voyant venir une femme vers laquelle il s'élança. - Oh! oh! oh! dit Bixiou sur trois tons et d'un air railleur en paraissant reconnaÃtre le masque au-devant duquel allait Lucien, ceci mérite confirmation. La Torpille Et il suivit le joli couple, le devança, l'examina d'un oeil perspicace, et revint à la grande satisfaction de tous ces envieux intéressés à savoir d'où provenait le changement de fortune de Lucien. - Mes amis, vous connaissez de longue main la bonne fortune du sire de Rubempré, leur dit Bixiou, c'est l'ancien rat de des Lupeaulx. L'une des perversités maintenant oubliées, mais en usage au commencement de ce siècle, était le luxe des rats. Un rat, mot déjà vieilli, s'appliquait à un enfant de dix à onze ans, comparse à quelque théâtre, surtout à l'Opéra, que les débauchés formaient pour le vice et l'infamie. Un rat était une espèce de page infernal, un gamin femelle à qui se pardonnaient les bons tours. Le rat pouvait tout prendre; il fallait s'en défier comme d'un animal dangereux, il introduisait dans la vie un élément de gaieté, comme jadis les Scapin, les Sganarelle et les Frontin dans l'ancienne comédie. Un rat était trop cher il ne rapportait ni honneur, ni profit, ni plaisir; la mode des rats passa si bien, qu'aujourd'hui peu de personnes savaient ce détail intime de la vie élégante avant la Restauration, jusqu'au moment où quelques écrivains se sont emparés du rat comme d'un sujet neuf. - Comment, Lucien, après avoir eu Coralie tuée sous lui, nous ravirait la Torpille? dit Blondet. En entendant ce nom, le masque aux formes athlétiques laissa échapper un mouvement qui, bien que concentré, fut surpris par Rastignac. - Ce n'est pas possible! répondit Finot, la Torpille n'a pas un liard à donner, elle a emprunté, m'a dit Nathan, mille francs à Florine. - Oh! messieurs, messieurs!... dit Rastignac en essayant de défendre Lucien contre de si odieuses imputations. - Eh! bien, s'écria Vernou, l'ancien entretenu de Coralie est-il donc si bégueule?... - Oh! ces mille francs-là , dit Bixiou, me prouvent que notre ami Lucien vit avec la Torpille. - Quelle perte irréparable fait l'élite de la littérature, de la science, de l'art et de la politique! dit Blondet. La Torpille est la seule fille de joie en qui s'est rencontrée l'étoffe d'une belle courtisane; l'instruction ne l'avait pas gâtée, elle ne sait ni lire ni écrire elle nous aurait compris. Nous aurions doté notre époque d'une de ces magnifiques figures aspasiennes sans lesquelles il n'y a pas de grand siècle. Voyez comme la Dubarry va bien au dix-huitième siècle, Ninon de Lenclos au dix-septième, Marion de Lorme au seizième, Impéria au quinzième, Flora à la république romaine, qu'elle fit son héritière, et qui put payer la dette publique avec cette succession! Que serait Horace sans Lydie, Tibulle sans Délie, Catulle sans Lesbie, Properce sans Cynthie, Démétrius sans Lamie, qui fait aujourd'hui sa gloire? - Blondet, parlant de Démétrius dans le foyer de l'Opéra, me semble un peu trop Débats, dit Bixiou à l'oreille de son voisin. - Et sans toutes ces reines, que serait l'empire des Césars? disait toujours Blondet. Laïs, Rhodope sont la Grèce et l'Egypte. Toutes sont d'ailleurs la poésie des siècles où elles ont vécu. Cette poésie, qui manque à Napoléon, car la veuve de sa grande armée est une plaisanterie de caserne, n'a pas manqué à la Révolution, qui a eu madame Tallien! Maintenant, en France où c'est à qui trônera, certes, il y a un trône vacant! A nous tous, nous pouvions faire une reine. Moi, j'aurais donné une tante à la Torpille, car sa mère est trop authentiquement morte au champ du déshonneur; du Tillet lui aurait payé un hôtel, Lousteau une voiture, Rastignac des laquais, des Lupeaulx un cuisinier, Finot des chapeaux Finot ne put réprimer un mouvement en recevant cette épigramme à bout portant, Vernou lui aurait fait des réclames, Bixiou lui aurait fait ses mots! L'aristocratie serait venue s'amuser chez notre Ninon, où nous aurions appelé les artistes sous peine d'articles mortifères. Ninon IIe aurait été magnifique d'impertinence, écrasante de luxe. Elle aurait eu des opinions. On aurait lu chez elle quelque chef-d'oeuvre dramatique défendu qu'on aurait au besoin fait faire exprès. Elle n'aurait pas été libérale, une courtisane est essentiellement monarchique. Ah! quelle perte! elle devait embrasser tout son siècle, elle aime avec un petit jeune homme! Lucien en fera quelque chien de chasse! - Aucune des puissances femelles que tu nommes n'a barboté dans la rue, dit Finot, et ce joli rat a roulé dans la fange. - Comme la graine d'un lis dans son terreau, reprit Vernou, elle s'y est embellie, elle y a fleuri. De là vient sa supériorité. Ne faut-il pas avoir tout connu pour créer le rire et la joie qui tiennent à tout? - Il a raison, dit Lousteau qui jusqu'alors avait observé sans parler, la Torpille sait rire et faire rire. Cette science des grands auteurs et des grands acteurs appartient à ceux qui ont pénétré toutes les profondeurs sociales. A dix-huit ans, cette fille a déjà connu la plus haute opulence, la plus basse misère, les hommes à tous les étages. Elle tient comme une baguette magique avec laquelle elle déchaÃne les appétits brutaux si violemment comprimés chez les hommes qui ont encore du coeur en s'occupant de politique ou de science, de littérature ou d'art. Il n'y a pas de femme dans Paris qui puisse dire comme elle à l'Animal "Sors!..." Et l'Animal quitte sa loge, et il se roule dans les excès; elle vous met à table jusqu'au menton, elle vous aide à boire, à fumer. Enfin cette femme est le sel chanté par Rabelais et qui, jeté sur la matière, l'anime et l'élève jusqu'aux merveilleuses régions de l'Art sa robe déploie des magnificences inouïes, ses doigts laissent tomber à temps leurs pierreries, comme sa bouche les sourires; elle donne à toute chose l'esprit de la circonstance; son jargon pétille de traits piquants; elle a le secret des onomatopées les mieux colorées et les plus colorantes; elle... - Tu perds cent sous de feuilleton, dit Bixiou en interrompant Lousteau, la Torpille est infiniment mieux que tout cela vous avez tous été plus ou moins ses amants, nul de vous ne peut dire qu'elle a été sa maÃtresse; elle peut toujours vous avoir, vous ne l'aurez jamais. Vous forcez sa porte, vous avez un service à lui demander... - Oh! elle est plus généreuse qu'un chef de brigands qui fait bien ses affaires, et plus dévouée que le meilleur camarade de collège, dit Blondet on peut lui confier sa bourse et son secret. Mais ce qui me la faisait élire pour reine, c'est son indifférence bourbonienne pour le favori tombé. - Elle est comme sa mère, beaucoup trop chère, dit des Lupeaulx. La belle Hollandaise aurait avalé les revenus de l'archevêque de Tolède, elle a mangé deux notaires... - Et nourri Maxime de Trailles quand il était page, dit Bixiou. - La Torpille est trop chère, comme RaphaÃl, comme Carême, comme Taglioni, comme Lawrence, comme Boule, comme tous les artistes de génie étaient trop chers..., dit Blondet. - Jamais Esther n'a eu cette apparence de femme comme il faut, dit alors Rastignac en montrant le masque à qui Lucien donnait le bras. Je parie pour madame de Sérisy. - Il n'y a pas de doute, reprit du Châtelet, et la fortune de monsieur de Rubempré s'explique. - Ah! l'Eglise sait choisir ses lévites, quel joli secrétaire d'ambassade il fera! dit des Lupeaulx. - D'autant plus, reprit Rastignac, que Lucien est un homme de talent. Ces messieurs en ont eu plus d'une preuve, ajouta-t-il en regardant Blondet, Finot et Lousteau. - Oui, le gars est taillé pour aller loin, dit Lousteau qui crevait de jalousie, d'autant plus qu'il a ce que nous nommons de l'indépendance dans les idées... - C'est toi qui l'as formé, dit Vernou - Eh! bien, répliqua Bixiou en regardant des Lupeaulx, j'en appelle aux souvenirs de monsieur le secrétaire-général et maÃtre des requêtes; ce masque est la Torpille, je gage un souper... - Je tiens le pari, dit Châtelet intéressé à savoir la vérité. - Allons, des Lupeaulx, dit Finot, voyez à reconnaÃtre les oreilles de votre ancien rat. - Il n'y a pas besoin de commettre un crime de lèse-masque, reprit Bixiou, la Torpille et Lucien vont revenir jusqu'à nous en remontant le foyer, je m'engage alors à vous prouver que c'est elle. - Il est donc revenu sur l'eau, notre ami Lucien, dit Nathan qui se joignit au groupe, je le croyais retourné dans l'Angoumois pour le reste de ses jours. A-t-il découvert quelque secret contre les Anglais? - Il a fait ce que tu ne feras pas de sitôt, répondit Rastignac, il a tout payé. Le gros masque hocha la tête en signe d'assentiment. - En se rangeant à son âge, un homme se dérange bien, il n'a plus d'audace, il devient rentier, reprit Nathan. - Oh! celui-là sera toujours grand seigneur, et il aura toujours en lui une hauteur d'idées qui le mettra au-dessus de bien des hommes soi-disant supérieurs, répondit Rastignac. En ce moment, journalistes, dandies, oisifs, tous examinaient, comme des maquignons examinent un cheval à vendre, le délicieux objet de leur pari. Ces juges vieillis dans la connaissance des dépravations parisiennes, tous d'un esprit supérieur et chacun à des titres différents, également corrompus, également corrupteurs, tous voués à des ambitions effrénées, habitués à tout supposer, à tout deviner, avaient les yeux ardemment fixés sur une femme masquée, une femme qui ne pouvait être déchiffrée que par eux. Eux et quelques habitués du bal de l'Opéra savaient seuls reconnaÃtre, sous le long linceul du domino noir, sous le capuchon, sous le collet tombant qui rendent les femmes méconnaissables, la rondeur des formes, les particularités du maintien et de la démarche, le mouvement de la taille, le port de la tête, les choses les moins saisissables aux yeux vulgaires et les plus faciles à voir pour eux. Malgré cette enveloppe informe, ils purent donc reconnaÃtre le plus émouvant des spectacles, celui que présente à l'oeil une femme animée par un véritable amour. Que ce fût la Torpille, la duchesse de Maufrigneuse ou madame de Sérisy, le dernier ou le premier échelon de l'échelle sociale, cette créature était une admirable création, l'éclair des rêves heureux. Ces vieux jeunes gens, aussi bien que ces jeunes vieillards, éprouvèrent une sensation si vive qu'ils envièrent à Lucien le privilège sublime de cette métamorphose de la femme en déesse. Le masque était là comme s'il eût été seul avec Lucien, il n'y avait plus pour cette femme dix mille personnes, une atmosphère lourde et pleine de poussière; non; elle était sous la voûte céleste des Amours, comme les madones de RaphaÃl sont sous leur ovale filet d'or. Elle ne sentait point les coudoiements, la flamme de son regard partait par les deux trous du masque et se ralliait aux yeux de Lucien, enfin le frémissement de son corps semblait avoir pour principe le mouvement même de son ami. D'où vient cette flamme qui rayonne autour d'une femme amoureuse et qui la signale entre toutes? d'où vient cette légèreté de sylphide qui semble changer les lois de la pesanteur? Est-ce l'âme qui s'échappe? Le bonheur a-t-il des vertus physiques? L'ingénuité d'une vierge, les grâces de l'enfance se trahissaient sous le domino. Quoique séparés et marchant, ces deux êtres ressemblaient à ces groupes de Flore et Zéphire savamment enlacés par les plus habiles statuaires; mais c'était plus que de la sculpture, le plus grand des arts, Lucien et son joli domino rappelaient ces anges occupés de fleurs ou d'oiseaux, et que le pinceau de Gian-Bellini a mis sous les images de la Virginité-mère; Lucien et cette femme appartenaient à la Fantaisie, qui est au-dessus de l'Art comme la cause est au-dessus de l'effet. Quand cette femme, qui oubliait tout, fut à un pas du groupe, Bixiou cria "Esther?" L'infortunée tourna vivement la tête comme une personne qui s'entend appeler, reconnut le malicieux personnage, et baissa la tête comme un agonisant qui a rendu le dernier soupir. Un rire strident partit, et le groupe fondit au milieu de la foule comme une troupe de mulots effrayés, qui du bord d'un chemin rentrent dans leurs trous. Rastignac seul ne s'en alla pas plus loin qu'il ne le devait pour ne pas avoir l'air de fuir les regards étincelants de Lucien, il put admirer deux douleurs également profondes quoique voilées d'abord la pauvre Torpille abattue comme par un coup de foudre, puis le masque incompréhensible, le seul du groupe qui fût resté. Esther dit un mot à l'oreille de Lucien au moment où ses genoux fléchirent, et Lucien disparut avec elle en la soutenant. Rastignac suivit du regard ce joli couple, en demeurant abÃmé dans ses réflexions. - D'où lui vient ce nom de Torpille? lui dit une voix sombre qui l'atteignit aux entrailles, car elle n'était plus déguisée. - C'est bien lui qui s'est encore échappé..., dit Rastignac à part. - Tais-toi ou je t'égorge, répondit le masque en prenant une autre voix. Je suis content de toi, tu as tenu ta parole, aussi as-tu plus d'un bras à ton service. Sois désormais muet comme la tombe; et avant de te taire, réponds à ma demande. - Eh! bien, cette fille est si attrayante qu'elle aurait engourdi l'empereur Napoléon, et qu'elle engourdirait quelqu'un de plus difficile à séduire toi! répondit Rastignac en s'éloignant. - Un instant, dit le masque. Je vais te montrer que tu dois ne m'avoir jamais vu nulle part. L'homme se démasqua, Rastignac hésita pendant un moment ne trouvant rien du hideux personnage qu'il avait jadis connu dans la Maison Vauquer. - Le diable vous a permis de tout changer en vous, moins vos yeux qu'on ne saurait oublier, lui dit-il. La main de fer lui serra le bras pour lui recommander un silence éternel. A trois heures du matin, des Lupeaulx et Finot trouvèrent l'élégant Rastignac à la même place, appuyé sur la colonne où l'avait laissé le terrible masque. Rastignac s'était confessé à lui-même il avait été le prêtre et le pénitent, le juge et l'accusé. Il se laissa emmener à déjeuner, et revint chez lui parfaitement gris, mais taciturne. Un paysage parisien La rue de Langlade, de même que les rues adjacentes, sépare le Palais-Royal et la rue de Rivoli. Cette partie d'un des plus brillants quartiers de Paris conservera longtemps la souillure qu'y ont laissée les monticules produits par les immondices du vieux Paris, et sur lesquels il y eut autrefois des moulins. Ces rues étroites, sombres et boueuses, où s'exercent des industries peu soigneuses de leurs dehors, prennent à la nuit une physionomie mystérieuse et pleine de contrastes. En venant des endroits lumineux de la rue Saint-Honoré, de la rue Neuve-des-Petits-Champs et de la rue de Richelieu, où se presse une foule incessante, où reluisent les chefs-d'oeuvre de l'Industrie, de la Mode et des Arts, tout homme à qui le Paris du soir est inconnu serait saisi d'une terreur triste en tombant dans le lacis de petites rues qui cercle cette lueur reflétée jusque sur le ciel. Une ombre épaisse succède à des torrents de gaz. De loin en loin, un pâle réverbère jette sa lueur incertaine et fumeuse qui n'éclaire plus certaines impasses noires. Les passants vont vite et sont rares. Les boutiques sont fermées, celles qui sont ouvertes ont un mauvais caractère c'est un cabaret malpropre et sans lumière, une boutique de lingère qui vend de l'eau de Cologne. Un froid malsain pose sur vos épaules son manteau moite. Il passe peu de voitures. Il y a des coins sinistres, parmi lesquels se distingue la rue de Langlade, le débouché du passage Saint-Guillaume et quelques tournants de rues. Le Conseil municipal n'a pu rien faire encore pour laver cette grande léproserie, car la prostitution a depuis longtemps établi là son quartier général. Peut-être est-ce un bonheur pour le monde parisien que de laisser à ces ruelles leur aspect ordurier. En y passant pendant la journée, on ne peut se figurer ce que toutes ces rues deviennent à la nuit; elles sont sillonnées par des êtres bizarres qui ne sont d'aucun monde; des formes à demi nues et blanches meublent les murs, l'ombre est animée. Il se coule entre la muraille et le passant des toilettes qui marchent et qui parlent. Certaines portes entrebâillées se mettent à rire aux éclats. Il tombe dans l'oreille de ces paroles que Rabelais prétend s'être gelées et qui fondent. Des ritournelles sortent d'entre les pavés. Le bruit n'est pas vague, il signifie quelque chose quand il est rauque, c'est une voix; mais s'il ressemble à un chant, il n'a plus rien d'humain, il approche du sifflement. Il part souvent des coups de sifflet. Enfin les talons de botte ont je ne sais quoi de provoquant et de moqueur. Cet ensemble de choses donne le vertige. Les conditions atmosphériques y sont changées on y a chaud en hiver et froid en été. Mais, quelque temps qu'il fasse, cette nature étrange offre toujours le même spectacle le monde fantastique d'Hoffmann le Berlinois est là . Le caissier le plus mathématique n'y trouve rien de réel après avoir repassé les détroits qui mènent aux rues honnêtes où il y a des passants, des boutiques et des quinquets. Plus dédaigneuse ou plus honteuse que les reines et que les rois du temps passé, qui n'ont pas craint de s'occuper des courtisanes, l'administration ou la politique moderne n'ose plus envisager en face cette plaie des capitales. Certes, les mesures doivent changer avec les temps, et celles qui tiennent aux individus et à leur liberté sont délicates; mais peut-être devrait-on se montrer large et hardi sur les combinaisons purement matérielles, comme l'air, la lumière, les locaux. Le moraliste, l'artiste et le sage administrateur regretteront les anciennes Galeries de Bois du Palais-Royal où se parquaient ces brebis qui viendront toujours où vont les promeneurs; et ne vaut-il pas mieux que les promeneurs aillent où elles sont? Qu'est-il arrivé? Aujourd'hui les parties les plus brillantes des boulevards, cette promenade enchantée, sont interdites le soir à la famille. La Police n'a pas su profiter des ressources offertes, sous ce rapport, par quelques Passages, pour sauver la voie publique. La fille brisée par un mot au bal de l'Opéra demeurait, depuis un mois ou deux, rue de Langlade, dans une maison d'ignoble apparence. Accolée au mur d'une immense maison, cette construction, mal plâtrée, sans profondeur et d'une hauteur prodigieuse, tire son jour de la rue et ressemble assez à un bâton de perroquet. Un appartement de deux pièces s'y trouve à chaque étage. Cette maison est desservie par un escalier mince, plaqué contre la muraille et singulièrement éclairé par des châssis qui dessinent extérieurement la rampe, et où chaque palier est indiqué par un plomb, l'une des plus horribles particularités de Paris. La boutique et l'entresol appartenaient alors à un ferblantier, le propriétaire demeure au premier, les quatre autres étages étaient occupés par des grisettes très décentes qui obtenaient du propriétaire et de la portière une considération et des complaisances nécessitées par la difficulté de louer une maison si singulièrement bâtie et située. La destination de ce quartier s'explique par l'existence d'une assez grande quantité de maisons semblables à celle-ci, dont ne veut pas le Commerce, et qui ne peuvent être exploitées que par des industries désavouées, précaires ou sans dignité. Intérieur aussi connu des uns qu'inconnu des autres A trois heures après-midi, la portière, qui avait vu mademoiselle Esther ramenée mourante par un jeune homme à deux heures du matin, venait de tenir conseil avec la grisette logée à l'étage supérieur, laquelle, avant de monter en voiture pour se rendre à quelque partie de plaisir, lui avait témoigné son inquiétude sur Esther elle ne l'avait pas entendue remuer. Esther dormait sans doute encore, mais ce sommeil semblait suspect. Seule dans sa loge, la portière regrettait de ne pouvoir aller s'enquérir de ce qui se passait au quatrième étage, où se trouvait le logement de mademoiselle Esther. Au moment où elle se décidait à confier au fils du ferblantier la garde de sa loge, espèce de niche pratiquée dans un enfoncement de mur, à l'entresol, un fiacre s'arrêta. Un homme enveloppé dans un manteau de la tête aux pieds, avec une évidente intention de cacher son costume ou sa qualité, en sortit et demanda mademoiselle Esther. La portière fut alors entièrement rassurée, le silence et la tranquillité de la recluse lui semblèrent parfaitement expliqués. Lorsque le visiteur monta les degrés au-dessus de la loge, la portière remarqua les boucles d'argent qui décoraient ses souliers, elle crut avoir aperçu la frange noire d'une ceinture de soutane; elle descendit et questionna le cocher, qui répondit sans parler, et la portière comprit encore. Le prêtre frappa, ne reçut aucune réponse, entendit de légers soupirs, et força la porte d'un coup d'épaule, avec une vigueur que lui donnait sans doute la charité, mais qui chez tout autre aurait paru être de l'habitude. Il se précipita dans la seconde pièce, et vit, devant une sainte Vierge en plâtre colorié, la pauvre Esther agenouillée, ou mieux, tombée sur elle-même, les mains jointes. La grisette expirait. Un réchaud de charbon consumé disait l'histoire de cette terrible matinée. Le capuchon et le mantelet du domino se trouvaient à terre. Le lit n'était pas défait. La pauvre créature, atteinte au coeur d'une blessure mortelle, avait tout disposé sans doute à son retour de l'Opéra. Une mèche de chandelle, figée dans la mare que contenait la bobèche du chandelier, apprenait combien Esther avait été absorbée par ses dernières réflexions. Un mouchoir trempé de larmes prouvait la sincérité de ce désespoir de Madeleine, dont la pose classique était celle de la courtisane irréligieuse. Ce repentir absolu fit sourire le prêtre. Inhabile à mourir, Esther avait laissé sa porte ouverte sans calculer que l'air des deux pièces voulait une plus grande quantité de charbon pour devenir irrespirable; la vapeur l'avait seulement étourdie; l'air frais venu de l'escalier la rendit par degrés au sentiment de ses maux. Le prêtre demeura debout, perdu dans une sombre méditation, sans être touché de la divine beauté de cette fille, examinant ses premiers mouvements comme si c'eût été quelque animal. Ses yeux allaient de ce corps affaissé à des objets indifférents avec une apparente indifférence. Il regarda le mobilier de cette chambre, dont le carreau rouge, frotté, froid, était mal caché par un méchant tapis qui montrait la corde. Une couchette en bois peint, d'un vieux modèle, enveloppée de rideaux en calicot jaune à rosaces rouges; un seul fauteuil et deux chaises également en bois peint, et couvertes du même calicot qui avait aussi fourni les draperies de la fenêtre; un papier à fond gris moucheté de fleurs, mais noirci par le temps et gras; une table à ouvrage en acajou; la cheminée encombrée d'ustensiles de cuisine de la plus vile espèce, deux falourdes entamées, un chambranle en pierre sur lequel étaient çà et là quelques verroteries mêlées à des bijoux, à des ciseaux; une pelote salie, des gants blancs et parfumés, un délicieux chapeau jeté sur le pot à l'eau, un châle de Ternaux qui bouchait la fenêtre, une robe élégante pendue à un clou, un petit canapé, sec, sans coussins; d'ignobles socques cassés et des souliers mignons, des brodequins à faire envie à une reine, des assiettes de porcelaine commune ébréchées où se voyaient les restes du dernier repas, et encombrées de couverts en maillechort, l'argenterie du pauvre à Paris; un corbillon plein de pommes de terre et du linge à blanchir, puis par-dessus un frais bonnet de gaze; une mauvaise armoire à glace ouverte et déserte, sur les tablettes de laquelle se voyaient des reconnaissances du Mont-de-Piété tel était l'ensemble de choses lugubres et joyeuses, misérables et riches, qui frappait le regard. Ces vestiges de luxe dans ces tessons, ce ménage si bien approprié à la vie bohémienne de cette fille abattue dans ses linges défaits comme un cheval mort dans son harnais, sous son brancard cassé, empêtré dans ses guides, ce spectacle étrange faisait-il penser le prêtre? Se disait-il qu'au moins cette créature égarée devait être désintéressée pour accoupler une telle pauvreté avec l'amour d'un jeune homme riche? Attribuait-il le désordre du mobilier au désordre de la vie? Eprouvait-il de la pitié, de l'effroi? Sa charité s'émouvait-elle? Qui l'eût vu, les bras croisés, le front soucieux, les lèvres crispées, l'oeil âpre, l'aurait cru préoccupé de sentiments sombres, haineux, de réflexions qui se contrariaient, de projets sinistres. Il était, certes, insensible aux jolies rondeurs d'un sein presque écrasé sous le poids du buste fléchi et aux formes délicieuses de la Vénus accroupie qui paraissaient sous le noir de la jupe, tant la mourante était rigoureusement ramassée sous elle-même; l'abandon de cette tête, qui vue par derrière, offrait au regard la nuque blanche, molle et flexible, les belles épaules d'une nature hardiment développée, ne l'émouvait point; il ne relevait pas Esther, il ne semblait pas entendre les aspirations déchirantes par lesquelles se trahissait le retour à la vie il fallut un sanglot terrible et le regard effrayant que lui lança cette fille pour qu'il daignât la relever et la porter sur le lit avec une facilité qui révélait une force prodigieuse. - Lucien! dit-elle en murmurant. - L'amour revient, la femme n'est pas loin, dit le prêtre avec une sorte d'amertume. La victime des dépravations parisiennes aperçut alors le Costume de son libérateur, et dit, avec le sourire de l'enfant quand il met la main sur une chose enviée "Je ne mourrai donc pas sans m'être réconciliée avec le ciel!" - Vous pourrez expier vos fautes, dit le prêtre en lui mouillant le front avec de l'eau et lui faisant respirer une burette de vinaigre qu'il trouva dans un coin. - Je sens que la vie, au lieu de m'abandonner, afflue en moi, dit-elle après avoir reçu les soins du prêtre et en lui exprimant sa gratitude par des gestes pleins de naturel. Cette attrayante pantomime, que les Grâces auraient déployée pour séduire, justifiait parfaitement le surnom de cette étrange fille. - Vous sentez-vous mieux? demanda l'ecclésiastique en lui donnant à boire un verre d'eau sucrée. Cet homme semblait être au fait de ces singuliers ménages, il en connaissait tout. Il était là comme chez lui. Ce privilège d'être partout chez soi n'appartient qu'aux rois, aux filles et aux voleurs. La confession d'un rat - Quand vous serez tout à fait bien, reprit ce singulier prêtre après une pause, vous me direz les raisons qui vous ont portée à commettre votre dernier crime, ce suicide commencé. - Mon histoire est bien simple, mon père, répondit-elle. Il y a trois mois, je vivais dans le désordre où je suis née. J'étais la dernière des créatures et la plus infâme, maintenant je suis seulement la plus malheureuse de toutes. Permettez-moi de ne rien vous raconter de ma pauvre mère, morte assassinée... - Par un capitaine, dans une maison suspecte, dit le prêtre en interrompant sa pénitente... Je connais votre origine, et sais que si une personne de votre sexe peut jamais être excusée de mener une vie honteuse, c'est vous à qui les bons exemples ont manqué. - Hélas! je n'ai pas été baptisée, et n'ai reçu les enseignements d'aucune religion. - Tout est donc encore réparable, reprit le prêtre, pourvu que votre foi, votre repentir soient sincères et sans arrière-pensée. - Lucien et Dieu remplissent mon coeur, dit-elle avec une touchante ingénuité. - Vous auriez pu dire Dieu et Lucien, répliqua le prêtre en souriant. Vous me rappelez l'objet de ma visite. N'omettez rien de ce qui concerne ce jeune homme. - Vous venez pour lui? demanda-t-elle avec une expression amoureuse qui eût attendri tout autre prêtre. Oh! il s'est douté du coup. - Non, répondit-il, ce n'est pas de votre mort, mais de votre vie que l'on s'inquiète. Allons, expliquez-moi vos relations. - En un mot, dit-elle. La pauvre fille tremblait au ton brusque de l'ecclésiastique, mais en femme que la brutalité ne surprenait plus depuis longtemps. - Lucien est Lucien, reprit-elle, le plus beau jeune homme, et le meilleur des êtres vivants; mais si vous le connaissez, mon amour doit vous sembler bien naturel. Je l'ai rencontré par hasard, il y a trois mois, à la Porte-Saint-Martin où j'étais allée un jour de sortie; car nous avions un jour par semaine dans la maison de madame Meynardie où j'étais. Le lendemain, vous comprenez bien que je me suis affranchie sans permission. L'amour était entré dans mon coeur, et m'avait si bien changée qu'en revenant du théâtre, je ne me reconnaissais plus moi-même je me faisais horreur. Jamais Lucien n'a pu rien savoir. Au lieu de lui dire où j'étais, je lui ai donné l'adresse de ce logement où demeurait alors une de mes amies qui a eu la complaisance de me le céder. Je vous jure ma parole sacrée... - Il ne faut point jurer. - Est-ce donc jurer que de donner sa parole sacrée! Eh! bien, depuis ce jour j'ai travaillé dans cette chambre, comme une perdue, à faire des chemises à vingt-huit sous de façon, afin de vivre d'un travail honnête. Pendant un mois, je n'ai mangé que des pommes de terre, pour rester sage et digne de Lucien, qui m'aime et me respecte comme la plus vertueuse des vertueuses. J'ai fait ma déclaration en forme à la Police, pour reprendre mes droits et je suis soumise à deux ans de surveillance. Eux, qui sont si faciles pour vous inscrire sur les registres d'infamie, deviennent d'une excessive difficulté pour vous en rayer. Tout ce que je demandais au ciel était de protéger ma résolution. J'aurai dix-neuf ans au mois d'avril à cet âge il y a de la ressource. Il me semble, à moi, que je ne suis née qu'il y a trois mois... Je priais le bon Dieu tous les matins, et lui demandais de permettre que jamais Lucien ne connût ma vie antérieure. J'ai acheté cette Vierge que vous voyez; je la priais à ma manière, vu que je ne sais point de prières; je ne sais ni lire, ni écrire, je ne suis jamais entrée dans une église, je n'ai jamais vu le bon Dieu qu'aux processions, par curiosité. - Que dites-vous donc à la Vierge? - Je lui parle comme je parle à Lucien, avec ces élans d'âme qui le font pleurer. - Ah! il pleure? - De joie, dit-elle vivement. Pauvre chat! nous nous entendons si bien que nous avons une même âme! Il est si gentil si caressant, si doux de coeur, d'esprit et de manières...! Il dit qu'il est poète, moi je dis qu'il est Dieu... Pardon! mais, vous autres prêtres, vous ne savez pas ce que c'est que l'amour. Il n'y a d'ailleurs que nous qui connaissions assez les hommes pour apprécier un Lucien. Un Lucien, voyez-vous, est aussi rare qu'une femme sans péché; quand on le rencontre, on ne peut plus aimer que lui voilà . Mais à un pareil être, il faut sa pareille. Je voulais donc être digne d'être aimée par mon Lucien. De là , est venu mon malheur. Hier, à l'Opéra, j'ai été reconnue par des jeunes gens qui n'ont pas plus de coeur qu'il n'y a de pitié chez les tigres; encore m'entendrai-je avec un tigre! Le voile d'innocence que j'avais est tombé; leurs rires m'ont fendu la tête et le coeur. Ne croyez pas m'avoir sauvée, je mourrai de chagrin. - Votre voile d'innocence?... dit le prêtre, vous avez donc traité Lucien avec la dernière rigueur? - Oh! mon père, comment vous, qui le connaissez, me faites-vous une semblable question! répondit-elle en lui jetant un sourire superbe. On ne résiste pas à un Dieu. - Ne blasphémez pas, dit l'ecclésiastique d'une voix douce. Personne ne peut ressembler à Dieu; l'exagération va mal au véritable amour, vous n'aviez pas pour votre idole un amour pur et vrai. Si vous aviez éprouvé le changement que vous vous vantez d'avoir subi, vous eussiez acquis les vertus qui sont l'apanage de l'adolescence, vous auriez connu les délices de la chasteté, les délicatesses de la pudeur, ces deux gloires de la jeune fille. Vous n'aimez pas. Esther fit un geste d'effroi que vit le prêtre, et qui n'ébranla point l'impassibilité de ce confesseur. - Oui, vous l'aimez pour vous et non pour lui, pour les plaisirs temporels qui vous charment, et non pour l'amour en lui-même; si vous vous en êtes emparée ainsi, vous n'aviez pas ce tremblement sacré qu'inspire un être sur qui Dieu a mis le cachet des plus adorables perfections avez-vous songé que vous le dégradiez par votre impureté passée, que vous alliez corrompre un enfant par ces épouvantables délices qui vous ont mérité votre surnom, glorieux d'infamie? Vous avez été inconséquente avec vous-même et avec votre passion d'un jour... - D'un jour! répéta-t-elle en levant les yeux. - De quel nom appeler un amour qui n'est pas éternel, qui ne nous unit pas, jusque dans l'avenir du chrétien, avec celui que nous aimons? - Ah! je veux être catholique, cria-t-elle d'un ton sourd et violent qui lui eût obtenu sa grâce de Notre Sauveur. - Est-ce une fille qui n'a reçu ni le baptême de l'Eglise ni celui de la science, qui ne sait ni lire, ni écrire, ni prier, qui ne peut faire un pas sans que les pavés ne se lèvent pour l'accuser, remarquable seulement par le fugitif privilège d'une beauté que la maladie enlèvera demain peut-être; est-ce cette créature avilie, dégradée, et qui connaissait sa dégradation... ignorante et moins aimante, vous eussiez été plus excusable..., est-ce la proie future du suicide et de l'enfer, qui pouvait être la femme de Lucien de Rubempré? Chaque phrase était un coup de poignard qui entrait à fond de coeur. A chaque phrase, les sanglots croissants, les larmes abondantes de la fille au désespoir attestaient la force avec laquelle la lumière entrait à la fois dans son intelligence pure comme celle d'un sauvage, dans son âme enfin réveillée, dans sa nature sur laquelle la dépravation avait mis une couche de glace boueuse, qui fondait alors au soleil de la foi. - Pourquoi ne suis-je pas morte! était la seule idée qu'elle exprimait au milieu des torrents d'idées qui ruisselaient dans sa cervelle en la ravageant. - Ma fille, dit le terrible juge, il est un amour qui ne s'avoue point devant les hommes, et dont les confidences sont reçues avec des sourires de bonheur par les anges. - Lequel? - L'amour sans espoir quand il inspire la vie, quand il y met le principe des dévouements, quand il ennoblit tous les actes par la pensée d'arriver à une perfection idéale. Oui, les anges approuvent cet amour, il mène à la connaissance de Dieu. Se perfectionner sans cesse pour se rendre digne de celui qu'on aime, lui faire mille sacrifices secrets, l'adorer de loin, donner son sang goutte à goutte, lui immoler son amour-propre, ne plus avoir ni orgueil ni colère avec lui, lui dérober jusqu'à la connaissance des jalousies atroces qu'il échauffe au coeur, lui donner tout ce qu'il souhaite, fût-ce à notre détriment, aimer ce qu'il aime, avoir toujours le visage tourné vers lui pour le suivre sans qu'il le sache; cet amour, la religion vous l'eût pardonné, il n'offensait ni les lois humaines ni les lois divines, et conduisait dans une autre voie que celle de vos sales voluptés. En entendant cet horrible arrêt exprimé par un mot et quel mot? et de quel accent fut-il accompagné? Esther fut en proie à une défiance assez légitime. Ce mot fut comme un coup de tonnerre qui trahit un orage près de fondre. Elle regarda ce prêtre, et il lui prit le saisissement d'entrailles qui tord le plus courageux en face d'un danger imminent et soudain. Aucun regard n'aurait pu lire ce qui se passait alors en cet homme; mais pour les plus hardis il y aurait eu plus à frémir qu'à espérer à l'aspect de ses yeux, jadis clairs et jaunes comme ceux des tigres, et sur lesquels les austérités et les privations avaient mis un voile semblable à celui qui se trouve sur les horizons au milieu de la canicule la terre est chaude et lumineuse, mais le brouillard la rend indistincte, vaporeuse, elle est presque invisible. Une gravité toute espagnole, des plis profonds que les mille cicatrices d'une horrible petite vérole rendaient hideux et semblables à des ornières déchirées, sillonnaient sa figure olivâtre et cuite par le soleil. La dureté de cette physionomie ressortait d'autant mieux qu'elle était encadrée par la sèche perruque du prêtre qui ne se soucie plus de sa personne, une perruque pelée et d'un noir rouge à la lumière. Son buste d'athlète, ses mains de vieux soldat, sa carrure, ses fortes épaules appartenaient à ces caryatides que les architectes du Moyen Age ont employées dans quelques palais italiens, et que rappellent imparfaitement celles de la façade du théâtre de la Porte Saint-Martin. Les personnes les moins clairvoyantes eussent pensé que les passions les plus chaudes ou des accidents peu communs avaient jeté cet homme dans le sein de l'Eglise; certes, les plus étonnants coups de foudre avaient pu seuls le changer, si toutefois une pareille nature était susceptible de changement. Ce que c'est que les filles Les femmes qui ont mené la vie alors si violemment répudiée par Esther arrivent à une indifférence absolue sur les formes extérieures de l'homme. Elles ressemblent au critique littéraire d'aujourd'hui, qui, sous quelques rapports, peut leur être comparé, et qui arrive à une profonde insouciance des formules d'art il a tant lu d'ouvrages, il en voit tant passer, il s'est tant accoutumé aux pages écrites, il a subi tant de dénouements, il a vu tant de drames, il a tant fait d'articles sans dire ce qu'il pensait, en trahissant si souvent la cause de l'art en faveur de ses amitiés et de ses inimitiés, qu'il arrive au dégoût de toute chose et continue néanmoins à juger. Il faut un miracle pour que cet écrivain produise une oeuvre, de même que l'amour pur et noble exige un autre miracle pour éclore dans le coeur d'une courtisane. Le ton et les manières de ce prêtre, qui semblait échappé d'une toile de Zurbaran, parurent si hostiles à cette pauvre fille, à qui la forme importait peu, qu'elle se crut moins l'objet d'une sollicitude que le sujet nécessaire d'un plan. Sans pouvoir distinguer entre le patelinage de l'intérêt personnel et l'onction de la charité, car il faut bien être sur ses gardes pour reconnaÃtre la fausse monnaie que donne un ami, elle se sentit comme entre les griffes d'un oiseau monstrueux et féroce qui tombait sur elle après avoir plané longtemps et, dans son effroi, elle dit ces paroles d'une voix alarmée "je croyais les prêtres chargés de nous consoler, et vous m'assassinez!" A ce cri de l'innocence, l'ecclésiastique laissa échapper un geste, et fit une pause; il se recueillit avant de répondre. Pendant cet instant, ces deux personnages si singulièrement réunis s'examinèrent à la dérobée. Le prêtre comprit la fille, sans que la fille pût comprendre le prêtre. Il renonça sans doute à quelque dessein qui menaçait la pauvre Esther, et revint à ses idées premières. - Nous sommes les médecins des âmes, dit-il d'une voix douce, et nous savons quels remèdes conviennent à leurs maladies. - Il faut pardonner beaucoup à la misère, dit Esther. Elle crut s'être trompée, se coula à bas de son lit, se prosterna aux pieds de cet homme, baisa sa soutane avec une profonde humilité, et releva vers lui des yeux baignés de larmes. - Je croyais avoir beaucoup fait, dit-elle. - Ecoutez, mon enfant? votre fatale réputation a plongé dans le deuil la famille de Lucien; on craint, et avec quelque justesse, que vous ne l'entraÃniez dans la dissipation, dans un monde de folies... - C'est vrai, c'est moi qui l'avais amené au bal pour l'intriguer. - Vous êtes assez belle pour qu'il veuille triompher en vous aux yeux du monde, vous montrer avec orgueil et faire de vous comme un cheval de parade. S'il ne dépensait que son argent!... mais il dépensera son temps, sa force; il perdra le goût des belles destinées qu'on veut lui faire. Au lieu d'être un jour ambassadeur, riche, admiré, glorieux, il aura été, comme tant de ces gens débauchés qui ont noyé leurs talents dans la boue de Paris, l'amant d'une femme impure. Quant à vous, vous auriez repris plus tard votre première vie, après être un moment montée dans une sphère élégante, car vous n'avez point en vous cette force que donne une bonne éducation pour résister au vice et penser à l'avenir. Vous n'auriez pas mieux rompu avec vos compagnes que vous n'avez rompu avec les gens qui vous ont fait honte à l'Opéra, ce matin. Les vrais amis de Lucien, alarmés de l'amour que vous lui inspirez, ont suivi ses pas, ont tout appris. Pleins d'épouvante, ils m'ont envoyé vers vous pour sonder vos dispositions et décider de votre sort; mais s'ils sont assez puissants pour débarrasser la voie de ce jeune homme d'une pierre d'achoppement, ils sont miséricordieux. Sachez-le, ma fille une personne aimée de Lucien a des droits à leur respect, comme un vrai chrétien adore la fange où, par hasard, rayonne la lumière divine. Je suis venu pour être l'organe de la pensée bienfaisante; mais si je vous eusse trouvée entièrement perverse, et armée d'effronterie, d'astuce, corrompue jusqu'à la moelle, sourde à la voix du repentir, je vous eusse abandonnée à leur colère. Cette libération civile et politique, si difficile à obtenir, que la Police a raison de tant retarder dans l'intérêt de la Société même, et que je vous ai entendu souhaiter avec l'ardeur des vrais repentirs, la voici, dit le prêtre en tirant de sa ceinture un papier de forme administrative. On vous a vue hier, cette lettre d'avis est datée d'aujourd'hui vous voyez combien sont puissants les gens que Lucien intéresse. A la vue de ce papier, les tremblements convulsifs que cause un bonheur inespéré agitèrent si ingénument Esther, qu'elle eut sur les lèvres un sourire fixe qui ressemblait à celui des insensés. Le prêtre s'arrêta, regarda cette enfant pour voir si, privée de l'horrible force que les gens corrompus tirent de leur corruption même, et revenue à sa frêle et délicate nature primitive, elle résisterait à tant d'impressions. Courtisane trompeuse, Esther eût joué la comédie; mais, redevenue innocente et vraie, elle pouvait mourir, comme un aveugle opéré peut reperdre la vue en se trouvant frappé par un jour trop vif. Cet homme vit donc en ce moment la nature humaine à fond, mais il resta dans un calme terrible par sa fixité c'était une Alpe froide, blanche et voisine du ciel, inaltérable et sourcilleuse, aux flancs de granit, et cependant bienfaisante. Les filles sont des êtres essentiellement mobiles, qui passent sans raison de la défiance la plus hébétée à une confiance absolue. Elles sont, sous ce rapport, au-dessous de l'animal. Extrêmes en tout, dans leurs joies, dans leurs désespoirs, dans leur religion, dans leur irréligion; presque toutes deviendraient folles si la mortalité qui leur est particulière ne les décimait, et si d'heureux hasards n'élevaient quelques-unes d'entre elles au-dessus de la fange où elles vivent. Pour pénétrer jusqu'au fond des misères de cette horrible vie, il faudrait avoir vu jusqu'où la créature peut aller dans la folie sans y rester, en admirant la violente extase de la Torpille aux genoux de ce prêtre. La pauvre fille regardait le papier libérateur avec une expression que Dante a oubliée, et qui surpassait les inventions de son Enfer. Mais la réaction vint avec les larmes. Esther se releva, jeta ses bras autour du cou de cet homme, pencha la tête sur son sein, y versa des pleurs, baisa la rude étoffe qui couvrait ce coeur d'acier, et sembla vouloir y pénétrer. Elle saisit cet homme, lui couvrit les mains de baisers; elle employa, mais dans une sainte effusion de reconnaissance, les chatteries de ses caresses, lui prodigua les noms les plus doux, lui dit, au travers de ses phrases sucrées, mille et mille fois "Donnez-le-moi!" avec autant d'intonations différentes; elle l'enveloppa de ses tendresses, le couvrit de ses regards avec une rapidité qui le saisit sans défense; enfin, elle finit par engourdir sa colère. Le prêtre connut comment cette fille avait mérité son surnom; il comprit combien il était difficile de résister à cette charmante créature, il devina tout à coup l'amour de Lucien et ce qui devait avoir séduit le poète. Une passion semblable cache, entre mille attraits, un hameçon lancéolé qui pique surtout l'âme élevée des artistes. Ces passions, inexplicables pour la foule, sont parfaitement expliquées par cette soif du beau idéal qui distingue les êtres créateurs. N'est-ce pas ressembler un peu aux anges chargés de ramener les coupables à des sentiments meilleurs, n'est-ce pas créer que de purifier un pareil être? Quel allèchement que de mettre d'accord la beauté morale et la beauté physique! Quelle jouissance d'orgueil, si l'on réussit Quelle belle tâche que celle qui n'a d'autre instrument que l'amour! Ces alliances, illustrées d'ailleurs par l'exemple d'Aristote, de Socrate, de Platon, d'Alcibiade, de Céthégus, de Pornpée et si monstrueuses aux yeux du vulgaire, sont fondées sur le sentiment qui a porté Louis XIV à bâtir Versailles, qui jette les hommes dans toutes les entreprises ruineuses convertir les miasmes d'un marais en un monceau de parfums entouré d'eaux vives; mettre un lac sur une colline, comme fit le prince de Conti à Nointel, ou les vues de la Suisse à Cassan, comme le fermier-général Bergeret Enfin c'est l'Art qui fait irruption dans la Morale. Le prêtre, honteux d'avoir cédé à cette tendresse, repoussa vivement Esther, qui s'assit honteuse aussi, car il lui dit "Vous êtes toujours courtisane." Et il remit froidement la lettre dans sa ceinture. Comme un enfant qui n'a qu'un désir en tête, Esther ne cessa de regarder l'endroit de la ceinture où était le papier. Le rat devient une madeleine - Mon enfant, reprit le prêtre après une pause, votre mère était juive, et vous n'avez pas été baptisée, mais vous n'avez pas non plus été menée à la synagogue vous êtes dans les limbes religieuses où sont les petits enfants... - Les petits enfants! répéta-t-elle d'une voix attendrie. - ...Comme vous êtes, dans les cartons de la Police, un chiffre en dehors des êtres sociaux, dit en continuant le prêtre impassible. Si l'amour, vu par une échappée, vous a fait croire, il y a trois mois, que vous naissiez, vous devez sentir que depuis ce jour vous êtes vraiment en enfance. Il faut donc vous conduire comme si vous étiez une enfant; vous devez changer entièrement, et je me charge de vous rendre méconnaissable. D'abord, vous oublierez Lucien. La pauvre fille eut le coeur brisé par cette parole; elle leva les yeux sur le prêtre et fit un signe de négation; elle fut incapable de parler, en retrouvant encore le bourreau dans le sauveur. - Vous renoncerez à le voir, du moins, reprit-il. Je vous conduirai dans une maison religieuse où les jeunes filles des meilleures familles reçoivent leur éducation; vous y deviendrez catholique, vous y serez instruite dans la pratique des exercices chrétiens, vous y apprendrez la religion; vous pourrez en sortir une jeune fille accomplie, chaste, pure, bien élevée, si... Cet homme leva le doigt et fit une pause. - Si, reprit-il, vous vous sentez la force de laisser ici la Torpille. - Ah! cria la pauvre enfant pour qui chaque parole avait été comme la note d'une musique au son de laquelle les portes du paradis se fussent lentement ouvertes, ah! s'il était possible de verser ici tout mon sang et d'en prendre un nouveau!... - Ecoutez-moi. Elle se tut. - Votre avenir dépend de la puissance de votre oubli. Songez à l'étendue de vos obligations une parole, un geste qui décèlerait la Torpille tue la femme de Lucien; un mot dit en rêve, une pensée involontaire, un regard immodeste, un mouvement d'impatience, un souvenir de dérèglement, une omission, un signe de tête qui révélerait ce que vous savez ou qui a été su pour votre malheur... - Allez, allez, mon père, dit la fille avec une exaltation de sainte, marcher avec des souliers de fer rouge et sourire, vivre vêtue d'un corset armé de pointes et conserver la grâce d'une danseuse, manger du pain saupoudré de cendre, boire de l'absinthe, tout sera doux, facile! Elle retomba sur ses genoux, elle baisa les souliers du prêtre, elle y fondit en larmes et les mouilla, elle étreignit les jambes et s'y colla, murmurant des mots insensés au travers des pleurs que lui causait la joie. Ses beaux et admirables cheveux blonds ruisselèrent et firent comme un tapis sous les pieds de ce messager céleste, qu'elle trouva sombre et dur quand, en se relevant, elle le regarda. - En quoi vous ai-je offensé? dit elle tout effrayée. J'ai entendu parler d'une femme comme moi qui avait lavé de parfums les pieds de Jésus-Christ. Hélas! la vertu m'a faite si pauvre que je n'ai plus que mes larmes à vous offrir. - Ne m'avez-vous pas entendu? répondit-il d'une voix cruelle. Je vous dis qu'il faut pouvoir sortir de la maison où je vous conduirai, si bien changée au physique et au moral, que nul de ceux ou de celles qui vous ont connue ne puisse vous crier "Esther!" et vous faire retourner la tête. Hier, l'amour ne vous avait pas donné la force de si bien enterrer la fille de joie qu'elle ne reparût jamais, elle reparaÃt encore dans une adoration qui ne va qu'à Dieu. - Ne vous a-t-il pas envoyé vers moi? Dit-elle. - Si, durant votre éducation, vous étiez aperçue de Lucien, tout serait perdu, reprit-il, songez-y bien. - Qui le consolera? dit-elle. - De quoi le consoliez vous? demanda le prêtre d'une voix où, pour la première fois de cette scène, il y eut un tremblement nerveux. - Je ne sais pas, il est souvent venu triste. - Triste? reprit le prêtre; il vous a dit pourquoi? - Jamais, répondit-elle. - Il était triste d'aimer une fille comme vous, s'écria-t-il. - Hélas! il devait l'être, reprit-elle avec une humilité profonde, je suis la créature la plus méprisable de mon sexe, et je ne pouvais trouver grâce à ses yeux que par la force de mon amour. - Cet amour doit vous donner le courage de m'obéir aveuglément. Si je vous conduisais immédiatement dans la maison où se fera votre éducation, ici tout le monde dirait à Lucien que vous vous êtes en allée, aujourd'hui dimanche, avec un prêtre; il pourrait être sur votre voie. Dans huit jours, la portière, ne me voyant pas revenir, m'aura pris pour ce que je ne suis pas. Donc, un soir, comme d'aujourd'hui en huit, à sept heures, vous sortirez furtivement et vous monterez dans un fiacre qui vous attendra en bas de la rue des Frondeurs. Pendant ces huit jours évitez Lucien; trouvez des prétextes, faites-lui défendre la porte, et, quand il viendra, montez chez une amie; je saurai si vous l'avez revu, et, dans ce cas, tout est fini, je ne reviendrai même pas. Ces huit jours vous sont nécessaires pour vous faire un trousseau décent et pour quitter votre mine de prostituée, dit-il en déposant une bourse sur la cheminée. Il y a dans votre air, dans vos vêtements, ce je ne sais quoi si bien connu des Parisiens qui leur dit ce que vous êtes. N'avez-vous jamais rencontré par les rues, sur les boulevards, une modeste et vertueuse jeune personne marchant en compagnie de sa mère? - Oh! oui, pour mon malheur. La vue d'une mère et de sa fille est un de nos plus grands supplices, elle réveille des remords cachés dans les replis de nos coeurs et qui nous dévorent!... Je ne sais que trop ce qui me manque. - Eh! bien, vous savez comment vous devez être dimanche prochain, dit le prêtre en se levant. - Oh! dit-elle, apprenez-moi une vraie prière avant de partir, afin que je puisse prier Dieu. C'était une chose touchante que de voir ce prêtre faisant répéter à cette fille l'Ave Maria et le Pater noster en français. - C'est bien beau! dit Esther quand elle eut une fois répété sans faute ces deux magnifiques et populaires expressions de la foi catholique. - Comment vous nommez-vous? demanda-t-elle au prêtre quand il lui dit adieu. - Carlos Herrera, je suis Espagnol et banni de mon pays. Esther lui prit la main et la baisa. Ce n'était plus une courtisane, mais un ange qui se relevait d'une chute. Un portrait que Titien eut voulu peindre Dans une maison célèbre par l'éducation aristocratique et religieuse qui s'y donne, au commencement du mois de mars de cette année, un lundi matin, les pensionnaires aperçurent leur jolie troupe augmentée d'une nouvelle venue dont la beauté triompha sans contestation, non seulement de ses compagnes, mais des beautés particulières qui se trouvaient parfaites chez chacune d'elles. En France, il est extrêmement rare pour ne pas dire impossible, de rencontrer les trente fameuses perfections décrites en vers persans sculptés, dit-on, dans le sérail, et qui sont nécessaires à une femme pour être entièrement belle. En France, s'il y a peu d'ensemble, il y a de ravissants détails. Quant à l'ensemble imposant que la statuaire cherche à rendre, et qu'elle a rendu dans quelques compositions rares, comme la Diane et la Callipyge, il est le privilège de la Grèce et de l'Asie-Mineure. Esther venait de ce berceau du genre humain, la patrie de la beauté sa mère était juive. Les juifs, quoique si souvent dégradés par leur contact avec les autres peuples, offrent parmi leurs nombreuses tribus des filons où s'est conservé le type sublime des beautés asiatiques. Quand ils ne sont pas d'une laideur repoussante, ils présentent le magnifique caractère des figures arméniennes. Esther eût remporté le prix au sérail, elle possédait les trente beautés harmonieusement fondues. Loin de porter atteinte au fini des formes, à la fraÃcheur de l'enveloppe, son étrange vie lui avait communiqué le je ne sais quoi de la femme ce n'est plus le tissu lisse et serré des fruits verts, et ce n'est pas encore le ton chaud de la maturité, il y a de la fleur encore. Quelques jours de plus passés dans la dissolution, elle serait arrivée à l'embonpoint. Cette richesse de santé, cette perfection de l'animal chez une créature à qui la volupté tenait lieu de la pensée doit être un fait éminent aux yeux des physiologistes. Par une circonstance rare, pour ne pas dire impossible chez les très jeunes filles, ses mains, d'une incomparable noblesse, étaient molles, transparentes et blanches comme les mains d'une femme en couches de son second enfant. Elle avait exactement le pied et les cheveux si justement célèbres de la duchesse de Berri, des cheveux qu'aucune main de coiffeur ne pouvait tenir, tant ils étaient abondants, et si longs, qu'en tombant à terre ils y formaient des anneaux, car Esther possédait cette moyenne taille qui permet de faire d'une femme une sorte de joujou, de la prendre, quitter, reprendre et porter sans fatigue. Sa peau fine comme du papier de Chine et d'une chaude couleur d'ambre nuancée par des veines rouges, était luisante sans sécheresse, douce sans moiteur. Nerveuse à l'excès, mais délicate en apparence, Esther attirait soudain l'attention par un trait remarquable dans les figures que le dessin de RaphaÃl a le plus artistement coupées, car RaphaÃl est le peintre qui a le plus étudié, le mieux rendu la beauté juive. Ce trait merveilleux était produit par la profondeur de l'arcade sous laquelle l'oeil roulait comme dégagé de son cadre, et dont la courbe ressemblait par sa netteté l'arête d'une voûte. Quand la jeunesse revêt de ses teintes pures et diaphanes ce bel arc, surmonté de sourcils à racines perdues; quand la lumière en se glissant dans le sillon circulaire de dessous, y reste d'un rose clair, il y a là des trésors de tendresse à contenter un amant, des beautés désespérer la peinture. C'est le dernier effort de la nature que ces plis lumineux où l'ombre prend des teintes dorées, que ce tissu qui a la consistance d'un nerf et la flexibilité de la plus délicate membrane. L'oeil au repos est là -dedans comme un oeuf miraculeux dans un nid de brins de soie. Mais plus tard cette merveille devient d'une horrible mélancolie, quand les passions ont charbonné ces contours si déliés, quand les douleurs ont ridé ce réseau de fibrilles. L'origine d'Esther se trahissait dans cette coupe orientale de ses yeux à paupières turques, et dont la couleur était un gris d'ardoise qui contractait, aux lumières, la teinte bleue des ailes noires du corbeau. L'excessive tendresse de son regard pouvait seule en adoucir l'éclat. Il n'y a que les races venues des déserts qui possèdent dans l'oeil le pouvoir de la fascination sur tous, car une femme fascine toujours quelqu'un. Leurs yeux retiennent sans doute quelque chose de l'infini qu'ils ont contemplé. La nature, dans sa prévoyance, a-t-elle donc armé leurs rétines de quelque tapis réflecteur, pour leur permettre de soutenir le mirage des sables, les torrents du soleil et l'ardent cobalt de l'éther? ou les êtres humains prennent-ils, comme les autres, quelque chose aux milieux dans lesquels ils se développent, et gardent-ils pendant des siècles les qualités qu'ils en tirent! Cette grande solution du problème des races est peut-être dans la question elle-même a. Les instincts sont des faits vivants dont la cause gÃt dans une nécessité subie. Les variétés animales sont le résultat de l'exercice de ces instincts. Pour se convaincre de cette vérité tant cherchée, il suffit d'étendre aux troupeaux d'hommes l'observation récemment faite sur les troupeaux de moutons espagnols et anglais qui, dans les prairies de plaines où l'herbe abonde, paissent serrés les uns contre les autres, et se dispersent sur les montagnes où l'herbe est rare. Arrachez à leurs pays ces deux espèces de moutons, transportez-les en Suisse ou en France le mouton de montagne y paÃtra séparé, quoique dans une prairie basse et touffue; les moutons de plaine y paÃtront l'un contre l'autre, quoique sur une Alpe. Plusieurs générations réforment à peine les instincts acquis et transmis. A cent ans de distance, l'esprit de la montagne reparaÃt dans un agneau réfractaire, comme, après dix-huit cents ans de bannissement, l'Orient brillait dans les yeux et dans la figure d'Esther. Ce regard n'exerçait point de fascination terrible, il jetait une douce chaleur, il attendrissait sans étonner, et les plus dures volontés se fondaient sous sa flamme. Esther avait vaincu la haine, elle avait étonné les dépravés de Paris, enfin ce regard et la douceur de sa peau suave lui avaient mérité le surnom terrible qui venait de lui faire prendre sa mesure dans la tombe. Tout, chez elle, était en harmonie avec ces caractères de la péri des sables ardents. Elle avait le front ferme et d'un dessin fier. Son nez, comme celui des Arabes, était fin, mince, à narines ovales, bien placées, retroussées sur les bords. Sa bouche rouge et fraÃche était une rose qu'aucune flétrissure ne déparait, les orgies n'y avaient point laissé de traces. Le menton, modelé comme si quelque sculpteur amoureux en eût poli le contour, avait la blancheur du lait. Une seule chose à laquelle elle n'avait pu remédier trahissait la courtisane tombée trop bas ses ongles déchirés qui voulaient du temps pour reprendre une forme élégante, tant ils avaient été déformés par les soins les plus vulgaires du ménage. Les jeunes pensionnaires commencèrent par jalouser ces miracles de beauté, mais elles finirent par les admirer. La première semaine ne se passa point sans qu'elles se fussent attachées à la naïve Esther, car elles s'intéressèrent aux secrets malheurs d'une fille de dix-huit ans qui ne savait ni lire ni écrire, à qui toute science, toute instruction était nouvelle, et qui allait procurer à l'archevêque la gloire de la conversion d'une Juive au catholicisme, au couvent la fête de son baptême. Elles lui pardonnèrent sa beauté en se trouvant supérieures à elle par l'éducation. Esther eut bientôt pris les manières, la douceur de voix, le port et les attitudes de ces filles si distinguées; enfin elle retrouva sa nature première. Le changement devint si complet que, à sa première visite, Herrera fut surpris, lui que rien au monde ne paraissait devoir surprendre, et les supérieures le complimentèrent sur sa pupille. Ces femmes n'avaient jamais, dans leur carrière d'enseignement, rencontré naturel plus aimable, douceur plus chrétienne, modestie plus vraie, ni si grand désir d'apprendre. Lorsqu'une fille a souffert les maux qui avaient accablé la pauvre pensionnaire et qu'elle attend une récompense comme celle que l'Espagnol offrait à Esther, il est difficile qu'elle ne réalise pas ces miracles des premiers jours de l'Eglise que les Jésuites renouvelèrent au Paraguay. - Elle est édifiante, dit la supérieure en la baisant au front. Ce mot, essentiellement catholique, dit tout. Une nostalgie Pendant les récréations, Esther questionnait avec mesure ses compagnes sur les choses du monde les plus simples, et qui pour elle étaient comme les premiers étonnements de la vie pour un enfant. Quand elle sut qu'elle serait habillée de blanc le jour de son baptême et de sa première communion, qu'elle aurait un bandeau de satin blanc, des rubans blancs, des souliers blancs, des gants blancs; qu'elle serait coiffée de noeuds blancs, elle fondit en larmes au milieu de ses compagnes étonnées. C'était le contraire de la scène de Jephté sur la montagne. La courtisane eut peur d'être comprise, elle rejeta cette horrible mélancolie sur la joie que ce spectacle lui causait par avance. Comme il y a certes aussi loin des moeurs qu'elle quittait aux moeurs qu'elle prenait qu'il y a de distance entre l'état sauvage et la civilisation, elle avait la grâce et la naïveté, la profondeur, qui distinguent la merveilleuse héroïne des Puritains d'Amérique. Elle avait aussi, sans le savoir elle-même, un amour au coeur qui la rongeait, un amour étrange, un désir plus violent chez elle qui savait tout, qu'il ne l'est chez une vierge qui ne sait rien, quoique ces deux désirs eussent la même cause et la même fin. Pendant les premiers mois a, la nouveauté d'une vie recluse, les surprises de l'enseignement, les travaux qu'on lui apprenait, les pratiques de la religion, la ferveur d'une sainte résolution, la douceur des affections qu'elle inspirait, enfin l'exercice des facultés de l'intelligence réveillée, tout lui servit à comprimer ses souvenirs, même les efforts de la nouvelle mémoire qu'elle se faisait; car elle avait autant à désapprendre qu'à apprendre. Il existe en nous plusieurs mémoires; le corps, l'esprit ont chacun la leur; et la nostalgie, par exemple, est une maladie de la mémoire physique. Pendant le troisième mois, la violence de cette âme vierge, qui tendait à pleines ailes vers le paradis, fut donc, non pas domptée, mais entravée par une sourde résistance dont la cause était ignorée d'Esther elle-même. Comme les moutons d'Ecosse, elle voulait paÃtre à l'écart, elle ne pouvait vaincre les instincts développés par la débauche. Les rues boueuses de Paris qu'elle avait abjurées la rappelaient-elles? Les chaÃnes de ses horribles habitudes rompues tenaient-elles à elle par des scellements oubliés, et les sentait-elle comme, selon les médecins, les vieux soldats souffrent encore dans les membres qu'ils n'ont plus? Les vices et leurs excès avaient-ils si bien pénétré jusqu'à sa moelle que les eaux saintes n'atteignaient pas encore le démon caché là ? La vue de celui pour qui s'accomplissaient tant d'efforts angéliques était-elle nécessaire à celle à qui Dieu devait pardonner de mêler l'amour humain à l'amour sacré? L'un l'avait conduite à l'autre. Se faisait-il en elle un déplacement de la force vitale, et qui entraÃnait des souffrances nécessaires? Tout est doute et ténèbres dans une situation que la science a dédaigné d'examiner en trouvant le sujet trop immoral et trop compromettant, comme si le médecin et l'écrivain, le prêtre et le politique n'étaient pas au-dessus du soupçon. Cependant un médecin arrêté par la mort a eu le courage de commencer des études laissées incomplètes. Peut-être la noire mélancolie à laquelle Esther fut en proie, et qui obscurcissait sa vie heureuse, participait-elle de toutes ces causes; et incapable de les deviner, peut-être souffrait-elle comme souffrent les malades qui ne connaissent ni la médecine ni la chirurgie. Le fait est bizarre. Une nourriture abondante et saine substituée à une détestable nourriture inflammatoire ne sustentait pas Esther. Une vie pure et régulière, partagée en travaux modérés exprès et en récréations, mise à la place d'une vie désordonnée où les plaisirs étaient aussi horribles que les peines, cette vie brisait la jeune pensionnaire. Le repos le plus frais, les nuits calmes qui remplaçaient des fatigues écrasantes et les agitations les plus cruelles, donnaient une fièvre dont les symptômes échappaient au doigt et à l'oeil de l'infirmière. Enfin, le bien, le bonheur succédant au mal et à l'infortune, la sécurité à l'inquiétude, étaient aussi funestes à Esther que ses misères passées l'eussent été à ses jeunes compagnes. Implantée dans la corruption, elle s'y était développée. Sa patrie infernale exerçait encore son empire, malgré les ordres souverains d'une volonté absolue. Ce qu'elle haïssait était pour elle la vie a, ce qu'elle aimait la tuait. Elle avait une si ardente foi que sa piété réjouissait l'âme. Elle aimait à prier. Elle avait ouvert son âme aux clartés de la vraie religion, qu'elle recevait sans efforts, sans doutes. Le prêtre qui la dirigeait était dans le ravissement, mais chez elle le corps contrariait l'âme à tout moment. On prit des carpes à un étang bourbeux pour les mettre dans un bassin de marbre et dans de belles eaux claires, afin de satisfaire un désir de madame de Maintenon qui les nourrissait des bribes de la table royale. Les carpes dépérissaient. Les animaux peuvent être dévoués, mais l'homme ne leur communiquera jamais la lèpre de la flatterie. Un courtisan remarqua cette muette opposition dans Versailles. "Elles sont comme moi, répliqua cette reine inédite, elles regrettent leurs vases obscures." Ce mot est toute l'histoire d'Esther. Par moments, la pauvre fille était poussée à courir dans les magnifiques jardins du couvent, elle allait affairée d'arbre en arbre, elle se jetait désespérément aux coins obscurs en y cherchant, quoi? elle ne le savait pas, mais elle succombait au démon, elle coquetait avec les arbres, elle leur disait des paroles qu'elle ne prononçait point. Elle se coulait parfois le long des murs, le soir, comme une couleuvre, sans châle, les épaules nues. Souvent à la chapelle, durant les offices, elle restait les yeux fixés sur le crucifix, et chacun l'admirait, les larmes la gagnaient; mais elle pleurait de rage; au lieu des images sacrées qu'elle voulait voir, les nuits flamboyantes où elle conduisait l'orgie comme Habeneck conduit au Conservatoire une symphonie de Beethoven, ces nuits rieuses et lascives, coupées de mouvements nerveux, de rires inextinguibles, se dressaient échevelées, furieuses, brutales. Elle était au-dehors suave comme une vierge qui ne tient à la terre que par sa forme féminine, au dedans s'agitait une impériale Messaline. Elle seule était dans le secret de ce combat du démon contre l'ange; quand la supérieure la grondait d'être plus artistement coiffée que la règle ne le voulait, elle changeait sa coiffure avec une adorable et prompte obéissance, elle était prête à couper ses cheveux si sa mère le lui eût ordonné. Cette nostalgie avait une grâce touchante dans une fille qui aimait mieux périr que de retourner aux pays impurs. Elle pâlit, changea, maigrit. La supérieure modéra l'enseignement, et prit cette intéressante créature auprès d'elle pour la questionner. Esther était heureuse, elle se plaisait infiniment avec ses compagnes; elle ne se sentait attaquée en aucune partie vitale, mais sa vitalité était essentiellement attaquée. Elle ne regrettait rien, elle ne désirait rien. La supérieure, étonnée des réponses de sa pensionnaire, ne savait que penser en la voyant en proie à une langueur dévorante. Le médecin fut appelé lorsque l'état de la jeune pensionnaire parut grave, mais ce médecin ignorait la vie antérieure d'Esther et ne pouvait la soupçonner; il trouva la vie partout, la souffrance n'était nulle part. La malade répondit à renverser toutes les hypothèses. Restait une manière d'éclaircir les doutes du savant qui s'attachait à une affreuse idée Esther refusa très obstinément de se prêter à l'examen du médecin. La supérieure en appela, dans ce danger, à l'abbé Herrera. L'Espagnol vint, vit l'état désespéré d'Esther, et causa pendant un moment à l'écart avec le docteur. Après cette confidence, l'homme de science déclara à l'homme de foi que le seul remède était un voyage en Italie. L'abbé ne voulut pas que ce voyage se fit avant le baptême et la première communion d'Esther. - Combien faut-il de temps encore? demanda le médecin. - Un mois, répondit la supérieure. - Elle sera morte, répliqua le docteur. - Oui, mais en état de grâce et sauvée, dit l'abbé. La question religieuse domine en Espagne les questions politiques, civiles et vitales; le médecin ne répliqua donc rien à l'Espagnol, il se tourna vers la supérieure; mais le terrible abbé le prit alors par le bras pour l'arrêter. - Pas un mot, monsieur! dit-il. Le médecin, quoique religieux et monarchique, jeta sur Esther un regard plein de pitié tendre. Cette fille était belle comme un lis penché sur sa tige. - A la grâce de Dieu, donc! s'écria-t-il en sortant. Le jour même de cette consultation, Esther fut emmenée par son protecteur au Rocher-de-Cancale, car le désir de la sauver avait suggéré les plus étranges expédients à ce prêtre; il essaya de deux excès un excellent dÃner qui pouvait rappeler à la pauvre fille ses orgies, l'Opéra qui lui présenterait quelques images mondaines. Il fallut son écrasante autorité pour décider la jeune sainte à de telles profanations. Herrera se déguisa si complètement en militaire qu'Esther eut peine à le reconnaÃtre; il eut soin de faire prendre un voile à sa compagne, et la plaça dans une loge où elle put être cachée aux regards. Ce palliatif, sans danger pour une innocence si sérieusement reconquise, fut promptement épuisé. La pensionnaire éprouva du dégoût pour les dÃners de son protecteur, une répugnance religieuse pour le théâtre, et retomba dans sa mélancolie. - Elle meurt d'amour pour Lucien, se dit Herrera qui voulut sonder la profondeur de cette âme et savoir tout ce qu'on en pouvait exiger. Il vint donc un moment où cette pauvre fille n'était plus soutenue que par sa force morale, et où le corps allait céder. Le prêtre calcula ce moment avec l'affreuse sagacité pratique apportée autrefois par les bourreaux dans leur art de donner la question. Il trouva sa pupille au jardin, assise sur un banc, le long d'une treille que caressait le soleil d'avril; elle paraissait avoir froid et s'y réchauffer; ses camarades regardaient avec intérêt sa pâleur d'herbe flétrie, ses yeux de gazelle mourante, sa pose mélancolique. Esther se leva pour aller au devant de l'Espagnol par un mouvement qui montra combien elle avait peu de vie, et, disons-le, peu de goût pour la vie. Cette pauvre Bohémienne, cette fauve hirondelle blessée excita pour la seconde fois la pitié de Carlos Herrera. Ce sombre ministre, que Dieu ne devait employer qu'à l'accomplissement de ses vengeances, accueillit la malade par un sourire qui exprimait autant d'amertume que de douceur, autant de vengeance que de charité. Instruite à la méditation, à des retours sur elle-même depuis sa vie quasi monastique, Esther éprouva, pour la seconde fois, un sentiment de défiance à la vue de son protecteur; mais, comme à la première, elle fut aussitôt rassurée par sa parole. - Eh! bien, ma chère enfant, disait-il, pourquoi ne m'avez-vous jamais parlé de Lucien? - Je vous avais promis, répondit-elle en tressaillant de la tête aux pieds par un mouvement convulsif, je vous avais juré de ne point prononcer ce nom. - Vous n'avez cependant pas cessé de penser à lui. - Là , monsieur, est ma seule faute. A toute heure je pense à lui, et quand vous vous êtes montré, je me disais à moi-même ce nom. - L'absence vous tue? Pour toute réponse, Esther inclina la tête à la manière des malades qui sentent déjà l'air de la tombe. - Le revoir?... dit-il - Ce serait vivre, répondit-elle. - Pensez-vous à lui d'âme seulement? - Ah! monsieur, l'amour ne se partage point. - Fille de la race maudite! j'ai fait tout pour te sauver, je te rends à ta destinée tu le reverras! - Pourquoi donc injuriez-vous mon bonheur? Ne puis-je aimer Lucien et pratiquer la vertu, que j'aime autant que je l'aime? Ne suis-je pas prête à mourir ici pour elle, comme je serais prête à mourir pour lui? Ne vais-je pas expirer pour ces deux fanatismes, pour la vertu qui me rendait digne de lui, pour lui qui m'a jetée dans les bras de la vertu? Oui, prête à mourir sans le revoir, prête à vivre en le revoyant. Dieu me jugera. Ses couleurs étaient revenues, sa pâleur avait pris une teinte dorée. Esther eut encore une fois sa grâce. - Le lendemain du jour où vous vous serez lavée dans les eaux du baptême, vous reverrez Lucien, et si vous croyez pouvoir vivre vertueuse en vivant pour lui, vous ne vous séparerez plus. Le prêtre fut obligé de relever Esther, dont les genoux avaient plié. La pauvre fille était tombée comme si la terre eût manqué sous ses pieds, l'abbé l'assit sur le banc, et quand elle retrouva la parole, elle lui dit "Pourquoi pas aujourd'hui?" - Voulez-vous dérober à Monseigneur le triomphe de votre baptême et de votre conversion? Vous êtes trop près de Lucien pour n'être pas loin de Dieu. - Oui je ne pensais plus à rien l - Vous ne serez jamais d'aucune religion, dit le prêtre avec un mouvement de profonde ironie. - Dieu est bon, reprit-elle, il lit dans mon coeur. Vaincu par la délicieuse naïveté qui éclatait dans la voix, le regard, les gestes et l'attitude d'Esther, Herrera l'embrassa sur le front pour la première fois. - Les libertins t'avaient bien nommée tu séduiras Dieu le père. Encore quelques jours, il le faut, et après, vous serez libres tous deux. - Tous deux! Répéta-t-elle avec une joie extatique. Cette scène, vue à distance, frappa les pensionnaires et les supérieures, qui crurent avoir assisté à quelque opération magique, en comparant Esther à elle-même. L'enfant toute changée vivait. Elle reparut dans sa vraie nature d'amour, gentille, coquette, agaçante, gaie; enfin elle ressuscita! Beaucoup de réflexions Herrera demeurait rue Cassette, près de Saint-Sulpice, église à laquelle il s'était attaché. Cette église, d'un style dur et sec, allait à cet Espagnol dont la religion tenait de celle des Dominicains. Enfant perdu de la politique astucieuse de Ferdinand VII, il desservait la cause constitutionnelle, en sachant que ce dévouement ne pourrait jamais être récompensé qu'au rétablissement du Rey netto. Et Carlos Herrera s'était donné corps et âme à la camarilla au moment où les Cortès ne paraissaient pas devoir être renversées. Pour le monde, cette conduite annonçait une âme supérieure. L'expédition du duc d'Angoulême avait eu lieu, le roi Ferdinand régnait, et Carlos Herrera n'allait pas réclamer le prix de ses services à Madrid. Défendu contre la curiosité par un silence diplomatique, il donna pour cause à son séjour à Paris, sa vive affection pour Lucien de Rubempré, et à laquelle ce jeune homme devait déjà l'ordonnance du Roi relative à son changement de nom. Herrera vivait d'ailleurs comme vivent traditionnellement les prêtres employés à des missions secrètes, fort obscurément. Il accomplissait ses devoirs religieux à Saint-Suplice, ne sortait que pour affaires, toujours le soir et en voiture. La journée était remplie pour lui par la sieste espagnole, qui place le sommeil entre les deux repas, et prend ainsi tout le temps pendant lequel Paris est tumultueux et affairé. Le cigare espagnol jouait aussi son rôle, et consumait autant de temps que de tabac. La paresse est un masque aussi bien que la gravité, qui est encore de la paresse. Herrera demeurait dans une aile de la maison, au second étage, et Lucien occupait l'autre aile. Ces deux appartements étaient à la fois séparés et réunis par un grand appartement de réception dont la magnificence antique convenait également au grave ecclésiastique et au jeune poète. La cour de cette maison était sombre. De grands arbres touffus ombrageaient le jardin. Le silence et la discrétion se rencontrent dans les habitations choisies par les prêtres. Le logement d'Herrera sera décrit en deux mots une cellule. Celui de Lucien, brillant de luxe et muni des recherches du confort, réunissait tout ce qu'exige la vie élégante d'un dandy, poète, écrivain, ambitieux, vicieux, à la fois orgueilleux et vaniteux, plein de négligence et souhaitant l'ordre, un de ces génies incomplets qui ont quelque puissance pour désirer, pour concevoir, ce qui est peut-être la même chose, mais qui n'ont aucune force pour exécuter. A eux deux, Lucien et Herrera formaient un politique. Là sans doute était le secret de cette union. Les vieillards chez qui l'action de la vie s'est déplacée et s'est transportée dans la sphère des intérêts, sentent souvent le besoin d'une jolie machine, d'un acteur jeune et passionné pour accomplir leurs projets. Richelieu chercha trop tard une belle et blanche figure à moustaches pour la jeter aux femmes qu'il devait amuser. Incompris par de jeunes étourdis, il fut obligé de bannir la mère de son maÃtre et d'épouvanter la reine, après avoir essayé de se faire aimer de l'une et de l'autre, sans être de taille à plaire à des reines. Quoi qu'on fasse, il faut toujours, dans une vie ambitieuse, se heurter contre une femme au moment où l'on s'attend le moins à pareille rencontre. Quelque puissant que soit un grand politique, il lui faut une femme à opposer à la femme, de même que les Hollandais usent le diamant par le diamant. Rome, au moment de sa puissance, obéissait à cette nécessité. Voyez aussi comme la vie de Mazarin, cardinal italien, fut autrement dominatrice que celle de Richelieu, cardinal français? Richelieu trouve une opposition chez les grands seigneurs, il y met la hache; il meurt à la fleur de son pouvoir, usé par ce duel où il n'avait qu'un capucin pour second. Mazarin est repoussé par la Bourgeoisie et par la Noblesse réunies, armées, parfois victorieuses, et qui font fuir la royauté; mais le serviteur d'Anne d'Autriche n'ôte la tête à personne, sait vaincre la France entière et forme Louis XIV, qui acheva l'oeuvre de Richelieu en étranglant la Noblesse avec des lacets dorés dans le grand sérail de Versailles. Madame de Pompadour morte, Choiseul est perdu. Herrera s'était-il pénétré de ces hautes doctrines? S'était-il rendu justice à lui-même plus tôt que ne l'avait fait Richelieu? Avait-il choisi dans Lucien un Cinq-Mars, mais un Cinq-Mars fidèle? Personne ne pouvait répondre à ces questions ni mesurer l'ambition de cet Espagnol comme on ne pouvait prévoir quelle serait sa fin. Ces questions faites par ceux qui purent jeter un regard sur cette union, pendant longtemps secrète, tendaient à percer un mystère horrible que Lucien ne connaissait que depuis quelques jours. Carlos était ambitieux pour deux, voilà ce que sa conduite démontrait aux personnages qui le connaissaient, et qui tous croyaient que Lucien était l'enfant naturel de ce prêtre. Quinze mois après son apparition à l'Opéra, qui le jeta trop tôt dans un monde où l'abbé ne voulait le voir qu'au moment où il aurait achevé de l'armer contre le monde, Lucien avait trois beaux chevaux dans son écurie, un coupé pour le soir, un cabriolet et un tilbury pour le matin. Il mangeait en ville. Les Prévisions d'Herera s'étaient réalisées la dissipation s'était emparée de son élève, mais il avait jugé nécessaire de faire diversion à l'amour insensé que ce jeune homme gardait au coeur pour Esther. Après avoir dépensé quarante mille francs environ, chaque folie avait ramené Lucien plus vivement à la Torpille, il la cherchait avec obstination; et, ne la trouvant pas, elle devenait pour lui ce qu'est le gibier pour le chasseur. Herrera pouvait-il connaÃtre la nature de l'amour d'un poète? Une fois que ce sentiment a gagné chez un de ces grands petits hommes la tête, comme il a embrasé le coeur et pénétré les sens, ce poète devient aussi supérieur à l'humanité par l'amour qu'il l'est par la puissance de sa fantaisie. Devant à un caprice de la génération intellectuelle la faculté rare d'exprimer la nature par des images où il empreint à la fois le sentiment et l'idée, il donne à son amour les ailes de son esprit - il sent et il peint, il agit et médite, il multiplie ses sensations par la pensée, il triple la félicité présente par l'aspiration de l'avenir et par les souvenances du passé; il y mêle les exquises jouissances d'âme qui le rendent le prince des artistes. La passion d'un poète devient alors un grand poème où souvent les proportions humaines sont dépassées. Le poète ne met-il pas alors sa maÃtresse beaucoup plus haut que les femmes ne veulent être logées? Il change, comme le sublime chevalier de la Manche, une fille des champs en princesse. Il use pour lui-même de la baguette avec laquelle il touche toute chose pour la faire merveilleuse, et il grandit ainsi les voluptés par l'adorable monde de l'idéal. Aussi cet amour est-il un modèle de passion il est excessif en tout, dans ses espérances, dans ses désespoirs, dans ses colères, dans ses mélancolies, dans ses joies; il vole, il bondit, il rampe, il ne ressemble à aucune des agitations qu'éprouve le commun des hommes; il est à l'amour bourgeois ce qu'est l'éternel torrent des Alpes aux ruisseaux des plaines. Ces beaux génies sont si rarement compris qu'ils se dépensent en faux espoirs, ils se consument à la recherche de leurs idéales maÃtresses, ils meurent presque toujours comme de beaux insectes parés à plaisir pour les fêtes de l'amour par la plus poétique des natures et qui sont écrasés vierges sous le pied d'un passant; mais, autre danger! lorsqu'ils rencontrent la forme qui répond à leur esprit et qui souvent est une boulangère, ils font comme RaphaÃl, ils font comme le bel insecte ils meurent auprès de la Fornarina. Lucien en était là . Sa nature poétique, nécessairement extrême en tout, en bien comme en mal, avait deviné l'ange dans la fille, plutôt frottée de corruption que corrompue il la voyait toujours blanche, ailée, pure et mystérieuse, comme elle s'était faite pour lui, devinant qu'il la voulait ainsi. Un ami Vers la fin du mois de mai 1825, Lucien avait perdu toute sa vivacité; il ne sortait plus, dÃnait avec Herrera, demeurait pensif, travaillait, lisait la collection des traités diplomatiques, restait assis à la turque sur un divan et fumait trois ou quatre houka par jour. Son groom était plus occupé à nettoyer les tuyaux de ce bel instrument et à les parfumer, qu'à lisser le poil des chevaux et à les harnacher de roses pour les courses au Bois. Le jour où l'Espagnol vit le front de Lucien pâli, où il aperçut les traces de la maladie dans les folies de l'amour comprimé, il voulut aller au fond de ce coeur d'homme sur lequel il avait assis sa vie. Par une belle soirée où Lucien, assis dans un fauteuil, contemplait machinalement le coucher du soleil à travers les arbres du jardin, en y jetant le voile de sa fumée de parfums par des souffles égaux et prolongés, comme font les fumeurs préoccupés, il fut tiré de sa rêverie par un profond soupir. Il se retourna et vit l'abbé debout, les bras croisés. - Tu étais là ! dit le poète. - Depuis longtemps, répondit le prêtre, mes pensées ont suivi l'étendue des tiennes... Lucien comprit ce mot. - Je ne me suis jamais donné pour une nature de bronze comme est la tienne. La vie est pour moi tour à tour un paradis et un enfer; mais quand, par hasard, elle n'est ni l'un ni l'autre, elle m'ennuie, et je m'ennuie... - Comment peut-on s'ennuyer quand on a tant de magnifiques espérances devant soi... - Quand on ne croit pas à ces espérances, ou quand elles sont trop voilées... - Pas de bêtises!... dit le prêtre. Il est bien plus digne de toi et de moi de m'ouvrir ton coeur. Il y a entre nous ce qu'il ne devait jamais y avoir un secret! Ce secret dure depuis seize mois. Tu aimes une femme. - Après... - Une fille immonde, nommée la Torpille... - Eh! bien? - Mon enfant, je t'avais permis de prendre une maÃtresse, mais une femme de la cour, jeune, belle, influente, au moins comtesse. Je t'avais choisi madame d'Espard, afin d'en faire sans scrupule un instrument de fortune; car elle ne t'aurait jamais perverti le coeur, elle te l'aurait laissé libre... Aimer une prostituée de la dernière espèce, quand on n'a pas, comme les rois, le pouvoir de l'anoblir, est une faute énorme. - Suis-je le premier qui ait renoncé à l'ambition pour suivre la pente d'un amour effréné? - Bon! fit le prêtre en ramassant le bochettino du houka que Lucien avait laissé tomber par terre et le lui rendant, je comprends l'épigramme. Ne peut-on réunir l'ambition et l'amour? Enfant, tu as dans le vieil Herrera une mère dont le dévouement est absolu... - Je le sais, mon vieux, dit Lucien en lui prenant la main et en la lui secouant. - Tu as voulu les joujoux de la richesse, tu les as. Tu veux briller, je te dirige dans la voie du pouvoir, je baise des mains bien sales pour te faire avancer, et tu avanceras. Encore quelque temps, il ne te manquera rien de ce qui plaÃt aux hommes et aux femmes. Efféminé par tes caprices tu es viril par ton esprit j'ai tout conçu de toi, je te pardonne tout. Tu n'as qu'à parler pour satisfaire tes passions d'un jour. J'ai agrandi ta vie en y mettant ce qui la fait adorer par le plus grand nombre, le cachet de la politique et de la domination. Tu seras aussi grand que tu es petit; mais il ne faut pas briser le balancier avec lequel nous battons monnaie. Je te permets tout, moins les fautes qui tueraient ton avenir. Quand je t'ouvre les salons du faubourg Saint-Germain, je te défends de te vautrer dans les ruisseaux! Lucien! je serai comme une barre de fer dans ton intérêt, je souffrirai tout de toi, pour toi. Ainsi donc, j'ai converti ton manque de touche au jeu de la vie en une finesse de joueur habile... Lucien leva la tête par un mouvement d'une brusquerie furieuse. - J'ai enlevé la Torpille! - Toi? s'écria Lucien. Dans un accès de rage animale, le poète se leva, jeta le bochettino d'or et de pierreries à la face du prêtre, qu'il poussa assez violemment pour renverser cet athlète. - Moi, dit l'Espagnol en se relevant et en gardant sa gravité terrible. La perruque noire était tombée. Un crâne poli comme une tête de mort rendit à cet homme sa vraie physionomie; elle était épouvantable. Lucien resta sur son divan, les bras pendants, accablé, regardant l'abbé d'un air stupide, - Je l'ai enlevée, reprit le prêtre, - Qu'en as-tu fait? Tu l'as enlevée le lendemain du bal masqué... - Oui, le lendemain du jour où j'ai vu insulter un être qui t'appartenait par des drôles à qui je ne voudrais pas donner mon pied dans... - Des drôles, dit Lucien en l'interrompant, dis des monstres, auprès de qui ceux que l'on guillotine sont des anges. Sais-tu ce que la pauvre Torpille a fait pour trois d'entre eux? Il y en a un qui a été, pendant deux mois, son amant elle était pauvre et cherchait son pain dans le ruisseau; lui n'avait pas le sou, il était comme moi, quand tu m'as rencontré, bien près de la rivière; mon gars se relevait la nuit, il allait à l'armoire où étaient les restes du dÃner de cette fille, et il les mangeait elle a fini par découvrir ce manège; elle a compris cette honte, elle a eu soin de laisser beaucoup de restes, elle était bien heureuse; elle n'a dit cela qu'à moi, dans son fiacre, au retour de l'Opéra. Le second avait volé, mais avant qu'on ne pût s'apercevoir du vol, elle a pu lui prêter la somme qu'il a pu restituer et qu'il a toujours oublié de rendre à cette pauvre enfant. Quant au troisième, elle a fait sa fortune en jouant une comédie où éclate le génie de Figaro; elle a passé pour sa femme et s'est faite la maÃtresse d'un homme tout-puissant qui la croyait la plus candide des bourgeoises. A l'un la vie, à l'autre l'honneur, au dernier la fortune, qui est aujourd'hui tout cela! Et voilà comme elle a été récompensée par eux. - Veux-tu qu'ils meurent? dit Herrera qui avait une larme dans les yeux. - Allons, te voilà bien! je te connais... - Non, apprends tout, poète rageur, dit le prêtre, la Torpille n'existe plus... Lucien s'élança sur Herrera si vigoureusement pour le prendre à la gorge, que tout autre homme eût été renversé; mais le bras de l'Espagnol maintint le poète. - Ecoute donc, dit-il froidement. J'en ai fait une femme chaste, pure, bien élevée, religieuse, une femme comme il faut; elle est dans le chemin de l'instruction. Elle peut, elle doit devenir, sous l'empire de ton amour, une Ninon, une Marion de Lorme, une Dubarry, comme le disait ce journaliste à l'Opéra. Tu l'avoueras pour ta maÃtresse ou tu resteras derrière le rideau de ta création, ce qui sera plus sage! L'un ou l'autre parti t'apportera profit et orgueil, plaisir et progrès; mais si tu es aussi grand politique que grand poète, Esther ne sera qu'une fille pour toi, car plus tard elle nous tirera peut-être d'affaire, elle vaut son pesant d'or. Bois, mais ne te grise pas. Si je n'avais pas pris les rênes de ta passion, où en serais-tu aujourd'hui? Tu aurais roulé avec la Torpille dans la fange des misères d'où je t'ai tiré. Tiens, lis, dit Herrera aussi simplement que Talma dans Manlius qu'il n'avait jamais vu. Un papier tomba sur les genoux du poète, et le tira de l'extatique surprise où l'avait plongé cette terrifiante réponse, il le prit et lut la première lettre écrite par mademoiselle Esther. "A monsieur l'abbé Carlos Herrera. Mon cher protecteur, ne croirez-vous pas que chez moi la reconnaissance passe avant l'amour, en voyant que c'est à vous rendre grâce que j'emploie, pour la première fois, la faculté d'exprimer mes pensées, au lieu de la consacrer à peindre un amour que Lucien a peut-être oublié? Mais je vous dirai à vous, homme divin, ce que je n'oserais lui dire à lui, qui, pour mon bonheur, tient encore à la terre. La cérémonie d'hier a versé les trésors de la grâce en moi, je remets donc ma destinée en vos mains. Dussé-je mourir en restant loin de mon bien-aimé, je mourrai purifiée comme la Madeleine, et mon âme deviendra pour lui la rivale de son ange gardien. Oublierai-je jamais la fête d'hier? Comment vouloir abdiquer le trône glorieux où je suis montée? Hier, j'ai lavé toutes mes souillures dans l'eau du baptême, et j'ai reçu le corps sacré de notre Sauveur; je suis devenue l'un de ses tabernacles. En ce moment, j'ai entendu les chants des anges, je n'étais plus une femme, je naissais à une vie de lumière, au milieu des acclamations de la terre, admirée par le monde, dans un nuage d'encens et de prières qui enivrait, et parée comme une vierge pour un époux céleste. En me trouvant, ce que je n'espérais jamais, digne de Lucien, j'ai abjuré tout amour impur, et ne veux pas marcher dans d'autres voies que celles de la vertu. Si mon corps est plus faible que mon âme, qu'il périsse. Soyez l'arbitre de ma destinée, et, si je meurs, dites à Lucien que je suis morte pour lui en naissant à Dieu. Ce dimanche soir." Lucien leva sur l'abbé ses yeux mouillés de larmes. - Tu connais l'appartement de la grosse Caroline Bellefeuille, rue Taitbout, reprit l'Espagnol. Cette fille, abandonnée par son magistrat, était dans un effroyable besoin, elle allait être saisie; j'ai fait acheter son domicile en bloc, elle en est sortie avec ses nippes. Esther, cet ange qui voulait monter au ciel, y est descendue et t'attend. En ce moment, Lucien entendit dans la cour ses chevaux qui piaffaient, il n'eut pas la force d'exprimer son admiration pour un dévouement que lui seul pouvait apprécier; il se jeta dans les bras de l'homme qu'il avait outragé, répara tout par un seul regard et par la muette effusion de ses sentiments; puis il franchit les escaliers, jeta l'adresse d'Esther à l'oreille de son tigre, et les chevaux partirent comme si la passion de leur maÃtre eût animé leurs jambes. Où l'on apprend qu'il n'y avait pas de prêtre dans l'abbé Herrera Le lendemain, un homme, qu'à son habillement les passants pouvaient prendre pour un gendarme déguisé, se promenait rue Taitbout, en face d'une maison, comme s'il attendait la sortie de quelqu'un; son pas était celui des hommes agités. Vous rencontrerez souvent, dans Paris, de ces promeneurs passionnés, vrais gendarmes qui guettent un garde national réfractaire, des recors qui prennent leurs mesures pour une arrestation, des créanciers méditant une avanie à leur débiteur qui s'est claquemuré, des amants ou des maris jaloux et soupçonneux, des amis en faction pour compte d'amis; mais vous rencontrerez bien rarement une face éclairée par les sauvages et rudes pensées qui animaient celle du sombre athlète allant et venant sous les fenêtres de mademoiselle Esther avec la songeuse précipitation d'un ours en cage. A midi, une croisée s'ouvrit pour laisser passer la main d'une femme de chambre qui en poussa les volets rembourrés de coussins. Quelques instants après, Esther en déshabillé vint respirer l'air, elle s'appuyait sur Lucien; qui les eût vus, les aurait pris pour l'original d'une suave vignette anglaise. Esther aperçut tout d'abord les yeux de basilic du prêtre espagnol, et. la pauvre créature, atteinte comme d'une balle, jeta un cri d'effroi. - Voilà le terrible prêtre, dit-elle en le montrant à Lucien. - Luit dit-il en souriant, il n'est pas plus prêtre que toi... - Qu'est-il donc alors? dit-elle effrayée. - Eh! c'est un vieux Lascar qui ne croit qu'au diable, dit Lucien. Saisie par un être moins dévoué qu'Esther, cette lueur jetée sur les secrets du faux prêtre aurait pu perdre à jamais Lucien. En allant de la fenêtre de leur chambre à coucher dans la salle à manger où leur déjeuner venait d'être servi, les deux amants rencontrèrent Carlos Herrera. - Que viens-tu faire ici? lui dit brusquement Lucien. - Vous bénir, répondit cet audacieux personnage en arrêtant le couple et le forçant à rester dans le petit salon de l'appartement. Ecoutez-moi, mes amours? Amusez-vous, soyez heureux, c'est très bien. Le bonheur à tout prix, voilà ma doctrine. Mais toi, dit-il à Esther, toi que j'ai tirée de la boue et que j'ai savonnée, âme et corps, tu n'as pas la prétention de te mettre en travers sur le chemin de Lucien?... Quant à toi, mon petit, reprit-il après une pause en regardant Lucien, tu n'es plus assez poète pour te laisser aller à une nouvelle Coralie. Nous faisons de la prose. Que peut devenir l'amant d'Esther? Rien. Esther peut-elle être madame de Rubempré? Non. Eh! bien, le monde, ma petite, dit-il en mettant sa main dans celle d'Esther qui frissonna comme si quelque serpent l'eût enveloppée, le monde doit ignorer que vous vivez; le monde doit surtout ignorer qu'une mademoiselle Esther aime Lucien, et que Lucien est épris d'elle... Cet appartement sera votre prison, ma petite. Si vous voulez sortir, et votre santé l'exigera, vous vous promènerez pendant la nuit, aux heures où vous ne pourrez point être vue; car votre beauté, votre jeunesse et la distinction que vous avez acquise au couvent seraient trop promptement remarquées dans Paris. Le jour où qui que ce soit au monde, dit-il avec un terrible accent accompagné d'un plus terrible regard, saurait que Lucien est votre amant ou que vous êtes sa maÃtresse, ce jour serait l'avant-dernier de vos jours. On a obtenu à ce cadet-là une ordonnance qui lui a permis de porter le nom et les armes de ses ancêtres maternels. Mais ce n'est pas tout! le titre de marquis ne nous a pas été rendu; et, pour le reprendre, il doit épouser une fille de bonne maison en faveur de qui le Roi nous fera cette grâce. Cette alliance mettra Lucien dans le monde de la Cour. Cet enfant, de qui j'ai su faire un homme, deviendra d'abord secrétaire d'ambassade; plus tard, il sera ministre dans quelque petite cour d'Allemagne, et, Dieu ou moi ce qui vaut mieux aidant, il ira s'asseoir quelque jour sur les bancs de la pairie... - Ou sur les bancs... dit Lucien en interrompant cet homme. - Tais-toi, s'écria Carlos en couvrant avec sa large main la bouche de Lucien. Un pareil secret à une femme!... lui souffla-t-il dans l'oreille. - Esther, une femme?... s'écria l'auteur des Marguerites. - Encore des sonnets! dit l'Espagnol, ou des sornettes. Tous ces anges-là redeviennent femmes, tôt ou tard; or, la femme a toujours des moments où elle est à la fois singe et enfant! deux êtres qui nous tuent en voulant rire. - Esther, mon bijou, dit-il à la jeune pensionnaire épouvantée, je vous ai trouvé pour femme de chambre une créature qui m'appartient comme si elle était ma fille. Vous aurez pour cuisinière une mulâtresse, ce qui donne un fier ton à une maison. Avec Europe et Asie, vous pourrez vivre ici pour un billet de mille francs par mois, tout compris, comme une reine... de théâtre. Europe a été couturière, modiste et comparse, Asie a servi un milord gourmand. Ces deux créatures seront pour vous comme deux fées. En voyant Lucien très petit garçon devant cet être, coupable au moins d'un sacrilège et d'un faux, cette femme, sacrée par son amour, sentit alors au fond de son coeur une terreur profonde. Sans répondre, elle entraÃna Lucien dans la chambre où elle lui dit "Est-ce le diable?" - C'est bien pis... pour moi! reprit-il vivement. Mais, si tu m'aimes, tâche d'imiter le dévouement de cet homme, et obéis-lui sous peine de mort... - De mort?... dit-elle encore plus effrayée, - De mort, répéta Lucien. Hélas! ma petite biche, aucune mort ne saurait se comparer à celle qui m'atteindrait, si... Esther pâlit en entendant ces paroles et se sentit défaillir. - Eh! bien? leur cria ce faussaire sacrilège, vous n'avez donc pas encore effeuillé toutes vos marguerites? Esther et Lucien reparurent, et la pauvre fille dit, sans oser regarder l'homme mystérieux "Vous serez obéi comme on obéit à Dieu, monsieur." - Bien! Répondit-il, vous pourrez être, pendant quelque temps, très heureuse, et... vous n'aurez que des toilettes de chambre et de nuit à faire, ce sera très économique. Deux fameux chiens de garde Et les deux amants se dirigèrent vers la salle à manger; mais le protecteur de Lucien fit un geste pour arrêter le joli couple, qui s'arrêta. - Je viens de vous parler de vos gens, mon enfant, dit-il à Esther, je dois vous les présenter. L'Espagnol sonna deux fois. Les deux femmes, qu'il nommait Europe et Asie, apparurent, et il fut facile de voir la cause de ces surnoms. Asie, qui paraissait être née à l'Ãle de Java, offrait au regard, pour l'épouvanter, ce visage cuivré particulier aux Malais, plat comme une planche, et où le nez semble avoir été rentré par une compression violente. L'étrange disposition des os maxillaires donnait au bas de cette figure une ressemblance avec la face des singes de la grande espèce. Le front, quoique déprimé, ne manquait pas d'une intelligence produite par l'habitude de la ruse. Deux petits yeux ardents conservaient le calme de ceux des tigres, mais ils ne regardaient point en face. Asie semblait avoir peur d'épouvanter son monde. Les lèvres, d'un bleu pâle, laissaient passer des dents d'une blancheur éblouissante, mais entrecroisées. L'expression générale de cette physionomie animale était la lâcheté. Les cheveux, luisants et gras, comme la peau du visage, bordaient de deux bandes noires un foulard très riche. Les oreilles, excessivement jolies, avaient deux grosses perles brunes pour ornement. Petite, courte, ramassée, Asie ressemblait à ces créations falotes que se permettent les Chinois sur leurs écrans, ou plus exactement, à ces idoles hindoues dont le type ne paraÃt pas devoir exister, mais que les voyageurs finissent par trouver. En voyant ce monstre, paré d'un tablier blanc sur une robe de stoff, Esther eut le frisson. - Asie! dit l'Espagnol vers qui cette femme leva la tête par un mouvement qui n'est comparable qu'à celui du chien regardant son maÃtre, voilà votre maÃtresse... Et il montra du doigt Esther en peignoir. Asie regarda cette jeune fée avec une expression quasi douloureuse; mais en même temps une lueur étouffée entre ses petits cils pressés partit comme la flammèche d'un incendie sur Lucien qui, vêtu d'une magnifique robe de chambre ouverte, d'une chemise en toile de Frise et d'un pantalon rouge, un bonnet turc sur sa tête d'où ses cheveux blonds sortaient en grosses boucles, offrait une image divine. Le génie italien peut inventer de raconter Othello, le génie anglais peut le mettre en scène; mais la nature seule a le droit d'être dans un seul regard plus magnifique et plus complète que l'Angleterre et l'Italie dans l'expression de la jalousie. Ce regard, surpris par Esther, lui fit saisir l'Espagnol par le bras et y imprimer ses ongles comme eût fait un chat qui se retient pour ne pas tomber dans un précipice où il ne voit pas de fond. L'Espagnol dit alors trois ou quatre mots d'une langue inconnue à ce monstre asiatique, qui vint s'agenouiller en rampant aux pieds d'Esther, et les lui baisa. - C'est, dit l'Espagnol à Esther, non pas une cuisinière, mais un cuisinier qui rendrait Carême fou de jalousie. Asie sait tout faire en cuisine. Elle vous accommodera un simple plat de haricots à vous mettre en doute si les anges ne sont pas descendus pour y ajouter des herbes du ciel. Elle ira tous les matins à la Halle elle-même, et se battra comme un démon qu'elle est, afin d'avoir les choses au plus juste prix; elle lassera les curieux par sa discrétion. Comme vous passerez pour être allée aux Indes, Asie vous aidera beaucoup à rendre cette fable possible, car c'est une de ces Parisiennes qui naissent pour être du pays d'où elles veulent être. Mais mon avis n'est pas que vous soyez étrangère... - Europe, qu'en dis-tu?... Europe formait un contraste parfait avec Asie, car elle était la soubrette la plus gentille que jamais Monrose ait pu souhaiter pour adversaire sur le théâtre. Svelte, en apparence étourdie, au minois de belette, le nez en vrille, Europe offrait à l'observation une figure fatiguée par les corruptions parisiennes, la blafarde figure d'une fille nourrie de pommes crues, lymphatique et fibreuse, molle et tenace. Son petit pied en avant, les mains dans les poches de son tablier, elle frétillait tout en restant immobile, tant elle avait d'animation. A la fois grisette et figurante, elle devait, malgré sa jeunesse, avoir déjà fait bien des métiers. Perverse comme toutes les Madelonnettes ensemble, elle pouvait avoir volé ses parents et frôlé les bancs de la Police correctionnelle. Asie inspirait une grande épouvante; mais on la connaissait tout entière en un moment, elle descendait en ligne droite de Locuste; tandis qu'Europe inspirait une inquiétude qui ne pouvait que grandir à mesure qu'on se servait d'elle; sa corruption semblait ne pas avoir de bornes; elle devait, comme dit le peuple, savoir faire battre des montagnes. - Madame pourrait être de Valenciennes, dit Europe d'un petit ton sec, j'en suis. Monsieur, dit-elle à Lucien d'un air pédant, veut-il nous apprendre le nom qu'il compte donner à madame? - Madame Van Bogseck, répondit l'Espagnol en retournant aussitôt le nom d'Esther. Madame est une Juive originaire de Hollande, veuve d'un négociant et malade d'une maladie de foie rapportée de Java... Pas grande fortune, afin de ne pas exciter la curiosité. - De quoi vivre, six mille francs de rente, et nous nous plaindrons de ses lésineries, dit Europe. - C'est cela, fit l'Espagnol en inclinant la tête. Satanées farceuses! Reprit-il d'un son de voix terrible en surprenant en Asie et en Europe des regards qui lui déplurent, vous savez ce que je vous ai dit? Vous servez une reine, vous lui devez le respect qu'on doit à une reine, vous lui serez dévouées autant qu'à moi. Ni le portier, ni les voisins, ni les locataires, enfin personne au monde ne doit savoir ce qui se passe ici. C'est à vous à déjouer toutes les curiosités, s'il s'en éveille. Et madame, ajouta-t-il en mettant sa large main velue sur le bras d'Esther, madame ne doit pas commettre la plus légère imprudence, vous l'en empêcheriez au besoin, mais... toujours respectueusement. Europe, c'est vous qui serez en relation avec le dehors pour la toilette de madame, et vous y travaillerez afin d'aller à l'économie. Enfin, que personne, pas même les gens les plus insignifiants, ne mette les pieds dans l'appartement. A vous deux, il faut savoir y tout faire. - Ma petite belle, dit-il à Esther, quand vous voudrez sortir le soir en voiture, vous le direz à Europe, elle sait où aller chercher vos gens, car vous aurez un chasseur, et de ma façon, comme ces deux esclaves. Esther et Lucien ne trouvaient pas un mot à dire, ils écoutaient l'Espagnol et regardaient les deux sujets précieux auxquels il donnait ses ordres. A quel secret devaient-ils la soumission, le dévouement écrits sur ces deux visages, l'un si méchamment mutin, l'autre si profondément cruel? Il devina les pensées d'Esther et de Lucien, qui paraissaient engourdis comme l'eussent été Paul et Virginie à l'aspect de deux horribles serpents, et il leur dit de sa bonne voix à l'oreille "Vous pouvez compter sur elles comme sur moi même; n'ayez aucun secret pour elles, ça les flattera. - Va servir, ma petite Asie, dit-il à la cuisinière; et toi, ma mignonne, mets un couvert, dit-il à Europe, c'est bien le moins que ces enfants donnent à déjeuner à papa." Quand les deux femmes eurent fermé la porte, et que l'Espagnol entendit Europe allant et venant, il dit à Lucien et à la jeune fille, en ouvrant sa large main "Je les tiens!" Mot et geste qui faisaient frémir. - Où donc les as-tu trouvées? s'écria Lucien. - Eh! parbleu, répondit cet homme, je ne les ai pas cherchées au pied des trônes! Europe sort de la boue et a peur d'y entrer... Menacez-les de monsieur l'abbé quand elles ne vous satisferont pas, et vous les verrez tremblant comme des souris à qui l'on parle d'un chat. Je suis un dompteur de bêtes féroces, ajouta-t-il en souriant. - Vous me faites l'effet du démon! s'écria gracieusement Esther en se serrant contre Lucien. - Mon enfant, j'ai tenté de vous donner au ciel; mais la fille repentie sera toujours une mystification pour l'Eglise s'il s'en trouvait une, elle redeviendrait courtisane dans le Paradis... Vous y avez gagné de vous faire oublier et de ressembler à une femme comme il faut; car vous avez appris là -bas ce que vous n'auriez jamais pu savoir dans la sphère infâme où vous viviez... Vous ne me devez rien, fit-il en voyant une délicieuse expression de reconnaissance sur la figure d'Esther, j'ai tout fait pour lui... Et il montra Lucien... Vous êtes fille, vous resterez fille, vous mourrez fille; car, malgré les séduisantes théories des éleveurs de bêtes, on ne peut devenir ici-bas que ce qu'on est. L'homme aux bosses a raison. Vous avez la bosse de l'amour. L'Espagnol était, comme on le voit, fataliste, ainsi que Napoléon, Mahomet et beaucoup de grands politiques. Chose étrange, presque tous les hommes d'action inclinent à la Fatalité, de même que la plupart des penseurs inclinent à la Providence. - Je ne sais pas ce que je suis, répondit Esther avec une douceur d'ange; mais j'aime Lucien, et je mourrai l'adorant. - Venez déjeuner, dit brusquement l'Espagnol, et priez Dieu que Lucien ne se marie pas promptement, car alors vous ne le reverriez plus. - Son mariage serait ma mort, dit-elle. Elle laissa passer ce faux prêtre le premier afin de pouvoir se hausser jusqu'à l'oreille de Lucien, sans être vue. - Est-ce ta volonté, dit-elle, que je reste sous la puissance de cet homme qui me fait garder par ces deux hyènes? Lucien inclina la tête. La pauvre fille réprima sa tristesse et parut joyeuse; mais elle fut horriblement oppressée. Il fallut plus d'un an de soins constants et dévoués pour qu'elle s'habituât ces deux terribles créatures, que Carlos Herrera nommait les deux chiens de garde. Chapitre ennuyeux car il explique quatre ans de bonheur La conduite de Lucien, depuis son retour à Paris, fut marquée au coin d'une politique si profonde qu'il devait exciter et qu'il excita la jalousie de tous ses anciens amis, envers lesquels il n'exerça pas d'autre vengeance que de les faire enrager par ses succès, par sa tenue irréprochable, et par sa façon de laisser les gens à distance. Ce poète si communicatif, si expansif, devint froid et réservé. De Marsay, ce type adopté par la jeunesse parisienne, n'apportait pas dans ses discours ou dans ses actions plus de mesure que n'en avait Lucien. Quant à de l'esprit, le journaliste avait jadis fait ses preuves. De Marsay, à qui bien des gens opposaient Lucien avec complaisance en donnant la préférence au poète, eut la petitesse de s'en taquiner. Lucien, très en faveur auprès des hommes qui exerçaient le pouvoir, abandonna si bien toute pensée de gloire littéraire, qu'il fut insensible au succès de son roman, republié sous son vrai titre de l'Archer de Charles IX, et au bruit que fit son recueil de sonnets intitulé les Marguerites vendu par Dauriat en une semaine. - C'est un succès posthume, répondit-il en riant à mademoiselle des Touches qui le complimentait. Le terrible Espagnol maintenait sa créature avec un bras de fer dans la ligne au bout de laquelle les fanfares et les profits de la victoire attendent le politique patient. Lucien avait pris l'appartement de garçon de Beaudenord, sur le quai Malaquais, afin de se rapprocher de la rue Taitbout, et son conseil s'était logé dans trois chambres de la même maison, au quatrième étage. Lucien n'avait plus qu'un cheval de selle et de cabriolet, un domestique et un palefrenier. Quand il ne dÃnait pas en ville, il dÃnait chez Esther. Carlos Herrera surveillait si bien les gens au quai Malaquais, que Lucien ne dépensait pas en tout dix mille francs par an. Dix mille francs suffisaient à Esther, grâce au dévouement constant, inexplicable d'Europe et d'Asie. Lucien employait d'ailleurs les plus grandes précautions pour aller rue Taitbout ou pour en sortir. Il n'y venait jamais qu'en fiacre, les stores baissés, et faisait toujours entrer la voiture. Aussi, sa passion pour Esther et l'existence du ménage de la rue Taithout, entièrement inconnues dans le monde, ne nuisirent-elles aucune de ses entreprises ou de ses relations; jamais un mot indiscret ne lui échappa sur ce sujet délicat. Ses fautes en ce genre avec Coralie, lors de son premier séjour à Paris, lui avaient donné de l'expérience. Sa vie offrit d'abord cette régularité de bon ton sous laquelle on peut cacher bien des mystères il restait dans le inonde tous les soirs jusqu'à une heure du matin; on le trouvait chez lui de dix heures à une heure après-midi; puis il allait au bois de Boulogne et faisait des visites jusqu'à cinq heures. On le voyait rarement à pied, il évitait ainsi ses anciennes connaissances. Quand il fut salué par quelque journaliste ou par quelqu'un de ses anciens camarades, il répondit d'abord par une inclination de tête assez polie pour qu'il fût impossible de se fâcher, mais où perçait un dédain profond qui tuait la familiarité française. Il se débarrassa promptement ainsi des gens qu'il ne voulait plus avoir connus. Une vieille haine l'empêchait d'aller chez madame d'Espard, qui, plusieurs fois, avait voulu l'avoir chez elle; s'il la rencontrait chez la duchesse de Maufrigneuse ou chez mademoiselle des Touches, chez la comtesse de Montcornet, ou ailleurs, il se montrait d'une exquise politesse avec elle. Cette haine, égale chez madame d'Espard, obligeait Lucien à user de prudence, car on verra comment il l'avait avivée en se permettant une vengeance qui, d'ailleurs, lui valut une forte semonce de Carlos Herrera. - Tu n'es pas encore assez puissant pour te venger de qui que ce soit, lui avait dit l'Espagnol. Quand on est en route, par un ardent soleil, on ne s'arrête pas pour cueillir la plus belle fleur... Il y avait trop d'avenir et trop de supériorité vraie chez Lucien pour que les jeunes gens, que son retour à Paris et sa fortune inexplicable offusquaient ou froissaient, ne fussent pas enchantés de lui jouer un mauvais tour. Lucien, qui se savait beaucoup d'ennemis, n'ignorait pas ces mauvaises dispositions chez ses amis. Aussi l'abbé mettait-il admirablement son fils adoptif en garde contre les traÃtrises du monde, contre les imprudences si fatales à la jeunesse. Lucien devait raconter et racontait tous les soirs à l'abbé les plus petits événements de la journée. Grâce aux conseils de ce mentor, il déjouait la curiosité la plus habile, celle du monde. Gardé par un sérieux anglais, fortifié par les redoutes qu'élève la circonspection des diplomates, il ne laissait à personne le droit ou l'occasion de jeter l'oeil sur ses affaires. Sa jeune et belle figure avait fini par être, dans le monde, impassible comme une figure de princesse en cérémonie. Vers le milieu de l'année 1829, il fut question de son mariage avec la fille aÃnée de la duchesse de Grandlieu, qui n'avait alors pas moins de quatre filles à établir. Personne ne mettait en doute que le Roi ne fÃt, à propos de cette alliance, la faveur de rendre à Lucien le titre de marquis. Ce mariage allait décider la fortune politique de Lucien, qui probablement serait nommé ministre auprès d'une cour d'Allemagne. Depuis trois ans surtout, la vie de Lucien avait été d'une sagesse inattaquable; aussi de Marsay avait-il dit de lui ce mot singulier "Ce garçon doit avoir derrière lui quelqu'un de bien fort!" Lucien était ainsi devenu presque un personnage. Sa passion pour Esther l'avait d'ailleurs aidé beaucoup à jouer son rôle d'homme grave. Une habitude de ce genre garantit les ambitieux de bien des sottises; en ne tenant à aucune femme, ils ne se laissent pas prendre aux réactions du physique sur le moral. Quant au bonheur dont jouissait Lucien, c'était la réalisation des rêves du poète sans le sou, à jeun, dans un grenier. Esther, l'idéal de la courtisane amoureuse, tout en rappelant à Lucien Coralie, l'actrice avec laquelle il avait vécu pendant une année, l'effaçait complètement. Toutes les femmes aimantes et dévouées inventent la réclusion, l'incognito, la vie de la perle au fond de la mer; mais, chez la plupart d'entre elles, c'est un de ces charmants caprices qui font un sujet de conversation, une preuve d'amour qu'elles rêvent de donner et qu'elles ne donnent pas; tandis qu'Esther, toujours au lendemain de sa première félicité, vivant à toute heure sous le premier regard incendiaire de Lucien, n'eut pas, en quatre ans, un mouvement de curiosité. Son esprit tout entier, elle l'employait à rester dans les termes du programme tracé par la main fatale de l'Espagnol. Bien plus! au milieu des plus enivrantes délices, elle n'abusa pas du pouvoir illimité que prêtent aux femmes aimées les désirs renaissants d'un amant pour faire à Lucien une interrogation sur Herrera, qui, d'ailleurs, l'épouvantait toujours elle n'osait pas penser à lui. Les savants bienfaits de ce personnage inexplicable, à qui certainement Esther devait et sa grâce de pensionnaire, et ses façons de femme comme il faut, et sa régénération, semblaient à la pauvre fille être des avances de l'enfer. - Je paierai tout cela quelque jour, se disait-elle avec effroi. Pendant toutes les belles nuits, elle sortait en voiture de louage. Elle allait, avec une célérité, sans doute imposée par l'abbé, dans un de ces charmants bois qui sont autour de Paris, à Boulogne, Vincennes, Romainville ou Ville-d'Avray, souvent avec Lucien, quelquefois seule avec Europe. Elle s'y promenait sans avoir peur, car elle était accompagnée, quand elle se trouvait sans Lucien, par un grand chasseur vêtu comme les chasseurs les plus élégants, armé d'un vrai couteau, et dont la physionomie autant que la sèche musculature annonçaient un terrible athlète. Cet autre gardien était pourvu, selon la mode anglaise, d'une canne, appelée bâton de longueur, que connaissent les bâtonistes, et avec laquelle ils peuvent défier plusieurs assaillants. En conformité d'un ordre donné par l'abbé, jamais Esther n'avait dit un mot à ce chasseur. Europe, quand madame voulait revenir, jetait un cri; le chasseur sifflait le cocher, qui se trouvait toujours à une distance convenable. Lorsque Lucien se promenait avec Esther, Europe et le chasseur restaient cent pas d'eux, comme deux de ces pages infernaux dont parlent les Mille et une Nuits, et qu'un enchanteur donne à ses protégés. Les Parisiens, et surtout les Parisiennes, ignorent les charmes d'une promenade au milieu des bois par une belle nuit. Le silence, les effets de lune, la solitude ont l'action calmante des bains. Ordinairement Esther partait à dix heures, se promenait de minuit à une heure, et rentrait à deux heures et demie. Il ne faisait jamais jour chez elle avant onze heures. Elle se baignait, procédait à cette toilette minutieuse, ignorée de la plupart des femmes de Paris, car elle veut trop de temps, et ne se pratique guère que chez les courtisanes, les lorettes ou les grandes dames qui toutes ont leur journée à elles. Elle n'était prête que quand Lucien venait, et s'offrait toujours à ses regards comme une fleur nouvellement éclose. Elle n'avait de souci que du bonheur de son poète; elle était à lui comme une chose à lui, c'est-à -dire qu'elle lui laissait la plus entière liberté. Jamais elle ne jetait un regard au-delà de la sphère où elle rayonnait; l'abbé le lui avait bien recommandé, car il entrait dans les plans de ce profond politique que Lucien eût des bonnes fortunes. Le bonheur n'a pas d'histoire, et les conteurs de tous les pays l'ont si bien compris que cette phrase Ils furent heureux! termine toutes les aventures d'amour. Aussi ne peut-on qu'expliquer les moyens de ce bonheur vraiment fantastique au milieu de Paris. Ce fut le bonheur sous sa plus belle forme, un poème, une symphonie de quatre ans! Toutes les femmes diront "C'est beaucoup!" Ni Esther ni Lucien n'avaient dit "C'est trop!" Enfin, la formule Ils furent heureux, fut pour eux encore plus explicite que dans les contes de fées, car ils n'eurent pas d'enfants. Ainsi, Lucien pouvait coqueter dans le monde, s'abandonner à ses caprices de poète et, disons le mot, aux nécessités de sa position. Il rendit, pendant le temps où il faisait lentement son chemin, des services secrets à quelques hommes politiques en coopérant à leurs travaux. Il fut en ceci d'une grande discrétion. Il cultiva beaucoup la société de madame de Sérisy, avec laquelle il était, au dire des salons, du dernier bien. Madame de Sérisy avait enlevé Lucien à la duchesse de Maufrigneuse, qui, dit-on, n'y tenait plus, un de ces mots par lesquels les femmes se vengent d'un bonheur envié. Lucien était, pour ainsi dire, dans le giron de la Grande-Aumônerie, et dans l'intimité de quelques femmes amies de l'archevêque de Paris. Modeste et discret, il attendait avec patience. Aussi le mot de Marsay, qui s'était alors marié et qui faisait mener à sa femme la vie que menait Esther, contenait-il plus qu'une observation. Mais les dangers sous-marins de la position de Lucien s'expliqueront assez dans le courant de cette histoire. Comment un Loup-cervier rencontra le rat, et ce qui en advint Dans ces circonstances, par une belle nuit du mois d'août, le baron de Nucingen revenait à Paris de la terre d'un banquier étranger établi en France, et chez lequel il avait dÃné. Cette terre est à huit lieues de Paris, en pleine Brie. Or, comme le cocher du baron s'était vanté d'y mener son maÃtre et de le ramener avec ses chevaux, ce cocher prit la liberté d'aller lentement quand la nuit fut venue. En entrant dans le bois de Vincennes, voici la situation des bêtes, des gens et du maÃtre. Littéralement abreuvé à l'office de l'illustre autocrate du Change, le cocher, complètement ivre, dormait, tout en tenant les guides, à faire illusion aux passants. Le valet, assis derrière, ronflait comme une toupie d'Allemagne, pays des petites figures en bois sculpté, des grands Reinganum et des toupies. Le baron voulut penser; mais, dès le pont de Gournay, la douce somnolence de la digestion lui avait fermé les yeux. A la mollesse des guides, les chevaux comprirent l'état du cocher; ils entendirent la basse continue du valet en vigie à l'arrière, ils se virent les maÃtres, et profitèrent de ce petit quart d'heure de liberté pour marcher à leur fantaisie. En esclaves intelligents, ils offrirent aux voleurs l'occasion de dévaliser l'un des plus riches capitalistes de France, le plus profondément habile de ceux qu'on a fini par nommer assez énergiquement des Loups-cerviers. Enfin, devenus les maÃtres et attirés par cette curiosité que tout le monde a pu remarquer chez les animaux domestiques, ils s'arrêtèrent, dans un rond-point quelconque, devant d'autres chevaux à qui sans doute ils dirent en langue de cheval "A qui êtes-vous? Que faites-vous? Etes-vous heureux?" Quand la calèche ne roula plus, le baron assoupi s'éveilla. Il crut d'abord n'avoir pas quitté le parc de son confrère; puis il fut surpris par une vision céleste qui le trouva sans son arme habituelle, le calcul. Il faisait un clair de lune si magnifique qu'on aurait pu tout lire, même un journal du soir. Par le silence des bois, et, à cette lueur pure, le baron vit une femme seule qui, tout en montant dans une voiture de louage, regarda le singulier spectacle de cette calèche endormie. A la vue de cet ange, le baron de Nucingen fut comme illuminé par une lumière intérieure. En se voyant admirée, la jeune femme abaissa son voile avec un geste d'effroi. Un chasseur jeta un cri rauque dont la signification fut bien comprise par le cocher, car la voiture fila comme une flèche. Le vieux banquier ressentit une émotion terrible le sang qui lui revenait des pieds charriait du feu à sa tête, sa tête renvoyait des flammes au coeur; la gorge se serra. Le malheureux craignit une indigestion, et, malgré cette appréhension capitale, il se dressa sur ses pieds. - Hau crante callot! fichi pédate ki tord! Cria-t-il. Sante frante si di haddrappe cedde foidire. A ces mots, cent francs, le cocher se réveilla, le valet de l'arrière les entendit sans doute dans son sommeil. Le baron répéta l'ordre, le cocher mit les chevaux au grand galop, et réussit à rattraper, à la barrière du Trône, une voiture à peu près semblable à celle où Nucingen avait vu la divine inconnue, mais où se prélassait le premier commis de quelque riche magasin, avec une femme comme il faut de la rue Vivienne. Cette méprise consterna le baron. - Zi chaffais âmné Chorche prononcez George, au lier te doi, crosse pette, ile aurede pien si droufer cedde phâmme, dit-il au domestique pendant que les commis visitaient la voiture. - Eh! monsieur le baron, le diable était, je crois, derrière, sous forme d'heiduque, et il m'a substitué cette voiture à la sienne. - Le tiapie n'egssisde boinde, dit le baron. Le baron de Nucingen avouait alors soixante ans, les femmes lui étaient devenues parfaitement indifférentes, et, à plus forte raison, la sienne. Il se vantait de n'avoir jamais connu l'amour qui fait faire des folies. Il regardait comme un bonheur d'en avoir fini avec les femmes, desquelles il disait, sans se gêner, que la plus angélique ne valait pas ce qu'elle coûtait, même quand elle se donnait gratis. Il passait pour être si complètement blasé, qu'il n'achetait plus, à raison d'une couple de mille francs par mois, le plaisir de se faire tromper. De sa loge à l'Opéra, ses yeux froids plongeaient tranquillement sur le Corps de Ballet. Pas une oeillade ne partait pour ce capitaliste de ce redoutable essaim de vieilles jeunes filles et de jeunes vieilles femmes, l'élite des plaisirs parisiens. Amour naturel, amour postiche et d'amour-propre, amour de bienséance et de vanité; amour-goût, amour décent et conjugal, amour excentrique, le baron avait acheté tout, avait connu tout, excepté le véritable amour. Cet amour venait de fondre sur lui comme un aigle sur sa proie, comme il fondit sur Gentz, le confident de le prince de Metternich. On sait toutes les sottises que ce vieux diplomate fit pour Fanny Elssler dont les répétitions l'occupaient beaucoup plus que les intérêts européens. La femme qui venait de bouleverser cette caisse doublée de fer, appelée Nucingen, lui était apparue comme une de ces femmes uniques dans une génération. Il n'est pas sûr que la maÃtresse du Titien, que la Mona Lisa de Léonard de Vinci, que la Fornarina de RaphaÃl fussent aussi belles que la sublime Esther, en qui l'oeil le plus exercé du Parisien le plus observateur n'aurait pu reconnaÃtre le moindre vestige qui rappelât la courtisane. Aussi le baron fut-il surtout étourdi par cet air de femme noble et grande qu'Esther, aimée, environnée de luxe, d'élégance et d'amour, avait au plus haut degré. L'amour heureux est la Sainte-Ampoule des femmes, elles deviennent toutes alors fières comme des impératrices. Le baron alla, pendant huit nuits de suite, au bois de Vincennes, puis au bois de Boulogne, puis dans les bois de Ville-d'Avray, puis dans le bois de Meudon, enfin dans tous les environs de Paris, sans pouvoir rencontrer Esther. Cette sublime figure juive qu'il disait être eine viguire te la Piple, était toujours devant ses yeux. A la fin de la quinzaine, il perdit l'appétit. Delphine de Nucingen et sa fille Augusta, que la baronne commençait à montrer, ne s'aperçurent pas tout d'abord du changement qui se fit chez le baron. La mère et la fille ne voyaient monsieur de Nucingen que le matin au déjeuner et le soir au dÃner, quand ils dÃnaient tous à la maison, ce qui n'arrivait qu'aux jours où Delphine avait du monde. Mais, au bout de deux mois, pris par une fièvre d'impatience et en proie à un état semblable à celui que donne la nostalgie, le baron, surpris de l'impuissance du million, maigrit et parut si profondément atteint, que Delphine espéra secrètement devenir veuve. Elle se mit à plaindre assez hypocritement son mari, et fit rentrer sa fille à l'intérieur. Elle assomma son mari de questions; il répondit comme répondent les Anglais attaqués du spleen, il ne répondit presque pas. Delphine de Nucingen donnait un grand dÃner tous les dimanches. Elle avait pris ce jour-là pour recevoir, après avoir remarqué que, dans le grand monde, personne n'allait au spectacle, et que cette journée était assez généralement sans emploi. L'invasion des classes marchandes ou bourgeoises rend le dimanche presque aussi sot à Paris qu'il est ennuyeux à Londres. La baronne invita donc l'illustre Desplein à dÃner pour pouvoir faire une consultation malgré le malade, car Nucingen disait se porter à merveille. Keller, Rastignac, de Marsay, du Tillet, tous les amis de la maison avaient fait comprendre à la baronne qu'un homme comme Nucingen ne devait pas mourir à l'improviste; ses immenses affaires exigeaient des précautions, il fallait savoir absolument à quoi s'en tenir. Ces messieurs furent priés à ce dÃner, ainsi que le comte de Gondreville, beau-père de François Keller, le chevalier d'Espard, des Lupeaulx, le docteur Bianchon, celui de ses élèves que Desplein aimait le plus, Beaudenord et sa femme, le comte et la comtesse de Montcornet, Blondet, mademoiselle des Touches et Conti; puis enfin Lucien de Rubempré pour qui Rastignac avait, depuis cinq ans, conçu la plus vive amitié; mais par ordre, comme on dit en style d'affiches. Le désespoir d'une caisse - Nous ne nous débarrasserons pas facilement de celui-là , dit Blondet à Rastignac, quand il vit entrer dans le salon Lucien plus beau que jamais et mis d'une façon ravissante. - Il vaut mieux s'en faire un ami, car il est redoutable, dit Rastignac. - Lui? dit de Marsay. Je ne reconnais de redoutables que les gens dont la position est claire, et la sienne est plus inattaquée qu'inattaquable! Voyons! de quoi vit-il? D'où lui vient sa fortune? il a, j'en suis sûr, une soixantaine de mille francs de dettes. - Il a trouvé dans un prêtre espagnol un protecteur fort riche, et qui lui veut du bien, répondit Rastignac. - Il épouse mademoiselle de Grandlieu l'aÃnée, dit mademoiselle des Touches. - Oui, mais, dit le chevalier d'Espard, on lui demande d'acheter une terre d'un revenu de trente mille francs pour assurer la fortune qu'il doit reconnaÃtre à sa future, et il lui faut un million, ce qui ne se trouve sous le pied d'aucun Espagnol. - C'est cher, car Clotilde est bien laide, dit la baronne. Madame de Nucingen se donnait le genre d'appeler mademoiselle de Grandlieu par son petit nom, comme si elle, née Goriot, hantait cette société. - Non, répliqua du Tillet, la fille d'une duchesse n'est jamais laide pour nous autres, surtout quand elle apporte le titre de marquis et un poste diplomatique; mais le plus grand obstacle de ce mariage est l'amour insensé de madame de Sérisy pour Lucien, elle doit lui donner beaucoup d'argent. - Je ne m'étonne plus de voir Lucien si grave; car madame de Sérisy ne lui donnera certes pas un million pour lui faire épouser mademoiselle de Grandlieu. Il ne sait sans doute pas comment se tirer de cette position, reprit de Marsay. - Oui, mais mademoiselle de Grandlieu l'adore, dit la comtesse de Montcornet, et, avec l'aide de la jeune personne, il aura peut-être de meilleures conditions. - Que fera-t-il de sa soeur et de son beau-frère d'Angoulême? demanda le chevalier d'Espard. - Mais, répondit Rastignac, sa soeur est riche, et il l'appelle aujourd'hui madame Séchard de Marsac. - S'il y a des difficultés, il est bien joli garçon, dit Bianchon en se levant pour saluer Lucien - Bonjour, cher ami, dit Rastignac en échangeant une chaleureuse poignée de main avec Lucien. De Marsay salua froidement après avoir été salué le premier par Lucien. Avant le dÃner, Desplein et Bianchon qui, tout en plaisantant le baron de Nucingen, l'examinaient, reconnurent que sa maladie était entièrement morale; mais personne n'en put deviner la cause, tant il paraissait impossible que ce profond politique de la Bourse pût être amoureux. Quand Bianchon, en ne voyant plus que l'amour pour expliquer l'état pathologique du banquier, en dit deux mots à Delphine de Nucingen, elle sourit en femme qui depuis longtemps sait à quoi s'en tenir sur son mari. Après dÃner cependant, quand on descendit au jardin, les intimes de la maison cernèrent le banquier et voulurent éclaircir ce cas extraordinaire en entendant Bianchon affirmer que Nucingen devait être amoureux. - Savez-vous, baron, lui dit de Marsay, que vous avez maigri considérablement? et l'on vous soupçonne de violer les lois de la nature financière. - Chamais! dit le baron. - Mais si, répliqua de Marsay. On ose prétendre que vous êtes amoureux. - C'esde frai, répondit piteusement Nucingen. Chai Zoubire abbrest kèque chausse t'ingonni. - Vous êtes amoureux, vous?... Vous êtes un fat! dit le chevalier d'Espard. - Hêdre hâmûreusse à mon hâche cheu zai piène que rienne n'ai blis ritiquille; mai ké foullez-vous? êde! - D'une femme du monde? demanda Lucien. - Mais, dit de Marsay, le baron ne peut maigrir ainsi que pour un amour sans espoir, il a de quoi acheter toutes les femmes qui veulent ou qui peuvent se vendre. - Cheu neu la gonnès boind, répondit le baron. Et cheu buis fûs le tire buisque montame ti Nichingen ai tan lé salon. Chiskissi, cheu n'ai boin si ceu qu'edait l'amûre. L'amûre? jeu groid que c'esd te maicrir. - Où l'avez-vous rencontrée, cette jeune innocente? demanda Rastignac. - An foidire, hâ minouid, au pois de Finzennes. - Son signalement? dit de Marsay. - Eine jabot de casse plange, foile planc... eine viguire fraiment piplique! de veu, eine tain t'Oriend. - Vous rêviez! dit en souriant Lucien. - C'est frai, cheu tormais comme ein govre... ein govre blain, dit-il en se reprenant, gar Zédaite en refenand de tinner à la gambagne te mon hâmi... - Etait-elle seule? dit du Tillet en interrompant le Loup-cervier. - Ui, dit le baron d'un ton dolent, zauv ein heidicq terrière la foidire ed eine fâme te jampre... - Lucien a l'air de la connaÃtre, s'écria Rastignac en saisissant un sourire de l'amant d'Esther. - Qui est-ce qui ne connaÃt pas les femmes capables d'aller à minuit à la rencontre de Nucingen? dit Lucien en pirouettant. - Enfin, ce n'est pas une femme qui aille dans le monde? demanda le chevalier d'Espard, car le baron aurait reconnu l'heiduque. - Che neu l'ai fue nille bard, répondit le baron, et foillà quarante chours queu cheu la vais gerger bar la bolice qui neu droufe bas. - Il vaut mieux qu'elle vous coûte quelques centaines de mille francs que de vous coûter la vie, et à votre âge, une passion sans aliment est dangereuse, dit Desplein, on peut en mourir. - Ui, répondit Nucingen à Desplein, ce que che manche neu meu nurride boind, l'air me semple mordel. Che fais au pois te Finzennes, foir la blace i che l'ai fue!... Ed foilà ma fie! Cheu n'ai bas pi m'oguiber tu ternier eimbrunt cheu m'an sis rabbordé à mes gonvrères ki onte i biddié te moi... Bir ein million, che foudrais gonnèdre cedde phâmme, ch'y cagnerais, car cheu neu fais blis à la Pirse... Temantez à ti Dilet. - Oui, répondit du Tillet, il a le dégoût des affaires, il change, c'est signe de mort. - Zigne t'amûr, reprit Nucingen, bir moi, c'esde eine même chausse! La naïveté de ce vieillard, qui n'était plus Loup-cervier, et qui, pour la première fois de sa vie, apercevait quelque chose de plus saint et de plus sacré que l'or, émut cette compagnie de gens blasés les uns échangèrent des sourires, les autres regardèrent Nucingen en exprimant cette pensée dans leur physionomie "Un homme si fort en arriver là !..." Puis chacun revint au salon en causant de cet événement. C'était en effet un événement de nature à produire la plus grande sensation. Madame de Nucingen se mit à rire quand Lucien lui découvrit le secret du banquier; mais en entendant les moqueries de sa femme, le baron la prit par le bras et l'emmena dans l'embrasure d'une fenêtre. - Montame, lui dit-il à voix basse, aiche chamai titte ein mod té moquerie sir fos bassions, pir ké fis fis moguiez tes miennes? Ein ponne fame aiteraid son mari à ze direr t'avvaire sante sè môguer te lui, gomme fus le vaiddes... D'après la description du vieux banquier, Lucien avait reconnu son Esther. Déjà très fâché d'avoir vu son sourire remarqué, il profita du moment de causerie générale qui a lieu pendant le service du café pour disparaÃtre. - Qu'est donc devenu monsieur de Rubempré? dit la baronne de Nucingen. - Il est fidèle à sa devise Quid me continebit? répondit Rastignac. - Ce qui veut dire Qui peut me retenir? ou Je suis indomptable, à votre choix, reprit de Marsay. - Au moment où monsieur le baron parlait de son inconnue, Lucien a laissé échapper un sourire qui me ferait croire qu'elle est de sa connaissance, dit Horace Bianchon sans savoir le danger d'une observation si naturelle. - Pon! se dit en lui-même le Loup-cervier. Semblable à tous les malades désespérés, il acceptait tout ce qui paraissait être un espoir, et il se promit de faire espionner Lucien, par d'autres gens que ceux de Louchard, le plus habile Garde du Commerce de Paris, à qui, depuis quinze jours, il s'était adressé. Un abÃme sous le bonheur d'Esther Avant de se rendre chez Esther, Lucien devait aller à l'hôtel de Grandlieu passer les deux heures qui rendaient mademoiselle Clotilde-Frédérique de Grandlieu la fille la plus heureuse du faubourg Saint-Germain. La prudence qui caractérisait la conduite de ce jeune ambitieux lui conseilla d'instruire aussitôt Carlos Herrera de l'effet produit par le sourire que lui avait arraché le portrait d'Esther, tracé par le baron de Nucingen. L'amour du baron pour Esther, et l'idée qu'il avait eue de mettre la police à la recherche de son inconnue, étaient d'ailleurs des événements assez importants à communiquer à l'homme qui avait cherché sous la soutane l'asile que jadis les criminels trouvaient dans les églises. Et, de la rue Saint-Lazare, où demeurait en ce temps le banquier, à la rue Saint-Dominique, où se trouve l'hôtel de Grandlieu, le chemin de Lucien le menait devant son chez-soi du quai Malaquais. Lucien trouva son terrible ami fumant son bréviaire, c'est-à -dire culottant une pipe avant de se coucher. Cet homme, plus étrange qu'étranger, avait fini par renoncer aux cigares espagnols, qu'il trouva trop doux. - Ceci devient sérieux, répondit l'Espagnol quand Lucien lui eut tout raconté. Le baron, qui se sert de Louchard pour chercher la petite, aura bien l'esprit de mettre un recors à tes trousses, et tout serait connu. Je n'ai pas trop de la nuit et de la matinée pour préparer les cartes de la partie que je vais jouer contre ce baron, à qui je dois démontrer avant tout l'impuissance de la police. Quand notre Loup-cervier aura perdu tout espoir de trouver sa brebis, je me charge de la lui vendre ce qu'elle vaut pour lui... - Vendre Esther? s'écria Lucien dont le premier mouvement était toujours excellent. - Tu oublies donc notre position? s'écria Carlos Herrera. Lucien baissa la tête. - Plus d'argent, reprit l'Espagnol, et soixante mille francs de dettes à payer! Si tu veux épouser Clotilde de Grandlieu, tu dois acheter une terre d'un million pour assurer le douaire de ce laideron. Eh! bien, Esther est un gibier après lequel je vais faire courir ce Loup-cervier de manière à le dégraisser d'un million. Ça me regarde... - Esther ne voudra jamais. - Ça me regarde. - Elle en mourra. - Ça regarde les Pompes Funèbres. D'ailleurs, après?... s'écria ce sauvage personnage en arrêtant les élégies de Lucien par la manière dont il se posa. - Combien y a-t-il de généraux morts à la fleur de l'âge pour l'empereur Napoléon? dernanda-t-il à Lucien après un moment de silence. On trouve toujours des femmes! En 1821, pour toi, Coralie n'avait pas sa pareille, Esther ne s'en est pas moins rencontrée. Après cette fille, viendra... sais-tu qui?... la femme inconnue! Voilà , de toutes les femmes, la plus belle, et tu la chercheras dans la capitale où le gendre du duc de Grandlieu sera ministre et représentera le roi de France... Et puis, dis donc, monsieur l'enfant, Esther en mourra-t-elle? Enfin, le mari de mademoiselle de Grandlieu peut-il conserver Esther? D'ailleurs laisse-moi faire, tu n'as pas l'ennui de penser à tout ça me regarde. Seulement tu te passeras d'Esther pendant une semaine ou deux, et tu n'en iras pas moins rue Taitbout. Allons, va roucouler sur ta planche de salut, et joue bien ton rôle, glisse à Clotilde la lettre incendiaire que tu as écrite ce matin, et rapporte-m'en une un peu chaude! Elle se dédommage de ses privations par l'écriture, cette fille ça me va! Tu retrouveras Esther un peu triste, mais dis-lui d'obéir. Il s'agit de notre livrée de vertu, de nos casaques d'honnêteté, du paravent derrière lequel les grands cachent toutes leurs infamies... Il s'agit de mon beau moi, de toi qui ne dois jamais être soupçonné. Le hasard nous a mieux servis que ma pensée, qui, depuis deux mois, travaillait dans le vide. En jetant ces terribles phrases une à une, comme des coups de pistolet, Carlos Herrera s'habillait et se disposait à sortir. - Ta joie est visible, s'écria Lucien, tu n'as jamais aimé la pauvre Esther, et tu vois arriver avec délices le moment de te débarrasser d'elle. - Tu ne t'es jamais lassé de l'aimer, n'est-ce pas?... eh! bien, je ne me suis jamais lassé de l'exécrer. Mais n'ai-je pas agi toujours comme si j'étais attaché sincèrement à cette fille, moi qui, par Asie, tenais sa vie entre mes mains! Quelques mauvais champignons dans un ragoût, et tout eût été dit... Mademoiselle Esther vit, cependant!... elle est heureuse!... sais-tu pourquoi? parce que tu l'aimes! Ne fais pas l'enfant. Voici quatre ans que nous attendons un hasard pour ou contre nous, eh! bien, il faut déployer plus que du talent pour éplucher le légume que nous jette aujourd'hui le sort il y a dans ce coup de roulette du bon et du mauvais, comme dans tout. Sais-tu à quoi je pensais au moment où tu es entré? - Non... - A me rendre, ici comme à Barcelone, héritier d'une vieille dévote, à l'aide d'Asie... - Un crime? - Il ne restait plus que cette ressource pour assurer ton bonheur. Les créanciers se remuent. Une fois poursuivi par des huissiers et chassé de l'hôtel de Grandlieu, que serais-tu devenu? L'échéance du diable serait arrivée. Carlos Herrera peignit par un geste le suicide d'un homme qui se jette à l'eau, puis il arrêta sur Lucien un de ces regards fixes et pénétrants qui font entrer la volonté des gens forts dans l'âme des gens faibles. Ce regard fascinateur, qui eut pour effet de détendre toute résistance, annonçait entre Lucien et son conseil, non seulement des secrets de vie et de mort, mais encore des sentiments aussi supérieurs aux sentiments ordinaires que cet homme l'était à la bassesse de sa position. Contraint à vivre en dehors du monde où la loi lui interdisait à jamais de rentrer, épuisé par le vice et par de furieuses, par de terribles résistances, mais doué d'une force d'âme qui le rongeait, ce personnage ignoble et grand, obscur et célèbre, dévoré surtout d'une fièvre de vie, revivait dans le corps élégant de Lucien dont l'âme était devenue la sienne. Il se faisait représenter dans la vie sociale par ce poète, auquel il donnait sa consistance et sa volonté de fer. Pour lui, Lucien était plus qu'un fils, plus qu'une femme aimée, plus qu'une famille, plus que sa vie, il était sa vengeance; aussi, comme les âmes fortes tiennent plus à un sentiment qu'à l'existence, se l'était-il attaché par des liens indissolubles. Après avoir acheté la vie de Lucien au moment où ce poète au désespoir faisait un pas vers le suicide, il lui avait proposé l'un de ces pactes infernaux qui ne se voient que dans les romans, mais dont la possibilité terrible a souvent été démontrée aux Assises par de célèbres drames judiciaires. En prodiguant à Lucien toutes les joies de la vie parisienne, en lui prouvant qu'il pouvait se créer encore un bel avenir, il en avait fait sa chose. Aucun sacrifice ne coûtait d'ailleurs à cet homme étrange, dès qu'il s'agissait de son second lui-même. Au milieu de sa force, il était si faible contre les fantaisies de sa créature qu'il avait fini par lui confier ses secrets. Peut-être fut-ce un lien de plus entre eux que cette complicité purement morale? Depuis le jour où la Torpille fut enlevée, Lucien savait sur quelle horrible base reposait son bonheur. Cette soutane de prêtre espagnol cachait Jacques Collin, une des célébrités du Bagne, et qui, dix ans auparavant, vivait sous le nom bourgeois de Vautrin dans la Maison Vauquer, où Rastignac et Bianchon se trouvèrent en pension. Jacques Collin, dit Trompe-la-Mort, évadé de Rochefort presque aussitôt qu'il y fut réintégré, mit à profit l'exemple donné par le fameux comte de Sainte-Hélène; mais en modifiant tout ce que l'action hardie de Coignard eut de vicieux. Se substituer à un honnête homme et continuer la vie du forçat est une proposition dont les deux termes sont trop contradictoires pour qu'il ne s'en dégage pas un dénouement funeste, à Paris surtout; car, en s'implantant dans une famille, un condamné décuple les dangers de cette substitution. Pour être à l'abri de toute recherche, ne faut-il pas d'ailleurs se mettre plus haut que ne sont situés les intérêts ordinaires de la vie? Un homme du monde est soumis à des hasards qui pèsent rarement sur les gens sans contact avec le monde. Aussi la soutane est-elle le plus sûr des déguisements, quand on peut le compléter par une vie exemplaire, solitaire et sans action. - Donc, je serai prêtre, se dit ce mort civil qui voulait absolument revivre sous une forme sociale et satisfaire des passions aussi étranges que lui. La guerre civile que la constitution de 1812 alluma en Espagne, où s'était rendu cet homme d'énergie, lui fournit les moyens de tuer secrètement le véritable Carlos Herrera dans une embuscade. Bâtard d'un grand seigneur et abandonné depuis longtemps par son père, ignorant à quelle femme il devait le jour, ce prêtre était chargé d'une mission politique en France par le roi Ferdinand VII, à qui un évêque l'avait proposé. L'évêque, le seul homme qui s'intéressât à Carlos Herrera, mourut pendant le voyage que cet enfant perdu de l'Eglise faisait de Cadix à Madrid et de Madrid en France. Heureux d'avoir rencontré cette individualité si désirée, et dans les conditions où il la voulait, Jacques Collin se fit des blessures au dos pour effacer les fatales lettres, et changea son visage à l'aide de réactifs chimiques. En se métamorphosant ainsi devant le cadavre du prêtre avant de l'anéantir, il put se donner quelque ressemblance avec son Sosie. Pour achever cette transmutation presque aussi merveilleuse que celle dont il est question dans le conte arabe où le derviche a conquis le pouvoir d'entrer, lui vieux, dans un jeune corps par des paroles magiques, le forçat, qui parlait espagnol, apprit autant de latin qu'un prêtre andalou devait en savoir. Banquier des trois bagnes, Collin était riche des dépôts confiés à sa probité connue, et forcée d'ailleurs entre de tels associés, une erreur se solde à coups de poignard. A ces fonds, il joignit l'argent donné par l'évêque à Carlos Herrera. Avant de quitter l'Espagne, il put s'emparer du trésor d'une dévote de Barcelone à laquelle il donna l'absolution, en lui promettant d'opérer la restitution des sommes provenues d'un assassinat commis par elle, et d'où provenait la fortune de cette pénitente. Devenu prêtre, chargé d'une mission secrète qui devait lui valoir les plus puissantes recommandations à Paris, Jacques Collin, résolu à ne rien faire pour compromettre le caractère dont il s'était revêtu, s'abandonnait aux chances de sa nouvelle existence, quand il rencontra Lucien sur la route d'Angoulême à Paris. Ce garçon parut au faux abbé devoir être un merveilleux instrument de pouvoir; il le sauva du suicide, en lui disant "Donnez-vous à un homme de Dieu comme on se donne au diable, et vous aurez toutes les chances d'une nouvelle destinée. Vous vivrez comme en rêve, et le pire réveil sera la mort que vous vouliez vous donner..." L'alliance de ces deux êtres, qui n'en devaient faire qu'un seul, reposa sur ce raisonnement plein de force, que Carlos Herrera cimenta d'ailleurs par une complicité savamment amenée. Doué du génie de la corruption, il détruisit l'honnêteté de Lucien en le plongeant dans des nécessités cruelles et en l'en tirant par des consentements tacites à des actions mauvaises ou infâmes qui le laissaient toujours pur, loyal, noble aux yeux du monde. Lucien était la splendeur sociale à l'ombre de laquelle voulait vivre le faussaire. - Je suis l'auteur, tu seras le drame; si tu ne réussis pas, c'est moi qui serai sifflé, lui dit-il le jour où il lui avoua le sacrilège de son déguisement. Carlos alla prudemment d'aveu en aveu, mesurant l'infamie des confidences à la force de ses progrès et aux besoins de Lucien. Aussi, Trompe-la-Mort ne livra-t-il son dernier secret qu'au moment où l'habitude des jouissances parisiennes, les succès, la vanité satisfaite lui avaient asservi le corps et l'âme de ce poète si faible. Là où jadis Rastignac, tenté par ce démon, avait résisté, Lucien succomba, mieux manoeuvré, plus savamment compromis, vaincu surtout par le bonheur d'avoir conquis une éminente position. Le Mal, dont la configuration poétique s'appelle le Diable, usa envers cet homme à moitié femme de ses plus attachantes séductions, et lui demanda peu d'abord en lui donnant beaucoup. Le grand argument de Carlos fut cet éternel secret promis par Tartuffe à Rimire. Les preuves réitérées d'un dévouement absolu, semblable à celui de Séide pour Mahomet, achevèrent cette oeuvre horrible de la conquête de Lucien par un Jacques Collin. En ce moment, non seulement Esther et Lucien avaient dévoré tous les fonds confiés à la probité du banquier des bagnes, qui s'exposait pour eux à de terribles redditions de comptes, mais encore le dandy, le faussaire et la courtisane avaient des dettes. Au moment où Lucien allait réussir, le plus petit caillou sous le pied d'un de ces trois êtres pouvait donc faire crouler le fantastique édifice d'une fortune si audacieusement bâtie. Au bal de l'Opéra, Rastignac avait reconnu le Vautrin de la Maison Vauquer, mais il se savait mort en cas d'indiscrétion, aussi l'amant de madame de Nucingen échangeait-il avec Lucien des regards où la peur se cachait de part et d'autre sous des semblants d'amitié. Dans le moment du danger, Rastignac aurait évidemment fourni avec le plus grand plaisir la voiture qui eût mené Trompe-la-Mort à l'échafaud. Chacun doit maintenant deviner de quelle sombre joie Carlos fut saisi en apprenant l'amour du baron Nucingen, et en saisissant dans une seule pensée tout le parti qu'un homme de sa trempe devait tirer de la pauvre Esther. - Va, dit-il à Lucien, le diable protège son aumônier. - Tu fumes sur une poudrière. - Incedo per ignes! répondit Carlos en souriant, c'est mon métier. L'hôtel de Grandlieu La maison de Grandlieu s'est partagée en deux branches vers le milieu du dernier siècle d'abord la maison ducale condamnée à finir, puisque le duc actuel n'a eu que des filles; puis les vicomtes de Grandlieu qui doivent hériter du titre et des armes de leur branche aÃnée. La branche ducale porte de gueules, à trois doullouères, ou haches d'armes d'or mises en fasce, avec le fameux Caveo non Timeo! pour devise, qui est toute l'histoire de cette maison. L'écusson des vicomtes est écartelé de Navarreins qui est de gueules, à la fasce crénelée d'or, et timbré du casque de chevalier avec - Grands faits, Grand lieu! pour devise. La vicomtesse actuelle, veuve depuis 1813, a un fils et une fille. Quoique revenue quasi ruinée de l'émigration, elle a retrouvé, par suite du dévouement d'un avoué, de Derville, une fortune assez considérable. Rentrés en 1804, le duc et la duchesse de Grandlieu furent l'objet des coquetteries de l'Empereur; aussi Napoléon, qui les eut à sa cour, rendit-il tout ce qui se trouvait à la maison de Grandlieu dans le Domaine, environ quarante mille livres de rente. De tous les grands seigneurs du faubourg Saint-Germain qui se laissèrent séduire par Napoléon, le duc et la duchesse une Ajuda de la branche aÃnée, alliée aux Bragance furent les seuls qui ne renièrent pas l'Empereur ni ses bienfaits. Louis XVIII eut égard à cette fidélité lorsque le faubourg Saint-Germain en fit un crime aux Grandlieu; mais peut-être, en ceci, Louis XVIII voulait-il uniquement taquiner Monsieur. On regardait comme probable le mariage du jeune vicomte de Grandlieu avec Marie-Athénaïs, la dernière fille du duc, alors âgée de neuf ans. Sabine, l'avant-dernière, épousa le baron du Guénic, après la Révolution de Juillet. Joséphine, la troisième, devint madame d'Ajuda-Pinto, quand le marquis perdit sa première femme, mademoiselle de Rochefide. L'aÃnée avait pris le voile en 1822. La seconde, mademoiselle Clotilde-Frédérique, en ce moment, à l'âge de vingt-sept ans, était profondément éprise de Lucien de Rubempré. Il ne faut pas demander si l'hôtel du duc de Grandlieu, l'un des plus beaux de la rue Saint-Dominique, exerçait mille prestiges sur l'esprit de Lucien; toutes les fois que la porte immense tournait sur ses gonds pour laisser entrer son cabriolet, il éprouvait cette satisfaction de vanité dont a parlé Mirabeau. - Quoique mon père ait été simple pharmacien à l'Houmeau, j'entre pourtant là ... Telle était sa pensée. Aussi eût-il commis bien d'autres crimes que ceux de son alliance avec un faussaire pour conserver le droit de monter les quelques marches du perron, pour s'entendre annoncer "Monsieur de Rubempré!" dans le grand salon à la Louis XIV, fait du temps de Louis XIV sur le modèle de ceux de Versailles, où se trouvait cette société d'élite, la crème de Paris, nommée alors le petit Château. La noble portugaise, une des femmes qui aimait le moins à sortir de chez elle, était la plupart du temps entourée de ses voisins les Chaulieu, les Navarreins, les Lenoncourt. Souvent la jolie baronne de Macurner née Chaulieu, la duchesse de Maufrigneuse, madame d'Espard, madame de Camps, mademoiselle des Touches, alliée aux Grandlieu qui sont de Bretagne, se trouvaient en visite, allant au bal ou revenant de l'Opéra. Le vicomte de Grandlieu, le duc de Rhétoré, le marquis de Chaulieu, qui devait être un jour duc de Lenoncourt-Chaulieu, sa femme Madeleine de Mortsauf, petite-fille du duc de Lenoncourt, le marquis d'Ajuda-Pinto, le prince de Blamont-Chauvry, le marquis de Beauséant, le vidame de Pamiers, les Vandenesse, le vieux prince de Cadignan et son fils le duc de Maufrigneuse, étaient les habitués de ce salon grandiose où l'on respirait l'air de la cour, où les manières, le ton, l'esprit s'harmoniaient à la noblesse des maÃtres dont la grande tenue aristocratique avait fini par faire oublier leur servage napoléonien. La vieille duchesse d'Uxelles, la mère de la duchesse de Maufrigneuse, était l'oracle de ce salon, où madame de Sérisy n'avait jamais pu se faire admettre, quoique née de Ronquerolles. Amené par madame de Maufrigneuse, qui avait fait agir sa mère en faveur de Lucien de qui elle avait été folle pendant deux ans, ce séduisant poète s'y maintenait grâce à l'influence de la Grande Aumônerie de France et à l'aide de l'archevêque de Paris. Il ne fut admis toutefois qu'après avoir obtenu l'ordonnance qui lui rendit le nom et les armes de la maison de Rubempré. Le duc de Rhétoré, le chevalier d'Espard, quelques autres encore, jaloux de Lucien, indisposaient périodiquement contre lui le duc de Grandlieu en lui racontant des anecdotes prises aux antécédents de Lucien; mais la dévote duchesse, entourée déjà par les sommités de l'Eglise, et Clotilde de Grandlieu le soutinrent. Lucien expliqua d'ailleurs ces inimitiés par son aventure avec la cousine de madame d'Espard, madame de Bargeton, devenue comtesse Châtelet. Puis; en sentant la nécessité de se faire adopter par une famille si puissante, et poussé par son conseil intime à séduire Clotilde, Lucien eut le courage des parvenus il vint là cinq jours sur les sept de la semaine, il avala gracieusement les couleuvres de l'envie, il soutint les regards impertinents, il répondit spirituellement aux railleries. Son assiduité, le charme de ses manières, sa complaisance finirent par neutraliser les scrupules et par amoindrir les obstacles. Toujours au mieux chez la duchesse de Maufrigneuse dont les lettres brûlantes, écrites pendant le cours de sa passion, étaient gardées par Carlos Herrera, l'idole de madame de Sérisy, bien vu chez mademoiselle des Touches, Lucien, content d'être admis dans ces trois maisons, apprit de son Espagnol à mettre la plus grande réserve dans ses relations. - On ne peut pas se dévouer à plusieurs maisons à la fois, lui disait son conseiller intime. Qui va partout ne trouve d'intérêt vif nulle part. Les grands ne protègent que ceux qui rivalisent avec leurs meubles, ceux qu'ils voient tous les jours, et qui savent leur devenir quelque chose de nécessaire, comme le divan sur lequel on s'assied. Habitué à regarder le salon des Grandlieu comme son champ de bataille, Lucien réservait son esprit, ses bons mots, les nouvelles et ses grâces de courtisan pour le temps qu'il y passait le soir. Insinuant, caressant, prévenu par Clotilde des écueils à éviter, il flattait les petites passions de monsieur de Grandlieu. Après avoir commencé par envier le bonheur de la duchesse de Maufrigneuse, Clotilde devint éperdument amoureuse de Lucien. En apercevant tous les avantages d'une pareille alliance, Lucien joua son rôle d'amoureux comme l'eût joué Armand, le dernier jeune premier de la Comédie-Française. Il écrivait à Clotilde des lettres qui certes étaient des chefs-d'oeuvre littéraires de premier ordre et Clotilde y répondait en luttant de génie dans l'expression de cet amour furieux sur le papier, car elle ne pouvait aimer que de cette façon. Lucien allait à la messe à Saint-Thomas-d'Aquin tous les dimanches, il se donnait pour fervent catholique, il se livrait à des prédications monarchiques et religieuses qui faisaient merveille. Il écrivait d'ailleurs dans les journaux dévoués à la Congrégation des articles excessivement remarquables, sans vouloir en recevoir aucun prix, sans y mettre d'autre signature qu'un L. Il fit des brochures politiques, demandées ou par le roi Charles X, ou par la Grande Aumônerie, sans exiger la moindre récompense. - Le Roi, disait-il, a déjà tant fait pour moi, que je lui dois mon sang. Aussi, depuis quelques jours, était-il question d'attacher Lucien au cabinet du premier ministre en qualité de secrétaire particulier; mais madame d'Espard mit tant de gens en campagne contre Lucien, que le maÃtre Jacques de Charles X hésitait à prendre cette résolution. Non seulement la position de Lucien n'était pas assez nette, et ces mots "De quoi vit-il?" que chacun avait sur les lèvres à mesure qu'il s'élevait, demandaient une réponse; mais encore la curiosité bienveillante comme la curiosité malicieuse allaient d'investigations en investigations, et trouvaient plus d'un défaut à la cuirasse de cet ambitieux. Clotilde de Grandlieu servait à son père et à sa mère d'espion innocent. Quelques jours auparavant, elle avait pris Lucien pour causer dans l'embrasure d'une fenêtre, et l'instruire des objections de la famille. - Ayez une terre d'un million, et vous aurez ma main, telle a été la réponse de ma mère, avait dit Clotilde. - Ils te demanderont plus tard d'où provient ton argent, avait dit Carlos à Lucien quand Lucien lui reporta ce prétendu dernier mot. - Mon beau-frère doit avoir fait fortune, avait fait observer Lucien, nous aurons en lui un éditeur responsable. - Il ne manque donc plus que le million, s'était écrié Carlos, j'y songerai. Pour bien expliquer la position de Lucien à l'hôtel de Grandlieu, jamais il n'y avait dÃné. Ni Clotilde, ni la duchesse d'Uxelles, ni madame de Maufrigneuse, qui resta toujours excellente pour Lucien, ne purent obtenir du vieux duc cette faveur, tant le gentilhomme conservait de défiance sur celui qu'il appelait le sire de Rubempré. Cette nuance, aperçue par toute la société de ce salon, causait de vives blessures à l'amour-propre de Lucien, qui s'y sentait seulement toléré. Le monde a le droit d'être exigeant, il est si souvent trompé! Faire figure à Paris sans avoir une fortune connue, sans une industrie avouée, est une position que nul artifice ne peut rendre pendant longtemps soutenable. Aussi, Lucien, en s'élevant, donnait-il une force excessive à cette objection "De quoi vit-il?" Il avait été forcé de dire chez madame de Sérisy, à laquelle il devait l'appui du Procureur-général Granville et d'un ministre d'Etat, le comte Octave de Bauvan, président à une cour souveraine "Je m'endette horriblement." En entrant dans la cour de l'hôtel où se trouvait la légitimation de ses vanités, il se disait avec amertume, en pensant à la délibération de Trompe-la-Mort "J'entends tout craquer sous mes pieds!" Il aimait Esther, et il voulait mademoiselle de Grandlieu pour femme! Etrange situation! Il fallait vendre l'une pour avoir l'autre. Un seul homme pouvait faire ce trafic sans que l'honneur de Lucien en souffrÃt, cet homme était le faux Espagnol ne devaient-ils pas être aussi discrets l'un que l'autre, l'un envers l'autre? On n'a pas dans la vie deux pactes de ce genre où chacun est tour à tour dominateur et dominé. Lucien chassa les nuages qui obscurcissaient son front, il entra gai, radieux dans les salons de l'hôtel de Grandlieu. Une fille de bonne maison En ce moment, les fenêtres étaient ouvertes, les senteurs du jardin parfumaient le salon, la jardinière qui en occupait le milieu offrait aux regards sa pyramide de fleurs. La duchesse, assise dans un coin, sur un sofa, causait avec la duchesse de Chaulieu. Plusieurs femmes composaient un groupe remarquable par diverses attitudes empreintes des différentes expressions que chacune d'elles donnait à une douleur jouée. Dans le monde, personne ne s'intéresse à un malheur ni à une souffrance, tout y est parole. Les hommes se promenaient dans le salon, ou dans le jardin. Clotilde et Joséphine s'occupaient autour de la table à thé. Le vidame de Pamiers, le duc de Grandlieu, le marquis d'Ajuda-Pinto, le duc de Maufrigneuse, faisaient leur wisk dans un coin. Quand Lucien fut annoncé, il traversa le salon et alla saluer la duchesse, à laquelle il demanda raison de l'affliction peinte sur son visage. - Madame de Chaulieu vient de recevoir une affreuse nouvelle son gendre, le baron de Macumer, l'ex-duc de Soria, vient de mourir. Le jeune duc de Soria et sa femme, qui étaient allés à Chantepleurs y soigner leur frère, ont écrit ce triste événement. Louise est dans un état navrant. - Une femme n'est pas deux fois aimée dans sa vie comme Louise l'était par son mari, dit Madeleine de Mortsauf. - Ce sera une riche veuve, reprit la vieille duchesse d'Uxelles en regardant Lucien dont le visage garda son impassibilité. - Pauvre Louise, fit madame d'Espard, je la comprends et je la plains. La marquise d'Espard eut l'air songeur d'une femme pleine d'âme et de coeur. Quoique Sabine de Grandlieu n'eût que dix ans, elle leva sur sa mère un oeil intelligent dont le regard presque moqueur fut réprimé par un coup d'oeil de sa mère. C'est ce qui s'appelle bien élever ses enfants. - Si ma fille résiste à ce coup-là , dit madame de Chaulieu de l'air le plus maternel, son avenir m'inquiétera. Louise est très romanesque. - Je ne sais pas, dit la vieille duchesse d'Uxelles, de qui nos filles ont pris ce caractère-là ?... - Il est difficile, dit un vieux cardinal, de concilier aujourd'hui le coeur et les convenances. Lucien, qui n'avait pas un mot à dire, alla vers la table à thé, faire ses compliments à mesdemoiselles de Grandlieu. Quand le poète fut à quelques pas du groupe de femmes, la marquise d'Espard se pencha pour pouvoir parler à l'oreille de la duchesse de Grandlieu. - Vous croyez donc que ce garçon-là aime beaucoup votre chère Clotilde? lui dit-elle. La perfidie de cette interrogation ne peut être comprise qu'après l'esquisse de Clotilde. Cette jeune personne, de vingt-sept ans, était alors debout. Cette attitude permettait au regard moqueur de la marquise d'Espard d'embrasser la taille sèche et mince de Clotilde qui ressemblait parfaitement à une asperge. Le corsage de la pauvre fille était si plat qu'il n'admettait pas les ressources coloniales de ce que les modistes appellent des fichus menteurs. Aussi Clotilde, qui se savait de suffisants avantages dans son nom, loin de prendre la peine de déguiser ce défaut, le faisait-elle héroïquement ressortir. En se serrant dans ses robes, elle obtenait l'effet du dessin roide et net que les sculpteurs du Moyen-Age ont cherché dans leurs statuettes dont le profil tranche sur le fond des niches où ils les ont mises dans les cathédrales. Clotilde avait cinq pieds quatre pouces. S'il est permis de se servir d'une expression familière qui, du moins, a le mérite de bien se faire comprendre, elle était tout jambes. Ce défaut de proportion donnait à son buste quelque chose de difforme. Brune de teint, les cheveux noirs et durs, les sourcils très fournis, les yeux ardents et encadrés dans des orbites déjà charbonnées, la figure arquée comme un premier quartier de lune et dominée par un front proéminent, elle offrait la caricature de sa mère, l'une des plus belles femmes du Portugal. La nature se plaÃt à ces jeux-là . On voit souvent, dans les familles, une soeur d'une beauté surprenante et dont les traits offrent, chez le frère, une laideur achevée, quoique tous deux se ressemblent. Clotilde avait sur sa bouche, excessivement rentrée, une expression de dédain stéréotypée. Aussi ses lèvres dénonçaient-elles plus que tout autre trait de son visage les secrets mouvements de son coeur, car l'affection leur imprimait une expression charmante, et d'autant plus remarquable que ses joues trop brunes pour rougir, que ses yeux noirs toujours durs ne disaient jamais rien. Malgré tant de désavantages, malgré sa prestance de planche, elle tenait de son éducation et de sa race un air de grandeur, une contenance fière, enfin tout ce qu'on a nommé si justement le je ne sais quoi, peut-être dû à la franchise de son costume et qui signalait en elle une fille de bonne maison. Elle tirait parti de ses cheveux, dont la force, le nombre et la longueur pouvaient passer pour une beauté. Sa voix, qu'elle avait cultivée, jetait des charmes. Elle chantait à ravir. Clotilde était bien la jeune personne dont on dit "Elle a de beaux yeux", ou "Elle a un charmant caractère!" A quelqu'un qui lui disait à l'anglaise "Votre Grâce", elle répondit "Appelez-moi Votre Minceur." - Pourquoi n'aimerait-on pas - ma pauvre Clotilde? répondit la duchesse à la marquise. Savez-vous ce qu'elle me disait hier? "Si je suis aimée par ambition, je me charge de me faire aimer pour moi-même!" Elle est spirituelle et ambitieuse, il y a des hommes à qui ces deux qualités plaisent. Quant à lui, ma chère, il est beau comme un rêve; et s'il peut racheter la terre de Rubempré, le Roi lui rendra, par égard pour nous, le titre de marquis... Après tout, sa mère est la dernière Rubempré... - Pauvre garçon, où prendra-t-il un million? dit la marquise. - Ceci n'est pas notre affaire, reprit la duchesse; mais, à coup sûr, il est incapable de le voler... Et, d'ailleurs, nous ne donnerions pas Clotilde à un intrigant ni à un malhonnête homme, fût-il beau, fût-il poète et jeune comme monsieur de Rubempré. - Vous venez tard, dit Clotilde en souriant avec une grâce infinie à Lucien. - Oui, j'ai dÃné en ville. - Vous allez beaucoup dans le monde depuis quelques jours, dit-elle en cachant sa jalousie et ses inquiétudes sous un sourire. - Dans le monde?... reprit Lucien, non, j'ai seulement, par le plus grand des hasards, dÃné toute la semaine chez des banquiers, aujourd'hui chez Nucingen, hier chez du Tiflet, et avant-hier chez les Keller... On voit que Lucien avait bien su prendre le ton de spirituelle impertinence des grands seigneurs. - Vous avez bien des ennemis, lui dit Clotilde en lui présentant et avec quelle grâce! une tasse de thé. On est venu dire à mon père que vous jouissiez de soixante mille francs de dettes, que d'ici à quelque temps vous auriez Sainte-Pélagie pour château de plaisance. Et si vous saviez ce que toutes ces calomnies me valent... Tout cela tombe sur moi. Je ne vous parle pas de ce que je souffre mon père a des regards qui me crucifient, mais de ce que vous devez souffrir, si cela se trouvait, le moins du monde, vrai... - Ne vous préoccupez point de ces niaiseries, aimez-moi comme je vous aime, et faites-moi crédit de quelques mois, répondit Lucien en replaçant sa tasse vide sur le plateau d'argent ciselé. - Ne vous montrez pas à mon père, il vous dirait quelque impertinence; et comme vous ne le souffririez pas, nous serions perdus... Cette méchante marquise d'Espard lui a dit que votre mère avait gardé les femmes en couches, et que votre soeur était repasseuse... - Nous avons été dans la plus profonde misère, répondit Lucien à qui des larmes vinrent aux yeux. Ceci n'est pas de la calomnie, mais de la bonne médisance. Aujourd'hui ma soeur est plus que millionnaire, et ma mère est morte depuis deux ans... On avait réservé ces renseignements pour le moment où je serais sur le point de réussir ici... - Mais qu'avez-vous fait à madame d'Espard? - J'ai eu l'imprudence de raconter plaisamment, chez madame de Sérisy, devant messieurs de Bauvan et de Granville, l'histoire du procès qu'elle faisait pour obtenir l'interdiction de son mari, le marquis d'Espard, et qui m'avait été confiée par Bianchon. L'opinion de monsieur de Granville, appuyé par Bauvan et Sérisy, a fait changer celle du Garde-des-sceaux. L'un et l'autre, ils ont reculé devant la Gazette des Tribunaux, devant le scandale, et la marquise a eu sur les doigts dans les motifs du jugement qui a mis fin à cette horrible affaire. Si monsieur de Sérisy a commis une indiscrétion qui m'a fait de la marquise une ennemie mortelle, j'y ai gagné sa protection, celle du Procureur-général et du comte Octave de Bauvan à qui madame de Sérisy a dit le péril où ils m'avaient mis en laissant deviner la source d'où venaient leurs renseignements. Monsieur le marquis d'Espard a eu la maladresse de me faire une visite en me regardant comme la cause du gain de cet infâme procès. - Je vais nous délivrer de madame d'Espard, dit Clotilde. - Eh! comment? s'écria Lucien. - Ma mère invitera les petits d'Espard qui sont charmants et déjà bien grands. Le père et ses deux fils chanteront ici vos louanges, nous sommes bien sûrs de ne jamais voir leur mère... - Oh! Clotilde, vous êtes adorable, et si je ne vous aimais pas pour vous-même, je vous aimerais pour votre esprit. - Ce n'est pas de l'esprit, dit-elle en mettant tout son amour sur ses lèvres. Adieu. Soyez quelques jours sans venir. Quand vous me verrez à Saint-Thomas-d'Aquin avec une écharpe rose, mon père aura changé d'humeur. Vous avez une réponse collée au dos du fauteuil sur lequel vous êtes, elle vous consolera peut-être de ne pas nous voir. Mettez la lettre que vous m'apportez dans mon mouchoir... Cette jeune personne avait évidemment plus de vingt-sept ans. La maison d'une bonne fille Lucien prit un fiacre à la rue de la Planche, le quitta sur les boulevards, en prit un autre à la Madeleine et lui recommanda de demander la porte rue Taitbout. A onze heures, en entrant chez Esther, il la trouva tout en pleurs, mais mise comme elle se mettait pour lui faire fête! Elle attendait son Lucien couchée sur un divan de satin blanc broché de fleurs jaunes, vêtue d'un délicieux peignoir en mousseline des Indes, à noeuds de rubans couleur cerise, sans corset, les cheveux simplement attachés sur sa tête, les pieds dans de jolies pantoufles de velours doublées de satin cerise, toutes les bougies allumées et le houka prêt; mais elle n'avait pas fumé le sien, qui restait sans feu devant elle, comme un indice de sa situation. En entendant ouvrir les portes, elle essuya ses larmes, bondit comme une gazelle et enveloppa Lucien de ses bras comme un tissu qui, saisi par le vent, s'entortillerait à un arbre. - Séparés, dit-elle, est-il vrai?... - Bah! pour quelques jours, répondit Lucien. Esther lâcha Lucien et retomba sur le divan comme morte. En ces situations, la plupart des femmes babillent comme des perroquets! Ah! elles vous aiment!... Après cinq ans, elles sont au lendemain de leur premier jour de bonheur, elles ne peuvent pas vous quitter, elles sont sublimes d'indignation, de désespoir, d'amour, de colère, de regrets, de terreur, de chagrin, de pressentiments! Enfin, elles sont belles comme une scène de Shakespeare. Mais, sachez-le bien! ces femmes-là n'aiment pas. Quand elles sont tout ce qu'elles disent être, quand enfin elles aiment véritablement, elles font comme fit Esther, comme font les enfants, comme fait le véritable amour; Esther ne disait pas une parole, elle gisait la face dans les coussins, et pleurait à chaudes larmes. Lucien, lui, s'efforçait de soulever Esther et lui parlait. - Mais, enfant, nous ne sommes pas séparés... Comment, après bientôt quatre ans de bonheur, voilà ta manière de prendre une absence? Eh! qu'ai-je donc fait à toutes ces filles-là ?... se dit-il en se souvenant d'avoir été aimé ainsi par Coralie. - Ah! monsieur, vous êtes bien beau, dit Europe.. Les sens ont leur beau idéal. Quand à ce beau si séduisant se joignent la douceur de caractère, la poésie qui distinguaient Lucien, on peut concevoir la folle passion de ces créatures éminemment sensibles aux dons naturels extérieurs, et si naïves dans leur admiration. Esther sanglotait doucement, et restait dans une pose où se trahissait une extrême douleur. - Mais, petite bête, dit Lucien, ne t'a-t-on pas dit qu'il s'agissait de ma vie!... A ce mot dit exprès par Lucien, Esther se dressa comme une bête fauve, ses cheveux dénoués entourèrent sa sublime figure comme d'un feuillage. Elle regarda Lucien d'un oeil fixe. - De ta vie!... s'écria-t-elle en levant les bras et en les laissant retomber par un geste qui n'appartient qu'aux filles en danger. Mais c'est vrai, le mot de ce sauvage parle de choses graves. Elle tira de sa ceinture un méchant papier, mais elle vit Europe, et lui dit "Laisse-nous, ma fille." Quand Europe eut fermé la porte "Tiens, voici ce qu'il m'écrit", reprit-elle en tendant à Lucien une lettre que Carlos venait d'envoyer et que Lucien lut à haute voix. "Vous partirez demain à cinq heures du matin, on vous conduira chez un Garde au fond de la forêt de Saint-Germain, vous y occuperez une chambre au premier étage. Ne sortez pas de cette chambre jusqu'à ce que je le permette, vous n'y manquerez de rien. Le Garde et sa femme sont sûrs. N'écrivez pas à Lucien. Ne vous mettez pas à la fenêtre pendant le jour; mais vous pouvez vous promener pendant la nuit sous la conduite du Garde, si vous avez envie de marcher. Tenez les stores baissés pendant la route il s'agit de la vie de Lucien. "Lucien viendra ce soir vous dire adieu, brûlez ceci devant lui..." Lucien brûla sur-le-champ ce billet à la flamme d'une bougie. - Ecoute, mon Lucien, dit Esther après avoir entendu la lecture de ce billet comme un criminel écoute celle de son arrêt de mort, je ne te dirai pas que je t'aime, ce serait une bêtise... Voici cinq ans bientôt qu'il me semble aussi naturel de t'aimer que de respirer, de vivre... Le premier jour où mon bonheur a commencé sous la protection de cet être inexplicable, qui m'a mise ici comme on met une petite bête curieuse dans une cage, j'ai su que tu devais te marier. Le mariage est un élément nécessaire de ta destinée, et Dieu me garde d'arrêter les développements de ta fortune. Ce mariage est ma mort. Mais je ne t'ennuierai point; je ne ferai pas comme les grisettes qui se tuent à l'aide d'un réchaud de charbon, j'en ai eu assez d'une fois; et, deux fois, ça écoeure, comme dit Mariette. Non je m'en irai bien loin, hors de France. Asie a des secrets de son pays, elle m'a promis de m'apprendre à mourir tranquillement. On se pique, paf! tout est fini. Je ne demande qu'une seule chose, mon ange adoré, c'est de ne pas être trompée. J'ai mon compte de la vie j'ai eu, depuis le jour où je t'ai vu en 1824, jusqu'aujourd'hui, plus de bonheur qu'il n'en tient dans dix existences de femmes heureuses. Ainsi, prends-moi pour ce que je suis une femme aussi forte que faible. Dis-moi "Je me marie". Je ne te demande plus qu'un adieu bien tendre, et tu n'entendras plus jamais parler de moi... Il y eut un moment de silence après cette déclaration, dont la sincérité ne peut se comparer qu'à la naïveté des gestes et de l'accent. - S'agit-il de ton mariage? dit-elle en plongeant un de ces regards fascinateurs et brillants, comme la lame d'un poignard dans les yeux bleus de Lucien. - Voici dix-huit mois que nous travaillons à mon mariage, et il n'est pas encore conclu, répondit Lucien, je ne sais pas quand il pourra se conclure; mais il ne s'agit pas de cela, ma chère petite... il s'agit de l'abbé, de moi, de toi... nous sommes sérieusement menacés... Nucingen t'a vue... - Oui, dit-elle, à Vincennes, il m'a donc reconnue?... - Non, répondit Lucien, mais il est amoureux de toi à en perdre sa caisse. Après dÃner, quand il t'a dépeinte en parlant de votre rencontre, j'ai laissé échapper un sourire involontaire, imprudent, car je suis au milieu du monde comme le sauvage au milieu des pièges d'une tribu ennemie. Carlos, qui m'évite la peine de penser, trouve cette situation dangereuse, il se charge de rouer Nucingen si Nucingen s'avise de nous espionner, et le baron en est bien capable; il m'a parlé de l'impuissance de la police. Tu as allumé un incendie dans une vieille cheminée pleine de suie... - Et que veut faire ton Espagnol? dit Esther tout doucement. - Je n'en sais rien, il m'a dit de dormir sur mes deux oreilles, répondit Lucien sans oser regarder Esther. - S'il en est ainsi, j'obéis avec cette soumission canine dont je fais profession, dit Esther qui passa son bras à celui de Lucien et l'emmena dans sa chambre en lui disant "As-tu bien dÃné, mon Lulu, chez cet infâme Nucingen?" - La cuisine d'Asie empêche de trouver un dÃner bon, quelque célèbre que soit le chef de la maison où l'on dÃne; mais Carême avait fait le dÃner comme tous les dimanches. Lucien comparait involontairement Esther à Clotilde. La maÃtresse était si belle, si constamment charmante qu'elle n'avait pas encore laissé approcher le monstre qui dévore les plus robustes amours la satiété! - Quel dommage, se dit-il, de trouver sa femme en deux volumes! d'un côté, la poésie, la volupté, l'amour, le dévouement, la beauté, la gentillesse... Esther furetait comme furètent les femmes avant de se coucher, elle allait et revenait, elle papillonnait en chantant. Vous eussiez dit d'un colibri. - ...De l'autre, la noblesse du nom, la race, les honneurs, le rang, la science du monde!... Et aucun moyen de les réunir en une seule personne! s'écria Lucien. Le lendemain, à sept heures du matin, en s'éveillant dans cette charmante chambre rose et blanche, le poète se trouva seul. Quand il eut sonné, la fantastique Europe accourut. - Que veut monsieur? - Esther! - Madame est partie à quatre heures trois quarts. D'après les ordres de monsieur l'abbé, j'ai reçu franc de port un nouveau visage. - Une femme?... - Non, monsieur, une Anglaise... une de ces femmes qui vont en journée la nuit, et nous avons ordre de la traiter comme si c'était madame qu'est-ce que monsieur veut faire de cette bringue-là ?... Pauvre madame, a-t-elle pleuré quand elle est montée en voiture... "Enfin, il le faut!... s'est-elle écriée. J'ai quitté ce pauvre chat pendant qu'il dormait, m'a-t-elle dit en essuyant ses larmes; Europe, s'il m'avait regardée ou s'il avait prononcé mon nom, je serais restée, quitte à mourir avec lui..." Tenez, monsieur, j'aime tant madame, que je ne lui ai pas montré sa remplaçante; il y a bien des femmes de chambre qui lui en auraient donné le crève-coeur. - L'inconnue est donc là ?... - Mais, monsieur, elle était dans la voiture qui a emmené madame, et je l'ai cachée dans ma chambre, selon ses instructions... - Est-elle bien? - Aussi bien que peut l'être une femme d'occasion, mais elle n'aura pas de peine à jouer son rôle, si monsieur y met du sien, dit Europe en s'en allant chercher la fausse Esther. Monsieur de Nucingen à l'oeuvre La veille, avant de se coucher, le tout-puissant banquier avait donné ses ordres à son valet de chambre qui, dès sept heures, introduisait le fameux Louchard, le plus habile des Gardes du Commerce dans un petit salon où vint le baron en robe de chambre et en pantoufles... - Fus fus êdes mogué te moi! dit-il en réponse aux salutations du Garde. - Ça ne pouvait pas être autrement, monsieur le baron. Je tiens à ma Charge, et j'ai eu l'honneur de vous dire que je ne pouvais pas me mêler d'une affaire étrangère à mes fonctions. Que vous ai-je promis? de vous mettre en relation avec celui de nos agents qui m'a paru le plus capable de vous servir. Mais monsieur le baron connaÃt les démarcations qui existent entre les gens de différents métiers... Quand on bâtit une maison, on ne fait pas faire à un menuisier ce qui regarde le serrurier. Eh! bien, il y a deux polices la Police Politique, la Police Judiciaire. Jamais les agents de la Police Judiciaire ne se mêlent de la Police Politique, et vice versa. Si vous vous adressiez au chef de la Police Politique, il lui faudrait une autorisation du ministre pour s'occuper de votre affaire, et vous n'oseriez pas l'expliquer au Directeur général de la police du Royaume. Un agent qui ferait de la police pour son compte perdrait sa place. Or, la Police Judiciaire est tout aussi circonspecte que la Police Politique. Ainsi personne, au Ministère de l'Intérieur ou à la Préfecture, ne marche que dans l'intérêt de l'Etat ou dans l'intérêt de la Justice. S'agit-il d'un complot ou d'un crime, eh! mon Dieu, les chefs vont être à vos ordres; mais comprenez donc, monsieur le baron, qu'ils ont d'autres chats à fouetter que de s'occuper des cinquante mille amourettes de Paris. Quant à nous autres, nous ne devons nous mêler que de l'arrestation des débiteurs; et dès qu'il s'agit d'autre chose, nous nous exposons énormément dans le cas où nous troublerions la tranquillité de qui que ce soit. Je vous ai envoyé un de mes gens, mais en vous disant que je n'en répondais pas; vous lui avez dit de vous trouver une femme dans Paris, Contenson vous a carotté un billet de mille, sans seulement se déranger. Autant valait chercher une aiguille dans la rivière que de chercher dans Paris une femme soupçonnée d'aller au bois de Vincennes, et dont le signalement ressemblait à celui de toutes les jolies femmes de Paris. - Gondanzon Contenson, dit le baron, ne bouffait-ile bas me tire la féridé, au lier te me garodder ein pilet te mile vrancs? - Ecoutez, monsieur le baron, dit Louchard, voulez-vous me donner mille écus, je vais vous donner... vous vendre un conseil. - Faud-il mile égus le gonzeil? demanda Nucingen. - Je ne me laisse pas attraper, monsieur le baron, répondit Louchard. Vous êtes amoureux, vous voulez découvrir l'objet de votre passion, vous en séchez comme une laitue sans eau. Il est venu chez vous hier, m'a dit votre valet de chambre, deux médecins qui vous trouvent en danger; moi seul puis vous mettre entre les mains d'un homme habile.... Eh! que diable! si votre vie ne valait pas mille écus... - Tiddes-moi le nom de cedde ôme habile, et gondez sir ma chénérosité! Louchard prit son chapeau, salua, s'en alla. - Tiaple t'homme! s'écria Nucingen, fennez?... dennez - Prenez garde, dit Louchard avant de prendre l'argent, que je vous vends purement et simplement un renseignement. Je vous donnerai le nom, l'adresse du seul homme capable de vous servir, mais c'est un maÃtre... - Fa de vaire viche! s'écria Nucingen, il n'y a que le nom te Varschild qui faille mile égus, ed encore quant ille ette zigné au pas t'ein pilet... - Ch'ovre mile vrancs? Louchard, petit finaud qui n'avait pu traiter d'aucune charge d'avoué, de notaire, d'huissier, ni d'agréé, guigna le baron d'une manière significative. - Pour vous, c'est mille écus ou rien, vous les reprendrez en quelques secondes à la Bourse, lui dit-il. - Ch'ovre mile vrancs!... répéta le baron. - Vous marchanderiez une mine d'or! dit Louchard en saluant et se retirant. - Ch'aurai l'attresse pir ein pilet de sainte sant vrancs, s'écria le baron qui dit à son valet de chambre de lui envoyer son secrétaire. Turcaret n'existe plus. Aujourd'hui le plus grand comme le plus petit banquier déploie son astuce dans les moindres choses il marchande les arts, la bienfaisance, l'amour, il marchanderait au pape une absolution. Ainsi en écoutant parler Louchard, Nucingen avait rapidement pensé que Contenson, étant le bras droit du Garde du Commerce, devait savoir l'adresse de ce MaÃtre en espionnage. Contenson lâcherait pour cinq cents francs ce que Louchard voulait vendre mille écus. Cette rapide combinaison prouve énergiquement que si le coeur de cet homme restait envahi par l'amour, la tête restait encore celle d'un Loup-cervier. - Hâlez fis-même, mennesier, dit le baron à son secrétaire, ghez Condanzon, l'esbion te Lichart, le Carte ti Gommerce, maisse hâlez an gaprioledde, pien fidde, et hamnez-leu eingondinend. Chattends!... Vus basserez bar la borde ti chartin. - Foissi la gleve, gar il edde idile que berzonne ne foye cet homme-là ghez moi. Fous l'introtuirez tans la bedide paffillon ti chartin. Dâgez te vaire ma gommission afec indellichance. On vint parler d'affaires à Nucingen; mais il attendait Contenson, il rêvait d'Esther, il se disait qu'avant peu de temps il reverrait la femme à laquelle il avait dû des émotions inespérées. Et il renvoya tout le monde avec des paroles vagues, avec des promesses à double sens. Contenson lui paraissait l'être le plus important de Paris, il regardait à tout moment dans son jardin. Enfin, après avoir donné l'ordre de fermer sa porte, il se fit servir son déjeuner dans le pavillon qui se trouvait à l'un des angles de son jardin. Dans les bureaux, la conduite, les hésitations du plus madré, du plus clairvoyant, du plus politique des banquiers de Paris, paraissaient inexplicables. - Qu'a donc le patron? disait un Agent de change à l'un des premiers commis. - On ne sait pas, il paraÃt que sa santé donne des inquiétudes; hier, madame la baronne a réuni les docteurs Desplein et Bianchon... Un jour, des étrangers voulurent voir Newton dans un moment où il était occupé à médicamenter un de ses chiens nommé Beauty, qui lui perdit, comme on sait, un immense travail, et à laquelle Beauty était une chienne il ne dit pas autre chose que "Ah! Beauty, tu ne sais pas ce que tu viens de détruire..." Les étrangers s'en allèrent en respectant les travaux du grand homme. Dans toutes les existences grandioses, on trouve une petite chienne Beauty. Quand le maréchal de Richelieu vint saluer Louis XV, après la prise de Mahon, un des plus grands faits d'armes du dix-huitième siècle, le Roi lui dit "Vous savez la grande nouvelle?... ce pauvre Lansmatt est mort!" Lansmatt était un concierge au fait des intrigues du Roi. Jamais les banquiers de Paris ne surent les obligations qu'ils avaient à Contenson. Cet espion fut cause que Nucingen laissa conclure une affaire immense où sa part était faite et qu'il leur abandonna. Tous les jours le Loup-cervier pouvait viser une fortune avec l'artillerie de la Spéculation, tandis que l'Homme était aux ordres du bonheur! Contenson Le célèbre banquier prenait du thé, grignotait quelques tartines de beurre en homme dont les dents n'étaient plus aiguisées par l'appétit depuis longtemps, quand il entendit une voiture arrêtant à la petite porte de son jardin. Bientôt le secrétaire de Nucingen lui présenta Contenson, qu'il n'avait pu trouver que dans un café près de Sainte-Pélagie, où l'agent déjeunait du pourboire donné par un débiteur incarcéré avec certains égards qui se paient. Contenson, voyez-vous, était tout un poème, un poème parisien. A son aspect, vous eussiez deviné de prime abord que le Figaro de Beaumarchais, le Mascarille de Molière, les Frontin de Marivaux et les Lafleur de Dancourt, ces grandes expressions de l'audace dans la friponnerie, de la ruse aux abois, du stratagème renaissant de ses ficelles coupées, sont quelque chose de médiocre en comparaison de ce colosse d'esprit et de misère. Quand, à Paris, vous rencontrez un type, ce n'est plus un homme, c'est un spectacle! ce n'est plus un moment de la vie, mais une existence, plusieurs existences! Cuisez trois fois dans un four un buste de plâtre, vous obtenez une espèce d'apparence bâtarde de bronze florentin; eh! bien, les éclairs de malheurs innombrables, les nécessités de positions terribles avaient bronzé la tête de Contenson comme si la lueur d'un four eût, par trois fois, déteint sur son visage. Les rides très pressées ne pouvaient plus se déplisser, elles formaient des plis éternels, blancs au fond. Cette figure jaune était tout rides. Le crâne, semblable à celui de Voltaire, avait l'insensibilité d'une tête de mort, et, sans quelques cheveux à l'arrière, on eût douté qu'il fût celui d'un homme vivant. Sous un front immobile, s'agitaient sans rien exprimer, des yeux de Chinois exposés sous verre à la porte d'un magasin de thé, des yeux factices qui jouent la vie, et dont l'expression ne change jamais. Le nez, camus comme celui de la mort, narguait le Destin, et la bouche, serrée comme celle d'un avare, était toujours ouverte et néanmoins discrète comme le rictus d'une boite à lettres. Calme comme un sauvage, les mains hâlées, Contenson, petit homme sec et maigre, avait cette attitude diogénique pleine d'insouciance qui ne peut jamais se plier aux formes du respect. Et quels commentaires de sa vie et de ses moeurs n'étaient pas écrits dans son costume, pour ceux qui savent déchiffrer un costume?... Quel pantalon surtout!... un pantalon de recors, noir et luisant comme l'étoffe dite voile avec laquelle on fait les robes d'avocats!... un gilet acheté au Temple, mais à châle et brodé!... un habit d'un noir rouge!... Et tout cela brossé, quasi propre, orné d'une montre attachée par une chaÃne en chrysocale. Contenson laissait voir une chemise de percale jaune, plissée, sur laquelle brillait un faux diamant en épingle! Le col de velours ressemblait à un carcan, sur lequel débordaient les plis rouges d'une chair de caraïbe. Le chapeau de soie était luisant comme du satin, mais la coiffe eût rendu de quoi faire deux lampions si quelque épicier l'eût acheté pour le faire bouillir. Ce n'est rien que d'énumérer ces accessoires, il faudrait pouvoir peindre l'excessive prétention que Contenson savait leur imprimer. Il y avait je ne sais quoi de coquet dans le col de l'habit, dans le cirage tout frais des bottes à semelles entrebâillées, qu'aucune expression française ne peut rendre. Enfin, pour faire entrevoir ce mélange de tons si divers, un homme d'esprit aurait compris, à l'aspect de Contenson, que, si au lieu d'être mouchard il eût été voleur, toutes ces guenilles, au lieu d'attirer le sourire sur les lèvres, eussent fait frissonner d'horreur. Sur le costume, un observateur se fût dit "Voilà un homme infâme, il boit, il joue, il a des vices, mais il ne se soûle pas, mais il ne triche pas, ce n'est ni un voleur, ni un assassin." Et Contenson était vraiment indéfinissable jusqu'à ce que le mot espion fût venu dans la pensée. Cet homme avait fait autant de métiers inconnus qu'il y en a de connus. Le fin sourire de ses lèvres pâles, le clignement de ses yeux verdâtres, la petite grimace de son nez camus, disaient qu'il ne manquait pas d'esprit. Il avait un visage de fer blanc, et l'âme devait être comme le visage. Aussi ses mouvements de physionomie étaient-ils des grimaces arrachées par la politesse, plutôt que l'expression de ses mouvements intérieurs. Il eût effrayé, s'il n'eût pas fait tant rire. Contenson, un des plus curieux produits de l'écume qui surnage aux bouillonnements de la cuve parisienne, où tout est en fermentation, se piquait surtout d'être philosophe. Il disait sans amertume "J'ai de grands talents, mais on les a pour rien, c'est comme si j'étais un crétin!" Et il se condamnait au lieu d'accuser les hommes. Trouvez beaucoup d'espions qui n'aient pas plus de fiel que n'en avait Contenson? - Les circonstances sont contre nous, répétait-il à ses chefs, nous pouvions être du cristal, nous restons grain de sable, voilà tout. Son cynisme en fait de costume avait un sens, il ne tenait pas plus à son habillement de ville que les acteurs ne tiennent au leur; il excellait à se déguiser, à se grimer; il eût donné des leçons à Frédérick LemaÃtre, car il pouvait se faire dandy quand il le fallait. Il avait dû jadis dans la jeunesse appartenir à la société débraillée des gens à petites maisons. Il manifestait une profonde antipathie pour la Police Judiciaire, car il avait appartenu sous l'Empire à la police de Fouché, qu'il regardait comme un grand homme. Depuis la suppression du Ministère de la Police, il avait pris pour pis-aller la partie des arrestations commerciales; mais ses capacités connues, sa finesse en faisaient un instrument précieux, et les chefs inconnus de la Police Politique avaient maintenu son nom sur leurs listes. Contenson, de même que ses camarades, n'était qu'un des comparses du drame dont les premiers rôles appartenaient à leurs chefs, quand il s'agissait d'un travail politique. Jusqu'où la passion conduit - Hâlés fis-en, dit Nucingen en renvoyant son secrétaire par un geste. - Pourquoi cet homme est-il dans un hôtel et moi dans un garni..., se disait Contenson. Il a trois fois roué ses créanciers, il a volé, moi je n'ai jamais pris un denier... J'ai plus de talent qu'il n'en a... - Gondanson, mon bedid, dit le baron, vûs m'affesse garoddé ein pilet de mile vrancs... - Ma maÃtresse devait à Dieu et au diable... - Ti has eine maÃtresse? s'écria Nucingen en regardant Contenson avec une admiration mêlée d'envie. - Je n'ai que soixante-six ans, répondit Contenson en homme que le Vice avait maintenu jeune, comme un fatal exemple - Et que vaid-elle? - Elle m'aide, dit Contenson. Quand on est voleur et qu'on est aimé par une honnête femme, ou elle devient voleuse, ou l'on devient honnête homme. Moi, je suis resté mouchard. - Ti has pessoin t'archant, tuchurs! demanda Nucingen. Toujours, répondit Contenson en souriant, c'est mon état d'en désirer, comme le vôtre est d'en gagner; nous pouvons nous entendre ramassez-m'en, je me charge de le dépenser. Vous serez le puits et moi le seau... - Feux-tu cagner ein pilet te saint sante vrancs? - Belle question! mais suis-je bête?... Vous ne me l'offrez pas pour réparer l'injustice de la fortune à mon égard. - Di tutte, ché le choins au pilet te mile ké ti m'has ghibbé; ça vait kinse sante vrancs ke che de tonne. - Bien, vous me donnez les mille francs que j'ai pris, et vous ajoutez cinq cents francs... - C'esde pien ça, fit Nucingen en hochant la tête. - Ça ne fait toujours que cinq cents francs, dit imperturbablement Contenson. - A tonner?... répondit le baron. - A prendre. Eh! bien, contre quelle valeur monsieur le baron échange-t-il cela? - On m'a did qu'il y affait à Baris ein ôme gapable te tégoufrir la phâme que chaime, et que tu sais son hatresse... Envin ein maÃdre en esbionache? - C'est vrai... - Eh! pien, tonne moi l'hatresse, et ti hâs les saint sante vrancs. - Voir? répondit vivement Contenson. - Les foissi, reprit le baron en tirant un billet de sa poche. - Eh! bien, donnez, dit Contenson en tendant la main. - Tonnant, tonnant, hâlons foir l'ôme, et ti bas l'archant, gar ti bourrais me fendre peaugoup t'atresses à ce prix-là . Contenson se mit à rire. - Au fait, vous avez le droit de penser cela de moi, dit-il ayant l'air de se gourmander. Plus notre état est canaille, plus il y faut de probité. Mais, voyez-vous, monsieur le baron, mettez six cents francs, et je vous donnerai un bon conseil. - Tonne, et vie-toi à ma chenerosidé... - Je me risque, dit Contenson; mais je joue gros jeu. En police, voyez-vous, il faut aller sous terre. Vous dites Allons, marchons!... Vous êtes riche, vous croyez que tout cède à l'argent. L'argent est bien quelque chose. Mais avec de l'argent, selon les deux ou trois hommes forts de notre partie, on n'a que des hommes. Et il existe des choses, auxquelles on ne pense point, qui ne peuvent pas s'acheter!... On ne soudoie pas le hasard. Aussi, en bonne police, ça ne se fait-il pas ainsi. Voulez-vous vous montrer avec moi en voiture? on sera rencontré. On a le hasard tout aussi bien pour soi que contre soi. - Frai? dit le baron. - Dame! oui, monsieur. C'est un fer à cheval ramassé dans la rue qui a mené le Préfet de police à la découverte de la machine infernale. Eh! bien, quand nous irions ce soir, à la nuit, en fiacre chez monsieur de Saint-Germain, il ne se soucierait pas plus de vous voir entrant chez lui que vous d'être vu y allant. - C'esd chiste, dit le baron. - Ah! c'est le fort des forts, le second du fameux Corentin, le bras droit de Fouché, que d'aucuns disent son fils naturel, il l'aurait eu étant prêtre; mais c'est des bêtises Fouché savait être prêtre, comme il a su être ministre. Eh! bien, vous ne ferez pas travailler cet homme-là , voyez-vous, à moins de dix billets de mille francs... pensez-y... Mais votre affaire sera faite, et bien faite. Ni vu ni connu, comme on dit. Je devrai prévenir monsieur de Saint-Germain, et il vous assignera quelque rendez-vous dans un, endroit où personne ne pourra rien voir ni rien entendre, car il court des dangers à faire de la police pour le compte des particuliers. Mais, que voulez-vous?... c'est un brave homme, le roi des hommes, et un homme qui a essuyé de grandes persécutions, et pour avoir sauvé la France, encore!... comme moi, comme tous ceux qui l'ont sauvée! - Ai pien, di m'égriras l'hire tu Percher, dit le baron en souriant de cette vulgaire plaisanterie. - Monsieur le baron ne me graisse pas la patte?... dit Contenson avec un air à la fois humble et menaçant. - Chan, cria le baron à son jardinier, fa temanter fint vrancs à Cheorche, et abborde-les moi... - Si monsieur le baron n'a pas d'autres renseignements que ceux qu'il m'a donnés, je doute cependant que le maÃtre puisse lui être utile. - Chen ai t'audres! répondit le baron d'un air fin. - J'ai l'honneur de saluer monsieur le baron, dit Contenson en prenant la pièce de vingt francs, j'aurai l'honneur de venir dire à Georges où monsieur devra se trouver ce soir, car il ne faut jamais rien écrire en bonne police. - C'edde trolle gomme ces caillarts onte de l'esbrit, se dit le baron, c'edde en bolice, dou gomme tans les avvaires. Le père des CanquoÃlles En quittant le baron, Contenson alla tranquillement de la rue Saint-Lazare à la rue Saint-Honoré, jusqu'au café David; il y regarda par les carreaux et aperçut un vieillard connu là sous le nom de père CanquoÃlle. Le café David, situé rue de la Monnaie au coin de la rue Saint-Honoré, a joui pendant les trente premières années de ce siècle d'une sorte de célébrité, circonscrite d'ailleurs au quartier dit des Bourdonnais. Là se réunissaient les vieux négociants retirés ou les gros commerçants encore en exercice les Camusot, les Lebas, les Pillerault les Popinot, quelques propriétaires comme le petit père Molineux. On y voyait de temps en temps le vieux père Guillaume qui y venait de la rue du Colombier. On y parlait politique entre soi, mais prudemment, car l'opinion du café David était le libéralisme. On s'y racontait les cancans du quartier, tant les hommes éprouvent le besoin de se moquer les uns des autres!... Ce café, comme tous les cafés d'ailleurs, avait son personnage original dans ce père CanquoÃlle, qui y venait depuis l'année 1811, et qui paraissait être si parfaitement en harmonie avec les gens probes réunis là , que personne ne se gênait pour parler politique en sa présence. Quelquefois ce bonhomme, dont la simplicité fournissait beaucoup de plaisanteries aux habitués, avait disparu pour un ou deux mois; mais ses absences, toujours -attribuées à ses infirmités ou à sa vieillesse, car il parut dès 1811 avoir passé l'âge de soixante ans, n'étonnaient jamais personne. - Qu'est donc devenu le père CanquoÃlle?... disait-on à la dame du comptoir. - J'ai dans l'idée, répondait-elle, qu'un beau jour nous apprendrons sa mort par les Petites-Affiches. Le père CanquoÃlle donnait dans sa prononciation un perpétuel certificat de son origine, il disait une estatue, espécialle, le peuble et ture pour turc. Son nom était celui d'un petit bien appelé Les CanquoÃlles, mot qui signifie hanneton dans quelques provinces, et situé dans le département de Vaucluse, d'où il était venu. On avait fini par dire CanquoÃlle au lieu de des CanquoÃlles, sans que le bonhomme s'en fâchât, la noblesse lui semblait morte en 1793; d'ailleurs le fief des CanquoÃlles ne lui appartenait pas, il était cadet d'une branche cadette. Aujourd'hui la mise du père CanquoÃlle semblerait étrange; mais de 1811 à 1820, elle n'étonnait personne. Ce vieillard portait des souliers à boucles en acier à facettes, des bas de soie à raies circulaires alternativement blanches et bleues, une culotte en pou-de-soie à boucles ovales pareilles à celle des souliers, quant à la façon. Un gilet blanc à broderie, un vieil habit de drap verdâtre-marron à boutons de métal et une chemise à jabot plissé dormant complétaient ce costume. A moitié du jabot brillait un médaillon en or où se voyait sous verre un petit temple en cheveux, une de ces adorables petitesses de sentiment qui rassurent les hommes, tout comme un épouvantail effraie les moineaux. La plupart des hommes, comme les animaux, s'effraient et se rassurent avec des riens. La culotte du père CanquoÃlle se soutenait par une boucle qui, selon la mode du dernier siècle, la serrait au-dessus de l'abdomen. De la ceinture pendaient parallèlement deux chaÃnes d'acier composées de plusieurs chaÃnettes, et terminées par un paquet de breloques. Sa cravate blanche était tenue par derrière au moyen d'une petite boucle en or. Enfin sa tête neigeuse et poudrée se parait encore, en 1816, du tricorne municipal que portait aussi monsieur Try, Président du tribunal. Ce chapeau, si cher au vieillard, le père CanquoÃlle l'avait remplacé depuis peu le bonhomme crut devoir ce sacrifice à son temps par cet ignoble chapeau rond contre lequel personne n'ose réagir. Une petite queue, serrée dans un ruban, décrivait dans le dos de l'habit une trace circulaire où la crasse disparaissait sous une fine tombée de poudre. En vous arrêtant au trait distinctif du visage, un nez plein de gibbosités, rouge et digne de figurer dans un plat de truffes, vous eussiez supposé un caractère facile, niais et débonnaire à cet honnête vieillard essentiellement gobe-mouche, et vous en eussiez été la dupe, comme tout le café David, où jamais personne n'avait examiné le front observateur, la bouche sardonique et les yeux froids de ce vieillard dodeliné par les vices, calme comme un Vitellius dont le ventre impérial reparaissait, pour ainsi dire, palingénésiquement. En 1816, un jeune commis voyageur, nommé Gaudissart, habitué du café David, se grisa de onze heures à minuit avec un officier à demi-solde. Il eut l'imprudence de parler d'une conspiration ourdie contre les Bourbons, assez sérieuse et près d'éclater. On ne voyait plus dans le café que le père CanquoÃlle qui semblait endormi, deux garçons qui sommeillaient, et la dame du comptoir. Dans les vingt-quatre heures Gaudissart fut arrêté la conspiration était découverte. Deux hommes périrent sur l'échafaud. Ni Gaudissart, ni personne ne soupçonna jamais le brave père CanquoÃlle d'avoir éventé la mèche. On renvoya les garçons, on s'observa pendant un an, et l'on s'effraya de la Police, de concert avec le père CanquoÃlle qui parlait de déserter le café David, tant il avait horreur de la police. Contenson entra dans le café, demanda un petit verre d'eau-de-vie, ne regarda pas le père CanquoÃlle occupé à lire les journaux; seulement, quand il eut lampé son verre d'eau-de-vie, il prit la pièce d'or du baron, et appela le garçon en frappant trois coups secs sur la table. La dame du comptoir et le garçon examinèrent la pièce d'or avec un soin très injurieux pour Contenson; mais leur défiance était autorisée par l'étonnement que causait à tous les habitués l'aspect de Contenson. - Cet or est-il le produit d'un vol ou d'un assassinat?... Telle était la pensée de quelques esprits forts et clairvoyants qui regardaient Contenson par-dessous leurs lunettes tout en ayant l'air de lire leur journal. Contenson, qui voyait tout et ne s'étonnait jamais de rien, s'essuya dédaigneusement les lèvres avec un foulard où il n'y avait que trois reprises, reçut le reste de sa monnaie, empocha tous les gros sous dans son gousset dont la doublure, jadis blanche, était aussi noire que le drap du pantalon, et n'en laissa pas un seul au garçon. - Quel gibier de potence! dit le père CanquoÃlle à monsieur Pillerault son voisin. - Bah! répondit à tout le café monsieur Camusot qui seul n'avait pas montré le moindre étonnement, c'est Contenson, le bras droit de Louchard, notre Garde du Commerce. Les drôles ont peut-être quelqu'un à pincer dans le quartier... Un quart d'heure après, le bonhomme CanquoÃlle se leva, prit son parapluie, et s'en alla tranquillement. N'est-il pas nécessaire d'expliquer quel homme terrible et profond se cachait sous l'habit du père CanquoÃlle, de même que l'abbé Carlos recélait Vautrin? Ce Méridional, né aux CanquoÃlles, le seul domaine de sa famille, assez honorable d'ailleurs, avait nom Peyrade. Il appartenait en effet à la branche cadette de la maison de La Peyrade, une vieille mais pauvre famille du Comtat, qui possède encore la petite terre de la Peyrade. Il était venu, lui septième enfant, à pied à Paris, avec deux écus de six livres dans sa poche, en 1772, à l'âge de dix-sept ans, poussé par les vices d'un tempérament fougueux, par la brutale envie de parvenir qui attire tant de Méridionaux dans la capitale, quand ils ont compris que la maison paternelle ne pourra jamais fournir les rentes de leurs passions. On comprendra toute la jeunesse de Peyrade en disant qu'en 1782 il était le confident, le héros de la Lieutenance-générale de police, où il fut très estimé par messieurs Lenoir et d'Albert, les deux derniers lieutenants-généraux. La Révolution n'eut pas de police, elle n'en avait pas besoin. L'espionnage, alors assez général, s'appela civisme. Le Directoire, gouvernement un peu plus régulier que celui du Comité de Salut public, fut obligé de reconstituer une police, et le Premier Consul acheva la création par la Préfecture de police et par le Ministère de la Police générale. Peyrade, l'homme des traditions, créa le personnel, de concert avec un homme appelé Corentin, beaucoup plus fort que Peyrade d'ailleurs, quoique plus jeune, et qui ne fut un homme de génie que dans les souterrains de la police. En 1808, les immenses services que rendit Peyrade furent récompensés par sa nomination au poste éminent de Commissaire général de police à Anvers. Dans la pensée de Napoléon, cette espèce de préfecture de police équivalait à un ministère de la police chargé de surveiller la Hollande. Au retour de la campagne de 1809, Peyrade fut enlevé d'Anvers par un ordre du cabinet de l'Empereur, amené en poste à Paris entre deux gendarmes, et jeté à la Force. Deux mois après, il sortit de prison cautionné par son ami Corentin, après avoir toutefois subi, chez le Préfet de police, trois interrogatoires de chacun six heures. Peyrade devait-il sa disgrâce à l'activité miraculeuse avec laquelle il avait secondé Fouché dans la défense des côtes de la France, attaquées par ce qu'on a, dans le temps, nommé l'expédition de Walcheren, et dans laquelle le duc d'Otrante déploya des capacités dont s'effraya l'Empereur? Ce fut probable dans le temps pour Fouché; mais aujourd'hui que tout le monde sait ce qui se passa dans ce temps au Conseil des ministres convoqué par Cambacérès, c'est une certitude. Tous foudroyés par la nouvelle de la tentative de l'Angleterre, qui rendait à Napoléon l'expédition de Boulogne, et surpris sans le maÃtre alors retranché dans l'Ãle de Lobau, où l'Europe le croyait perdu, les ministres ne savaient quel parti prendre. L'opinion générale fut d'expédier un courrier à l'Empereur; mais Fouché seul osa tracer le plan de campagne qu'il mit d'ailleurs à exécution. - "Agissez comme vous voudrez, lui dit Cambacérès; mais moi qui tiens à ma tête, j'expédie un rapport à l'Empereur." On sait quel absurde prétexte prit l'Empereur, à son retour, en plein Conseil d'Etat, pour disgracier son ministre et le punir d'avoir sauvé la France sans lui. Depuis ce jour, l'Empereur doubla l'inimitié du prince de Talleyrand de celle du duc d'Otrante, les deux seuls grands politiques dus à la Révolution, et qui peut-être eussent sauvé Napoléon en 1813. On prit, pour mettre Peyrade à l'écart, le vulgaire prétexte de concussion il avait favorisé la contrebande en partageant quelques profits avec le haut commerce. Ce traitement était rude pour un homme qui devait le bâton de maréchal du Commissariat général à de grands services rendus. Cet homme, vieilli dans la pratique des affaires, possédait les secrets de tous les gouvernements depuis l'an 1775, époque de son entrée à la Lieutenance-générale de police. L'Empereur, qui se croyait assez fort pour créer des hommes à son usage, ne tint aucun compte des représentations qui lui furent faites plus tard en faveur d'un homme considéré comme un des plus sûrs, des plus habiles et des plus fins de ces génies inconnus, chargés de veiller à la sûreté des Etats. Il crut pouvoir remplacer Peyrade par Contenson; mais Contenson était alors absorbé par Corentin à son profit. Peyrade fut d'autant plus cruellement atteint, que, libertin et gourmand, il se trouvait relativement aux femmes dans la situation d'un pâtissier qui aimerait les friandises. Ses habitudes vicieuses étaient devenues chez lui la nature même il ne pouvait plus se passer de bien dÃner, de jouer, de mener enfin cette vie de grand seigneur sans faste à laquelle s'adonnent tous les gens de facultés puissantes, et qui se sont fait un besoin de distractions exorbitantes. Puis, il avait jusqu'alors grandement vécu sans jamais être tenu à représentation, mangeant à même, car on ne comptait jamais ni avec lui ni avec Corentin, son ami. Cyniquement spirituel, il aimait d'ailleurs son état, il était philosophe. Enfin, un espion, à quelque étage qu'il soit dans la machine de la police, ne peut pas plus qu'un forçat revenir à une profession dite honnête ou libérale. Une fois marqués, une fois immatriculés, les espions et les condamnés ont pris, comme les diacres, un caractère indélébile. Il est des êtres auxquels l'Etat Social imprime des destinations fatales. Pour son malheur, Peyrade s'était amouraché d'une jolie petite fille, un enfant qu'il avait la certitude d'avoir eu lui-même d'une actrice célèbre, à laquelle il rendit un service et qui en fut reconnaissante pendant trois mois. Peyrade, qui fit revenir son enfant d'Anvers, se vit donc sans ressources dans Paris, avec un secours annuel de douze cents francs accordé par la Préfecture de police au vieil élève de Lenoir. Il se logea rue des Moineaux, au quatrième, dans un petit appartement de cinq pièces, pour deux cent cinquante francs. Les mystères de la Police Si jamais un homme doit sentir l'utilité, les douceurs de l'amitié, n'est-ce pas le lépreux moral appelé par la foule un espion, par le peuple un mouchard, par l'administration un agent? Peyrade et Corentin étaient donc amis comme Oreste et Pylade. Peyrade avait formé Corentin, comme Vien forma David; mais l'élève surpassa promptement le maÃtre. Ils avaient commis ensemble plus d'une expédition. Voir Une Ténébreuse Affaire. Peyrade, heureux d'avoir deviné le mérite de Corentin, l'avait lancé dans la carrière en lui préparant un triomphe. Il força son élève à se servir d'une maÃtresse qui le dédaignait comme d'un hameçon à prendre un homme. Voir Les Chouans. Et Corentin avait à peine alors vingt-cinq ans!... Corentin, resté l'un des généraux dont le Ministre de la police est le Connétable, avait gardé, sous le duc de Rovigo, la place éminente qu'il occupait sous le duc d'Otrante. Or, il en était alors de la Police Générale comme de la Police Judiciaire. A chaque affaire un peu vaste, on passait des forfaits, pour ainsi dire, avec les trois, quatre ou cinq agents capables. Le ministre, instruit de quelque complot, averti de quelque machination, n'importe comment, disait à l'un des colonels de sa police "Que vous faut-il pour arriver à tel résultat?" Corentin, Contenson répondaient après un mûr examen "Vingt, trente, quarante mille francs." Puis, une fois l'ordre donné d'aller en avant, tous les moyens et les hommes à employer étaient laissés au choix et au jugement de Corentin ou de l'agent désigné. La Police judiciaire agissait d'ailleurs ainsi pour la découverte des crimes avec le fameux Vidocq. La Police Politique, de même que la Police Judiciaire, prenait ses hommes principalement parmi les agents connus, immatriculés, habituels, et qui sont comme les soldats de cette force secrète si nécessaire aux gouvernements, malgré les déclamations des philanthropes ou des moralistes à petite morale. Mais l'excessive confiance due aux deux ou trois généraux de la trempe de Peyrade et de Corentin impliquait, chez eux, le droit d'employer des personnes inconnues, toujours néanmoins à charge de rendre compte au Ministère dans les cas graves. Or, l'expérience, la finesse de Peyrade étaient trop précieuses à Corentin, qui, la bourrasque de 1810 passée, employa son vieil ami, le consulta toujours, et subvint largement à ses besoins. Corentin trouva moyen de donner environ mille francs par mois à Peyrade. De son côté, Peyrade rendit d'immenses services à Corentin. En 1816, Corentin, à propos de la découverte de la conspiration où devait tremper le bonapartiste Gaudissart, essaya de faire réintégrer Peyrade à la Police Générale du Royaume; mais une influence inconnue écarta Peyrade. Voici pourquoi. Dans leur désir de se rendre nécessaires, Peyrade, Corentin et Contenson, à l'instigation du duc d'Otrante, avaient organisé, pour le compte de Louis XVIII, une Contre-Police dans laquelle Contenson et les agents de première force furent employés. Louis XVIII mourut, instruit de secrets qui resteront des secrets pour les historiens les mieux informés. La lutte de la Police Générale du Royaume et de la Contre-Police du Roi engendra d'horribles affaires dont le secret a été gardé par quelques échafauds. Ce n'est ici ni le lieu ni l'occasion d'entrer dans des détails à ce sujet, car les Scènes de la Vie Parisienne ne sont pas les Scènes de la Vie Politique; il suffit de faire apercevoir quels étaient les moyens d'existence de celui qu'on appelait le bonhomme CanquoÃlle au café David, par quels fils il se rattachait au pouvoir terrible et mystérieux de la Police. De 1817 à 1822, Corentin, Contenson, Peyrade et leurs agents eurent pour mission d'espionner souvent le Ministre lui-même. Ceci peut expliquer pourquoi le Ministère refusa d'employer Peyrade et Contenson sur qui Corentin, à leur insu, fit tomber les soupçons des ministres, afin d'utiliser son ami, quand sa réintégration lui parut impossible. Les ministres eurent alors confiance en Corentin, ils le chargèrent de surveiller Peyrade, ce qui fit sourire Louis XVIII. Corentin et Peyrade restaient alors entièrement les maÃtres du terrain. Contenson, pendant longtemps attaché à Peyrade, le servait encore. Il s'était mis au service de Gardes du Commerce par les ordres de Corentin et de Peyrade. En effet, par suite de cette espèce de fureur qu'inspire une profession exercée avec amour, ces deux généraux aimaient à placer leurs plus habiles soldats dans tous les endroits où les renseignements pouvaient abonder. D'ailleurs, les vices de Contenson, ses habitudes dépravées qui l'avaient fait tomber plus bas que ses deux amis, exigeaient tant d'argent, qu'il lui fallait beaucoup de besogne. Contenson, sans commettre aucune indiscrétion, avait dit à Louchard qu'il connaissait le seul homme capable de satisfaire le baron de Nucingen. Peyrade était, en effet, le seul agent qui pouvait faire impunément de la police pour le compte d'un particulier. Louis XVIII mort, Peyrade perdit non seulement toute son importance, mais encore les bénéfices de sa position d'Espion Ordinaire de Sa Majesté. En se croyant indispensable, il avait continué son train de vie. Les femmes, la bonne chère et le Cercle des Etrangers avaient préservé de toute économie un homme qui jouissait, comme tous les gens taillés pour les vices, d'une constitution de fer. Mais, de 1826 à 1829, près d'atteindre soixante-quatorze ans, il enrayait, selon son expression. D'année en année, Peyrade avait vu son bien-être diminuant. Il assistait aux funérailles de la Police, il voyait avec chagrin le gouvernement de Charles X en abandonnant les bonnes traditions. De session en session, la Chambre rognait les allocations nécessaires à l'existence de la Police, en haine de ce moyen de gouvernement et par parti pris de moraliser cette institution. - C'est comme si l'on voulait faire la cuisine en gants blancs, disait Peyrade à Corentin. Corentin et Peyrade apercevaient 1830 dès 1822. Ils connaissaient la haine intime que Louis XVIII portait à son successeur, ce qui explique son laisser-aller avec la branche cadette, et sans laquelle son règne et sa politique seraient une énigme sans mot. En vieillissant, son amour pour sa fille naturelle avait grandi chez Peyrade. Pour elle, il s'était mis sous sa forme bourgeoise, car il voulait marier sa Lydie à quelque honnête homme. Aussi, depuis trois ans surtout, voulait-il se caser, soit à la Préfecture de police, soit à la Direction de la Police Générale du Royaume, dans quelque place ostensible, avouable. Il avait fini par inventer une place dont la nécessité se ferait, disait-il à Corentin, sentir tôt ou tard. Il s'agissait de créer à la Préfecture de police un Bureau dit de renseignements, qui serait un intermédiaire entre la Police de Paris proprement dite, la Police judiciaire et la Police du Royaume afin de faire profiter la Direction Générale de toutes ces forces disséminées. Peyrade seul pouvait, à son âge, après cinquante-cinq ans de discrétion, être l'anneau qui rattacherait les trois polices, être enfin l'archiviste à qui la Politique et la justice s'adresseraient pour s'éclairer en certains cas. Peyrade espérait ainsi rencontrer, Corentin aidant, une occasion d'attraper une dot et un mari pour sa petite Lydie. Corentin avait déjà parlé de cette affaire au Directeur Général de la Police du Royaume, sans parler de Peyrade, et le Directeur Général, un Méridional, jugeait nécessaire de faire venir la proposition de la Préfecture. Au moment où Contenson avait frappé trois coups avec sa pièce d'or sur la table du café, signal qui voulait dire "J'ai à vous parler", le doyen des hommes de police était à penser à ce problème "Par quel personnage, par quel intérêt faire marcher le Préfet de police actuel?" Et il avait l'air d'un imbécile étudiant son Courrier français. - Notre pauvre Fouché, se disait-il en cheminant le long de la rue Saint-Honoré, ce grand homme est mort! nos intermédiaires avec Louis XVIII sont en disgrâce! D'ailleurs, comme le disait Corentin hier, on ne croit plus à l'agilité ni à l'intelligence d'un septuagénaire... Ah! pourquoi me suis-je habitué à dÃner chez Véry, à boire des vins exquis... à chanter la Mère Godichon... à jouer quand j'ai de l'argent! Pour s'assurer une position, il ne suffit pas d'avoir de l'esprit, comme dit Corentin, il faut encore de l'esprit de conduite! Ce cher monsieur Lenoir m'a bien prédit mon sort quand il s'est écrié, à propos de l'affaire du Collier "Vous ne serez jamais rien!" en apprenant que je n'étais pas resté sous le lit de la fille Oliva. Le ménage d'un espion Si le vénérable père CanquoÃlle on l'appelait le père CanquoÃlle dans sa maison était resté rue des Moineaux, au quatrième étage, croyez qu'il avait trouvé, dans la disposition du local, des bizarreries qui favorisaient l'exercice de ses terribles fonctions. Sise au coin de la rue Saint-Roch, sa maison se trouvait sans voisinage d'un côté. Comme elle était partagée en deux portions, au moyen de l'escalier, il existait, à chaque étage, deux chambres complètement isolées. Ces deux chambres étaient situées du coté de la rue Saint-Roch. Au-dessus du quatrième étage s'étendaient des mansardes dont l'une servait de cuisine, et dont l'autre était l'appartement de l'unique servante du père CanquoÃlle, une Flamande nommée Katt, qui avait nourri Lydie. Le père CanquoÃlle avait fait sa chambre à coucher de la première des deux pièces séparées, et de la seconde son cabinet. Un gros mur mitoyen isolait ce cabinet par le fond. La croisée, qui voyait sur la rue des Moineaux, faisait face à un mur d'encoignure sans fenêtre. Or, comme toute la largeur de la chambre de Peyrade les séparait de l'escalier, les deux amis ne craignaient aucun regard, aucune oreille, en causant d'affaires dans ce cabinet fait exprès pour leur affreux métier. Par précaution, Peyrade avait mis un lit de paille, une thibaude et un tapis très épais dans la chambre de la Flamande, sous prétexte de rendre heureuse la nourrice de son enfant. De plus, il avait condamné la cheminée, en se servant d'un poêle dont le tuyau sortait par le mur extérieur sur la rue Saint-Roch. Enfin, il avait étendu sur le carreau plusieurs tapis, afin d'empêcher les locataires de l'étage inférieur de saisir aucun bruit. Expert en moyens d'espionnage, il sondait le mur mitoyen, le plafond et le plancher une fois par semaine, et les visitait comme un homme qui veut tuer les insectes importuns. La certitude d'être là , sans témoins ni auditeurs, avait fait choisir ce cabinet à Corentin pour salle de délibération quand il ne délibérait pas chez lui. Le logement de Corentin n'était connu que du Directeur Général de la Police du Royaume et de Peyrade, il y recevait les personnages que le Ministère ou le Château prenaient pour intermédiaires dans les circonstances graves; mais aucun agent, aucun homme en sous-ordre n'y venait, et il combinait les choses du métier chez Peyrade. Dans cette chambre sans aucune apparence se tramèrent des plans, se prirent des résolutions qui fourniraient d'étranges annales et des drames curieux, si les murs pouvaient parler. Là s'analysèrent, de 1816 à 1826, d'immenses intérêts. Là se découvrirent dans leur germe les événements qui devaient peser sur la France. Là , Peyrade et Corentin, aussi prévoyants, mais plus instruits que Belart, le Procureur général, se disaient dès 1819 "Si Louis XVIII ne veut pas frapper tel ou tel coup, se défaire de tel prince, il exècre donc son frère? il veut donc lui léguer une révolution?" La porte de Peyrade était ornée d'une ardoise sur laquelle il trouvait parfois des marques bizarres, des chiffres écrits à la craie. Cette espèce d'algèbre infernale offrait aux initiés des significations très claires. En face de l'appartement si mesquin de Peyrade, celui de Lydie était composé d'une antichambre, d'un petit salon, d'une chambre à coucher et d'un cabinet de toilette... La porte de Lydie, comme celle de la chambre de Peyrade, était composée d'une tôle de quatre lignes d'épaisseur, placée entre deux fortes planches en chêne, armées de serrures et d'un système de gonds qui les rendaient aussi difficiles à forcer que des portes de prison. Aussi, quoique la maison fût une de ces maisons à allée, à boutique et sans portier, Lydie vivait-elle là sans avoir rien à craindre. La salle à manger, le petit salon, la chambre, dont toutes les croisées avaient des jardins aériens, étaient d'une propreté flamande et pleine de luxe. La nourrice flamande n'avait jamais quitté Lydie, qu'elle appelait sa fille. Toutes deux elles allaient à l'église avec une régularité qui donnait du bonhomme CanquoÃlle une excellente opinion à l'épicier royaliste établi dans la maison, au coin de la rue des Moineaux et de la rue Neuve Saint-Roch, et dont la famille, la cuisine, les garçons occupaient le premier étage et l'entresol. Au second étage vivait le propriétaire, et le troisième était loué, depuis vingt ans, par un lapidaire. Chacun des locataires avait la clef de la porte bâtarde. L'épicière recevait d'autant plus complaisamment les lettres et les paquets adressés à ces trois paisibles ménages, que le magasin d'épiceries était pourvu d'une boite aux lettres. Sans ces détails, les étrangers et ceux à qui Paris est connu n'auraient pu comprendre le mystère et la tranquillité, l'abandon et la sécurité qui faisaient de cette maison une exception parisienne. Dès minuit, le père CanquoÃlle pouvait ourdir toutes les trames, recevoir des espions et des ministres, des femmes et des filles, sans que qui que ce soit au monde s'en aperçût. Peyrade, de qui la Flamande avait dit à la cuisinière de l'épicier "Il ne ferait pas de mal à une mouche!" passait pour le meilleur des hommes. Il n'épargnait rien pour sa fille. Lydie, après avoir eu Schmucke pour maÃtre de musique, était musicienne à pouvoir composer. Elle savait laver une seppia, peindre à la gouache et à l'aquarelle. Peyrade dÃnait tous les dimanches avec sa fille. Ce jour-là le bonhomme était exclusivement père. Religieuse sans être dévote, Lydie faisait ses pâques et allait à confesse tous les mois. Néanmoins, elle se permettait de temps en temps la petite partie de spectacle. Elle se promenait aux Tuileries quand il faisait beau. Tels étaient tous ses plaisirs, car elle menait la vie la plus sédentaire. Lydie, qui adorait son père, en ignorait entièrement les sinistres capacités et les occupations ténébreuses. Aucun désir n'avait troublé la vie pure de cette enfant si pure. Svelte, belle comme sa mère, douée d'une voix délicieuse, d'un minois fin, encadré par de beaux cheveux blonds, elle ressemblait à ces anges plus mystiques que réels, posés par quelques peintres primitifs au fond de leurs Saintes Familles. Le regard de ses yeux bleus semblait verser un rayon du ciel sur celui qu'elle favorisait d'un coup d'oeil. Sa mise chaste, sans exagération d'aucune mode, exhalait un charmant parfum de bourgeoisie. Figurez-vous un vieux satan, père d'un ange, et se rafraÃchissant à ce divin contact, vous aurez une idée de Peyrade et de sa fille. Si quelqu'un eût sali ce diamant, le père aurait inventé, pour l'engloutir, un de ces formidables traquenards où se prirent, sous la Restauration, des malheureux qui portèrent leurs têtes sur l'échafaud. Mille écus suffisaient à Lydie et à Katt, celle qu'elle appelait sa bonne. En entrant par le haut de la rue des Moineaux, Peyrade aperçut Contenson; il le dépassa, monta le premier, entendit les pas de son agent dans l'escalier, et l'introduisit avant que la Flamande n'eût mis le nez à la porte de sa cuisine. Une sonnette que faisait partir une porte à claire-voie, placée au troisième étage où demeurait le lapidaire, avertissait les locataires du troisième et du quatrième quand il montait quelqu'un pour eux. il est inutile de dire que, dès minuit, Peyrade cotonnait le battant de cette sonnette. - Qu'y a-t-il donc de si pressé, Philosophe? Philosophe était le surnom que Peyrade donnait à Contenson, et que méritait cet Epictète des Mouchards. Ce nom Contenson cachait hélas! un des plus anciens noms de la féodalité normande. Voir Les Frères de la Consolation. - Mais il y a quelque chose comme dix mille à prendre. - Qu'est-ce? de la politique? - Non, une niaiserie! Le baron de Nucingen, vous savez, ce vieux voleur patenté, hennit après une femme qu'il a vue au bois de Vincennes, et il faut la lui trouver, ou il meurt d'amour... L'on a fait une consultation de médecins hier, à ce que m'a dit son valet de chambre... Je lui ai déjà soutiré mille francs, sous prétexte de chercher l'infante. Et Contenson raconta la rencontre de Nucingen et d'Esther, en ajoutant que le baron avait quelques renseignements nouveaux. - Va, dit Peyrade, nous trouverons cette Dulcinée; dis au baron de venir en voiture ce soir aux Champs-Elysées, avenue Gabriel, au coin de l'allée de Marigny. Peyrade mit Contenson à la porte, et frappa chez sa fille comme il fallait frapper pour être admis. Il entra joyeusement, le hasard venait de lui jeter un moyen d'avoir enfin la place qu'il désirait. Il se plongea dans un bon fauteuil à la Voltaire après avoir embrassé Lydie au front, et lui dit "Joue-moi quelque chose..." Lydie lui joua un morceau écrit, pour le piano, par Beethoven. - C'est bien joué cela, ma petite biche, dit-il en prenant sa fille entre ses genoux, sais-tu que nous avons vingt et un ans? Il faut se marier, car notre père a plus de soixante-dix ans... - Je suis heureuse ici, répondit-elle. - Tu n'aimes que moi, moi si laid, si vieux? demanda Peyrade. - Mais qui veux-tu donc que j'aime? - Je dÃne avec toi, ma petite biche, préviens-en Katt. Je songe à nous établir, à prendre une place et à te chercher un mari digne de toi... quelque bon jeune homme, plein de talent, de qui tu puisses être fière un jour... - Je n'en ai vu qu'un encore qui m'ait plu pour mari... - Tu en as vu un?... - Oui, aux Tuileries, reprit Lydie, il passait, il donnait le bras à la comtesse de Sérisy. Il se nomme?... Lucien de Rubempré!.. J'étais assise sous un tilleul avec Katt, ne pensant à rien. Il y avait à côté de moi deux dames qui se sont dit "Voilà madame de Sérisy et le beau Lucien de Rubempré." Moi, j'ai regardé le couple que ces deux dames regardaient. "Ah! ma chère, a dit l'autre, il y a des femmes qui sont bien heureuses!.. On lui passe tout, à celle-ci, parce qu'elle est née Ronquerolles, et que son mari a le pouvoir. - Mais, ma chère, a répondu l'autre dame, Lucien lui coûte cher..." Qu'est-ce que cela veut dire, papa? - C'est des bêtises, comme en disent les gens du monde, répondit Peyrade à sa fille d'un air de bonhomie. Peut-être faisaient-elles allusion à des événements politiques. - Enfin, vous m'avez interrogée, je vous réponds. Si vous voulez me marier, trouvez-moi un mari qui ressemble à ce jeune homme-là ... - Enfant! répondit le père, la beauté chez les hommes n'est pas toujours le signe de la bonté. Les jeunes gens doués d'un extérieur agréable ne rencontrent aucune difficulté au début de la vie, ils ne déploient alors aucun talent, ils sont corrompus par les avances que leur fait le monde, et il leur faut payer plus tard les intérêts de leurs qualités!... Je voudrais te trouver ce que les bourgeois, les riches et les imbéciles laissent sans secours ni protection... - Qui, mon père? - Un homme de talent inconnu... Mais, va, mon enfant chéri, j'ai les moyens de fouiller tous les greniers de Paris et d'accomplir ton programme en présentant à ton amour un homme aussi beau que le mauvais sujet dont tu me parles, mais plein d'avenir, un de ces hommes signalés à la gloire et à la fortune... Oh! je n'y songeais point! je dois avoir un troupeau de neveux, et dans le nombre il peut s'en trouver un digne de toi!... Je vais écrire ou faire écrire en Provence! Chose étrange! en ce moment un jeune homme, mourant de faim et de fatigue, venant à pied du département de Vaucluse, un neveu du père CanquoÃlle, entrait par la Barrière d'Italie, à la recherche de son oncle. Dans les rêves de la famille à qui le destin de cet oncle était inconnu, Peyrade offrait un texte d'espérances on le croyait revenu des Indes avec des millions! Stimulé par ces romans du coin du feu, ce petit-neveu, nommé Théodose, avait entrepris un voyage de circumnavigation à la recherche de l'oncle fantastique. Trois hommes aux prises Après avoir savouré les bonheurs de sa paternité pendant quelques heures, Peyrade, les cheveux lavés et teints sa poudre était un déguisement, vêtu d'une bonne grosse redingote de drap bleu boutonnée jusqu'au menton, couvert d'un manteau noir, chaussé de grosses bottes à fortes semelles et muni d'une carte particulière, marchait à pas lents le long de l'avenue Gabriel, où Contenson, déguisé en vieille marchande des quatre saisons, le rencontra devant les jardins de l'Elysée-Bourbon. - Monsieur de Saint-Germain, lui dit Contenson en donnant à son ancien chef son nom de guerre, vous m'avez fait gagner cinq cents faces francs; mais si je suis venu me poster là , c'est pour vous dire que le damné baron, avant de me les donner, est allé prendre des renseignements à la maison la Préfecture. - J'aurai besoin de toi, sans doute, répondit Peyrade. Vois nos numéros 7, 10 et 21, nous pourrons employer ces hommes-là sans qu'on s'en aperçoive, ni à la Police, ni à la Préfecture. Contenson alla se replacer auprès de la voiture où monsieur de Nucirigen attendait Peyrade. - Je suis monsieur de Saint-Germain, dit le Méridional au baron, en s'élevant jusqu'à la portière. - Hé! pien, mondez afec moi, répondit le baron qui donna l'ordre de marcher vers l'Arc de Triomphe de l'Etoile. - Vous êtes allé à la Préfecture, monsieur le baron? ce n'est pas bien... Peut-on savoir ce que vous avez dit à monsieur le Préfet, et ce qu'il vous a répondu? demanda Peyrade. - Affant te tonner sainte cente vrancs à ein trôle gomme Godenzon, ch'édais pien aisse de saffoir s'il lès affait cagnés... Chais, zimblement tidde au brevet de bolice que che zouhhaiddais ambloyer ein achent ti nom te Beyrate à l'édrancher tans eine mission téligade, et si che bouffais affoir en loui eine gonffiance ilimidée... Le brevet m'a rébonti que visse édiez ein tes plis hapiles ômes et tes plis ônêdes. C'esde tutte l'à vvaire. - Monsieur le baron veut-il me dire de quoi il s'agit, maintenant qu'on lui a révélé mon vrai nom?... Quand le baron eut expliqué longuement et verbeusement dans son affreux patois de juif polonais, et sa rencontre avec Esther, et le cri du chasseur qui se trouvait derrière la voiture, et ses vains efforts, il conclut en racontant ce qui s'était passé la veille chez lui, le sourire échappé à Lucien de Rubempré, la croyance de Bianchon et de quelques dandies, relativement à une accointance entre l'inconnue et ce jeune homme. - Ecoutez, monsieur le baron, vous me remettrez d'abord dix mille francs en acompte sur les frais, car pour vous, dans cette affaire, il s'agit de vivre; et, comme votre vie est une manufacture d'affaires, il ne faut rien négliger pour vous trouver cette femme. Ah! vous êtes pincé! - Ui, che zuis binzé... - S'il faut davantage, je vous le dirai, baron; fiez-vous à moi, reprit Peyrade. Je ne suis pas, comme vous pouvez le croire, un espion... J'étais, en 1807, Commissaire général de police à Anvers, et maintenant que Louis XVIII est mort, je puis vous confier que, pendant sept ans, j'ai dirigé sa contre-police... On ne marchande donc pas avec moi. Vous comprenez bien, monsieur le baron, qu'on ne peut pas faire le devis des consciences à acheter avant d'avoir étudié une affaire. Soyez sans inquiétude, je réussirai. Ne croyez pas que vous me satisferez avec une somme quelconque, je veux autre chose pour récompense... - Bourfi que ce ne soid bas ein royaume? ... dit le baron. - C'est moins que rien pour vous. - Ça me fa! - Vous connaissez les Keller? - Paugoub. - François Keller est le gendre du comte de Gondreville et le comte de Gondreville a dÃné chez vous hier avec son gendre. - Ki tiaple beut fus tire... s'écria le baron. Ce sera Chorche ki pafarte tuchurs. Peyrade se mit à rire. Le banquier conçut alors d'étranges soupçons sur son domestique, en remarquant ce sourire. - Le comte de Gondreville est tout à fait en position de m'obtenir une place que je désire avoir à la Préfecture de police, et sur la création de laquelle le Préfet aura, sous quarante-huit heures, un mémoire, dit Peyrade en continuant. Demandez la place pour moi, faites que le comte de Gondreville veuille se mêler de cette affaire, en y mettant de la chaleur, et vous reconnaÃtrez ainsi le service que je vais vous rendre. Je ne veux de vous que votre parole, car, si vous y manquiez, vous maudiriez tôt ou tard le jour où vous êtes né... foi de Peyrade... - Je fus tonne ma barole t'honner te vaire le bossiple... - Si je ne faisais que le possible pour vous, ce ne serait pas assez. - Hé pien, ch'achirai vrangement. - Franchement... Voilà tout ce que je veux, dit Peyrade, et la franchise est le seul présent un peu neuf que nous puissions nous faire, l'un et l'autre. - Vranchement, répéta le baron. U foullez-vûs que che vis remedde? - Au bout du pont Louis XVI. - Au bond te la Jambre, dit le baron à son valet de pied qui vint à la portière. - Che fais tonc affoir l'eingonnie... se dit le baron en s'en allant. - Quelle bizarrerie, se disait Peyrade en retournant à pied au Palais-Royal où il se proposait d'essayer de tripler les dix mille francs pour faire une dot à Lydie. Me voilà obligé d'examiner les petites affaires du jeune homme dont un regard a ensorcelé ma fille. C'est sans doute un de ces hommes qui ont l'oeil à femme, se dit-il en employant une des expressions du langage particulier qu'il avait fait à son usage, et dans lesquelles ses observations, celles de Corentin se résumaient par des mots où la langue était souvent violée, mais par cela même, énergiques et pittoresques. En rentrant chez lui, le baron de Nucingen ne se ressemblait pas à lui-même; il étonna ses gens et sa femme, il leur montrait une face colorée, animée, il était gai. - Gare à nos actionnaires, dit du Tillet à Rastignac. On prenait en ce moment le thé dans le petit salon de Delphine de Nucingen, au retour de l'Opéra. - Ui, reprit en souriant le baron qui saisit la plaisanterie de son compère, chébroufe l'enfie de vaire tes avvaires... - Vous avez donc vu votre inconnue? demanda madame de Nucingen. - Non, répondit-il, che n'ai que l'esboir te la droufer. - Aime-t-on jamais sa femme ainsi?... s'écria madame de Nucingen en ressentant un peu de jalousie ou feignant d'en avoir. - Quand vous l'aurez à vous, dit du Tillet au baron, vous nous ferez souper avec elle, car je suis bien curieux d'examiner la créature qui a pu vous rendre aussi jeune que vous l'êtes. - C'esde eine cheffe-d'oeivre te la gréation, répondit le vieux banquier. - Il va se faire attraper comme un mineur, dit Rastignac à l'oreille de Delphine. - Bah! il gagne bien assez d'argent pour... - Pour en rendre un peu, n'est-ce pas!... dit du Tillet en interrompant la baronne. Nucingen se promenait dans le salon comme si ses jambes le gênaient. - Voilà le moment de lui faire payer vos nouvelles dettes, dit Rastignac à l'oreille de la baronne. En ce moment même, Carlos, venu rue Taitbout pour faire ses dernières recommandations à Europe qui devait jouer le principal rôle dans la comédie inventée pour trômper le baron de Nucingen, s'en allait plein d'espérance. Il fut accompagné jusqu'au boulevard par Lucien, assez inquiet de voir ce demi-démon si parfaitement déguisé, que lui-même ne l'avait reconnu qu'à sa voix. - Où diable as-tu trouvé une femme plus belle qu'Esther? demanda-t-il à son corrupteur. - Mon petit, ça ne se trouve pas à Paris. Ces teints-là ne se fabriquent pas en France. - C'est-à -dire que tu m'en vois encore étourdi... La Vénus Callipyge n'est pas si bien faite! On se damnerait pour elle... Mais où l'as-tu prise? - C'est la plus belle fille de Londres. Ivre de gin, elle a tué son amant dans un accès de jalousie... L'amant est un misérable de qui la police de Londres est débarrassée, et l'on a, pour quelque temps, envoyé cette créature à Paris, afin de laisser oublier l'affaire... La drôlesse a été très bien élevée. C'est la fille d'un ministre, elle parle le français comme si c'était sa langue maternelle; elle ne sait et ne pourra jamais savoir ce qu'elle fait là . On lui a dit que si elle te plaisait, elle pourrait te manger des millions; mais que tu étais jaloux comme un tigre, et on lui a donné le programme de l'existence d'Esther. Elle ne connaÃt pas ton nom. - Mais si Nucingen la préférait à Esther... - Ah! t'y voilà venu... s'écria Carlos. Tu as peur aujourd'hui de ne pas voir s'accomplir ce qui t'effrayait tant hier! Sois tranquille. Cette fille blonde et blanche a les yeux bleus; c'est le contraire de la belle juive, et il n'y a que les yeux d'Esther qui puissent remuer un homme aussi pourri que Nucingen. Tu ne pouvais pas cacher un laideron, que diable! Quand cette poupée aura joué son rôle, je l'enverrai, sous la conduite-d'une personne sûre, à Rome ou à Madrid, où elle fera des passions. - Puisque nous ne l'avons que pour peu de temps, dit Lucien, j'y retourne... - Va, mon fils, amuse-toi... Demain tu auras un jour de plus. Moi, j'attends quelqu'un que j'ai chargé de savoir ce qui se passe chez le baron de Nucingen. - Qui? - La maÃtresse de son valet de chambre, car enfin faut-il savoir à tout moment ce qui se passe chez l'ennemi. A minuit, Paccard, le chasseur d'Esther, trouva Carlos sur le pont des Arts, l'endroit le plus favorable à Paris pour se dire deux mots qui ne doivent pas être entendus. Tout en causant, le chasseur regardait d'un côté pendant que son maÃtre regardait de l'autre. - Le baron est allé ce matin à la Préfecture de police, de quatre à cinq heures, dit le chasseur, et il s'est vanté ce soir de trouver la femme qu'il a vue au bois de Vincennes, on la lui a promise... - Nous serons observés! dit Carlos, mais par qui?... - On s'est déjà servi de Louchard, le Garde du Commerce. - Ce serait un enfantillage, répondit Carlos. Nous n'avons que la Brigade de sûreté, la Police judiciaire à craindre; et du moment où elle ne marche pas, nous pouvons marcher, nous!... - Il y a autre chose! - Quoi? - Les amis du pré... J'ai vu hier La Pouraille... il a refroidi un ménage et il a dix mille thunes de cinq balles... en or! - On l'arrêtera, dit Jacques Collin, c'est l'assassinat de la rue Boucher. - Quel est l'ordre? dit Paccard de l'air respectueux que devait avoir un maréchal en venant prendre le mot d'ordre de Louis XVIII. - Vous sortirez tous les soirs à dix heures, répondit Carlos, vous irez bon train au bois de Vincennes, dans les bois de Meudon et de Ville-d'Avray. Si quelqu'un vous observe ou vous suit, laisse-toi faire, sois liant, causant, corruptible. Tu parleras de la jalousie de Rubempré, qui est fou de madame, et qui surtout, ne veut pas qu'on sache dans le monde qu'il a une maÃtresse de ce genre-là ... - Suffit! Faut-il s'armer?... - Jamais! dit vivement Carlos. Une arme!... à quoi cela sert-il? à faire des malheurs. Ne te sers dans aucun cas de ton couteau de chasseur. Quand on peut casser les jambes à l'homme le plus fort par le coup que je t'ai montré!... quand on peut se battre avec trois argousins armés avec la certitude d'en mettre deux à terre avant qu'ils n'aient tiré leurs briquets, que craint-on? N'as-tu pas ta canne?... - C'est juste! dit le chasseur. Paccard, qualifié de Vieille-Garde, de Fameux-Lapin, de Bon-là , homme à jarret de fer, à bras d'acier, à favoris italiens, à chevelure artiste, à barbe de sapeur, à figure blême et impassible comme celle de Contenson, gardait sa fougue en dedans, et jouissait d'une tournure de tambour major qui déroutait le soupçon. Un échappé de Poissy ou de Melun n'a pas cette fatuité sérieuse et cette croyance en son mérite. Giafar de l'Aaroun al Raschild du Bagne, il lui témoignait l'amicale admiration que Peyrade avait pour Corentin. Ce colosse, excessivement fendu, sans beaucoup de poitrine et sans trop de chair sur les os, allait sur ses deux longues quilles d'un pas grave. Jamais la droite ne se mouvait sans que l'oeil droit examinât les circonstances extérieures avec cette rapidité placide particulière au voleur et à l'espion. L'oeil gauche imitait l'oeil droit. Un pas, un coup d'oeil! Sec, agile, prêt à tout et à toute heure, sans une ennemie intime appelée la liqueur des braves, Paccard eût été complet, disait Carlos, tant il possédait à fond les talents indispensables à l'homme en guerre avec la société; mais le maÃtre avait réussi à convaincre l'esclave de faire la part au feu en ne buvant que le soir. En rentrant, Paccard absorbait l'or liquide que lui versait à petits coups une fille de grès à grosse panse venue de Dantzick - On ouvrira l'oeil, dit Paccard en remettant son magnifique chapeau à plumes après avoir salué celui qu'il nommait Son confesseur. Voilà par quels événements des hommes aussi forts que l'étaient, chacun dans leur sphère, Jacques Collin, Peyrade et Corentin, arrivèrent à se trouver aux prises sur le même terrain, et à déployer leur génie dans une lutte où chacun combattit pour sa passion ou pour ses intérêts. Ce fut un de ces combats ignorés mais terribles, où il se dépense en talent, en haine, en irritations, en marches et contremarches, en ruses, autant de puissance qu'il en faut pour établir une fortune. Nucingen sur le point d'être heureux s'adonne à la toilette Hommes et moyens, tout fut secret du côté de Peyrade, que son ami Corentin seconda dans cette expédition, une niaiserie pour eux. Ainsi, l'histoire est muette à ce sujet, comme elle est muette sur les véritables causes de bien des révolutions. Mais voici le résultat. Cinq jours après l'entrevue de monsieur Nucingen avec Peyrade aux Champs-Elysées, un matin, un homme d'une cinquantaine d'années, doué de cette figure de blanc de céruse que la vie du monde donne aux diplomates, habillé de drap bleu, d'une tournure assez élégante, ayant presque l'air d'un ministre d'Etat, descendit d'un cabriolet splendide en en jetant les guides à son domestique. Il demanda si le baron de Nucingen était visible, au valet qui se tenait sur une banquette du péristyle, et qui lui en ouvrit respectueusement la magnifique porte en glaces. - Le nom de monsieur?... dit le domestique. - Dites à monsieur le baron que je viens de l'avenue Gabriel, répondit Corentin. S'il y a du monde, gardez-vous bien de prononcer ce nom-là tout haut, vous vous feriez mettre à la porte. Une minute après, le valet revint et conduisit Corentin dans le cabinet du baron, par les appartements intérieurs. Corentin échangea son regard impénétrable contre un regard de même nature avec le banquier, et ils se saluèrent convenablement. - Monsieur le baron, dit-il, je viens au nom de Peyrade... - Pien, fit le baron en allant pousser les verrous aux deux portes. - La maÃtresse de monsieur de Rubempré demeure rue Taitbout, dans l'ancien appartement de mademoiselle de Bellefeuille, l'ex-maÃtresse de monsieur de Granville, le Procureur-général. - Ah! si brès te moi, s'écria le baron, gomme c'ed trôle. - Je n'ai pas de peine à croire que vous soyez fou de cette magnifique personne, elle m'a fait plaisir à voir, répondit Corentin. Lucien est si jaloux de cette fille qu'il lui défend de se montrer; et il est bien aimé d'elle, car depuis quatre ans qu'elle a succédé à la Bellefeuille, et dans son mobilier et dans son état, jamais les voisins, ni le portier, ni les locataires de la maison n'ont pu l'apercevoir. L'infante ne se promène que la nuit. Quand elle part, les stores de la voiture sont baissés, et madame est voilée. Lucien n'a pas seulement des raisons de jalousie pour cacher cette femme il doit se marier à Clotilde de Grandlieu, et il est le favori intime actuel de madame de Sérisy. Naturellement il tient et à sa maÃtresse d'apparat et à sa fiancée. Ainsi, vous êtes le maÃtre de la position, car Lucien sacrifiera son plaisir à ses intérêts et à sa vanité. Vous êtes riche, il s'agit probablement de votre dernier bonheur, soyez généreux. Vous arriverez à vos fins par la femme de chambre. Donnez une dizaine de mille francs à la soubrette, elle vous cachera dans la chambre à coucher de sa maÃtresse; et pour vous, ça vaut bien ça! Aucune figure de rhétorique ne peut peindre le débit saccadé, net, absolu de Corentin; aussi le baron le remarquait-il en manifestant de l'étonnement, une expression qu'il avait depuis longtemps défendue à son visage impassible. - Je viens vous demander cinq mille francs pour mon ami, qui a laissé tomber cinq de vos billets de banque... un petit malheur! reprit Corentin avec le plus beau ton de commandement. Peyrade connaÃt trop bien son Paris pour faire des frais d'affiches, et il a compté sur vous. Mais ceci n'est pas le plus important, dit Corentin en se reprenant de manière à ôter à la demande d'argent toute gravité. Si vous ne voulez pas avoir du chagrin dans vos vieux jours, obtenez à Peyrade la place qu'il vous a demandée, et vous pouvez la lui faire obtenir facilement. Le Directeur Général de la police du Royaume a dû recevoir hier une note à ce sujet. Il ne s'agit que d'en faire parler au Préfet de police par Gondreville. Hé! bien, dites à Malin comte de Gondreville, qu'il s'agit d'obliger un de ceux qui l'ont su débarrasser de messieurs de Simeuse, et il marchera... - Voici, monsieur, dit le baron en prenant cinq billets de mille francs et les présentant à Corentin. - La femme de chambre a pour bon ami un grand chasseur nommé Paccard, qui demeure rue de Provence, chez un carrossier, et qui se loue comme chasseur à ceux qui se donnent des airs de prince. Vous arriverez à la femme de chambre de madame Van Bogseck par Paccard, un grand drôle de Piémontais qui aime assez le vermout. Evidemment cette confidence, élégamment jetée en Post-Scriptum, était le prix des cinq mille francs. Le baron cherchait à deviner à quelle race appartenait Corentin, en qui son intelligence lui disait assez qu'il voyait plutôt un directeur d'espionnage qu'un espion; mais Corentin resta pour lui ce qu'est, pour un archéologue, une inscription à laquelle il manque au moins les trois quarts des lettres. - Gommend se nomme la phâme te jambre? demanda-t-il. - Eugénie, répondit Corentin qui salua le baron et sortit. Le baron de Nucingen, transporté de joie, abandonna ses affaires, ses bureaux, et remonta chez lui dans l'heureux état où se trouve un jeune homme de vingt ans qui jouit en perspective d'un premier rendez-vous avec une première maÃtresse. Le baron prit tous les billets de mille francs de sa caisse particulière, une somme avec laquelle il aurait pu faire le bonheur d'un village, cinquante-cinq mille francs! et il les mit à même dans la poche de son habit. Mais la prodigalité des millionnaires ne peut se comparer qu'à leur avidité pour le gain. Dès qu'il s'agit d'un caprice, d'une passion, l'argent n'est plus rien pour les Crésus il leur est en effet plus difficile d'avoir des caprices que de l'or. Une jouissance est la plus grande rareté de cette vie rassasiée, pleine des émotions que donnent les grands coups de la Spéculation, et sur lesquelles ces coeurs secs se sont blasés. Exemple. Un des plus riches capitalistes de Paris, connu d'ailleurs pour ses bizarreries, rencontre un jour, sur les boulevards, une petite ouvrière excessivement jolie. Accompagnée de sa mère, cette grisette donnait le bras à un jeune homme d'un habillement assez équivoque, et d'un balancement de hanches très faraud. A la première vue, le millionnaire devient amoureux de cette Parisienne; il la suit chez elle, il y entre; il se fait raconter cette vie mélangée de bals chez Mabile, de jours sans pain, de spectacles et de travail; il s'y intéresse, et laisse cinq billets de mille francs sous une pièce de cent sous une générosité déshonorée. Le lendemain, un fameux tapissier, Braschon, vient prendre les ordres de la grisette, meuble un appartement qu'elle choisit, y dépense une vingtaine de mille francs. L'ouvrière se livre à des espérances fantastiques elle habille convenablement sa mère, elle se flatte de pouvoir placer son ex-amoureux dans les bureaux d'une Compagnie d'Assurance. Elle attend... un, deux jours; puis une... et deux semaines. Elle se croit obligée d'être fidèle, elle s'endette. Le capitaliste, appelé en Hollande, avait oublié l'ouvrière; il n'alla pas une seule fois dans le Paradis où il l'avait mise, et d'où elle retomba aussi bas qu'on peut tomber à Paris. Nucingen ne jouait pas, Nucingen ne protégeait pas les arts, Nucingen n'avait aucune fantaisie; il devait donc se jeter dans sa passion pour Esther avec un aveuglement sur lequel comptait Carlos Herrera. Après son déjeuner, le baron fit venir Georges, son valet de chambre, et lui dit d'aller rue Taitbout, prier mademoiselle Eugénie, la femme de chambre de madame Van Bogseck, de passer dans ses bureaux pour une affaire importante. - Du la guedderas, ajouta-t-il, et du la veras monder tans ma jambre, en lui tisand que sa vordine est vaidde. Georges eut mille peines à décider Europe-Eugénie à venir. Madame, lui dit-elle, ne lui permettait jamais de sortir; elle pouvait perdre sa place, etc., etc. Aussi Georges fit-il sonner haut ses mérites aux oreilles du baron, qui lui donna dix louis. - Si madame sort cette nuit sans elle, dit Georges à son maÃtre dont les yeux brillaient comme des escarboucles, elle viendra sur les dix heures. - Pon! ti fiendras m'habiler oe neiff eires... me goÃver; gar che feusse êdre auzi pien que bossiple... Che grois que je gombaraidrai teffant ma maidresse, u l'archante ne seraid bas l'archante... De midi à une heure, le baron teignit ses cheveux et ses favoris. A neuf heures, le baron, qui prit un bain avant le dÃner, fit une toilette de marié, se parfuma, s'adonisa. Madame de Nucingen, avertie de cette métamorphose, se donna le plaisir de voir son mari. - Mon Dieu! dit-elle, êtes-vous ridicule!... Mais mettez donc une cravate de satin noir, à la place de cette cravate blanche qui fait paraÃtre vos favoris encore plus durs; et d'ailleurs, c'est Empire, c'est vieux bonhomme, et vous vous donnez l'air d'un ancien Conseiller au Parlement. Otez donc vos boutons en diamant, qui valent chacun cent mille francs; cette singesse vous les demanderait, vous ne pourriez pas les refuser; et, pour les offrir à une fille, autant les mettre à mes oreilles. Le pauvre financier, frappé de la justesse des remarques de sa femme, lui obéissait en rechignant. - Ritiquile! ritiquile!... Che ne fous ai chamais tidde que visse édiez ritiquile quand vis vis meddiez te fodre miex bir fodre bedid mennesier de Rastignac. - Je l'espère bien que vous ne m'avez jamais trouvée ridicule. Suis-je femme à faire de pareilles fautes d'orthographe dans une toilette? Voyons, tournez-vous!... Boutonnez votre habit jusqu'en haut, comme fait le duc de Maufrigneuse, en laissant libres les deux dernières boutonnières d'en haut. Enfin, tâchez de vous rendre jeune. - Monsieur, dit Georges, voici mademoiselle Eugénie. - Attieu, montame... s'écria le banquier. Il reconduisit sa femme jusqu'au-delà des limites de leurs appartements respectifs, pour être certain qu'elle n'écouterait pas la conférence. Déceptions En revenant, il prit par la main Europe, et l'amena dans sa chambre, avec une sorte de respect ironique - Hé! pien, ma bedide, fus êdes pien héreize, gar vis êdes au serfice te la blis cholie phâme de Pinifers... Fodre foraine éd vaidde, si vis foulez, barler bir moi, êdre tans mes eindereds. - C'est ce que je ne ferais pas pour dix mille francs, s'écria Europe. Vous comprenez, monsieur le baron, que je suis avant tout une honnête fille... - Ui. Che gomde pien bayer fodre onêdedé. C'ed ce g'on abbèle, tans le gommerce, la guriosidé. - Ensuite, ce n'est pas tout, dit Europe. Si monsieur ne plaÃt pas à madame, et il y a de la chance! elle se fâche, je suis renvoyée, et ma place me vaut mille francs par an. - Le gabidal te mile vrancs ed te fint mile vrancs, et si che fus tonne, fus ne berterez rien. - Ma foi, si vous le prenez sur ce ton-là , mon gros père, dit Europe, ça change joliment la question. Où sont-ils?... - Foissi, répondit le baron en montrant un à un les billets de banque. Il regarda chaque éclair que chaque billet faisait jaillir des yeux d'Europe, et qui révélait la concupiscence à laquelle il s'attendait. - Vous payez la place, mais l'honnêteté, la conscience?... dit Europe en levant sa mine fûtée et lançant au baron un regard seria-buffa. - La gonzience ne faud bas la blace; mais, meddons saint mille vrancs de blis, dit-il en ajoutant cinq billets de mille francs. - Non, vingt mille francs pour la conscience, et cinq mille pour la place, si je la perds... - Gomme fus futrez... dit-il en ajoutant les cinq billets. Mais bir les cagner, il faut me gager tans la jampre te da maidresse bentant la nouid, quand elle sera séle... - Si vous voulez m'assurer de ne jamais dire qui vous a introduit, j'y consens. Mais je vous préviens d'une chose madame est forte comme un Turc, elle aime monsieur de Rubempré comme une folle, et vous lui remettriez un million en billets de banque, que vous ne lui feriez pas commettre une infidélité... C'est bête, mais elle est ainsi quand elle aime, elle est pire qu'une honnête femme, quoi? Quand elle va se promener dans les bois avec monsieur, il est rare que monsieur reste à la maison; elle y est allée ce soir, je puis donc vous cacher dans ma chambre. Si madame revient seule, je vous viendrai chercher; vous vous tiendrez dans le salon, je ne fermerai pas la porte de la chambre, et le reste... dame! le reste, ça vous regarde... Préparez-vous! - Che te tonnerai les fint-sainte mile vrancs tans le salon... tonnant, tonnant. - Ah! dit Europe, vous n'êtes pas plus défiant que ça?... Excusez du peu... - Di auras pien des ogassions te me garodder .. Nis verons gonnaissance... - Eh! bien, soyez rue Taitbout à minuit; mais prenez alors trente mille francs sur vous. L'honnêteté d'une femme de chambre se paie, comme les fiacres, beaucoup plus cher, passé minuit. - Bar britence, che de tonnerai ein pon sur la Panque... - Non, non, dit Europe, des billets, ou rien ne va .. A une heure du matin, le baron de Nucingen, caché dans la mansarde où couchait Europe, était en proie à toutes les anxiétés d'un homme en bonne fortune. Il vivait, son sang lui semblait bouillant à ses orteils, et sa tête allait éclater comme une machine à vapeur trop chauffée. - Che chouissais moralement pire blis de sant mille égus, dit-il à du Tillet en lui racontant cette aventure. Il écouta les moindres bruits de la rue, il entendit, à deux heures du matin, la voiture de sa maÃtresse dès le boulevard. Son coeur battit à soulever la soie du gilet, quand la grande porte tourna sur ses gonds il allait donc revoir la céleste, l'ardente figure d'Esther!... Il reçut dans le coeur le bruit du marchepied et le claquement de la portière. L'attente du moment suprême l'agitait plus que s'il se fût agi de perdre sa fortune. - Ha! S'écria-t-l c'esde fifre ça! C'esde trob fifre même, che ne serai gapable te rienne te dude! - Madame est seule, descendez, dit Europe en se montrant. Surtout, ne faites pas de bruit, gros éléphant! - Cros élevant! répéta-t-il en riant et marchant comme sur des barres de fer rouge. Europe allait en avant, un bougeoir à la main. - Diens, gonde-les, dit le baron en tendant à Europe les billets de banque quand il fut dans le salon. Europe prit les trente billets d'un air sérieux, et sortit en enfermant le banquier. Nucingen alla droit dans la chambre, où il trouva la belle Anglaise qui lui dit "Serait-ce toi, Lucien?..." - Non, pelle envant, s'écria Nucingen qui n'acheva pas. Il resta stupide en voyant une femme absolument le contraire d'Esther du blond là où il avait vu du noir, de la faiblesse là où il admirait de la force! une douce nuit de Bretagne là où scintillait le soleil de l'Arabie. - Ah çà ! d'où venez-vous?... qui êtes-vous?... que voulez-vous? dit l'Anglaise en sonnant sans que les sonnettes fissent aucun bruit. - Chai godonné les sonneddes, mais n'ayez poind beurre... chez fais m'en aller, dit-il. Foilà drende mile vrancs te cheddés tans l'eau. Fus êdes pien la maidresse te mennesier Licien te Ripembré? - Un peu, mon neveu, dit l'Anglaise qui parlait bien le français. Mais ki ed-dû, doi? fit-elle en imitant le parler de Nucingen. - Ein ôme pien addrabé!... répondit-il piteusement. - Esd-on addrabé bir afoir eine cholie phâme? Demanda-t-elle en plaisantant. - Bermeddez-moi te fis envoyer temain eine barure, bir fus rabbeler le paron ti Nichinguenne. - Gonnais bas!... fit-elle en riant comme une folle; mais la parure sera bien reçue, mon gros viol de domicile. - Fis le gonnaidrez? Attié, montame. Fis êdes un morzo te roi, mais je ne soui qu'ein bofre panquier té soizande ans bassés, et fi m'affez vaide combrentre gombien la phâme que ch'aime a te buissance, buisque fodre paudé sirhimaine n'a bas pi me la vaire ûplier... - Tiens, ce êdre chentile ze que fis me tides là , répondit l'Anglaise. - Ze n'esd pas si chentile que zelle qui me l'einsbire... - Vous parliez de drande mille francs... à qui les avez-vous donnés? - A fodre goguine te phâme te jampre.. L'Anglaise sonna, Europe n'était pas loin. - Oh! s'écria Europe, un homme dans la chambre de madame, et qui n'est pas monsieur!... Quelle horreur! - Vous a-t-il donné trente mille francs pour y être introduit? - Non, madame; car, à nous deux, nous ne les valons pas... Et Europe se mit à crier au voleur d'une si dure façon, que le banquier effrayé gagna la porte, d'où Europe le fit rouler par les escaliers... - Gros scélérat, lui cria-t-elle, vous me dénoncez à ma maÃtresse! Au voleur! .. au voleur! L'amoureux baron, au désespoir, put gagner sans avanie sa voiture qui stationnait sur le boulevard; mais il ne savait plus à quel espion se vouer. - Est-ce que, par hasard, madame voudrait m'ôter mes profits?... dit Europe en revenant comme une furie vers l'Anglaise. - Je ne sais pas les usages de France, dit l'Anglaise. - Mais c'est que je n'ai qu'un mot à dire à monsieur pour faire mettre madame à la porte demain, répondit insolemment Europe. - Cedde zagrée fâme te jampre, dit le baron à Georges lui demanda naturellement à son maÃtre s'il était content, m'a ghibbé drande mile vrancs..., mais c'esd te ma vôde, ma drès crande vôde!... - Ainsi la toilette de monsieur ne lui a pas servi. Diable! je ne conseille pas à monsieur de prendre pour rien ses pastilles... - Chorche, che meirs te tesesboir... Chai vroit... Chai de la classe au cuer... Plis d'Esther, mon hami. Georges était toujours l'ami de son maÃtre dans les grandes circonstances. L'abbé gagne la première manche Deux jours après cette scène, que la jeune Europe venait de dire beaucoup plus plaisamment qu'on ne peut la raconter car elle y ajouta sa mimique, Carlos déjeunait en tête-à -tête avec Lucien. - Il ne faut pas, mon petit, que la Police ni personne mette le nez dans nos affaires, lui dit-il à voix basse en allumant un cigare à celui de Lucien. C'est malsain. J'ai trouvé un moyen audacieux, mais infaillible, de faire tenir tranquille notre baron et ses agents. Tu vas aller chez madame de Sérisy, tu seras très gentil pour elle. Tu lui diras, dans la conversation, que, pour être agréable à Rastignac, qui depuis longtemps a trop de madame de Nucingen, tu consens à lui servir de manteau pour cacher une maÃtresse. Monsieur de Nucingen, devenu très amoureux de la femme que cache Rastignac ceci la fera rire s'est avisé d'employer la Police pour t'espionner, toi, bien innocent des roueries de ton compatriote, et dont les intérêts chez les Grandlieu pourraient être compromis. Tu prieras la comtesse de te donner l'appui de son mari, qui est ministre d'Etat, pour aller à la Préfecture de police. Une fois là , devant monsieur le Préfet, plains-toi, mais en homme politique et qui va bientôt entrer dans la vaste machine du gouvernement pour en être un des plus importants pistons. Tu comprendras la Police en homme d'Etat, tu l'admireras, y compris le Préfet. Les plus belles mécaniques font des taches d'huile ou crachent. Ne te fâche que tout juste. Tu n'en veux pas du tout à monsieur le Préfet; mais engage-le à surveiller son monde, et plains-le d'avoir à gronder ses gens. Plus tu seras doux, gentilhomme, plus le Préfet sera terrible contre ses agents. Nous serons alors tranquilles, et nous pourrons faire revenir Esther, qui doit bramer comme les daims dans sa forêt. Le préfet d'alors était un ancien magistrat. Les anciens magistrats font des préfets de police beaucoup trop jeunes. Imbus du Droit, à cheval sur la légalité, leur main n'est pas leste à l'Arbitraire que nécessite assez souvent une circonstance critique où l'action de la Préfecture doit ressembler à celle d'un pompier chargé d'éteindre un feu. En présence du Vice-Président du Conseil-d'Etat, le Préfet reconnut à la Police plus d'inconvénients qu'elle n'en a, déplora les abus, et se souvint alors de la visite que le baron de Nucingen lui avait faite et des renseignements qu'il avait demandés sur Peyrade. Le Préfet, tout en promettant de réprimer les excès auxquels se livraient les agents, remercia Lucien de s'être adressé directement à lui, lui promit le secret, et eut l'air de comprendre cette intrigue. De belles phrases sur la liberté individuelle, sur l'inviolabilité du domicile furent échangées entre le Ministre d'Etat et le Préfet, à qui monsieur de Sérisy fit observer que si les grands intérêts du royaume exigeaient parfois de secrètes illégalités, le crime commençait à l'application de ces moyens d'Etat aux intérêts privés. Le lendemain, au moment où Peyrade allait à son cher café David où il se régalait de voir des bourgeois comme un artiste s'amuse à voir pousser des fleurs, un gendarme habillé en bourgeois l'accosta dans la rue. - J'allais chez vous, lui dit-il à l'oreille, j'ai ordre de vous amener à la Préfecture. Peyrade prit un fiacre et monta, sans faire la moindre observation, en compagnie du gendarme. Le Préfet de police traita Peyrade comme s'il eût été le dernier argousin du Bagne, en se promenant dans une allée du petit jardin de la Préfecture de police qui, dans ce temps, s'étendait le long du quai des Orfèvres. - Ce n'est pas sans raison, monsieur, que, depuis 1809 vous avez été mis en dehors de l'administration... Ne savez-vous pas à quoi vous nous exposez et vous vous exposez vous-même?... La mercuriale fut terminée par un coup de foudre. Le Préfet annonça durement au pauvre Peyrade que non seulement son secours annuel était supprimé, mais encore qu'il serait, lui, l'objet d'une surveillance spéciale. Le vieillard reçut cette douche de l'air le plus calme du monde. Il n'y a rien d'immobile et d'impassible comme un homme foudroyé. Peyrade avait perdu tout son argent au jeu. Le père de Lydie comptait sur sa place, et il se voyait sans autre ressource que les aumônes de son ami Corentin. - J'ai été Préfet de police, je vous donne complètement raison, dit tranquillement le vieillard au fonctionnaire posé dans sa majesté judiciaire et qui fit alors un haut-le-corps assez significatif. Mais permettez-moi, sans vouloir en rien m'excuser, de vous faire observer que vous ne me connaissez point, reprit Peyrade en jetant une fine oeillade au Préfet. Vos paroles sont, ou trop dures pour l'ancien Commissaire général de police en Hollande, ou pas assez sévères pour un simple mouchard. Seulement, monsieur le Préfet, ajouta Peyrade après une pause en voyant que le Préfet gardait le silence, souvenez-vous de ce que je vais avoir l'honneur de vous dire. Sans que je me mêle en rien de votre police ni de ma justification, vous aurez l'occasion de voir que, dans cette affaire, il y a quelqu'un qu'on trompe en ce moment, c'est votre serviteur; plus tard, vous direz C'était moi. Et il salua le Préfet, qui resta pensif pour cacher son étonnement. Il revint chez lui, les bras et les jambes cassés, saisi d'une rage froide contre le baron de Nucingen. Cet épais financier pouvait seul avoir trahi un secret concentré dans les têtes de Contenson, de Peyrade et de Corentin. Le vieillard accusa le banquier de vouloir se dispenser du paiement, une fois le but atteint. Une seule entrevue lui avait suffi pour deviner les astuces du plus astucieux des banquiers. - Il liquide avec tout le monde , même avec nous, mais je me vengerai, se disait le bonhomme. Je n'ai jamais rien demandé à Corentin, je lui demanderai de m'aider à me venger de cette stupide caisse. Sacré baron! tu sauras le quel bois je me chauffe, en trouvant un matin ta fille déshonorée... Mais aime-t-il sa fille? Le soir de cette catastrophe qui renversait les espérances de ce vieillard, il avait pris dix ans de plus. En causant avec son ami Corentin, il entremêlait ses doléances de larmes arrachées par la perspective du triste avenir qu'il léguait à sa fille, son idole, sa perle, son offrande à Dieu. - Nous suivrons cette affaire, lui disait Corentin. Il faut savoir d'abord si le baron est ton délateur. Avons-nous été sages en nous appuyant de Gondreville?... Ce vieux Malin nous doit trop pour ne pas essayer de nous engloutir; aussi fais-je surveiller son gendre Keller, un niais en politique, et très capable de tremper dans quelque conspiration tendant à renverser la branche aÃnée au profit de la branche cadette... Demain, je saurai ce qui se passe chez Nucingen, s'il a vu sa maÃtresse, et d'où nous vient ce coup de caveçon... Ne te désole pas. D'abord, le Préfet ne restera pas longtemps en place... Le temps est gros de révolutions, et les révolutions, c'est notre eau trouble. Un sifflement particulier retentit dans la rue. - C'est Contenson, dit Peyrade qui mit une lumière sur la fenêtre, et il y a quelque chose qui m'est personnel. Un instant après, le fidèle Contenson comparaissait devant les deux gnômes de la Police par lui révérés à l'égal de deux génies. - Qu'y a-t-il? dit Corentin. - Du nouveau! Je sortais du 113, où j'ai tout perdu. Que vois-je sous les galeries?... Georges! ce garçon est renvoyé par le baron, qui le soupçonne d'être un mouchard. - Voilà l'effet d'un sourire qui m'est échappé, dit Peyrade. - Oh! tout ce que j'ai vu de désastres causés par des sourires!... dit Corentin. - Sans compter ce que causent les coups de cravache, dit Peyrade en faisant allusion à l'affaire Simeuse. Voir Une Ténébreuse Affaire. Mais, voyons, Contenson, qu'arrive-t-il? - Voici ce qui arrive, reprit Contenson. J'ai fait jaser Georges en lui faisant payer des petits verres d'une infinité de couleurs, il en est resté gris; quant à moi, je dois être comme un alambic! Notre baron est allé rue Taitbout, bourré de pastilles du sérail. Il y a trouvé la belle femme que vous savez. Mais une bonne farce cette Anglaise n'est pas son ingonnie!... Et il a dépensé trente mille francs pour séduire la femme de chambre. Une bêtise. Ça se croit grand parce que ça fait de petites choses avec de grands capitaux; retournez la phrase, et vous trouvez le problème que résout l'homme de génie. Le baron est revenu dans un état à faire pitié. Le lendemain Georges, pour faire son bon apôtre, dit à son maÃtre "Pourquoi monsieur se sert-il de gens de sac et de corde? Si monsieur voulait s'en rapporter à moi, je lui trouverais son inconnue, car la description que monsieur m'en a faite me suffit, je remuerai tout Paris. - Va, lui dit le baron, je te récompenserai bien!" Georges m'a raconté tout cela, entremêlé des détails les plus saugrenus. Mais... l'on est fait à recevoir la pluie! Le lendemain, le baron reçut une lettre anonyme où on lui disait quelque chose comme "Monsieur de Nucingen se meurt d'amour pour une inconnue, il a déjà dépensé beaucoup d'argent en pure perte; s'il veut se trouver ce soir à minuit, au bout du pont de Neuilly, et monter dans la voiture derrière laquelle sera le chasseur du bois de Vincennes, en se laissant bander les yeux, il verra celle qu'il aime... Comme sa fortune peut lui donner des craintes sur la pureté des intentions de ceux qui procèdent ainsi, monsieur le baron peut se faire accompagner de son fidèle Georges. Il n'y aura d'ailleurs personne dans la voiture." Le baron y va, sans rien dire à Georges, avec Georges. Tous deux se laissent bander les yeux et couvrir la tête d'un voile. Le baron reconnaÃt le chasseur. Deux heures après, la voiture, qui marchait comme une voiture à Louis XVIII que Dieu ait son âme! il se connaissait en police, ce roi-là ! arrête au milieu d'un bois. Le baron, à qui l'on ôte son bandeau, voit dans une voiture arrêtée son inconnue, qui... psit!... disparaÃt aussitôt. Et la voiture même train que Louis XVIII le ramène au pont de Neuilly, où il retrouve sa voiture. On avait mis dans la main de Georges un petit billet ainsi conçu "Combien de billets de mille francs monsieur le baron lâche-t-il pour être mis en rapport avec son inconnue?" Georges donne le petit billet à son maÃtre, et le baron, ne doutant pas que Georges ne s'entende ou avec moi ou avec vous, monsieur Peyrade, pour l'exploiter, a mis Georges à la porte. En v'là un imbécile de banquier! il ne fallait renvoyer Georges qu'après avoir gougé affec l'eingonnie. - Georges a vu la femme?... dit Corentin. - Oui, dit Contenson. - Eh! bien, s'écria Peyrade, comment est-elle? - Oh! répondit Contenson, il ne m'en a dit qu'un mot un vrai soleil de beauté!... - Nous sommes joués par des drôles plus forts que nous, s'écria Peyrade. Ces chiens-là vont vendre leur femme bien cher au baron. - Ya, mein Herr! répondit Contenson. Aussi, en apprenant que vous aviez reçu des giroflées à la Préfecture, ai-je fait jaser Georges. - Je voudrais bien savoir qui m'a roulé, dit Peyrade, nous mesurerions nos ergots! Faut faire les cloportes, dit Contenson. - Il a raison, dit Peyrade, glissons-nous dans les fentes pour écouter, attendre... - Nous allons étudier cette version-là , s'écria Corentin, pour le moment, je n'ai rien à faire. Tiens-toi sage, toi, Peyrade! Obéissons toujours à monsieur le Préfet... - Monsieur de Nucingen est bon à saigner, fit observer Contenson, il a trop de billets de mille francs dans les veines... - La dot de Lydie était pourtant là ! dit Peyrade à l'oreille de Corentin. - Contenson, viens-nous-en, laissons dormir notre père... ade... A de... main. - Monsieur, dit Contenson à Corentin sur le pas de la porte, quelle drôle d'opération de change aurait faite le bonhomme!.. Hein! marier sa fille avec le prix de!... Ah! ah! l'on ferait de ce sujet une jolie pièce, et morale, intitulée La Dot d'une jeune fille. - Ah! comme vous êtes organisés, vous autres!... quelles oreilles tu as!... dit Corentin à Contenson. Décidément la Nature Sociale arme toutes ses Espèces des qualités nécessaires aux services qu'elle en attend! La Société c'est une autre Nature! - C'est très philosophique ce que vous dites-là , s'écria Contenson, un professeur en ferait un système! - Sois au fait, reprit Corentin en souriant et s'en allant avec l'espion par les rues, de tout ce qui se passera chez monsieur de Nucingen, à propos de l'inconnue... en gros... ne finasse pas... - On regarde si les cheminées fument! dit Contenson. - Un homme comme le baron de Nucingen ne peut pas être heureux incognito, reprit Corentin. D'ailleurs nous, pour qui les hommes sont des cartes, nous ne devons jamais être joués par eux! - Parbleu! ce serait le condamné qui s'amuserait à couper le cou au bourreau, s'écria Contenson. - Tu as toujours le petit mot pour rire, répondit Corentin en laissant échapper un sourire qui dessina de faibles plis dans son masque de plâtre. Cette affaire était excessivement importante en elle-même, et à part ses résultats. Si le baron n'avait pas trahi Peyrade, qui donc avait eu intérêt à voir le Préfet de police? Il s'agissait pour Corentin de savoir s'il n'existait pas de faux frères parmi ses hommes. Il se disait en se couchant ce que ruminait aussi Peyrade "Qui donc est allé se plaindre au préfet?... A qui cette femme appartient-elle?" Ainsi, tout en s'ignorant les uns les autres, Jacques Collin, Peyrade et Corentin se rapprochaient sans le savoir; et la pauvre Esther, Nucingen, Lucien allaient nécessairement être enveloppés dans la lutte déjà commencée, et que l'amour-propre particulier aux gens de police devait rendre terrible. Faux abbé, faux billets, fausses dettes, faux amour Grâce à l'adresse d'Europe, la partie la plus menaçante des soixante mille francs de dettes qui pesaient sur Esther et sur Lucien fut acquittée. La confiance des créanciers ne fut pas même ébranlée. Lucien et son corrupteur purent respirer pendant un moment. Comme deux bêtes fauves poursuivies qui lappent un peu d'eau au bord de quelque marais, ils purent continuer à côtoyer les précipices, le long desquels l'homme fort conduisait l'homme faible ou au gibet ou à la fortune. - Aujourd'hui, dit Carlos à sa créature, nous jouons le tout pour le tout; mais heureusement les cartes sont biseautées et les pontes sont très jeunes! Pendant quelque temps Lucien fut assidu, par ordre de son terrible Mentor, auprès de madame de Sérisy. En effet, Lucien ne devait pas être soupçonné d'avoir une fille entretenue pour maÃtresse. Il trouva d'ailleurs dans le plaisir d'être aimé, dans l'entraÃnement d'une vie mondaine, une force d'emprunt pour s'étourdir. Il obéissait à mademoiselle Clotilde de Grandlieu en ne la voyant plus qu'au Bois ou aux Champs-Elysées. Le lendemain du jour où Esther fut enfermée dans la maison du Garde, l'être, pour elle problématique et terrible qui lui pesait sur le coeur, vint lui proposer de signer en blanc trois papiers timbrés, aggravés de ces mots tortionnaires Accepté pour soixante mille francs, sur le premier; - Accepté pour cent vingt mille francs, sur le second; - Accepté pour cent vingt mille francs, sur le troisième. En tout trois cent mille francs d'acceptations. En mettant bon pour, vous faites un simple billet, Le mot accepté constitue la lettre de change et vous soumet à la contrainte par corps. Ce mot fait encourir à celui qui le signe imprudemment cinq ans de prison, une peine que le Tribunal de police correctionnelle n'inflige presque jamais, et que la Cour d'assises applique à des scélérats. La loi sur la contrainte par corps est un reste des temps de barbarie qui joint à sa stupidité le rare mérite d'être inutile, en ce qu'elle n'atteint jamais les fripons. Voir Illusions perdues. - Il s'agit, dit l'Espagnol à Esther, de tirer Lucien d'embarras. Nous avons soixante mille francs de dettes, et avec ces trois cent mille francs nous nous en tirerons peut-être. Après avoir antidaté de six mois les lettres de change, Carlos les fit tirer sur Esther par un homme incompris de la police correctionnelle, et dont les aventures, malgré le bruit qu'elles ont fait, furent bientôt oubliées, perdues, couvertes par le tapage de la grande symphonie de juillet 1830. Ce jeune homme, un des plus audacieux chevaliers d'industrie, fils d'un huissier de Boulogne près Paris, se nomme Georges-Marie Destourny. Le père, obligé de vendre sa charge en des circonstances peu prospères, laissa, vers 1824, son fils sans aucune ressource après lui avoir donné cette brillante éducation, la folie des petits bourgeois pour leurs enfants. A vingt-trois ans, le jeune et brillant élève en droit avait déjà renié son père en écrivant ainsi son nom sur ses cartes GEORGES D'ESTOURNY. Cette carte donnait à son personnage un parfum d'aristocratie. Ce fashionable eut l'audace de prendre tilbury, groom, et de hanter les clubs. Un mot expliquera tout il faisait des affaires à la Bourse avec l'argent des femmes entretenues dont il était le confident. Enfin il succomba devant la Police correctionnelle, où il comparut accusé de se servir de cartes trop heureuses. Il avait des complices, des jeunes gens corrompus par lui, ses séides obligés, les compères de son élégance et de son crédit. Obligé de fuir, il négligea de payer ses différences à la Bourse. Tout Paris, le Paris des loups-cerviers et des clubs, des boulevards et des industriels, tremblait encore de cette double affaire. Au temps de sa splendeur, Georges d'Estourny, joli garçon, bon enfant surtout, généreux comme un chef de voleurs, avait protégé la Torpille pendant quelques mois. Le faux Espagnol basa sa spéculation sur l'accointance d'Esther avec ce célèbre escroc, accident particulier aux femmes de cette classe. Georges d'Estourny, dont l'ambition s'était enhardie avec le succès, avait pris sous sa protection un homme venu du fond d'un département pour faire des affaires à Paris, et que le parti libéral voulait indemniser de condamnations encourues avec courage dans la lutte de la Presse contre le Gouvernement de Charles X, dont la persécution s'était ralentie pendant le ministère Martignac. On avait alors gracié le sieur Cérizet, ce gérant responsable, surnommé le Courageux-Cérizet. Or, Cérizet, patronné pour la forme par les sommités de la Gauche, fonda une maison qui tenait à la fois à l'agence d'affaires, à la Banque et à la maison de commission. Ce fut une de ces positions qui ressemblent, dans le commerce, à ces domestiques annoncés dans les Petites-Affiches, comme pouvant et sachant tout faire. Cérizet fut très heureux de se lier avec Georges d'Estourny, qui le forma. Esther, en vertu de l'anecdote sur Ninon, pouvait passer pour être la fidèle dépositaire d'une portion de la fortune de Georges d'Estourny. Un endos en blanc signé Georges d'Estourny rendit Carlos Herrera maÃtre des valeurs qu'il avait créées. Ce faux n'avait aucun danger du moment où, soit mademoiselle Esther, soit quelqu'un pour elle, pouvait ou devait payer. Après avoir pris des renseignements sur la maison Cérizet, Carlos y reconnut l'un de ces personnages obscurs décidés à faire fortune mais... légalement. Cérizet, le vrai dépositaire de d'Estourny, restait nanti de sommes importantes alors engagées dans la Hausse, à la Bourse, et qui permettaient à Cérizet de se dire banquier. Tout cela se fait à Paris; on méprise un homme, on n'en méprise pas l'argent. Carlos se rendit chez Cérizet dans l'intention de le travailler à sa manière, car il se trouvait par hasard maÃtre de tous les secrets de ce digne associé de d'Estourny. Le Courageux-Cérizet demeurait dans un entresol, rue du Gros-Chenet, et Carlos, qui se fit mystérieusement annoncer comme venant de la part de Georges d'Estourny, surprit le soi-disant banquier pâle de cette annonce. Carlos vit, dans un modeste cabinet, un petit homme à cheveux rares et blonds, et reconnut en lui, d'après la description que lui en avait faite Lucien, le judas de David Séchard. - Pouvons-nous parler ici sans crainte d'être entendus? dit l'Espagnol métamorphosé subitement en Anglais à cheveux rouges, à lunettes bleues, aussi propre, aussi net qu'un puritain allant au Prêche. - Et pourquoi, monsieur? dit Cérizet. Qui êtes-vous? - Monsieur William Barker, créancier de monsieur d'Estourny; mais je vais démontrer la nécessité de fermer vos portes, puisque vous le désirez. Nous savons, monsieur, quelles ont été vos relations avec les Petit-Claud, les Cointet et les Séchard d'Angoulême.. A ces mots, Cérizet s'élança vers la porte et la ferma, revint à une autre porte qui donnait dans une chambre à coucher, la verrouilla; puis il dit à l'inconnu "Plus bas, monsieur!" Et il examina le faux Anglais en lui disant "Que voulez-vous de moi?..." - Mon Dieu! reprit William Barker, chacun pour soi, dans ce monde. Vous avez les fonds de ce drôle de d'Estourny... Rassurez-vous, je ne viens pas vous les demander; mais, pressé par moi, ce fripon qui mérite la corde, entre nous, m'a donné ces valeurs en me disant qu'il pouvait y avoir quelque chance de les réaliser; et, comme je ne veux pas poursuivre en mon nom, il m'a dit que vous ne me refuseriez pas le vôtre. Cérizet regarda la lettre de change, et dit "Mais il n'est plus à Francfort..." - Je le sais, répondit Barker, mais il pouvait encore y être à la date de ces traites.. - Mais je ne veux pas être responsable, dit Cérizet... - Je ne vous demande pas de sacrifice, reprit Barker; vous pouvez être chargé de les recevoir, acquittez-les, et je me charge d'opérer le recouvrement. - Je suis étonné de voir à d'Estourny autant de défiance de moi, reprit Cérizet. - Dans sa position, répondit Barker, on ne peut pas le blâmer d'avoir mis ses oeufs dans plusieurs paniers. - Est-ce que vous croiriez?... demanda le petit faiseur d'affaires en rendant au faux Anglais les lettres de change acquittées et en règle. -..Je crois que vous garderez bien ses fonds! dit Barker, j'en suis sûr! ils sont déjà jetés sur le tapis vert de la Bourse. - Ma fortune est intéressée à ... - A les perdre ostensiblement, dit Barker. - Monsieur!... s'écria Cérizet. - Tenez, mon cher monsieur Cérizet, dit froidement Barker en interrompant Cérizet, vous me rendriez un service en me facilitant cette rentrée. Ayez la complaisance de m'écrire une lettre où vous disiez que vous me remettez ces valeurs acquittées pour le compte de d'Estourny, et que l'huissier poursuivant devra considérer le porteur de la lettre comme le possesseur de ces trois traites. - Voulez-vous me dire vos noms? - Pas de nom! répondit le capitaliste anglais. Mettez Le porteur de cette lettre et des valeurs.. Vous allez être bien payé de cette complaisance... - Et comment?... dit Cérizet. - Par un seul mot. Vous resterez en France, n'est-ce pas?... - Oui, monsieur. - Eh! bien, jamais Georges d'Estourny n'y rentrera. - Et pourquoi? - Il y a plus de cinq personnes qui, à ma connaissance, l'assassineraient, et il le sait. - Je ne m'étonne plus qu'il me demande de quoi faire une pacotille pour les Indes! s'écria Cérizet. Et il m'a malheureusement obligé d'engager tout dans les Fonds publics. Nous sommes déjà débiteurs de différences à la maison du Tillet. Je vis au jour le jour. - Tirez votre épingle du jeu! - Ah! si j'avais su cela plus tôt! s'écria Cérizet. J'ai manqué ma fortune.. - Un dernier mot?... dit Barker Discrétion!... vous en êtes capable; mais, ce qui peut-être est moins sûr, Fidélité. Nous nous reverrons, et je vous ferai faire fortune. Après avoir jeté dans cette âme de boue un espoir qui devait en assurer la discrétion pendant longtemps, Carlos, toujours en Barker, se rendit chez un huissier sur lequel il pouvait compter, et le chargea d'obtenir des jugements définitifs contre Esther. - On paiera, dit-il à l'huissier, c'est une affaire d'honneur, nous voulons seulement être en règle. Barker fit représenter mademoiselle Esther au Tribunal de Commerce par un agréé pour que les jugements fussent contradictoires. L'huissier, prié d'agir poliment, mit sous enveloppe tous les actes de procédure, vint saisir lui-même le mobilier, rue Taitbout, où il fut reçu par Europe. La contrainte par corps une fois dénoncée, Esther fut ostensiblement sous le coup de trois cent et quelques mille francs de dettes indiscutables. Carlos ne fit pas en ceci de grands frais d'invention. Ce vaudeville des fausses dettes se joue à Paris très souvent. Il y existe des sous-Gobseck, des sous-Gigonnet qui, moyennant une prime, se prêtent à ce calembour, car ils plaisantent de ce tour infâme. Tout, en France, se fait en riant, même les crimes. On rançonne ainsi, soit des parents récalcitrants, soit des passions qui lésineraient, mais qui, devant une nécessité flagrante ou quelque prétendu déshonneur, s'exécutent. Maxime de Trailles avait usé très souvent de ce moyen, renouvelé des comédies du vieux répertoire. Seulement Carlos Herrera, qui voulait sauver et l'honneur de sa robe et celui de Lucien, avait eu recours à un faux sans aucun danger, mais assez souvent pratiqué pour qu'en ce moment la justice s'en émeuve. Il se tient, dit-on, une Bourse des effets faux aux environs du Palais-Royal, où, pour trois francs, on vous donne une signature. Avant d'entamer la question de ces cent mille écus destinés à faire sentinelle à la porte de la chambre à coucher, Carlos se promit de faire payer, au préalable, cent mille autres francs à monsieur de Nucingen. Voici comment. Par ses ordres, Asie se posa, vis-à -vis de l'amoureux baron, en vieille femme au courant -des affaires de la belle inconnue. Jusqu'à présent, les peintres de moeurs ont mis en scène beaucoup d'usuriers; mais on a oublié l'usurière, la madame La Ressource d'aujourd'hui, personnage excessivement curieux, appelée décemment marchande à la toilette, et que pouvait jouer la féroce Asie, qui possédait deux établissements, l'un au Temple, l'autre rue Neuve-Saint-Marc, gérés tous les deux par des femmes à elle. - Tu te remettras dans la pelure de madame de Saint-Estève, lui dit-il. Herrera voulut voir Asie habillée. La fausse entremetteuse vint en robe de damas à fleurs, provenant de rideaux décrochés à quelque boudoir saisi, ayant un de ces châles de cachemire passés, usés, invendables qui finissent leur vie au dos de ces femmes. Elle portait une collerette en dentelles magnifiques, mais éraillées, et un affreux chapeau; mais elle était chaussée en souliers de peau d'Irlande, sur le bord desquels sa chair faisait l'effet d'un bourrelet de soie noire à jour. - Et la boucle de ma ceinture! dit-elle en montrant une orfèvrerie suspecte que repoussait son ventre de cuisinière. Hein, quel genre! Et mon tour... comme il m'enlaidit gentiment! Oh! madame Nourrisson m'a crânement habillée. - Sois mielleuse d'abord, lui dit Carlos, sois craintive presque, défiante comme une chatte; et fais surtout rougir le baron d'avoir employé la Police sans que tu paraisses avoir à trembler devant les agents. Enfin donne à entendre à la pratique, en termes plus ou moins clairs, que tu défies toutes les polices du monde de savoir où se trouve la belle. Cache bien tes traces... Quand le baron t'aura donné le droit de lui frapper sur le ventre en l'appelant "Gros corrompu!" deviens insolente et fais-le aller comme un laquais. Menacé de ne plus revoir l'entremetteuse s'il se livrait au moindre espionnage, Nucingen voyait Asie en allant à la Bourse, à pied, mystérieusement, dans un misérable entresol de la rue Neuve-Saint-Marc. Ces boueux sentiers, combien de fois les millionnaires amoureux les ont-ils côtoyés, et avec quelles délices! les pavés de Paris le savent. Madame de Saint-Estève fit arriver, d'espérance en désespoir, en relayant l'un par l'autre, le baron à vouloir être mis au courant de tout ce qui concernait l'inconnue, à tout prix!... Pendant ce temps, l'huissier marchait, et marchait d'autant mieux que, ne trouvant aucune résistance chez Esther, il agissait dans les délais légaux, sans perdre vingt-quatre heures. Lucien, conduit par son conseiller, visita cinq ou six fois la recluse à Saint-Germain. Le féroce conducteur de ces machinations avait jugé ces entrevues nécessaires pour empêcher Esther de dépérir, car sa beauté passait à l'état de capital. Au moment de quitter la maison du Garde, il amena Lucien et la pauvre courtisane au bord d'un chemin désert, à un endroit d'où l'on voyait Paris, et où personne ne pouvait les entendre. Tous trois ils s'assirent au soleil levant, sous un tronçon de peuplier abattu devant ce paysage, un des plus magnifiques du monde, et qui embrasse le cours de la Seine, Montmartre, Paris, Saint-Denis. - Mes enfants, dit Carlos, votre rêve est fini. Toi, ma petite, tu ne reverras plus Lucien; ou si tu le vois, tu dois l'avoir connu, il y a cinq ans, pendant quelques jours seulement. - Voilà donc ma mort arrivée! dit-elle sans verser une larme. - Eh! voilà cinq ans que tu es malade, reprit Herrera. Suppose-toi poitrinaire, et meurs sans nous ennuyer de tes élégies. Mais tu vas voir que tu peux encore vivre, et très bien!... Laisse-nous, Lucien, va cueillir des sonnets, dit-il en lui montrant un champ à quelques pas d'eux. Lucien jeta sur Esther un regard mendiant, un de ces regards propres à ces hommes faibles et avides, pleins de tendresse dans le coeur et de lâcheté dans le caractère. Esther lui répondit par un signe de tête qui voulait dire "Je vais écouter le bourreau pour savoir comment je dois poser ma tête sous la hache, et j'aurai le courage de bien mourir." Ce fut si gracieux et, en même temps, si plein d'horreur, que le poète pleura; Esther courut à lui, le serra dans ses bras, but cette larme et lui dit "Sois tranquille!" un de ces mots qui se disent avec les gestes et les yeux, avec la voix du délire. Carlos se mit à expliquer nettement, sans ambiguïté, souvent avec d'horribles mots propres, la situation critique de Lucien, sa position à l'hôtel de Grandlieu, sa belle vie s'il triomphait, et enfin la nécessité pour Esther de se sacrifier à ce magnifique avenir. - Que faut-il faire? s'écria-t-elle fanatisée. - M'obéir aveuglément, dit Carlos. Et de quoi pourriez-vous vous plaindre? Il ne tiendra qu'à vous de vous faire un beau sort. Vous allez devenir ce que sont Tullia, Florine, Mariette et la Val-Noble, vos anciennes amies, la maÃtresse d'un homme riche que vous n'aimerez pas. Une fois nos affaires faites, notre amoureux est assez riche pour vous rendre heureuse... - Heureuse!... dit-elle en levant les yeux au ciel. - Vous avez eu quatre ans de paradis, reprit-il. Ne peut-on vivre avec de pareils souvenirs?... - Je vous obéirai, répondit-elle, en essuyant une larme dans le coin de ses yeux. Ne vous inquiétez pas du reste! Vous l'avez dit, mon amour est une maladie mortelle. - Ce n'est pas tout, reprit Carlos, il faut rester belle. A vingt-deux ans et demi, vous êtes à votre plus haut point de beauté, grâce à votre bonheur. Enfin, redevenez surtout la Torpille. Soyez espiègle, dépensière, rusée, sans pitié pour le millionnaire que je vous livre. Ecoutez!... cet homme est un voleur de grande Bourse, il a été sans pitié pour bien du monde, il s'est engraissé des fortunes de la veuve et de l'orphelin, vous serez leur Vengeance!... Asie viendra vous prendre en fiacre, et vous serez à Paris ce soir. Si vous laissiez soupçonner vos liaisons depuis quatre ans avec Lucien, autant vaudrait lui tirer un coup de pistolet dans la tête. On vous demandera ce que vous êtes devenue vous répondrez que vous avez été emmenée en voyage par un Anglais excessivement jaloux. Vous avez eu jadis assez d'esprit pour bien blaguer, retrouvez tout cet esprit-là ... Avez-vous jamais vu un radieux cerf-volant, ce géant les papillons de l'enfance, tout chamarré d'or, planant dans les cieux?... Les enfants oublient un moment la corde, un passant la coupe, le météore donne, en langage de collège, une tête, et il tombe avec une effrayante rapidité. Telle Esther en entendant Carlos. Deuxième partie. A combien l'amour revient aux vieillards Cent mille francs placés en Asie Depuis huit jours, Nucingen allait marchander la livraison de celle qu'il aimait, presque tous les jours, dans la boutique de la rue Neuve-Saint-Marc. Là , tantôt sous le nom de Saint-Estève, tantôt sous le nom de sa créature, madame Nourrisson, trônait Asie entre les plus belles parures arrivées à cette phase horrible où les robes ne sont plus des robes et ne sont pas encore des haillons. Le cadre était en harmonie avec la figure que cette femme se composait, car ces boutiques sont une des plus sinistres particularités de Paris. On y voit des défroques que la Mort y a jetées de sa main décharnée, et on entend alors le râle d'une phtisie sous un châle, comme on y devine l'agonie de la misère sous une robe lamée d'or. Les atroces débats entre le Luxe et la Faim sont écrits là sur de légères dentelles. On y retrouve la physionomie d'une reine sous un turban à plumes dont la pose actuelle rappelle et rétablit presque la figure absente. C'est le hideux dans le joli! Le fouet de Juvénal, agité par les mains officielles du Commissaire-priseur, éparpille les manchons pelés, les fourrures flétries des filles aux abois. C'est un fumier de fleurs où, çà et là , brillent des roses coupées d'hier, portées un jour, et sur lequel est toujours accroupie une vieille, la cousine germaine de l'Usure, l'Occasion chauve, édentée, et prête à vendre le contenu, tant elle a l'habitude d'acheter le contenant, la robe sans la femme ou la femme sans la robe! Asie était là , comme l'argousin dans le Bagne, comme un vautour au bec rougi sur des cadavres, au sein de son élément; plus affreuse que ces sauvages horreurs qui font frémir les passants étonnés quelquefois de rencontrer un de leurs plus jeunes et frais souvenirs pendus dans un sale vitrage derrière lequel grimace une vraie Saint-Estève retirée. D'irritations en irritations et de dix mille en dix mille francs, le banquier était arrivé à offrir soixante mille francs à madame de Saint-Estève, qui lui répondit par un refus grimacé à désespérer un macaque. Après une nuit agitée, après avoir reconnu combien Esther portait de désordre dans ses idées, après avoir réalisé des gains inattendus à la Bourse, il vint enfin un matin avec l'intention de lâcher les cent mille francs demandés par Asie, mais il voulait lui soutirer une foule de renseignements. - Tu te décides donc, mon gros farceur? lui dit Asie en lui tapant sur l'épaule. La familiarité la plus déshonorante est le premier impôt que ces sortes de femmes prélèvent sur les passions effrénées ou sur les misères qui se confient à elles; elles ne s'élèvent jamais à la hauteur du client, elles le font asseoir côte à côte auprès d'elles sur leur tas de boue. Asie, comme on le voit, obéissait admirablement à son maÃtre. - Il le vaud pien, dit Nucingen. - Et tu n'es pas volé, répondit Asie. On a vendu des femmes plus cher que tu ne paieras celle-là , relativement. Il y a femme et femme! De Marsay a donné de feu Coralie soixante mille francs. Celle que tu veux a coûté cent mille francs de première main; mais pour moi, vois-tu, vieux corrompu, c'est une affaire de convenance. - Mèz ù ed-elle? - Ah! tu la verras. Je suis comme toi donnant, donnant!... Ah! çà , mon cher, ta passion a fait des folies. Ces jeunes filles, ça n'est pas raisonnable. La princesse est en ce moment ce que nous appelons une belle de nuit... - Eine pelle... - Allons, vas-tu faire le jobard?.. Elle a Louchard à ses trousses, je lui ai prêté, moi, cinquante mille francs... - Finte-sinte! tis tonc, s'écria le banquier. - Parbleu, vingt-cinq pour cinquante, ça va sans dire, répondit Asie. Cette femme-là , faut lui rendre justice, c'est la probité même! Elle n'avait plus que sa personne, elle m'a dit "Ma petite madame Saint-Estève, je suis poursuivie, il n'y a que vous qui puissiez m'obliger, donnez-moi vingt mille francs, et je vous les hypothèque sur mon coeur..." - Oh! elle a un joli coeur!... Il n'y a que moi qui sache où elle est. Une indiscrétion me coûterait mes vingt mille francs.. Auparavant, elle demeurait rue Taitbout. Avant de s'en aller de là ... - son mobilier était saisi!... - rapport aux frais. - Ces gueux d'huissiers!... - Vous savez, vous qui êtes un fort de la Bourse! Eh! bien, pas bête, elle a loué pour deux mois son appartement à une Anglaise, une femme superbe qu'avait ce petit chose... Rubempré, pour amant, et il en était si jaloux qu'il la faisait promener la nuit... Mais, comme on va vendre le mobilier, l'Anglaise a déguerpi, d'autant plus qu'elle était trop chère pour un petit criquet comme Lucien... - Vus vaides la panque, dit Nucingen. - En nature, dit Asie. Je prête aux jolies femmes; et ça rend, car on escompte deux valeurs à la fois. Asie s'amusait à charger le rôle de ces femmes qui sont bien âpres, mais plus patelines, plus douces que la Malaise, et qui justifient leur commerce par des raisons pleines de beaux motifs. Asie se posa comme ayant perdu ses illusions, cinq amants, ses enfants, et se laissant voler par tout le monde malgré son expérience. Elle montra de temps en temps des reconnaissances du Mont-de-Piété, pour prouver combien son commerce comportait de mauvaises chances. Elle se donna pour gênée, endettée. Enfin, elle fut si naïvement hideuse que le baron finit par croire au personnage qu'elle représentait. - Eh! pien, si che lâge les sante mille, ù la ferrai-che? dit-il en faisant le geste d'un homme décidé à tous les sacrifices. - Mon gros père, tu viendras ce soir avec ta voiture, par exemple, en face le Gymnase. C'est le chemin, dit Asie. Tu t'arrêteras au coin de la rue Sainte-Barbe. Je serai là en vedette, nous irons trouver mon hypothèque à cheveux noirs... Oh! elle a de beaux cheveux, mon hypothèque! En ôtant son peigne, Esther se trouve à couvert comme sous un pavillon. Mais si tu te connais aux chiffres, tu m'as l'air assez jobard sur le reste; je te conseille de bien cacher la petite, car on te la fourre à Sainte-Pélagie, et vivement, le lendemain, si on la trouve... et... on la cherche. - Ne bourraid-on boind rageder les pilets? dit l'incorrigible Loup-cervier. - L'huissier les a... mais il n'y a pas mèche. L'enfant a évu une passion et a mangé un dépôt qu'on lui redemande. Ah! dam! c'est un peu farceur un coeur de vingt-deux ans. - Pon, pon, ch'arrancherai ça, dit Nucingen en prenant son air finaud. Il ède pien endentu que che serai son brodecdère. - Eh! grosse bête, c'est ton affaire de te faire aimer par elle, et tu as bien assez de moyens pour acheter un semblant d'amour qui vaille le vrai. Je te remets ta princesse entre les mains; elle est tenue de te suivre, je ne m'inquiète point du reste... Mais elle est habituée au luxe, aux plus grands égards. Ah! mon petit! c'est une femme comme il faut... Sans cela lui aurais-je donné quinze mille francs? - Eh! pien, c'est tidde. A ce soir! Le baron recommença la toilette nuptiale qu'il avait déjà faite; mais, cette fois, la certitude du succès lui fit doubler la dose des pilules. A neuf heures, il trouva l'horrible femme au rendez-vous, et la prit dans sa voiture. - U? dit le baron. - Où? fit Asie, rue de la Perle, au Marais, une adresse de circonstance, car ta perle est dans la boue, mais tu la laveras! Arrivés là , la fausse madame Saint-Estève dit à Nucingen avec un affreux sourire "Nous allons faire quelques pas à pied, je ne suis pas assez sotte pour avoir donné la véritable adresse." - Ti benses à tutte, répondit Nucingen. - C'est mon état, répliqua-t-elle. Asie conduisit Nucingen rue Barbette, où, dans une maison garnie tenue par un tapissier du quartier, il fut introduit au quatrième étage. En apercevant, dans une chambre mesquinement meublée, Esther mise en ouvrière et travaillant à un ouvrage de broderie, le millionnaire pâlit. Au bout d'un quart d'heure, pendant lequel Asie eut l'air de chuchoter avec Esther, à peine ce jeune vieillard pouvait-il parler. - Montemisselle, dit-il enfin à la pauvre fille, aurez-fûs la pondé té m'accebder gomme fodre brodecdère?... - Mais il le faut bien, monsieur, dit Esther dont les yeux laissèrent échapper deux grosses larmes. - Ne bleurez boind. Che feux fus rentre la blis héréize te duddes les phâmes... Laissez fus seilement aimer bar moi, fus ferrez. - Ma petite, monsieur est raisonnable, dit Asie, il sait bien qu'il a soixante-six ans passés, et il sera bien indulgent. Enfin, mon bel ange, c'est un père que je t'ai trouvé... - Faut lui dire ça, dit Asie à l'oreille du banquier mécontent. On ne prend pas des hirondelles en leur tirant des coups de pistolet. Venez par ici! dit Asie en amenant Nucingen dans la pièce voisine. Vous savez nos petites conventions, mon ange? Nucingen tira de la poche de son habit un portefeuille et compta les cent mille francs, que Carlos, caché dans un cabinet, attendait avec une vive impatience, et que la cuisinière lui porta. - Voilà cent mille francs que notre homme place en Asie, maintenant nous allons lui en faire placer en Europe, dit Carlos à sa confidente quand ils furent sur le palier. Il disparut après avoir donné ses instructions à la Malaise, qui rentra dans l'appartement où Esther pleurait à chaudes larmes. L'enfant, comme un criminel condamné à mort, s'était fait un roman d'espérance, et l'heure fatale avait sonné. - Mes chers enfants, dit Asie, où allez-vous aller?... car le baron de Nucingen... Esther regarda le banquier célèbre en laissant échapper un geste d'étonnement admirablement joué. - Ui, mon envand, che suis le paron te Nichinguenne... - Le baron de Nucingen ne doit pas, ne peut pas rester dans un chenil pareil. Ecoutez-moi! Votre ancienne femme de chambre Eugénie... - Icheni! te la rie Daidpoud... s'écria le baron. - Eh! bien, oui, la gardienne judiciaire des meubles, reprit Asie, et qui a loué l'appartement à la belle Anglaise... - Ah!je combrens! dit le baron. - L'ancienne femme de chambre de madame, reprit respectueusement Asie en désignant Esther, vous recevra très bien ce soir, et jamais le Garde du Commerce ne s'avisera de la venir chercher dans son ancien appartement, qu'elle a quitté depuis trois mois... - Barvait! barvait! s'écria le baron. T'ailiers, che gonnais les Cartes ti Gommerce, et che Zais tes baroles bir les vaire tisbaraidre... - Vous aurez dans Eugénie une fine mouche, dit Asie, c'est moi qui l'ai donnée à madame... - Che la gonnais, s'écria le millionnaire en riant. Ichénie m'a gibbé drende mille vrans... Esther fit un geste d'horreur sur la foi duquel un homme de coeur lui aurait confié sa fortune. - Oh! bar ma vôde, reprit le baron, che gourais abrès fûs... Et il raconta le quiproquo auquel avait donné lieu la location de l'appartement à une Anglaise. - Eh! bien, voyez-vous, madame? dit Asie, Eugénie ne vous a rien dit de cela, la rusée! Mais, madame est bien habituée à cette fille-là , dit-elle au baron, gardez-la tout de même. Asie prit Nucingen à part et lui dit - Avec cinq cents francs par mois à Eugénie, qui arrondit joliment sa pelote, vous saurez tout ce que fera madame, donnez-la-lui pour femme de chambre. Eugénie sera d'autant mieux à vous qu'elle vous a déjà carotté... Rien n'attache plus les femmes à un homme que de le carotter. Mais tenez Eugénie en bride elle fait tout pour de l'argent, cette fille-là , c'est une horreur!... - Ed doi?... - Moi, fit Asie, je me rembourse. Nucingen, cet homme si profond, avait un bandeau sur les yeux; il se laissa faire comme un enfant. La vue de cette candide et adorable Esther essuyant ses yeux et tirant avec la décence d'une jeune vierge les points de sa broderie, rendait à ce vieillard amoureux les sensations qu'il avait éprouvées au bois de Vincennes; il eût donné la clef de sa caisse! il se sentait jeune, il avait le coeur plein d'adoration, il attendait qu'Asie fût partie pour pouvoir se mettre aux genoux de cette madone de RaphaÃl. Cette éclosion subite de l'enfance au coeur d'un Loup-cervier, d'un vieillard, est un des phénomènes sociaux que la Physiologie peut le plus facilement expliquer. Comprimée sous le poids des affaires, étouffée par de continuels calculs, par les préoccupations perpétuelles de la chasse aux millions, l'adolescence et ses sublimes illusions reparaÃt, s'élance et fleurit, comme une cause, comme une graine oubliée dont les effets, dont les floraisons splendides obéissent au hasard, à un soleil qui jaillit, qui luit tardivement. Commis à douze ans dans la vieille maison d'Aldrigger de Strasbourg, le baron n'avait jamais mis le pied dans le monde des sentiments. Aussi restait-il devant son idole en entendant mille phrases qui se heurtaient dans sa cervelle, et n'en trouvant aucune sur ses lèvres, il obéit alors à un désir brutal où l'homme de soixante-six ans reparaissait. - Foulez-vous fenir rie Daidboud?... dit-il. -Où vous voudrez, monsieur, répondit Esther en se levant. - I vis fudrez! répéta-t-il avec ravissement. Fus êdes ein anche tescendû ti ciel, et que ch'aime comme si ch'édais ein bedide cheune ôme quoique ch'aie tes gefeux cris... - Ah! vous pouvez bien dire blancs! car ils sont d'un trop beau noir pour n'être que gris, dit Asie. - Fa-d'en, filaine fenteusse te chair himaine! Ti as don archente, ne baffe blis sir cedde fleir t'amûr! s'écria le banquier en se remboursant par cette sauvage apostrophe de toutes les insolences qu'il avait supportées. - Vieux polisson! tu me paieras cette phrase-là !... lui dit Asie en menaçant le banquier par un geste digne de la Halle qui lui fit hausser les épaules. - Entre la gueule du pot et celle d'un licheur il y a la place d'une vipère, et tu m'y trouveras!... dit-elle excitée par le dédain de Nucingen. Les millionnaires dont l'argent est gardé par la Banque de France, dont les hôtels sont gardés par une escouade de valets, dont la personne a, dans la rue, le rempart d'une rapide voiture à chevaux anglais, ne craignent aucun malheur aussi le baron lorgna-t-il froidement Asie, en homme qui venait de lui donner cent mille francs. Cette majesté produisit son effet. Asie exécuta sa retraite en grommelant dans l'escalier et, tenant un langage excessivement révolutionnaire, elle parlait d'échafaud! - Que lui avez-vous donc dit?... demanda la vierge à la broderie, car elle est bonne femme. - Elle fus ha fentie, elle fus ha follée... - Quand nous sommes dans la misère, répondit-elle d'un air à fendre le coeur d'un diplomate, qui donc a de l'argent et des égards pour nous?... - Bôfre bedide! dit Nucingen, ne resdez bas eine minude de blis, izi! Une première nuit Nucingen donna le bras à Esther, il l'emmena comme elle se trouvait, et la mit dans sa voiture avec plus de respect peut-être qu'il n'en aurait eu pour la belle duchesse de Maufrigneuse. - Fis haurez ein pel éguipache, le blis choli te Baris, disait Nucingen pendant le chemin. Doud ce que le lixe a te blis jarmant fis endourera. Eine reine ne sera bas blis rige que fus. Vis serez resbectée gomme eine viancée t'Allemeigne Che fous feux lipre... Ne bleurez boint. Egoudez... Che vis aime fériddaplement t'amur pur. Jagune te fos larmes me prise le cuer... - Aime-t-on d'amour une femme qu'on achète?... demanda d'une voix délicieuse la pauvre fille. - Choseffe ha pien édé fenti bar ses vrères à gausse de sa chantilesse. C'esd tans la Piple. Paillers, tans l'Oriende, on agêde ses phâmes léchidimes. Arrivée rue Taitbout, Esther ne put revoir sans des impressions douloureuses le théâtre de son bonheur. Elle resta sur un divan, immobile, étanchant ses larmes une à une, sans entendre un mot des folies que lui baragouinait le banquier, il se mit à ses genoux; elle l'y laissa sans lui rien dire, lui abandonnant ses mains quand il les prenait, mais ignorant, pour ainsi dire, de quel sexe était la créature qui lui réchauffait les pieds, que Nucingen trouva froids. Cette scène de larmes brûlantes semées sur la tête du baron, et de pieds à la glace réchauffés par lui, dura de minuit à deux heures du matin. - Ichenie, dit enfin le baron en appelant Europe, optenez tonc te fodre maÃdresse qu'elle se gouche... - Non, s'écria Esther en se dressant sur ses jambes comme un cheval effarouché, jamais ici!... - Tenez, monsieur, je connais madame, elle est douce et bonne comme un agneau, dit Europe au banquier; seulement, il ne faut pas la heurter, il faut toujours la prendre de biais... Elle a été si malheureuse ici! - Voyez?... le mobilier est bien usé! - Laissez-lui suivre ses idées. - Arrangez-lui, là , bien gentiment, quelque joli hôtel. Peut-être qu'en voyant tout nouveau autour d'elle, elle sera dépaysée, elle vous trouvera peut-être mieux que vous n'êtes, et sera d'une douceur angélique. - Oh! madame n'a pas sa pareille! et vous pouvez vous vanter d'avoir fait une excellente acquisition un bon coeur, des manières gentilles, un coup-de-pied fin, une peau comme une rose... Ah!... Et de l'esprit à faire rire les condamnés à mort... Madame est susceptible d'attache... - Et comme elle sait s'habiller!... Eh! bien, si c'est cher, un homme en a, comme on dit, pour son argent. - Ici, toutes ses robes sont saisies, sa toilette est donc arriérée de trois mois. - Mais madame est si bonne, voyez-vous, que moi je l'aime et c'est ma maÃtresse! - Mais, soyez juste, une femme comme elle se voir au milieu de meubles saisis!... Et pour qui? pour un garnement qui l'a rouée.. Pauvre petite femme! elle n'est plus elle-même. - Esder... Esder... disait le baron, gouchez-fis, mon anche? Eh! si c'edde moi qui fous vais beur, che resderai sir ce ganabé... S'écria le baron enflammé de l'amour le plus pur en voyant qu'Esther pleurait toujours. - Hé! bien, répondit Esther en prenant la main du baron et la lui baisant avec un sentiment de reconnaissance qui fit venir aux yeux de ce Loup-cervier quelque chose d'assez ressemblant à une larme, je vous en saurai gré Et elle se sauva dans sa chambre en s'y enfermant. - Il y a quêque chausse t'inexblicaple là -tetans... se disait Nucingen agité par ses pilules. Que tira-d-on chèze moi? Il se leva, regarda par la fenêtre "Ma foidire ed tuchurs là ... Foissi piendôd le chour!..." Il se promena par la chambre "Gomme montame te Nichinguenne se mogueraid te moi, si chamais êle saffais gommand chai bassé cedde nouid!..." Il alla coller son oreille à la porte de la chambre en se trouvant un peu trop niaisement couché. - Esder!... Aucune réponse. - Mon tié! elle bleure tuchurs!... se dit-il en revenant s'étendre sur le canapé. Dix minutes environ après le lever du soleil, le baron de Nucingen, qui s'était endormi de ce mauvais sommeil pris par force, et dans une position gênée, sur un divan, fut éveillé en sursaut par Europe au milieu d'un de ces rêves qu'on fait alors et dont les rapides complications sont un des phénomènes insolubles de la physiologie médicale. - Ah! mon Dieu! madame, criait-elle, madame! des soldats!... des gendarmes, la justice. On veut vous arrêter... Au moment où Esther ouvrit sa porte et se montra, mal enveloppée de sa robe de chambre, les pieds nus dans ses pantoufles, ses cheveux en désordre, belle à faire damner l'ange RaphaÃl, la porte du salon vomit un flot de boue humaine qui roula, sur dix pattes, vers cette céleste fille, posée comme un ange dans un tableau de religion flamand. Un homme s'avança. Contenson, l'affreux Contenson, mit sa main sur l'épaule moite d'Esther. - Vous êtes mademoiselle Esther Van...? dit-il. Europe, d'un revers appliqué sur la joue de Contenson, l'envoya d'autant mieux mesurer ce qu'il lui fallait de tapis pour se coucher, qu'elle lui donna dans les jambes ce coup sec si connu de ceux qui pratiquent l'art dit de la savate. - Arrière! cria-t-elle, on ne touche pas à ma maÃtresse! - Elle m'a cassé la jambe! criait Contenson en se relevant, on me la paiera... Sur la masse des cinq recors vêtus comme des recors, gardant leurs chapeaux affreux sur leurs têtes plus affreuses encore, et offrant des têtes de bois d'acajou veiné où les yeux louchaient, où quelques nez manquaient, où les bouches grimaçaient, se détacha Louchard, vêtu plus proprement que ses hommes, mais le chapeau sur la tête, la figure à la fois doucereuse et rieuse. - Mademoiselle, je vous arrête, dit-il à Esther. Quant à vous, ma fille, dit-il à Europe, toute rébellion serait punie et toute résistance est inutile. Le bruit des fusils, dont les crosses tombèrent sur les dalles de la salle à manger et de l'antichambre en annonçant que le Garde était doublé de la Garde, appuya ce discours. - Et pourquoi m'arrêter? dit innocemment Esther. - Et nos petites dettes?... répondit Louchard. - Ah! c'est vrai! s'écria Esther. Laissez-moi m'habiller. - Malheureusement, mademoiselle, il faut que je m'assure si vous n'avez aucun moyen d'évasion dans votre chambre, dit Louchard. Tout cela se fit si rapidement que le baron n'avait pas encore eu le temps d'intervenir. - Eh! pien, je sis à cede hire eine fenteuse de chair himaine, paron de Nichinguenne!... s'écria la terrible Asie en se glissant à travers les recors jusqu'au divan où elle feignit de découvrir le banquier. - Filaine trôlesse! s'écria Nucingen qui se dressa dans toute sa majesté financière. Et il se jeta entre Esther et Louchard, qui lui ôta son chapeau à un cri de Contenson. - Monsieur le baron de Nucingen!... Au geste que fit Louchard, les recors évacuèrent l'appartement en se découvrant tous avec respect. Contenson seul resta. - Monsieur le baron paie-t-il?.. demanda le Garde qui avait son chapeau à la main. - Je baye, répondit-il, mais engore vaud-il saffoir de guoi il s'achit. - Trois cent douze mille francs et des centimes, frais liquidés, mais l'arrestation n'est pas comprise. - Drois sante mille vrans! s'écria le baron. - C'esde ein reffeille drop cher bir ein ôme qui a bassé la nuid sir ein ganabé, ajouta-t-il à l'oreille d'Europe. - Cet homme est-il bien le baron de Nucingen? dit Europe à Louchard en commentant son doute par un geste que mademoiselle Dupont, la dernière soubrette du Théâtre-Français, eût envié. - Oui, mademoiselle, dit Louchard. - Oui, répondit Contenson. - Che rebont t'elle, dit le baron que le doute d'Europe piqua d'honneur, laissez-moi lui tire ein mod. Esther et son vieil amoureux entrèrent dans la chambre, à la serrure de laquelle Louchard trouva nécessaire d'appliquer son oreille. - Che fus aime blis que ma fie, Esder; mais birquoi tonner à fos gréanciers te l'archande qui seraid invinimente miex tans fodre birse? Halez an brison che me vais vort te rageder ces sante mille égus afec sante mile vrans, et fus aurez teux sante mile vrans pir fus... - Ce système, lui cria Louchard, est inutile. Le créancier n'est pas amoureux de mademoiselle, lui!... Vous comprenez? et il veut plus que tout, depuis qu'il sait que vous êtes épris d'elle. - Fitu pedad! s'écria Nucingen à Louchard en ouvrant la porte et l'introduisant dans la chambre, ti ne sais ce que du tis! Che te tonne, à doi, fint pir sant, zi tu vais l'avvaire... - Impossible, monsieur le baron. - Comment monsieur? vous auriez le coeur, dit Europe en intervenant, de laisser aller ma maÃtresse en prison!... Mais voulez-vous mes gages, mes économies? prenez-les, madame, j'ai quarante mille francs... - Ah!ma pauvre fille, s'écria Esther, je ne te connaissais pas! dit Esther en serrant Europe dans ses bras. Europe se mit à fondre en larmes. - Cheu baye, dit piteusement le baron en tirant un carnet où il prit un de ces petits carrés de papier imprimés que la Banque donne aux banquiers, et sur lesquels ils n'ont plus qu'à remplir les sommes en chiffres et en toutes lettres pour en faire des mandats payables au porteur. - Ce n'est pas la peine, monsieur le baron, dit Louchard, j'ai ordre de ne recevoir mon paiement qu'en espèces d'or ou d'argent. A cause de vous, je me contenterai de billets de banque. - Tarteifle! s'écria le baron, mondrez moi tonc les didres? Contenson présenta trois dossiers couverts en papier bleu, que le baron prit en regardant Contenson, auquel il dit à l'oreille "Ti hauraid vaid eine myeur churnée en m'aferdissant." - Eh! vous savais-je ici, monsieur le baron? répondit l'espion sans se soucier d'être ou non entendu de Louchard. Vous avez bien perdu en ne me continuant pas votre confiance. On vous carotte, ajouta ce profond philosophe en haussant les épaules. - C'esde frai, se dit le baron. Ah! ma bedide, s'écria-t-il en voyant les lettres de change et s'adressant à Esther, fus edes la ficdime t' goquin! eine aissegrob! - Hélas! oui, dit la pauvre Esther, mais il m'aimait bien!... - Si chaffais si... chaurais vaid eine obbosition andre fos mains. - Vous perdez la tête, monsieur le baron, dit Louchard, il y a un tiers porteur. - Ui, reprit-il, il y en a ein diers bordier... Cérissed! ein ôme t'obbozission! - Il a le malheur spirituel, dit en souriant Contenson, il fait un calembour. - Monsieur le baron veut-il écrire un mot à son caissier? dit Louchard en souriant, je vais y envoyer Contenson et renverrai mon monde. L'heure s'avance, et tout le monde saurait... - Fa, Gondenson!... cria Nucingen. Mon gaissier temeure au goin te la rie tes Madurins et te l'Argate. Foissi ein mod avin qu'il ale ghès ti Dilet ou ghès les Keller, tans le gas où nus n'aurions bas sante mil égus, gar nodre archand ed dude à la Panque... - Habilés-fous, mon anche, dit-il à Esther, fous êdes lipre. - Les fieilles phâmes, s'écria-t-il en regardant Asie, sonte blis tanchereusses que les cheûnes... - Je vais aller faire rire le créancier, lui dit Asie, et il me donnera de quoi m'amuser aujourd'hui. - Zan rangune monnessier le paron... ajouta la Saint-Estève en faisant une horrible révérence. Louchard reprit les titres des mains du baron, et resta seul avec lui au salon, où une demi-heure après, le caissier vint suivi de Contenson. Esther reparut alors dans une toilette ravissante, quoique improvisée. Quand les fonds eurent été comptés par Louchard, le baron voulut examiner les titres; mais Esther s'en saisit par un geste de chatte et les porta dans son secrétaire. - Que donnez-vous pour la canaille?... dit Contenson à Nucingen. - Fus n'affez pas à paugoup d'eccarts, dit le baron. - Et ma jambe!... s'écria Contenson. - Lûchart, vis tonnerez sante vrans à Gondanson sir le resde du pilet te mile... - C'esde eine pien pelle phâme! disait le caissier au baron de Nucingen en sortant de la tue Taithout, mais elle goûde pien cher à monnessière le paron. - Cartez-moi le segrête, dit le baron qui avait aussi demandé le secret à Contenson et à Louchard. Louchard s'en alla suivi de Contenson; mais, sur le boulevard, Asie qui le guettait arrêta le Garde du Commerce. - L'huissier et le créancier sont là dans un fiacre, ils ont soif! lui dit-elle, et il y a gras! Pendant que Louchard comptait les fonds, Contenson put examiner les clients. Il aperçut les yeux de Carlos, distingua la forme du front sous la perruque, et cette perruque lui sembla justement suspecte; il prit le numéro du fiacre, tout en paraissant totalement étranger à ce qui se passait; Asie et Europe l'intriguaient au dernier point. Il pensait que le baron était victime de gens excessivement habiles, avec d'autant plus de raison que Louchard, en réclamant ses soins, avait été d'une discrétion étrange. Le croc-en-jambe d'Europe n'avait pas, d'ailleurs, frappé Contenson seulement au tibia. - C'est un coup qui sent son Saint-Lazare! s'était-il dit en se relevant. Carlos renvoya l'huissier, le paya généreusement et dit au fiacre en le payant "Palais-Royal, au Perron!" - Ah! le mâtin! se dit Contenson qui entendit l'ordre, il y a quelque chose!... Carlos arriva au Palais-Royal d'un train à ne pas avoir à craindre d'être suivi. D'ailleurs il traversa les galeries à sa manière, prit un autre fiacre sur la place du Château-d'Eau, en lui disant "Passage de l'Opéra, du côté de la rue Pinon." Un quart d'heure après, il entrait rue Taitbout. En le voyant, Esther lui dit "Voilà les fatales pièces!" Carlos prit les titres, les examina; puis il alla les brûler au feu de la cuisine. - Le tour est fait! s'écria-t-il en montrant les trois cent dix mille francs roulés en un paquet qu'il tira de la poche de sa redingote. Ça et les cent mille francs pincés par Asie nous permettent d'agir. - Mon Dieu! mon Dieu! s'écria la pauvre Esther. - Mais, imbécile, dit le féroce calculateur, sois ostensiblement la maÃtresse de Nucingen, et tu pourras voir Lucien, il est l'ami de Nucingen, je ne te défends pas d'avoir une passion pour lui! Esther aperçut une faible clarté dans sa vie ténébreuse, elle respira. Quelques clartés - Europe, ma fille, dit Carlos en emmenant cette créature dans un coin du boudoir où personne ne pouvait surprendre un mot de cette conversation, Europe, je suis content de toi. Europe releva la tête, regarda cet homme avec une expression qui changea tellement son visage flétri que le témoin de cette scène, Asie, qui veillait à la porte, se demanda si l'intérêt par lequel Carlos tenait Europe pouvait surpasser en profondeur celui par lequel elle se sentait rivée à lui. - Ce n'est pas tout, ma fille. Quatre cent mille francs ne sont rien pour moi... Paccard te remettra une facture d'argenterie qui monte à trente mille francs, et sur laquelle il y a des acomptes reçus; mais notre orfèvre, Biddin, a fait des frais. Notre mobilier, saisi par lui, sera sans doute affiché demain. Va voir Biddin, il demeure rue de l'Arbre-Sec, il te donnera des reconnaissances du Mont-de-Piété pour dix mille francs. Tu comprends Esther s'est fait faire de l'argenterie, elle ne l'a pas payée, et l'a mise en plan, elle sera menacée d'une petite plainte en escroquerie. Donc, il faudra donner trente mille francs à l'orfèvre et dix mille francs au Mont-de-Piété pour avoir l'argenterie. Total quarante-trois mille francs avec les frais. Cette argenterie est pleine d'alliage, le baron la renouvellera, nous lui rechiperons là quelques billets de mille francs. Vous devez... quoi, pour deux ans à la couturière? - On peut lui devoir six mille francs, répondit Europe. - Eh! bien, si madame Auguste veut être payée et conserver la pratique, elle devra faire un mémoire de trente mille francs depuis quatre ans. Même accord avec la marchande de modes. Le bijoutier, Samuel Frisch, le juif de la rue Sainte-Avoie, te prêtera des reconnaissances, nous devons lui devoir vingt-cinq mille francs, et nous aurons eu six mille francs de nos bijoux au Mont-de-Piété. Nous rendrons les bijoux au bijoutier, il y aura moitié pierres fausses; aussi, le baron ne les regardera-t-il pas. Enfin, tu feras encore cracher cent cinquante raille francs à notre ponte d'ici à huit jours. - Madame devra m'aider un petit peu, répondit Europe, parlez-lui, car elle reste là comme une hébétée, et m'oblige à déployer plus d'esprit que trois auteurs pour une pièce. - Si Esther tombait dans le bégueulisme, tu m'en préviendrais, dit Carlos. Nucingen lui doit un équipage et des chevaux, elle voudra choisir et acheter tout elle-même. Ce sera le marchand de chevaux et le carrossier du loueur où est Paccard que vous choisirez. Nous aurons là d'admirables chevaux, très chers, qui boiteront un mois après, et nous les changerons. - On pourrait tirer six mille francs au moyen d'un mémoire de parfumeur, dit Europe. - Oh! fit-il en hochant la tête, allez doucement, de concessions en concessions. Nucingen n'a passé que le bras dans la machine, il nous faut la tête. J'ai besoin, outre tout cela, de cinq cent mille francs. - Vous pourrez les avoir, répondit Europe. Madame s'adoucirait pour ce gros imbécile vers six cent mille, et lui en demanderait quatre cents pour le bien aimer. - Ecoute ceci, ma fille, dit Carlos. Le jour où je toucherai tes derniers cent mille francs, il y aura pour toi vingt mille francs. - A quoi cela peut-il me servir? dit Europe en laissant aller ses bras en personne à qui l'existence semble impossible. - Tu pourras retourner à Valenciennes, acheter un bel établissement, et devenir honnête femme, si tu veux; tous les goûts sont dans la nature, Paccard y pense quelquefois; il n'a rien sur l'épaule, presque rien sur la conscience, vous pourrez vous convenir, répliqua Carlos. - Retourner à Valenciennes!... Y pensez-vous, monsieur? s'écria Europe effrayée. Née à Valenciennes et fille de tisserands très pauvres, Europe fut envoyée à sept ans dans une filature où l'industrie moderne avait abusé de ses forces physiques, de même que le Vice l'avait dépravée avant le temps. Corrompue à douze ans, mère à treize, elle se vit attachée à des êtres profondément dégradés. A propos d'un assassinat, elle avait comparu, comme témoin d'ailleurs, devant la Cour d'Assises. Vaincue à seize ans par un reste de probité, par la terreur que cause la justice, elle fit condamner l'accusé, par son témoignage, à vingt ans de travaux forcés. Ce criminel, un de ces repris de justice dont l'organisation implique de terribles vengeances, avait dit en pleine audience à cette enfant - Dans dix ans, comme à présent, Prudence Europe s'appelait Prudence Servien, je reviendrai pour te terrer, dussé-je être fauché. Le président de la Cour essaya bien de rassurer Prudence Servien en lui promettant l'appui, l'intérêt de la justice; mais la pauvre enfant fut frappée d'une si profonde terreur qu'elle tomba malade et resta près d'un an à l'hôpital. La justice est un être de raison représenté par une collection d'individus sans cesse renouvelés, dont les bonnes intentions et les souvenirs sont, comme eux, excessivement ambulatoires. Les Parquets, les Tribunaux ne peuvent rien prévenir en fait de crimes, ils sont inventés pour les accepter tout faits. Sous ce rapport, une police préventive serait un bienfait pour un pays; mais le mot police effraie aujourd'hui le législateur, qui ne sait plus distinguer entre ces mots Gouverner, - administrer, - faire les lois. Le législateur tend à tout absorber dans l'Etat, comme s'il pouvait agir. Le forçat devait toujours penser à sa victime, et se venger alors que la justice ne songerait plus à l'un ni à l'autre. Prudence, qui comprit instinctivement, en gros si vous voulez, son danger, quitta Valenciennes, et vint à dix-sept ans à Paris pour s'y cacher. Elle y fit quatre métiers, dont le meilleur fut celui de comparse à un petit théâtre. Elle fut rencontrée par Paccard, à qui elle raconta ses malheurs. Paccard, le bras droit, le Séide de Jacques Collin parla de Prudence à son maÃtre; et quand le maÃtre eut besoin d'une esclave, il dit à Prudence "Si tu veux me servir comme on doit servir le diable, je te débarrasserai de Durut." Durut était le forçat, l'épée de Damoclès suspendue au-dessus de la tête de Prudence Servien. Sans ces détails, beaucoup de critiques auraient trouvé l'attachement d'Europe un peu fantastique. Enfin personne n'aurait compris le coup de théâtre que Carlos allait produire. - Oui, ma fille, tu pourras retourner à Valenciennes... Tiens, lis. Et il tendit le journal de la veille en montrant du doigt l'article suivant TOULON. - Hier a eu lieu l'exécution de Jean-François Durut... Dès le matin, lagarnison, etc. Prudence lâcha le journal; ses jambes se dérobèrent sous le poids de son corps; elle retrouvait la vie, car elle n'avait pas, disait-elle, trouvé de goût au pain depuis la menace de Durut. - Tu le vois, j'ai tenu ma parole. il a fallu quatre ans pour faire tomber la tête de Durut en l'attirant dans un piège... Eh! bien, achève ici mon ouvrage, tu te trouveras à la tête d'un petit commerce dans ton pays, riche de vingt mille francs, et la femme de Paccard, à qui je permets la vertu comme retraite. Europe reprit le journal, et lut avec des yeux vivants tous les détails que les journaux donnent, sans se lasser, sur l'exécution des forçats depuis vingt ans le spectacle imposant, l'aumônier qui a toujours converti le patient, le vieux criminel qui exhorte ses ex-collègues, l'artillerie braquée, les forçats agenouillés; puis les réflexions banales qui ne changent rien au régime des bagnes, où grouillent dix-huit mille crimes. - Il faut réintégrer Asie au logis, dit Carlos. Asie s'avança, ne comprenant rien à la pantomime d'Europe. Pour la faire revenir cuisinière ici, vous commencerez par servir au baron un dÃner comme il n'en aura jamais mangé, reprit-il; puis vous lui direz qu'Asie a perdu son argent au jeu et s'est remise en maison. Nous n'aurons pas besoin de chasseur Paccard sera cocher, les cochers ne quittent pas leur siège où ils ne sont guère accessibles, l'espionnage l'atteindra moins là . Madame lui fera porter une perruque poudrée, un tricorne en gros feutre galonné; ça le changera, je le grimerai d'ailleurs. - Nous allons avoir des domestiques avec nous? dit Asie en louchant. - Nous aurons d'honnêtes gens, répondit Carlos. - Tous têtes faibles! répliqua la mulâtresse. - Si le baron loue un hôtel, Paccard a un ami capable d'être concierge, repris Carlos. Il ne nous faudra plus qu'un valet de pied et une fille de cuisine, vous pourrez bien surveiller deux étrangers... Au moment où Carlos allait sortir, Paccard se montra. - Restez, il y a du monde dans la rue, dit le chasseur. Ce mot si simple fut effrayant. Carlos monta dans la chambre d'Europe, et y resta jusqu'à ce que Paccard fût venu le chercher avec une voiture de louage qui entra dans la maison. Carlos baissa les stores et fut mené d'un train à déconcerter toute espèce de poursuite. Arrivé au faubourg Saint-Antoine, il se fit descendre à quelques pas d'une place de fiacre où il se rendit à pied, et rentra quai Malaquais, en échappant ainsi aux curieux. - Tiens, enfant, dit-il à Lucien en lui montrant quatre cents billets de mille francs, voici, j'espère, un acompte sur le prix de la terre de Rubempré. Nous allons en risquer cent mille. On vient de lancer les Omnibus, les Parisiens vont se prendre à cette nouveauté-là , dans trois mois nous triplerons nos fonds. Je connais l'affaire on donnera des dividendes superbes pris sur le capital, pour faire mousser les actions. Une idée renouvelée de Nucingen. En refaisant la terre de Rubempré, nous ne paierons pas tout sur-le-champ. Tu vas aller trouver des Lupeaulx, et tu le prieras de te recommander lui-même à un avoué nommé Desroches, un drôle fûté que tu iras voir à son Etude; tu lui diras d'aller à Rubempré, d'étudier le terrain, et tu lui promettras vingt mille francs d'honoraires s'il peut, en t'achetant pour huit cent mille francs de terre autour des ruines du château, te constituer trente mille livres de rente. - Comme tu vas!... Tu vas! tu vas!... - Je vais toujours. Ne plaisantons point. Tu t'en iras mettre cent mille écus en bons du Trésor, afin de ne pas perdre d'intérêts; tu peux les laisser à Desroches, il est aussi honnête homme que madré... Cela fait, cours à Angoulême, obtiens de ta soeur et de ton beau-frère qu'ils prennent sur eux un petit mensonge officieux. Tes parents peuvent dire t'avoir donné six cent mille francs pour faciliter ton mariage avec Clotilde de Grandlieu, ça n'est pas déshonorant. - Nous sommes sauvés! s'écria Lucien ébloui. - Toi, oui! reprit Carlos; mais encore ne le seras-tu qu'en sortant de Saint-Thomas-d'Aquin avec Clotilde pour femme... - Que crains-tu? dit Lucien en apparence plein d'intérêt pour son conseiller. - Il y a des curieux à ma piste... Il faut que j'aie l'air d'un vrai prêtre, et c'est bien ennuyeux! Le diable ne me protégera plus, me voyant un bréviaire sous le bras. En ce moment le baron de Nucingen, qui s'en alla donnant le bras à son caissier, atteignait à la porte de son hôtel. Profits et pertes - Chai pien beur, dit-il en rentrant, t'affoir vaid eine vichu gambagne... Pah! nus raddraberons ça... - Le malheir esd que mennesier le paron s'esd avviché, répondit le bon Allemand en ne s'occupant que du décorum. - Ui, ma maÃdresse an didre toid êdre tans eine bosission tigne te moi, répondit ce Louis XIV de comptoir. Sûr d'avoir tôt ou tard Esther, le baron redevint le grand financier qu'il était. Il reprit si bien la direction de ses affaires que son caissier, en le trouvant le lendemain, à six heures, dans son cabinet, vérifiant des valeurs, se frotta les mains. - Técitément, mennesier le paron a vaid eine égonomie la nuid ternière, dit-il avec un sourire d'Allemand, moitié fin, moitié niais. Si les gens riches à la manière du baron de Nucingen ont plus d'occasions que les autres de perdre de l'argent, ils ont aussi plus d'occasions d'en gagner, alors même qu'ils se livrent à leurs folies. Quoique la politique financière de la fameuse Maison Nucingen se trouve expliquée ailleurs, il n'est pas inutile de faire observer que de si considérables fortunes ne s'acquièrent point, ne se constituent point, ne s'agrandissent point, ne se conservent point, au milieu des révolutions commerciales, politiques et industrielles de notre époque, sans qu'il y ait d'immenses pertes de capitaux, ou, si vous voulez, des impositions frappées sur les fortunes particulières. On verse très peu de nouvelles valeurs dans le trésor commun du globe. Tout accaparement nouveau représente une nouvelle inégalité dans la répartition générale. Ce que l'Etat demande, il le rend; mais ce qu'une Maison Nucingen prend, elle le garde. Ce coup de Jarnac échappe aux lois, par la raison qui eût fait de Frédéric II un Jacques Collin, un Mandrin, si, au lieu d'opérer sur les provinces à coups de batailles, il eût travaillé dans la contrebande ou sur les valeurs mobilières. Forcer les Etats européens à emprunter à vingt ou dix pour cent, gagner ces dix ou vingt pour cent avec les capitaux du public, rançonner en grand les industries en s'emparant des matières première, tendre au fondateur d'une affaire une corde pour le soutenir hors de l'eau jusqu'à ce qu'on ait repêché son entreprise asphyxiée, enfin toutes ces batailles d'écus gagnées constituent la haute politique de l'argent. Certes, il s'y rencontre pour le banquier, comme pour le conquérant, des risques; mais il y a si peu de gens en position de livrer de tels combats que les moutons n'ont rien à y voir. Ces grandes choses se passent entre bergers. Aussi, comme les exécutés le terme consacré dans l'argot de la Bourse sont coupables d'avoir voulu trop gagner, prend-on généralement très peu de part aux malheurs causés par les combinaisons des Nucingens. Qu'un spéculateur se brûle la cervelle, qu'un agent de change prenne la fuite, qu'un notaire emporte les fortunes de cent ménages, ce qui est pis que de tuer un homme; qu'un banquier liquide; toutes ces catastrophes, oubliées à Paris en quelques mois, sont bientôt couvertes par l'agitation quasi marine de cette grande cité. Les fortunes colossales des Jacques Coeur, des Médici, des Ango de Dieppe, des Auffredi de La Rochelle, des Fugger, des Tiepolo, des Corner, furent jadis loyalement conquises par des privilèges dus à l'ignorance où l'on était des provenances de toutes les denrées précieuses; mais, aujourd'hui, les clartés géographiques ont si bien pénétré les masses, la concurrence a si bien limité les profits, que toute fortune rapidement faite est ou l'effet d'un hasard et d'une découverte, ou le résultat d'un vol légal. Perverti par de scandaleux exemples, le bas commerce a répondu, surtout depuis dix ans, à la perfidie des conceptions du haut commerce, par des attentats odieux sur les matières premières. Partout où la chimie est pratiquée, on ne boit plus de vin; aussi l'industrie vinicole succombe-t-elle. On vend du sel falsifié pour échapper au Fisc. Les tribunaux sont effrayés de cette improbité générale. Enfin le commerce français est en suspicion devant le monde entier, et l'Angleterre se démoralise également. Le mal vient, chez nous, de la loi politique. La Charte a proclamé le règne de l'argent, le succès devient alors la raison suprême d'une époque athée. Aussi la corruption des sphères élevées, malgré des résultats éblouissants d'or et leurs raisons spécieuses, est-elle infiniment plus hideuse que les corruptions ignobles et quasi personnelles des sphères inférieures, dont quelques détails servent de comique, terrible si vous voulez, à cette Scène. Le Gouvernement, que toute pensée neuve effraie, a banni du théâtre les éléments du comique actuel. La Bourgeoisie, moins libérale que Louis XIV, tremble de voir venir son Mariage de Figaro, défend de jouer le Tartuffe politique, et, certes, ne laisserait pas jouer Turcaret aujourd'hui, car Turcaret est devenu le souverain. Dès lors, la comédie se raconte et le Livre devient l'arme moins rapide, mais plus sûre, des poètes. Durant cette matinée, au milieu des allées et venues des audiences, des ordres donnés, des conférences de quelques minutes, qui font du cabinet de Nucingen une espèce de Salle-des-Pas-Perdus financière, un de ses Agents de change lui annonça la disparition d'un membre de la Compagnie, un des plus habiles, un des plus riches, Jacques Falleix, frère de Martin Falleix, et le successeur de jules Desmarets. Jacques Falleix était l'Agent de change en titre de la maison Nucingen. De concert avec du Tillet et les Keller, le baron avait aussi froidement conjuré la ruine de cet homme que s'il se fût agi de tuer un mouton pour la Pâque. - Il ne bouffaid bas dennir, répondit tranquillement le baron. Jacques Falleix avait rendu d'énormes services à l'agiotage. Dans une crise, quelques mois auparavant, il avait sauvé la place en manoeuvrant avec audace. Mais demander de la reconnaissance aux Loups-cerviers, n'est-ce pas vouloir attendrir, en hiver, les Loups de l'Ukraine? - Pauvre homme! répondit l'Argent de change, il se doutait si peu de ce dénouement-là qu'il avait meublé, rue Saint-Georges, une petite maison pour sa maÃtresse; il y a dépensé cent cinquante mille francs en peintures, en mobilier. Il aimait tant madame du Val-Noble!... Voilà une femme obligée de quitter tout cela... Tout y est dû. - Pon! pon! se dit Nugicien, foilà pien le gas de rébarer mes berdes de cede nuid... - Il n'a rienne bayé? demanda-t-il à l'Agent de change. - Eh! répondit l'agent, quel est le fournisseur malappris qui n'eut pas fait crédit à Jacques Falleix? Il paraÃt qu'il y a une cave exquise. Par parenthèse, la maison est à vendre, il comptait l'acheter. Le bail est à son nom. Quelle sottise! Argenterie, mobilier, vins, voiture, chevaux, tout va devenir une valeur de la masse, et qu'est-ce que les créanciers en auront? - Fennez temain, dit Nucingen, c'haurai édé foir dout cela, et zi l'on ne téclare boint te falite, qu'on arrancbe les avvaires à l'amiaple, cbe vous charcherai t'ovvrir eine brix résonnaple te ce mopilier, en brenant le pail... - Ca pourra se faire très bien, dit l'Agent de change. l'un des associés de Falleix avec les fournisseurs qui voudraient se créer un privilège , mais la Val-Noble a leurs factures au nom de Falleix. Le baron de Nucingen envoya sur-le-champ un de ses commis chez son notaire, Jacques Falleix lui avait parlé de cette maison, qui valait tout au plus soixante mille francs, et il voulut être immédiatement propriétaire, afin d'en exercer le privilège à raison des loyers. Le caissier honnête homme! vint savoir si son maÃtre perdait quelque chose à la faillite de Falleix. - Au gondraire, mon pon Volfgang, che fais raddraber sante mile vrans. - Hai! gommand? - Hé! ch'aurai la bedide maison gue ce bofre tiaple de Valeix brébarait à sa maÃdresse tebuis un an. Ch'aurai le doute en ovvrand cinquande mile vrans aux gréanciers, et maÃdre Gartot, mon nodaire, fa affoir mes ortres pir la méson, gar le brobriédaire ed chêné... Che le saffais, mais je n'affais blis la déde à moi. Tans beu ma tiffine Esder habidera ein bedid balai... Valeix m'y ha menné c'esde eine merfeille, et à teux bas d'ici... Ça gomme ein cant. La faillite de Falleix forçait le baron d'aller à la Bourse; mais il lui fut impossible de quitter la rue Saint-Lazare sans passer par la rue Taitbout; il souffrait déjà d'être resté quelques heures sans Esther, il aurait voulu la garder à ses côtés. Le gain qu'il comptait faire avec les dépouilles de son Agent de change lui rendait la perte des quatre cent mille francs déjà dépensés excessivement légère à porter. Enchanté d'annoncer à -on anche sa translation de la rue Taitbout à la rue Saint-Georges, où elle serait dans eine bedid balai, où des souvenirs ne s'opposeraient plus à leur bonheur, les pavés lui semblaient doux aux pieds, il marchait en jeune homme dans un rêve de jeune homme. Au détour de la rue des Trois-Frères, au milieu de son rêve et du pavé, le baron vit venir à lui Europe, la figure renversée. - U fas-ti? dit-il. - Hé! monsieur, j'allais chez vous... Vous aviez bien raison hier! Je conçois maintenant que la pauvre madame devait se laisser mettre en prison pour quelques jours. Mais les femmes se connaissent-elles en finance?... Quand les créanciers de madame ont su qu'elle était revenue chez elle, tous ont fondu sur nous comme sur une proie... Hier, à sept heures du soir, monsieur, on est venu apposer d'affreuses affiches pour vendre son mobilier samedi... Mais ceci n'est rien... Madame, qui est tout coeur, a voulu, dans le temps, obliger ce monstre d'homme, vous savez! - Quel monsdre? - Eh! bien, celui qu'elle aimait, ce d'Estourny, oh! il était charmant. Il jouait, voilà tout. - afec tes gardes pissaudées... - Eh! bien! Et vous?... dit Europe, que faites-vous à la Bourse? Mais laissez-moi dire. Un jour, pour empêcher Georges, soi-disant, de se brûler la cervelle, elle a mis au Mont-de-Piété toute son argenterie, ses bijoux qui n'étaient pas payés. En apprenant qu'elle avait donné quelque chose à un créancier, tous sont venus lui faire une scène... On la menace de la Correctionnelle... Votre ange sur ce banc-là !... n'est-ce pas à faire dresser une perruque de dessus la tête?... Elle fond en larmes, elle parle d'aller se jeter à la rivière... Oh! elle ira. - Si che fais fous foir, attieu la Pirse! s'écria Nucingen. Ed ile ed imbossiple que che n'y ale bas, gar ch'y cagnerai queque chausse bir elle... Fa la galmer che bayerai ses teddes, ch'irai la foir à quadre heires. Mais, Ichénie, tis-lui qu'elle m'aime ein heu... - Comment, un peu, mais beaucoup!... Tenez, monsieur, il n'y a que la générosité pour gagner le coeur des femmes... Certainement, vous auriez économisé peut-être une centaine de mille francs en la laissant aller en prison. Eh! bien, vous n'auriez jamais eu son coeur... Comme elle me le disait "Eugénie, il a été bien grand, bien large... C'est une belle âme!" - Elle a tidde ça, Ichénie? s'écria le baron. - Oui, monsieur, à moi-même. - Diens, foissi tix luis... - Merci... Mais elle pleure en ce moment, elle pleure depuis hier autant que sainte Madeleine a pleuré pendant un mois... Celle que vous aimez est au désespoir, et pour des dettes qui ne sont pas les siennes, encore! Oh! les hommes! ils grugent autant les femmes que les femmes grugent les vieux... allez! - Elles sont tuttes gomme ça!... S'encacher!... Eh! l'on ne s'encache chamais... Qu'èle ne zigne blus rien. Che baye, mais si elle tonne angore eine zignadire... Che... - Que feriez-vous? dit Europe en se posant. - Mon Tié! che né augun bouffoir sur èle... che fais me mêdre à la déde de ses bedides affres... Fa, fa la gonzoler, et lû tire que tans ein mois elle habidera ein bedid balai. - Vous avez fait, monsieur le baron, des placements à gros intérêts dans le coeur d'une femme! Tenez... Je vous trouve rajeuni, moi qui ne suis que la femme de chambre, et j'ai souvent vu ce phénomène... c'est le bonheur... le bonheur a un certain reflet... Si vous avez quelques débours, ne les regrettez pas... vous verrez ce que ça rapporte. D'abord, je l'ai dit à madame elle serait la dernière des dernières, une traÃnée, si elle ne vous aimait pas, car vous la retirez d'un enfer... Une fois qu'elle n'aura plus de soucis, vous la connaÃtrez. Entre nous, je puis vous l'avouer, la nuit où elle pleurait tant... Que voulez-vous?... on tient à l'estime d'un homme qui va nous entretenir... elle n'osait pas vous dire tout cela... elle voulait se sauver. - Se soffer! s'écria le baron effrayé de cette idée. Mais la Pirse, la Pirse. Fa, fa, che n'andre boint... Mais que che la foye à la venêdre... sa fue me donnera tu cuer... Esther sourit à monsieur de Nucingen quand il passa devant la maison, et il s'en alla pesamment en se disant "Cède ein anche!" Voici comment s'y était pris Europe pour obtenir ce résultat impossible. Explications nécessaires Vers deux heures et demie, Esther avait fini de s'habiller comme quand elle attendait Lucien, elle était délicieuse; en la voyant ainsi, Prudence lui dit, en regardant à la fenêtre "Voilà monsieur!" La pauvre fille se précipita, croyant voir Lucien, et vit Nucingen. - Oh! quel mal tu me fais! dit-elle. - Il n'y avait que ce moyen-là de vous donner l'air de faire attention à un pauvre vieillard qui va payer vos dettes, répondit Europe, car enfin elles vont être toutes payées. - Quelles dettes? s'écria cette créature qui ne pensait qu'à retenir son amour à qui des mains terribles donnaient la volée. - Celles que monsieur Carlos a faites à madame. - Comment! voici près de quatre cent cinquante mille francs! s'écria Esther. - Vous en avez encore pour cent cinquante mille francs; mais il a très bien pris tout cela le baron... il va vous tirer d'ici, vous mettre tans ein bedid balai... Ma foi! vous n'êtes pas malheureuse!... A votre place, puisque vous tenez cet homme-là par le bon bout, quand vous aurez satisfait Carlos, je me ferais donner une maison et des rentes. Madame est certes la plus belle femme que j'aie vue, et la plus engageante, mais la laideur vient si vite! j'ai été fraÃche et belle et me voilà . J'ai vingt-trois ans, presque l'âge de madame, et je parais dix ans de plus... Une maladie suffit... Eh! bien quand on a une maison à Paris et des rentes, on ne craint pas de finir dans la rue... Esther n'écoutait plus Europe-Eugénie-Prudence Servien. La volonté d'un homme doué du génie de la corruption avait donc replongé dans la boue Esther avec la même force dont il avait usé pour l'en retirer. Ceux qui connaissent l'amour dans son infini savent qu'on n'en éprouve pas les plaisirs sans en accepter les vertus. Depuis la scène dans son taudis rue de Langlade, Esther avait complètement oublié son ancienne vie. Elle avait jusqu'alors vécu très vertueusement, cloÃtrée dans sa passion. Aussi, pour ne pas rencontrer d'obstacle, le savant corrupteur avait-il le talent de tout préparer de manière que la pauvre fille, poussée par son dévouement, n'eût plus qu'à donner son consentement à des friponneries consommées ou sur le point de se consommer. En révélant la supériorité de ce corrupteur, cette finesse indique le procédé par lequel il avait soumis Lucien. Créer des nécessités terribles, creuser la mine, la remplir de poudre, et, au moment critique, dire au complice "Fais un signe de tête, tout saute!" Autrefois Esther, imbue de la morale particulière aux courtisanes, trouvait toutes ces gentillesses si naturelles qu'elle n'estimait une de ses rivales que par ce qu'elle savait faire dépenser à un homme. Les fortunes détruites sont les chevrons de ces créatures. Carlos, en comptant sur les souvenirs d'Esther, ne s'était pas trompé. Ces ruses de guerre, ces stratagèmes mille fois employés, non seulement par ces femmes, mais encore par les dissipateurs, ne troublaient pas l'esprit d'Esther. La pauvre fille ne sentait que sa dégradation. Elle aimait Lucien, elle devenait la maÃtresse en titre du baron de Nucingen tout était là pour elle. Que le faux Espagnol prit l'argent des arrhes, que Lucien élevât l'édifice de sa fortune avec les pierres du tombeau d'Esther, qu'une seule nuit de plaisir coûtât plus ou moins de billets de mille francs au vieux banquier, qu'Europe en extirpât quelques centaines de mille francs par des moyens plus ou moins ingénieux, rien de tout cela n'occupait cette fille amoureuse; mais voici le cancer qui lui rongeait le coeur. Elle s'était vue pendant cinq ans blanche comme un ange! Elle aimait, elle était heureuse, elle n'avait pas commis la moindre infidélité. Ce bel amour pur allait être sali. Son esprit n'opposait pas ce contraste de sa belle vie inconnue à son immonde vie future. Ceci n'était en elle ni calcul ni poésie, elle éprouvait un sentiment indéfinissable et d'une puissance infinie de blanche, elle devenait noire; de pure impure; de noble, ignoble. Hermine par sa propre volonté la souillure morale ne lui semblait pas supportable. Aussi lorsque le baron l'avait menacée de son amour, l'idée de se jeter par la fenêtre lui était-elle venue à l'esprit. Lucien enfin était aimé absolument, et comme il est extrêmement rare que les femmes aiment un homme. Les femmes qui disent aimer, qui souvent croient aimer le plus, dansent, valsent, coquètent avec d'autres hommes, se parent pour le monde, y vont chercher leur moisson de regards convoiteurs; mais Esther avait accompli, sans qu'il y eût sacrifice, les miracles du véritable amour. Elle avait aimé Lucien pendant six ans comme aiment les actrices et les courtisanes qui, roulées dans les fanges et les impuretés, ont soif des noblesses, des dévouements du véritable amour, et qui en pratiquent alors l'exclusivité ne faut-il pas faire un mot pour rendre une idée si peu mise en pratique?. Les nations disparues, la Grèce, Rome et l'Orient ont toujours séquestré la femme, la femme qui aime devrait se séquestrer d'elle-même. On peut donc concevoir qu'en sortant du palais fantastique où cette fête, ce poème s'était accompli pour entrer dans le bedid balai d'un froid vieillard, Esther fut saisie d'une sorte de maladie morale. Poussée par une main de fer, elle avait eu de l'infamie jusqu'à mi-corps avant d'avoir pu réfléchir; mais depuis deux jours elle réfléchissait et se sentait un froid mortel au coeur. A ces mots "finir dans la rue" elle se leva brusquement et dit "Finir dans la rue?... non, plutôt finir dans la Seine..." - Dans la Seine?... Et monsieur Lucien?... dit Europe. Ce seul mot fit rasseoir Esther sur son fauteuil, où elle resta les yeux attachés à une rosace du tapis, le foyer du crâne absorbant les pleurs. A quatre heures, Nucingen trouva son ange plongé dans cet océan de réflexions, de résolutions, sur lequel flottent les esprits femelles, et d'où ils sortent par des mots incompréhensibles pour ceux qui n'y ont pas navigué de conserve. - Terittès fôdre vrond... ma pelle, lui dit le baron en s'asseyant auprès d'elle. Fus n'aurez blis te teddes... che m'entendrai affec Ichénie, et tans ein mois, fus guidderez cède abbardement bir endrer tans ein bedid balai... Oh! la cholie mainne. Tonnez que che la pèse. Esther laissa prendre sa main comme un chien donne la patte. - Ah! fus tonnez la mainne, mais bas le cuer... et cède le cuer que ch'aime... Ce fut dit avec un accent si vrai, que la pauvre Esther tourna ses yeux sur ce vieillard avec une expression de pitié qui le rendit quasi fou. Les amoureux, de même que les martyrs, se sentent frères de supplices! Rien au monde ne se comprend mieux que deux douleurs semblables. - Pauvre homme! dit-elle, il aime. En entendant ce mot, sur lequel il se méprit, le baron pâlit, son sang pétilla dans ses veines, il respirait l'air du ciel. A son âge, les millionnaires paient une semblable sensation d'autant d'or qu'une femme leur en demande. - Che fus âme audant que ch'aime ma file... dit-il, et che sens lâ; reprit-il en mettant la main sur son coeur, que che ne beux bas fus foir audrement que hireise. - Si vous vouliez n'être que mon père, je vous aimerais bien, je ne vous quitterais jamais, et vous vous apercevriez que je ne suis pas une femme mauvaise, ni vénale, ni intéressée, comme j'en ai l'air en ce moment... - Fus afez vaid tes bedides vollies, reprit le baron, gomme duttes les cholies phâmes, foilà tut. Ne barlons blis te cela. Nodre meddier, à nus, ed te cagner te Parchant pir fus... Soyez hireise che feux pien êdre fodre bère bendant queques churs, gar ehe gombrends qu'il vaudfus aggoutimer à ma bofre gargasse. - Vrai!... s'écria-t-elle en se levant et sautant sur les genoux de Nucirigen, lui passant la main autour du cou et se tenant à lui. - Frai, répondit-il en essayant de faire sourire sa figure. Elle l'embrassa sur le front, elle crut à une transaction impossible rester pure, et voir Lucien... Elle câlina si bien le banquier que la Torpille reparut. Elle ensorcela le vieillard, qui promit de rester père pendant quarante jours. Ces quarante jours étaient nécessaires à l'acquisition et à l'arrangement de la maison rue Saint-Georges. Une fois dans la rue, et en revenant chez lui, le baron se disait "Che sui ein chopard!" En effet, s'il devenait enfant en présence d'Esther, loin d'elle il reprenait en sortant sa peau de Loup-cervier, absolument comme le Joueur redevient amoureux d'Angélique quand il n'a pas un liard. - Eine temi-million, et n'affoir bas eingore si ceu qu'ède sa chambe, c'ède être bar drob pède; mès bersonne hireisement n'an saura rien, disait-il vingt jours après. Et il prenait de belles résolutions d'en finir avec une femme qu'il avait achetée si cher; puis, quand il se trouvait en présence d'Esther, il passait à réparer la brutalité de son début tout le temps qu'il avait à lui donner. - Che ne beux bas, lui disait-il au bout du mois êdre le Bère Edernel. Deux amours extrêmes aux prises Vers la fin du mois de décembre 1829, à la veille d'installer Esther dans le petit hôtel de la rue Saint-Georges, le baron pria du Tillet d'y amener Florine afin de voir si tout était en harmonie avec la fortune de Nucingen, si ces mots un bedid balai avaient été réalisés par les artistes chargés de rendre cette volière digne de l'oiseau, Toutes les inventions trouvées par le luxe avant la révolution de 1830 faisaient de cette maison le type du bon goût. Grindot l'architecte y avait vu le chef-d'oeuvre de son talent de décorateur. L'escalier refait en marbre, les stucs, les étoffes, les dorures sobrement appliquées, les moindres détails comme les grands effets surpassaient tout ce que le siècle de Louis XV a laissé dans ce genre à Paris. - Voilà mon rêve ça et la vertu! dit Florine en souriant. Et pour qui fais-tu ces dépenses? demanda-t-elle à Nucingen. Est-ce une vierge qui s'est laissée tomber du ciel? - C'ed eine phâme qui y remonde, répondit le baron. - Une manière de te poser en Jupiter, répliqua l'actrice. Et quand la verra-t-on? - Oh! le jour où l'on pendra la crémaillère, s'écria du Tillet. - Bas affant... dit le baron. - Il faudra joliment se brosser, se ficeler, se damasquiner reprit Florine. Oh! les femmes donneront-elles du mal à leurs couturières et à leurs coiffeurs pour cette soirée-là !... Et quand?... - Che ne suis bas le maidre. - En voilà une de femme!... s'écria Florine. Oh! comme je voudrais la voir!... - Ed moi auzi, répliqua naïvement le baron. - Comment! la maison, la femme, les meubles, tout sera neuf? - Même le banquier, dit du Tillet, car mon ami me semble bien jeune. - Mais il lui faudra, dit Florine, retrouver ses vingt ans, au moins pour un instant. Dans les premiers jours de 1830, tout le monde parlait à Paris de la passion de Nucingen et du luxe effréné de sa maison. Le pauvre baron, affiché, moqué, pris d'une rage facile à concevoir, mit alors dans sa tête un vouloir de financier d'accord avec la furieuse passion qu'il se sentait au coeur. Il désirait, en pendant la crémaillère, pendre aussi l'habit du père noble et toucher le prix de tant de sacrifices. Toujours battu par la Torpille, il se résolut à traiter l'affaire de son mariage par correspondance, afin d'obtenir d'elle un engagement chirographaire. Les banquiers ne croient qu'aux lettres de change. Donc, le Loup-cervier se leva, dans un des premiers jours de cette année, de bonne heure, s'enferma dans son cabinet et se mit à composer la lettre suivante, écrite en bon français; car s'il le prononçait mal, il l'orthographiait très bien. "Chère Esther, fleur de mes pensées et seul bonheur de ma vie, quand je vous ai dit que je vous aimais comme j'aime ma fille, je vous trompais et me trompais moi-même. Je voulais seulement vous exprimer ainsi la sainteté de mes sentiments, qui ne ressemblent à aucun de ceux que les hommes ont éprouvés, d'abord parce que je suis un vieillard, puis parce que je n'avais jamais aimé. Je vous aime tant que, si vous me coûtiez ma fortune, je ne vous en aimerais pas moins. Soyez juste! La plupart des hommes n'auraient pas vu, comme moi, un ange en vous je n'ai jamais jeté les yeux sur votre passé. Je vous aime à la fois comme j'aime ma fille Augusta, qui est mon unique enfant, et comme j'aimerais ma femme si ma femme avait pu m'aimer. Si le bonheur est la seule absolution d'un vieillard amoureux, demandez-vous si je ne joue pas un rôle ridicule. J'ai fait de vous la consolation, la joie de mes vieux jours. Vous savez bien que, jusqu'à ma mort, vous serez aussi heureuse qu'une femme peut l'être, et vous savez bien aussi qu'après ma mort vous serez assez riche pour que votre sort fasse envie à bien des femmes. Dans toutes les affaires que je fais depuis que j'ai eu le bonheur de vous parler, votre part se prélève, et vous avez un compte dans la Maison Nucingen. Dans quelques jours, vous entrerez dans une maison qui, tôt ou tard, sera la vôtre, si elle vous plaÃt. Voyons, y recevrez-vous encore votre père en m'y recevant, ou serai-je enfin heureux?... Pardonnez-moi de vous écrire si nettement; mais quand je suis près de vous, je n'ai plus de courage, et je sens trop que vous êtes ma maÃtresse. Je n'ai pas l'intention de vous offenser, je veux seulement vous dire combien je souffre et combien il est cruel à mon âge d'attendre, quand chaque jour m'ôte des espérances et des plaisirs. La délicatesse de ma conduite est d'ailleurs une garantie de la sincérité de mes intentions. Ai-je jamais agi comme un créancier? Vous êtes comme une citadelle, et je ne suis pas un jeune homme. Vous répondez à mes doléances qu'il s'agit de votre vie, et vous me le faites croire quand je vous écoute; mais ici je retombe en de noirs chagrins, en des doutes qui nous déshonorent l'un et l'autre. Vous m'avez semblé aussi bonne, aussi candide que belle; mais vous vous plaisez à détruire mes convictions. Jugez-en! Vous me dites que vous avez une passion dans le coeur, une passion impitoyable, et vous refusez de me confier le nom de celui que vous aimez... Est-ce naturel? Vous avez fait d'un homme assez fort un homme d'une faiblesse inouïe... Voyez où j'en suis arrivé! je suis obligé de vous demander quel avenir vous réservez à ma passion après cinq mois? Encore faut-il que je sache quel rôle je jouerai à l'inauguration de votre hôtel. L'argent n'est rien pour moi quand il s'agit de vous; je n'aurai pas la sottise de me faire à vos yeux un mérite de ce mépris; mais si mon amour est sans bornes, ma fortune est limitée, et je n'y tiens que pour vous. Eh! bien, si en vous donnant tout ce que je possède, je pouvais, pauvre, obtenir votre affection, j'aimerais mieux être pauvre et aimé de vous que riche et dédaigné. Vous m'avez si fort changé, ma chère Esther, que personne ne me reconnaÃt plus j'ai payé dix mille francs un tableau de joseph Bridau, parce que vous m'avez dit qu'il était homme de talent et méconnu. Enfin je donne à tous les pauvres que je rencontre cinq francs en votre nom. Eh! bien, que demande le pauvre vieillard qui se regarde comme votre débiteur quand vous lui faites l'honneur d'accepter quoi que ce soit?... il ne veut qu'une espérance, et quelle espérance, grand Dieu! N'est-ce pas plutôt la certitude de ne jamais avoir de vous que ce que ma passion en prendra? Mais le feu de mon coeur aidera vos cruelles tromperies. Vous me voyez prêt à subir toutes les conditions que vous mettrez à mon bonheur, à mes rares plaisirs; mais, au moins, dites-moi que le jour où vous prendrez possession de votre maison, vous accepterez le coeur et la servitude de celui qui se dit, pour le reste de ses jours, Votre esclave, "FREDERIC DE NUCINGEN." - Eh! il m'ennuie, ce pot à millions! s'écria Esther redevenue courtisane. Elle prit du papier à poulet et écrivit, tant que le papier put la contenir, la célèbre phrase, devenue proverbe à la gloire de Scribe Prenez mon ours. Un quart d'heure après, saisie par le remords, Esther écrivit la lettre suivante "MONSIEUR LE BARON, "Ne faites pas la moindre attention à la lettre que vous avez reçue de moi, j'étais revenue à la folle nature de ma jeunesse; pardonnez-la donc, monsieur, à une pauvre fille qui doit être une esclave. Je n'ai jamais mieux senti la bassesse de ma condition que depuis le jour où je vous fus livrée. Vous avez payé, je me dois. Il n'y a rien de plus sacré que les dettes de déshonneur. Je n'ai pas le droit de liquider en me jetant dans la Seine. On peut toujours payer une dette en cette affreuse monnaie, qui n'est bonne que d'un côté vous me trouverez donc à vos ordres. Je veux payer dans une seule nuit toutes les sommes qui sont hypothéquées sur ce fatal moment, et j'ai la certitude qu'une heure de moi vaut des millions, avec d'autant plus de raison que ce sera la seule, la dernière. Après, je serai quitte, et pourrai sortir de la vie. Une honnête femme a des chances de se relever d'une chute; mais, nous autres, nous tombons trop bas. Aussi ma résolution est-elle si bien prise que je vous prie de garder cette lettre en témoignage de la cause de la mort de celle qui se dit pour un jour, Votre servante, ESTHER." Cette lettre partie, Esther eut un regret. Dix minutes après, elle écrivit la troisième lettre que voici "Pardon, cher baron, c'est encore moi. Je n'ai voulu ni me moquer de vous ni vous blesser; je veux seulement vous faire réfléchir sur ce simple raisonnement si nous restons ensemble dans les relations de père à fille, vous aurez un plaisir faible, mais durable; si vous exigez l'exécution du contrat, vous me pleurerez. Je ne veux plus vous ennuyer le jour que vous aurez choisi le plaisir au lieu du bonheur sera sans lendemain pour moi. Votre fille, ESTHER." A la première lettre, le baron entra dans une de ces colères froides qui peuvent tuer les millionnaires, il se regarda dans la glace, il sonna. - Hein pain de biets!... cria-t-il à son nouveau valet de chambre. Pendant qu'il prenait le bain de pieds, la seconde lettre vint, il la lut, et tomba sans connaissance. On porta le millionnaire dans son lit. Quand le financier revint à lui, madame de Nucingen était assise au pied du lit. - Cette fille a raison! lui dit-elle, pourquoi voulez-vous acheter l'amour?... cela se vend-il au marché? Voyons votre lettre? Le baron donna les divers brouillons qu'il avait faits, madame de Nucingen les lut en souriant. La troisième lettre arriva. - C'est une fille étonnante! s'écria la baronne après avoir lu cette dernière lettre. - Que vaire montame? demanda le baron à sa femme. - Attendre. - Addentre! reprit-il, la nadure est imbidoyaple... - Tenez, mon cher, dit la baronne, vous avez fini par être excellent pour moi, je vais vous donner un bon conseil. - Vus esde ein ponne phâme!... dit-il. Vaides des teddes, cheu les baye... - Ce qui vous est arrivé à la réception des lettres de cette fille touche plus une femme que des millions dépensés, ou que toutes les lettres, tant belles soient-elles; tâchez qu'elle l'apprenne indirectement, vous la posséderez peut-être! et... n'ayez aucun scrupule, elle n'en mourra point, dit-elle en toisant son mari. Madame de Nucingen ignorait entièrement la nature-fille. Traité de paix entre l'Asie et la maison Nucingen - Gomme montame ti Nichinguenne a te l'esbrit! se dit le baron, quand sa femme l'eut laissé seul. Mais, plus le banquier admira la finesse du conseil que la baronne venait de lui donner, moins il devina la manière de s'en servir; et non seulement il se trouvait stupide, mais encore il se le disait à lui-même. La stupidité de l'homme d'argent, quoique devenue quasi proverbiale, n'est cependant que relative. Il en est des facultés de notre esprit comme des aptitudes de notre corps. Le danseur a sa force aux pieds, le forgeron a la sienne dans les bras; le fort de la halle s'exerce à porter des fardeaux, le chanteur travaille son larynx, et le pianiste se cémente le poignet. Un banquier s'habitue à combiner les affaires, à les étudier, à faire mouvoir les intérêts, comme un vaudevilliste se dresse à combiner des situations, à étudier des sujets, à faire mouvoir des personnages. On ne doit pas plus demander au baron de Nucingen l'esprit de conversation qu'on ne doit exiger les images du poète dans l'entendement du mathématicien. Combien se rencontre-t-il par époque de poètes qui soient ou prosateurs ou spirituels dans le commerce de la vie à la manière de madame Cornuel? Buffon était lourd, Newton n'a pas aimé, Lord Byron n'a guère aimé que lui-même, Rousseau fut sombre et quasi fou, La Fontaine était distrait. Egalement distribuée, la force humaine produit les sots, ou la médiocrité partout; inégale, elle engendre ces disparates auxquelles on donne le nom de génie, et qui, si elles étaient visibles, paraÃtraient des difformités. La même loi régit le corps une beauté parfaite est presque toujours accompagnée de froideur ou de sottise. Que Pascal soit à la fois un grand géomètre et un grand écrivain, que Beaumarchais soit un grand homme d'affaires, que Zamet soit un profond courtisan a; ces rares exceptions confirment le principe de la spécialité des intelligences. Dans la sphère des calculs spéculatifs, le banquier déploie donc autant d'esprit, d'adresse, de finesse, de qualités qu'un habile diplomate dans celle des intérêts nationaux. Sorti de son cabinet, s'il était encore remarquable, un banquier serait alors un grand homme. Nucingen multiplié par le prince de Ligne, par Mazarin ou par Diderot est une formule humaine presque impossible, et qui cependant s'est appelée Périclès, Aristote, Voltaire, et Napoléon. Le rayonnement du soleil impérial ne doit pas faire tort à l'homme privé, l'Empereur avait du charme, il était instruit et spirituel. Monsieur de Nucingen, purement banquier, sans aucune invention hors de ses calculs, comme la plupart des banquiers, ne croyait qu'aux valeurs certaines. En fait d'art, il avait le bon sens de recourir, l'or à la main, aux experts en toute chose, prenant le meilleur architecte, le meilleur chirurgien, le plus fort connaisseur en tableaux, en statues, le plus habile avoué, dès qu'il s'agissait de bâtir une maison, de surveiller sa santé, d'une acquisition de curiosités ou d'une terre. Mais, comme il n'existe pas d'expert-juré pour les intrigues ni de connaisseurs en passion, un banquier est très mal mené quand il aime, et très embarrassé dans le manège de la femme. Nucingen n'inventa donc rien de mieux que ce qu'il avait déjà fait donner de l'argent à un Frontin quelconque, mâle ou femelle, pour agir ou pour penser à sa place. Madame Saint-Estève pouvait seule exploiter le moyen trouvé par la baronne. Le banquier regretta bien amèrement de s'être brouillé avec l'odieuse marchande à la toilette. Néanmoins, confiant dans le magnétisme de sa caisse et dans les calmants signés Garat, il sonna son valet de chambre et lui dit de s'enquérir, rue Neuve-Saint-Marc, de cette horrible veuve, en la priant de venir. A Paris, les extrêmes se rencontrent par les passions. Le vice y soude perpétuellement le riche au pauvre, le grand au petit. L'impératrice y consulte mademoiselle Lenormand. Enfin le grand seigneur y trouve toujours un Ramponneau de siècle en siècle. Le nouveau valet de chambre revint deux heures après, - Monsieur le baron, dit-il, madame Saint-Estève est ruinée. - Ah! dant mie! dit le baron joyeusement, che la diens! - La brave femme est, à ce qu'il paraÃt, un peu joueuse, reprit le valet. De plus, elle se trouve sous la domination d'un petit comédien des théâtres de la banlieue, que, par décence, elle fait passer pour son filleul. Il paraÃt qu'elle est excellente cuisinière, elle cherche une place. - Zes tiaples te chénies sipaldernes ont dous tisse manières te cagner te l'archant, ed tousse manières te le tébenser, se dit le baron sans se douter qu'il se rencontrait avec Panurge. Il renvoya son domestique à la recherche de madame Saint-Estève qui ne vint que le lendemain. Questionné par Asie, le nouveau valet de chambre apprit à cet espion femelle les terribles résultats des lettres écrites par la maÃtresse de monsieur le baron. - Monsieur doit bien aimer cette femme-là , dit en terminant le valet de chambre, car il a failli mourir. Moi, je lui donnais le conseil de n'y pas retourner, il se verrait bientôt cajolé. Une femme qui coûte à monsieur le baron déjà cinq cent mille francs, dit-on, sans compter ce qu'il vient de dépenser dans le petit hôtel de la rue Saint-Georges!... Mais cette femme-là veut de l'argent, et rien que de l'argent. En sortant de chez monsieur, madame la baronne disait en riant "Si cela continue, cette fille-là me rendra veuve." - Diable! répondit Asie, il ne faut jamais tuer la poule aux oeufs d'or! - Monsieur le baron n'espère plus qu'en vous, dit le valet de chambre. - Ah! c'est que je me connais à faire marcher les femmes!... - Allons, entrez, dit le valet de chambre en s'humiliant devant cette puissance occulte. - Eh! bien, dit la fausse Saint-Estève en entrant d'un air humble chez le malade, monsieur le baron éprouve donc de petites contrariétés?... Que voulez-vous! tout le monde est atteint par son faible. Moi aussi, j'ai évu des malheurs. En deux mois la roue de fortune a drôlement tourné pour moi! me voilà cherchant une place... Nous n'avons été raisonnables ni l'un ni l'autre. Si monsieur le baron voulait me placer en qualité de cuisinière chez madame Esther, il aurait en moi la plus dévouée des dévouées, et je lui serais bien utile pour surveiller Eugénie et madame. - Il ne s'achit boint te cela, dit le baron. Che ne buis barfenir à êdre le maÃdre, et che suis mené gomme... - Une toupie, reprit Asie. Vous avez fait aller les autres, papa, la petite vous tient et vous polissonne... Le ciel est juste! - Chiste? reprit le baron. Che ne d'ai bas vait fenir bir endentre te la morale... - Bah! mon fils, un peu de morale ne gâte rien. C'est le sel de la vie pour nous autres, comme le vice pour les dévots. Voyons, avez-vous été généreux? Vous avez payé ses dettes... - Ui! dit piteusement le baron. - C'est bien. Vous avez dégagé ses effets, c'est mieux; mais convenez-en!... ce n'est pas assez ça ne lui donne encore rien à frire, et ces créatures aiment à flamber... - Che lui brebare eine sirbrise, rie Sainte-Chorche... Elle le said... dit le baron. Mais che ne feux bas èdre ein chopart. - Eh! bien, quittez-la... - Chai beur qu'elle ne me laisse hà ler, s'écria le baron. - Et nous en voulons pour notre argent, mon fils, répondit Asie. Ecoutez. Nous en avons carotté de ces millions au public, mon petit! On dit que vous en possédez vingt-cinq. Le baron ne put s'empêcher de sourire. Eh! bien, il faut en lâcher un... - Che le lâgerais pien, répondit le baron, mais che ne l'aurais bas plitôt lâgé qu'on en temantera un second. - Oui, je comprends, répondit Asie, vous ne voulez pas dire B, de peur d'aller jusqu'au Z. Esther est honnête fille cependant... - Drès honède file! s'écria le banquier; ele feud pien s'eczéguder, mais gomme on s'aguide t'eine tedde. - Enfin, elle ne veut pas être votre maÃtresse, elle a de la répugnance. Et je le conçois, l'enfant a toujours obéi à ses fantaisies. Quand on n'a connu que de charmants jeunes gens, on se soucie peu d'un vieillard... Vous n'êtes pas beau, vous êtes gros comme Louis XVIII, et un peu bêta, comme tous ceux qui cajolent la fortune au lieu de s'occuper des femmes. Eh! bien, si vous ne regardez pas à six cent mille francs, dit Asie, je me charge de la faire devenir pour vous tout ce que vous voudrez qu'elle soit. - Ziz sante mile vrancs!... s'écria le baron en faisant un léger sursaut. Esder me goûde eine milion téchâ!... - Le bonheur vaut bien seize cent mille francs, mon gros corrompu. Vous connaissez des hommes, dans ce temps-ci, qui certainement ont mangé plus d'un et de deux millions avec leurs maÃtresses. Je connais même des femmes qui ont coûté la vie, et pour qui l'on a craché sa tête dans un panier... Vous savez ce médecin qui a empoisonné son ami?... il voulait la fortune pour faire le bonheur d'une femme. - Ui, che le zais, mais si che suis amûreusse, che ne suis pas pêde, izi, ti moins, gar quand che la fois, che lui tonnerais mon bordefeille... - Ecoutez, monsieur le baron, dit Asie en prenant une pose de Sémiramis, vous avez été assez rincé comme ça. Aussi vrai que je me nomme Saint-Estève, dans le commerce s'entend, je prends votre parti. - Pien!... che te régombenserai. - Je le crois, car je vous ai montré que je savais me venger. D'ailleurs, sachez-le, papa, dit-elle en lui jetant un regard effroyable, j'ai les moyens de vous souffler madame Esther comme on mouche une chandelle. Et je connais ma femme! Quand la petite gueuse vous aura donné le bonheur, elle vous sera plus nécessaire encore qu'elle ne vous l'est en ce moment. Vous m'avez bien payée, vous vous êtes fait tirer l'oreille, mais enfin vous avez financé! Moi, j'ai rempli mes engagements, pas vrai? Eh! bien, tenez, je vais vous proposer un marché. - Foyons. - Vous me placez cuisinière chez madame, vous me prenez pour dix ans, j'ai mille francs de gages, vous payez les cinq dernière années d'avance un denier-à -Dieu, quoi!. Une fois chez madame, je saurai la déterminer aux concessions suivantes. Par exemple, vous lui ferez arriver une toilette délicieuse de chez madame Auguste, qui connaÃt les goûts et les façons de madame, et vous donnez des ordres pour que le nouvel équipage soit à la porte à quatre heures. Après la Bourse, vous montez chez elle, et vous allez faire une petite promenade au bois de Boulogne. Eh! bien, cette femme dit ainsi qu'elle est votre maÃtresse, elle s'engage au vu et au su de tout Paris... - Cent mille francs... - Vous dÃnerez avec elle je sais faire de ces dÃners-là ; vous la menez au spectacle, aux Variétés, à l'avant-scène, et tout Paris dit alors "Voilà ce vieux filou de Nucingen avec sa maÃtresse..." - C'est flatteur de faire croire ça? - Tous ces avantages-là , je suis bonne femme, sont compris dans les premiers cent mille francs... En huit jours, en vous conduisant ainsi, vous aurez fait bien du chemin. - Ch'aurai bayé sant mile vrancs... - Dans la seconde semaine, reprit Asie qui n'eut pas l'air d'avoir entendu cette piteuse phrase, madame se décidera, poussée par ces préliminaires, à quitter son petit appartement et à s'installer dans l'hôtel que vous lui offrez. Votre Esther a revu le monde, elle a retrouvé ses anciennes amies, elle voudra briller, elle fera les honneurs de son palais! C'est dans l'ordre... - Encore cent mille francs! - Dam... vous êtes chez vous, Esther est compromise... elle est à vous. Reste une bagatelle dont vous faites le principal, vieux éléphant! Ouvre-t-il des yeux, ce gros monstre-là ! Eh! bien, je m'en charge. - Quatre cent mille... - Ah! pour ça, mon gros, tu ne les lâches que le lendemain... Est-ce de la probité?... J'ai plus de confiance en toi que tu n'en as en moi. Si je décide madame à se montrer comme votre maÃtresse, à se compromettre, à prendre tout ce que vous lui offrirez, et peut-être aujourd'hui, vous me croirez bien capable de l'amener à vous livrer le passage du Grand Saint-Bernard. Et c'est difficile, allez!... Il y a là , pour faire passer votre artillerie, autant de tirage que pour le Premier Consul dans les Alpes. - Et birquoi?... - Elle a le coeur plein d'amour, razibus, comme vous dites, vous autres qui savez le latin, reprit Asie, Elle se croit une reine de Saba parce qu'elle s'est lavée dans les sacrifices qu'elle a faits à son amant... une idée que ces femmes-là se fourrent dans la tête! Ah! mon petit, il faut être juste, c'est beau! Cette farceuse-là mourrait de chagrin de vous appartenir, je n'en serais pas étonnée; mais ce qui me rassure, moi, je vous le dis pour vous donner du coeur, il y a chez elle un bon fond de fille. - Ti bas, dit le baron qui écoutait Asie dans un profond silence et avec admiration, le chénie te la gorrhibtion, gomme chai le chique te la Panque. - Est-ce dit, mon bichon? reprit Asie. - Fa bir cinquande mile vrancs au lier de sante mile!... Et che tonnerai cint cent mile le lendemain te mon driomphe. - Eh! bien, je vais aller travailler, répondit Asie... Ah! vous pouvez venir! reprit Asie avec respect. Monsieur trouvera Madame déjà douce comme un dos de chatte, et peut-être disposée à lui être agréable. - Fa, fa, ma ponne, dit le banquier en se frottant les mains. Et, après avoir souri à cette affreuse mulâtresse, il se dit Gomme on a réson t'afoir paugoup t'archant! Et il sauta hors de son lit, alla dans ses bureaux et reprit le maniement de ses immenses affaires, le coeur gai. Une abdication Rien ne pouvait être plus funeste à Esther que le parti pris par Nucingen. La pauvre courtisane défendait sa vie en se défendant contre l'infidélité. Carlos appelait bégueulisme cette défense si naturelle. Or Asie alla, non sans employer les précautions usitées en pareil cas, apprendre à Carlos la conférence qu'elle venait d'avoir avec le baron, et tout le parti qu'elle en avait tiré. La colère de cet homme fut comme lui, terrible; il vint aussitôt en voiture, les stores baissés, chez Esther, en faisant entrer la voiture sous la porte. Encore presque blanc quand il monta, ce double faussaire se présenta devant la pauvre fille; elle le regarda, elle se trouvait debout, elle tomba sur un fauteuil, les jambes comme cassées. - Qu'avez-vous, monsieur? lui dit-elle en tressaillant de tous ses membres. - Laisse-nous, Europe, dit-il à la femme de chambre. Esther regarda cette fille comme un enfant aurait regardé sa mère, de qui quelque assassin le séparerait pour pouvoir le tuer. - Savez-vous où vous enverrez Lucien? reprit Carlos quand il se trouva seul avec Esther. - Où?... dernanda-t-elle d'une voix faible en se hasardant à regarder son bourreau. - Là d'où je viens, mon bijou. Esther vit tout rouge en regardant l'homme. - Aux galères, ajouta-t-il à voix basse. Esther ferma les yeux, ses jambes s'allongèrent, ses bras pendirent, elle devint blanche. L'homme sonna, Prudence vint. - Fais-lui reprendre connaissance, dit-il froidement, je n'ai pas fini. Il se promena dans le salon en attendant. Prudence-Europe fut obligée de venir prier monsieur de porter Esther sur le lit; il la prit avec une facilité qui dénotait une force athlétique. Il fallut aller chercher ce que la Pharmacie a de plus violent pour rendre Esther au sentiment de ses maux. Une heure après, la pauvre fille était en état d'écouter ce cauchemar vivant, assis au pied du lit, le regard fixe et éblouissant comme deux jets de plomb fondu. - Mon petit coeur, reprit-il, Lucien se trouve entre une vie splendide, honorée, heureuse, digne, et le trou plein d'eau, de vase et de cailloux où il allait se jeter quand je l'ai rencontré. La maison de Grandlieu demande à ce cher enfant une terre d'un million avant de lui obtenir le titre de marquis et de lui tendre cette grande perche, appelée Clotilde, à l'aide de laquelle il montera au pouvoir. Grâce à nous deux, Lucien vient d'acquérir le manoir maternel, le vieux château de Rubempré qui n'a pas coûté grand'chose, trente mille francs; mais son avoué, par d'heureuses négociations, a fini par y joindre pour un million de propriétés, sur lesquelles on a payé trois cent mille francs. Le château, les frais, les primes à ceux qu'on a mis en avant pour déguiser l'opération aux gens du pays, ont absorbé le reste. Nous avons bien, il est vrai, cent mille francs dans les affaires qui, d'ici à quelques mois, vaudront deux à trois cent mille francs; mais il restera toujours quatre cent mille francs à payer... Dans trois jours, Lucien revient d'Angoulême où il est allé, car il ne doit pas être soupçonné d'avoir trouvé sa fortune en cardant vos matelas... - Oh! non, dit-elle en levant les yeux par un mouvement sublime. - Je vous le demande, est-ce le moment d'effrayer le baron? dit-il tranquillement, et vous avez failli le tuer avant-hier! il s'est évanoui comme une femme en lisant votre seconde lettre. Vous avez un fier style, je vous en fais mes compliments. Si le baron était mort, que devenions-nous? Quand Lucien sortira de Saint-Thomas-d'Aquin, gendre du duc de Grandlieu, si vous voulez entrer dans la Seine... eh! bien, mon amour, je vous offre la main pour faire le plongeon ensemble. C'est une manière d'en finir. Mais réfléchissez donc un peu! Ne vaudrait-il pas mieux vivre en se disant à toute heure "Cette brillante fortune, cette heureuse famille... car il aura des enfants" - des enfants!... avez-vous pensé jamais au plaisir de passer vos mains dans la chevelure de ses enfants? Esther ferma les yeux et frissonna doucement. - Eh! bien, en voyant l'édifice de ce bonheur on se dit "Voilà mon oeuvre!" Il se fit une pause, pendant laquelle ces deux êtres se regardèrent. - Voilà ce que j'ai tenté de faire d'un désespoir qui se jetait à l'eau, reprit Carlos. Suis-je un égoïste, moi? Voilà comme l'on aime! On ne se dévoue ainsi que pour les rois; mais je l'ai sacré roi, mon Lucien! On me riverait pour le reste de mes jours à mon ancienne chaÃne, il me semble que je pourrais y rester tranquille en me disant "Il est au bal, il est à la cour." Mon âme et ma pensée triompheraient pendant que ma guenille serait livrée aux argousins! Vous êtes une misérable femelle, vous aimez en femelle! Mais l'amour, chez une courtisane, devrait être, comme chez toutes les créatures dégradées, un moyen de devenir mère, en dépit de la nature qui vous frappe d'infécondité! Si jamais on retrouvait, sous la peau de l'abbé Carlos Herrera, le condamné que j'étais auparavant, savez-vous ce que je ferais pour ne pas compromettre Lucien? Esther attendit la réponse dans une sorte d'anxiété. - Eh! bien, reprit-il après une légère pause, je mourrais comme les nègres, en avalant ma langue. Et vous, avec vos simagrées, vous indiquez ma trace. Que vous avais-je demandé?... de reprendre la jupe de la Torpille pour six mois, pour six semaines, et de vous en servir pour pincer un million... Lucien ne vous oubliera jamais! Les hommes n'oublient pas l'être qui se rappelle à leur souvenir par le bonheur dont on jouit tous les matins en se réveillant toujours riche. Lucien vaut mieux que vous... il a commencé par aimer Coralie, elle meurt, bon; mais il n'avait pas de quoi la faire enterrer, il n'a pas fait comme vous tout à l'heure, il ne s'est pas évanoui, quoique poète; il a écrit six chansons gaillardes, et il en a eu trois cents francs avec lesquels il a pu payer le convoi de Coralie. J'ai ces chansons-là , je les sais par coeur. Eh! bien, composez vos chansons soyez gaie, soyez folle! soyez irrésistible... et insatiable! Vous m'avez entendu? ne m'obligez plus à parler... Baisez papa. Adieu... Quand, une demi-heure après, Europe entra chez sa maÃtresse, elle la trouva devant un crucifix agenouillée dans la pose que le plus religieux des peintres a donnée à Moïse devant le buisson d'Oreb, pour en peindre la profonde et entière adoration devant Jehova. Après avoir dit ses dernières prières, Esther renonçait à sa belle vie, à l'honneur qu'elle s'était fait, à sa gloire, à ses vertus, à son amour. Elle se leva. - Oh! madame, vous ne serez plus jamais ainsi! s'écria Prudence Servien stupéfaite de la sublime beauté de sa maÃtresse. Elle tourna promptement la psyché pour que la pauvre fille pût se voir. Les yeux retenaient encore un peu de l'âme qui s'envolait au ciel. Le teint de la Juive étincelait. Trempés de larmes absorbées par le feu de la prière, ses cils ressemblaient à un feuillage après une pluie d'été, le soleil de l'amour pur les brillantait pour la dernière fois. Les lèvres gardaient comme une expression des dernières invocations aux anges, à qui sans doute elle avait emprunté la palme du martyre en leur confiant sa vie sans souillure. Enfin, elle avait la majesté qui dut briller chez Marie Stuart au moment où elle dit adieu à sa couronne, à la terre et à l'amour. - J'aurais voulu que Lucien me vÃt ainsi, dit-elle en laissant échapper un soupir étouffé. Maintenant, reprit-elle d'une voix vibrante, blaguons. En entendant ce mot, Europe resta tout hébétée, comme elle eût pu l'être en entendant blasphémer un ange. - Eh! bien, qu'as-tu donc à regarder si j'ai dans la bouche des clous de girofle au lieu de dents? Je ne suis plus maintenant qu'une infâme et immonde créature, une voleuse, une fille, et j'attends milord. Ainsi, fais chauffer un bain et apprête-moi ma toilette. Il est midi, le baron viendra sans doute après la Bourse, je vais lui dire que je l'attends, et j'entends qu'Asie lui apprête un dÃner un peu chouette, je veux le rendre fou cet homme... Allons, va, va, ma fille... Nous allons rire, c'est-à -dire nous allons travailler. Elle se mit à sa table, et écrivit la lettre suivante "Mon ami, si la cuisinière que vous m'avez envoyée n'avait jamais été à mon service, j'aurais pu croire que votre intention était de me faire savoir combien de fois vous vous êtes évanoui avant-hier en recevant mes trois poulets. Que voulez-vous? j'étais très nerveuse ce jour-là , je repassais les souvenirs de ma déplorable existence. Mais je connais la sincérité d'Asie. Je ne me repens donc plus de vous avoir fait quelque chagrin, puisqu'il a servi à me prouver combien je vous suis chère. Nous sommes ainsi, nous autres pauvres créatures méprisées une affection vraie nous touche bien plus que de nous voir l'objet de dépenses folles. Pour moi, j'ai toujours eu peur d'être comme le portemanteau où vous accrochiez vos vanités. Ça m'ennuyait de ne pas être autre chose pour vous. Oui, malgré vos belles protestations, je croyais que vous me preniez pour une femme achetée. Eh! bien, maintenant vous me trouverez bonne fille, mais à condition de toujours m'obéir un petit peu. Si cette lettre peut remplacer pour vous les ordonnances du médecin, vous me le prouverez en venant me voir après la Bourse. Vous trouverez sous les armes, et parée de vos dons, celle qui se dit, pour la vie, votre machine à plaisir, ESTHER." A la Bourse, le baron de Nucingen fut si gaillard, si content, si facile en apparence, et se permit tant de plaisanteries, que du Tillet et les Keller, qui s'y trouvaient, ne purent s'empêcher de lui demander raison de son hilarité. - Che suis amé... Nous bentons piendôd la gremaillère, dit-il à du Tillet. - A combien cela vous revient-il? lui repartit brusquement François Keller à qui madame Colleville avait coûté, disait-on, vingt-cinq mille francs par an. - Chamais cedde phâme, qui ed ein anche, ne m'a temanté feux liarts. - Cela ne se fait jamais, lui répondit du Tillet. C'est pour ne jamais rien avoir à demander qu'elles se donnent des tantes ou des mères. Esther reparaÃt à fleur de Paris De la Bourse à la rue Taitbout, le baron dit sept fois à son domestique "Fus n'alez bas, voueddés tonc le gefal!..." Il grimpa lestement, et trouva pour la première fois sa maÃtresse belle comme le sont ces filles dont l'unique occupation est le soin de leur toilette et de leur beauté. Sortie du bain, la fleur était fraÃche, parfumée à inspirer des désirs à Robert d'Arbrissel. Esther avait fait une demi-toilette délicieuse. Une redingote de reps noir, garnie en passementerie de soie rose, s'ouvrait sur une jupe de satin gris, le costume que se fit plus tard la belle Amigo dans I Puritani. Un fichu de point d'Angleterre retombait sur les épaules en badinant. Les manches de la robe étaient pincées par des lisérés pour diviser les bouffants que, depuis quelque temps, les femmes comme il faut avaient substitués aux manches à gigot devenues par trop monstrueuses. Esther avait fixé par une épingle, sur ses magnifiques cheveux, un bonnet de malines, dit à la folle, près de tomber et qui ne tombait pas, mais lui donnait l'air d'être en désordre et mal peignée, quoique l'on vÃt parfaitement les raies blanches de sa petite tête entre les sillons des cheveux. - N'est-ce pas une horreur de voir madame si belle dans un salon passé comme celui-là ? dit Europe au baron en lui ouvrant la porte du salon. - Hé bien, fennez rie Sainte-Chorche, dit le baron en restant en arrêt comme un chien devant une perdrix. Le demps ed manivique, nus nus bromenerons aux Jamps-Elusées, et matame Saint-Estèfe afec Ichénie dransborderont dutte fodre doiledde, fodre linche et nodre tinner à la rie Sainte-Chorche. - Je ferai tout ce que vous voudrez, dit Esther, si vous voulez me faire le plaisir d'appeler ma cuisinière Asie, et Eugénie, Europe. J'ai surnommé ainsi toutes les femmes qui m'ont servie, depuis les deux premières que j'ai eues. Je n'aime pas le changement... - Acie... Irobe... répéta le baron en se mettant à rire. Gomme fus edes trôle... fus affez tes imachinassions... Ch'aurais manché pien tes tinners afant te nommer eine guisinière Acie. - C'est notre état d'être drôles, dit Esther. Voyons, une pauvre fille ne peut donc pas se faire nourrir par l'Asie et habiller par l'Europe, quand vous, vous vivez de tout le monde? C'est un mythe, quoi! Il y a des femmes qui mangeraient la terre, il ne m'en faut que la moitié. Voilà ! - Quelle phâme que montame Saind-Esdèfe! se dit le baron en admirant le changement des façons d'Esther. - Europe, ma fille, il me faut un chapeau, dit Esther. Je dois avoir une capote de satin noir doublée de rose, garnie en dentelles. - Madame Thomas ne l'a pas envoyée... Allons, baron, vite! haut la patte! commencez votre service d'homme de peine, c'est-à -dire d'homme heureux! Le bonheur est lourd!... Vous avez votre cabriolet, allez chez madame Thomas, dit Europe au baron. Vous ferez demander par votre domestique la capote de madame Van Bogseck... Et surtout, lui dit-elle à l'oreille, rapportez-lui le plus beau bouquet qu'il y ait à Paris. Nous sommes en hiver, tâchez d'avoir des fleurs des Tropiques. Le baron descendit et dit à ses domestiques "Ghez montame Domas." Le domestique mena son maÃtre chez une fameuse pâtissière. - C'edde ein margeante de motes, vichi pedâte, ed non te cateaux, dit le baron qui courut au Palais-Royal chez madame Prévôt, où il fit composer un bouquet de cinq louis, pendant que son domestique allait chez la fameuse marchande de modes. En se promenant dans Paris, l'observateur superficiel se demande quels sont les fous qui viennent acheter les fleurs fabuleuses qui parent la boutique de l'illustre bouquetière et les primeurs de l'européen Chevet, le seul, avec le Rocher-de-Cancale, qui offre une véritable et délicieuse Revue des Deux Mondes... Il s'élève tous les jours, à Paris, cent et quelques passions à la Nucingen, qui se prouvent par des raretés que les reines n'osent pas se donner, et qu'on offre, et à genoux, à des filles qui, selon le mot d'Asie, aiment à flamber. Sans ce petit détail, une honnête bourgeoise ne comprendrait pas comment une fortune se fond entre les mains de ces créatures dont la fonction sociale, dans le système fouriériste, est peut-être de réparer les malheurs de l'Avarice et de la Cupidité. Ces dissipations sont sans doute au Corps Social ce qu'un coup de lancette est pour un corps pléthorique. En deux mois Nucingen venait d'arroser le commerce de plus de deux cent mille francs. Quand le vieil amoureux revint, la nuit tombait, le bouquet était inutile. L'heure d'aller aux Champs-Elysées, en hiver, est de deux heures à quatre. Néanmoins la voiture servit à Esther pour se rendre de la rue Taitbout à la rue Saint-Georges, où elle prit possession du bedid balai. Jamais, disons-le, Esther n'avait encore été l'objet d'un pareil culte ni de profusions pareilles, elle en fut surprise; mais elle se garda bien, comme toutes ces royales ingrates, de montrer le moindre étonnement. Quand vous entrez dans Saint-Pierre de Rome, pour vous faire apprécier l'étendue et la hauteur de la reine des cathédrales, on vous montre le petit doigt d'une statue qui a je ne sais quelle longueur, et qui vous semble un petit doigt naturel. Or, on a tant critiqué les descriptions, néanmoins si nécessaires à l'histoire de nos moeurs, qu'il faut imiter ici le cicérone romain. Donc, en entrant dans la salle à manger, le baron ne put s'empêcher de faire manier à Esther l'étoffe des rideaux de croisée, drapée avec une abondance royale, doublée en moire blanche et garnie d'une passementerie digne du corsage d'une princesse portugaise. Cette étoffe était une soierie achetée à Canton où la patience chinoise avait su peindre les oiseaux d'Asie avec une perfection dont le modèle n'existe que sur les vélins du Moyen-Age, ou dans le missel de Charles-Quint, l'orgueil de la bibliothèque impériale de Vienne. - Elle a goûdé teux mile vrancs l'aune à eine milort qui l'a rabbordée tes Intes... - Très bien. Charmant! Quel plaisir ce sera de boire ici du vin de Champagne! dit Esther. La mousse n'y salira pas sur du carreau! - Oh! madame, dit Europe, mais voyez donc le tapis!... - Gomme on affait tessiné la dabis bir la tuc Dorionia, mon bâmi, qui le droufe drop cher, che l'ai bris pir vus, qui êdes eine reine! dit Nucingen. Par un effet du hasard, ce tapis, dû à l'un de nos plus ingénieux dessinateurs, se trouvait assorti aux caprices de la draperie chinoise. Les murs peints par Schinner et Léon de Lora représentaient de voluptueuses scènes, mises en relief par des ébènes sculptés, acquis à prix d'or chez du Sommerard, et formant des panneaux où de simples filets d'or attiraient sobrement la lumière. Maintenant vous pouvez juger du reste. - Vous avez bien fait de m'amener ici, dit Esther, il me faudra bien huit jours pour m'habituer à ma maison, et ne pas avoir l'air d'une parvenue... - Ma mèson! répétait joyeusement le baron. Fus accebdez tonc?... - Mais oui, mille fois oui, animal-bête, dit-elle en souriant. - Hânimâle édait azez... - Bête est pour la caresse, reprit-elle en le regardant. Le pauvre Loup-cervier prit la main d'Esther et la mit sur son coeur il était assez animal pour sentir, mais trop bête pour trouver un mot. - Foyez gomme il pat... bir un bedid mote te dentresse!...reprit-il. Et il emmena sa déesse téesse dans la chambre à coucher. - Oh! madame, dit Eugénie, je ne peux pas rester là , moi! L'on a trop envie de se mettre au lit. - Eh! bien, dit Esther, je veux te payer tout ça d'un seul coup... Tiens, mon gros éléphant, après le dÃner nous irons au spectacle. J'ai une fringale de spectacle. Il y avait précisément cinq ans qu'Esther n'était allée à un théâtre. Tout Paris se portait alors à la Porte-Saint-Martin, pour y voir une de ces pièces auxquelles la puissance des acteurs communique une expression de réalité terrible, Richard d'Arlington. Comme toutes les natures ingénues, Esther aimait autant à ressentir les tressaillements de la frayeur qu'à se laisser aller aux larmes de la tendresse. - Nous irons voir Frédérick-LemaÃtre, dit-elle, j'adore cet acteur-là ! - C'edde ein trame sôfache, dit Nucingen qui se vit contraint en un moment de s'afficher. Le baron envoya son domestique chercher une des deux loges d'Avant-scène aux premières. Autre originalité parisienne! Quand le Succès, aux pieds d'argile, emplit une salle, il y a toujours une loge d'Avant-scène à louer dix minutes avant le lever du rideau; les directeurs la gardent pour eux quand il ne s'est pas présenté, pour la prendre, une passion à la Nucingen. Cette loge est, comme la primeur de Chevet, l'impôt prélevé sur les fantaisies de l'Olympe parisien. Il est inutile de parler du service. Nucingen avait entassé trois services le petit service, le moyen service, le grand service. Le dessert du grand service était, en entier, assiettes et plats, de vermeil sculpté. Le banquier, pour ne pas paraÃtre écraser la table de valeurs d'or et d'argent, avait joint à tous ces services une porcelaine de la plus charmante fragilité, genre Saxe, et qui coûtait plus qu'un service d'argenterie. Quant au nappage, le linge de Saxe, le linge d'Angleterre, de Flandre et de France rivalisaient de perfection avec leurs fleurs damassées. Au dÃner, ce fut au tour du baron d'être surpris en goûtant la cuisine d'Asie. - Che gomprents, dit-il, birquoi fus la nommez Acie c'ed eine guizine aciadique. - Ah! je commence à croire qu'il m'aime, dit Esther à Europe, il a dit quelque chose qui ressemble à un mot. - Il y en a blisieurs, dit-il. - Eh! bien, il est encore plus Turcaret qu'on le dit, s'écria la rieuse courtisane à cette réponse digne des naïvetés célèbres échappées au banquier. La cuisine était épicée de manière à donner une indigestion au baron, pour qu'il s'en allât chez lui de bonne heure; aussi fut-ce tout ce qu'il rapporta de sa première entrevue avec Esther en fait de plaisir. Au spectacle, il fut obligé de boire un nombre infini de verres d'eau sucrée, en laissant Esther seule pendant les entractes. Par une rencontre si prévisible qu'on ne saurait la nommer un hasard, Tullia, Mariette et madame du Val-Noble se trouvaient au spectacle ce jour-là . Richard d'Arlington fut un de ces succès fous, et mérités d'ailleurs, comme il ne s'en voit qu'à Paris. En voyant ce drame, tous les hommes concevaient qu'on pût jeter sa femme légitime par la fenêtre, et toutes les femmes aimaient à se voir injustement opprimées. Les femmes se disaient "C'est trop fort, nous ne sommes que poussées... mais ça nous arrive souvent!..." Or une créature de la beauté d'Esther, mise comme Esther, ne pouvait pas flamber impunément à l'Avant-scène de la Porte-Saint-Martin. Aussi, dès le second acte, y eut-il dans la loge des deux danseuses une sorte de révolution causée par la constatation de l'identité de la belle inconnue avec la Torpille. - Ah! çà , d'où sort-elle? dit Mariette à madame du Val-Noble, je la croyais noyée... - Est-ce elle? elle me paraÃt trente-sept fois plus jeune et plus belle qu'il y a six ans. - Elle s'est peut-être conservée comme madame d'Espard et madame Zayonscheck, dans la glace, dit le comte de Brambourg, qui avait conduit les trois femmes au spectacle, dans une loge du rez-de-chaussée. - N'est-ce pas le rat que vous vouliez m'envoyer pour empaumer mon oncle? dit-il à Tullia. - Précisément, répondit Tullia à la danseuse. Du Bruel, allez donc à l'orchestre, voir si c'est bien elle. - Fait-elle sa tête! s'écria madame du Val-Noble en se servant d'une admirable expression du vocabulaire des filles. - Oh! s'écria le comte de Brambourg, elle en a le droit, car elle est avec mon ami, le baron de Nucirigen. J'y vais. - Est-ce que ce serait cette prétendue Jeanne d'Arc qui a conquis Nucingen, et avec lequel on nous embête depuis trois mois?... dit Mariette. - Bonsoir, mon cher baron, dit Philippe Bridau en entrant dans la loge de Nucingen. Vous voilà donc marié avec mademoiselle Esther?... Mademoiselle, je suis un pauvre officier que vous deviez jadis tirer d'un mauvais pas, à Issoudun... Philippe Bridau... - Connais pas, dit Esther en braquant ses jumelles sur la salle. - Montemiselle, répondit le baron, ne s'abbelle blis Esder, digourt; elle ha nom matame te Jamby Champy, eine bedid pien que che lui ai agedé... - Si vous faites bien les choses, dit le comte, ces dames disent que madame de Champy fait trop sa tête... Si vous ne voulez pas vous souvenir de moi, daignerez-vous reconnaÃtre Mariette, Tullia, madame du Val-Noble, dit ce parvenu que le duc de Maufrigneuse avait mis en faveur auprès du Dauphin. - Si ces dames sont bonnes pour moi, je suis disposée à leur être très agréable, répondit sèchement madame de Champy. - Bonnes! dit Philippe, elles sont excellentes, elles vous surnomment Jeanne d'Arc. - Eh! pien, si ces tames feulent fus dennir gombagnie, dit Nucingen, che fus laiserai sèle, gar chai drob mancbé. Vodre foidire fientra vus brentre afec vos chens... Tiaple t'Acie!... - Pour la première fois, vous me laisseriez seule! dit Esther. Allons donc! il faut savoir mourir sur votre bord. J'ai besoin de mon homme pour sortir, Si j'étais insultée, je crierais donc pour rien?... L'égoïsme du vieux millionnaire dut céder devant les obligations de l'amoureux. Le baron souffrit et resta. Esther avait ses raisons pour garder son homme. Si elle recevait ses anciennes connaissances, elle ne devait pas être questionnée aussi sérieusement en compagnie qu'elle l'aurait été seule. Philippe Bridau se hâta de revenir dans la loge des danseuses auxquelles il apprit l'état des choses. - Ah! c'est elle qui hérite de ma maison de la rue Saint-Georges! dit avec amertume madame du Val-Noble qui, dans le langage de ces sortes de femmes, se trouvait à pied. - Probablement, répondit le colonel. Du Tillet m'a dit que le baron y avait dépensé trois fois autant que votre pauvre Falleix. - Allons donc la voir? dit Tullia. - Ma foi! non, répliqua Mariette, elle est trop belle, j'irai la voir chez elle. - Je me trouve assez bien pour me risquer, répondit Tullia. Le hardi Premier Sujet vint donc pendant l'entracte, et renouvela connaissance avec Esther qui se tint dans les généralités. - Et d'où reviens-tu, ma chère enfant? demanda la danseuse qui n'en pouvait mais de curiosité. - Oh! je suis restée pendant cinq ans dans un château des Alpes avec un Anglais jaloux comme un tigre, un nabab; je l'appelais un nabot, car il n'était pas si grand que le bailli de Ferrette. Et je suis retombée à un banquier, de caraïbe en syllabe, comme dit Florine. Aussi, maintenant que me voilà revenue à Paris, ai-je des envies de m'amuser qui vont me rendre un vrai Carnaval. J'aurai maison ouverte. Ah! il faut me refaire de cinq ans de solitude, et je commence à me rattraper. Cinq ans d'Anglais, c'est trop; d'après les affiches, on doit n'y être que six semaines. - Est-ce le baron qui t'a donné cette dentelle? - Non, c'est un reste de nabab... Ai-je du malheur, ma chère! il était jaune comme un rire d'ami devant un succès, j'ai cru qu'il mourrait en dix mois. Bah! il était fort comme une Alpe. Il faut se défier de tous ceux qui se disent malades du foie... Je ne veux plus entendre parler de foie. J'ai eu trop de foi... aux proverbes... Ce nabab m'a volée, il est mort sans faire de testament, et la famille m'a mise à la porte comme si j'avais eu la peste. Aussi ai-je dit à ce gros-là "Paie pour deux! Vous avez bien raison de m'appeler une Jeanne d'Arc, j'ai perdu l'Angleterre! et je mourrai peut-être brûlée. - D'amour! dit Tullia. - Et vive! répondit Esther que ce mot rendit songeuse. Le baron riait de toutes ces niaiseries au gros sel, mais il ne les comprenait pas toujours sur-le-champ, en sorte que son rire ressemblait à ces fusées oubliées qui partent après un feu d'artifice. Nous vivons tous dans une sphère quelconque, et les habitants de toutes les sphères sont doués d'une dose égale de curiosité. Le lendemain, à l'Opéra, l'aventure du retour d'Esther fut la nouvelle des coulisses. Le matin, de deux heures à quatre heures, tout le Paris des Champs-Elysées avait reconnu la Torpille, et savait enfin quel était l'objet de la passion du baron de Nucingen. - Savez-vous, disait Blondet à de Marsay dans le foyer de l'Opéra, que la Torpille a disparu le lendemain du jour où nous l'avons reconnue ici pour être la maÃtresse du petit Rubempré? A Paris, comme en province, tout se sait. La police de la rue de Jérusalem n'est pas si bien faite que celle du monde, où chacun s'espionne sans le savoir. Aussi Carlos avait-il bien deviné quel était le danger de la position de Lucien pendant et après la rue Taitbout. Une femme à pied Il n'existe pas de situation plus horrible que celle où se trouvait madame du Val-Noble, et le mot être à pied la rend à merveille. L'insouciance et la prodigalité de ces femmes les empêchent de songer à l'avenir. Dans ce monde exceptionnel, beaucoup plus comique et spirituel qu'on ne le pense, les femmes qui ne sont pas belles de cette beauté positive, presque inaltérable et facile à reconnaÃtre, les femmes qui ne peuvent être aimées enfin que par caprice, pensent seules à leur vieillesse et se font une fortune plus elles sont belles, plus imprévoyantes elles sont. - Tu as donc peur de devenir laide, que tu te fais des rentes...? est un mot de Florine à Mariette qui peut faire comprendre une des causes de cette prodigalité. Dans le cas d'un spéculateur qui se tue, d'un prodigue à bout de ses sacs, ces femmes tombent donc avec une effroyable rapidité d'une opulence effrontée à une profonde misère. Elles se jettent alors dans les bras de la marchande à la toilette, elles vendent à vil prix des bijoux exquis, elles font des dettes, surtout pour rester dans un luxe apparent qui leur permette de retrouver ce qu'elles viennent de perdre une caisse où puiser. Ces hauts et bas de leur vie expliquent assez bien la cherté d'une liaison presque toujours ménagée, en réalité, comme Asie avait agrafé autre mot du Vocabulaire Nucingen avec Esther. Aussi ceux qui connaissent bien leur Paris savent-ils parfaitement à quoi s'en tenir en retrouvant aux Champs-Elysées, ce bazar mouvant et tumultueux, telle femme en voiture de louage, après l'avoir vue, un an, six mois auparavant, dans un équipage étourdissant de luxe et de la plus belle tenue. - Quand on tombe à Sainte-Pélagie, il faut savoir rebondir au bois de Boulogne, disait Florine en riant avec Blondet du petit vicomte de Portenduère. Quelques femmes habiles ne risquent jamais ce contraste. Elles restent ensevelies en d'affreux hôtels garnis, où elles expient leurs profusions par des privations comme en souffrent les voyageurs égarés dans un Sahara quelconque; mais elles n'en conçoivent pas la moindre velléité d'économie. Elles se hasardent aux bals masqués, elles entreprennent un voyage en province, elles se montrent bien mises sur les boulevards par les belles journées. Elles trouvent d'ailleurs entre elles le dévouement que se témoignent les classes proscrites. Les secours à donner coûtent peu de chose à la femme heureuse, qui se dit en elle-même "Je serai comme ça dimanche." La protection la plus efficace est néanmoins celle de la marchande à la toilette. Quand cette usurière se trouve créancière, elle remue et fouille tous les coeurs de vieillards en faveur de son hypothèque à brodequins et à chapeaux. Incapable de prévoir le désastre d'un des plus riches et des plus habiles Agents de change, madame du Val-Noble fut donc prise en plein désordre. Elle employait l'argent de Falleix à ses caprices, et s'en remettait sur lui pour les choses utiles et pour son avenir. - Comment, disait-elle à Mariette, s'attendre à cela de la part d'un homme qui paraissait si bon enfant? Dans presque toutes les classes de la société, le bon enfant est un homme qui a de la largeur, qui prête quelques écus par-ci par-là sans les redemander, qui se conduit toujours d'après les règles d'une certaine délicatesse, en dehors de la moralité vulgaire, obligée, courante. Certaines gens dits vertueux et probes, semblablement à Nucingen, ont ruiné leurs bienfaiteurs, et certaines gens sortis de la Police Correctionnelle sont d'une ingénieuse probité pour une femme. La vertu complète, le rêve de Molière, Alceste, est excessivement rare; elle se rencontre néanmoins partout, même à Paris. Le bon enfant est le produit d'une certaine grâce dans le caractère qui ne prouve rien. Un homme est ainsi comme le chat est soyeux, comme une pantoufle est faite pour être prête au pied. Donc, dans l'acception du mot bon enfant par les femmes entretenues, Falleix devait avertir sa maÃtresse de la faillite et lui laisser de quoi vivre. D'Estourny, le galant escroc, était bon enfant; il trichait au jeu, mais il avait mis de côté trente mille francs pour sa maÃtresse. Aussi, dans les soupers de carnaval, les femmes répondaient-elles à ses accusateurs "c'est égal!... vous aurez beau dire, Georges était un bon enfant, il avait de belles manières, il méritait un meilleur sort!" Les filles se moquent des lois, elles adorent une certaine délicatesse; elles savent se vendre, comme Esther, pour un beau idéal secret, leur religion à elles. Après avoir à grand-peine sauvé quelques bijoux du naufrage, madame du Val-Noble succombait sous le poids terrible de cette accusation "Elle a ruiné Falleix!" Elle atteignait l'âge de trente ans, et quoiqu'elle fût dans tout le développement de sa beauté, néanmoins elle pouvait d'autant mieux passer pour une vieille femme que, dans ces crises, une femme a contre soi toutes ses rivales. Mariette, Florine et Tullia recevaient bien leur amie à dÃner, lui donnaient bien quelques secours; mais, ne connaissant pas le chiffre de ses dettes, elles n'osaient sonder la profondeur de ce gouffre. Six ans d'intervalle constituaient un point d'aiguille un peu trop long dans les fluctuations de la mer parisienne, entre la Torpille et madame du Val-Noble, pour que la femme à pied s'adressât à la femme en voiture; mais la Val-Noble savait Esther trop généreuse pour ne pas songer parfois qu'elle avait, selon son mot, hérité d'elle, et venir à elle dans une rencontre qui semblerait fortuite, quoique cherchée. Pour faire arriver ce hasard madame du Val-Noble, mise en femme comme il faut, se promenait aux Champs-Elysées tous les jours, ayant au bras Théodore Gaillard, qui a fini par l'épouser et qui, dans cette détresse, se conduisait très bien avec son ancienne maÃtresse, il lui donnait des loges et la faisait inviter à toutes les parties. Elle se flattait que, par un beau temps, Esther se promènerait, et qu'elles se trouveraient face à face. Esther avait Paccard pour cocher, car sa maison fut, en cinq jours, organisée par Asie, par Europe et Paccard, d'après les instructions de Carlos, de manière à faire de la maison de la rue Saint-Georges une forteresse imprenable. De son côté, Peyrade, mû par sa haine profonde, par son désir de vengeance, et surtout dans le dessein d'établir sa chère Lydie, prit pour but de promenade les Champs-Elysées, dès que Contenson lui dit que la maÃtresse de monsieur de Nucingen y était visible. Peyrade se mettait si parfaitement en Anglais, et parlait si bien en français avec les gazouillements que les Anglais introduisent dans notre langage; il savait si purement l'anglais, il connaissait si complètement les affaires de ce pays, où par trois fois, la police de Paris l'avait envoyé, en 1779 et 1786, qu'il soutint son rôle d'Anglais chez des ambassadeurs et à Londres, sans éveiller de soupçons. Peyrade, qui tenait beaucoup de Musson, le fameux mystificateur, savait se déguiser avec tant d'art que Contenson, un jour ne le reconnut pas. Accompagné de Contenson déguisé en mulâtre, Peyrade examinait, de cet oeil qui semble inattentif, mais qui voit tout, Esther et ses gens. Il se trouva donc naturellement dans la contre-allée où les gens à équipage se promènent quand il fait sec et beau, le jour où Esther y rencontra madame du Val-Noble. Peyrade, suivi de son mulâtre en livrée, marcha sans affectation, et en vrai nabab qui ne pense qu'à lui-même, sur la ligne des deux femmes, de manière à saisir à la volée quelques mots de leur conversation. - Eh! bien, ma chère enfant, disait Esther à madame du Val-Noble, venez me voir. Nucingen se doit à lui-même de ne pas laisser sans un liard la maÃtresse de son Agent de change... - D'autant plus qu'on dit qu'il l'a ruiné, dit Théodore Gaillard, et que nous pourrions bien le faire chanter... - Il dÃne chez moi demain, viens, ma bonne, dit Esther. Puis elle lui dit à l'oreille "J'en fais ce que je veux, il n'a pas encore ça!" Elle mit un de ses ongles tout ganté sous la plus jolie de ses dents, et fit ce geste assez connu dont la signification énergique veut dire rien du tout! - Tu le tiens... - Ma chère, il n'a encore que payé mes dettes... - Est-elle petite-poche! s'écria Suzanne du Val-Noble. - Oh! reprit Esther, j'en avais à faire reculer un ministre des finances. Maintenant, je veux trente mille francs de rente avant le premier coup de minuit!... Oh! il est charmant, je n'ai pas à me plaindre... Il va bien. Dans huit jours, nous pendons la crémaillère, tu en seras... Le matin, il doit m'offrir le contrat de la maison de la rue Saint-Georges. Décemment, on ne peut pas habiter une pareille maison sans trente mille francs de rente à soi, pour les retrouver en cas de malheur. J'ai connu la misère, et je n'en veux plus. Il y a de certaines connaissances dont on a trop tout de suite. - Toi qui disais "La fortune, c'est moi!" comme tu as changé! s'écria Suzanne. - C'est l'air de la Suisse, on y devient économe... Tiens, vas-y ma chère! fais-y un Suisse, et tu en feras peut-être un mari! car ils ne savent pas encore ce que sont des femmes comme nous... Dans tous les cas, tu en reviendras avec l'amour des rentes sur le Grand-Livre, un amour honnête et délicat! Adieu. Esther remonta dans sa belle voiture attelée des plus magnifiques chevaux gris-pommelés qui fussent alors à Paris. - La femme qui monte en voiture, dit alors Peyrade en anglais à Contenson, est bien, mais j'aime encore mieux celle qui se promène, tu vas la suivre et savoir qui elle est. - Voici ce que cet Anglais vient de dire en anglais, dit Théodore Gaillard en répétant à madame du Val-Noble la phrase de Peyrade. Avant de se risquer à parler anglais, Peyrade avait lâché dans cette langue un mot qui fit faire à Théodore Gaillard un mouvement de physionomie par lequel il s'était assuré que le journaliste savait l'anglais. Madame du Val-Noble alla dès lors très lentement chez elle, rue Louis-le-Grand, dans un hôtel garni décent, en regardant de côté pour voir si le mulâtre la suivait. Cet établissement appartenait à une madame Gérard que, dans ses jours de splendeur, madame du Val-Noble avait obligée, et qui lui témoignait de la reconnaissance en la logeant d'une façon convenable. Cette bonne femme, bourgeoise honnête et pleine de vertus, pieuse même, acceptait la courtisane comme une femme d'un ordre supérieur; elle la voyait toujours au milieu de son luxe, elle la prenait pour une reine déchue; elle lui confiait ses filles; et, chose plus naturelle qu'on ne le pense, la courtisane était aussi scrupuleuse en les menant au spectacle que le serait une mère; elle était aimée des deux demoiselles Gérard. Cette brave et digne hôtesse ressemblait à ces sublimes prêtres qui voient encore une créature à sauver, à aimer, dans ces femmes mises hors la loi. Madame du Val-Noble respectait cette honnêteté, souvent elle l'enviait en causant le soir, et en déplorant ses malheurs. - "Vous êtes encore belle, vous pouvez faire une bonne fin", disait madame Gérard. Madame du Val-Noble n'était d'ailleurs tombée que relativement. La toilette de cette femme, si gaspilleuse et si élégante, était encore assez bien fournie pour lui permettre de paraÃtre, à l'occasion, comme le jour de Richard d'Arlington à la Porte-Saint-Martin, dans tout son éclat. Madame Gérard payait encore assez gracieusement les voitures dont la femme à pied avait besoin pour aller dÃner en ville, pour se rendre au spectacle et en revenir. - Eh! bien, ma chère madame Gérard, dit-elle à cette honnête mère de famille, mon sort va changer, je crois... - Allons, madame, tant mieux; mais soyez sage, pensez à l'avenir... Ne faites plus de dettes. J'ai tant de mal à renvoyer ceux qui vous cherchent!... - Eh! ne vous inquiétez pas de ces chiens-là , qui tous ont gagné des sommes énormes avec moi. Tenez, voici des billets des Variétés pour vos filles, une bonne loge aux deuxièmes. Si quelqu'un me demandait ce soir et que je ne fusse pas rentrée, on laisserait monter tout de même. Adèle, mon ancienne femme de chambre, y sera; je vais vous l'envoyer. Madame du Val-Noble, qui n'avait ni tante ni mère, se trouvait forcée de recourir à sa femme de chambre aussi à pied! pour faire jouer le rôle d'une Saint-Estève auprès de l'inconnu dont la conquête allait lui permettre de remonter à son rang. Elle alla dÃner avec Théodore Gaillard, qui, pour ce jour-là , se trouvait avoir une partie, c'est-à -dire un dÃner offert par Nathan, qui payait un pari perdu, une de ces débauches dont on dit aux invités "Il y aura des femmes" Peyrade en nabab Peyrade ne s'était pas décidé sans de puissantes raisons à donner de sa personne dans le champ de cette intrigue. Sa curiosité, comme celle de Corentin, était d'ailleurs si vivement excitée que, sans raison, il se fût encore mêlé volontiers à ce drame. En ce moment la politique de Charles X avait achevé sa dernière évolution. Après avoir confié le timon des affaires à des ministres de son choix, le Roi préparait la conquête d'Alger, pour faire servir cette gloire de passeport à ce qu'on a nommé son coup d'Etat. Au-dedans, personne ne conspirait plus, Charles X croyait n'avoir aucun adversaire. En politique comme en mer, il y a des calmes trompeurs. Corentin était donc tombé dans une inaction absolue. Dans cette situation, un vrai chasseur, pour s'entretenir la main, faute de grives, tue des merles. Domitien, lui, tuait des mouches, faute de chrétiens. Témoin de l'arrestation d'Esther, Contenson avait, avec le sens exquis de l'espion, très bien jugé cette opération. Ainsi qu'on l'a vu, le drôle n'avait pas pris la peine de gazer son opinion au baron de Nucingen. "Au profit de qui rançonne-t-on la passion du banquier?" fut la première question que se posèrent les deux amis. Après avoir reconnu dans Asie un personnage de la pièce, Contenson avait espéré, par elle, arriver à l'auteur; mais elle lui coula des mains pendant quelque temps en se cachant comme une anguille dans la vase parisienne, et, lorsqu'il la retrouva cuisinière chez Esther, la coopération de cette mulâtresse lui parut inexplicable. Pour la première fois, les deux artistes en espionnage rencontraient donc un texte indéchiffrable, tout en soupçonnant une ténébreuse histoire. Après trois attaques successives et hardies sur la maison rue Tait-bout, Contenson trouva le mutisme le plus obstiné. Tant qu'Esther y demeura, le portier sembla dominé par une profonde terreur. Peut-être Asie avait-elle promis des boulettes empoisonnées à toute la famille en cas d'indiscrétion. Le lendemain du jour où Esther quitta son appartement, Contenson trouva ce portier un peu plus raisonnable, il regrettait beaucoup cette petite dame qui, disait-il, le nourrissait des restes de sa table. Contenson, déguisé en courtier de commerce, marchandait l'appartement, et il écoutait les doléances du portier en se moquant de lui, mettant en doute tout ce qu'il disait par des - Est-ce possible?... - Oui, monsieur, cette petite dame a demeuré cinq ans ici sans en être jamais sortie, à preuve que son amant, jaloux quoiqu'elle fût sans reproche, prenait les plus grandes précautions pour venir, pour entrer, pour sortir. C'était d'ailleurs un très beau jeune homme. Lucien se trouvait encore à Marsac, chez sa soeur, madame Séchard; mais, dès qu'il fut revenu, Contenson envoya le portier quai Malaquais, demander à monsieur de Rubempré s'il consentait à vendre les meubles de l'appartement quitté par madame Van Bogseck. Le portier reconnut alors dans Lucien l'amant mystérieux de la jeune veuve, et Contenson n'en voulut pas savoir davantage. On doit juger de l'étonnement profond, quoique contenu, dont furent saisis Lucien et Carlos, qui parurent croire le portier fou; ils essayèrent de le lui persuader. En vingt-quatre heures, une contre-police fut organisée par Carlos, qui fit surprendre Contenson en flagrant délit d'espionnage. Contenson, déguisé en porteur de la Halle, avait déjà deux fois apporté les provisions achetées le matin par Asie, et deux fois il était entré dans le petit hôtel de la rue Saint-Georges. Corentin, de son côté, se remuait; mais la réalité du personnage de Carlos Herrera l'arréta net, car il sut promptement que cet abbé, l'envoyé secret de Ferdinand VII, était venu vers la fin de l'année 1823 à Paris. Néanmoins, Corentin dut étudier les raisons qui portaient cet Espagnol à protéger Lucien de Rubempré. Il fut démontré bientôt à Corentin que Lucien avait eu pendant cinq ans Esther pour maÃtresse. Ainsi la substitution de l'Anglaise à Esther avait eu lieu dans les intérêts du dandy. Or Lucien n'avait aucun moyen d'existence, on lui refusait mademoiselle de Grandlieu pour femme, et il venait d'acheter un million la terre de Rubempré. Corentin fit mouvoir adroitement le Directeur-général de la Police du royaume, à qui le Préfet de police apprit, à propos de Peyrade, qu'en cette affaire les plaignants n'étaient rien moins que le comte de Sérisy et Lucien de Rubempré. - Nous y sommes! s'étaient écriés Peyrade et Corentin. Le plan des deux amis fut dessiné dans un moment. - Cette fille, avait dit Corentin, a eu des liaisons, elle a des amies. Parmi ces amies, il est impossible qu'il ne s'en trouve pas une dans le malheur; un de nous doit jouer le rôle d'un riche étranger qui l'entretiendra; nous les ferons camarader. Elles ont toujours besoin les unes des autres pour le tric-trac des amants, et nous serons alors au coeur de la place. Peyrade pensa tout naturellement à prendre son rôle d'Anglais. La vie de débauche à mener, pendant le temps nécessaire à la découverte du complot dont il avait été la victime, lui souriait, tandis que Corentin, vieilli par ses travaux et assez malingre, s'en souciait peu. En mulâtre, Contenson échappa sur-le-champ à la contre-police de Carlos. Trois jours avant la rencontre de Peyrade et de madame du Val-Noble aux Champs-Elysées, le dernier des agents de messieurs de Sartine et Lenoir, muni d'un passeport parfaitement en règle, avait débarqué rue de la Paix, à l'hôtel Mirabeau, venant des colonies par Le Havre dans une petite calèche aussi crottée que si elle arrivait du Havre, quoiqu'elle n'eût fait que le chemin de Saint-Denis à Paris. Carlos Herrera, de son côté, fit viser son passeport à l'ambassade espagnole, et disposa tout quai Malaquais pour un voyage à Madrid. Voici pourquoi. Sous quelques jours Esther allait être propriétaire du petit hôtel de la rue Saint-Georges, elle devait obtenir une inscription de trente mille francs de rente; Europe et Asie étaient assez rusées pour la lui faire vendre et en remettre secrètement le prix à Lucien. Lucien, soi-disant riche par la libéralité de sa soeur, achèverait ainsi de. payer le prix de la terre de Rubempré. Personne n'avait rien à reprendre dans cette conduite. Esther seule pouvait être indiscrète; mais elle serait morte plutôt que de laisser échapper un mouvement de sourcils. Clotilde venait d'arborer un petit mouchoir rose à son cou de cigogne, la partie était donc gagnée à l'hôtel de Grandlieu. Les actions des Omnibus donnaient déjà trois capitaux pour un. Carlos, en disparaissant pour quelques jours, déjouait toute malveillance. La prudence humaine avait tout prévu, pas une faute n'était possible. Le faux Espagnol devait partir le lendemain du jour où Peyrade avait rencontré madame du Val-Noble aux Champs-Elysées. Or, dans la nuit même, à deux heures du matin, Asie arriva quai Malaquais en fiacre, et trouva le chauffeur de cette machine fumant dans sa chambre, et se livrant au résumé qui vient d'être traduit en quelques mots, comme un auteur épluchant une feuille de son livre pour y découvrir des fautes à corriger. Un pareil homme ne voulait pas commettre deux fois un oubli comme celui du portier de la rue Taitbout. - Paccard, dit Asie à l'oreille de son maÃtre, a reconnu ce matin, à deux heures et demie, aux Champs-Elysées, Contenson déguisé en mulâtre et servant de domestique à un Anglais qui, depuis trois jours, se promèneaux Champs-Elysées pour observer Esther. Paccard a reconnu ce mâtin-là , comme moi quand il était porteur de la Halle, aux yeux. Paccard a ramené la petite de manière à ne pas perdre de vue notre drôle. Il est à l'hôtel Mirabeau; mais il a échangé de tels signes d'intelligence avec l'Anglais, qu'il est impos-sible, dit Paccard, que l'Anglais soit un Anglais. - Nous avons un taon sur le dos, dit Carlos. Je ne pars qu'après-demain. Ce Contenson est bien celui qui nous a lancé jusqu'ici le portier de la rue Taitbout; il faut savoir si le faux Anglais est notre ennemi. A midi, le mulâtre de monsieur Samuel Johnson servait gravement son maÃtre, qui déjeunait toujours trop bien, par calcul. Peyrade voulait se faire passer pour un Anglais du genre Buveur; il ne sortait jamais qu'entre deux vins. Il avait des guêtres en drap noir qui lui montaient jusqu'aux genoux et rembourrées de manière à lui grossir les jambes; son pantalon était doublé d'une fûtaine énorme; il avait un gilet boutonné jusqu'au menton; sa cravate bleue lui entourait le cou jusqu'à fleur des joues; il portait une petite perruque rousse qui lui cachait la moitié du front; il s'était donné trois pouces de plus environ; en sorte que le plus ancien habitué du café David n'aurait pu le reconnaÃtre. A son habit carré, noir, ample et propre comme un habit anglais, un passant devait le prendre pour un Anglais millionnaire. Contenson avait manifesté l'insolence froide du valet de confiance d'un nabab, il était muet, rogue, méprisant, peu communicatif, et se permettait des gestes étrangers et des cris féroces. Peyrade achevait sa seconde bouteille quand un garçon de l'hôtel introduisit sans cérémonie dans l'appartement un homme en qui Peyrade, aussi bien que Contenson, reconnut un gendarme en bourgeois. - Monsieur Peyrade, dit le gendarme en s'adressant au nabab et en lui parlant à l'oreille, j'ai l'ordre de vous amener à la Préfecture. Peyrade se leva sans faire la moindre observation et chercha son chapeau. - Vous trouverez un fiacre à la porte, lui dit le gendarme dans l'escalier. Le Préfet voulait vous faire arrêter, mais il s'est contenté de vous envoyer demander des explications sur votre conduite par l'officier de paix que vous trouverez dans la voiture. - Dois-je rester avec vous? demanda le gendarme à l'officier de paix quand Peyrade fut monté. - Non, répondit l'officier de paix. Dites tout bas au cocher d'aller à la Préfecture. Peyrade et Carlos se trouvaient ensemble dans le même fiacre. Carlos tenait à portée un stylet. Le fiacre était mené par un cocher de confiance, capable d'en laisser sortir Carlos sans s'en apercevoir et de s'étonner, en arrivant sur place, de trouver un cadavre dans sa voiture. On ne réclame jamais un espion. La justice laisse presque toujours ces meurtres impunis, tant il est difficile d'y voir clair. Un duel dans un fiacre Peyrade jeta son coup d'oeil d'espion sur le magistrat que lui détachait le Préfet de police, Carlos lui présenta des lignes satisfaisantes un crâne pelé, sillonné de rides à l'arrière; des cheveux poudrés; puis, sur des yeux tendres bordés de rouge et qui voulaient des soins, une paire de lunettes d'or très légères, très bureaucratiques, à verres verts et doubles. Ces yeux offraient des certificats de maladies ignobles. Une chemise en percale à jabot plissé dormant, un gilet de satin noir usé, un pantalon d'homme de justice, des bas de filoselle noire et des souliers noués par des rubans, une longue redingote noire, des gants à quarante sous, noirs et portés depuis dix jours, une chaÃne de montre en or. C'était, ni plus, ni moins, le magistrat inférieur appelé très antinomiquement officier de paix. - Mon cher monsieur Peyrade, je regrette qu'un homme comme vous soit l'objet d'une surveillance, et que vous preniez à tâche de la justifier. Votre déguisement n'est pas du goût de monsieur le Préfet. Si vous croyez ainsi échapper à notre vigilance, vous êtes dans l'erreur. Vous avez sans doute pris la route d'Angleterre à Beaumont-sur-Oise?... - A Beaumont-sur-Oise, répondit Peyrade. - Ou à Saint-Denis? reprit le faux magistrat. Peyrade se troubla. Cette nouvelle demande exigeait une réponse. Or toute réponse était dangereuse. Une affirmation devenait une moquerie; une négation, si l'homme savait la vérité, perdait Peyrade. - Il est fin, pensa-t-il. Il essaya de regarder l'officier de paix en souriant, et lui donna son sourire pour une réponse. Le sourire fut accepté sans protêt. - Dans quel but vous êtes-vous déguisé, avez-vous pris un appartement à l'hôtel Mirabeau, et mis Contenson en mulâtre? demanda l'officier de paix. - Monsieur le Préfet fera de moi ce qu'il voudra, je ne dois de compte de mes actions qu'à mes chefs, dit Peyrade avec dignité. - Si vous voulez me donner à entendre que vous agissez pour le compte de la Police Générale du Royaume, dit sèchement le faux agent, nous allons changer de direction, et aller rue de Grenelle au lieu d'aller rue de Jérusalem. J'ai les ordres les plus positifs à votre égard. Mais prenez bien garde? on ne vous en veut pas énormément, et, en un moment, vous brouilleriez vos cartes. Quant à moi, je ne vous veux pas de mal... Mais, marchons!... Dites-moi la vérité... - La vérité? la voici, dit Peyrade en jetant un regard fin sur les yeux rouges de son cerbère. La figure du prétendu magistrat resta muette, impassible, il faisait son métier, toute vérité lui paraissait indifférente, il avait l'air de taxer le Préfet de quelque caprice. Les Préfets ont des lubies. - Je suis devenu amoureux comme un fou d'une femme, la maÃtresse de cet Agent de change qui voyage pour son plaisir et pour le déplaisir de ses créanciers, Falleix. - Madame du Val-Noble, dit l'officier de paix. - Oui, reprit Peyrade. Pour pouvoir l'entretenir pendant un mois, ce qui ne me coûtera guère plus de mille écus, je me suis mis en nabab et j'ai pris Contenson pour domestique. Cela, monsieur, est si vrai que, si vous voulez me laisser dans le fiacre, où je vous attendrai, foi d'ancien Commissaire-général de police, montez à l'hôtel, vous y questionnerez Contenson. Non seulement Contenson vous confirmera ce que j'ai l'honneur de vous dire, mais vous verrez venir la femme de chambre de madame du Val-Noble, qui doit nous apporter ce matin le consentement à mes propositions, ou les conditions de sa maÃtresse. Un vieux singe se connaÃt en grimaces j'ai offert mille francs par mois, une voiture; cela fait quinze cents; cinq cents francs de cadeaux, puis autant en quelques parties, des dÃners, des spectacles; vous voyez que je ne me trompe pas d'un centime en vous disant mille écus. Un homme de mon âge peut bien mettre mille écus à sa dernière fantaisie. - Ah! papa Peyrade, vous aimez encore assez les femmes pour?... Mais vous m'attrapez; moi, j'ai soixante ans, et je m'en prive très bien.. Si cependant les choses sont comme vous les dites, je conçois que, pour vous passer cette fantaisie, il vous a fallu vous donner la tournure d'un étranger. - Vous comprenez que Peyrade ou le père CanquoÃlle de la rue des Moineaux... - Oui, ni l'un ni l'autre n'eût convenu à madame du Val-Noble, reprit Carlos enchanté d'apprendre l'adresse du père CanquoÃlle. Avant la Révolution j'ai eu pour maÃtresse une femme, dit-il, qui avait été entretenue par l'exécuteur des hautes-oeuvres qu'on appelait alors le Bourreau. Un jour, au spectacle, elle se pique avec une épingle, et, comme cela se disait alors, elle s'écria "Ah! bourreau! - Est-ce une réminiscence?" lui dit son voisin. Eh bien! mon cher Peyrade, elle a quitté son homme à cause de ce mot. Je conçois que vous ne voulez pas vous exposer à une semblable avanie... Madame du Val-Noble est femme à gens comme il faut, je l'ai vue un jour à l'Opéra, je l'ai trouvée bien belle... Faites revenir le cocher rue de la Paix, mon cher Peyrade, je vais monter avec vous dans votre appartement et voir les choses par moi-même. Un rapport verbal suffira sans doute à monsieur le Préfet. Carlos sortit de sa poche de côté une tabatière en carton noir doublée de vermeil, il l'ouvrit, et offrit du tabac à Peyrade par un geste d'une bonhomie adorable. Peyrade se dit en lui-même "Et voilà leurs agents!... mon Dieu! si monsieur Lenoir ou monsieur de Sartine revenaient au monde, que diraient-ils?" - C'est là sans doute une partie de la vérité, mais ce n'est pas tout, mon cher ami, dit le faux officier de paix en achevant de humer sa prise par le nez. Vous vous êtes mêlé des affaires de coeur du baron de Nucingen, et vous voulez sans doute l'entortiller dans quelque noeud coulant; vous l'avez manqué au pistolet, vous voulez le viser avec du gros canon. Madame du Val-Noble est une amie de madame de Champy... - Ah! diable! ne nous enferrons pas! se dit Peyrade. Il est plus fort que je ne le croyais. Il me joue. il parle de me faire relâcher, et il continue de me faire causer. - Eh! bien, dit Carlos d'un air d'autorité magistrale. - Monsieur, il est vrai que j'ai eu le tort de chercher pour le compte de monsieur de Nucingen une femme de laquelle il était amoureux à en perdre la tête. C'est la cause de la disgrâce dans laquelle je suis; car il paraÃt que j'ai touché, sans le savoir, à des intérêts très graves. Le magistrat subalterne fut impassible. Mais je connais assez la Police après cinquante-deux ans d'exercice, reprit Peyrade, pour m'être abstenu depuis la mercuriale que m'a donnée monsieur le Préfet, qui certainement avait raison... - Vous renonceriez alors à votre caprice si monsieur le Préfet vous le demandait? Ce serait, je crois, la meilleure preuve à donner de la sincérité de ce que vous me dites. - Comme il va! comme il va! se disait Peyrade. Ah! sacrebleu! les agents d'aujourd'hui valent ceux de monsieur Lenoir. - Y renoncer? dit Peyrade... J'attendrai les ordres de monsieur le Préfet... Mais si vous voulez monter, nous voici à l'hôtel. - Où trouvez-vous donc des fonds? lui demanda Carlos d'un air sagace et à brûle-pourpoint. - Monsieur, j'ai un ami.. dit Peyrade... - Allez donc dire cela, reprit Carlos, à un juge d'instruction? Cette audacieuse scène était chez Carlos le résultat d'une de ces combinaisons dont la simplicité ne pouvait sortir que de la tête d'un homme de sa trempe. Il avait envoyé Lucien, de très bonne heure, chez la comtesse de Sérisy. Lucien pria le secrétaire particulier du comte d'aller, de la part du comte, demander au Préfet des renseignements sur l'agent employé par le baron de Nucingen. Le secrétaire était revenu muni d'une note sur Peyrade, la copie du sommaire écrit sur le dossier Dans la police depuis 1778, et venu d'Avignon à Paris, deux ans auparavant. Sans fortune et sans moralité, dépositaire de secrets d'Etat. Domicilié rue des Moineaux, sous le nom de CanquoÃlle, nom du petit bien sur lequel vit sa famille, dans le département de Vaucluse, famille honorable d'ailleurs. A été demandé récemment par un de ses petits-neveux, nommé Théodose de la Peyrade. Voir le rapport d'un agent, n° 37 des pièces - C'est lui qui doit être l'Anglais à qui Contenson sert de mulâtre, s'était écrié Carlos quand Lucien lui rapporta les renseignements donnés de vive voix, outre la note. En trois heures de temps, cet homme, d'une activité de général en chef, avait trouvé par Paccard un innocent complice capable de jouer le rôle d'un gendarme en bourgeois, et s'était déguisé en officier de paix. Il avait hésité trois fois à tuer Peyrade dans le fiacre; mais il s'était interdit de jamais commettre un assassinat par lui-même, il se promit de se défaire à temps de Peyrade en le faisant signaler comme un millionnaire à quelques forçats libérés. Peyrade et son Mentor entendirent la voix de Contenson qui causait avec la femme de chambre de madame du Val-Noble. Peyrade fit alors signe à Carlos de rester dans la première pièce, en ayant l'air de lui dire ainsi "Vous allez juger de ma sincérité". - Madame consent à tout, disait Adèle. Madame est en ce moment chez une de ses amies, madame de Champy, qui a pour un an encore un appartement tout meublé rue Taitbout, et qui le lui donnera sans doute. Madame sera mieux là pour recevoir monsieur Johnson, car les meubles sont encore très bien, et Monsieur pourra les acheter à madame en s'entendant avec madame de Champy. - Bon, mon enfant. Si ce n'est pas une carotte, c'en est le feuillage, dit le mulâtre à la fille stupéfaite; mais nous partagerons... - Eh! bien, en voilà un homme de couleur! s'écria mademoiselle Adèle. Si votre nabab est un nabab, il peut bien donner des meubles à madame. Le bail finit en avril 1830, votre nabab pourra le renouveler, s'il se trouve bien. - Moa trée contente! répondit Peyrade qui fit son entrée en frappant sur l'épaule de la femme de chambre. Et il fit un geste d'intelligence à Carlos qui répondit par un geste d'assentiment en comprenant que le nabab devait rester dans son rôle. Mais la scène changea subitement par l'entrée d'un personnage sur qui Carlos ni le Préfet de police ne pouvaient rien. Corentin se montra soudain. Il avait trouvé la porte ouverte, il venait voir en passant comment son vieux Peyrade jouait son rôle de nabab. Corentin gagne la seconde manche - Le Préfet m'otolondre toujours! dit Peyrade à l'oreille de Corentin, il m'a découvert en nabab - Nous ferons tomber le Préfet, répondit Corentin à l'oreille de son ami. Puis, après avoir salué froidement, il se mit à examiner sournoisement le magistrat. - Restez ici jusqu'à mon retour; je vais à la Préfecture, dit Carlos. Si vous ne me voyez pas, vous pourrez vous passer votre fantaisie. Après avoir dit ces mots à l'oreille de Peyrade afin de ne pas en démolir le personnage aux yeux de la femme de chambre, Carlos sortit, ne se souciant pas de rester sous le regard du nouveau venu, dans lequel il reconnut une de ces natures blondes, à oeil bleu, terribles à froid. - C'est l'officier de paix que m'a envoyé le Préfet, dit Peyrade à Corentin. - Ça! répondit Corentin, tu t'es laissé mettre dedans. Cet homme a trois jeux de cartes dans ses souliers, cela se voit à la position du pied dans le soulier; et d'ailleurs un officier de paix n'a pas besoin de se déguiser! Corentin descendit avec rapidité pour éclaircir ses soupçons; Carlos montait en fiacre. - Eh! monsieur l'abbé?... cria Corentin. Carlos tourna la tête, vit Corentin et monta dans son fiacre. Néanmoins Corentin eut le temps de dire par la portière "Voilà tout ce que je voulais savoir" - Quai Malaquaisi cria Corentin au cocher en mettant d'infernales railleries dans son accent et dans son regard. - Allons, se dit Jacques Collin, je suis cuit, ils y sont, il faut les gagner de vitesse, et surtout savoir ce qu'ils nous veulent. Corentin avait vu cinq ou six fois l'abbé Carlos Herrera, et le regard de cet homme ne pouvait pas s'oublier. Corentin avait reconnu d'abord la carrure des épaules, puis les boursouflures du visage, et la tricherie des trois pouces obtenus par un talon intérieur. - Ah! mon vieux, l'on t'a fait poser! dit Corentin en voyant qu'il n'y avait plus dans la chambre à coucher que Peyrade et Contenson. - Qui? s'écria Peyrade dont l'accent eut une vibration métallique, j'emploie mes derniers jours à le mettre sur un gril et à l'y retourner. - C'est l'abbé Carlos Herrera, probablement le Corentin de l'Espagne. Tout s'explique. L'Espagnol est un vicieux de haut bord qui a voulu faire la fortune de ce petit jeune homme en battant monnaie avec le traversin d'une jolie fille... C'est à toi de savoir si tu veux jouter avec un diplomate qui me paraÃt diablement roué. - Oh! cria Contenson, il a reçu les trois cent mille francs le jour de l'arrestation d'Esther, il était dans le fiacre! je me souviens de ces yeux-là , de ce front, de ces marques de petite vérole. - Ah! quelle dot aurait eue ma pauvre Lydie! s'écria Peyrade. - Tu peux rester en nabab, dit Corentin. Pour avoir un oeil chez Esther, il faut la lier avec la Val-Noble, elle était la vraie maÃtresse de Lucien de Rubempré. - On a déjà chippé plus de cinq cent mille francs au Nucingen, dit Contenson. - Il leur en faut encore autant, reprit Corentin, la terre de Rubempré coûte un million. Papa, dit-il en frappant sur l'épaule de Peyrade, tu pourras avoir plus de cent mille francs pour marier Lydie. - Ne me dis pas cela, Corentin. Si ton plan manquait, je ne sais pas de quoi je serais capable... - Tu les auras peut-être demain! L'abbé, mon cher, est bien fin, nous devons baiser son ergot, c'est un diable supérieur; mais je le tiens, il est homme d'esprit, il capitulera. Tâche d'être aussi bête qu'un nabab, et ne crains plus rien. Le soir de cette journée où les véritables adversaires s'étaient rencontrés face à face et sur un terrain aplani, Lucien alla passer la soirée à l'hôtel de Grandlieu. La compagnie y était nombreuse. A la face de tout son salon, la duchesse garda pendant quelque temps Lucien auprès d'elle, en se montrant excellente pour lui. - Vous êtes allé faire un petit voyage? lui dit-elle. - Oui, madame la duchesse. Ma soeur, dans le désir de faciliter mon mariage, a fait de grands sacrifices, et j'ai pu acquérir la terre de Rubempré, la recomposer en entier. Mais j'ai trouvé dans mon avoué de Paris un homme habile, il a su m'éviter les prétentions que les détenteurs des biens auraient élevées en sachant le nom de l'acquéreur. - Y a-t-il un château? dit Clotilde en souriant trop. - Il y a quelque chose qui ressemble à un château; mais le plus sage sera de s'en servir comme de matériaux pour bâtir une maison moderne. Les yeux de Clotilde jetaient des flammes de bonheur à travers ses sourires de contentement. - Vous ferez ce soir un rubber avec mon père, lui dit-elle tout bas. Dans quinze jours, j'espère que vous serez invité à dÃner. - Eh! bien, mon cher monsieur, dit le duc de Grandlieu, vous avez acheté, dit-on, la terre de Rubempré; je vous en fais mon compliment. C'est une réponse à ceux qui vous donnaient des dettes. Nous autres, nous pouvons, comme la France ou l'Angleterre, avoir une Dette Publique; mais, voyez-vous, les gens sans fortune, les commençants ne peuvent pas se donner ce ton-là ... - Eh! monsieur le duc, je dois encore cinq cent mille francs sur ma terre. - Eh! bien, il faut épouser une fille qui vous les apporte; mais vous trouverez difficilement, pour vous, un parti de cette fortune dans notre faubourg, où l'on donne peu de dot aux filles. - Mais elles ont assez de leur nom, répondit Lucien. - Nous ne sommes que trois joueurs de wisk, Maufrigneuse, d'Espard et moi, dit le duc; voulez-vous être Il notre quatrième? dit-il à Lucien en lui montrant la table à jouer. Clotilde vint à la table de jeu pour voir jouer son père. - Elle veut que je prenne ça pour moi, dit le duc en tapotant les mains de sa fille et regardant de côté Lucien qui resta sérieux. Lucien, le partenaire de monsieur d'Espard, perdit vingt louis. - Ma chère mère, vint dire Clotilde à la duchesse, il a eu l'esprit de perdre. A onze heures, après quelques paroles d'amour échangées avec mademoiselle de Grandlieu, Lucien revint, se mit au lit en pensant au triomphe complet qu'il devait obtenir dans un mois, car il ne doutait pas d'être accepté comme prétendu de Clotilde, et marié avant le carême de 1830. Le lendemain, à l'heure où Lucien fumait quelques cigarettes après déjeuner, en compagnie de Carlos devenu très soucieux, on leur annonça monsieur de Saint-Estève quelle épigramme! qui désirait parler, soit à l'abbé Carlos Herrera, soit à monsieur Lucien de Rubempré. - A-t-on dit, en bas, que je suis parti? s'écria l'abbé. - Oui, monsieur, répondit le groom. - Eh! bien, reçois cet homme, dit-il à Lucien; mais ne dis pas un seul mot compromettant, ne laisse pas échapper un geste d'étonnement, c'est l'ennemi. - Tu m'entendras, dit Lucien. Carlos se cacha dans une pièce contiguÃ, et par la fente de la porte il vit entrer Corentin, qu'il ne reconnut qu'à la voix, tant ce grand homme inconnu possédait le don de transformation! En ce moment, Corentin ressemblait à un vieux Chef de Division aux Finances. - Je n'ai pas l'honneur d'être connu de vous, monsieur, dit Corentin; mais... - Excusez-moi de vous interrompre, monsieur, dit Lucien; mais... - Mais, il s'agit de votre mariage avec mademoiselle Clotilde de Grandlieu, qui ne se fera pas, dit alors vivement Corentin. Lucien s'assit et ne répondit rien. - Vous êtes entre les mains d'un homme qui a le pouvoir, la volonté, la facilité de prouver au duc de Grandlieu que la terre de Rubempré sera payée avec le prix qu'un sot vous a donné de votre rnaÃŽttesse, mademoiselle Esther, dit Corentin en continuant, On trouvera facilement les minutes des jugements en vertu desquels mademoiselle Esther a été poursuivie, et l'on a les moyens de faire parler d'Estourny. Les manoeuvres extrêmement habiles employées contre le baron de Nucingen seront mises à jour... En ce moment tout peut s'arranger, Donnez une somme de cent mille francs et vous aurez la paix.. Ceci ne me regarde en rien. Je suis le chargé d'affaires de ceux qui se livrent à ce chantage, voila tout. Corentin aurait pu parler une heure, Lucien fumait sa cigarette d'un air parfaitement insouciant. - Monsieur, répondit-il, je ne veux pas savoir qui vous êtes, car les gens qui se chargent de commissions semblables ne se nomment d'aucune manière, pour moi, du moins. Je vous ai laissé parler tranquillement je suis chez moi. Vous ne me paraissez pas dénué de sens, écoutez bien mon dilemme. Une pause se fit, pendant laquelle Lucien opposa aux yeux de chat que Corentin dirigeait sur lui un regard couvert de glace. - Ou vous vous appuyez sur des faits entièrement faux, et je ne dois en prendre aucun souci, reprit Lucien; ou vous avez raison, et alors, en vous donnant cent mille francs, je vous laisse le droit de me demander autant de cent mille francs que votre mandataire pourra trouver de Saint-Estèves à m'envoyer... Enfin, pour terminer d'un coup votre estimable négociation, sachez que moi, Lucien de Rubempré, je ne crains personne. Je ne suis pour rien dans les tripotages dont vous me parlez. Si la maison de Grandlieu fait la difficile, il y a d'autres jeunes personnes très nobles à épouser. Enfin il n'y a pas d'affront pour moi à rester garçon, surtout en faisant, comme vous le croyez, la traite des blanches avec de pareils bénéfices. - Si monsieur l'abbé Carlos Herrera... - Monsieur, dit Lucien en interrompant Corentin, Carlos Herrera se trouve en ce moment sur la route d'Espagne; il n'a rien à faire à mon mariage, ni rien à voir dans mes intérêts. Cet homme d'Etat a bien voulu m'aider pendant longtemps de ses conseils, mais il a des comptes à rendre à Sa Majesté le roi d'Espagne; si vous avez à causer avec lui, je vous engage à prendre le chemin de Madrid. - Monsieur, dit nettement Corentin, vous ne serez jamais le mari de mademoiselle Clotilde de Grandlieu. - Tant pis pour elle, répondit Lucien en poussant vers la porte Corentin avec impaticnce. - Avez-vous bien réfléchi? dit froidement Corentin. - Monsieur, je ne vous reconnais ni le droit de vous mêler de mes affaires ni celui de me faire perdre une cigarette, dit Lucien en jetant sa cigarette éteinte. - Adieu, monsieur, dit Corentin. Nous ne nous reverrons plus... mais il y aura certes un moment de votre vie où vous donnerez la moitié de votre fortune pour avoir eu l'idée de me rappeler sur l'escalier. En réponse à cette menace, Carlos fit le geste de couper une tête. Une musique que les vieillards entendent quelquefois aux Italiens - A l'ouvrage, maintenant! s'écria-t-il en regardant Lucien devenu blême après cette terrible conférence. Si, dans le nombre, assez restreint, des lecteurs qui s'occupent de la partie morale et philosophique d'un livre il s'en trouvait un seul capable de croire à la satisfaction du baron de Nucingen, celui-là prouverait combien il est difficile de soumettre le coeur d'une fille à des maximes physiologiques quelconques. Esther avait résolu de faire payer cher au pauvre millionnaire ce que le millionnaire appelait son chour te driomphe. Aussi, dans les premiers jours de février 1830, la crémaillère n'avait-elle pas encore été pendue dans le bedid balai. - Mais, dit Esther confidentiellement à ses amies qui le redirent au baron, au Carnaval, j'ouvre mon établissement, et je veux rendre mon homme heureux comme un coq en plâtre. Ce mot devint proverbial dans le monde-Fille. Le baron se livrait donc à beaucoup de lamentations. Comme les gens mariés, il devenait assez ridicule, il commençait à se plaindre devant ses intimes, et son mécontentement transpirait. Cependant Esther continuait consciencieusement son rôle de Pompadour du prince de la Spéculation. Elle avait déjà donné deux ou trois petites soirées uniquement pour introduire Lucien au logis. Lousteau, Rastignac, du Tillet, Bixiou, Nathan, le comte de Brambourg, la fleur des roués c, devinrent les habitués de la maison. Enfin Esther accepta, pour actrices dans la pièce qu'elle jouait, Tullia, Florentine, Fanny-Beaupré, Florine, deux actrices et deux danseuses, puis madame du Val-Noble. Rien n'est plus triste qu'une maison de Courtisane sans le sel de la rivalité, le jeu des toilettes et la diversité des physionomies. En six semaines, Esther devint la femme la plus spirituelle, la plus amusante, la plus belle et la plus élégante des Pariahs femelles qui composent la classe des femmes entretenues. Placée sur son vrai piédestal, elle savourait toutes les jouissances de vanité qui séduisent les femmes ordinaires' mais en femme qu'une pensée secrète mettait au-dessus dl sa caste. Elle gardait en son coeur une image d'elle-même qui tout à la fois la faisait rougir et dont elle se glorifiait, l'heure de son abdication était toujours présente à sa conscience; aussi vivait-elle comme double, en prenant son personnage en pitié. Ses sarcasmes se ressentaient de la disposition intérieure, où la maintenait le profond mépris que l'ange d'amour, contenu dans la courtisane, portait à ce rôle infâme et odieux joué par le corps en présence de l'âme. A la fois le spectateur et l'acteur, le juge et le patient, elle réalisait l'admirable fiction des Contes Arabes, où se trouve presque toujours un être sublime caché sous une enveloppe dégradée, et dont le type est, sous le nom de Nabuchodonosor, dans le livre des livres, la Bible. Après s'être accordé la vie jusqu'au lendemain de l'infidélité, la victime pouvait bien s'amuser un peu du bourreau. D'ailleurs, les lumières acquises par Esther sur les moyens secrètement honteux. auxquels le baron devait sa fortune colossale lui ôtèrent tout scrupule, elle se plut à jouer le rôle de la déesse Até, la Vengeance, selon le mot de Carlos. Aussi se faisait-elle tour à tour charmante et détestable pour ce millionnaire qui ne vivait que par elle. Quand le baron en arrivait à un degré de souffrance auquel il désirait quitter Esther, elle le ramenait à elle par une scène de tendresse. Herrera, très ostensiblement parti pour l'Espagne, était allé jusqu'à Tours. Il avait fait continuer le chemin à sa voiture jusqu'à Bordeaux, en y laissant un domestique de place chargé de jouer le rôle du maÃtre, et de l'attendre dans un hôtel de Bordeaux. Puis, revenu par la diligence sous le costume d'un commis voyageur, il s'était secrètement installé chez Esther, d'où, par Asie, par Europe et par Paccard, il dirigeait avec soin ses machinations, en surveillant tout, particulièrement Peyrade. Une quinzaine environ avant le jour choisi pour donner sa fête, et qui devait être le lendemain du premier bal de l'Opéra, la courtisane, que ses bons mots commençaient à rendre redoutable, se trouvait aux Italiens, dans le fond de la loge que le baron, forcé de lui donner une loge, lui avait obtenue au rez-de-chaussée, afin d'y cacher sa maÃtresse et ne pas se montrer en public avec elle, à quelques pas de madame de Nucingen. Esther avait choisi sa loge de manière à pouvoir contempler celle de madame de Sérisy, que Lucien accompagnait presque toujours. La pauvre courtisane mettait son bonheur à regarder Lucien les mardis, les jeudis et les samedis, auprès de madame de Sérisy. Esther vit alors, vers les neuf heures et demie, Lucien entrant dans la loge de la comtesse le front soucieux, pâle, et la figure presque décomposée. Ces signes de désolation intérieure n'étaient visibles que pour Esther. La connaissance du visage d'un homme est, chez la femme qui l'aime, comme celle de la pleine mer pour un marin. - Mon Dieu! que peut-il avoir?... qu'est-il arrivé? Aurait-il besoin de parler à cet ange infernal, qui est un ange gardien pour lui, et qui vit caché dans une mansarde entre celle d'Europe et celle d'Asie; ~ Occupée de pensées si cruelles, Esther entendait à peine la musique. Aussi peut-on facilement croire qu'elle n'écoutait pas du tout le baron, qui tenait entre ses deux mains une main de son anche, en lui parlant dans son patois de juif polonais, dont les singulières désinences ne doivent pas donner moins de mal à ceux qui les lisent qu'à ceux qui les entendent. - Esder, dit-il en lui lâchant la main, et la repoussant avec un léger mouvement d'humeur, fus ne m'égoudez bas - Baron, tenez, vous baragouinez l'amour comme vous baragouinez le français. - Terteifle! - Je ne suis pas ici dans mon boudoir, je suis aux Italiens. Si vous n'étiez pas une de ces caisses fabriquées par Huret ou par Fichet, qui s'est métamorphosée en homme par un tour de force de la Nature, vous ne feriez pas tant de tapage dans la loge d'une femme qui aime la musique. Je crois bien que je ne vous écoute pas! Vous êtes là , tracassant dans ma robe comme un hanneton dans du papier, et vous me faites rire de pitié. Vous me dites"Fus êdes cholie, fis êdes à groguer..." Vieux fat! si je vous répondais "Vous me déplaisez moins ce soir qu'hier, rentrons chez nous." Eh! bien, à la manière dont je vous vois soupirer car si je ne vous écoute pas, je vous sens, je vois que vous avez énormément dÃné, votre digestion commence. Apprenez de moi je vous coûte assez cher pour que je vous donne de temps en temps un conseil pour votre argent! apprenez, mon cher, que quand on a des digestions embarrassées comme le sont les vôtres, il ne vous est pas permis de dire indifféremment, et à des heures indues, à votre maÃtresse "Fus êdes cholie..." Un vieux soldat est mort de cette fatuité-là dans les bras de la Religion, a dit Blondet... Il est dix heures, vous avez fini de dÃner à neuf heures chez du Tillet avec votre pigeon, le comte de Brambourg, vous avez des millions et des truffes à digérer, repassez demain à dix heures. - Gomme fus édes grielle!... s'écria le baron qui reconnut la profonde justesse de cet argument médical. - Cruelle?... fit Esther en regardant toujours Lucien. N'avez-vous pas consulté Bianchon, Desplein, le vieil Haudry... Depuis que vous entrevoyez l'aurore de votre bonheur, savez-vous de quoi vous me faites l'effet?... - Te guoi? - D'un petit bonhomme enveloppé de flanelle, qui, d'heure en heure, se promène de son fauteuil à sa croisée pour savoir si le thermomètre est à l'article vers à soie, la température que son médecin lui ordonne... - Dennez, fus èdes eine incrade! s'écria le baron au désespoir d'entendre une musique que les vieillards amoureux entendent cependant assez souvent aux Italiens. - Ingrate! dit Esther. Et que m'avez-vous donné jusqu'à présent?... beaucoup de désagrément. Voyons, papa! Puis-je être fière de vous? Vous, vous êtes fier de moi, je porte très bien vos galons et votre livrée. Vous avez payé mes dettes!... soit. Mais vous avez chippé assez de millions... Ah! Ah! ne faites pas la moue, vous en êtes convenu avec moi... pour n'y pas regarder. Et c'est là votre plus beau titre de gloire... Fille et voleur, rien ne s'accorde mieux. Vous avez construit une cage magnifique pour un perroquet qui vous plaÃt... Allez demander à un ara du Brésil s'il doit de la reconnaissance à celui qui l'a mis dans une cage dorée... - Ne me regardez pas ainsi, vous avez l'air d'un bonze... - Vous montrez votre ara rouge et blanc à tout Paris. Vous dites "Y a-t-il quelqu'un à Paris qui possède un pareil perroquet?... et comme il jacasse! comme il rencontre bien dans ses mots!..." Du Tillet entre et il lui dit "Bonjour, petit fripon..." Mais vous êtes heureux comme un Hollandais qui possède une tulipe unique, comme un ancien nabab, pensionné en Asie par l'Angleterre, à qui un commis voyageur a vendu la première tabatière suisse qui a joué trois ouvertures. Vous voulez mon coeur! Eh! bien, tenez, je vais vous donner les moyens de le gagner. - Tiddes, tiddes!...che verai dut bir fus... C'haime à èdre plagué bar fus! - Soyez, jeune, soyez beau, soyez comme Lucien de Rubempré, que voilà chez votre femme, et vous obtiendrez gratis ce que vous ne pourrez jamais acheter avec tous vos millions!... - Che fus guiddes, gar,fraimante! fus êdes ecgsegraple ce soir dit le Loup-cervier dont la figure s'allongea. - Eh! bien bonsoir, répondit Esther. Recommandez à Chorche de tenir la tête de votre lit très haut, de mettre les pieds bien en pente, vous avez ce soir le teint à l'apoplexie...Cher, vous ne direz pas que je ne m'intéresse point à votre santé. Le baron était debout et tenait le bouton de la porte. - Ici, Nucingen!... fit Esther en le rappelant par un geste hautain. Le baron se pencha vers elle avec une servilité canine. - Voulez-vous me voir gentille pour vous et vous donner ce soir chez moi des verres d'eau sucrée en vous choûchoûtant, gros monstre?... - Fus me prissez le cueir... - Briser le cuir, ça se dit en un seul mot tanner...reprit-elle en se moquant de la prononciation du baron. Voyons, amenez-moi Lucien, que je l'invite à notre festin de Balthazar, et que je sois sûre qu'il n'y manquera pas. Si vous réussissez à cette petite négociation, je te dirai si bien que je t'aime, mon gros Frédéric, que tu le croiras... - Fus êdes une engeanderesse, dit le baron en baisant le gant d'Esther. Che gonzentirais à andandre eine hire t'inchures, s'il y afait tuchurs eine garesse au poud... - Allons, si je ne suis pas obéie, je... dit-elle en menaçant le baron du doigt comme on fait avec les enfants. Le baron hocha la tête en oiseau pris dans un traquenard et qui implore le chasseur. - Mon Dieu! qu'a donc Lucien? se dit-elle quand elle fut seule en ne retenant plus ses larmes qui tombèrent, il n'a jamais été si triste! Voici ce qui le soir même était arrivé à Lucien. Tout ce qu'on peut souffrir au seuil d'une porte A neuf heures, Lucien était sorti, comme tous les soirs, dans son coupé, pour aller à l'hôtel de Grandlieu. Réservant son cheval de selle et son cheval de cabriolet pour ses matinées, comme font tous les jeunes gens, il avait pris un coupé pour ses soirées d'hiver, et avait choisi chez le premier loueur de carosses un des plus magnifiques avec de magnifiques chevaux. Tout lui souriait depuis un mois il avait dÃné trois fois à l'hôtel Grandlieu, le duc était charmant pour lui; ses actions dans l'entreprise des Omnibus vendues trois cent mille francs lui avaient permis de payer encore un tiers du prix de sa terre; Clotilde de Grandlieu, qui faisait de délicieuses toilettes, avait dix pots de fard sur la figure quand il entrait dans le salon, et avouait hautement d'ailleurs sa passion pour lui. Quelques personnes assez haut placées parlait du mariage de Lucien et de mademoiselle de Grandlieu comme d'une chose probable. Le duc de Chaulieu, l'ancien ambassadeur en Espagne et ministre des Affaires Etrangère pendant un moment, avait promis à la duchesse de Grandlieu de demander au Roi le titre de marquis pour Lucien. Après avoir dÃné chez madame de Sérisy, Lucien était donc allé, ce soir-là , de la rue de la Chaussée-d'Antin au faubourg Saint-Germain y faire sa visite de tous les jours. Il arrive, son cocher demande la porte, elle s'ouvre, il arrête au perron. Lucien, en descendant de voiture, voit dans la cour quatre équipages. En apercevant monsieur de Rubempré, l'un des valets de pied, qui ouvrait et fermait la porte du péristyle, s'avance, sort sur le perron et se met devant la porte, comme un soldat qui reprend sa faction. - Sa Seigneurie n'y est pas! dit-il. - Madame la duchesse reçoit, fit observer Lucien au valet. - Madame la duchesse est sortie, répond gravement le valet. - Mademoiselle Clotilde... - Je ne pense pas que mademoiselle Clotilde reçoive monsieur en l'absence de madame la duchesse... - Mais il y a du monde, réplique Lucien foudroyé, - Je ne sais pas, répond le valet de pied en tâchant d'être à la fois bête et respectueux. Il n'y a rien de plus terrible que l'Etiquette pour ceux qui l'admettent comme la loi la plus formidable de la société. Lucien devina facilement le sens de cette scène atroce pour lui, le duc et la duchesse ne voulaient pas le recevoir; il sentit sa moelle épinière se gelant dans les anneaux de sa colonne vertébrale, et une petite sueur froide lui mit quelques perles au front. Ce colloque avait lieu devant son valet de chambre à lui, qui tenait la poignée de la portière et qui hésitait à la fermer; Lucien lui fit signe qu'il allait repartir; mais, en remontant, il entendit le bruit que font des gens en descendant un escalier, et le valet de pied vint crier successivement "Les gens de monsieur le duc de Chaulieu! - Les gens de madame la vicomtesse de Grandlieu!" Lucien ne dit qu'un mot à son domestique "Vite aux Italiens!..." Malgré sa prestesse, l'infortuné dandy ne put éviter le duc de Chaulieu et son fils le duc de Rhétoré, avec lesquels il fut forcé d'échanger des saluts, car ils ne lui dirent pas un mot. Une grande catastrophe à la cour, la chute d'un favori redoutable est souvent consommée au seuil d'un cabinet par le mot d'un huissier à visage de plâtre. - Comment faire savoir ce désastre à l'instant à mon conseiller? s'était dit Lucien en allant aux Italiens. Que se passe-il?... Il se perdait en conjectures. Voici ce qui venait d'avoir lieu. Le matin même, à onze heures, le duc de Grandlieu avait dit, en entrant dans le petit salon où l'on déjeunait en famille, à Clotilde après l'avoir embrassée "Mon enfant, jusqu'à nouvel ordre, ne t'occupe plus du sire de Rubempré." Puis il avait pris la duchesse par la main et l'emmena dans une embrasure de croisée, pour lui dire quelques mots à voix basse qui firent changer de couleur la pauvre Clotilde. Mademoiselle de Grandlieu observait sa mère écoutant le duc, et elle lui vit sur la figure une vive surprise. - Jean, avait dit le duc à l'un des domestiques, tenez, portez ce petit mot à monsieur le duc de Chaulieu, priez-le de vous donner réponse par oui ou non. - Je l'invite à venir dÃner avec nous aujourd'hui, dit-il à sa femme. Le déjeuner avait été profondément triste. La duchesse parut pensive, le duc sembla fâché contre lui-même, et Clotilde eut beaucoup de peine à retenir ses larmes. - Mon enfant, votre père araison, obéissez-lui, avait dit d'une voix attendrie la mère à sa fille. Je ne puis vous dire comme lui "Ne pensez pas à Lucien!" Non, je comprends ta douleur. Clotilde baisa la main de sa mère. - Mais je te dirai, mon ange "Attends sans faire une seule démarche, souffre en silence, puisque tu l'aimes, et sois confiante en la sollicitude de tes parents!" Les grandes dames, mon enfant, sont grandes parce qu'elles savent toujours faire leur devoir dans toutes les occasions, et avec noblesse. - De quoi s'agit-il?... avait demandé Clotilde pâle comme un lis. - De choses trop graves pour qu'on puisse t'en parler, mon coeur, avait répondu la duchesse; car si elles sont fausses, ta pensée, en serait inutilement salie; et si elles sont vraies, tu dois les ignorer. A six heures, le duc de Chaulieu était venu trouver dans son cabinet le duc de Grandlieu qui l'attendait. - Dis donc, Henri... Ces deux ducs se tutoyaient et s'appelaient par leurs prénoms. C'est une de ces nuances inventées pour marquer les degrés de l'intimité, repousser les envahissements de la familiarité française et humilier les amours-propres. Dis donc, Henri, je suis dans un embarras si grand, que je ne peux prendre conseil que d'un vieil ami qui connaisse bien les affaires et tu en as la triture. Ma fille Clotilde aime, comme tu le sais, ce petit Rubempré qu'on m'a quasi contraint de lui promettre pour mari. J'ai toujours été contre ce mariage; mais, enfin, madame de Grandlieu n'a pas su se défendre de l'amour de Clotilde. Quand ce garçon a eu acheté la terre, quand il l'a eu payée aux trois quarts, il n'y a plus eu d'objections de ma part. Voici que j'ai reçu hier au soir une lettre anonyme tu sais le cas qu'on en doit faire où l'on m'affirme que la fortune de ce garçon provient d'une source impure, et qu'il nous ment en nous disant que sa soeur lui donne les fonds nécessaires à ses acquisitions. On me somme, au nom du bonheur de ma fille et de la considération de notre famille, de prendre des renseignements, en m'indiquant les moyens de m'éclairer. Tiens, lis, d'abord. - Je partage ton opinion sur les lettres anonymes, mon cher Ferdinand, avait répondu le duc de Chaulieu après avoir lu la lettre; mais, tout en les méprisant, on doit s'en servir. Il en est de ces lettres, absolument comme des espions. Ferme ta porte à ce garçon, et voyons à prendre des renseignements... Eh! bien, j'ai ton affaire. Tu as pour avoué Derville, un homme en qui nous avons toute confiance; il a les secrets de bien des familles, il peut bien porter celui-là . C'est un homme probe, un homme de poids, un homme d'honneur; il est fin, rusé; mais il n'a que la finesse des affaires, tu ne dois l'employer que pour obtenir un témoignage auquel tu puisses avoir égard. Nous avons au Ministère des Affaires Etrangères, par la Police du Royaume, un homme unique pour découvrir les secrets d'Etat, nous l'envoyons souvent en mission. Préviens Derville qu'il aura, pour cette affaire, un lieutenant. Notre espion est un monsieur qui se présentera décoré de la croix de la Légion d'Honneur, il aura l'air d'un diplomate. Ce drôle sera le chasseur, et Derville assistera tout simplement à la chasse. Ton avoué te dira si la montagne accouche d'une souris, ou si tu dois rompre avec ce petit Rubempré. En huit jours, tu sauras à quoi t'en tenir. - Le jeune homme n'est pas encore assez marquis pour se formaliser de ne pas me trouver chez moi pendant huit jours, avait dit le duc de Grandlieu. - Surtout si tu lui donnes ta fille, avait répondu l'ancien ministre. Si la lettre anonyme araison, qué que ça te fait! Tu feras voyager Clotilde avec ma belle-fille Madeleine, qui veut aller en Italie... - Tu me tires de peine! et je ne sais encore si je dois te remercier... - Attendons l'événement. - Ah! s'était écrié le duc de Grandlieu, quel est le nom de ce monsieur? il faut l'annoncer à Derville... Envoie-le-moi demain, sur les quatre heures, j'aurai Derville, je les mettrai tous deux en rapport. - Le nom vrai, dit l'ancien ministre, est, je crois, Corentin... un nom que tu ne dois pas avoir entendu, mais ce monsieur viendra chez toi bardé de son nom ministériel. Il se fait appeler monsieur de Saint-quelque chose... - Ah! Saint-Yves! Sainte-Valère, l'un ou l'autre, - tu peux te fier à lui, Louis XVIII s'y fiait entièrement. Après cette conférence, le majordome reçut l'ordre de fermer la porte à monsieur de Rubempré, ce qui venait d'être fait. La scène est dans les loges Lucien se promenait dans le foyer des Italiens comme un homme ivre. Il se voyait la fable de tout Paris. Il avait dans le duc de Rhétoré l'un de ces ennemis impitoyables et auxquels il faut sourire sans pouvoir s'en venger, car leurs atteintes sont conformes aux lois du monde. Le duc de Rhétoré savait la scène qui venait de se passer sur le perron de l'hôtel de Grandlieu. Lucien, qui sentait la nécessité d'instruire de ce désastre subit son conseiller-privé-intime-actuel, craignit de se compromettre en se rendant chez Esther, où peut-être il trouverait du monde. Il oubliait qu'Esther était là , tant ses idées se confondaient; et, au milieu de tant de perplexités, il lui fallut causer avec Rastignac, qui, ne sachant pas encore la nouvelle, le félicitait sur son prochain mariage. En ce moment, Nucingen se montra souriant à Lucien, et lui dit Fulés-fus me vaire le blésir te fennir foir montame te Jamby qui fieut fus einfider elle-même à la bentaison te nodre gremaillière... - Volontiers, baron, répondit Lucien à qui le financier apparut comme un ange sauveur. - Laissez-nous, dit Esther à monsieur de Nucingen quand elle le vit entrant avec Lucien, allez voir madame du Val-Noble que j'aperçois dans une loge des troisièmes avec son Nabab... Il pousse bien des Nabab dans les Indes, ajouta-t-elle en regardant Lucien d'un air d'intelligence. - Et. celui-là , dit Lucien en souriant, ressemble terriblement au vôtre. - Et, dit Esther en répondant à Lucien par un autre signe d'intelligence tout en continuant de parler au baron, amenez-la-moi avec son Nabab, il a grande envie de faire votre connaissance, on le dit puissamment riche. La pauvre femme m'a déjà chanté je ne sais combien d'élégies, elle se plaint que ce Nabab ne va pas; et si vous le débarrassiez de son lest, il serait peut-être plus leste. - Fus nus brenez tonc bir tes follères, dit le baron. - Qu'as-tu, mon Lucien?... dit-elle dans l'oreille de son ami en la lui effleurant avec ses lèvres dès que la porte de la loge fut fermée. - Je suis perdu! On vient de me refuser l'entrée de l'hôtel de Grandlieu, sous prétexte qu'il n'y avait personne, le duc et la duchesse y étaient et cinq équipages piaffaient dans la cour... - Comment, le mariage manquerait! dit Esther d'une voix émue, car elle entrevoyait le paradis. - Je ne sais pas encore ce qui se trame contre moi... - Mon Lucien, lui répondit-elle d'une voix adorablement câline, pourquoi te chagriner? tu feras un plus beau mariage plus tard... Je te gagnerai deux terres... - Donne à souper, ce soir, afin que je puisse parler secrètement à Carlos, et surtout invite le faux Anglais et la Val-Noble. Ce Nabab a causé ma ruine, il est notre ennemi, nous le tiendrons, et nous... Mais Lucien s'arrêta en faisant un geste de désespoir. - Eh! bien, qu'y a-t-il? demanda la pauvre fille qui sentait comme dans un brasier. - Oh! madame de Sérisy me voit! s'écria Lucien, et pour comble de malheur, le duc de Rhétoré, l'un des témoins de ma déconvenue, est avec elle. En effet, en ce moment même, le duc de Rhétoré jouait avec la douleur de la comtesse de Sérisy. - Vous laissez Lucien se montrer dans la loge de mademoiselle Esther, disait le jeune duc en montrant et la loge et Lucien. Vous qui vous intéressez à lui, vous devriez l'avertir que cela ne se fait pas. On peut souper chez elle, on peut même y... mais, en vérité, je ne m'étonne plus du refroidissement des Grandlieu pour ce garçon, je viens de le voir refusé à la porte, sur le perron... - Ces filles-là sont bien dangereuses, dit madame de Sérisy qui tenait la lorgnette braquée sur la loge d'Esther. - Oui, dit le duc, autant pour ce qu'elles peuvent que pour ce qu'elles veulent... - Elles le ruineront! dit madame de Sérisy, car elles sont, m'a-t-on dit, aussi coûteuses quand on ne les paie pas que quand on les paie. - Pas pour lui!... répondit le jeune duc en faisant l'étonné. Elles sont loin de lui coûter de l'argent, elles lui en donneraient au besoin, elles courent toutes après lui. La comtesse eut autour de la bouche un petit mouvement nerveux qui ne pouvait pas être compris dans la catégorie de ses sourires. - Eh! bien, dit Esther, viens souper à minuit. Amène Blondet et Rastignac. Ayons au moins deux personnes amusantes, et ne soyons pas plus de neuf. - Il faudrait trouver un moyen d'envoyer chercher Europe par le baron, sous prétexte de prévenir Asie, et tu lui dirais ce qui vient de m'arriver, afin que Carlos en soit instruit avant d'avoir le Nabab sous sa coupe. - Ce sera fait, dit Esther. Ainsi Peyrade allait probablement se trouver, sans le savoir, sous le même toit avec son adversaire. Le tigre venait dans l'antre du lion et d'un lion accompagné de ses gardes. Quand Lucien rentra dans la loge de madame de Sérisy, au lieu de tourner la tête vers lui, de lui sourire et de ranger sa robe pour lui faire place à côté d'elle, elle affecta de ne pas faire la moindre attention à celui qui entrait, elle continua de lorgner dans la salle; mais Lucien s'aperçut au tremblement des jumelles que la comtesse était en proie à l'une de ces agitations formidables par lesquelles s'expient les bonheurs illicites. Il n'en descendit pas moins sur le devant de la loge, à côté d'elle, et se campa dans l'angle opposé, laissant entre la comtesse et lui un petit espace vide; il s'appuya sur le bord de la loge, y mit son coude droit, et le menton sur sa main gantée; puis, il posa de trois quarts, attendant un mot. Au milieu de l'acte, la comtesse ne lui avait encore rien dit, et ne l'avait pas encore regardé. - Je ne sais pas, lui dit-elle, pourquoi vous êtes ici; votre place est dans la loge de mademoiselle Esther... - J'y vais, dit Lucien qui sortit sans regarder la comtesse. - Ah! ma chère, dit madame du Val-Noble en entrant dans la loge d'Esther avec Peyrade que le baron de Nucingen ne reconnut pas, je suis enchantée de te présenter monsieur Samuel Johnson; il est admirateur des talents de monsieur de Nucingen. - Vraiment, monsieur, dit Esther en souriant à Peyrade. - O, yes, bocop, dit Peyrade. - Eh! bien, baron, voilà un français qui ressemble au vôtre, à peu près comme le bas-breton ressemble au bourguignon. Ça va bien m'amuser de vous entendre causer finances... Savez-vous ce que j'exige de vous, monsieur Nabab, pour faire connaissance avec mon baron? dit-elle en souriant. - O!... jé. vôs mercie, vôs mé présenterz, au sir berronet. - Oui, reprit-elle. Il faut me faire le plaisir de souper chez moi.. Il n'y a pas de poix plus forte que la cire du vin de Champagne pour lier les hommes, elle scelle toutes les affaires, et surtout celles où l'on s'enfonce. Venez ce soir, vous trouverez de bons garçons! Et quant à toi, mon petit Frédéric, dit-elle à l'oreille du baron, vous avez votre voiture, courez rue Saint-Georges et ramenez-moi Europe, j'ai deux mots à lui dire pour mon souper... J'ai retenu Lucien, il nous amènera deux gens d'esprit...- Nous ferons poser l'Anglais, dit-elle à l'oreille de madame du Val-Noble. Peyrade et le baron laissèrent les deux femmes seules. Les désagrements du plaisir - Ah! ma chère, si tu fais jamais poser ce gros infâme-là , tu auras de l'esprit, dit la Val-Noble. - Si c'était impossible, tu me le prêterais huit jours, répondit Esther en riant. - Non, tu ne le garderais pas une demi-journée, répliqua madame du Val-Noble, je mange un pain trop dur, mes dents s'y cassent. Je ne veux plus, de ma vie vivante, me charger de faire le bonheur d'aucun Anglais... C'est tous égoïstes froids, des pourceaux habillés... - Comment, pas d'égards? dit Esther en souriant. - Au contraire, ma chère, ce monstre-là ne m'a pas encore dit toi. - Dans aucune situation? dit Esther. - Le misérable m'appelle toujours madame, et garde le plus beau sang-froid du monde au moment où tous les hommes sont plus ou moins gentils. L'amour, tiens, ma foi, c'est pour lui, comme de se faire la barbe. Il essuie ses rasoirs, il les remet dans l'étui, se regarde dans la glace, et a l'air de se dire "je ne me suis pas coupé." Puis il me traite avec un respect à rendre une femme folle. Cet infâme milord Pot-au-Feu ne s'amuse-t-il pas à faire cacher ce pauvre Théodore, et à le laisser debout dans mon cabinet de toilette pendant des demi-journées. Enfin il s'étudie à me contrarier en tout. Et avare... comme Gobseck et Gigonnet ensemble. il me mène dÃner, il ne me paie pas la voiture qui me ramène, si par hasard je n'ai pas demandé la mienne. - Hé! bien, dit Esther, que te donne-t-il pour ce service-là ? - Mais, ma chère, absolument rien. Cinq cents francs tout sec, par mois, et il me paie la remise. Mais, ma chère, qu'est-ce que c'est?... une voiture comme celles qu'on loue aux épiciers le jour de leur mariage pour aller à la Mairie, à l'Eglise et au Cadran-Bleu... Il me taonne avec le respect. Si j'essaie d'avoir mal aux nerfs et d'être mal disposée, il ne se fâche pas, il me dit - Ie veuie qué milédy fesse sa petite voloir, por que rienne n'est pius détestabel, - - qué dé dire à ioune genti phâme "Vos été ioune bellôt dé cottône, iune merchendise!... Hé! hé! vos étez à ein member of society de temprence, and anti-Slavery." Et mon drôle reste pâle, sec, froid, en me faisant ainsi comprendre qu'il a du respect pour moi comme il en aurait pour un nègre, et que cela ne tient pas à son coeur, mais à ses opinions d'abolitionniste. - Il est impossible d'être plus infâme, dit Esther, mais je le ruinerais, ce chinois-là ! Le ruiner? dit madame du Val-Noble, il faudrait qu'il m'aimât!... Mais toi-même, tu ne voudrais pas lui demander deux liards. Il t'écouterait gravement, et te dirait, avec ces formes britanniques qui font trouver les gifles aimables, qu'il te paie assez cher, por le petit chose qu'été lé amor dans son paour existence. - Dire que, dans notre état, on peut rencontrer des hommes comme celui-là , s'écria Esther. Ah! ma chère, tu as eu de la chance, toi!... soigne bien ton Nucingen. - Mais il a une idée, ton Nabab? - C'est ce que me dit Adèle, répondit madame du Val-Noble. - Tiens, cet homme-là , ma chère, aura pris le parti de se faire haïr par une femme, et de se faire renvoyer en tant de temps, dit Esther. - Ou bien, il veut faire des affaires avec Nucingen, et il m'aura prise en sachant que nous étions liées, c'est ce que croit Adèle, répondit madame du Val-Noble. Voilà pourquoi je te le présente ce soir. Ah! si je pouvais être certaine de ses projets, comme je m'entendrais joliment avec toi et Nucingeni - Tu ne t'emportes pas, dit Esther, tu ne lui dis pas son fait de temps en temps? - Tu l'essayerais, tu es bien fine... eh! bien, malgré ta gentillesse, il te tuerait avec ses sourires glacés. Il te répondrait "Yeu souis anti-slavery. et vos étés libre..." Tu lui dirais les choses les plus drôles, il te regarderait et dirait "Véry good!" et tu t'apercevrais que tu n'es pas autre chose, à ses yeux, qu'un polichinelle. - Et la colère? - Même chose! Ce serait un spectacle pour lui. On peut l'opérer à gauche, sous le sein, on ne lui fera pas le moindre mal; ses viscères doivent être en fer-blanc. Je le lui ai dit. Il m'a répondu "Yeu souis trei contente de cette dispeusitionne physicale..." Et toujours poli. Ma chère, il a l'âme gantée.. Je continue encore quelques jours d'endurer ce martyre pour satisfaire ma curiosité. Sans cela, j'aurais fait déjà souffleter milord par Philippe, qui n'a pas son pareil à l'épée, il n'y a plus que cela... - J'allais te le dire! s'écria Esther; mais tu devrais auparavant savoir s'il sait boxer, car ces vieux Anglais, ma chère, ça garde un fond de malice. - Celui-là n'a pas son double!... Non, si tu le voyais me demandant mes ordres, et à quelle heure il peut se présenter, pour venir me surprendre bien entendu et déployant les formules de respect, soi-disant des gentlemen, tu dirais "Voilà une femme adorée", et il n'y a pas une femme qui n'en dirait autant... - Et l'on nous envie, ma chère, fit Esther. - Ah! bien!... s'écria madame du Val-Noble. Tiens, nous avons toutes plus ou moins, dans notre vie, appris le peu de cas qu'on fait de nous; mais, ma chère, je n'ai jamais été si cruellement, si profondément, si complètement méprisée par la brutalité, que je le suis par le respect de cette grosse outre pleine de Porto. Quand il est gris, il s'en va, por ne pas été displaisante, dit-il à Adèle, et ne pas être à deux pouissances à la fois la femme et le vin. Il abuse de mon fiacre, il s'en sert plus que moi... Oh! si nous pouvions le faire rouler ce soir sous la table... mais il boit dix bouteilles, et il n'est que gris il a l'oeil trouble et il y voit clair. - C'est comme ces gens dont les fenêtres sont sales à l'extérieur, dit Esther, et qui du dedans voient ce qui se passe dehors... Je connais cette propriété de l'homme du Tillet a cette qualité-là , superlativement. - Tâche d'avoir du Tillet, et à eux deux Nucingen, s'ils pouvaient le fourrer dans quelques-unes de leurs combinaisons, je serais au moins vengée!... ils le réduiraient à la mendicité! Ah! ma chère, tomber à un hypocrite de protestant, après ce pauvre Falleix, qui était si drôle, si bon enfant, si gouailleur!... Avons-nous ri!... On dit les Agents de change tous bêtes... Eh! bien, celui-là n'a manqué d'esprit qu'une fois... - Quand il t'a laissée sans le sou, c'est ce qui t'a fait connaÃtre les désagréments du plaisir. Europe, amenée par monsieur de Nucingen, passa sa tête vipérine par la porte; et, après avoir entendu quelques phrases que lui dit sa maÃtresse à l'oreille, elle disparut. Les serpents s'entrelacent A onze heures et demie du soir, cinq équipages étaient arrêtés rue Saint-Georges, à la porte de l'illustre courtisane c'était celui de Lucien qui vint avec Rastignac, Blondet et Bixiou, celui de du Tillet, celui du baron de Nucingen, celui du Nabab et celui de Florine que du Tillet racola. La triple clôture des fenêtres était déguisée par les plis des magnifiques rideaux de la Chine. Le souper devait être servi à une heure, les bougies flambaient, le petit salon et la salle à manger déployaient leurs somptuosités. On se promit une de ces nuits de débauche auxquelles ces trois femmes et ces hommes pouvaient seuls résister. On joua d'abord, car il fallait attendre environ deux heures. - Jouez-vous, mylord?... dit du Tillet à Peyrade. - Ie aye jouté avec O'Connell, Pitt, Fox, Canning, lort Brougham, lort... - Dites tout de suite une infinité de lords, lui dit Bixiou. - Lort Fitz- William, lort Ellenborough lort Herfort, lort... Bixiou regarda les souliers de Peyrade et se baissa. - Que cherches-tu... lui dit Blondet. - Parbleu, le ressort qu'il faut pousser pour arrêter la machine, dit Florine. - Jouez-vous vingt francs la fiche?... dit Lucien. - Ie ioue tot ce que vos vodrez peirdre... - Est-il fort?... dit Esther à Lucien, ils le prennent tous pour un Anglais!... Du Tillet, Nucingen, Peyrade et Rastignac se mirent à une table de wisk. Florine, madame du Val-Noble, Esther, Blondet, Bixiou restèrent autour du feu à causer. Lucien passa le temps à feuilleter un magnifique ouvrage à gravures. - Madame est servie, dit Paccard dans une magnifique tenue. Peyrade fut mis à gauche de Florine et flanqué de Bixiou à qui Esther avait recommandé de faire boire outre mesure le Nabab en le défiant. Bixiou possédait la propriété de boire indéfiniment. Jamais, dans toute sa vie, Peyrade n'avait vu pareille splendeur, ni goûté pareille cuisine, ni vu de si jolies femmes. - J'en ai ce soir pour les mille écus que me coûte déjà la Val-Noble, pensa-t-il, et d'ailleurs je viens de leur gagner mille francs. - Voilà un exemple à suivre, lui cria madame du Val-Noble qui se trouvait à côté de Lucien et qui montra par un geste les magnificences de la salle à manger. Esther avait mis Lucien à côté d'elle et lui tenait le pied entre les siens sous la table. - Entendez-vous? dit la Val-Noble en regardant Peyrade qui faisait l'aveugle, voilà comment vous devriez m'arranger une maison! Quand on revient des Indes avec des millions et qu'on veut faire des affaires avec des Nucingen, on se met à leur niveau. - Ie souis of society de temprence... - Alors vous allez boire joliment, dit Bixiou, car c'est bien chaud les Indes, mon oncle?... La plaisanterie de Bixiou pendant le souper fut de traiter Peyrade comme un de ses oncles revenus des Indes. - Montame ti Fal-Nople m'a tidde que fus afiez tes itées... demanda Nucingen en examinant Peyrade. - Voilà ce que je voulais entendre, dit du Tillet à Rastignac, les deux baragouins ensemble. - Vous verrez qu'ils finiront par se comprendre, dit Bixiou qui devina ce que du Tillet venait de dire à Rastignac. - Sir Beronette, ie aye conciu eine litle spécouléchienne, ô! very comfortable... bocob treiz profitable, ant ritche de bénéfices... - Vous allez voir, dit Blondet à du Tillet, qu'il ne parlera pas une minute sans faire arriver le parlement et le gouvernement anglais. - Ce êdre dans lé China... por le opiume... - Ui, che gonnais, dit aussitôt Nucingen en homme qui possédait son Globe commercial, mais le Coufernement Enclès avait un moyen t'agtion te l'obium pir s'oufrir la Chine, et ne nus bermeddrait point... - Nucingen lui a pris la parole sur le gouvernement, dit du Tillet à Blondet. - Ah! vous avez fait le commerce de l'opium, s'écria madame du Val-Noble, je comprends maintenant pourquoi vous êtes si stupéfiant, il vous en est resté dans le coeur... - Foyez! cria le baron au soi-disant marchand d'opium et lui montrant madame du Val-Noble, fus êdes gomme moi chamais les milionaires ne beufent se vaire amer tes phâmes. - Ie aimé bocop et sôvent, milédi, répondit Peyrade. - Toujours à cause de la tempérance, dit Bixiou qui venait d'entonner à Peyrade sa troisième bouteille de vin de Bordeaux, et qui lui fit entamer une bouteille de vin de Porto. - O! s'écria Peyrade, it is very vine de Pôrtiugal of Engleterre. Blondet, du Tillet et Bixiou échangèrent un sourire. Peyrade avait la puissance de tout travestir en lui, même l'esprit. Il y a peu d'Anglais qui ne vous soutiennent que l'or et l'argent sont meilleurs en Angleterre que partout ailleurs. Les poulets et les oeufs venant de Normandie et envoyés au marché de Londres autorisent les Anglais à soutenir que les poulets et les oeufs de Londres sont supérieurs very fines à ceux de Paris qui viennent des mêmes pays. Esther et Lucien restèrent stupéfaits devant cette perfection de costume, de langage et d'audace. On buvait, on mangeait, tant et si bien en causant et en riant, qu'on atteignit à quatre heures du matin. Bixiou crut avoir remporté l'une de ces victoires si plaisamment racontées par Brillat-Savarin. Mais, au moment où il se disait en offrant à boire à son oncle "J'ai vaincu l'Angleterre!..." Peyrade répondit à ce féroce railleur un "Toujours mon garçon!" qui ne fut entendu que de Bixiou. - Eh! les autres, il est Anglais comme moi!... Mon oncle est un Gascon! je ne pouvais pas en avoir d'autre! Bixiou se trouvait seul avec Peyrade, ainsi personne n'entendit cette révélation. Peyrade tomba de sa chaise à terre. Aussitôt Paccard s'empara de Peyrade et le monta dans une mansarde où il s'endormit d'un profond sommeil. A six heures du soir, le Nabab se sentit réveiller par l'application d'un linge mouillé avec lequel on le débarbouillait, et il se trouva sur un mauvais lit de sangle, face à face, avec Asie masquée et en domino noir. - Ah! çà , papa Peyrade, comptons nous deux? dit-elle. - Où suis-je?... dit-il en regardant autour de lui. - Ecoutez-moi, ça vous dégrisera, répondit Asie. Si vous n'aimez pas madame du Val-Noble, vous aimez votre fille, n'est-ce pas? - Ma fille? s'écria Peyrade en rugissant. - Oui, mademoiselle Lydie... - Eh! bien. - Eh! bien, elle n'est plus rue des Moineaux, elle est enlevée. Peyrade laissa échapper un soupir semblable à celui des soldats qui meurent d'une vive blessure sur le champ de bataille. - Pendant que vous contrefaisiez l'Anglais, on contrefaisait Peyrade. Votre petite Lydie a cru suivre son père, elle est en lieu sûr.. oh! vous ne la trouverez jamais! à moins que vous ne répariez le mal que vous avez fait. - Quel mal? - On a refusé hier, chez le duc de Grandlieu, la porte à monsieur Lucien de Rubempré. Ce résultat est dû à tes intrigues et à l'homme que tu nous as détaché. Pas un mot. Ecoute! dit Asie en voyant Peyrade ouvrant la bouche. - Tu n'auras ta fille, pure et sans tache, reprit Asie en appuyant sur les idées par l'accent qu'elle mit à chaque mot, que le lendemain du jour où monsieur Lucien de Rubempré sortira de Saint-Thomas-d'Aquin, marié à mademoiselle Clotilde. Si dans dix jours Lucien de Rubempré n'est pas reçu, comme par le passé, dans la maison de Grandlieu, tu mourras d'abord de mort violente, sans que rien puisse te préserver du coup qui te menace... Puis, quand tu te sentiras atteint, on te laissera le temps avant de mourir, de songer à cette pensée "Ma fille est une prostituée pour le reste de ses jours!..." Quoique tu aies été assez bête pour laisser cette prise à nos griffes, il te reste encore assez d'esprit pour méditer sur cette communication de notre gouvernement. N'aboie pas, ne dis pas un mot, va changer de costume chez Contenson, retourne chez toi, et Katt te dira que, sur un mot de toi, ta petite Lydie est descendue et n'a plus été revue. Si tu te plains, si tu fais une démarche, on commencera par où je t'ai dit qu'on finirait avec ta fille, elle est promise à de Marsay. Avec le père CanquoÃlle, il ne faut pas faire de phrases, ni prendre de mitaines, n'est-ce pas?... Descends et songe bien à ne plus tripoter nos affaires. Asie laissa Peyrade dans un état à faire pitié, chaque mot fut un coup de massue. L'espion avait deux larmes dans les yeux et deux larmes au bas de ses joues réunies par deux traÃnées humides. - On attend monsieur Johnson pour dÃner, dit Europe en montrant sa tête un instant après. Peyrade ne répondit pas, il descendit, alla par les rues jusqu'à une place de fiacre, il courut se déshabiller chez Contenson à qui il ne dit pas une parole, il se remit en père CanquoÃlle, et fut à huit heures chez lui. Il monta les escaliers le coeur palpitant. Quand la Flamande entendit son maÃtre, elle lui dit si naïvement. "Eh! bien, mademoiselle, où est-elle?" que le vieil espion fut obligé de s'appuyer. Le coup dépassa ses forces. Il entra chez sa fille, finit par s'y évanouir de douleur en trouvant l'appartement vide, et en écoutant le récit de Katt qui lui raconta les circonstances d'un enlèvement aussi habilement combiné que s'il l'eût inventé lui-même. - Allons, se dit-il, il faut plier, je me vengerai plus tard, allons chez Corentin... Voilà la première fois que nous trouvons des adversaires. Corentin laissera ce beau garçon libre de se marier avec des impératrices, s'il veut!... Ah! je comprends que ma fille l'ait aimé à la première vue... Oh! le prêtre espagnol s'y connaÃt... Du courage, papa Peyrade, dégorge ta proie! Le pauvre père ne se doutait pas du coup affreux qui l'attendait. Arrivé chez Corentin, Bruno, le domestique de confiance qui connaissait Peyrade, lui dit "Monsieur est parti..." - Pour longtemps? - Pour dix jours!... - Où? - Je ne sais pas!... - Oh! mon Dieu, je deviens stupide! je demande où?... comme si nous le leur disions, pensa-t-il. A la belle-étoile Quelques heures avant le moment où Peyrade allait être réveillé dans sa mansarde de la rue Saint-Georges, Corentin, venu de sa campagne de Passy , se présentait chez le duc de Grandlieu, sous le costume d'un valet de chambre de bonne maison. A une boutonnière de son habit noir. se voyait le ruban de la Légion d'Honneur. Il s'était fait une petite figure de vieillard, à cheveux poudrés, très ridée, blafarde. Ses yeux étaient voilés par des lunettes en écaille. Enfin il avait l'air d'un vieux Chef de Bureau. Quand il eut dit son nom monsieur de Saint-Denis il fut conduit dans le cabinet du duc de Grandlieu, où il trouva Derville, lisant la lettre qu'il avait dictée lui-même à l'un de ses agents, le Numéro chargé des Ecritures. Le duc prit à part Corentin pour lui expliquer tout ce que savait Corentin. Monsieur de Saint-Denis écouta froidement, respectueusement, en s'amusant à étudier ce grand seigneur, à pénétrer jusqu'au tuf vêtu de velours, à mettre à jour cette vie, alors et pour toujours, occupée de wisk et de la considération de la maison de Grandlieu. Les grands seigneurs sont si naïfs avec leurs inférieurs, que Corentin n'eut pas beaucoup de questions à soumettre humblement à monsieur de Grandlieu pour en faire jaillir des impertinences. - Si vous m'en croyez, monsieur, dit Corentin à Derville après avoir été présenté convenablement à l'avoué, nous partirons ce soir même pour Angoulême par la diligence de Bordeaux, qui va tout aussi vite que la malle, nous n'aurons pas à séjourner plus de six heures pour y obtenir les renseignements que veut monsieur le duc. Ne suffit-il pas, si j'ai bien compris Votre Seigneurie, de savoir si la soeur et le beau-frère de monsieur de Rubempré ont pu lui donner douze cent mille francs?... dit-il en regardant le duc. - Parfaitement compris, répondit le pair de France. - Nous pourrons être ici dans quatre jours, reprit Corentin en regardant Derville, et nous n'aurons, ni l'un ni l'autre, laissé nos affaires pour un laps de temps pendant lequel elles pourraient souffrir. - C'était la seule objection que j'avais à faire à Sa Seigneurie, dit Derville. Il est quatre heures, je rentre dire un mot à mon premier clerc, faire mon paquet de voyage; et après avoir dÃné, je serai à huit heures... Mais aurons-nous des places? dit-il à monsieur de Saint-Denis en s'interrompant. - J'en réponds, dit Corentin, soyez à huit heures dans la cour des Messageries du Grand-Bureau. S'il n'y a pas de places, j'en aurai fait faire, car voilà comme il faut servir monseigneur le duc de Grandlieu... - Messieurs, dit le duc avec une grâce infinie, je ne vous remercie pas encore... Corentin et l'avoué, qui prirent ce mot pour une phrase de congé, saluèrent et sortirent. Au moment où Peyrade interrogeait le domestique de Corentin, monsieur de Saint-Denis et Derville, placés dans le coupé de la diligence de Bordeaux, s'observaient en silence à la sortie de Paris. Le lendemain matin, d'Orléans à Tours, Derville, ennuyé, devint causeur, et Corentin daigna l'amuser, mais en gardant sa distance; il lui laissa croire qu'il appartenait à la diplomatie, et s'attendait à devenir consul-général par la protection du duc de Grandlieu. Deux jours après leur départ de Paris, Corentin et Derville arrêtaient à Mansle, au grand étonnement de l'avoué qui croyait aller à Angoulême. - Nous aurons dans cette petite ville, dit Corentin à Derville, des renseignements positifs sur madame Séchard. - Vous la connaissez donc? demanda Derville surpris de trouver Corentin si bien instruit. - J'ai fait causer le conducteur en m'apercevant qu'il est d'Angoulême, il m'a dit que madame Séchard demeure à Marsac, et Marsac n'est qu'à une lieue de Mansle. J'ai pensé que nous serions mieux placés ici qu'à Angoulême pour démêler la vérité. - Au surplus, pensa Derville, je ne suis, comme me l'a dit monsieur le duc, que le témoin des perquisitions à faire par cet homme de confiance... L'auberge de Mansle, appelée La Belle-Etoile, avait pour maÃtre un de ces gras et gros hommes qu'on a peur de ne pas retrouver au retour, et qui sont encore, dix ans après, sur le seuil de leur porte, avec la même quantité de chair, le même bonnet de coton, le même tablier, le même couteau, les mêmes cheveux gras, le même triple menton, et qui sont stéréotypés chez tous les romanciers, depuis l'immortel Cervantès jusqu'à l'immortel Walter Scott. Ne sont-ils pas tous pleins de prétentions en cuisine, n'ont-ils pas tous tout à vous servir et ne finissent-ils pas tous par vous donner un poulet étique et des légumes accommodés avec du beurre fort? Tous vous vantent leurs vins fins, et vous forcent à consommer les vins du pays. Mais depuis son jeune âge, Corentin avait appris à tirer d'un aubergiste des choses plus essentielles que des plats douteux et des vins apocryphes. Aussi se donna-t-il pour un homme très facile à contenter et qui s'en remettait absolument à la discrétion du meilleur cuisinier de Mansle, dit-il à ce gros homme. - Je n'ai pas de peine à être le meilleur, je suis le seul, répondit l'hôte. - Servez-nous dans la salle à côté, dit Corentin en faisant an clignement d'yeux à Derville, et surtout ne craignez pas de mettre le feu à la cheminée, il s'agit de nous débarrasser de l'onglée. - Il ne faisait pas chaud dans le coupé, dit Derville. - Y a-t-il loin d'ici à Marsac? demanda Corentin à la femme de l'aubergiste qui descendit des régions supérieures en apprenant que la diligence avait débarqué chez elle des voyageurs à coucher. - Monsieur, vous allez à Marsac? demanda l'hôtesse. - Je ne sais pas, répondit-il d'un petit ton sec. - La distance d'ici à Marsac est-elle considérable? redemanda Corentin après avoir laissé le temps à la maÃtresse de voir son ruban rouge. - En cabriolet, c'est l'affaire d'une petite demi-heure, dit la femme de l'aubergiste. - Croyez-vous que monsieur et madame Séchard y soient en hiver?... - Sans aucun doute, ils y passent toute l'année... - Il est cinq heures, nous les trouverons bien encore debout à neuf heures. - Oh! jusqu'à dix heures, ils ont du monde tous les soirs, le curé, monsieur Marron, le médecin. - C'est de braves gens! dit Derville. - Oh! monsieur, la crème, répondit la femme de l'aubergiste, des gens droits, probes... et pas ambitieux, allez! Monsieur Séchard, quoique à son aise, aurait eu des millions, à ce qu'on dit, s'il ne s'était pas laissé dépouiller d'une invention qu'il a trouvée dans la papeterie, et dont profitent les frères Cointet... - Ah! oui, les frères Cointet! dit Corentin. - Tais-toi donc, dit l'aubergiste. Qu'est-ce que cela fait à ces messieurs que monsieur Séchard ait droit ou non à un brevet d'invention pour faire du papier? ces messieurs ne sont pas des marchands de papier... Si vous comptez passer la nuit chez moi - à la Belle-Etoile - dit l'aubergiste en s'adressant à ses deux voyageurs, voici le livre, je vous prierai de vous inscrire. Nous avons un brigadier qui n'a rien à faire et qui passe son temps à nous tracasser... - Diable, diable, je croyais les Séchard très riches, dit Corentin pendant que Derville écrivait ses noms et sa qualité d'avoué près le Tribunal de Première instance de la Seine. - Il y en a, répondit l'aubergiste, qui les disent millionnaires; mais vouloir empêcher les langues d'aller, c'est entreprendre d'empêcher la rivière de couler. Le père Séchard a laissé deux cent mille francs de biens au soleil, comme on dit, et c'est assez beau déjà pour un homme qui a commencé par être ouvrier. Eh! bien, il avait peut-être autant d'économies... - car il a fini par tirer dix à douze mille francs de ses biens. Donc, une supposition, qu'il ait été assez bête pour ne pas placer son argent pendant dix ans, c'est le compte! Mais mettez trois cent mille francs, s'il a fait l'usure, comme on le soupçonne, voilà toute l'affaire. Cinq cent mille francs, c'est bien loin d'un million. Je ne demanderais pour fortune que la différence, je ne serais pas à la Belle-Etoile. - Comment, dit Corentin, monsieur David Séchard et sa femme n'ont pas deux ou trois millions de fortune... - Mais, s'écria la femme de l'aubergiste, c'est ce qu'on donne à messieurs Cointet, qui l'ont dépouillé de son invention, et il n'a pas eu d'eux plus de vingt mille francs... Où donc voulez-vous que ces honnêtes gens aient pris des millions? ils étaient bien gênés pendant la vie de leur père. Sans Kolb, leur régisseur, et madame Kolb, qui leur est tout aussi dévouée que son mari, ils auraient eu bien de la peine à vivre. Qu'avaient-ils donc, avec la Verberie?... mille écus de rente!... Corentin prit à part Derville et lui dit - In vino veritas! la vérité se trouve dans les bouchons. Pour mon compte, je regarde une auberge comme le véritable Etat-Civil d'un pays, le notaire n'est pas plus instruit que l'aubergiste de tout ce qui se passe dans un petit endroit... Voyez! nous sommes censés connaÃtre les Cointet, Kolb, etc... Un aubergiste est le répertoire vivant de toutes les aventures, il fait la police sans s'en douter. Un gouvernement doit entretenir tout au plus deux cents espions; car, dans un pays comme la France, il y a dix millions d'honnêtes mouchards. Mais nous ne sommes pas obligés de nous fier à ce rapport, quoique déjà l'on saurait dans cette petite ville quelque chose des douze cent mille francs disparus pour payer la terre de Rubempré. Nous ne resterons pas ici longtemps... - Je l'espère, dit Derville. - Voilà pourquoi, reprit Corentin, j'ai trouvé le moyen le plus naturel pour faire sortir la vérité de la bouche des époux Séchard. Je compte sur vous pour appuyer, de votre autorité d'avoué, la petite ruse dont je me servirai pour vous faire entendre un compte clair et net de leur fortune. - Après le dÃner, nous partirons pour aller chez monsieur Séchard, dit Corentin à la femme de l'aubergiste, vous aurez soin de nous préparer des lits, nous voulons chacun notre chambre. A la Belle-Etoile, il doit y avoir de la place. - Oh! monsieur, dit la femme, nous avons trouvé l'enseigne. - Oh! le calembour existe dans tous les départements, dit Corentin, vous n'en avez pas le monopole. - Vous êtes servis, messieurs, dit l'aubergiste. - Et, où diable ce jeune homme aurait-il pris son argent?... L'anonyme aurait-il raison? serait-ce la monnaie d'une belle fille? dit Derville à Corentin en s'attablant pour dÃner. - Ah! ce serait le sujet d'une autre enquête, dit Corentin. Lucien de Rubempré vit, m'a dit monsieur le duc de Chaulieu, avec une juive convertie, qui se faisait passer pour Hollandaise, et nommée Esther Van Bogseck. - Quelle singulière coïncidence! dit l'avoué, je cherche l'héritière d'un Hollandais appelé Gobseck, c'est le même nom avec un changement de consonnes... - Eh! bien, dit Corentin, à Paris, je vous aurai des renseignements sur la filiation à mon retour à Paris. Une heure après, les deux chargés d'affaires de la maison de Grandlieu partaient pour la Verberie, maison de monsieur et madame Séchard. Une des mille souricières de Corentin Jamais Lucien n'avait éprouvé des émotions aussi profondes que celles dont il fut saisi à la Verberie par la comparaison de sa destinée avec celle de son beau-frère. Les deux Parisiens allaient y trouver le même spectacle qui, quelques jours auparavant, avait frappé Lucien. Là tout respirait le calme et l'abondance. A l'heure où les deux étrangers devaient arriver, le salon de la Verberie était occupé par une société de cinq personnes Le curé de Marsac, jeune prêtre de vingt-cinq ans qui s'était fait, à la prière de madame Séchard, le précepteur de son fils Lucien; le médecin du pays, nommé monsieur Marron; le maire de la commune, et un vieux colonel retiré du service qui cultivait les roses dans une petite propriété, située en face de la Verberie, de l'autre côté de la route. Tous les soirs d'hiver, ces personnes venaient faire un innocent boston à un centime la fiche, prendre les journaux ou rapporter ceux qu'ils avaient lus. Quand monsieur et madame Séchard achetèrent la Verberie, belle maison bâtie en tufau et couverte en ardoises, ses dépendances d'agrément consistaient en un petit jardin de deux arpents. Avec le temps, en y consacrant ses économies, la belle madame Séchard avait étendu son jardin jusqu'à un petit cours d'eau, en sacrifiant les vignes qu'elle achetait et les convertissant en gazons et en massifs. En ce moment, la Verberie, entourée d'un petit parc d'environ vingt arpents, clos de murs, passait pour la propriété la plus importante du pays. La maison de feu Séchard et ses dépendances ne servaient plus qu'à l'exploitation de vingt et quelques arpents le vignes laissés par lui, outre cinq métairies d'un produit d'environ six mille francs, et dix arpents de prés, situés le l'autre côté du cours d'eau, précisément en face du parc le la Verberie; aussi madame Séchard comptait-elle bien les y comprendre l'année prochaine. Déjà , dans le pays, on donnait à la Verberie le nom de château, et l'on appelait Eve Séchard la dame de Marsac. En satisfaisant sa vanité, Lucien n'avait fait qu'imiter les paysans et les vignerons. Courtois, propriétaire d'un moulin assis pittoresquement à quelques portées de fusil des prés de la Verberie, était, dit-on, en marché pour ce moulin avec madame Séchard. Cette acquisition probable allait finir de donner à la Verberie la tournure d'une terre de premier ordre dans le département. Madame Séchard, qui faisait beaucoup de bien et avec autant de discernement que de grandeur, était aussi estimée qu'aimée. Sa beauté, devenue magnifique, atteignait alors à son plus grand développement. Quoique âgée d'environ vingt-six ans, elle avait gardé la fraÃcheur de la jeunesse en jouissant du repos et de l'abondance que donne la vie de campagne. Toujours amoureuse de son mari, elle respectait en lui l'homme de talent assez modeste pour renoncer au tapage de la gloire; enfin, pour la peindre, il suffit peut-être de dire que, dans toute sa vie, elle n'avait pas à compter un seul battement de coeur qui ne fût inspiré par ses enfants ou par son mari. L'impôt que ce ménage payait au malheur, on le devine, c'était le chagrin profond que causait la vie de Lucien, dans laquelle Eve Séchard pressentait des mystères et les redoutait d'autant plus que, pendant sa dernière visite, Lucien brisa sèchement à chaque interrogation de sa soeur en lui disant que les ambitieux ne devaient compte de leurs moyens qu'à eux-mêmes. En six ans, Lucien avait vu sa soeur trois fois, et il ne lui avait pas écrit plus de six lettres. Sa première visite à la Verberie eut lieu lors de la mort de sa mère, et la dernière avait eu pour objet de demander le service de ce mensonge si nécessaire à sa politique. Ce fut entre monsieur, madame Séchard et leur frère, le sujet d'une scène assez grave qui laissa des doutes affreux au coeur de cette douce et noble existence. L'intérieur de la maison, transformé tout aussi bien que l'extérieur, sans présenter de luxe, était confortable. On en jugera par un coup d'oeil rapide jeté sur le salon où se tenait en ce moment la compagnie. Un joli tapis d'Aubusson, des tentures en croisé de coton gris ornées de galons en soie verte, des peintures imitant le bois de Spa, un meuble en acajou sculpté, garni de casimir gris à passementeries vertes, des jardinières pleines de fleurs, malgré la saison, offraient un ensemble doux à l'oeil. Les rideaux des fenêtres en soie verte, la garniture de la cheminée, l'encadrement des glaces étaient exempts de ce faux goût qui gâte tout en province. Enfin les moindres détails élégants et propres, tout reposait l'âme et les regards par l'espèce de poésie qu'une femme aimante et spirituelle peut et doit introduire dans son ménage. Madame Séchard, encore en deuil de son père, travaillait au coin du feu à un ouvrage en tapisserie, aidée par madame Kolb, la femme de charge, sur qui elle se reposait de tous les détails de la maison. Au moment où le cabriolet atteignit aux premières habitations de Marsac, la compagnie habituelle de la Verberie s'augmenta de Courtois, le meunier, veuf de sa femme, qui voulait se retirer des affaires, et qui espérait bien vendre sa propriété à laquelle madame Eve paraissait tenir, et Courtois savait le pourquoi. - Voilà un cabriolet qui arrête ici! dit Courtois en entendant à la porte un bruit de la voiture; et, à la ferraille, on peut présumer qu'il est du pays - Ce sera sans doute Postel et sa femme qui viennent me voir, dit le médecin. - Non, dit Courtois, le cabriolet vient du côté de Mansle. - Matame, dit Kolb un grand et gros Alsacien foissi in afoué té Baris qui témente à barler à moncière. - Un avoué! .. s'écria Séchard, ce mot-là me donne la colique. - Merci, dit le maire de Marsac, nommé Cachan, avoué pendant vingt ans à Angoulême, et qui jadis avait été chargé de poursuivre Séchard. - Mon pauvre David ne changera pas, il sera toujours distrait! dit Eve en souriant. - Un avoué de Paris, dit Courtois, vous avez donc des affaires à Paris? - Non, dit Eve. - Vous y avez un frère, dit Courtois en souriant. - Gare que ce ne soit à cause de la succession du père Séchard, dit Cachan. Il a fait des affaires véreuses, le bonhomme!... En entrant, Corentin et Derville, après avoir salué la compagnie et décliné leurs noms, demandèrent à parler en particulier à madame Séchard et à son mari. - Volontiers, dit Séchard. Mais, est-ce pour affaires? - Uniquement pour la succession de monsieur votre père, répondit Corentin. - Permettez alors que monsieur le maire, qui est un ancien avoué d'Angoulême, assiste à la conférence. - Vous êtes monsieur Derville?... dit Cachan en regardant Corentin. - Non, monsieur, c'est monsieur, répondit Corentin en montrant l'avoué qui salua. - Mais, dit Séchard, nous sommes en famille, nous n'avons rien de caché pour nos voisins, nous n'avons pas besoin d'aller dans mon cabinet où il n'y a pas de feu... Notre vie est au grand jour... - Celle de monsieur votre père, dit Corentin, a eu quelques mystères que, peut-être, vous ne seriez pas bien aise de publier. - Est-ce donc une chose qui puisse nous faire rougit?... dit Eve effrayée. - Oh! non, c'est une peccadille de jeunesse, dit Corentin en tendant avec le plus grand sang-froid une de ses mille souricières a. Monsieur votre père vous a donné un frère aÃné... - Ah! le vieil ours! cria Courtois, il ne vous aimait guère monsieur Séchard, et il vous a gardé cela, le sournois... Ah! je comprends maintenant ce qu'il voulait dire, quand il me disait "Vous en verrez de belles lorsque je serai enterré!" - Oh! rassurez-vous, monsieur, dit Corentin à Séchard en étudiant Eve par un regard de côté. - Un frère! s'écria le médecin, mais voilà votre succession partagée en deux!... Derville affectait de regarder les belles gravures avant la lettre qui se trouvaient exposées sur les panneaux du salon. - Oh! rassurez-vous, madame, dit Corentin en voyant la surprise qui parut sur la belle figure de madame Séchard, il ne s'agit que d'un enfant naturel. Les droits d'un enfant naturel ne sont pas ceux d'un enfant légitime. Cet enfant est dans la plus profonde misère, il a droit à une somme basée sur l'importance de la succession... Les millions laissés par monsieur votre père... A ce mot, millions, il y eut un cri de l'unanimité la plus complète dans le salon. En ce moment, Derville n'examinait plus les gravures. - Le père Séchard, des millions?... dit le gros Courtois. Qui vous a dit cela? quelque paysan. - Monsieur, dit Cachan, vous n'appartenez pas au Fisc, ainsi l'on peut vous dire ce qui en est... - Soyez tranquille, dit Corentin, je vous donne ma parole d'honneur de ne pas être un employé des Domaines. Cachan, qui venait de faire signe à tout le monde de se taire, laissa échapper un mouvement de satisfaction. - Monsieur, reprit Corentin, n'y eût-il qu'un million, la part de l'enfant naturel serait encore assez belle. Nous ne venons pas faire un procès, nous venons au contraire vous proposer de nous donner cent mille francs, et nous nous en retournons... - Cent mille francs!...s'écria Cachan en interrompant Corentin. Mais, monsieur, le père Séchard a laissé vingt arpents de vignes, cinq petites métairies, dix arpents de prés à Marsac et pas un liard avec... .- Pour rien au monde, s'écria David Sèchard en intervenant, je ne voudrais faire un mensonge, monsieur Cachan et moins encore en matière d'intérêt qu'en toute autre... Monsieur, dit-il à Corentin et à Derville, mon père nous a laissé outre ces biens... Courtois et Cachan eurent beau faire des signes à Séchard, il ajouta Trois cent mille francs, ce qui porte l'importance de sa succession à cinq cent mille francs environ. - Monsieur Cachan, dit Eve Séchard, quelle est la part que la loi donne à l'enfant naturel?... - Madame, dit Corentin, nous ne sommes pas des Turcs, nous vous demandons seulement de nous jurer devant ces messieurs que vous n'avez pas recueilli plus de cent mille écus en argent de la succession de votre beau-père, et nous nous entendrons bien... - Donnez auparavant votre parole d'honneur, dit l'ancien avoué d'Angoulême à Derville, que vous êtes avoué. - Voici mon passeport, dit Derville à Cachan en lui tendant un papier plié en quatre, et monsieur n'est pas, comme vous pourriez le croire, un inspecteur général des domaines, rassurez-vous, ajouta Derville. Nous avions seulement un intérêt puissant à savoir la vérité sur la succession Séchard, et nous la savons... Derville prit madame Eve par la main, et l'emmena très courtoisement au bout du salon. - Madame, lui dit-il à voix basse, si l'honneur et l'avenir de la maison de Grandlieu n'étaient intéressés dans cette question, je ne me serais pas prêté à ce stratagème inventé par ce monsieur décoré; mais vous l'excuserez, il s'agissait de découvrir le mensonge à l'aide duquel monsieur votre frère a surpris la religion de cette noble famille. Gardez-vous bien maintenant de laisser croire que vous avez donné douze cent mille francs à monsieur votre frère pour acheter la terre de Rubempré... - Douze cent mille francs! s'écria madame Séchard en pâlissant. Et où les a-t-il pris, lui, le malheureux?... - Ah! voilà , dit Derville, j'ai peur que la source de cette fortune ne soit bien impure. Eve eut des larmes aux yeux que ses voisins aperçurent. - Nous vous avons rendu peut-être un grand service, lui dit Derville, en vous empêchant de tremper dans un mensonge dont les suites peuvent être très dangereuses. Derville laissa madame Séchard assise, pâle, des larmes sur les joues, et salua la compagnie. - A Mansle! dit Corentin au petit garçon qui conduisait le cabriolet. La diligence allant de Bordeaux à Paris, qui passa dans la nuit, eut une place; Derville pria Corentin de le laisser en profiter, en objectant ses affaires; mais, au fond, il se défiait de son compagnon de voyage, dont la dextérité diplomatique et le sang-froid lui parurent être de l'habitude. Corentin resta trois jours à Mansle sans trouver d'occasion pour partir; il fut obligé d'écrire à Bordeaux et d'y retenir une place pour Paris, où il ne put revenir que neuf jours après son départ. Pendant ce temps-là , Peyrade allait tous les matins, soit à Passy, soit à Paris, chez Corentin, savoir s'il était revenu. Le huitième jour, il laissa, dans l'un et l'autre domicile, une lettre écrite en chiffres à eux, pour expliquer à son ami le genre de mort dont il était menacé, l'enlèvement de Lydie et l'affreuse destinée à laquelle ses ennemis le vouaient. Mané, Thécel, Pharès Attaqué comme jusqu'alors il avait attaqué les autres Peyrade, privé de Corentin, mais aidé par Contenson, n'en resta pas moins sous son costume de Nabab. Encore que ses invisibles ennemis l'eussent découvert, il pensait assez sagement saisir quelques lueurs en demeurant sur le terrain même de la lutte. Contenson avait mis en campagne toutes ses connaissances à la piste de Lydie, il espérait découvrir la maison dans laquelle elle était cachée; mais, de jour en jour, l'impossibilité, de plus en plus démontrée, de savoir la moindre chose, ajouta d'heure en heure au désespoir de Peyrade. Le vieil espion se fit entourer d'une garde de douze ou quinze agents les plus habiles. On surveillait les alentours de la rue des Moineaux et la rue Taitbout où il vivait en Nabab chez madame du Val-Noble. Pendant le trois derniers jours du délai fatal accordé par Asie pour rétablir Lucien sur l'ancien pied à l'hôtel de Grandlieu, Contenson ne quitta pas le vétéran de l'ancienne Lieutenance-générale de police. Ainsi, la poésie de terreur que les stratagèmes des tribus ennemies en guerre répandent au sein des forêts de l'Amérique, et dont a tant profité Cooper, s'attachait aux plus petits détails de la vie parisienne. Les passants, les boutiques, les fiacres, une personne debout à une croisée, tout offrait aux Hommes-Numéros à qui la défense de la vie du vieux Peyrade était confiée, l'intérêt énorme que présentent dans les romans de Cooper un tronc d'arbre, une habitation de castors, un rocher, la peau d'un bison, un canot immobile, un feuillage à fleur d'eau. - Si l'Espagnol est parti, vous n'avez rien à craindre, disait Contenson à Peyrade en lui faisant remarquer la profonde tranquillité dont ils jouissaient. - Et s'il n'est pas parti? répondait Peyrade. - Il a emmené un de mes hommes derrière sa calèche; mais, à Blois, mon homme, forcé de descendre, n'a pu rattraper la voiture. Cinq jours après le retour de Derville, un matin, Lucien reçut la visite de Rastignac. - Je suis, mon cher, au désespoir d'avoir à m'acquitter d'une négociation qu'on m'a confiée à cause de notre connaissance intime. Ton mariage est rompu sans que tu puisses jamais espérer de le renouer. Ne remets plus les pieds à l'hôtel de Grandlieu. Pour épouser Clotilde, il faut attendre la mort de son père, et il est devenu trop égoïste pour mourir de sitôt. Les vieux joueurs de wisk tiennent longtemps... sur leur bord... de table. Clotilde va partir pour l'Italie avec Madeleine de Lenoncourt-Chaulieu. La pauvre fille t'aime tant, mon cher, qu'il a fallu la surveiller; elle voulait venir te voir, elle avait fait son petit projet d'évasion... C'est une consolation dans ton malheur. Lucien ne répondait pas, il regardait Rastignac. - Après tout, est-ce un malheur!... lui dit son compatriote, tu trouveras bien facilement une autre fille aussi noble et plus belle que Clotilde!... Madame de Sérisy te mariera par vengeance, elle ne peut pas souffrir les Grandlieu, qui n'ont jamais voulu la recevoir; elle a une nièce, la petite Clémence du Rouvre... - Mon cher, depuis notre dernier souper je ne suis pas bien avec madame de Sérisy, elle m'a vu dans la loge d'Esther, elle m'a fait une scène, et je l'ai laissée faire. - Une femme de plus de quarante ans ne se brouille pas pour longtemps avec un jeune homme aussi beau que toi, dit Rastignac. Je connais un peu ces couchers de soleil... ça dure dix minutes à l'horizon, et dix ans dans le coeur d'une femme. - Voici huit jours que j'attends une lettre d'elle. - Vas-y! - Maintenant, il le faudra bien. - Viens-tu, du moins, chez la Val-Noble? son Nabab rend à Nucingen le souper qu'il en a reçu. - J'en suis et j'irai, dit Lucien d'un air grave. Le lendemain de la confirmation de son malheur, dont l'avis fut aussitôt donné par Asie à Carlos, Lucien vint avec Rastignac et Nucingen chez le faux Nabab. A minuit, l'ancienne salle à manger d'Esther réunissait presque tous les personnages de ce drame dont l'intérêt, caché sous le lit même de ces existences torrentielles, n'était connu que d'Esther, de Lucien, de Peyrade, du mulâtre Contenson et de Paccard, qui vint servir sa maÃtresse. Asie avait été priée par madame du Val-Noble, à l'insu de Peyrade et de Contenson, de venir aider sa cuisinière. En se mettant à table, Peyrade, qui donna cinq cents francs à madame du Val-Noble pour bien faire les choses, trouva dans sa serviette un petit papier sur lequel il lut ces mots écrits au crayon Les dix jours expirent au moment où vous vous mettez à table. Peyrade passa le papier à Contenson, qui se trouvait derrière lui, en lui disant en anglais "Est-ce toi qui as fourré là mon nom?" Contenson lut à la lueur des bougies ce Mane, Tecel, Pharès, et mit le papier dans sa poche, mais il savait combien il est difficile de vérifier une écriture au crayon et surtout une phrase tracée en lettres majuscules, c'est-à -dire avec des lignes pour ainsi dire mathématiques, puisque les lettres capitales se composent uniquement de courbes et de droites, dans lesquelles il est impossible de reconnaÃtre les habitudes de la main, comme dans l'écriture dit cursive. Ce souper fut sans aucune gaieté. Peyrade était en proie à une préoccupation visible. Des jeunes viveurs qui savaient égayer un souper, il ne se trouvait là que Lucien et Rastignac. Lucien était fort triste et songeur. Rastignac, qui venait de perdre, avant le souper, deux mille francs, buvait et mangeait avec l'idée de se rattraper après le souper. Les trois femmes, frappées de ce froid, se regardèrent. L'ennui dépouilla les mets de leur saveur. Il en est des soupers comme des pièces de théâtre et des livres, ils ont leurs hasards. A la fin du souper on servit des glaces, dites plombières. Tout le monde sait que ces sortes de glaces contiennent de petits fruits confits très délicats placés à la surface de la glace qui se sert dans un petit verre, sans y affecter la forme pyramidale. Ces glaces avaient été commandées par madame du Val-Noble chez Tortoni, dont le célèbre établissement se trouve au coin de la rue Taitbout et du boulevard. La cuisinière fit appeler le mulâtre pour payer la note du glacier. Contenson, à qui l'exigence du garçon ne parut pas naturelle, descendit et l'aplatit par ce mot "Vous n'êtes donc pas de chez Tortoni?..." et il remonta sur-le-champ. Mais Paccard avait déjà profité de cette absence pour distribuer les glaces aux convives. A peine le mulâtre atteignait-il la porte de l'appartement qu'un des agents qui surveillaient la rue des Moineaux cria dans l'escalier "Numéro vingt-sept." - Qu'y a-t-il? répondit Contenson en redescendant avec rapidité jusqu'au bas de la rampe. - Dites au papa que sa fille est rentrée, et dans quel état! bon Dieu! qu'il vienne, elle se meurt. Au moment où Contenson rentra dans la salle à manger, le vieux Peyrade, qui d'ailleurs avait notablement bu, gobait la petite cerise de sa plombière. On portait la santé de madame du Val-Noble, le Nabab remplit son verre d'un vin dit de Constance, et le vida. Quelque troublé que fût Contenson par la nouvelle qu'il allait apprendre à Peyrade, il fut, en rentrant, frappé de la profonde attention avec laquelle Paccard regardait le Nabab. Les deux yeux du valet de madame de Champy ressemblaient à deux flammes fixes. Cette observation, malgré son importance, ne devait cependant pas retarder le mulâtre, et il se pencha vers son maÃtre au moment où Peyrade replaçait son verre vide sur la table. - Lydie est à la maison, dit Contenson, et dans un bien triste état. Peyrade lâcha le plus français des jurons français avec un accent méridional si prononcé que le plus profond étonnement parut sur la figure de tous les convives. En s'apercevant de sa faute, Peyrade avoua son déguisement en disant à Contenson en bon français - Trouve un fiacre!... je fiche le camp. Tout le monde se leva de table. - Qui donc êtes-vous? s'écria Lucien. - Ui!... dit le baron. - Bixiou m'avait soutenu que vous saviez faire l'Anglais mieux que lui, et je ne voulais pas le croire, dit Rastignac. - C'est quelque banqueroutier découvert, dit du Tillet à haute voix, je m'en doutais!... - Quel singulier pays que Paris!... dit madame du Val-Noble. Après avoir fait faillite dans son quartier, un marchand y reparaÃt en nabab ou en dandy aux Champs-Elysées impunément!... Oh! j'ai du malheur, la faillite est mon insecte. - On dit que toutes les fleurs ont le leur, dit tranquillement Esther, le mien ressemble à celui de Cléopâtre, un aspic. - Ce que je suis!... dit Peyrade à la porte. Ah! vous le saurez, car, si je meurs, je sortirai de mon tombeau pour vous venir tirer par les pieds pendant toutes les nuits!... En disant ces derniers mots, il regardait Esther et Lucien; puis il profita de l'étonnement général pour disparaÃtre avec une excessive agilité, car il voulut courir chez lui sans attendre le fiacre. Dans la rue, Asie, enveloppée d'une coiffe noire comme en portaient alors les femmes pour sortir du bal, arrêta l'espion par le bras, au seuil de la porte cochère. - Envoie chercher les sacrements, papa Peyrade, lui dit-elle de cette voix qui déjà lui avait prophétisé le malheur. Une voiture était là , Asie y monta, la voiture disparut comme emportée par le vent. Il y avait cinq voitures, les hommes de Peyrade ne purent rien savoir. Terrible serment de Corentin En arrivant à sa maison de campagne dans une des places les plus retirées et les plus riantes de la petite ville de Passy, rue des Vignes, Corentin, qui passait pour un négociant dévoré par la passion du jardinage, trouva les chiffres de son ami Peyrade. Au lieu de se reposer, il remonta dans le fiacre qui l'avait amené, se fit conduire rue des Moineaux et n'y trouva que Katt. Il apprit de la Flamande la disparition de Lydie et demeura surpris du défaut de prévoyance que Peyrade et lui avaient eu. - Ils ne me connaissent pas encore, se dit-il. Ces gens-là sont capables de tout, il faut savoir s'ils tueront Peyrade, car alors je ne me montrerai plus... Plus sa vie est infâme, plus l'homme y tient; elle est alors une protestation, une vengeance de tous les instants. Corentin descendit, s'en alla chez lui se déguiser en petit vieillard souffreteux, à petite redingote verdâtre, à petite perruque en chiendent, et revint à pied, ramené par son amitié pour Peyrade. Il voulait donner des ordres à ses Numéros les plus dévoués et les plus habiles. En longeant la rue Saint-Honoré pour venir de la place Vendôme à la rue Saint-Roch, il marcha derrière une fille en pantoufles, et habillée comme l'est une femme pour la nuit. Cette fille, qui portait une camisole blanche, et sur la tête un bonnet de nuit, laissait échapper de temps en temps des sanglots mêlés à des plaintes involontaires; Corentin la devança de quelques pas et reconnut Lydie. - Je suis l'ami de votre père, monsieur CanquoÃlle, dit-il de sa voix naturelle. - Ah! voici donc quelqu'un à qui je puis me fier!... dit-elle. - N'ayez pas l'air de me connaÃtre, reprit Corentin, car nous sommes poursuivis par de cruels ennemis, et forcés de nous déguiser. Mais racontez-moi ce qui vous est arrivé... - Oh! monsieur, dit la pauvre fille, cela se dit et ne se raconte pas... Je suis déshonorée, perdue, sans pouvoir m'expliquer comment!... - D'où venez-vous?... - Je ne sais pas, monsieur! je me suis sauvée avec tant de précipitation, j'ai fait tant de rues, tant de détours, en me croyant suivie... Et quand je rencontrais quelqu'un d'honnête, je demandais le chemin pour aller sur les boulevards, afin de gagner la rue de la Paix! Enfin, après avoir marché pendant... Quelle heure est-il? - Onze heures et demie! dit Corentin. - Je me suis sauvée à la tombée de la nuit, voici donc cinq heures que je marche!... s'écria Lydie. - Allons, vous allez vous reposer, vous trouverez votre bonne Katt... - Oh! monsieur, il n'y a plus de repos pour moi! Je ne veux pas d'autre repos que celui de la tombe; et j'irai l'attendre dans un couvent, si l'on me juge digne d'y entrer... - Pauvre petite! vous avez bien résisté? - Oui, monsieur. Ah! si vous saviez au milieu de quelles créatures abjectes on m'a mise... - On vous a sans doute endormie? - Ah! c'est cela? dit la pauvre Lydie. Encore un peu de force, et j'atteindrai la maison. Je me sens défaillir, et mes idées ne sont pas très nettes... Tout à l'heure je me croyais dans un jardin... Corentin porta Lydie dans ses bras, où elle perdit connaissance, et il la monta par les escaliers. - Katt! cria-t-il. Katt parut et jeta des cris de joie. - Ne vous hâtez pas de vous réjouir! dit sentencieusement Corentin, cette jeune fille est bien malade. Quand Lydie eut été posée sur son lit, lorsque à la lueur de deux bougies allumées par Katt, elle reconnut sa chambre, elle eut le délire. Elle chanta des ritournelles d'airs gracieux, et tour à tour vociféra certaines phrases horribles qu'elle avait entendues! Sa belle figure était marbrée de teintes violettes. Elle mêlait les souvenirs de sa vie si pure à ceux de ces dix jours d'infamie. Katt pleurait. Corentin se promenait dans la chambre en s'arrêtant par moments pour examiner Lydie. - Elle paie pour son père! dit-il. Y aurait-il une Providence? - Oh! ai-je eu raison de ne pas avoir de famille... Un enfant! c'est, ma parole d'honneur, comme le dit je ne sais quel philosophe, un otage qu'on donne au malheur!... - Oh! dit la pauvre enfant en se mettant sur son séant et laissant ses beaux cheveux déroulés, au lieu d'être couchée ici, Katt, je devrais être couchée sur le sable au fond de la Seine... - Katt, au lieu de pleurer et de regarder votre enfant, ce qui ne la guérira pas, vous devriez aller chercher un médecin, celui de la Mairie d'abord, puis messieurs Desplein et Bianchon... Il faut sauver cette innocente créature... Et Corentin écrivit les adresses des deux célèbres docteurs. En ce moment, l'escalier fut grimpé par un homme à qui les marches en étaient familières, la porte s'ouvrit. Peyrade, en sueur, la figure violacée, les yeux presque ensanglantés, soufflant comme un dauphin, bondit de la porte de l'appartement à la chambre de Lydie en criant "Où est ma fille?..." Il vit un triste geste de Corentin, le regard de Peyrade suivit le geste. On ne peut comparer l'état de Lydie qu'à celui d'une fleur, amoureusement cultivée par un botaniste, tombée de sa tige, écrasée par les souliers ferrés d'un paysan. Transportez cette image dans le coeur même de la Paternité, vous comprendrez le coup que reçut Peyrade, à qui de grosses larmes vinrent aux yeux. - On pleure, c'est mon père, dit l'enfant. Lydie put encore reconnaÃtre son père; elle se souleva, vint se mettre aux genoux du vieillard au moment où il tomba sur un fauteuil. - Pardon, papa!... dit-elle d'une voix qui perça le coeur de Peyrade au moment où il sentit comme un coup de massue appliqué sur son crâne. - Je meurs... ah! les gredins! fut son dernier mot. Corentin voulut secourir son ami, il en reçut le dernier soupir. - Mort empoisonné!... se dit Corentin. - Bon, voici le médecin, s'écria-t-il en entendant le bruit d'une voiture. Contenson, qui se montra débarbouillé de sa mulâtrerie, resta comme changé en statue de bronze en entendant dire à Lydie "Tu ne me pardonnes donc pas, mon père?... Ce n'est pas ma faute! Elle ne s'apercevait pas que son père était mort. - Oh! quels yeux il me fait!..." dit la pauvre folle... - Il faut les lui fermer, dit Contenson, qui plaça feu Peyrade sur le lit. - Nous faisons une sottise, dit Corentin, emportons-le chez lui; sa fille est à moitié folle, elle le deviendrait tout à fait en s'apercevant de sa mort, elle croirait l'avoir tué. En voyant emporter son père, Lydie resta comme hébétée. - Voilà mon seul ami!... dit Corentin en paraissant ému quand Peyrade fut exposé sur son lit dans sa chambre. Il n'a eu dans toute sa vie qu'une seule pensée cupide! et ce fut pour sa fille!... Que cela te serve de leçon, Contenson. Chaque état a son honneur. Peyrade a eu tort de se mêler des affaires particulières, nous n'avons qu'à nous occuper des affaires publiques. Mais, quoi qu'il puisse arriver, je jure, dit-il avec un accent, un regard et un geste qui frappèrent Contenson d'épouvante, de venger mon pauvre Peyrade! je découvrirai les auteurs de sa mort et ceux de la honte de sa fille!... Et, par mon propre égoïsme, par le peu de jours qui me restent, et que je risque dans cette vengeance, tous ces gens-là finiront leurs jours à quatre heures, en pleine santé, rasés, net, en place de Grève!... - Et je vous y aiderai! dit Contenson ému. Rien n'est en effet plus émouvant que le spectacle de la passion chez un homme froid, compassé, méthodique, en qui, depuis vingt ans, personne n'avait aperçu le moindre mouvement de sensibilité. C'est la barre de fer en fusion, qui fond tout ce qu'elle rencontre. Aussi Contenson eut-il une révolution d'entrailles. - Pauvre père CanquoÃlle, reprit-il en regardant Corentin, il m'a souvent régalé... Et tenez... - il n'y a que les gens vicieux qui sachent faire de ces choses-là , - souvent il m'a donné dix francs pour aller au jeu... Après cette oraison funèbre, les deux vengeurs de Peyrade allèrent chez Lydie en entendant Kart et le médecin de la Mairie dans les escaliers. - Va chez le commissaire de police, dit Corentin, le Procureur du Roi ne trouverait pas en ceci les éléments d'une poursuite; mais nous allons faire un rapport à la Préfecture, ça pourra servir peut-être à quelque chose. - Monsieur, dit Corentin au médecin de la Mairie, vous allez trouver dans cette chambre un homme mort; je ne crois pas sa mort naturelle, vous ferez l'autopsie en présence de monsieur le commissaire de police, qui, sur mon invitation, va venir. Tâchez de découvrir les traces du poison; vous serez d'ailleurs assisté dans quelques instants de messieurs Desplein et Bianchon, que j'ai mandés pour examiner la fille de mon meilleur ami dont l'état est pire que celui du père, quoiqu'il soit mort.. - Je n'ai pas besoin, dit le médecin de la Mairie, de ces messieurs pour faire mon métier... - Ah! bon, pensa Corentin. - Ne nous heurtons pas, monsieur, reprit Corentin. En deux mots, voici mon opinion. Ceux qui viennent de tuer le père ont aussi déshonoré la fille. Au jour, Lydie avait fini par succomber à sa fatigue; elle dormait quand l'illustre chirurgien et le jeune médecin arrivèrent. Le médecin chargé de constater le décès avait alors ouvert Peyrade et cherchait les causes de la mort. - En attendant que l'on éveille la malade, dit Corentin aux deux célèbres docteurs, voudriez-vous aider un de vos confrères dans une constatation qui certainement aura de l'intérêt pour vous, et votre avis ne sera pas de trop au procès-verbal. - Votre parent est mort d'apoplexie, dit le médecin, il y a les preuves d'une congestion cérébrale effrayante... - Examinez, messieurs, dit Corentin, et cherchez s'il n'y a pas dans la Toxicologie des poisons qui produisent le même effet. - L'estomac, dit le médecin, était absolument plein de matières; mais, à moins de les analyser avec des appareils chimiques, je ne vois aucune trace de poison. - Si les caractères de la congestion cérébrale sont bien reconnus, il y a là , vu l'âge du sujet, une cause suffisante de mort, dit Desplein en montrant l'énorme quantité d'aliments... - Est-ce ici qu'il a mangé? demanda Bianchon. - Non, dit Corentin, il est venu du boulevard ici rapidement, et il a trouvé sa fille violée... - Voilà le vrai poison, s'il aimait sa fille, dit Bianchon. - Quel serait le poison qui pourrait produire cet effet-là ? demanda Corentin sans abandonner son idée. - Il n'y en a qu'un, dit Desplein après avoir examiné tout avec soin. C'est un poison de l'archipel de java, pris à des arbustes assez peu connus encore, de la nature des Strychnos, et qui servent à empoisonner ces armes si dangereuses... les Kris malais... On le dit, du moins... Le commissaire de police arriva, Corentin lui fit part de ses soupçons, le pria de rédiger un rapport en lui disant dans quelle maison et avec quels gens Peyrade avait soupé; puis il l'instruisit du complot formé contre les jours de Peyrade et des causes de l'état où se trouvait Lydie. Après, Corentin passa dans l'appartement de la pauvre fille, où Desplein et Bianchon examinaient la malade; mais il les rencontra sur le pas de la porte. - Eh! bien, messieurs! demanda Corentin. - Placez cette fille-là dans une maison de santé, si elle ne recouvre pas la raison en accouchant, si toutefois elle devient grosse, elle finira ses jours folle-mélancolique. Il -n'y a pas, pour la guérison, d'autre ressource que dans le sentiment maternel s'il se réveille... Corentin donna quarante francs en or à chaque docteur, et se tourna vers le commissaire de police, qui le tirait par la manche. - Le médecin prétend que la mort est naturelle, dit le fonctionnaire, et je puis d'autant moins faire un rapport qu'il s'agit du père CanquoÃlle, il se mêlait de bien des affaires, et nous ne saurions pas trop à qui nous nous attaquerions... Ces gens-là meurent souvent par ordre... - Je me nomme Corentin, dit Corentin à l'oreille du commissaire de police. Le commissaire laissa échapper un mouvement de surprise. - Donc, faites une note, reprit Corentin, elle sera très utile plus tard, et ne l'envoyez qu'à titre de renseignements confidentiels. Le crime est improuvable, et je sais que l'instruction serait arrêtée au premier pas... Mais je livrerai quelque jour les coupables, je vais les surveiller et les prendre en flagrant délit. Le commissaire de police salua Corentin et partit. - Monsieur, dit Katt, mademoiselle ne fait que chanter et danser, que faire?... - Mais il est donc survenu quelque chose?... - Elle a su que son père venait de mourir... - Mettez-la dans un fiacre et conduisez-la tout bonnement à Charenton; Je vais écrire un mot au Directeur-Général de la Police du Royaume afin qu'elle y soit placée convenablement. La fille à Charenton, le père dans la fosse commune, dit Corentin. Contenson, va commander le char des pauvres... Maintenant, à nous deux, don Carlos Herrera... - Carlos! dit Contenson, il est en Espagne. - Il est à Paris! dit péremptoirement Corentin. Il y a là du génie espagnol du temps de Philippe II, mais j'ai des traquenards pour tout le monde, même pour les rois. Une souricière où se prend le rat Cinq jours après la disparition du Nabab, madame du Val-Noble était, à neuf heures du matin, assise au chevet du lit d'Esther et y pleurait, car elle se sentait sur un des versants de la misère. - Si, du moins, j'avais cent louis de rente! Avec cela, ma chère, on se retire dans une petite ville quelconque, et on y trouve à se marier... - Je puis te les faire avoir, dit Esther. - Et comment? s'écria madame du Val-Noble. - Oh! bien naturellement. Ecoute. Tu vas vouloir te tuer, joue bien cette comédie-là ; tu feras venir Asie, et tu lui proposeras dix mille francs contre deux perles noires en verre très mince où se trouve un poison qui tue en une seconde; tu me les apporteras, je t'en donne cinquante mille francs... - Pourquoi ne les demandes-tu pas toi-même? dit madame du Val-Noble. Asie ne me les vendrait pas. - Ce n'est pas pour toi?... dit madame du Val-Noble. Peut-être. - Toi! qui vis au milieu de la joie, du luxe, dans une maison à toi! la veille d'une fête dont on parlera pendant dix ans! qui coûte à Nucingen vingt mille francs. On mangera, dit-on, des fraises au mois de février, des asperges, des raisins.. des melons... Il y aura pour mille écus de fleurs dans les appartements. - Que dis-tu donc? il y a pour mille écus de roses dans l'escalier seulement. - On dit que ta toilette coûte dix mille francs? - Oui, ma robe est en point de Bruxelles, et Delphine, sa femme, est furieuse. Mais j'ai voulu avoir un déguisement de mariée. - Où sont les dix mille francs? dit madame du Val-Noble. - C'est toute ma monnaie, dit Esther en souriant. Ouvre ma toilette, ils sont sous mon papier à papillotes... - Quand on parle de mourir, on ne se tue guère, dit madame du Val-Noble. Si c'était pour commettre... - Un crime, va donc! dit Esther en achevant la pensée de son amie qui hésitait. Tu peux être tranquille, reprit Esther, je ne veux tuer personne. J'avais une amie, une femme bien heureuse, elle est morte, je la suivrai voilà tout. - Es-tu bête!... - Que veux-tu, nous nous l'étions promis. - Laisse-toi protester ce billet-là , dit l'amie en souriant. Fais ce que je te dis, et va-t'en. J'entends une voiture qui arrive, et c'est Nucingen, un homme qui deviendra fou de bonheur! Il m'aime, celui-là ... Pourquoi n'aime-t-on pas ceux qui nous aiment, car enfin ils font tout pour nous plaire... - Ah! voilà , dit madame du Val-Noble, c'est l'histoire du hareng qui est le plus intrigant des poissons. - Pourquoi?... - Eh! bien, on n'a jamais pu le savoir. - Mais, va-t'en donc, ma biche! Il faut que je demande tes cinquante mille francs. - Eh! bien, adieu... Depuis trois jours, les manières d'Esther avec le baron de Nucingen avaient entièrement changé. Le singe était devenu chatte, et la chatte devenait femme. Esther versait sur ce vieillard des trésors d'affection, elle se faisait charmante. Ses discours, dénués de malice et d'âcreté, pleins d'insinuations tendres, avaient porté la conviction dans l'esprit du lourd banquier, elle l'appelait Fritz, il se croyait aimé. - Mon pauvre Fritz, je t'ai bien éprouvé, dit-elle, je t'ai bien tourmenté, tu as été sublime de patience, tu m'aimes, je le vois, et je t'en récompenserai. Tu me plais maintenant, et je ne sais pas comment cela s'est fait, mais je te préférerais à un jeune homme. C'est peut-être l'effet de l'expérience. A la longue on finit par s'apercevoir que le plaisir est la fortune de l'âme, et ce n'est pas plus flatteur d'être aimé pour le plaisir que d'être aimé pour son argent... Et puis, les jeunes gens sont trop égoïstes, ils pensent plus à eux qu'à nous; tandis que toi tu ne penses qu'à moi. Je suis toute ta vie. Aussi ne veux-je plus rien de toi, je veux te prouver à quel point je suis désintéressée. - Che ne vus ai rien tonné, répondit le baron charmé, che gomde fus abborder temain drande mil vrancs te rendes... c'ede mon gâteau te noces... Esther embrassa si gentiment Nucingen qu'elle le fit pâlir, sans pilules. - Oh! dit-elle, n'allez pas croire que ce soit pour vos trente mille francs de rente que je suis ainsi, c'est parce que maintenant... Je t'aime, mon gros Frédéric... - Oh! mon tié! birguoi m'afoir ébroufé... ch'eusse édé si bireux tébuis drois mois... - Est-ce en trois pour cent ou en cinq? ma bichette, dit Esther en passant les mains dans les cheveux de Nucingen et les lui arrangeant à sa fantaisie. - En drois... ch'en affais tes masses. Le baron apportait donc ce matin l'inscription sur le Grand-Livre; il venait déjeuner avec sa chère petite fille, prendre ses ordres pour le lendemain, le fameux samedi, le grand jour! - Dennez, ma bedide phâme, ma seile phâme, dit joyeusement le banquier dont la figure rayonnait de bonheur, foissi te guoi bayer fos tébenses te guisine bir le resdant te fos churs... Esther prit le papier sans la moindre émotion, elle le plia, le mit dans sa toilette. - Vous voilà bien content, monstre d'iniquité, dit-elle en donnant une petite tape sur la joue de Nucingen, de me voir acceptant enfin quelque chose de vous. Je ne puis plus vous dire vos vérités, car je partage le fruit de ce que vous appelez vos travaux... Ce n'est pas un cadeau, ça mon pauvre garçon, c'est une restitution... Allons, ne prenez pas votre figure de Bourse. Tu sais bien que je t'aime. - Ma pelle Esder, mon anche t'amur, dit le banquier, ne me barlez blis ainsi... dennez... ça me seraid écal que la derre endière me brÃt bir ein folleire, si j'édais ein bonnêde ôme à fos yex... Je vus âme tuchurs te blis en blis. - C'est mon plan, dit Esther. Aussi ne te dirai-je plus jamais rien qui te chagrine, mon bichon d'éléphant, car tu es devenu candide comme un enfant... Parbleu, gros scélérat, tu n'as jamais eu d'innocence, il fallait bien que ce que tu en as reçu en venant au monde reparût à la surface; mais elle était enfoncée si avant qu'elle n'est revenue qu'à soixante-six ans passés... et amenée par le croc de l'amour. Ce phénomène a lieu chez les très vieillards... Et voilà pourquoi j'ai fini par t'aimer, tu es jeune, très jeune... Il n'y a que moi qui aurai connu ce Frédéric là ... moi seule!... car tu étais banquier à quinze ans... Au collège, tu devais prêter à tes camarades une bille à la condition d'en rendre deux... Elle sauta sur ses genoux en le voyant rire. - Eh! bien, tu feras ce que tu voudras! Hé! mon Dieu, pille les hommes... va, je t'y aiderai. Les hommes ne valent pas la peine d'être aimés, Napoléon les tuait comme des mouches. Que ce soit à toi ou au Budget que les Français paient des contributions, qué que ça leur fait!... On ne fait pas l'amour avec le Budget, et ma foi... - va, j'y ai bien réfléchi, tu as raison... - tonds les moutons, c'est dans l'Evangile selon Béranger... Embrassez votre Esder... Ah! dis donc, tu donneras à cette pauvre Val-Noble tous les meubles de l'appartement de la rue Taitbout! Et puis, demain, tu lui offriras cinquante mille francs... ça te posera bien, vois-tu, mon chat. Tu as tué Falleix, on commence à crier après toi... Cette générosité-là paraÃtra babylonienne... et toutes les femmes parleront de toi. Oh!... il n'y aura que toi de grand, de noble dans Paris, et le monde est ainsi fait que l'on oubliera Falleix. Ainsi c'est, après tout, de l'argent placé en considération!... - Ti has raison, mon anche, ti gonnais le monte, répondit-il, ti seras mon gonzeil. - Hé! bien, reprit-elle, tu vois comme je pense aux affaires de mon homme, à sa considération, à son honneur... Va, va me chercher les cinquante mille francs... Elle voulait se débarrasser de monsieur Nucingen pour faire venir un Agent de change et vendre le soir même à la Bourse l'inscription. - Et birquoi doud te zuite?... demanda-t-il. - Dame, mon chat, il faut les offrir dans une petite boÃte en satin, et en envelopper un éventail. Tu lui diras "Voici, madame, un éventail qui, j'espère, vous fera plaisir..." On croit que tu n'es qu'un Turcaret, tu passeras Contenson. Beaujon! - Jarmand! jarmand! s'écria le baron, ch'aurai tonc te l'esbrit maindenant!... Ui, che rebède fos mods... Au moment où la pauvre Esther s'asseyait, fatiguée de l'effort qu'elle faisait pour jouer son rôle, Europe entra. - Madame, dit-elle, voici un commissionnaire envoyé du quai Malaquais par Célestin, le valet de chambre de monsieur Lucien... - Qu'il entre!... mais non, je vais dans l'antichambre. - Il a une lettre de Célestin pour madame. Esther se précipita dans son antichambre, elle regarda le commissionnaire, et vit en lui le commissionnaire pur-sang. Dis-lui de descendre!... dit Esther d'une voix faible en se laissant aller sur une chaise après avoir lu la lettre. Lucien veut se tuer ajouta-t-elle à l'oreille d'Europe. Monte-lui la lettre d'ailleurs. Carlos Herrera, qui conservait son costume de commis voyageur, descendit aussitôt, et son regard se porta sur-le-champ sur le commissionnaire en trouvant dans l'anti-chambre un étranger. - Tu m'avais dit qu'il n'y avait personne, dit-il dans l'oreille d'Europe. Et par un excès de prudence il passa sur-le-champ dans le salon après avoir examiné le commissionnaire. Trompe-la-Mort ne savait pas que depuis quelque temps le fameux chef du service de sûreté qui l'avait arrêté dans la Maison Vauquer avait un rival que l'on désignait comme devant le remplacer. Ce rival était le commissionnaire. On a raison, dit le faux commissionnaire à Contenson qui l'attendait dans la rue. Celui que vous m'avez dépeint est dans la maison; mais ce n'est pas un Espagnol, et je mettrais ma main au feu qu'il y a de notre gibier sous cette soutane. - Il n'est pas plus prêtre qu'il n'est Espagnol, dit Contenson. - J'en suis sûr, dit l'agent de la Brigade de sûreté. Oh! si nous avions raison!... dit Contenson. Lucien était en effet resté deux jours absent, et l'on avait profité de cette absence pour tendre ce piège; mais il revint le soir même, et les inquiétudes d'Esther se calmèrent. Un adieu Le lendemain matin, à l'heure où la courtisane sortit du bain et se remit dans son lit, son amie arriva. - J'ai les deux perles! dit la Val-Noble. - Voyons? dit Esther en se soulevant et enfonçant son joli coude sur un oreiller garni de dentelles. Madame du Val-Noble tendit à son amie deux espèces de groseilles noires. Le baron avait donné à Esther deux de ces levrettes, d'une race célèbre, et qui finira par porter le nom du grand poète contemporain qui les a mises à la mode; aussi la courtisane, très fière de les avoir obtenues, leur avait-elle conservé les noms de leurs aïeux, Roméo et Juliette. Il est inutile de parler de la gentillesse, de la blancheur, de la grâce de ces animaux, faits pour l'appartement et dont les moeurs avaient quelque chose de la discrétion anglaise. Esther appela Roméo, Roméo accourut sur ses pattes si flexibles et minces, si fermes et si nervues que vous eussiez dit des tiges d'acier, et il regarda sa maÃtresse. Esther fit le geste de lui jeter une des deux perles pour éveiller son attention. - Son nom le destine à mourir ainsi! dit Esther en jetant la perle que Roméo brisa entre ses dents. Le chien ne jeta pas un cri, il tourna sur lui-même pour tomber roide mort. Ce fut fait pendant qu'Esther disait la phrase d'oraison funèbre. - Ah! mon Dieu! cria madame du Val-Noble. - Tu as un fiacre, emporte feu Roméo, dit Esther, sa mort ferait un esclandre ici, je te l'aurai donné, tu l'auras perdu, fais une affiche. Dépêche-toi, tu auras ce soir tes cinquante mille francs. Ce fut dit si tranquillement et avec une si parfaite insensibilité de courtisane, que madame du Val-Noble s'écria "Tu es bien notre reine" - Viens de bonne heure, et sois belle... A cinq heures du soir, Esther fit une toilette de mariée. Elle mit sa robe de dentelle sur une jupe de satin blanc, elle eut une ceinture blanche, des souliers de satin blanc, et sur ses belles épaules une écharpe en point d'Angleterre. Elle se coiffa en camélias blancs naturels, en imitant une coiffure de jeune vierge. Elle montrait sur sa poitrine un collier de perles de trente mille francs donné par Nucingen. Quoique sa toilette fût finie à six heures, elle ferma sa porte à tout le monde, même à Nucingen. Europe savait que Lucien devait être introduit dans la chambre à coucher. Lucien arriva sur les sept heures, Europe trouva moyen de le faire entrer chez madame sans que personne s'aperçût de son arrivée. Lucien, à l'aspect d'Esther, se dit "Pourquoi ne pas aller vivre avec elle à Rubempré, loin du monde, sans jamais revenir à Paris!... J'ai cinq ans d'arrhes sur cette vie, et la chère créature est de caractère à ne jamais se démentir!... Et où trouver un pareil chef-d'oeuvre?" - Mon ami, vous de qui j'ai fait mon dieu, dit Esther en pliant un genou sur un coussin devant Lucien, bénissez-moi... Lucien voulut relever Esther et l'embrasser en lui disant "Qu'est-ce que c'est que cette plaisanterie, mon cher amour?" Et il essaya de prendre Esther par la taille; mais elle se dégagea par un mouvement qui peignait autant de respect que d'horreur. - Je ne suis plus digne de toi, Lucien, dit-elle en laissant rouler des larmes dans ses yeux, je t'en supplie, bénis-moi, et jure-moi d'établir à l'Hôtel-Dieu une fondation de deux lits... Car, pour des prières à l'église, Dieu ne me pardonnera jamais qu'à moi-même... Je t'ai trop aimé, mon ami. Enfin, dis-moi que je t'ai rendu heureux, et que tu penseras quelquefois à moi... dis? Lucien aperçut tant de solennelle bonne foi chez Esther qu'il resta pensif. - Tu veux te tuer! dit-il enfin d'un son de voix qui dénotait une profonde méditation. - Non, mon ami, mais aujourd'hui, vois-tu, c'est la mort de la femme pure, chaste, aimante que tu as eue... Et j'ai bien peur que le chagrin ne me tue. - Pauvre enfant, attends! dit Lucien, j'ai fait depuis deux jours bien des efforts, j'ai pu parvenir jusqu'à Clotilde. - Toujours Clotilde!... dit Esther avec un de rage concentrée. - Oui, reprit-il, nous nous sommes écrit... Mardi matin, elle part, mais j'aurai sur la route d'Italie une entrevue avec elle, à Fontainebleau... - Ah! çà , que voulez-vous donc, vous autres, pour femmes?... des planches!... cria la pauvre Esther. Voyons, si j'avais sept ou huit millions, ne m'épouserais-tu pas? - Enfant! J'allais te dire que si tout est fini pour moi je ne veux pas d'autre femme que toi... Esther baissa la tête pour ne pas montrer sa soudaine pâleur et les larmes qu'elle essuya. - Tu m'aimes?... dit-elle en regardant Lucien avec une douleur profonde. Eh! bien, voilà ma bénédiction. Ne te compromets pas, va par la porte dérobée et fais comme si tu venais de l'antichambre au salon. Baise-moi au front, dit-elle. Elle prit Lucien, le serra sur son coeur avec rage et lui dit "Sors!... Sors... ou je vis." Quand la mourante parut dans le salon, il se fit un cri d'admiration. Les yeux d'Esther renvoyaient l'infini dans lequel l'âme se perdait en les voyant. Le noir bleu de sa chevelure fine faisait valoir les camélias. Enfin tous les effets que cette fille sublime avait cherchés furent obtenus. Elle n'eut pas de rivales. Elle parut comme l'expression du luxe effréné dont les créations l'entouraient. Elle fut d'ailleurs étincelante d'esprit. Elle commanda l'orgie avec la puissance froide et calme que déploie Habeneck au Conservatoire dans ces concerts où les premiers musiciens de l'Europe atteignent au sublime de l'exécution en interprétant Mozart et Beethoven. Elle observait cependant avec effroi que Nucingen mangeait peu, ne buvait pas, et faisait le maÃtre de la maison. A minuit, personne n'avait sa raison. On cassa les verres pour qu'ils ne servissent plus jamais. Deux rideaux de pékin peint furent déchirés. Bixiou se grisa pour la seule fois de sa vie. Personne ne pouvant se tenir debout, les femmes étant endormies sur les divans, les convives ne purent réaliser la plaisanterie arrêtée, à l'avance entre eux, de conduire Esther et Nucingen à la chambre à coucher, rangés sur deux lignes, ayant tous des candélabres à la main, et chantant le Buona Sera du Barbier de Séville. Nucingen donna seul la main à Esther; quoique gris, Bixiou, qui les aperçut, eut encore la force de dire, comme Rivarol à propos du dernier mariage du duc de Richelieu "Il faudrait prévenir le Préfet de police... il va se faire un mauvais coup ici...". Le railleur croyait railler, il était prophète. Les lamentations de Nucingen Monsieur de Nucingen ne se montra chez lui que lundi vers midi; mais à une heure, son Agent de change lui apprit que mademoiselle Esther Van Gobseck avait fait vendre l'inscription de trente mille francs de rente dès vendredi et qu'elle venait d'en toucher le prix. - Mais, monsieur le baron, dit-il, le premier clerc de MaÃtre Derville est venu chez moi au moment où je parlais de ce transfert; et, après avoir vu les véritables noms de mademoiselle Esther, il m'a dit qu'elle héritait d'une fortune de sept millions. - Pah! - Oui, elle serait l'unique héritière du vieil escompteur Gobseck... Derville va vérifier les faits. Si la mère de votre maÃtresse est la belle Hollandaise, elle hérite... - Chè le sais, dit le banquier, ele m'a ragondé sa fie... Che fais égrire ein mod à Terfile!... Le baron se mit à son bureau, fit un petit billet à Derville, et l'envoya par un de ses domestiques. Puis, après la Bourse, il revint sur les trois heures chez Esther. - Madame a défendu de l'éveiller sous quelque prétexte que ce soit, elle s'est couchée elle dort... - Ah! tiaple, s'écria le baron. Irobe, èle ne se vacherait bas t'abbrentre qu'ele tefient rigissime... Elle héride le sedde milions. Le fieux copseck ed mord et laisse ces sedde milions, el da maÃtresse ed son inique héridière, sa mère édant la brobre niaise te Cobseck qui taillers a vaid ein desdament. Che ne boufais bas subssonner qu'ein milionaire, gomme lui, laissâd Esder tans le missèrre... - Ah! bien, votre règne est bien fini, vieux saltimbanque! lui dit Europe en regardant le baron avec une effronterie digne d'une servante de Molière. Hue! vieux corbeau d'Alsace!... Elle vous aime à peu près comme on aime la peste!... Dieu de Dieu! des millions!... mais elle peut épouser son amant! Oh! sera-t-elle contente! Et Prudence Servien laissa le baron de Nucingen exactement foudroyé pour aller annoncer, elle la première! ce coup du sort à sa maÃtresse. Le vieillard, ivre de voluptés surhumaines, et qui croyait au bonheur, venait de recevoir une douche d'eau froide sur son amour au moment où atteignait au plus haut degré d'incandescence. - Ele me drombait... s'écria-t-il les larmes aux yeux. Ele me drombait!... ô Esder... Ô ma fie.. Bedde que che suis! Te bareilles fleirs groissent-êles chamais pir tes fieillards... Che buis doute ageder, egcebdé te la chênesse!... 0 mon tié!... que vaire? que tefenir? Ele a réson, cedde grielle Irobe. Esder rige m'échappe. vaud-ile hâler se bantre? Qu'ed la fie sans la flâme tifine ti blézir que c'hai goudé?... Mon tié... Et le Loup-cervier s'arracha le faux toupet qu'il mettait à ses cheveux gris depuis trois mois. Un cri perçant jeté par Europe fit tressaillir Nucingen jusque dans ses entrailles. Le pauvre banquier se leva, marcha les jambes avinées par la coupe du Désenchantement qu'il venait de vider, car rien ne grise comme le vin du malheur. Dès la porte de la chambre, il aperçut Esther roide sur son lit, bleuie par le poison, morte!... Il alla jusqu'au lit, et tomba sur ses genoux. - Ti has réson, elle l'avait tid!... Ele ed morde te moi... Paccard, Asie, toute la maison accourut. Ce fut un spectacle, une surprise et non une désolation. Il y eut chez les gens un peu d'incertitude. Le baron redevint banquier, il eut un soupçon, et il commit l'imprudence de demander où étaient les sept cent cinquante mille francs de la rente.

Paoloet Francesco donnaient un cours au milieu du supermarché de Globus. Nous y étions, et nous avons bien tourné Le blog de Dave Gastronomie, restaurants et cuisine de Suisse romande. Catégories. Agenda; Concours; Divers; Gastronomie; Livres; Moins 5; Portrait; Produits; Recettes; Restaurants classiques; Restaurants exotiques; Restaurants gastronomiques;

Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon où commander le coffret Pokémon Go Collection ... € Voir le deal Garkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine Gelée 3 participantsAller à la page 1, 2 AuteurMessageInvitéInvitéSujet Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2052 Par une froide matinée matinal, un nain, sur un chemin, attendait. L'aube était fraiche, Néolias était magnifique, les tentes renvoyaient un magnifique reflet bleu sur le paysage. Soudain, Rwodka apparut, salua le nain et d' un élan de bon coeur, lui offrit une biére... Ils commencérent à bivouaquer, en parlant de choses et d'autre, sans trop se soucier des voyageur qui leurs tenaient un bien mauvais language... En même temps, ils se trouvaient au beau milieu de la route...Tout a coup, une grosse masse arriva, les deux nains la regardérent, sans bouger pour autant, elle s'approchait de plus en plus, les nains étaient de plus en plus captivés dans leurs convertation de nain, elle était juste à coté d'eux, quand tout a coup, elle s'assit et des petites étoiles arrivérent prés des nains..." 'jour Armstrong, sa f'sait longtemp."L'humain lui repondit quelque chose, mais le nain s'en fichait éperdument car il était trop captivé dans la conversation qu' il entretenait avec Rwodka... L'humain tenta à quelques reprise de s'introduire dans la convertation sans trop y arriver... L'humain alla alors se faire de petits échauffement avant de partir..."C'est quoi ce truc là bas?"Dit le nain en montrant du doigt une colossale silouhette"C'est énorme..."Les nains et l'humain commencérent à avoir peur, la silouhette qui semblait faire 5 metre de haut, s'approchait de plus en plus, elle était à quelques metres d'eux, les nains saisir leur armes, l'humain, lui, continuait de s'entrainer, il n'avait probablement pas vu cette silouhette... Ils se préparérent à charger."Ca va pas etre facile, a mon avis..."Le nain avait peur il est que lvl 1. Ils commencérent à courir en direction de cet chose, sans savoir ce que c'était, sans savoir s'il y arriveraient, sans avoir de plan, mais en prenant une derniere biere ensemble... Et ils édition par le Jeu 24 Mai 2007 - 2128, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2103 Burz n'avais pas beaucoup dormis cette nuit , sa maladie le rongeait et il avait du bâtir une étable pour son cher sanglier géant , par ailleur nommé Nogrash l'éventreur . Il avait commencer à l'apprivoiser ,et le sanglier semblait porter de l'affection à burz , ils étaient tout les deux fort , et la bête semblait surtout respecter le demi-orc pour sa cher peau verte montait sa monture sans autres attirail superficiel que sa voix .Il avait rendez vous à 5h du matin sur la place avec ses amis et son frère pour essayer de trouver un remède à son étrange descendit tranquillement la colline ou se situait son cabanon , le ton bleuté de l'aube renforcait l'idée de sérénité qui reignait en fois arriver aux portes de la ville , il se débrouilla pour passer dans les plus grandes rues pour ne pas causer trop de arriva finalement à la place voulut , ou il vit les deux nains debout , haches levées , et leurs yeux fixant se ruèrent alors sur lui haches semi-orc éclata d'un rire sonore qui résonna dans toute la ville , sauta de son sanglier et atterit lourdement au sol , et dit"Vous avoir peur Nogrash ?"Les nains s'arreterent , perplexe , puis rigolèrent , soulagés de voir que ce n'était que leur ami et frère burz!"Tout le monde être prêt à partir?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2125 Rwodka et Barak aprés avoir bien rit,aprés la peur que leur avait inspirés Nogrash prirent leur paquetage, Barak monta sur Barbak,quant a lui rwodka montat sur Rwisky,il apella Rmirnoff qui se posat en delicatessse sur son épaul .Barak avait une corde a son bras ou se tenait derriere lui un boeuf qui allait servir a tirer la charrette qui se trouvait un peu plus loin,garder sagement par ils arrivairent la ou se tenait la charette,ou se trouvait la nourriture,l'acool,le tabac et les drogue et quelques autres affaires,il attelairent alors le boeuf a la avait entrainer Ronizuka assez pour qu'il puissent guider le boeuf en galopant devant lui,c'était sa premiere sortit,a Rmirnoff aussi d' commencairent tous a avançaient dans les plaines enneigé des contré de comme cela que commença l' fumait sa pipe,un subtil melange d'opium et de tabac il l'a fit tourner a Barak qui lui,lui fit touner sa quand a lui semblait moin vert qu'avant,on voyait sur son visage qu'il n'avait pas la grande forme,il falait se depecher de trouver ce remede,dont burz ne nous avait toujours pas dit de quoi il s' trouvait que le voyage ne commençait pas trés gaiment,il se mit alors a frodonner une chanson tré connus,une chanson traditionelle l'histoir d'un nain cappable,de courir vite et de voyager loin...Barak chanta a son tour avec Rwodka dont la fumer resortait doucement par les narines comme des navir naviguant sur les sommes les nains sous la montagne *bam bam*On creuse le jour,on boit la nuit *bam bam*Et on aime pas ceux de la surface InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2138 Aprés avoir bien chanté, Barak mit la main dans sa poche, en sortit sa boussole, fouilla dans son sac, sortit sa carte et demanda"Au fait, on va ou? Parce que la si mes calcul sont juste... On est sur une route..."Le nain parraissait perdu... En fait, ils étaient perdu... Barak avait acheté cette carte et cette boussole sans savoir comment elles marchaient..."Y a pas un de vous qui sache comment on s'en sert?"Il se tourna vers Burz, il regarda surtout son regard vide et dénué de toute forme d'intelligence... Il se tourna alors vers Rwodka, voyant que celui ci était completement sous l'ffet de sa pipe... il rangea tout dans son sac et il deçida donc de suivre la route..."On arrivera bien a une ville en longeant cette route non?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2154 Rwodka commençait a voir floue,les effets de sa pipe prenait effet,il voyait Barak un peu perdu en regardan un bout de papier et un truc rond,mais pourquoi les regardaient-il ainsi etaitil mal coup il entendit un bruit aigue,il se retourna et vie une chose noir volait derriere et aussi au-dessus et en-dessous,il sortit un mouchoir se frotat les yeux et le nez... mais malheureusement...il s'était tromper de poche et c'etait le mouchoir remplie d'ether qu'il reniflait,il eut comme un etourdissment et la il se mit a crier a Burz et faut qu'on se depeche,ont et au pays des chauves-souris,elle nous suivent,Il disat cela en sortant sa hache droite de son etuit pour la prendir en l'air et tape dans le vide comme un fou cherchant a fair des signes pour un orchestre invisible,il ne savait plus ou ils allaient,mais ils y allaient,d'ailleur il n'eut pas souvenir que l'on lui et dit ou ils essaya de parler,toujours en brandissant sa hache,puis ils se rendit compte qu'il n'arriver plus a parler et que ces amis le regardé se tut et essaya de ne rien dire et de ne rien fair,out en sachant que les chauves-sourirs etaient non loin et qu'elle le plusieur heures de marches,nos amis arrivairent prés d'un petit village. Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2220 Burz leva la tête , et vit le soleil approcher du zénith , il n'était peut-être pas très intelligent , mais il savait que lorsque cet astre lumineux était au milieu du ciel c'était l'heure de manger , et manifestement Nogrash arrivèrent alors dans une petite bourgade non loin de chaumières éparses laissaient échappées des voluptes de fumée de leur plupart des familles devait sûrmement être en train de ne voulait pas effrayer les gens , aussi descendat-il de son sanglier et entreprit de le faire suivre derrière avança d'un pas incertain à travers les villages , les volets se fermaient à leurs enfants en retard chez eux entreprirent de filer en hâte , laissant leur jouets en travers de la fois n'était pas coutume de voir un orc accompagner d'un sanglier géant non attacher , avec deux nains à ses côtés et un boeuf tirant une charette remplit de vivre et d'herbes à première vu petit groupe marcha jusqu'à l'église de fortune , taillée en pière grossière et de petite s'arrèterent ici , et burz dit"Maintenant nous manger , moi avoir trop faim."Les deux nains appouvèrent un sourir aux lèvres et sortirent de la charette quelques morceaux de viandes saignante pour le semi-orc et des bouts de lard séché , nourriture favorite des que serait un repas sans boisson?Ils sortirent alors 3 chopes en fer et dévoilèrent le tonneau , attaché sous la remplit alors les 3 chopes , toujours sa pipe à la bouche , et retourna s'asseoir auprès des autres en distribuant sa part de boisson à frère de notre cher peau verte étaigna pour une des rare fois sa pipe et mordut avec empressement son bout de ciel dégagé et le chant des oiseaux donnait presque un air enchanteur à ce petit village aux sentiers de terre végétation était prédominante et archaïque , tout cela rassemblait transmettait un sentiment de paix compagnon mangeait goulument , burz garda juste sa dernière et plus grosse part , et émit un grognement très accouru vers le semi-orc et lui arracha le bout de viande des mains , l'écorchant de ses défenses demi-orc se leva , et reprit le bout de viande à son familier tout en lui mettant une grosse claque sur la sanglier ne broncha pas , surtout quand burz lui remit à nouveau son bout de viande en lui caressant la ce il regarda ses comapgnons encore sur leur nourriture et dit"Vous bientôt avoir fini manger?Nous devoir continuer voyage, nous suivre route jusqu'à grosse ville pour voir grand magicien et soigner dire sa à moi."Les deux nains hochèrent la tête , rwodka remplit et alluma une nouvelle pipe , sauta sur sa monture et clama "C'est partit ! " Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2319 Aprés un si bon repas et aprés avoir rallumé sa pipe,qui cette fois ne contenait plsu que du tabac normal,la craintes des chauves-souris lui avait suffit cette aprés-midi,ils avait permis a Rwisky d'aller chasser non loin avec Ronizuka pendant que Rmirnoff mangait une souris atraper peu de temp aprés leur arriver,barak avait eu le temp de donner lui aussi a mangait a barbak,Ils se remirent en route pour leur long nuit était tomber,il faisait aussi obscure que dans les cavernes des goblins,on pouvait voir en tete un lueur rouge aparraitre a temp regulier on pouvais deviner que Rwodka était en tete avec Rwisky car celui-ci pouvai voir dans la nuit,la charette etait derriere lui,on pouvait entendre les roues grinçait sur le sol puis derriere on entendait d grognement,on en concluait que c'était le sanglier ,et sur le coté avec un leger bruit de glougloutement on devinet Barak qui savourait une biere pour se tenir avoir marcher quelque nouvelle heures,Burz demanda a s'arreter non pas a cause de sa fatigue mais a celle de son sanglier et celle des autres d'ailleur car ils ralentisser de plus en fit un feu,qui eclairer beaucoup plus les environs que la lueur de sa lui redonna un peu a mangé a son blier quand a burz,il avait grignoter un petit peu puis était endormis la tete sur son sanglier,il était vraiment affaiblie par la avait entreprit de fair des tours de gardes avec ces familiers,il prenait le premier tours de garde puis cela tournait a chaque tour d'une aiguille dans un cadran rond,les humain apelait sa une montre les nain apellaient sa le tour d' fit 2 tour de garde jusqu'aux petit matin,il n'y avait eu aucun desagrement,a part une fois ou Barak c'etait lever d'un coup avait prie une grogéé de biere et etait aller arroser la neige 100metre plus loin.en bref y par pisser quoi ^^.Rwodka fut reveiller par Rwisky qui lui lecher le bout du nez,Rmirnoff était aller chercher son petit dej quand a Ronizuka il avait du alait a la chasse avec Rwidky avant le reveille de nos compagnons car il y avait 3 lapins et 1 lievre prés du feu qui n'attendait qu'a etre se levat dans un grognement puis marcha pour aller reveiller les Barak leve toi,il et l'heure, dit-il en lui tapant le bout de pied-Ouai c'est bon je me leve,dit-il en ouvrant sa biere du matinPuis Rwodka approcha de Burz,mais la d'un coup le sanglier se leva et grogna sur Rwodka,Burz se leva d'un coup et donna un baffe a Nogrash et lui cria dessus comme quoi il ne falait pas nous fair de mal enfin d'aprés se que Barak et Rwodka avait pu comprendre,puis d'un coup Burz tomba comme une masse ,Rwodka s'empressa d'aller dans la charette pris quelque fiole d'herbe et de liquide plus étrange les un que les autres et fit inguriter a Burz se mélange qui retrouva peu a peu de ces couleur,Quand a Barak il faisait le 1er petit dej de la journé,l'un de splus important aprés le 3 petit dej,le dejeuner,le gouter et le souper sans compter les quelques grignotage de si de frere de m'aider autant toi gentil avec moi ,moi beaucoup t'aprecier,dit-il en donnant une claque dans le dos de son frere a grande barbe,Merci a toi aussi couzin je t'aim bien toi aussi ,dit il en faisant de meme que pour Rwodka. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 046 Le nain, aprés un reveil quelque peu... Brutal, le nain finit sa biére matinal avant de se lever. Ils devaient se dépécher car l'état de burz empirait et la ville se trouvait loin... Il regarda de nouveau sa carte avant de dire"Si mes calculs sont juste, en suivant cette route, on devrait traverser un desert... Ou une montagne..."Le nain tournait la carte dans tout les sens..."En tout cas, on continura sur une route... Ou un chemin... Mais a cette intersection... Droite ou gauche?"Le nain semblait de plus en plus perplexe, la vie de son cousin était en jeu... Il culpabilisait sans cesse, s'il faisait une erreur, son cousin pourrait perdre la vie... Il ne devait pas se tromper, la moindre erreur pourrait lui etre fatal... Il monta sur son bélier, fit signe a ses compagnons de se lever. Il fallait partir, le temp était compté... Rwodka monta sur son loup, Burz monta avec peine sur son sanglier, il n'avait pas dut dormir depuis des jours, sa maladie le rongeait... Et continurait de le ronger s'ils ne faisaient rien...."On doit faire route vers l'est, en coupant par le desert, on pourrait gagner quelques jours..."Le nain était toujour perplexe, et s'il s'était trompé? si ce n'était pas la bonne route? et si c'était la bonne route, arriveront ils a temp pour sauver Burz?hrp sais pas si sa géne l est... j ai mis sa au hasard Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 1850 Nos amis arrivèrent alors à la lisière du désert , qui était nommer L'ergoth...Des collines à pertes de vue sous des tonnes de neiges , sans aucun abris ni semi-orc ne s'arrêta pas pour autant , et contrairement aux dire de ses compagnons , il n'était pas malade , mais des voix tournoyait autour de lui en lui insufflant la haine de tuer tout ce qu'il resistait mais cela l'épuisait , il ne tiendrait plus très longtemps s'engagèrent dans l'Ergoth avec tout leur animaux , il y avait peu ed chance de rencontrer âme vivante en ces lieux , du moins c'est ce que tout le monde pensait , du fait que personne n'en était revenu...Cela faisait plusieurs heures qu'ils avancer à travers ce paysage monotone , quand le semi-orc chuta du sanglier pour s'étaler sur le se releva avec difficulter , empoigna sa massue et se dirigea vers les membres de son groupes"Tuer..."Il brandit sa masse et se rua sur ses amies une lueur meurtrière et non habituelle dans les yeux... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2013 Rwodka vit Burz tomber dans la neige,puis se relever brsquement avant de prendre sa masse,puis il se mit a courir vers Barak et lui,Rwodka stopa net ces familiers qui commencer a montré les cros et serrer les griffes,il demanda meme a Rwisky d'aller chercher son sac rouge sang qui se trouver dans la charette et il lui cria meme de ne pas se posé de question et de fonçé,Burz avait alors sauter sur Barak et commenca a lever sa masse tout en le regardant de ces yeux devenue rouge vif,des yeux qui vouler voir couler le sang,Rwodka essayat d'agriper la masse mais il n'était pas aussi fort que son frere et il la lachat malgrés lui,heureusement garce a cette intervention la masse fut devier et ne frappa que de la se moment Rwisky arriver avec le sac rouge,Rwodka plongea sa main dedans en cherchant quelque crier a Barak d'esquiver et de tenir le plus longtemps possible,le temp qu'il la trouve lui disé entendit une nouvelle fois la masse frappait la coeur battait vite,trop vite,comme si il était en train de fair une over-dose,mais ce n'était pa le pour la troisieme fois la masse s'affeça sur le cria un grand coup,les familier de chacun se sachant que fair regardaient le dénoument du combat,sans savoir le pourqois du un quatrieme coup de masse,trop puissant ou trop glissant la masse vola dans les aire,Rwodka avait a se moment trouver une piqure qui comptenait un étrange liquide vert-rouge fluoresant,Burz aller une nouvelle fois frapper mais cette fois il ne se louperait pas,il attaquer avec les planta l'aiguile de la seringue dans le dos de se leva,il marcha vers Rwodka,lentement mais surment,ces yeux se fermer,sa respiration diminuer,on aurait dit un enfant qui venait de courir sur plusieur lieu ,pendant plusieurs regarda rwodka,puis Barak et vu sa masse il eu l'air etrangement étonné et la il lacha moi mes amis,moi pas aller bien,moi dodo...Puis il tomba comme une masse sur le sol,la neige vola dans les aire,comme des fleurs tombant au printemps de pleine lune. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2033 L'orc s'écrasa par terre, les nain attachérent son sanglier avec peine, il semblait inquiet de l'état de son maitre. Mais les liens entre cet béte et son maitre devaient être trés fort..."Bon et si on mangeait?"Demanda le nain à Rwodka, Rwodka aquiesa, voulu préparer un feu, demanda le briquet du nain, et prépara le feu. Rwodka sortit quelques mets à maanger, tandis que le nain sortit de la biére naine..."Il a pas l'air d'aller bien Burz..."Dit le nain"T'as pas tord, c'est la premiére fois que je le vois dans cet état... Mais tant qu'il dort on est tranquil...""T'as ptéte raison... Goute donc se saucisson, tu m'en diras des nouvelles."Et les nain mangérent, buvérent et chantérent durant quelques heures, s'amusant, oubliant de plus en plus leurs probélemes, commencérent à danser quand soudain, ils entendirent un bruit dérriére eux... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2106 Burz se leva péniblement , il se sentait barbouillé et avait une folle envie de vomir qu'il cacha , il alla s'asseoir près de ses compagnons près du feu , le regard perdu dans le de maladie...pensa-t-il...Il devait trouver un remède au plus vite , son sanglier ignorait royalement burz , normal il était faible , et à la première occasion il partirait en semi-orc ne pouvait montrer sa faiblesse même si Nogrash la mordu un bout de viande cru sans grande conviction , le regard perdu dans de lointain souvenir douloureux et n'arriva même pas à la moitiée qu'il donna le reste à sa monture qui l'avala cul-sec sans macher ni d'autre le regarda dans les yeux d'une lueur montrant son envie de transpercer demi-orc s'approcha de la bête , et la regarda droit dans les yeux avec à peine quelques centimètres les grogna et le sanglier partit s'asseoir , visiblement rassuré de ne pas servir un faible , dumoins pour le moment...Burz retourna s'asseoir près du feu et ne tarda pas tomber dans un sommeil lourd et sans rêve... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2123 Rwodka vit s'endormir prés du feu un Burz fatigué qui était perdu dans ces pensée et que la nourriture ne l'interressé plus,il savait qu'il nallait pas venait de les fair sursauté car ils pensaient tous deux que cela était un ralluma sa pipe car comme a coutume il l'avait éteinte pour mangé deux tranche de lards et des pris une gorgée de biere que lui tendait Barak,lui il lui tendit sa pipe qui cette fois contenait une petit mélange qu'il experimenté,de la gogocaine avec un peu d'opium de champignon des mines et de tabac,Barak pris quelque bouffé de cette fumer qui était violette,aprés avoir récuperer chacun son materiel,Rwodka vit Barak explosait de rire en regarant les étoiles,le soir était tomber epuis peu et il n'avait pas ossé reveiller Burz qui domrait se mirent a parlaient de tous et de rien des étoile tous en buvant et fumant,il se coucheraient bien plsu tard que Burz la vie leur semblait plus joyeuse dans cette nuit douce et chaleureuse et la sensation de renaitre aprés ces plaisir sensoriél et soir c'était un Barak de fair des tours de garde avec sa chevre,ce qu'il fit alégrement,Ils avaient tous deux nourris leurs familier qui était ensuite partie fair un tour pour on en sait quelque divertissement,comme chasser,jouer,tuer ou autre.HRPces annimeaux ne sont pas homo ou autres il ne font que jouer je tien a le preciser. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1323 Le nain, aprés s'être endormi durant son tour de garde, se reveilla brusquement lorqu'il senti une odeur terrible lui arriver... Il avait oublié d'éloigner son bélier... Il se leva, remarqua que l'orc devait aprécier cet odeur a voir le sourire qui se dessinait sur son visage...Il se dirigea vers Rwodka, se pencha pour le reveiller et se souvenu de la maniére dont il fut réveillé la derniére fois... Il se redressa donc, chargea un délicat coup de pied, et frappa Rwodka pour le reveiller. Il semblait en colére, mais fut calmé par la biére que le nain lui offirt pour mieu se reveiller."Reveil difficile, bois ta biére facile, me disait mon pere"Le nain se dirigea alors vers l'orc, mais l orc n'était plus la... Il commença alors à repenser a son comportement depuis quelques jours, cette folie meurtriére qu'il ne controlait que pas assez... Il eut un moment de pannique et regarda vers la droite ou il vit Burz écroulé à coté de son sanglier... Il le reveilla, il avait aussi le reveil un peu difficile... Il lui donna une baffe pour mieu le reveiller, ce qui marcha, le nain fit un vol plané de 6 métre...Il se releva avec mal..."Haaaa, sa reveille sa, mais maintenant il faut prendre la route non? Aprés le petit déjeuné bien sur." Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1713 Ils avançaient péniblement à travers l'Ergoth , le paysage était identique à perte de vu , aucun point de repère possible , apart aller toujours tout dit alors"Hmm...moi sentir là odeur bizarre..."Il sauta à terre et se receptionna avec difficulter , il tituba en peu et reprit son équilibre , la neige lui arrivait à la entreprit alors de creuser dans la neige pour connaître la provenance de l'odeur , car cela avait l'air de venir du grognement de burz creusant stressait tout le monde , de plus le ciel se couvraitet c'était une journée grise , un orage allait propablement tomba finalement sur une plante de forme assez était ovale et surevelée du sol par deux racines de couleur sentait une odeur proche du souffre qui était goutte de pluie s'écrasa alors sur l'épaule du semi-orc , puis une deuxième , il leva les yeux au ciel et vit un éclair pourfendre le ciel de charbon au dessus de leur tête... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Dim 27 Mai 2007 - 1934 La foudre tomber sur le sol non loin d'eux,le temps c'etait raffraichie,la pluie c'etait transformer en neige,un brouillard était brusquement tomber sur les tempete se préparer,le temp c'était de plus en plus rafraichie,leur fin étaient sans doute proche car aucun abris ne pouvais et était a leur vue,car de toute façon il ne voyait pas a plus de 20centimetre devant essayairent de fair un feu mais la tempete trop forte et puissant l'éteigner faut partir d'ici et vite,leur cria pour aller ou?lui cria Barak-Nous devoir marché pour pas mourir,disat BurzC'est ainsi que repartir nos amis sous la tempete de neige,Barak avec sa biere congelé,Burz et son morceau de viande et Rwodka avec sa pipe a protection des tempete de neige. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1900 Le groupe avançait dans la tempéte, la neige se faisait de plus en plus épaisse, leurs pas s'enfonçait de plus en plus dans la neige. Barak monta alor sur son bélier, qui avançait péniblement aussi..."A mon avis, on passera peut être pas la nuit, sauf si on se réchauffe..."Il sortit une bouteille de biére naine, en envoya une à Rwodka et envoya une bouteille de gnole à partir de moisisure de pustule de dragon pyrophobe, la seul qui puisse réchauffer un orc adulte... Ils le remerciérent et coninuérent d'avancer en buvant pour se réchauffer bien sur p. La tempéte faisait rage au dessu de leurs tête, ils savait que dans peu de temp, les monture n'avancerait plus... Mais ils devaient se dépécher d'arriver au bout de ce désert... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1913 La tempête de neige fesait rage et un vent menaçais de les avançaient de plsu en plsu péniblement , les membres engourdit et les bêtes la charrue se stoppa net , la neige arrivait jusqu'au ventre du boeuf ; ils étaient donc obliger de s' cria"Trop neige , nous devoir rester là et attendre!"Le semi-orc sauta dans la neige et s'enfonca jusqu'au dessus de la ceinture dans la nains ne piuvaient pas descendre tout de commenca alors à creuser dans la neige , mais cela n'avançait pas vite car la neige tombait à une vitesse bout d'un certain temps il réussit à creuser asser pour que les nains puissent descendre sans être noyés sous la devraient faire un abri de fortune si ils ne voulaient pas périr avec quoi?De plus le boeuf respirait à peine , et ils devaient absolument le devrait bien y avoir un moyen... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mar 29 Mai 2007 - 1920 Les loups de Rwodka commençaient eux aussi a avoir du mal a respiré,Rwodka qui lui avait put desendre a terre avait creuser autour d'eux pour qu'il puisse respiraient un minimum,puis il avait mit un tissu audessu d'eux retenu par quatre pillier,mais cela ne tiendrait pas lontemp,Barak avait fait de meme et Burz aussi il avait ensuite fais une nouvelle fois l'opération pour le boeuf et la charette,puis il enlevairent la neige autour d'eux pour avoir un espace pour bougé assez fois cela fait il firent une sorte de igloo pour que la neige ne penetre plus a l'interieur et pour pouvoir se rechauffé,Une fois tous cela fait,aprés avoir transpirer et ne plus avoir de bars,chacun d'eux burent et mangérent pour se réchauffé et se remplir l' fois le repas fini Rwodka ralluma sa pipe et en prit une grande lui reprit une bouteil,mais d'un alcool moin fort,car il était bien rechauffé,ils priaient tous deux pour que Burz ne refasse pas une crise,pour cela Barak dormirait avec ces armes et Rwodka avec la piqure qu'il préparaient en sechanet et donnat a mangait a ces amilier,Barak lui l'avait deja fait,d'ailleur il l'avait fait en meme temp que Burz mais pas de meme quantité car le sanglier mangait beaucoup plus que le belier. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1451 La nuit se passa sans trop de probléme, sans compter les moment de panique ou burz bougeait... Le nain ne dormit pas beaucoup cette nuit... Une fois que le groupe fut levé, aprés avoir prit le petit déjeuner, ils remarquérent que l'entré de leurs abri était bloqué par la neige... Ils commencérent à creuser dans la neige afin de ressortir."Y en a de la neige didonc"Ils continuérent de creuser, Rwodka utilisa sa pipe pour faire fondre la neige, se qui ne servi pas à grand chose... Une fois dehors, ils firent un trou encor plus grand pour faire sortir les animaux... Une fois cela fait, Ne sachant pas ou ils devaient aller, la neige avait tout recouvert... Barak sorti sa carte et sa boussole."Bon et bha je suppose que c'est par la... On fait quoi?" Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1538 L'orc monta sur son sanglier et aperçu avec étonement à l'horizon la fin du désert , car une plaine enneiger était heures de marche suffirait à y entreprirent alors de marcher dans l'épaisse neige , mais le boeuf peinait à avancer , le froid l'affaiblissait et la charrue était le coup?un admin pour faire un jet de dé pour savoir si notre bête tiendra? Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 30 Mai 2007 - 1547 Le boeuf ne pouvais faiblir matnain il falait qu'il attende au moin la fin de se desert de glace,aprés le belier pourrait le tirer,mais il falait qu'il tiene car découper un boeuf dans un desert glacé n'était pas la meilleur façon de le rendre goutu dans la bouche,Rwodka lui fit humer de la fumé,un mélanfe de tabac et de champignon des mine pendat que barak le faisait boir de la gnole a petite gorgé,et du coin de l'oeil Burz le menaçait avec sa masse,le boeuf savait qu'il y passerait surment mais pas aussi arrivairent a sortir de se desert,il étaient completement engourdi et fatigué mais il falait continuer pout de nouvelle heure de marche ils arrivairent prés d'une foret,le boeuf semblait de plus en plsu fatigué,la nuit tombé et nos amis était dans un état de fatigue lamentable,ils mangeraient un morceau et depuis lontemp ne firent pas la fete aprés se repas,il ne prirent meme pas lé précaution au cas ou Burz refairé une attaque. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1836 {hrp bon et bha attendons sagement le mj p }Dernière édition par le Sam 2 Juin 2007 - 940, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 2205 [HRP] Je vous signal au passage que c'était à un admin de décider pour la bête...[/HRP] Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 20 Juin 2007 - 1251 Au petit matin Rwodka fut reveilé le deuxieme,Barak était deja eveilé,il faisait un feu pour mettre les brochettes de lapin,qu'il avait invoquer grace a sa temps c'était deager ,il ne neiger plus et le brouillard n'était reveillairent alors Burz doucement sans trop fair de bruit,une fois qu'il fut debout et qu'ils eurent chacun grignotaient un ou deux lapin,5 pour Burz et que leur familier eurent finit eux aussi de dechicter leurs atelairent le chariot au boeuf qui durant la nuit avait repris aprioris de la force et qui de se faite avait l'air de se sentir avoir finit de traversaient se desert glacé,ils prirent le chemin de la foret. Contenu sponsoriséSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Page 1 sur 2Aller à la page 1, 2 Sujets similaires» rpRwodka+Burz ceueillette au champotePermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumGarkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine GeléeSauter vers
JeromeAlchimia 02-03-2022. Bonjour Weedzer, Après le séchage il faut effectuer l'étape du curring (laisser votre herbe quelques semaines dans un bocal en aérant quelques minutes par jour), elle retrouvera de sa saveur et de son odeur. Les effets ne peuvent être directement détérioré par un séchage trop rapide.
Le Deal du moment Cartes Pokémon Japon le display ... Voir le deal Garkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine Gelée 3 participantsAller à la page 1, 2 AuteurMessageInvitéInvitéSujet Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2052 Par une froide matinée matinal, un nain, sur un chemin, attendait. L'aube était fraiche, Néolias était magnifique, les tentes renvoyaient un magnifique reflet bleu sur le paysage. Soudain, Rwodka apparut, salua le nain et d' un élan de bon coeur, lui offrit une biére... Ils commencérent à bivouaquer, en parlant de choses et d'autre, sans trop se soucier des voyageur qui leurs tenaient un bien mauvais language... En même temps, ils se trouvaient au beau milieu de la route...Tout a coup, une grosse masse arriva, les deux nains la regardérent, sans bouger pour autant, elle s'approchait de plus en plus, les nains étaient de plus en plus captivés dans leurs convertation de nain, elle était juste à coté d'eux, quand tout a coup, elle s'assit et des petites étoiles arrivérent prés des nains..." 'jour Armstrong, sa f'sait longtemp."L'humain lui repondit quelque chose, mais le nain s'en fichait éperdument car il était trop captivé dans la conversation qu' il entretenait avec Rwodka... L'humain tenta à quelques reprise de s'introduire dans la convertation sans trop y arriver... L'humain alla alors se faire de petits échauffement avant de partir..."C'est quoi ce truc là bas?"Dit le nain en montrant du doigt une colossale silouhette"C'est énorme..."Les nains et l'humain commencérent à avoir peur, la silouhette qui semblait faire 5 metre de haut, s'approchait de plus en plus, elle était à quelques metres d'eux, les nains saisir leur armes, l'humain, lui, continuait de s'entrainer, il n'avait probablement pas vu cette silouhette... Ils se préparérent à charger."Ca va pas etre facile, a mon avis..."Le nain avait peur il est que lvl 1. Ils commencérent à courir en direction de cet chose, sans savoir ce que c'était, sans savoir s'il y arriveraient, sans avoir de plan, mais en prenant une derniere biere ensemble... Et ils édition par le Jeu 24 Mai 2007 - 2128, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2103 Burz n'avais pas beaucoup dormis cette nuit , sa maladie le rongeait et il avait du bâtir une étable pour son cher sanglier géant , par ailleur nommé Nogrash l'éventreur . Il avait commencer à l'apprivoiser ,et le sanglier semblait porter de l'affection à burz , ils étaient tout les deux fort , et la bête semblait surtout respecter le demi-orc pour sa cher peau verte montait sa monture sans autres attirail superficiel que sa voix .Il avait rendez vous à 5h du matin sur la place avec ses amis et son frère pour essayer de trouver un remède à son étrange descendit tranquillement la colline ou se situait son cabanon , le ton bleuté de l'aube renforcait l'idée de sérénité qui reignait en fois arriver aux portes de la ville , il se débrouilla pour passer dans les plus grandes rues pour ne pas causer trop de arriva finalement à la place voulut , ou il vit les deux nains debout , haches levées , et leurs yeux fixant se ruèrent alors sur lui haches semi-orc éclata d'un rire sonore qui résonna dans toute la ville , sauta de son sanglier et atterit lourdement au sol , et dit"Vous avoir peur Nogrash ?"Les nains s'arreterent , perplexe , puis rigolèrent , soulagés de voir que ce n'était que leur ami et frère burz!"Tout le monde être prêt à partir?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2125 Rwodka et Barak aprés avoir bien rit,aprés la peur que leur avait inspirés Nogrash prirent leur paquetage, Barak monta sur Barbak,quant a lui rwodka montat sur Rwisky,il apella Rmirnoff qui se posat en delicatessse sur son épaul .Barak avait une corde a son bras ou se tenait derriere lui un boeuf qui allait servir a tirer la charrette qui se trouvait un peu plus loin,garder sagement par ils arrivairent la ou se tenait la charette,ou se trouvait la nourriture,l'acool,le tabac et les drogue et quelques autres affaires,il attelairent alors le boeuf a la avait entrainer Ronizuka assez pour qu'il puissent guider le boeuf en galopant devant lui,c'était sa premiere sortit,a Rmirnoff aussi d' commencairent tous a avançaient dans les plaines enneigé des contré de comme cela que commença l' fumait sa pipe,un subtil melange d'opium et de tabac il l'a fit tourner a Barak qui lui,lui fit touner sa quand a lui semblait moin vert qu'avant,on voyait sur son visage qu'il n'avait pas la grande forme,il falait se depecher de trouver ce remede,dont burz ne nous avait toujours pas dit de quoi il s' trouvait que le voyage ne commençait pas trés gaiment,il se mit alors a frodonner une chanson tré connus,une chanson traditionelle l'histoir d'un nain cappable,de courir vite et de voyager loin...Barak chanta a son tour avec Rwodka dont la fumer resortait doucement par les narines comme des navir naviguant sur les sommes les nains sous la montagne *bam bam*On creuse le jour,on boit la nuit *bam bam*Et on aime pas ceux de la surface InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2138 Aprés avoir bien chanté, Barak mit la main dans sa poche, en sortit sa boussole, fouilla dans son sac, sortit sa carte et demanda"Au fait, on va ou? Parce que la si mes calcul sont juste... On est sur une route..."Le nain parraissait perdu... En fait, ils étaient perdu... Barak avait acheté cette carte et cette boussole sans savoir comment elles marchaient..."Y a pas un de vous qui sache comment on s'en sert?"Il se tourna vers Burz, il regarda surtout son regard vide et dénué de toute forme d'intelligence... Il se tourna alors vers Rwodka, voyant que celui ci était completement sous l'ffet de sa pipe... il rangea tout dans son sac et il deçida donc de suivre la route..."On arrivera bien a une ville en longeant cette route non?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2154 Rwodka commençait a voir floue,les effets de sa pipe prenait effet,il voyait Barak un peu perdu en regardan un bout de papier et un truc rond,mais pourquoi les regardaient-il ainsi etaitil mal coup il entendit un bruit aigue,il se retourna et vie une chose noir volait derriere et aussi au-dessus et en-dessous,il sortit un mouchoir se frotat les yeux et le nez... mais malheureusement...il s'était tromper de poche et c'etait le mouchoir remplie d'ether qu'il reniflait,il eut comme un etourdissment et la il se mit a crier a Burz et faut qu'on se depeche,ont et au pays des chauves-souris,elle nous suivent,Il disat cela en sortant sa hache droite de son etuit pour la prendir en l'air et tape dans le vide comme un fou cherchant a fair des signes pour un orchestre invisible,il ne savait plus ou ils allaient,mais ils y allaient,d'ailleur il n'eut pas souvenir que l'on lui et dit ou ils essaya de parler,toujours en brandissant sa hache,puis ils se rendit compte qu'il n'arriver plus a parler et que ces amis le regardé se tut et essaya de ne rien dire et de ne rien fair,out en sachant que les chauves-sourirs etaient non loin et qu'elle le plusieur heures de marches,nos amis arrivairent prés d'un petit village. Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2220 Burz leva la tête , et vit le soleil approcher du zénith , il n'était peut-être pas très intelligent , mais il savait que lorsque cet astre lumineux était au milieu du ciel c'était l'heure de manger , et manifestement Nogrash arrivèrent alors dans une petite bourgade non loin de chaumières éparses laissaient échappées des voluptes de fumée de leur plupart des familles devait sûrmement être en train de ne voulait pas effrayer les gens , aussi descendat-il de son sanglier et entreprit de le faire suivre derrière avança d'un pas incertain à travers les villages , les volets se fermaient à leurs enfants en retard chez eux entreprirent de filer en hâte , laissant leur jouets en travers de la fois n'était pas coutume de voir un orc accompagner d'un sanglier géant non attacher , avec deux nains à ses côtés et un boeuf tirant une charette remplit de vivre et d'herbes à première vu petit groupe marcha jusqu'à l'église de fortune , taillée en pière grossière et de petite s'arrèterent ici , et burz dit"Maintenant nous manger , moi avoir trop faim."Les deux nains appouvèrent un sourir aux lèvres et sortirent de la charette quelques morceaux de viandes saignante pour le semi-orc et des bouts de lard séché , nourriture favorite des que serait un repas sans boisson?Ils sortirent alors 3 chopes en fer et dévoilèrent le tonneau , attaché sous la remplit alors les 3 chopes , toujours sa pipe à la bouche , et retourna s'asseoir auprès des autres en distribuant sa part de boisson à frère de notre cher peau verte étaigna pour une des rare fois sa pipe et mordut avec empressement son bout de ciel dégagé et le chant des oiseaux donnait presque un air enchanteur à ce petit village aux sentiers de terre végétation était prédominante et archaïque , tout cela rassemblait transmettait un sentiment de paix compagnon mangeait goulument , burz garda juste sa dernière et plus grosse part , et émit un grognement très accouru vers le semi-orc et lui arracha le bout de viande des mains , l'écorchant de ses défenses demi-orc se leva , et reprit le bout de viande à son familier tout en lui mettant une grosse claque sur la sanglier ne broncha pas , surtout quand burz lui remit à nouveau son bout de viande en lui caressant la ce il regarda ses comapgnons encore sur leur nourriture et dit"Vous bientôt avoir fini manger?Nous devoir continuer voyage, nous suivre route jusqu'à grosse ville pour voir grand magicien et soigner dire sa à moi."Les deux nains hochèrent la tête , rwodka remplit et alluma une nouvelle pipe , sauta sur sa monture et clama "C'est partit ! " Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2319 Aprés un si bon repas et aprés avoir rallumé sa pipe,qui cette fois ne contenait plsu que du tabac normal,la craintes des chauves-souris lui avait suffit cette aprés-midi,ils avait permis a Rwisky d'aller chasser non loin avec Ronizuka pendant que Rmirnoff mangait une souris atraper peu de temp aprés leur arriver,barak avait eu le temp de donner lui aussi a mangait a barbak,Ils se remirent en route pour leur long nuit était tomber,il faisait aussi obscure que dans les cavernes des goblins,on pouvait voir en tete un lueur rouge aparraitre a temp regulier on pouvais deviner que Rwodka était en tete avec Rwisky car celui-ci pouvai voir dans la nuit,la charette etait derriere lui,on pouvait entendre les roues grinçait sur le sol puis derriere on entendait d grognement,on en concluait que c'était le sanglier ,et sur le coté avec un leger bruit de glougloutement on devinet Barak qui savourait une biere pour se tenir avoir marcher quelque nouvelle heures,Burz demanda a s'arreter non pas a cause de sa fatigue mais a celle de son sanglier et celle des autres d'ailleur car ils ralentisser de plus en fit un feu,qui eclairer beaucoup plus les environs que la lueur de sa lui redonna un peu a mangé a son blier quand a burz,il avait grignoter un petit peu puis était endormis la tete sur son sanglier,il était vraiment affaiblie par la avait entreprit de fair des tours de gardes avec ces familiers,il prenait le premier tours de garde puis cela tournait a chaque tour d'une aiguille dans un cadran rond,les humain apelait sa une montre les nain apellaient sa le tour d' fit 2 tour de garde jusqu'aux petit matin,il n'y avait eu aucun desagrement,a part une fois ou Barak c'etait lever d'un coup avait prie une grogéé de biere et etait aller arroser la neige 100metre plus loin.en bref y par pisser quoi ^^.Rwodka fut reveiller par Rwisky qui lui lecher le bout du nez,Rmirnoff était aller chercher son petit dej quand a Ronizuka il avait du alait a la chasse avec Rwidky avant le reveille de nos compagnons car il y avait 3 lapins et 1 lievre prés du feu qui n'attendait qu'a etre se levat dans un grognement puis marcha pour aller reveiller les Barak leve toi,il et l'heure, dit-il en lui tapant le bout de pied-Ouai c'est bon je me leve,dit-il en ouvrant sa biere du matinPuis Rwodka approcha de Burz,mais la d'un coup le sanglier se leva et grogna sur Rwodka,Burz se leva d'un coup et donna un baffe a Nogrash et lui cria dessus comme quoi il ne falait pas nous fair de mal enfin d'aprés se que Barak et Rwodka avait pu comprendre,puis d'un coup Burz tomba comme une masse ,Rwodka s'empressa d'aller dans la charette pris quelque fiole d'herbe et de liquide plus étrange les un que les autres et fit inguriter a Burz se mélange qui retrouva peu a peu de ces couleur,Quand a Barak il faisait le 1er petit dej de la journé,l'un de splus important aprés le 3 petit dej,le dejeuner,le gouter et le souper sans compter les quelques grignotage de si de frere de m'aider autant toi gentil avec moi ,moi beaucoup t'aprecier,dit-il en donnant une claque dans le dos de son frere a grande barbe,Merci a toi aussi couzin je t'aim bien toi aussi ,dit il en faisant de meme que pour Rwodka. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 046 Le nain, aprés un reveil quelque peu... Brutal, le nain finit sa biére matinal avant de se lever. Ils devaient se dépécher car l'état de burz empirait et la ville se trouvait loin... Il regarda de nouveau sa carte avant de dire"Si mes calculs sont juste, en suivant cette route, on devrait traverser un desert... Ou une montagne..."Le nain tournait la carte dans tout les sens..."En tout cas, on continura sur une route... Ou un chemin... Mais a cette intersection... Droite ou gauche?"Le nain semblait de plus en plus perplexe, la vie de son cousin était en jeu... Il culpabilisait sans cesse, s'il faisait une erreur, son cousin pourrait perdre la vie... Il ne devait pas se tromper, la moindre erreur pourrait lui etre fatal... Il monta sur son bélier, fit signe a ses compagnons de se lever. Il fallait partir, le temp était compté... Rwodka monta sur son loup, Burz monta avec peine sur son sanglier, il n'avait pas dut dormir depuis des jours, sa maladie le rongeait... Et continurait de le ronger s'ils ne faisaient rien...."On doit faire route vers l'est, en coupant par le desert, on pourrait gagner quelques jours..."Le nain était toujour perplexe, et s'il s'était trompé? si ce n'était pas la bonne route? et si c'était la bonne route, arriveront ils a temp pour sauver Burz?hrp sais pas si sa géne l est... j ai mis sa au hasard Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 1850 Nos amis arrivèrent alors à la lisière du désert , qui était nommer L'ergoth...Des collines à pertes de vue sous des tonnes de neiges , sans aucun abris ni semi-orc ne s'arrêta pas pour autant , et contrairement aux dire de ses compagnons , il n'était pas malade , mais des voix tournoyait autour de lui en lui insufflant la haine de tuer tout ce qu'il resistait mais cela l'épuisait , il ne tiendrait plus très longtemps s'engagèrent dans l'Ergoth avec tout leur animaux , il y avait peu ed chance de rencontrer âme vivante en ces lieux , du moins c'est ce que tout le monde pensait , du fait que personne n'en était revenu...Cela faisait plusieurs heures qu'ils avancer à travers ce paysage monotone , quand le semi-orc chuta du sanglier pour s'étaler sur le se releva avec difficulter , empoigna sa massue et se dirigea vers les membres de son groupes"Tuer..."Il brandit sa masse et se rua sur ses amies une lueur meurtrière et non habituelle dans les yeux... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2013 Rwodka vit Burz tomber dans la neige,puis se relever brsquement avant de prendre sa masse,puis il se mit a courir vers Barak et lui,Rwodka stopa net ces familiers qui commencer a montré les cros et serrer les griffes,il demanda meme a Rwisky d'aller chercher son sac rouge sang qui se trouver dans la charette et il lui cria meme de ne pas se posé de question et de fonçé,Burz avait alors sauter sur Barak et commenca a lever sa masse tout en le regardant de ces yeux devenue rouge vif,des yeux qui vouler voir couler le sang,Rwodka essayat d'agriper la masse mais il n'était pas aussi fort que son frere et il la lachat malgrés lui,heureusement garce a cette intervention la masse fut devier et ne frappa que de la se moment Rwisky arriver avec le sac rouge,Rwodka plongea sa main dedans en cherchant quelque crier a Barak d'esquiver et de tenir le plus longtemps possible,le temp qu'il la trouve lui disé entendit une nouvelle fois la masse frappait la coeur battait vite,trop vite,comme si il était en train de fair une over-dose,mais ce n'était pa le pour la troisieme fois la masse s'affeça sur le cria un grand coup,les familier de chacun se sachant que fair regardaient le dénoument du combat,sans savoir le pourqois du un quatrieme coup de masse,trop puissant ou trop glissant la masse vola dans les aire,Rwodka avait a se moment trouver une piqure qui comptenait un étrange liquide vert-rouge fluoresant,Burz aller une nouvelle fois frapper mais cette fois il ne se louperait pas,il attaquer avec les planta l'aiguile de la seringue dans le dos de se leva,il marcha vers Rwodka,lentement mais surment,ces yeux se fermer,sa respiration diminuer,on aurait dit un enfant qui venait de courir sur plusieur lieu ,pendant plusieurs regarda rwodka,puis Barak et vu sa masse il eu l'air etrangement étonné et la il lacha moi mes amis,moi pas aller bien,moi dodo...Puis il tomba comme une masse sur le sol,la neige vola dans les aire,comme des fleurs tombant au printemps de pleine lune. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2033 L'orc s'écrasa par terre, les nain attachérent son sanglier avec peine, il semblait inquiet de l'état de son maitre. Mais les liens entre cet béte et son maitre devaient être trés fort..."Bon et si on mangeait?"Demanda le nain à Rwodka, Rwodka aquiesa, voulu préparer un feu, demanda le briquet du nain, et prépara le feu. Rwodka sortit quelques mets à maanger, tandis que le nain sortit de la biére naine..."Il a pas l'air d'aller bien Burz..."Dit le nain"T'as pas tord, c'est la premiére fois que je le vois dans cet état... Mais tant qu'il dort on est tranquil...""T'as ptéte raison... Goute donc se saucisson, tu m'en diras des nouvelles."Et les nain mangérent, buvérent et chantérent durant quelques heures, s'amusant, oubliant de plus en plus leurs probélemes, commencérent à danser quand soudain, ils entendirent un bruit dérriére eux... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2106 Burz se leva péniblement , il se sentait barbouillé et avait une folle envie de vomir qu'il cacha , il alla s'asseoir près de ses compagnons près du feu , le regard perdu dans le de maladie...pensa-t-il...Il devait trouver un remède au plus vite , son sanglier ignorait royalement burz , normal il était faible , et à la première occasion il partirait en semi-orc ne pouvait montrer sa faiblesse même si Nogrash la mordu un bout de viande cru sans grande conviction , le regard perdu dans de lointain souvenir douloureux et n'arriva même pas à la moitiée qu'il donna le reste à sa monture qui l'avala cul-sec sans macher ni d'autre le regarda dans les yeux d'une lueur montrant son envie de transpercer demi-orc s'approcha de la bête , et la regarda droit dans les yeux avec à peine quelques centimètres les grogna et le sanglier partit s'asseoir , visiblement rassuré de ne pas servir un faible , dumoins pour le moment...Burz retourna s'asseoir près du feu et ne tarda pas tomber dans un sommeil lourd et sans rêve... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2123 Rwodka vit s'endormir prés du feu un Burz fatigué qui était perdu dans ces pensée et que la nourriture ne l'interressé plus,il savait qu'il nallait pas venait de les fair sursauté car ils pensaient tous deux que cela était un ralluma sa pipe car comme a coutume il l'avait éteinte pour mangé deux tranche de lards et des pris une gorgée de biere que lui tendait Barak,lui il lui tendit sa pipe qui cette fois contenait une petit mélange qu'il experimenté,de la gogocaine avec un peu d'opium de champignon des mines et de tabac,Barak pris quelque bouffé de cette fumer qui était violette,aprés avoir récuperer chacun son materiel,Rwodka vit Barak explosait de rire en regarant les étoiles,le soir était tomber epuis peu et il n'avait pas ossé reveiller Burz qui domrait se mirent a parlaient de tous et de rien des étoile tous en buvant et fumant,il se coucheraient bien plsu tard que Burz la vie leur semblait plus joyeuse dans cette nuit douce et chaleureuse et la sensation de renaitre aprés ces plaisir sensoriél et soir c'était un Barak de fair des tours de garde avec sa chevre,ce qu'il fit alégrement,Ils avaient tous deux nourris leurs familier qui était ensuite partie fair un tour pour on en sait quelque divertissement,comme chasser,jouer,tuer ou autre.HRPces annimeaux ne sont pas homo ou autres il ne font que jouer je tien a le preciser. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1323 Le nain, aprés s'être endormi durant son tour de garde, se reveilla brusquement lorqu'il senti une odeur terrible lui arriver... Il avait oublié d'éloigner son bélier... Il se leva, remarqua que l'orc devait aprécier cet odeur a voir le sourire qui se dessinait sur son visage...Il se dirigea vers Rwodka, se pencha pour le reveiller et se souvenu de la maniére dont il fut réveillé la derniére fois... Il se redressa donc, chargea un délicat coup de pied, et frappa Rwodka pour le reveiller. Il semblait en colére, mais fut calmé par la biére que le nain lui offirt pour mieu se reveiller."Reveil difficile, bois ta biére facile, me disait mon pere"Le nain se dirigea alors vers l'orc, mais l orc n'était plus la... Il commença alors à repenser a son comportement depuis quelques jours, cette folie meurtriére qu'il ne controlait que pas assez... Il eut un moment de pannique et regarda vers la droite ou il vit Burz écroulé à coté de son sanglier... Il le reveilla, il avait aussi le reveil un peu difficile... Il lui donna une baffe pour mieu le reveiller, ce qui marcha, le nain fit un vol plané de 6 métre...Il se releva avec mal..."Haaaa, sa reveille sa, mais maintenant il faut prendre la route non? Aprés le petit déjeuné bien sur." Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1713 Ils avançaient péniblement à travers l'Ergoth , le paysage était identique à perte de vu , aucun point de repère possible , apart aller toujours tout dit alors"Hmm...moi sentir là odeur bizarre..."Il sauta à terre et se receptionna avec difficulter , il tituba en peu et reprit son équilibre , la neige lui arrivait à la entreprit alors de creuser dans la neige pour connaître la provenance de l'odeur , car cela avait l'air de venir du grognement de burz creusant stressait tout le monde , de plus le ciel se couvraitet c'était une journée grise , un orage allait propablement tomba finalement sur une plante de forme assez était ovale et surevelée du sol par deux racines de couleur sentait une odeur proche du souffre qui était goutte de pluie s'écrasa alors sur l'épaule du semi-orc , puis une deuxième , il leva les yeux au ciel et vit un éclair pourfendre le ciel de charbon au dessus de leur tête... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Dim 27 Mai 2007 - 1934 La foudre tomber sur le sol non loin d'eux,le temps c'etait raffraichie,la pluie c'etait transformer en neige,un brouillard était brusquement tomber sur les tempete se préparer,le temp c'était de plus en plus rafraichie,leur fin étaient sans doute proche car aucun abris ne pouvais et était a leur vue,car de toute façon il ne voyait pas a plus de 20centimetre devant essayairent de fair un feu mais la tempete trop forte et puissant l'éteigner faut partir d'ici et vite,leur cria pour aller ou?lui cria Barak-Nous devoir marché pour pas mourir,disat BurzC'est ainsi que repartir nos amis sous la tempete de neige,Barak avec sa biere congelé,Burz et son morceau de viande et Rwodka avec sa pipe a protection des tempete de neige. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1900 Le groupe avançait dans la tempéte, la neige se faisait de plus en plus épaisse, leurs pas s'enfonçait de plus en plus dans la neige. Barak monta alor sur son bélier, qui avançait péniblement aussi..."A mon avis, on passera peut être pas la nuit, sauf si on se réchauffe..."Il sortit une bouteille de biére naine, en envoya une à Rwodka et envoya une bouteille de gnole à partir de moisisure de pustule de dragon pyrophobe, la seul qui puisse réchauffer un orc adulte... Ils le remerciérent et coninuérent d'avancer en buvant pour se réchauffer bien sur p. La tempéte faisait rage au dessu de leurs tête, ils savait que dans peu de temp, les monture n'avancerait plus... Mais ils devaient se dépécher d'arriver au bout de ce désert... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1913 La tempête de neige fesait rage et un vent menaçais de les avançaient de plsu en plsu péniblement , les membres engourdit et les bêtes la charrue se stoppa net , la neige arrivait jusqu'au ventre du boeuf ; ils étaient donc obliger de s' cria"Trop neige , nous devoir rester là et attendre!"Le semi-orc sauta dans la neige et s'enfonca jusqu'au dessus de la ceinture dans la nains ne piuvaient pas descendre tout de commenca alors à creuser dans la neige , mais cela n'avançait pas vite car la neige tombait à une vitesse bout d'un certain temps il réussit à creuser asser pour que les nains puissent descendre sans être noyés sous la devraient faire un abri de fortune si ils ne voulaient pas périr avec quoi?De plus le boeuf respirait à peine , et ils devaient absolument le devrait bien y avoir un moyen... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mar 29 Mai 2007 - 1920 Les loups de Rwodka commençaient eux aussi a avoir du mal a respiré,Rwodka qui lui avait put desendre a terre avait creuser autour d'eux pour qu'il puisse respiraient un minimum,puis il avait mit un tissu audessu d'eux retenu par quatre pillier,mais cela ne tiendrait pas lontemp,Barak avait fait de meme et Burz aussi il avait ensuite fais une nouvelle fois l'opération pour le boeuf et la charette,puis il enlevairent la neige autour d'eux pour avoir un espace pour bougé assez fois cela fait il firent une sorte de igloo pour que la neige ne penetre plus a l'interieur et pour pouvoir se rechauffé,Une fois tous cela fait,aprés avoir transpirer et ne plus avoir de bars,chacun d'eux burent et mangérent pour se réchauffé et se remplir l' fois le repas fini Rwodka ralluma sa pipe et en prit une grande lui reprit une bouteil,mais d'un alcool moin fort,car il était bien rechauffé,ils priaient tous deux pour que Burz ne refasse pas une crise,pour cela Barak dormirait avec ces armes et Rwodka avec la piqure qu'il préparaient en sechanet et donnat a mangait a ces amilier,Barak lui l'avait deja fait,d'ailleur il l'avait fait en meme temp que Burz mais pas de meme quantité car le sanglier mangait beaucoup plus que le belier. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1451 La nuit se passa sans trop de probléme, sans compter les moment de panique ou burz bougeait... Le nain ne dormit pas beaucoup cette nuit... Une fois que le groupe fut levé, aprés avoir prit le petit déjeuner, ils remarquérent que l'entré de leurs abri était bloqué par la neige... Ils commencérent à creuser dans la neige afin de ressortir."Y en a de la neige didonc"Ils continuérent de creuser, Rwodka utilisa sa pipe pour faire fondre la neige, se qui ne servi pas à grand chose... Une fois dehors, ils firent un trou encor plus grand pour faire sortir les animaux... Une fois cela fait, Ne sachant pas ou ils devaient aller, la neige avait tout recouvert... Barak sorti sa carte et sa boussole."Bon et bha je suppose que c'est par la... On fait quoi?" Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1538 L'orc monta sur son sanglier et aperçu avec étonement à l'horizon la fin du désert , car une plaine enneiger était heures de marche suffirait à y entreprirent alors de marcher dans l'épaisse neige , mais le boeuf peinait à avancer , le froid l'affaiblissait et la charrue était le coup?un admin pour faire un jet de dé pour savoir si notre bête tiendra? Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 30 Mai 2007 - 1547 Le boeuf ne pouvais faiblir matnain il falait qu'il attende au moin la fin de se desert de glace,aprés le belier pourrait le tirer,mais il falait qu'il tiene car découper un boeuf dans un desert glacé n'était pas la meilleur façon de le rendre goutu dans la bouche,Rwodka lui fit humer de la fumé,un mélanfe de tabac et de champignon des mine pendat que barak le faisait boir de la gnole a petite gorgé,et du coin de l'oeil Burz le menaçait avec sa masse,le boeuf savait qu'il y passerait surment mais pas aussi arrivairent a sortir de se desert,il étaient completement engourdi et fatigué mais il falait continuer pout de nouvelle heure de marche ils arrivairent prés d'une foret,le boeuf semblait de plus en plsu fatigué,la nuit tombé et nos amis était dans un état de fatigue lamentable,ils mangeraient un morceau et depuis lontemp ne firent pas la fete aprés se repas,il ne prirent meme pas lé précaution au cas ou Burz refairé une attaque. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1836 {hrp bon et bha attendons sagement le mj p }Dernière édition par le Sam 2 Juin 2007 - 940, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 2205 [HRP] Je vous signal au passage que c'était à un admin de décider pour la bête...[/HRP] Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 20 Juin 2007 - 1251 Au petit matin Rwodka fut reveilé le deuxieme,Barak était deja eveilé,il faisait un feu pour mettre les brochettes de lapin,qu'il avait invoquer grace a sa temps c'était deager ,il ne neiger plus et le brouillard n'était reveillairent alors Burz doucement sans trop fair de bruit,une fois qu'il fut debout et qu'ils eurent chacun grignotaient un ou deux lapin,5 pour Burz et que leur familier eurent finit eux aussi de dechicter leurs atelairent le chariot au boeuf qui durant la nuit avait repris aprioris de la force et qui de se faite avait l'air de se sentir avoir finit de traversaient se desert glacé,ils prirent le chemin de la foret. Contenu sponsoriséSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Page 1 sur 2Aller à la page 1, 2 Sujets similaires» rpRwodka+Burz ceueillette au champotePermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumGarkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine GeléeSauter vers Mettezle chou dans un grand récipient, ajoutez la quantité de sel et les épices, mélangez bien. Laissez reposer 15 à 30 minutes puis mélangez longuement le chou en le pressant fort avec les mains pour mêler intimement le tout et faire sortir le jus du légume. Quand le chou devient visiblement humide, c’est prêt. La levure boulangère est devenue un incontournable dans ma cuisine. Il y a toujours un petit cube de levure fraîche dans mon frigo, au cas où l’envie me vient de faire du pain ou de la brioche. Maintenant, je ne réfléchis même plus, j’en achète à chaque fois pour toujours en avoir, de peur d’être frustré devant une recette qui demande de la levure et moi qui n’en a plus ! J’avoue que j’ai développé un rejet à la levure sèche. A chaque fois que je l’ai utilisé, j’ai trouvé qu’il y avait un arrière goût très prononcé de levure que je ne retrouve pas avec la levure fraîche. Mais beaucoup utilise la levure sèche sans que ça leur pose problème. Voici donc un petit condensé des caractéristiques de chaque levure, leur conservation et aussi comment les convertir de l’une à l’autre. Ca fait maintenant quelques temps que j’avais cet article en réserve, pas vraiment achevé, mais vous êtes toujours plus nombreux à me poser des questions sur la levure, il s’imposait donc à moi de le terminer. S’il vous reste malgré tout des questions, n’hésitez pas à me les poser, j’essaierai d’y répondre. Qu’est-ce que la levure boulangère ? En fait, la levure est un tout petit champignon unicellulaire. Je ne vais pas rentré dans les détails biologiques. Sachez juste que la levure est intéressante en cuisine car elle est capable de transformer le sucre en CO2 et en alcool c’est une fermentation alcoolique. Le rejet du gaz permet alors de faire gonfler la pâte. Le sucre est présent dans les recettes de brioches, mais pas forcément dans toutes les recettes de pâte levée, comme le pain. La levure utilise alors le sucre naturellement présent dans la farine. On utilise donc la levure boulangère pour les recettes de pâte levée pains de tout genre, brioches, viennoiseries, baba… La levure boulangère fraîche se conserve au froid, idéalement à 4°C. Elle meurt au-delà de 50°C, et si elle est en contact avec le sel, elle se vide de toute son eau et meure. Il faut donc toujours faire attention de – ne pas mettre le sel directement en contact avec la levure mais d’abord mélanger la préparation – ne pas mettre la pâte à lever au four à 50°C ou au-delà sinon les levures meurent. – ne pas mettre en contact direct avec le sucre sinon elle meure également par excès de nourriture et se vide de son eau. Souvent, il est précisé de délayer la levure fraîche dans de l’eau ou du lait tiède maintenant vous comprenez l’importance du tiède » ;. Cela permet en fait à une répartition homogène de la levure dans la pâte, une fois incorporé. Mais on peut très bien juste émietter la levure boulangère, ce qui d’ailleurs est très pratique dans les recettes qui ne contiennent ni eau ni lait comme la recette de la brioche comme à la boulangerie. La levure fraîche peut aussi se conserver au congélateur, mais pas en-dessous de 18°C, sinon celle-ci meurt. Pour la réutiliser, il suffit, soit de sortir la levure du congélateur la veille et de la placer au frigo, soit de sortir la levure congelée à l’utilisation et de la délayer directement dans le lait tiède. Mais pour une utilisation optimal, il vaut mieux sortir la levure la veille. Il y a plusieurs critères de qualité pour la levure boulangère elle doit être lisse et non croûtée, de couleur crème, sans odeur soutenue, malléable, qui s’émiette facilement et se délayer sans former de grumeaux. Si une ou plusieurs de ces caractéristiques ne sont pas rempli, on peut s’attendre à un résultat moindre. Caractéristique de la levure boulangère sèche La levure boulangère sèche a les même propriétés fermentatives que la levure fraîche. Elle se conserve plus facilement car déshydratée, c’est la levure idéale pour les régions très humides et chaudes où la conservation de la levure fraîche est très compliqué. La levure sèche se conserve à température ambiante, et doit être réhydratée avant utilisation dans un peu d’eau ou de lait tiède pendant 15 minutes. Il existe aussi de la levure sèche dite instantanée » qui, quant à elle, ne nécessite pas de réhydratation, mais s’incorpore telle quelle dans la préparation. Levure sèche ou levure fraîche, que choisir ? Je dirais d’abord que c’est une question de praticité ! Si on a un cube de levure fraîche au frigo, autant l’utiliser. Mais si une envie de pain nous vient, c’est toujours pratique d’avoir son sachet de levure sèche. A vous de voir ce que vous préférer utiliser. Normalement, le résultat en terme de levée devrait être le même. Après, pour un avis plus personnel, je vous conseille d’utiliser la levure boulangère fraîche. Le goût est meilleur, moins prononcé qu’avec la levure sèche et c’est super simple à utiliser. Parce que non seulement, la levure permet la levée des pâtes, mais donne également de la saveur attention d’ailleurs à ne pas trop la doser, au risque d’avoir un goût trop prononcé. Elle permet également la coloration des pâtes. En résumé, pour le goût, préférez la levure fraîche, autrement à vous de choisir selon ce qui est le plus pratique pour vous. Sachez cependant, qu’en boulangerie, on privilégie la levure fraîche, la levure sèche étant plus utilisée dans le milieu industriel. Conversion entre la levure boulangère fraîche et sèche Voici une question qui revient très souvent combien faut-il de levure fraîche pour remplacer la levure sèche ? En fait, c’est tout simple il faut toujours 3 fois plus de levure fraîche que de levure sèche. Si donc une recette vous indique 7g de levure sèche, il faudra utiliser 21g de levure fraîche. Comment bien utiliser la levure ? Je disais précédemment que le dosage de la levure est important, tant pour la levée que pour le goût. Compter environ 10 à 20g de levure fraîche pour 1kg de farine en été et entre 20 et 50g de levure fraîche pour 1kg de farine en hiver. Attention à ne pas mettre la levure en contact direct avec le sel ou le sucre avant pétrissage voir paragraphe sur les caractéristiques de la levure fraîche. Les deux sont néanmoins nécessaires au bon développement des levures, donc respecter bien la recette. Enfin, il y a plusieurs autres facteurs qui joue pour une bonne fermentation la température la température idéale de la pâte pour une bonne fermentation est d’environ 24°C. La température ambiante joue également pour le temps de levée plus rapide en été, plus long en hiver et privilégiez plutôt des ingrédients à température ambiante pour une activation plus rapide de la fermentation. la nature de la farine, de sa force en gluten là on rentre dans les détails l’hygrométrie, qui joue sur la texture de la pâte et enfin le temps de pétrissage. Pour tout cela, il est important de trouver de bonnes recettes et de respecter celles-ci, tant pour les ingrédients que pour le temps de pétrissage ou de pose. Tout cela joue sur le résultat. Et la levure chimique alors ? La levure chimique ou poudre à lever, baking powder ne remplace pas la levure boulangère, puisqu’elle ne repose pas sur les mêmes procédés. Elle dégage également du CO2 qui permet la levée des pâtes mais à l’inverse de la levure biologique ou boulangère, la levure chimique n’est pas vivante, et donc ne fermente pas. La levure chimique, comme l’indique son nom, est composée de mélange de substances chimiques qui agissent lors de la cuisson d’une pâte et dégage alors du CO2. C’est au contact d’éléments humides et de chaleur que ces substances bicarbonate d’ammonium principalement se décomposent et dégagent du CO2. Pour bien les utiliser, il faut donc mélanger la levure chimique à la farine et non dans les éléments liquides, au risque de débuter le dégagement de CO2. Il est également conseiller de cuire rapidement la pâte et de ne pas dépasser la dose prescrite pour éviter un changement de goût saveur de savon de la pâte. Pour résumé, la levure chimique s’utilise de manière différentes et pour des recettes différentes comme les cakes ou petits gâteaux. Elle n’est pas vivante et ne remplace en aucun cas la levure boulangère. J’espère que cet article vous a été utile ! Maintenant, la levure n’a plus de secret pour vous ! 😉
Ellene lui dit pas qu’elle est policière, elle lui dit qu’elle est secrétaire pour un magasin de plomberie, de peur qu’il se sauve. Le souper est fini et ils décident de se louer un film local près du restaurant. Ils prennent le temps de le choisir et pour finir, ils en prennent deux, sois un film d’action et un film d’horreur. Elle lui dit qu’elle est curieuse de voir les
Le deal à ne pas rater Cartes Pokémon où commander le coffret Pokémon Go Collection ... € Voir le deal Les Chevaliers d'Émeraude Autres royaumes Autres territoires Territoires inconnus 4 participantsAuteurMessageNagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mer 30 Juin 2010 - 1704 [Post réservé aux personnes suivantes Nagare/PNJ, Tao, Exan, Azrael, Zéphyr et Izzy]La victoire... Jamais il ne l'a ressenti aussi bienfaisante jusqu'à ce jour-là. Lors de son épreuve au Colisée, il ne ressentait aucune émotion. Pas de crainte, ni d'espoir, le néant total. Ses ennemis étaient aussi banales qu'ils le pensaient des humains barbares, des elfes esclaves, des fées dont on a arraché les ailes par la force dans le but de les enrager, des animaux sauvages dont il a déjà rencontré, etc... Nagare garda le manche de son sabre de pleine main, toujours aussi fort quand il décapitait un par un ses adversaires. Plus les joutes passaient, plus il sentait la fatigue lui monter à la tête mais il gardait l'arme au poing. Il essaya de trouver le bon équilibre entre ses déplacements, ses attaques, ses pouvoirs, tout en amusant le public pour s'attirer sa faveur. Il entendit les encouragements des tanieths au fil des combats, des cris de rebondissements, des rires lorsque Nagare faisait tourner en bourrique un fantassin complètement sonné. En même temps qu'eux, il s'amusait de participer à un tel spectacle. Tout ceci faisait partit de la première moitié de l'épreuve, c'est quand il vit de ses yeux ce que son père avait préparé comme affrontement que le prince ressentit la peur. Les tanieths étaient émerveillés de ces adversaires, mais Nagare, lui, perdit quelque peu ses moyens. Il n'avait pas peur des "créatures" en elle-même, il craignait que sa fatigue prime sur ses capacités. Plus tôt, lors d'une joute de puissant gladiateur, l'un d'eux, armé d'un maillet, le prit en tenaille et lui asséna un puissant coup sur le casque. Nagare était tombé à terre et voyait trouble. Il usa de la dague prêté par son cousin pour éliminer à distance ce gladiateur. Il haleta longuement avant de pouvoir se tenir sur ses deux jambes. Il enleva son casque et le jeta au loin pour mieux respirer. Une grosse blessure était apparente sur son front, parfois il voyait tout trouble et perdait ses moyens. Toutefois, il réussit à vaincre ses adversaires, avec deux ou trois balafres en plus ou encore un membre inactif. Au final, c'est la vue de son père sur le balcon qui lui redonna de la force. Il s'en sortit jusqu'au bout avec cette blessure à la tête, un bras gauche en moins et une jolie cicatrice sur le ventre. Il a vécu pire...Malgré son insertion définitive au sein du peuple tanieth, le prince Nagare n'était pas en état de partir à la guerre. L'Empire organisa son armée pour conquérir le royaume de Zénor, au sud de la côté enkiev. Le prince profita de ce laps de temps pour reposer son corps amoché et profiter pleinement de sa réussite au Colisée. En même temps qu'il savoura sa victoire, il entendit les rumeurs à son sujet s'estomper à jamais. Le peuple de tanieth n'avait plus de doute concernant la loyauté de Nagare, car seul un tanieth dévoué peut sortir indemne du Colisée. Malgré son apparence humaine, Nagare se considérait comme un homme-insecte pure, fils illégitime de l'Empereur Noir et futur héritier du trône. Sa haine envers les humains, pour s'être servit de lui tel un pantin, était presque aussi forte que celle de son père. Ce devait être cette envie de vengeance qui lui attirait les faveurs de son père... Même si son père le remettait rapidement à sa place lorsque Nagare prenait ses grands airs de philosophe. Bref, une lueur de fierté se dessina sur son visage lorsqu'il vit les troupes impériales revenir victorieuses de la bataille avec un colis spécial. Nagare avait eu le temps de faire ample connaissance avec l'esclave ramené des terres rocailleuses de Zénor. Cependant, il n'avait pas le temps d'y penser plus car un évènement imprévu survenu au sein de l'armée des soldats insectes sont portés disparus au nord du continent. On y envoya des sentinelles sur-le-champs pour retrouver les disparus qui n'ont donnés aucune nouvelle depuis un bon moment. Ces mêmes sentinelles ont disparus de la collectivité en laissant un rapport télépathique fort détaillé au suzerain. Quelques heures plus tard, Nagare fut appelé à la salle du trône. Le prince se présenta à l'Empereur le plus rapidement possible et apprit qu'il lui chargea d'une mission rencontrer les Arshizecks et en apprendre plus sur leur magie. Malgré les connaissances, le prince n'a jamais entendu parler d'un peuple indigène au nord d'Irianeth. Son père lui répéta toutes les informations dont les sentinelles ont pu lui transmettre avant de périr. Nagare anticipa toutes ces informations pour former une équipe capable de tenir tête à pareil de trois soldats qualifiés, de deux apprentis et d'une sorcière, son escouade était fin prête à partir pour cette mission de reconnaissance et d'élimination. Ils embarquèrent sur un bateau assez petit pour passer inaperçue aux yeux des guetteurs. Pendant le voyage, Nagare médita sur un plan d'attaque. Son père lui fit bien savoir qu'il se contrefichait totalement de ce peuple, tout ce qu'il voulait c'est acquérir la source magique de leurs pouvoirs. En parlant de ces pouvoirs, même l'Empereur ne savait pas en quoi consistait cette magie, les sentinelles ont répétés maintes fois qu'elle était extrêmement puissante et que cette barrière magique autour de l'île laissait passé les visiteurs mais les empêchait de sortir. Une telle barrière magique ne pouvait pas être placé ainsi comme ça, une personne ou un objet alimentait cette barrière. Et si l'équipe voulait quitter l'île, ils devaient trouver en priorité d'où la barrière est alimenté. Ensuite, ils pourront se consacrer à leur mission respective. Le prince avait carte blanche concernant ce peuple d'indigènes partenariat ou génocide. Toutefois, lorsque l'Empereur lui annonça qu'il pouvait bien les épargner tant qu'ils comprendraient cette magie, Nagare sentit une pointe de dégoût dans sa voix et il le comprit comment épargner un peuple qui tua froidement ses hommes ? Nagare était aussi réticent que son père à l'idée de leur tendre le drapeau blanc. En y réfléchissant, toute paix est précédée par une guerre. Même si les sentinelles étaient encore vivante, rien ne dirait qu'ils pouvaient être des alliés. Finalement, Nagare décida de comprendre ce peuple avant de choisir leur avenir. Lorsqu'en ils virent l'île marécageuse au loin, Nagare se sentit plus léger. Un peu plus d'action, moins de parlote, ça lui allait. Malgré ses sens magiques, Nagare ne voyait pas la barrière, mais quand ils la pénétrèrent elle était visible. C'était vrai, cette barrière était alimentée par une magie inconnue, rien de comparable avec celle des tanieths ou des enkievs. Le prince espérait que pénétrer cette barrière n'alerterait pas les Arshizecks. Ils jetèrent l'ancre et foulèrent le sable légèrement boueux de l'île. Un épais brouillard recouvrait entièrement l'île, impossible de voir à plus de dix mètres sans user de ses sens magiques. La première précaution qu'il appliqua, c'était de vérifier si une présence était aux alentours. Heureusement, personne n'était assez proche du groupe pour les remarquer. Ils étaient seuls pour l'instant. Le prince se retourna vers son équipe et les interpella pour leur expliquer le plan."Je vous le fais savoir tout de suite je ne sais rien de cette île et de ses habitants, tout comme vous. Mais ce que je sais, c'est que ces indigènes ont massacrés nos frères et usent d'une magie aussi étrange que puissante. En foulant ces terres, nous ne pourrons plus en sortir, tant qu'on n'aura pas détruit cette barrière. C'est pour cela que notre premier objectif est de la détruire, ensuite nous pourrons observer ces indigènes pour comprendre leur magie. Les sentinelles nous ont décrits en détail ces créatures nommés "Arshizecks" ils sont aussi grands que nous, leur peau est aussi noire que le charbon, des tatouages rouges parsèment leur corps et sont armés de bâtons. Ils emploient beaucoup la magie, nous pouvons donc en conclure qu'ils se battent à distance mais rien n'est prouvé pour l'instant. Nous allons prendre une formation organisée moi, Exan et Zéphyr à l'avant, les apprentis Izzy et Azrael derrière nous et enfin Tao à l'arrière. Je veux que vous soyez tous prudents, gardez vos sens en alerte. Si vous repérez ou entendez quelque chose, signalez-le immédiatement par télépathie à nous tous. Si nous sommes repérés par ces indigènes, ripostez seulement s'ils attaquent ou que je vous en donne l'ordre. Ces Arshizecks ne nous voient pas pour l'instant et je veux que cela dure tant que nous serons invisibles à leurs yeux, nous serons en sécurité et la mission ne sera pas mise en danger. Comme je l'ai dit, dans un premier temps, nous allons pister toute source magique assez puissante pour alimenter une barrière de cette taille. Des questions avant d'y aller ?" le prince darda du regard chacun de ses équipiers, il avait foi en chacun d'eux et il espérait que la réciproque était vraie et surtout que le destin ne leur réservait pas un mauvais tour.N'importe qui peut répondre après, on pourra ensuite planifier un ordre pour savoir qui post après qui_________________ InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Jeu 1 Juil 2010 - 825 J'étais sur la plage quand on vain me chercher pour cette expedition, je n'étais pas vraiment pour, je n'étais pas vraiment contre, alors à quoi bon réfléchir? J'étais prête à nimporte quoi pour échaper à ce quotidien dont mon père faisait partit, prête à tout pour ne plus le voir, même quelques jours...peut être que la mort m'attendais la bas, mais peut m' tout les cas, me voilà désormé embarquée dans un bateau de petite taille avec des individus que je n'avais jamais vu, mis à part le bruits, seules les vagues fouettant la coque brisaient le silence qui régnait, au loin, une petite île se dessinait au fur et à mesure que nous avancions et derrière, Irianeth posâmes pieds à terre, un épais brouillard engoufrait cette île aussi mysterieuse que dangereuse, j'avais du mal à croire que quelqu'un puisse y visibilité était quasi nul, le sol était pâteux et son contacte me fit frémire, j'avais l'habitude d'être pieds nue, et ce n'était pas maintenant que cela allait prince se retourna vers nous et prit la parole, je l'écouta avec attention, quand il eût finit, il demenda si l'un de nous avait une question en nous arpentant du regard, mais que rajouter de plus? il avait quasiment tout dit, aucune questions ne me vain à l'esprit, quoi que..._ moi j'en ais une!, imaginons qu'ils nous attaquent, comment devons nous procéder?, certe nous devons nous défendre, mais si leur magie est plus forte que la notre alors cela ne servirait à rien!Ma question était stupide, j'en convenais, mais il valait mieux prévenir que guér...mourire cerait plus approprié... [ un peu petit, je sais, mais gros manque d'inspi ^^"] ExanSoldat NoirNombre de messages 320Age 34Points 162Date d'inscription 18/07/2008Feuille de personnageÂge 23 ansMaitre/Écuyer Azrael et IzzyÂme soeur L'amour n'est qu'une faiblesse. Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 5 Juil 2010 - 1438 Voguant depuis quelques temps sur une mer agitée, le soldat noir avait perdu le fils du temps et ne trouvait rien d’autre à faire que de tourner en rond dans la petite embarcation qui les mènerait à bon port. Il se lançait parfois dans des discussions animées avec son apprenti Azrael, parlant de tout et de rien avec un détachement total à la situation. N’étant pas très nerveux face à leur mission, l’hybride tentait de son mieux de détendre les petites mines inquiètes de ses deux disciples en leur comptant quelques anecdotes et en leur donnant des conseils. Ce fut donc tout de même rapidement, pour Exan, que le petit groupe mis pied à terre sur une île à l’allure glauque, napée d’un brouillard épais empêchant qui que se soit de trop s’éloigner. Ayant sentie la barrière qu’ils avaient traversé un peu plus tôt, l’hybride se mis à penser sérieusement qu’ils étaient entré dans une cage sordide dont ils ne pourraient sortir avant d’avoir atteint leur but. Il s’amusa à penser que cela ressemblait à un jeu que les enfants s’inventait pour distraire leur esprit trop plein d’imagination. Sauf que là, c’était la réalité et non un jeu, du moins pour Nagare. Adosser contre un arbre, le regard vaguant dans l’épais brouillard qui l’empêchait de voir plus loin que son bras, le soldat noir écoutait d’une oreille distraire les propos de son chef de groupe. Tout ce qu’il disait et les précautions qu’il leur conseillait d’adapter passait dix pieds au dessus de la tête de l’hybride. Il n’avait jamais été formé pour penser, mais pour foncer. Jouer à cache cache afin d’éviter une confrontation n’était pas du tout de son genre et se préoccuper de ces indigènes et de leurs pouvoirs n’étaient en fait que plaisanteries pour lui. Certes, ils avaient éliminé des sentinelles d’Irianeth, mais ces hommes-insectes ne valaient par le quart de la force d’un soldat noir. Qui plus est, Exan avait, contrairement à tous les autres membres du groupe, connu la rage de la guerre. Son cousin n’avait pas participé à la dernière bataille, ni Zephyr, ni Tao et certainement pas les deux petits apprentis. Il était le seul possédant quelconque expérience que se soit sur le terrain et toutes ces notions de magie lui paraissaient bien trop exagérer. Nagare se concentrait trop sur le fait que ces Arshizecks usaient de sorcellerie inconnue de continent noir et oubliait le fait que quiconque possédant de tel faculté, ne pouvait en abuser au péril de sa vie. Donc, il y aurait certainement quelques sorts balancé par-ci par-là, mais les armes seraient la clé de ce conflit et dans ce domaine, le soldat excellait. Maitre d’armes hors paire, il ne laisserait aucun ennemi filler sans qu’il ne goûte l’acier de sa lame. D’ailleurs, cela ferait un très bon apprentissage pour les deux gamins sous sa protection. Izzy et Azrael en étaient à leur première mission au nom de l’Empire Noir et leur fébrilité ainsi que leur nervosité n’étaient que le début des émotions qui allaient les assaillirent. L’hybride était complètement conscient du poids qui pesait sur ses épaules. En tant que leur maitre, il se devait de les protéger, mais devait également les laisser aller enfin qu’ils apprennent à la dure ce que c’était que d’être soldat noir. Il s’inquiétait cependant un peu moins pour la jeune fille qui était une enfant beaucoup plus prudente et réfléchi. Elle risquait peut-être de se mettre dans ses jambes un peu, mais il la savait assez clair d’esprit pour éviter les dangers. Celui qui l’inquiétait plus était Azrael. Un gamin spontané, ne gardant pas sa langue dans sa poche et ayant beaucoup d’audace. Le genre à se mettre les pieds dans les plats au mauvais moment mais à s’en sortir malgré tout. En fait, si Exan s’inquiétait plus pour lui, c’était bien parce que le gamin lui faisait penser à lui lorsqu’il était plus jeune et dieu sait combien de fois l’hybride avait fait de faux pas! Leurs groupes ne pourraient peut-être pas compté totalement sur les deux apprentis pour cette mission. Ils pourraient s’avérer utile, mais ils n’étaient que des enfants en pleine formation… Dirigeant son attention sur ses compatriotes alors que Nagare parlait toujours, Exan fit une rapide analyse de la troupe afin de jauger leur niveau. Le premier et non le moindre, le fils de l’Empereur Noir, désigner comme étant chef de groupe pour cette mission. Bien qu’ils fussent cousin, le soldat noir ignorait beaucoup de chose sur l’héritier, car il n’avait mis les pieds en Irianeth que depuis quelques années. Jusqu’à lors, l’on ignorait tous que Nemesis avait eu un fils illégitime et sa soudaine apparition avait mis en émoi tout le peuple. Certain c’était farouchement opposé à ce qu’il obtienne le titre d’héritier du trône et beaucoup ne le considérait que comme un intrus venant souiller la famille royale. Son combat au colisée avait fini par clore les grandes bouches et améliorer l’opinion que le peuple se faisait de lui, mais il fut faux de croire que tous l’acceptait désormais. Quant à lui, Exan ne portait aucune opinion négative sur le prince, le considérant comme un frère et un bon ami. Quelqu’un qui serait en mesure de poursuivre la tâche de Nemesis s’il en advenait le cas. Il jouait d’ailleurs le bon chef de groupe même si l’esprit turbulent du soldat ne semblait pas vouloir se confondre à ses ordres. Il l’écouterait certes, mais agirait à sa manière tout en respectant les ordres. Ce n’était pas parce qu’Exan voulait défier l’autorité, c’était simplement parce qu’il était trop impulsif et impatient pour adopter des tactiques de cachette et de ruse. Poursuivant son analyse, ses yeux clairs se posèrent sur Zephyr, la jeune et jolie soldat noir qu’il avait rencontré quelques temps avant qu’ils ne soient tout deux affectés à cette mission. Il en savait également très peu d’elle, mais son simple titre était suffisant pour qu’il puisse compter sur ses capacités. Ce n’était pas n’importe qui qui pouvait arborer fièrement le titre de soldat d’élite. Rare étaient ceux qui y parvenait! Elle avait beaux être une simple humaine, au moins elle avait la force de pouvoir affronter des périples plus effrayants que les cauchemars d’enfants abandonnés. Cette mission lui permettrait d’ailleurs de voir de quoi elle était capable en situation austère et en apprendre un peu plus sur ses capacités. Terminant sa brève analyse, le soldat noir observa le dernier membre du groupe qui lui était inconnue, une sorcière prénommé Tao. Ayant une certaine aversion pour les magiciens, l’hybride n’espérait pas grand-chose de sa part et était prêt à parié qu’elle serait la première à se retirer, même avant les apprentis! Selon lui, les sorciers se reposaient beaucoup trop sur leur magie et semblait croire que rien ne pouvait leur tenir tête. Pourtant, ils étaient souvent les premiers à se retirer des champs de bataille lorsque la lutte devenait plus rapprocher et que le risque de contact était plus élevé. En d’autres termes, ils étaient des trouillards se cachant derrière leur protection en attaquant à distance. Tout le contraire de l’hybride. D’ailleurs sa réponse suite au discours de Nagare, ne pu que décourager le soldat noir qui n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il y avait une sorcière dans leur groupe. Coupant de cours le prince, Exan pris la parole sans ménager et sans cacher son simple bordel! On riposte avec les armes! Vous vous préoccuper tous beaucoup de leur magie et oubliez l’essentiel. Se ne sont que de vulgaires indigènes jouant au plus fin alors que nous sommes des soldats entrainés et préparé pour des situations bien plus critiques! Ça se voit que vous n’avez pas été à la guerre bon sens! Et si et ça! Arrêter de pensé un peu et revenez à la base. C’est simple, on les trouve avant qu’ils nous trouvent, on les extermine et on rentre! Leur magie ci, leur magie ça, qu’est ce qu’on en a foutre au bout du compte. La force de notre groupe c’est l’attaque pas la défense. Si vous avez envie de jouer aux fins finauds et à faire le moins de mort possible, ne venez pas vous plaindre après qu’ils vous aient mis une raclés! N’oubliez pas qu’ils ont tués des sentinelles sans leur accorder compassion. Vous croyez qu’ils vous prendront en pitié et qu’ils chercheront à parlementer? Bah oui je vois le genre! Et salut on est venu vous mettre une raclé parce que vous avez tué de nos compatriotes! Ah chouette, venez prendre une petite tasse de thé avant et on pourra se taper dessus après! Prenant une courte pause après son imitation farfelue d’une discussion saugrenue, l’hybride croisa les bras et porta son attention sur Nagare avant de veux les trouver alors laisse moi cramer cette forêt débile qui se trouve devant nous! Ça en tuera peut-être du même coup et ils seront plus facile à trouver sans toute cette végétation. Passera pas mes jours à me battre contre des lianes et des feuilles parce que certain ont trop peur de se confronter à leur magie… Bordel, on perd notre temps à chercher une tactique alors que tout ce qu’il y a à faire c’est de les détruire. Un peuple de moins qui puisse tenir tête à Irianeth, c’est un mal en moins d’en l’esprit de l’Empereur. hrp déoslée pour le temps, la fds je travaille donc pas tellement le temps de faire du rp!_________________Rejected...since day oneMy name is...bastard sonI've been damned...so many times I've lost countI'm sick and I'm twistedI'm broken and you can't fix it!Dernière édition par Exan le Lun 5 Juil 2010 - 1946, édité 1 fois InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 5 Juil 2010 - 1530 Je n’étais pas effrayer. C’était le temps. De prouver que je n’étais pas n’importe qui. Je pourrais enfin prouver que J’étais différente des autres humains. Mon cœur battait rapidement, je mis ma main sur lui. Je l’écoutais battre. J’avais hâte de les trancher en deux. De montrer que je valais mon titre. Que j’étais forte et qu’il pouvait avoir confiance en extrêmement difficile… Toutes les personnes que je rencontrais me dévisageaient. Ils partaient en croisant mon regard. C’était ainsi. J’étais humaine. Un être différent et stupide. Un de ceux qui ne pense pas. Ceux qui n’écoutent pas. Ceux qui font ce qu’il pense. J’étais comme eux, mais je parviendrais à devenir différente. Je parviendrais à prouver que j’étais forte. Je n’étais pas effrayer même si c’est ma première était venue me cherche un matin. C’était un simple servant qui était venus m’avertir que je faisais partie d’une mission. J’avais rapidement pris mes affaires. Mon armure était lourde. La première fois que j’en avais essayé une, je m’étais écrouler sous. Il avait fallu que je me muscle et que je prenne de l’endurance pour la supporter. Contrairement aux insectes, j’étais plus faible. Un coup sur mon cœur et je mourrais. Cette armure pouvait me sauver la vie à chaque seconde. À un rythme de 60 par minute. Elle était d’une importance vitale. Car vivre, c’était dur. Et pourtant, je voulais vivre. Aider Irianeth. C’était dans ma nature. Je pris mon armure et je partis. Même marcher était dur. Faire un pas et l’autre. Voir ses regards qui vous dévisagent. C’était dur. Il n’y avait aucune façon de leur prouver ma loyauté. Il fallait juste y croire. Et croire était dur en temps de guerre. C’était même un rêve que je pouvais espérer fort. Je devais me rendre à la plage. On partirait pour une île inconnue. Et c’était ma première mon épée à la main et je finis par monter dans le bateau. Il y avait le Prince noir. C’était lui qui dirigeait l’expédition. Physiquement, il était comme moi. Humain. Mais je savais que lui, il avait quelques part cacher du sang insecte. Pas comme y avait aussi un autre soldat comme moi. Exan. Je l’avais rencontré au bord de la mer. Je le connaissais peu, mais je l’adorais. Il n’était pas comme les autres soldats. Si je portais se titre, il savait que je le valais. Les autres m’oublier et me parlait jamais. Il y avait aussi une sorcière que je ne connaissais pas et deux apprentis soldat. Je me demandais s’il avait été bien d’apporter des plus jeunes. Mourir jeune c’était stupide, mais cela leur ferait de l’expérience. Une chose que je ne possédais le voyage, j’avais décidé de rester dans mon coin et de ne pas parler. C’était toujours mieux. De toute façon, aucune personne ne viendrait me voir. J’étais que là parce que j’étais forte. Lorsque nous sommes arrivés, Nagare, le Prince d’Irianeth nous donna les serais donc à l’avant avec Exan et lui. C’était bien. J’étais prêter à les découper en deux ces Arshizecks. Il fallait tout de même se faire discret. Pour l’instant, il fallait pister les sources d’énergies. Quelques personnes posèrent des questions. Exan semblait près et voulait tout de suite partir. J’avais moi-même une question. Car je ne voulais pas qu’on se préoccupe de moi si jamais je devais être blessé. Cela ne devait être que de ma faute. Ils devaient continuer, j’étais humaine, donc plus fragile. Je ne voulais pas les importuner avec cela. J’ai toujours préféré me taire, mais cette fois je posai ma question -Si une personne devait par malheur être blesser, devons-nous la laisser en arrière? Dis-je en regardant le Prince droit dans les coup de vent fit virevolter mes cheveux bleus que j’avais coupés très court. Mes yeux étaient déterminés. Non, je n’étais pas effrayer par cette première mission. J’avais un cœur de guerrier, mais dans un cœur de femme. J’étais une humaine, mais mon cœur me disait que je n’étais pas comme eux. J’étais tout simplement Zephyr. Mais encore mieux, j’étais un soldat noir. AzraelApprenti Soldat NoirNombre de messages 44Points 69Date d'inscription 03/05/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Dim 11 Juil 2010 - 2104 Les profondes vagues noires frappaient ici et là la coque du navire de l’Empire, faisant tanguer par la même occasion l’embarcation qui voguait en cette nuit vers des terres jusqu’à maintenant inconnus de tous. La tête appuyée sur les rebords du bateau, épiant cette houle qui ne finissait plus, laissant la fin de la traversée se terminer dans une attente nerveuse, Azrael laissa échapper un soupir tendu, rapidement effacé par le bruit de la mer qui vrombissait puissamment. Le jeune apprenti soldat noir s’était embarqué dans cette aventure sans vraiment y avoir pensé, on lui avait donné le choix de venir ou de rester sur le continent noir et de veiller à ses occupations jusqu’au retour de son maitre Exan qui faisait, évidemment, partie du voyage. En fait, la présence de son maitre dans ce périple avait été une des raisons majeures de son enrôlement dans cette petite équipe qui n’était constituée que de six membres de l’Empire d’Irianeth. L’occasion s’était présentée pour lui, donnant une merveilleuse chance d’acquérir plus d’expérience sur le terrain que tous les autres apprentis et d’en plus, côtoyer de vrai soldat expérimentés à la solde de l’Empire, faisant ainsi de nouvelles connaissances. Parlant de nouvelles têtes, l’hybride profita du moment tranquille, ayant épuisé les sujet de conversations avec son maitre qui tournait désormais en rond, patientant le moment où ils mettront pieds à terre, pour observer les autres personnes de cette équipe qu’il ne connaissait pas encore. D’abord, il y avait celui à la tête de tous ces soldats, l’héritier du trône en personne, le prince noir Nagare. Bien qu’il paraisse étant une très bonne personne, Azrael était en fait quelque peu intimidé par celui-ci, de par sa notoriété, son garde et son titre, donc le petit préférait rester tranquille en sa présence, ne voulant pas mal paraitre devant le prince. C’était bien d’ailleurs une des raisons pourquoi il s’ennuyait tant, se tenir tranquille n’étant pas dans ses habitudes, l’apprenti ressentait le fort besoin de bouger vivement, de faire quelque chose, mais la présence écrasante de supérieurs hiérarchiques l’obligeait à demeurer tranquille. La deuxième personne qui capta son attention était en fait une humaine portant le tire de soldat noir. Elle semblait sympathique, même qu’Azrael ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à la vue de la femme, lui faisant penser à son ami qui était resté à Irianeth et qui était lui aussi un autre humain sur la terre des insectes. Prenant mentalement note de lui adresser quelques mots s’il avait le temps, le gamin prit finalement connaissance de la présence de la seule sorcière de cette expédition. La femme solitaire, qui semblait plutôt absorbée dans ses propres pensées ne semblait pas prendre grande attention aux autres membres du navire qui était tout de même plutôt petit pour qu’elle n’ait point remarqué la présence d’autres personnes. À l’approche des terres inconnues qui restaient toujours dissimulées dans l’épais brouillard qui les entouraient, Azrael vint promptement se placer aux côtés d’Izzy, qui était restée en retrait pendant ce temps. Ne pouvant s’empêcher de lui faire une blague, le jeune hybride lui adressa la parole en lui lançant un regard pour toi que l’ile où nous irons ne sera pas celle des araignées, il parait que ces bêtes mesures deux mètres de haut et qu’elles crachent du venin qui fait fondre la peau en un instant! En parlant d’araignée, tu en une juste sur ton ÉPAULE!!Connaissant la peur bleu de son amie pour ces petites bêtes, Azrael usa d’une expression d’effroi lorsqu’il lui fit croire qu’elle avait une de ces bestioles sur elle, laissant par la suite échapper un léger rire qu’il ne pouvait retenir plus longtemps. Cet amusement fut toutefois de courte durée, sa pitrerie fut rapidement interrompue par l’arrivée de l’embarcation sur les berges de l’ile mystérieuse. Oubliant un moment de satisfaire son amusement personnel, le garçon se redressa, envoyant un faible coup amical sur l’épaule de son amie pour l’encourager à le suivre, laissant échapper un C’est partie » à l’égard de la jeune fille, signifiant le début de leur mission et que le temps n’était plus vraiment à la sur le sol, le petit groupe étant entièrement débarqué, Nagare, en tête de cette opération, fit savoir ces impressions et sa tactique pour arriver à bout de ces créatures étranges qu’étaient les habitants de cette île, préférant s’infiltrer en silence dans leurs terres pour repérer l’origine de la barrière magique qui emprisonnait désormais les soldats d’Irianeth. Voulant éviter les mauvaises rencontres, le prince suggéra une tactique défensive, voulant rester profile bas devant ces indigènes dont personne ne connaissait l’étendu des pouvoirs ou même leurs façon de combattre. Les réactions devant cette annonce furent multiples et différentes, tantôt suscitant chez le maitre des deux hybrides, indignation et protestations, tantôt éveillant les questions des autres membres qui leurs trottaient dans la tête, les balançant à la demande du prince qui voulait clarifier toutes questions qui pourraient s’avérer utiles. Regardant les plus hauts gardés débattre sur la question, Azrael vint ajouter son grain de sel, n’étant néanmoins qu’un simple apprenti qui risquait d’être plus un poids dans cette mission qu’un atout, le gamin préféra ne pas interrompre ses supérieurs directement en s’incrustant dans la discussion, choisissant de se retourner vers son maitre non loin de lui pour lui exprimer son opinion face à cette histoire qui risquait de leur faire perdre un temps précieux. -Maitre, ces Archi sèche…Archi sec…heu…enfin ses raisins secs, s’ils ont tués plusieurs de nos semblables sans la moindre hésitation c’est qu’ils ne veulent pas de nous, donc s’ils ne sont pas avec nous, ils sont contre nous…alors est-il vrai qu’il fait éviter de les confronter sans qu’ont ne connaissent leurs façon de combattre? Dans les cours avec Keveth, il nous a déjà dit de frapper les premiers si nous voulions avoir l’avantage, mais ça s’était une tactique contre les humains que nous connaissons déjà leurs façon de faire. Faut-il faire la même chose pour les raisins?, peut-être suffirait-il d’en trouver un et de le forcer à nous dévoiler se qu’il sait et où se trouve son émetteur de bouclier magique…dû mois, c’est ce que nous supposons… ce n’est pas à prendre vraiment au sérieux…Avec les humains c’était complètement différent, pas de pitié et certainement pas de prisonnier sans en avoir reçus l’ordre et comme ces indigènes étaient un peuple étranger, Azrael ignorait complètement comment agir avec eux, si oui ou non il était préférable d’éviter la confrontation. Il n’en savait rien, il n’était pas commandant et c’est pourquoi il ne voulait pas clamer son impression à voix haute, ne voulant pas contredire l’héritier Nagare sur sa tactique qui pourrait s’avérer être la bonne.HRP Izzy va sauter son tour pour cette fois, alors vous pouvez recommencer à poster, elle répondra la prochaine fois, donc fils, c’est à toi_________________Another life, goes into the night. I couldn't let him breathe,Cause i didn't wanna dieYou see this blood on my hands and there's no reach into heavenWhen you're sick in the mindyeah I'm sick, oh so sick... NagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 12 Juil 2010 - 1857 Alors voilà l'ordre Nagare/PNJ, Tao, Exan, Zéphyr, Azrael, Izzy, et ainsi de suite. Si celui qui doit poster est inactif pendant un bout de temps, au suivant pour ne pas retarder l'évènementL'étrange atmosphère de l'île laissait bien indifférent l'humeur du prince. L'épais brouillard qui y était installé devait être l'œuvre de ces indigènes pour éloigner les intrus un peu trop curieux, ou alors le brouillard était naturel. Dans les deux cas, Nagare n'allait pas laisser les horreurs de cette île le faire douter de sa survie et celle de son groupe pendant leur mission. Le prince devait toutefois avouer qu'il régnait un froid plutôt inhabituel, certainement provoqué par la barrière car c'est au moment qu'ils traversèrent celle-ci que Nagare sentit l'envie de se couvrir du froid. Il se contenta tout de même de garder sa tunique habituelle, sans protection. A vue on pourrait penser que le prince prenait des risques en s'aventurant en terre hostile sans protéger ses organes vitaux par le biais d'une armure. Mais étant donné que ces Arshizecks devaient utiliser une magie dite supérieure, le prince comptait bien les affronter dans ce jeu de sortilège en laissant ses bras et ses jambes baigner dans l'air. Et de toute façon, même privé de magie le prince brillait au maniement du sabre et il pensait qu'attaquer les indigènes au corps-à-corps permettrait à son groupe de prendre l'avantage. Une thèse qui était toutefois à vérifier. Une autre aspect de l'île que le prince remarqua était l'odeur qui y flottait. Elle lui était familière, c'était l'odeur nauséabonde du sang mêlé à celle des cadavres en putréfaction. Aucune dépouille était à leur portée, loin s'en faut, mais habitué à respirer ce parfum macabre, Nagare savait qu'ils tomberont sur des corps inanimés pendant leur avancée. Si c'était bien le cas, les indigènes étaient tellement hostiles au point d'éliminer tout intrus, peut-être même des animaux migrateurs. De toute manière, le prince ne s'attendait pas à une ballade plaisante, il s'attendait bien à voir des ossements ou de la chair si ce peuple était sauvage. Hormis les nuages noirs voilant le ciel et les quelques arbres dépourvus de leur végétation, Nagare ne remarqua rien d'autre qui pourrait attiser sa curiosité. Mais ce qu'il voulait vraiment savoir, c'était si cette île était grande... Ils ne tarderont pas à le savoir, sans avoir posé son plan d'attaque, Nagare s'attendit bien évidemment à être envahis de questions ou de remarques de la part de ses confrères. La première personne qui se chargea de cette tâche fut la seule sorcière présente dans le groupe, Tao. Lorsque l'Empereur lui fit comprendre que ces Arshizecks usaient d'une magie, Nagare pensa qu'il fallait combattre le feu par le feu, en outre posséder une puissance magique supérieur. Alors il pensa à convoquer des sorciers mais à son grand désarroi qu'une seule accepta de venir. Au moins, c'était une sorcière confirmée et puis les soldats noirs savaient aussi utiliser de la magie. Le prince ne connaissait pas personnellement la sorcière, il lui a tout de même demandé, avant l'embarcation, ses compétences pour que son plan en soit favorisé. La sorcière excellait dans le contrôle des éléments, notamment la terre, le vent et l'eau. Elle savait aussi dresser une barrière mentale et utiliser des illusions, ainsi que guérir. Dans son plan, Nagare l'a plaça à l'arrière du groupe afin qu'elle offre au groupe un soutien magique via les éléments, guérir les autres en cas de besoin et dresser des illusions pour permettre au groupe de s'enfuir s'ils sont dans une mauvaise impasse. Nagare ne se voilait pas la face, ils ne pourront peut-être pas avancé comme prévu, c'est pour cela qu'emmener une sorcière permettrait de garantir la réussite de la mission ainsi que la survie de l'équipe. La question de Tao permettrait à Nagare d'expliquer ses intentions quand ils feront face aux Arshizecks, si ces derniers les attaquent bien évidemment ; le prince s'empressa alors de répondre à la sorcière."Quoiqu'ils arrivent, nous gardons notre formation comme je l'ai dit. Si les Arshizecks nous attaquent, défendez-vous sans attendre. Je connais leur magie seulement par l'intermédiaire d'un rapport, je ne l'ai jamais vu à l'œuvre tout comme vous. Et quand nous sommes chiches en information, la première chose qu'on fait c'est d'en apprendre plus naturellement. Tout comme à la guerre, il faut connaître son adversaire avant de peaufiner sa stratégie et d'attaquer. Ici c'est la même chose, nous ne savons rien de ces indigènes. C'est pour cela que même au cœur de combat, nous devrons être attentif à leurs faits et gestes. Pour maintenir votre observation et votre survie, protégez-vous par n'importe quel moyen mettez-vous à couvert derrière un arbre ou un rocher, dressez une barrière magique, et j'en passe. Et c'est seulement lorsque vous aurez trouver une faille que vous attaquerez. En clair, dès notre premier affrontement, observez puis attaquez. Ne foncez pas tête baissée en accueillant la mort. Si j'ai un conseil à vous donner, c'est ceci essayez de voir s'ils ont un point faible dans leur manière de combattre. S'ils usent de la magie, ils n'iront pas nous affronter face à face, et c'est cela que je veux vérifier. Peut-être que la seule façon de les vaincre est de les pourfendre par nos lames, c'est une idée à vérifier."Une fois sa réponse déversée, c'est son cousin Exan qui en posa une autre. Enfin comme il devait s'y attendre, le soldat s'opposa clairement à son plan et il le fit bien savoir. Comme les deux guerriers étaient issus de la même famille, Nagare connaissait l'esprit effronté d'Exan, un esprit qui ne faisait que rendre la situation plus difficile et c'était ça que redoutait le prince. Le soldat essayera certainement de provoquer ce peuple et n'hésitera pas à attaquer le premier, et par la même occasion ruiner leur avantage. Exan avait beau être impulsif, il en resta pas moins un des meilleurs soldats de l'Empire et le seul parmi le groupe a être parti en guerre lors de la bataille de Zénor. C'est pour cela que Nagare lui proposa de venir ayant vécu les horreurs de la guerre, sans doute aurait-il des conseils à donner... Encore fallait-il s'attendre à ce qu'Exan soit un peu plus sage. Le soldat ne manquait toutefois pas de ressources il était expérimentés dans le contrôle des éléments, surtout le feu et pouvait dresser une barrière physique pour se protéger. Le prince l'avait même vu maîtrisé son épée à deux mains avec une telle facilité qu'il pourrait intimidé le plus féroce des guerriers. Malgré son mentalisme sarcastique, Nagare comprenait l'agacement du soldat envers cette magie que le groupe redoutait, mais il ne fallait pas baisser la garde pour autant et Nagare le fit savoir."Tu penses qu'il faudrait les exterminer avant qu'ils nous trouvent ? J'y ai pensé, figures-toi. Mais tu oublie un point essentiel à quel point cette île est grande ? Un simple feu de forêt ne les tuera pas d'un seul coup et ceux qui auront survécus nous repérons ; et peut-être même qu'ils vivent dans des grottes. Ils ont beau être des sauvages, ils n'en restent pas moins des créatures intelligentes et disciplinés sinon comment aurait-il pu vaincre nos confrères qui étaient, je te le rappelles, des éclaireurs entraînés dans la cartographie et l'espionnage ? Nous ne savons rien d'eux et ils ne savent rien de nous. Laissez une telle occasion de les prendre à revers serait stupide. Aussi l'extinction des indigènes ne fait parti que de nos objectifs optionnels, nous devons comprendre leur magie, voilà pourquoi l'Empereur nous a envoyé ici. Un soldat loyal se doit de respecter les ordres, sinon c'est l'armée entière qui est mise en déroute. Ton agacement envers cette magie est le fruit de notre prudence, Exan. Désolé de te décevoir, mais je ne prends pas cette mission pour un jeu. Nous resterons des heures, des jours voir des semaines sur cette île tant que nous n'aurons pas trouvé une réponse à la question de l'Empereur qui est pourrions-nous tiré des bénéfices de cette magie ? Et si ça peut te faire plaisir, lorsque nous aurons une réponse et que nous les connaîtrons suffisamment pour les affronter nous les exterminerons jusqu'au dernier pour s'être confrontés à l'Empire d'Irianeth."Sa deuxième réponse apportée, le soldat Zéphyr en rajouta une couche. Tout comme Tao, le prince ne connaissait pas cette humaine. A vrai dire, il avait connu de la rancœur lorsqu'il apprit que cette femme était une pure humaine. Mais Nagare ravala cette haine en se rappelant que si elle faisait parti des soldats noirs, c'était que l'Empereur avait confiance en elle. De plus, Nagare avait une parcelle d'humanité en lui et pourtant il avait été accepter parmi les tanieths. En sa qualité de prince, il se devait de gagner la loyauté de son peuple et pour cela il devait lui renvoyé cette confiance. Tout comme son cousin Exan, Zéphyr connaissait les rudiments de la guerre et une force militaire en plus ne faisait pas de mal. En se renseignant auprès d'elle, le prince apprit qu'elle avait une certaine maîtrise dans le contrôle de la glace, qu'elle pouvait se téléporter et créé une barrière physique, ainsi que soigner et user de la télékinésie. Etant donner que Zéphyr faisait partie de la première ligne, elle pourrait procurer des soins aux soldats tandis que Tao soigne les apprentis. D'ailleurs sa question avait un rapport avec ce système de guérison."Seuls toi, moi et Tao possédons un pouvoir de guérison. Étant donner que nous sommes six, nous pourrons facilement répartir les soins dans le groupe. Et telle une meute de loup, nous devons travailler en équipe. Si au cours d'une confrontation l'un d'entre nous est blessé, il doit absolument s'éloigner des combats et l'un d'entre nous devra, si possible, aller l'aider s'il ne peut pas se guérir lui-même. Sachez-bien toutefois que vous devez essayer d'être autonomes pour éviter un déséquilibre dans la composition de notre formation. Nous faisons tous parti de l'élite de l'armée impériale, laisser l'un d'entre nous mort serait regrettable. C'est pourquoi que je vous demandes de restez prudent, aussi bien quand nous les épieront que nous les combattrons. Faîtes ce que je vous dis et tout ira bien. Je veux revenir à Irianeth avec le sang de ces Arshizecks, pas celui d'entre vous."Les seuls à ne pas avoir poser de questions sont les apprentis Azrael et Izzy. C'étaient les élèves d'Exan, nul doute qu'ils devaient être bien formés malgré leur manque d'expérience pour le moment. En partie, c'était Nagare qui voulait les emmener avec eux pour qu'ils acquièrent une meilleure expérience sur le terrain. A cela, le prince trouva juste de les emmener, de plus ce sont les apprentis d'Exan, ils se devaient de suivre leur maître jusqu'au bout du monde tant qu'ils ne deviendront pas des soldats confirmés. Et pour les questions, ils préféraient les poser à leur maître plutôt qu'au prince. Ce dernier comprit évidemment ce sentiment d'intimidation car, après tout, c'était la première fois que les apprentis rencontraient le prince en personne, et qu'ils partaient en mission avec eux. Nagare espéra toutefois qu'ils ne partageaient pas les pensées d'Exan à la lettre. Une fois les curiosités satisfaites, le groupe s'empressa de s'engouffrer dans le brouillard pour repérer l'un de ces sauvages. Passant à côté d'arbres sinistres, marchant dans des eaux marécageuses et des fougères adhérentes, l'île semblait n'être qu'une grande forêt avec quelques marais par-ci, par-là. En tête du groupe, la main sur le fourreau de son épée, le prince s'attendait à tout moment une rencontre qui se suivrait par un combat. Nagare avait tous ses sens en alerte, tentant de repérer le moindre bruit aux alentours. Il était bien conscient que les Arshizecks savaient que des intrus avaient foulés leur terre, par l'intermédiaire de leur barrière ; mais il ne savait pas s'ils allaient les attaquer de front ou les prendre en embuscade. Mieux encore, il y avait peut-être quelques pièges disposés dans le paysage, mais depuis leur départ ils ne tombèrent sur aucun traquenard quel qui soit. Nagare ne savait pas s'il fallait se rassurer de la sérénité de cette île... Ce qui le gênait bien évidemment, c'était ce brouillard si épais. Malgré ses sens télépathiques, Nagare se doutait bien que ce brouillard n'était pas naturel et qu'il pouvait peut-être caché la présence des indigènes aux alentours. Voilà une des raisons du pourquoi il ne baissa jamais sa faisait pratiquement une heure qu'ils tournaient en rond, la lassitude pesait sur le groupe. Nagare était même surpris de ne pas avoir été attaqué plutôt. Peut-être que les indigènes leur tendaient une embuscade ? Ou alors ils les observent depuis le début ? La première solution semble la plus envisageable, après tout ils n'ont eu aucune pitié pour les sentinelles. Alerté par ses sens, Nagare ordonna à son groupe de s'arrêter et d'étouffer leur pas tout en continuant d'avancer. Au loin, trois hommes armés de bâtons scrutaient les alentours en farfouillant avec ardeur, comme s'ils cherchaient quelqu'un ou quelque chose. Ils étaient plutôt grands, leur peaux étaient noirs et des tatouages rouges étaient visibles sur leur torse. Aucun doute, c'étaient bien les Arshizecks. Ils ne tardèrent pas à repérer les six tanieths qui les observaient, ils crièrent tels des bêtes sauvages et se mirent à lancer des boules de feu violacées sur les intrus. Comme convenu, Nagare ordonna à tout le monde de n'avoir aucune pitié pour eux, ils devaient tuer ces trois Arshizecks qui les avaient attaqués à vue. Le prince se mit rapidement derrière un rocher pour le protéger des projectiles enflammés, il était dénué de protection magique. Depuis son couvert il donna ses instructions au groupe."Exan, Zéphyr et moi-même, on prend chacun un Arshizeck. Les apprentis, cachez-vous pour l'instant. Tao, un soutien magique."Les soldats tueraient chacun un indigène pour en finir rapidement, tandis que la sorcière les aidaient à distance avec ses pouvoirs magiques. Les apprentis devaient restés à couvert des flammes pour l'instant, car le groupe ne savait rien de leur tactique au combat. Envoyer les apprentis affronter ces indigènes tout de suite est une mauvaise idée. Les indigènes ne faisaient qu'envoyer des boules de feu, teintés d'une étrange couleur violette, par le biais de leur bâtons. Ne voyant aucun couvert assez proche des indigènes pour s'approcher d'eux en face, le prince opta pour une approche furtive. Il fit léviter son katana dans les airs et l'envoya sur un des indigènes pour détourner son attention du prince. Ce dernier se faufila discrètement derrière lui et lui enfonça sa lame secrète dans la gorge pour l'achever. Il récupéra son katana et regarda ses compagnons pour voir s'ils avaient besoin d'aide. Le prince s'en doutait toutefois..._________________ InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mer 14 Juil 2010 - 1212 Ma question eu un effet catastrophique sur l'un des soldat, toute la haine qu'il avait contre les sorciers me tomba dessue! A croire que toute la rancoeur qu'il gardait été de ma faute et je peux certifier que si un regard devait tuer, je serais morte sur le coup!ensuite, après m'avoir bien fait comprendre que m'a question était bien stupide, Il s'adressa au prince et déclara son idée d'enflammer la n'écoutais pas forçement ce soldat qui venait de me ridiculiser mais une phrase en particuliere me fit lever la tête [...] Passera pas mes jours à me battre contre des lianes et des feuilles parce que certain ont trop peur de se confronter à leur magie… [...]Cette phrase m'était elle destinée? j'ai peur de leur magie? c'est la meilleur!je lui laisse la provoque façile si il a du temps à perdre, je ne suis pas là pour faire un concour de la meilleur répartie, n'y pour me battre contre un soldat exécrable. Ce fut le tour de Zephyr de poser sa question, interrogation forte intéressante puis le prince répondit tour à tour aux questions que nous avions posé. peux après, nous avancions dans le brouillard fort déplaisant qui entourait cette île, aussi sinistre qu'elle puisse paraître, elle était comme toute les forêt que je connaissais. Les arbres devaient prendre la majorité de la surface de l'île et offraient aux Arshizecks de magnifique cachette...Nous marchions depuis des heures déjà et mes pieds étaient recouvert de bout des marecages, quand le prince nous dit soudain d'étouffer nos pas...Au loin, des Arshizecks arpentaient du regard les environs, cherchant sans relache quelque chose qu'ils ne trouvaient pas...Les tatouages sur leur corps était il un signe distinctif ? ce reconnaissaient ils comme ça en sachant qu'ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau? je sortis vite de mes pensés quand j'entendis ces...choses... crier! ils nous avez remarqué et effectivement, Exan avait raison, ils ne comptaient pas nous offrir du thé pour se frapper ensuite...dommage...une boules de feu violette m'arriva dessue, peut être que je sortais de mes pensés un peux trop tard... je fis sortire de terre un bloc de ma hauteur et le projectile alla se brisser dessue, à son contacte, je recula de quelques métres, tand la puissance était forte!Quand le prince dit_Exan, Zéphyr et moi-même, on prend chacun un Arshizeck. Les apprentis, cachez-vous pour l'instant. Tao, un soutien magique. je serrais les dents, l'indigéne me faisais reculer à chaques boules de feu jetés, mes pieds raclaient le sol et faisaient volaient la poussière, cela suffisait, ce n'était pas un sauvage qui allait me faire fléchir!Avec une force surhumaine, je lui envoya le bloc qui me protégé et il alla s'écraser sur l'indigéne...était sensé s'écraser sur l'indigéne... qui l'ésquiva en sautant dessue et en courant vit le prince qui lui avait reusit à tuer un sauvage...magnifique humiliation de ma part... je me retourna, et perçut une boule de feu se dirigeant vers moi, je fit s'élever le vent et dévia sa trajectoire, s'écrasant à mes pieds, en petites étincelles...Je me jeta derrière un rocher tand que la poussière volait et me faisais invisible! puis fit apparaître une illusion parfaite de moi même à côté du sauvage, attirant son attention sur cette illusion, pour que l'un des soldat puisse l'abattre. ExanSoldat NoirNombre de messages 320Age 34Points 162Date d'inscription 18/07/2008Feuille de personnageÂge 23 ansMaitre/Écuyer Azrael et IzzyÂme soeur L'amour n'est qu'une faiblesse. Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mar 20 Juil 2010 - 2150 hrpdésolée pour le temps!Écoutant son cousin répondre à la question de Tao, Exan eu un léger sourire indigné lorsque le prince mentionna la guerre et le fait de ’connaitre son adversaire avant de peaufiner sa stratégie et d’attaquer’’. La seule penser qui lui traversa l’esprit à cet instant fut Et qu’est ce que tu y connais à la guerre? Certes, le soldat noir n’avait participé qu’à une seule bataille, mais l’héritier à aucune. Malgré toute l’éducation qu’il avait pu recevoir quant au tactique de guerre ou aux méthodes de combat, cela ne valait rien temps et aussi longtemps qu’il n’avait pas fait face au réel problème. La logique et la connaissance était un atout, mais à trop penser, on finit par oublier ce qui compte vraiment et lorsqu’un inconvénient frappe alors on se trouve hébété et l’on perd tous ses moyens. C’est probablement ce qui arriverait pour la majorité des membres de ce groupe, mais pas à lui, pas à l’hybride des terres de Shola. Il était trop impulsif et imprévisible pour se faire prendre et son esprit bien trop complexe pour que qui que se soit arrive à le démêlé. Toutefois, conscient qu’il n’était qu’un élément faisant parti d’un tout, il devait faire profil bas comme le conseillait Nagare, ce qui mit un peu en rogne le soldat qui n’avait pas l’habitude de jouer de la sorte avec ses proies. Son irritation monta en flèche en voyant que son excès de colère modéré semblait n’avoir eu aucun effet sur le groupe, du moins pas l’effet que le soldat avait escompté. Il fut plutôt ignorer, car tous semblait pensé, mis à part lui, qu’il valait mieux rester discret que de faire savoir immédiatement à leurs ennemis qu’ils étaient présent. Les remontrances de son cousin calmèrent quelque peu son esprit turbulent, mais seulement en apparence. L’idée de devoir rester ici durant plusieurs jours ne plaisait pas du tout à l’hybride, mais c’était cette mention de la magie, comme si elle était la chose la plus importante de l’univers, qui le fit fulminer… intérieurement toujours. Magie par-ci, magie par-là, pourquoi ne pas simplement les exterminer? Leur sorcellerie inconnu disparaitrait avec eu et tout irait pour le mieux! Il n’avait pas besoin d’une nouvelle arme, ils se débrouillaient très dans cette guerre contre les humains et jusqu’à maintenant, c’était par les armes qu’ils avaient gagné toute les batailles! N’écoutant que d’une oreille la suite de la conversation, Exan ne fit presque pas attention à la question que Zéphyr posa au Prince, qui répondit avec un naturel propre à la situation. Ce fut cependant l’approche de son apprenti Azrael qui vint tirer le soldat de ses pensées noires et il ne pu empêcher de pouffer d’un léger rire lorsque le petit se mis à parler. Décidément, ce gamin était tout comme lui, ce qui allait probablement alléger l’embêtement croissant chez l’hybride. C’était une bonne chose qu’il soit venue, à eux deux ils allaient pouvoir mettre un peu de vie dans se groupe trop plein de tête d’enterrement. Ébouriffant les cheveux du garçon, Exan se pencha à sa hauteur avant de répondre à sa question, son trop haussé la voir pour ne pas attirer le reste du groupe qui se mettait déjà en route. -T’inquiète pas, ces raisins secs n’ont aucune chance contre nous! Et puis à force de les taper il y en aura forcément un qui finira par tout dire! Quoique… je ne sais même pas si on va arriver à les comprendre!! Si ils ne parlent pas notre langue alors bonjour la tactique de pourparler! Pas con, c’est pour cela que ça ne sert à rien d’essayer de jouer aux explorateurs amicaux qui ne veulent que comprendre un monde qui leur ait inconnu. On frappe et on brise tout! On a toujours fait comme cela, pourquoi changer non? Mais bon, c’est Nagare qui dirige alors c’est Nagare qui se tapera le blabla inefficace. Nous on reste en retrait et on tape quand on nous dit de le faire. T’apprendra qu’en mission, les soldats noirs sont des brutes épaisses qui ne font qu’exécuter les ordres!Faisant une grimace débilitante, l’hybride imita quelqu’un de complètement abruti ayant un regard vide de toute intelligence. Il reprit néanmoins rapidement sont sérieux, en gardant cependant un sourire au bon, ceci dit, ne te mets pas dans le pétrin pour rien, alors ne joue pas au héros! Nagare donne les ordres et s’il est trop occupé pour le faire, c’est moi qui les donnerai, mais seulement pour toi et Izzy. D’ailleurs je compte sur toi pour veiller sur elle. Comme c’est la première fois que vous vous trouvez en situation dangereuse, vous allez devoir vous attendre à voir des horreurs auquel vous n’êtes pas habitué. Ce n’est plus votre petit entrainement de camp, c’est la réalité à son niveau le plus cruel. Donc, faites attention et ne poussez pas vos limites. Je ne veux pas avoir à aller dire à ton petit ami le sorcier que vous êtes tous les deux morts en mission parce que vous étiez incapable d’agir. Je ne pourrai pas veiller sur vous en permanence, alors faudra vous débrouiller par moment. Ceci dit, l’hybride ébouriffa une fois de plus les cheveux de son apprenti avant de lui faire signe de la main, à lui et Izzy, de prendre place dans le groupe dans l’ordre qui leur avait été imposé. D’un pas rapide, le soldat rattrapa l’avant de la petite alliance et arriva aux côtés de Zephyr. Se rappelant la question qu’elle avait posé un peu plus tôt, il ne pu s’empêcher de sourire et de s’approcher encore plus d’elle avant d’encerclé ses épaules de son bras. Sa rogne d’avant semblait s’être envolé grâce aux paroles d’Azrael et Exan était revenue à son état normal. -Tu sais, je n’abandonne jamais mes compagnons, qui qu’ils soient! Encore plus si se sont des filles! Et puis, tu es tellement légère que s’il t’arrivait quoique se soit, je te porterai sur mon dos sans aucun problème! Et entre toi et moi, celui qui risque de manger une racler, c’est moi! J’ai une sacrée tendance à oublier de me protéger et à foncer malgré le danger de la situation. Alors je compte sur toi pour soigner mes blessures!Lui faisant un clin d’œil, il desserra son emprise sur Zéphyr pour partir d’un pas nonchalant à la suite de Nagare, ne voulant pas être trop distancé de son cousin au cas où. Le temps passa rapidement alors que le groupe s’aventurait en territoire inconnu et malgré son esprit vagabond, le soldat noir concentrait toutes les fibres de son être sur l’environnement. S’il détectait ne serait-ce qu’un seul mouvement suspect, il agirait sans la moindre hésitation. Son entrainement en t’en que soldat ne valait pas seulement à la guerre, mais bien en toute situation. Se fut toutefois Nagare qui fut plus vif d’esprit, détectant la présence d’ennemi potentiel. La troupe avança à pas feutré dans la broussaille et rencontrèrent vite ceux que l’on leur avait décrit comme étant les Arshizecks. Ils se mirent aussitôt à hurler en les apercevant et ne se firent pas prier pour attaquer les premiers. Sur le pied de guerre, Exan eut tout de même un léger rire face au danger. Il avait vu juste depuis le début, ça ne servait à rien de se cacher et de tenter de parlementer, ces indigènes ne voulaient qu’une chose et c’était de les mettre en pièces. Alors pourquoi se compliquer la vie à essayer de comprendre leur magie? Mieux valait la détruire. Aussitôt les ordres donnés que le soldat noir se mis à l’œuvre, n’attendant pas que l’une des ces boules violettes viennent le frappés avant de réagir. Sa priorité étant cependant dirigée vers ses apprentis qui ne pouvaient se défendre contre cette magie, il fit de rapide pas à reculons et les attrapa par le collet avant de les balancer en direction d’un gros roc qui serait suffisant pour les cacher tout deux. À peine eut-il relâché les petits qu’une boule de feu vint s’écraser à ses pieds, manquant de lui brûler les orteils. Un sourire étira les lèvres de l’hybride qui posa son regard de glace sur ces créatures comme cela on aime jouer avec le feu…Le seul Arshizeck encore libre concentra son attention sur le soldat à la chevelure blanche, les deux autres étant occupés avec les autres membres du groupe. L’un au pris avec Tao qui se débrouillait, Exan devait l’avouer, plutôt bien malgré le fait qu’elle ne pourrait pas venir à bout de son ennemi seule, et l’autre n’avait plus que quelques instant à vivre, Nagare s’occupant déjà de mettre un terme à sa pitoyable existence. Les boules violacées se dirigèrent vers l’hybride qui ne cilla pas d’un poil, attendant à la dernière seconde avant d’esquiver cette magie qui se devait être soit disant très puissante. Il senti les sphères lui chauffer la peau, mais aucune ne le toucha, et en une fraction de seconde, il se propulsa vers son ennemi qui continuait de lui balancer du feu avec son bâton. Les sorciers avaient beau être puissants, ils avaient tous le même défaut, leurs temps de réaction était beaucoup trop lent lorsque le combat devenait rapprocher. Le soldat noir ne manquerait d’exploiter cette faiblesse. Évitant chacune des attaques avec une agilité qui ne lui aurait pas été soupçonné, l’hybride arriva à proximité de l’indigène qui tenta dans un geste déterminé, de le frapper avec son bâton. Esquivant le coup en se penchant, le soldat en profita alors que la garde de son adversaire était baissée pour lui assainir un puissant coup au ventre. Sous le choc, l’indigène recula de quelques pas, mais Exan ne lui laissa pas le temps de reprendre ses sens, il enchaina avec un crochet de gauche à la mâchoire ce qui fit tournoyer l’homme sur le côté. En une fraction de seconde, le soldat noir se plaça derrière l’homme à la peau couleur de nuit et emprisonna sa tête entre ses mains et d’un coup sec, lui brisa le coup. -Tu ne vaux même pas la peine que je souille mes armes de ton sang…Le corps de l’indigène tomba raide sur le sol mou, mais Exan ne pris pas la peine d’admirer sa mort, portant son attention sur Zephyr, à savoir si elle était parvenue à venir à bout de l’ennemi que Tao avait distrait. hrpdésolée la fin est un peu raide_________________Rejected...since day oneMy name is...bastard sonI've been damned...so many times I've lost countI'm sick and I'm twistedI'm broken and you can't fix it! InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 7 Aoû 2010 - 2247 [Désoler de mon retard, je suis pas mal occuper ses temps ci. ]Combattre pouvait dire une tonne de choses. C’était être prêt à sacrifier sa vie pour sauver. C’était aussi être prêt à suivre tous les ordres qu’on nous donnait. Il était stupide de croire qu’on pouvait aussi facilement désobéir, car on pouvait bien perdre la vie à chaque seconde. Être soldat signifie écouté son chef et mettre en lui toute sa confiance. C’était une chose plutôt difficile et ardu qui pouvait être impossible pour certain. On n’avait pas toujours un bon chef. Certains pouvaient même donner de mauvaise direction et à cause de celle-ci, des gens perdaient la vie. Une vie c’était énorme. C’était tout ce que signifiait vivre. Je m’étais souvent demander pourquoi on attachait autant d’importance à cette petite chose, mais aujourd’hui j’ai enfin compris. Si tu dis que ta vie vaut, c’est uniquement parce que tu y crois. Sans cela, elle vaudra rien. Elle ne sera que poussière et la mort te semblera agréable. Si tu crois en ta vie, c’est parce que tu as un but. Tu as une raison de vivre et d’exister. Aujourd’hui, j’avais appris une chose. Je tenais à ma vie. Et la le pourquoi m’étais toujours inconnu. Il est impossible à décerner. Je sais aussi qu’un jour j’y arriverais. Je trouverais ce qui fait que ma vie est importante, que je ne veux pas la perdre, ma raison de vivre. J’étais sûr d’une chose. Aujourd’hui, je ne mourrais pas aux mains des Arshizecks. J’allais juste les éliminer. Les écraser en bouillit et je reviendrais faisait plutôt froid à cette île mystérieuse où le brouillard régnait en maître. Le chef de notre mission, Nagare répondit à sa question. Il savait exactement c’est propre intention. C’était d’ailleurs plutôt rassurant de savoir qu’il savait ce qu’il faisait. Je ne mettais tout de même pas totalement confiance en lui. En faite, la confiance pour moi, c’était plutôt rare. J’avais beau connaître une personne par cœur, j’avais juste trop peur qu’elle me trahisse. J’étais ainsi. J’étais Zephyr et je voulais qu’on me fasse confiance alors je devrais moi-même travailler ma confiance sur les autres. Ensuite, le Prince expliqua son point de vue concernant la proposition d’Exan. Elle n’était pas bête du tout. Il était même fâcheux de ne pas disposer d’assez d’information. Si l’île était minuscule, cela aurait été un bon plan, mais comme le disait Nagare, que savions nous de cette île ? Absolument rien. Et c’était une grave faiblesse que j’espérais que nos ennemis ne profiteraient pas. Pour conclure, Nagare répondis à ma question. Son jugement de raisonnement était bien plus approfondit que ce que je croyais. Il pensait vraiment à tout. Et ma perception concernant Irianeth changea totalement. Je connaissais ce qu’on disait d’eux. Je savais tout. On disait qu’il ne pensait qu’à eux. C’était totalement faux. Si aujourd’hui on me disait qu’il fallait se s’aider et se soigner les uns et les autres, je ne voyais en aucun point pourquoi Irianeth ne pensait qu’à eux. En réfléchissant bien, j’avais la conviction que les humains prenait leurs propres défauts et les attribuait à ce peuple. Et encore une fois je grogna en pensait que j’étais comme eux. Identique. C’était tout simplement dégoûtant. Alors, comme je l’avais bien compris, s’il devait arriver quelques choses, je n’avais qu’à téléporter cette personne blesser avec moi et la soigner. C’était parfait. Je ris à la réponse que Exan donna à ses deux élèves. Il savait parfaitement leur parler, contrairement à moi. Je préférais ne rien dire et écouté. J’étais difficile d’approche… Bien entendu on pouvait me traiter de folle, de stupide et de tous les noms, j’allais frapper à grand poing cette personne. J’étais tout simplement incapable de retenir mon calme. Et c’était bien entendu un autre défaut que je devais m’empresser de corriger. Je n’avais jamais été capable de rester impassible. Mes sentiments se lisaient sur mon visage et c’était ainsi. Ils me trahissaient toujours et cela m’énervait énormément. En se moment, mon visage devait exprimer l’incertitude. C’était ma première mission, comme ses apprentis. Il était sûr qu’en maniement d’arme et de magie je les surpassais, j’étais plus âge aussi, mais question expérience, j’étais comme eux. Mon cœur battait vite, alors je devais le contrôler. Ne penser à rien et il ralentissait. Les battements plus lents. Et ensuite je redevenais calme. J’avais appris ainsi à combattre. Un grand sourire parlait mon visage. Il était sûr que j’avais drôlement envie de tuer en se moment… J’étais ainsi. Et c’était comme cela. Par la suite, nous nous engouffrâmes dans le brouillard. Je détestais l’idée qu’un Arshizecks pouvait me poignarder à tout moment. Ma main sur mon épée en tout temps, je restais silencieuse en faisait le moins de bruit possible en gardant toujours une main près de mon épée au cas où…Nous avions traverser une forêt très sombres où les ombres régnait en maître… Un marécage, tout cela semblait sans civilisation. Juste une forêt. Je me demandais presque si nous ne nous étions pas trompé d’île… C’était terriblement trop calme à mon goût. Ils devaient y avoir des pièges installés à tous les coins, prêt à nous surprendre. Cette idée me déplaisait fort bien. L’effet de surprise c’était mauvais… enfin, si c’était eux qui nous la avoir parler à ses apprentis, le soldat Exan vient me voir et entoura rapidement mes épaules d’une de ses mains et me parla. Je ne pu m’empêcher de lui sourire en l’entendent parler. On pouvait dire que les gens venant d’Irianeth n’avaient pas de cœur, c’était énormément faux. Exan me dis de ne pas m’en faire. Il était sûrement le premier qui me disait ouvertement que peu importe ma race il me viendrait me porter secours en m’apportant sur son dos. Exan avait le don de me faire rire avec ses remarques sur lui-même. Il était rare de rencontrer qui avouait ouvertement ses défauts. Exan était fonceur. C’était une bonne chose tout de Exan. Peu de gens sont comme toi, et je dis cela en bien. Moi non plus je ne t’abandonnerais pas. Je ne te garantis rien par contre que je te porterais sur mon dos, mais je te téléporterais en cas de besoin et c’est certain que je guérirais tes blessures. Perdre une personne c’est bien trop douloureux et je ne compte pas te dire aujourd’hui au revoir. Alors fonce dans le tas et extermine Arshizecks, je jetterais un coup d’œil sur toi si tu as besoins de soin, lui dis-je en finit par aller voir Nagare et je lui souris. Après une heure de recherche, une heure de silence j’étais fatigué. Pas physiquement, bien entendu. J’aurais un piètre soldat noir si oui. Non, mais mentalement, j’étais fatigué de surveiller sans cesse tout les arbres, le sol, regarder s’il n’y aurait pas de pièges…Ma tête était en compote. C’était trop calme… Il n’y avait juste rien… Que le silence et nos bruits silencieux de pas. C’était trop beau pour être vrai. Finalement, nous virent trois hommes armés de bâton. J’étais presque heureuse qu’il est de l’action. Au ordre de Nagare, je sortis mon épée prête à attaquer. Je connaissais la magie, mais je préférais milles fois mieux transpercer de mon épée. Nagare avait finalement donné ses ordres. Il avait demandé qu'on s'occupe chacun d'un Arshizecks. Alors c'était en pleins commencé ce combat. Je pouvais voir que le Prince semblait bien s'occuper de son advairsaire tout comme Exan. La sorcière qui nous accompagnait, Tao était en train d'en distraire un. Celle-ci avait crée une illusion d'elle-même et la vrai Tao était désornais invisible. J'en profita pour me concentrez sur ma magie et une idée bien simple m'étair venu. Derrière l'illusion, j'avais glacer légèrement le sol jusqu'à moi. Lorsque l'Arshizecks fonça à toute à allure vers l'illusion, il glissa rapidement sur la glace. Je pouvais lire l'incompréhension sur ses yeux, mais surtout pleins de surprise. Je baissa mon épée pour qu'elle lui arrive au cou et lorsque celui fonça droit devant sa tête s'effrondra sur le sol. L'effet de surprise c'était excellant. Cela permettait à notre ennemi de ne plus savoir comment réagir. C'était ainsi que je pensais. AzraelApprenti Soldat NoirNombre de messages 44Points 69Date d'inscription 03/05/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Dim 29 Aoû 2010 - 143 Oubliant momentanément l’atmosphère lugubre qui planait lourdement tout autour du petit groupe, plongé dans l’intense brume qui emprisonnait l’ensemble du paysage de l’île, Azrael négligea temporairement ce qui l’entourait pour porter son attention sur le prince qui prit finalement le temps de répondre à toutes les questions qu’il lui avait été posé par le membre de l’Empire. Usant d’adroite paroles et de logique pour donner une réponse franche aux soldats inquiets sur plusieurs points important, Nagare démontra aux yeux de l’enfant encore jeune qu’il avait l’étoffe d’un réel dirigeant, son autorité calme et analytique adaptée au groupe qui devait minutieusement canaliser son énergie pour les combats à venir. Toutefois, son admiration devant le prince fut rapidement interrompue par l’énergie négative que dégagea son maitre Exan qui ne partageait visiblement pas le même avis que son cousin sur la stratégie à adapter pour sortir vainqueur de cette mission périlleuse. Se retournant ainsi vers son maitre posté à ses côtés, après lui avoir exprimé son point de vue, Azrael demeura la tête relevée un instant vers le soldat noir jusqu’au moment où celui-ci réagit aux paroles que posa le petit hybride, lui affichant un sourire tout en ébouriffant d’une main la tignasse déjà fort en bataille du petit garçon. Ce geste fit à son tour sourire l’enfant qui écouta attentivement les paroles de son maitre qui, usant de ton de voix plus bas que la normal, exprima son point de vue sur la situation qui demeurait dangereuse pour tout les membres qui s’étaient engagés et cela, Exan lui rappela en mentionnant que lui et Izzy n’étaient que de simple apprentis et qu’ils ne devaient en aucun cas, tenter quoique se soit qui pourrait mettre leurs vies en danger. Acquiesçant aux dires du maitre, Azrael devait avouer qu’il partageait maintenant ses pensées, préférant lui aussi passé à l’action plutôt que de patienter l’inévitable attaque des ennemis, mais comme son supérieur l’avait mentionné, il n’y pouvait rien car les ordres étaient les ordres et il n’avait aucun droits de les discuter. Finalement, après un certain temps d’attente, le petit groupe se mit en marche vers l’intérieur des terres inconnues qui étaient toujours plongées dans la brume avoir passé un certain temps qui parut pour le petit hybride comme des heures à parcourir les vastes étendues sauvages de la mystérieuse île, le groupe de soldat de l’Empire firent enfin un arrêt brusque qui eut toutefois l’effet de mettre en garde le jeune hybride qui observa tour à tour ces supérieurs, ceux-ci, visiblement préoccupés. Tous leurs sens en alerte, les soldats d’élites parcouraient de leurs regards méfiants les alentours, ouvrant probablement l’oreille pour détecter le moindre bruit suspect. Faisant de même que ces supérieurs, Azrael tenta de découvrir un quelconque intrus à proximité du groupe en épiant les alentours d’un œil attentif, ce fut néanmoins le prince Nagare qui, demandant à ces troupes de le suivre en étouffant le plus possible leurs pas, découvrit finalement les êtres vivants sur ces terres. Droit devant le petit groupe arrêté, trois créatures étranges menaient à leurs besognes sans toutefois apercevoir les tanieths qui les épiaient. Affichant une expression confuse et surprise à la fois, le jeune hybride observa d’un œil méfiant ces êtres à la peau totalement noire parsemés de tatouages étranges et rouges comme le sang, inquiétant en somme. Sa rapide analyse de l’ennemi fut rapidement interrompue par les cris stridents que laissèrent échapper ces habitants sinistres qui, avec une fougue surprenante, attaqua s’en crier gare le groupe de soldat qui fut aussitôt assaillie par des boules violettes, sortilège étrange mais partageant quelques caractéristiques de celle du feu . Ayant à peine eut le temps de constater que les ennemis les attaquaient, qu’Azrael fut brusquement projeté par son maitre Exan à l’arrière d’un massif rocher, couverture parfaite pour éviter de recevoir une de ces boules meurtrière en pleine figure. Mordant légèrement la poussière dû à un atterrissage plutôt maladroit, le jeune garçon n’eut seulement le temps de voir le dos de son maitre se précipité pour aller attaquer une de ces créatures, portant ainsi main fort au prince et aux autres membres de l’armée qui combattaient déjà avec une vive ardeur leurs ennemis. Les boules de feu violettes fusant de toutes parts, Azrael jeta un œil à son amie Izzy qui avait aussi été projeté par le maitre avec l’apprenti, ceux-ci fort probablement trop jeune et inexpérimentés pour pouvoir porter un réel secoure aux autres membres du groupe qui étaient des élites de l’armée noire. Intérieurement déçus et frustré de ne pouvoir faire rien d’autre que d’observer ses supérieurs se battre et risquer leurs vies tandis qu’il poirotait là derrière une rocher à attendre que la tempête passe, le jeune garçon ne put que pousser des remarques lasses à son amie à ses côtés qui ne pouvait rien faire de plus que Je déteste n’être qu’un spectateur devant un combat comme celui-là, ont se sent impuissants et ont n’aime pas du tout ça, si ont veux apprendre à se battre contre nos ennemis, il faudrait d’abord nous laisser la chance de combattre! Nous sommes d’Irianeth et les tanieths apprennent les bases du combat en situation réelles…mais je dois avouer qu’ils sont vraiment très forts nos supérieurs, tu ne trouve pas? Ils ne font qu’une bouchée de ses créatures bizarres!Bien qu’une forte déception alourdissais son tempérament, Azrael ne put qu’être absorbé par les combats qui se jouaient devant lui, tantôt n’ayant de yeux que pour son maitre et son incroyable vivacité, tantôt posant son regard de jeune apprentis sur le prince Nagare et sur Zephyr qui faisait tous deux preuve de grandes capacités au combat. Oubliant facilement la légère frustration qui l’animait plus tôt, le jeune hybride observa d’un regard admiratif la fin des combats des trois guerriers d’Irianeth qui avaient mené leurs combats hauts la mains du début jusqu’à la fin, terrassant leurs étranges adversaires qui n’avaient vraiment eu aucune chances contre ces soldats d’élites de l’armée noire d’Irianeth.HRP Vraiment un poste médiocre et je suis désolé du long délais, mais je suis fatigué donc, on fera avec haha!_________________Another life, goes into the night. I couldn't let him breathe,Cause i didn't wanna dieYou see this blood on my hands and there's no reach into heavenWhen you're sick in the mindyeah I'm sick, oh so sick... IzzyApprentie Soldat NoireNombre de messages 20Age 28Points 36Date d'inscription 12/07/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 18 Sep 2010 - 2056 [Désolé pour l’énorme retard S Je veux juste vous vous avertir que ce post est court et plate mais je ne savais pas quoi dire alors, j’espère que vous aller me pardonné ]Reposant sur le rebord du bateau, Izzy regarda le soleil s’atténué à l’horizon. Ses doigts se crispa, elle avait encore la nausée. Ce n’était pas les voyages en bateau si la rendait malade mais la mission qui l’attendait. Sa première mission en tant qu’apprentie .Elle éprouva de l’excitation et de l’anxiété en même temps. Disons que son estomac avait raison d’être tout en l’envers ! Elle se laissa tomber doucement le long du rempart en soupirant. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle sentait que quelque chose allait arriver, mais elle ne savait pas quoi. Elle regarda vers le ciel, la nuit était tombée. Des magnifiques étoiles brillaient dans le ciel. Elle sentait l’air vrai de la nuit sur son visage. Sa nausée disparue peu à peu. Lorsqu’elle fut capable de se levé sans tombé, elle rejoignit son ami Azrael non loin de là. Elle s’approcha de lui et lui faisait signe de la tête. Son ami brisa le silence en premier avec une de ses moqueries. Elle sursauta lorsque son ami lui indiqua qu’elle avait une araignée sur l’épaule. Elle s’apprêtait en riposté lorsque le navire toucha terre. Elle jeta un dernier coup de d’œil sur son épaule et rejoignit les autres membres de son groupe. Elle se mit à coté de son ami et écouta leur chef Nagare. Détruire la barrière. Restez derrière. Très bien, sa semblait facile mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Il eu un silence puis son maitre pris la parole à son tour. Les répliques fusèrent de toute part. Azrael et elle-même restèrent en retrait en pivotant la tête d’une personne à l’autre. Nagare répliqua le dernier puis ils commencèrent à marché vers la foret. Izzy regarda autour d’elle sans vraiment savoir se qu’elle observait. Elle entendait des bruits étranges entre les arbres. Elle sursautait à chaque fois qu’ils étaient près d’elle. Elle avait peur mais elle ne le montrait pas. Elle ne voulait pas paraitre peureuse devant Nagare mais surtout devant son maitre. Elle devait se montré brave et déterminé comme devrait l’être un soldat noir. Elle regarda tour à tour chacun de ses coéquipiers. Azrael, son seul véritable ami excepté Zanim qui était lui aussi un de ses amis proches. Déterminé et fonceur, il avait tout les qualités pour devenir soldat noir d’après elle. Un grand immature mais elle riait bien avec lui. Son regard se porta sur la seule sorcière du groupe, Tao. Elle ne la connaissait pas vraiment et elle ne lui avait jamais parlé. Physiquement, elle semblait dure et perdu dans ses pensées. Elle n’osa pas lui adressé la parole. Ensuite, se fut Zephyr. Elle avait les cheveux bleus éclatent et courts. Elle non plus, elle ne la connaissait pas vraiment. Mais elle semblait sympathique et enjoué en apparence. Ce fut le tour d’Exan, son maitre. Un homme courageux et dynamique. Il avait les cheveux blancs courts, trouvait qu’il ressemblait à un vieil homme. Il l’avait toujours encouragé à se dépassé, elle était heureuse qu’il soit présent en ces lieux étranges avec elle. Et non le moindre, elle tourna son regard sur Nagare. L’homme de la situation. Le seul et unique fils de l’empereur. Elle avait toujours eu un faible pour cet homme mais elle le cachait très marchèrent depuis une heure lorsque tout à coup, trois silhouettes sortirent des arbres. Nagare cria aux apprentis de se cacher et aux autres de se préparé à combattre. Elle n’eu pas le temps de bien voir les nouveaux arrivants lorsque Exan la poussa derrière un rocher avec Azrael. Azrael fit part de sa déception à son ami. Izzy était accordé sur la roche et regardait vers la forêt. Elle se tourna vers son une fois, je suis d’accord avec toi. C’est de l’injustice total !!! On devrait combattre avec eux. Ils ne devraient pas nous laissé en retrait. On n’est pas des enfants comme les autres, nous sommes des apprentis-soldats. Exan nous a bien entrainés, on n’est capable de se défendre !Elle sauta d’un bond pour regarder la bataille mais tout était déjà fini. Chacune des créatures étaient étendus sur le sol, morts. Elle contourna le rocher et pris le bras d’Azrael au passage et alla rejoindre ses coéquipiers. Elle se dirigea vers le prince et s’inclina devant j’aimerais vous posé une question si c’est possible, dit-elle en se redressant. Pourquoi nous avoir laissé en retrait ? Oui, je comprends que c’est pour nous protégé mais je pense que moi et Azrael, nous sommes capable de combattre. Nous semble plus des enfants faibles comme vous sembler pensé. finis-t’elle en le regardant droit dans les yeux. Mais… euh… Bien sur … c’est vous qui décidé... oublié cela, je ne voulais pas vous dérangé … Elle recula d’un pas et baissant le regard. Elle ne savait pas ce qu’il lui avait pris. Sous l’effet de la colère elle avait dit n’importe quoi. C’était lui le chef et elle devait écouter sans NagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 9 Oct 2010 - 2053 Le prince regarda avec satisfaction son petit groupe qui se battait avec une ardeur qui lui était inconnue. Ils obéirent au prince sans rechigner, sans montrer un quelconque mécontentement. En un instant, tout fut terminé. Les indigènes gisaient morts, baignant dans un sang teinté d’un rouge très foncé, atteignant pratiquement une sombre couleur. Ce détail fit froncer les sourcils du prince, étant extrêmement sensible concernant le sang d’autrui et atteint d’une maladie qu’il baptisa "les larmes de sang". Il espérait sincèrement que cela ne se produirait pas pendant cette mission. Il savait qu’elles opéraient pendant la nuit et lorsqu’il utilisait ses illusions, mais pourquoi ? Pourquoi pendant ces moments précis ? Il ne voyait aucun lien entre la nuit, l’illusion et le sang. Il s’est également renseigné sur son lignage tanieth, cherchant à savoir si l’un de ses ancêtres possédaient ce genre de symptôme mais en vain. Peut-être que cela venait de son côté humain, après tout la première fois que cela se produisit c’était lorsqu’il était encore au service de la communauté humaine et il l’avait utilisé sur son dragon pour le rendre docile. Lorsqu’il mit les pieds en Irianeth, il fit l’hypothèse que ces larmes étaient peut-être dû à sa connexion à la collectivité et qu’il s’y habituerait assez vite pour les voir disparaître. Néanmoins, c’était faux, d’autres humains étaient connectés à la collectivité et aucun d’entre eux ne manifestait cette faiblesse. Même ceux qui ont passé beaucoup plus de temps en terre humain que le prince. Ainsi était-ce un mystère pour le prince lui-même et les pouvoirs curatifs de ses confrères ne l’aideront jamais. Quoiqu’il en soit, il apprit à les supporter un peu plus la nuit, ses crises de douleur durait moins longtemps mais quand il était question de ses talents d’illusionniste… Et bien il ne pouvait pas y échapper. Plus l’illusion avait de l’effet sur son adversaire, plus il en souffrait. C’était ainsi un sort à double tranchant, il souffrait en même temps que son ennemi. Il l’utilisait seulement en dernier recours, étant donné que c’était plus une faiblesse qu’une force. Ses autres talents lui étaient déjà suffisants, il n’avait aucune raison de s’inquiéter au combat. Il fut tiré de ses pensées en voyant tout le monde rassemblée autour de lui, attendant un ordre quelconque. Il se sentit très fier de porter le fardeau d’une telle confiance, toutefois il ressentit le reproche des apprentis et l’un d’entre eux s’approcha de Nagare pour lui en faire part. Lorsque le prince posa ses yeux sur l’apprentie, cette dernière commença à balbutier et à s’excuser avant de s’éloigner. Malgré lui, certaines personnes étaient intimidées par le prince. Il comprit tout de même ce sentiment, étant donné qu’il était de haute noblesse dans la hiérarchie tanieth et qu’il était surtout le fils de l’Empereur. Et c’étaient encore des enfants, le prince comprenait ce reproche, étant déjà passé par là il y a quelques années. Il se tourna vers les apprentis d’Exan pour leur parler en face, les dardant de ses yeux rouges vifs."Écoutez-moi, je sais qu’il vous tarde de prouver votre valeur mais nous ne connaissions pas l’ennemi et vous y exposez directement serait une grave erreur de ma part. Vous êtes encore en apprentissage et c’est votre premier exercice en situation réelle, comprenez bien que ni vous, ni moi, ni personne d’autre dans ce groupe ne connaît nos ennemis actuelles. Si c’étaient des Enkievs, je vous les aurais laissés volontiers pour évaluer vos compétences. J’espère que vous me comprenez. il les regarda un par un, ils avaient l’air d’être assez compétents pour faire face à ces créatures. Nous allons faire une légère pause, je dois examiner de plus près leur cadavre afin de voir si je peux trouver une réponse concernant leur magie. Restez aux aguets et surveillez les alentours." son ordre donné, il se dirigea vers le corps d’un Arshizeck tué par était satisfait du travail de son cousin, il était le seul à avoir tué son ennemi sans souiller sa lame. Le corps de l’indigène était intact mais définitivement inconscient. Afin de mieux procéder à cette analyse, il s’empara d’une torche et la fit brûler avant de la planter à côté du corps. Ces créatures étaient légèrement plus grands qu’eux, mais possède une corpulence pour plus insignifiante que les tanieths. En effet, leurs muscles étaient à peine développé, là était peut-être la raison du pourquoi ils étaient relativement faibles aux corps-à-corps. Leur peau était cendré et les tatouages rouges qui parsemaient leur corps étaient les mêmes pour les trois Arshizecks ici présents. Le prince remarqua que ces tatouages n’étaient pas une simple peinture, c’étaient un creusement provoqué par une brûlure. Les Arshizecks se brûlaient la peau pour se tatouer ? Il ne chercha pas à comprendre, c’étaient des indigènes après tout. Leur culture différait de la sienne. Continuant avec attention ses recherches, il constata que leurs doigts étaient légèrement griffus, sans pour autant être assez aiguisés. Ils possédaient également des canines très pointues, qui pourraient se révéler dangereux s’ils en usaient. Il avait également remarqué plus tôt qu’ils employaient des cris forts et claquaient des dents pour communiquer. Ce détail le chiffonnait, comment se fait-il que les sentinelles aient compris un seul mot de ce qu’ils disaient ? Les indigènes ne possédaient pas des mandibules, leur crâne était rasé et leurs yeux étaient d’un blanc unique, sans pupille apparente. Le prince laissa ce détail de côté, il continua son analyse en examinant leur équipement. En protection, ils ne possédaient qu’un unique pagne ne servant qu’à cacher leur membre génital. Le prince s’intéressa plutôt aux bâtons ils étaient gravés de runes étranges dont Nagare n’arrivait pas à déchiffrer et l’arme semblait être conçue pour canaliser l’énergie magique. Par curiosité, il pointa le bâton en direction d’un arbre et fit glisser un brin de magie dans l’arme cette dernière propulser une boule de feu violette qui s’écrasa contre l’arbre sans faire de dégâts apparent.*Comment se fait-il que l’arbre ne brûle pas ?* il se rapprocha de l’arbre et ne trouva aucune trace de brûlure, cela attisa la curiosité du bâtons étaient conçu pour balancer des boules de feu violette, ces dernières brûlaient puisqu’il avait sentit la chaleur du feu lorsqu’il les frôlait. Mais l’arbre ne brûlait pas… Nagare ne comprenait pas pourquoi cela ne fonctionnait pas. La boule que le bâton avait matérialisée ressemblait de très près à celles qu’il avait esquivées. Peut-être que l’effet du bâton différait selon la puissance magique ou un autre facteur. Un croassement de corbeau fit sortir Nagare de ses pensées, le sombre oiseau se posa sur une branche un peu plus loin. Par instinct, le prince dirigea le bâton en sa direction et décocha une boule de feu qui brûla l’oiseau, le réduisant immédiatement en cendre. Nagare était de plus en plus perplexe, cette magie fonctionnait sur les animaux et pas sur la nature… Quant était-il des êtres humains ? Il dirigea le bâton vers le cadavre d’un des Arshizecks et décocha la boule de feu qui s’écrasa sur le ventre du mort. En un instant, le corps se trouva recouvert par des flammes violettes avant d’être réduit en cendre. Là était la puissante magie dont il était question un seul touché et c’était la combustion assuré. Il réitéra l’opération sur un autre cadavre en ne frôlant sur le bras. A son plus grand soulagement, un frôlement de la flamme produisait le même effet sur l’arbre. Il fallait donc que la boule de feu s’écrasa complètement sur le corps pour fonctionner. Le prince se demandait tout de même si les Arshizecks avaient d’autres sorts dans leur sac et s’ils avaient vraiment besoin de ces bâtons pour les utiliser… Nagare jeta le bâton plus loin et se retourna vers son groupe pour donner ses prochains ordres."Vous avez vu ce qui s’est passé ? Un seul tir et vous êtes morts. La magie ne fonctionne pas sur la nature, toute cachette est donc une excellente couverture. Ne foncez tête baissé seulement si vous vous sentez capable d’esquiver les flammes. Ils sont complètement vulnérable au corps-à-corps, privilégiez donc ce mode d’affrontement et empêchez les d’utiliser leur magie d’une manière ou une autre. il posa ses mains sur ses hanches tout en continuant de parler. Il est temps de découvrir où se trouve le gros de la horde. Les apprentis, je vous charge d’une mission lors de notre prochain affrontement, isolez l’un des leurs pour le prendre en otage. Quand vous serez sûr qu’il ne puisse plus s’échapper, vous viendrez nous prêter main-forte. il fit un signe tout en se dirigeant dans une direction. On reprend notre formation, en avant." en tête de groupe, Nagare se concentra de nouveau à scruter les environs pour capter une nouvelle présence. S’ils sont regroupés à un endroit précis, il le nouvelle marche dura un peu moins longtemps que la première. Le paysage ne changea aucunement, ce qui était en soit fâcheux car le prince ignorait s’ils étaient déjà passés par là. Il avait pensé à marquer leur passage par des fissures sur les arbres avant, mais leur but premier était de rester discret. Maintenant qu’ils devaient trouver ces Arshizecks, il laissa volontiers quelques balafres sur les arbres afin d’attirer quelques éclaireurs sur eux. Avec un peu de chance, ces indigènes les retrouveront rapidement. L’optimisme du prince fit émergence finalement, car ils se retrouvèrent bientôt face à un groupe d’Arshizecks cinq créatures dont l’un était un peu plus grand et ses tatouages différents. Nagare leva son poing pour demander au groupe de s’arrêter, il leur fit comprendre qu’ils ne devaient pas dégainer. Ces Arshizecks semblaient vouloir pourparler, ce geste surprit légèrement le prince car ces indigènes étaient d’habitude agressifs et jamais les sentinelles ont eu l’occasion de leur parler. C’était peut-être parce qu’ils avaient réussit à en éliminer quelques uns. Si c’était le cas, ces créatures étaient relativement faibles pour en arriver là. Leur force ne comptait donc que sur leur bâton ? Le prince remarqua que les quatre Arshizecks possédaient les mêmes tatouages que ceux qu’ils ont tués plus tôt, mais le grand Arshizeck possédait des tatouages beaucoup plus vifs et des motifs différents arboraient son torse. Ces tatouages devaient signifier un rang hiérarchique dans leur société, cet Arshizeck devait donc être important. Une raison de plus pour voir ce qu’il allait dire. Cet émissaire s’avança légèrement vers les intrus, Nagare nota une nouvelle fois que leur aspect squelettique les rendait si insignifiant… Surtout qu’ils étaient peu nombreux. Les tanieths n’en feraient qu’une bouchée, mais le prince avait le pressentiment que ça n’allait pas se passer ainsi. L’émissaire claqua ses dents dans un rythme calculée, Nagare comprit de suite que cela ressemblait énormément au langage tanieth ! A l’instar des mandibules des hommes-insectes, ces indigènes utilisaient leurs crocs pour communiquer entre eux. Ce qui fit remarquer au prince qu’ils ne possédaient pas de langue. Usant de ses connaissances de la langue tanieth, le prince interpréta ses paroles avec intérêt."Intrus ! Vous profanez nos terres, massacrez nos frères et vous approchez de plus en plus de notre antre ! Notre Ancien désire savoir ce que vous nous voulez, immédiatement !" Nagare réfléchit quelques secondes à ce qu’il allait répondre, se doutant bien que quoiqu’il dise la bataille était inévitable. Pourparlers avec ces indigènes était une perte de temps. Le prince s’avança d’un pas en leur direction, la main sur la garde de son katana par prudence et parla via la télépathie aux Arshizecks tout en étendant leur conversation jusqu’à ses compagnons afin qu’ils suivent."Nous sommes venus faire payer votre crime vous avez tué nos frères de sang froid." le prince eut l’audace de parler d’un ton calme contrairement à l’émissaire qui semblait à la limite de la rage."Vos soldats ont envahis nos terres sans aucune raison ! Bouleverser l’équilibre de notre quotidien ! Nous ne tolérons pas les intrus ici ! Vous ne partirez pas tant que vous ne baignerez pas dans votre propre sang ! le prince s’attendait à ce qu’ils usent de leur bâton mais ils n’en firent rien, l’émissaire sembla se redresser et reprit un ton plus diplomate. Je penses toutefois que l’Ancien désirait vous rencontrer avant de vous éliminez. Vous êtes les premiers à nous faire affront sans reculer. Lâchez vos armes et suivez-nous !" tout d’un coup, le prince sentit plusieurs présences autour d’eux, il transmit un message à son groupe.***C’est un piège. Tandis qu’ils parlaient, plusieurs Arshizecks s’étaient mis en position d’embuscade, les entourant de tous les côtés tout en restant cachés dans les fougères. Sachant pertinemment le danger que représentaient ces bâtons, ils étaient en mauvaise posture mais Nagare eut une idée qui pourrait retourner la situation à leur avantage. Restez près de moi, nous allons renverser la cadence. A mon signal, vous ne faîtes pas de quartier. Les apprentis, vous savez ce que vous avez à faire.*** le prince recula légèrement vers ses compagnons pour être le plus près possible d’eux, ce qu’il comptait faire demandait la coopération de chacun d’entre eux, il devait se concentrer. Le prince feinta un sourire sur ses lèvres dans le but de provoquer l’émissaire. "Comme si j’allais lâcher mon arme pour vos jolis yeux." l’effet attendu semblait opérer, l’émissaire se mit à grincer des dents et baragouiner quelque chose. Les Arshizecks qui étaient cachés sortirent des fougères, formant un cercle autour des tanieths, l’émissaire se mit à ricaner. ***Attendez, ils sont trop éloignés… Nagare maintenait son sourire provocateur sur les lèvres, l’émissaire sembla perdre légèrement sa fierté et s’approcha légèrement, ses sbires en firent de même. Attendez, attendez… le prince se concentra sur l’air qui l’entourait, il insuffla un flux d’énergie dans le vent qui se mit bientôt en place, un léger tourbillon tournoya autour du petit groupe. Une fois les Arshizecks assez près, Nagare donna son feu vert. Allez-y !*** une onde de choc propulsa tous les Arshizecks à terre avant qu'ils ne puissent réagir, son petit tour avait finalement prince fit léviter son katana dans les airs et trancha les quelques Arshizecks qui étaient à terre. Lorsque certains s’étaient relevés, le prince se téléporta derrière les arbres pour éviter leur sphère magique. Il savait que c’étaient ces bâtons qui matérialisaient les flammes, il avait une nouvelle occasion pour vérifier si ces indigènes pouvaient faire autre chose avec leurs mains. Il fit léviter dans les airs l’un des bâtons qu’utilisait un indigène pour le bombarder et constata avec satisfaction qu’il avait encore juste. Il glissa une énergie magique dans le bâton pour frapper son propriétaire puis ceux qui l’aidaient. Une fois tiré d’affaire, le prince sortit de sa cachette et observa comment ses compagnons se débrouillaient.Désolé pour le retard ><_________________ Contenu sponsoriséSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Page 1 sur 1 Sujets similaires» On abandonne personne [SCENARIO]» Les vainqueurs sont ceux qui restent en vie [SCENARIO]» Cette chose que j'attendais et que je veux ! [SCENARIO]Permission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumLes Chevaliers d'Émeraude Autres royaumes Autres territoires Territoires inconnusSauter vers Jecomprends votre inquiétude. Je ne peux malheureusement pas prendre la responsabilité de vous dire si elle est consommable ou pas par photo c’est trop délicat. Ce qui est important, c’est qu’elle ne soit pas noire. Si vous achetez sur Amazon, prenez garde à ce que le vendeur soit sérieux. Cela doit obligatoirement être un Le Deal du moment Coffret Pokémon Ultra Premium Dracaufeu 2022 en ... Voir le deal Les Chevaliers d'Émeraude Autres royaumes Autres territoires Territoires inconnus 4 participantsAuteurMessageNagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mer 30 Juin 2010 - 1704 [Post réservé aux personnes suivantes Nagare/PNJ, Tao, Exan, Azrael, Zéphyr et Izzy]La victoire... Jamais il ne l'a ressenti aussi bienfaisante jusqu'à ce jour-là. Lors de son épreuve au Colisée, il ne ressentait aucune émotion. Pas de crainte, ni d'espoir, le néant total. Ses ennemis étaient aussi banales qu'ils le pensaient des humains barbares, des elfes esclaves, des fées dont on a arraché les ailes par la force dans le but de les enrager, des animaux sauvages dont il a déjà rencontré, etc... Nagare garda le manche de son sabre de pleine main, toujours aussi fort quand il décapitait un par un ses adversaires. Plus les joutes passaient, plus il sentait la fatigue lui monter à la tête mais il gardait l'arme au poing. Il essaya de trouver le bon équilibre entre ses déplacements, ses attaques, ses pouvoirs, tout en amusant le public pour s'attirer sa faveur. Il entendit les encouragements des tanieths au fil des combats, des cris de rebondissements, des rires lorsque Nagare faisait tourner en bourrique un fantassin complètement sonné. En même temps qu'eux, il s'amusait de participer à un tel spectacle. Tout ceci faisait partit de la première moitié de l'épreuve, c'est quand il vit de ses yeux ce que son père avait préparé comme affrontement que le prince ressentit la peur. Les tanieths étaient émerveillés de ces adversaires, mais Nagare, lui, perdit quelque peu ses moyens. Il n'avait pas peur des "créatures" en elle-même, il craignait que sa fatigue prime sur ses capacités. Plus tôt, lors d'une joute de puissant gladiateur, l'un d'eux, armé d'un maillet, le prit en tenaille et lui asséna un puissant coup sur le casque. Nagare était tombé à terre et voyait trouble. Il usa de la dague prêté par son cousin pour éliminer à distance ce gladiateur. Il haleta longuement avant de pouvoir se tenir sur ses deux jambes. Il enleva son casque et le jeta au loin pour mieux respirer. Une grosse blessure était apparente sur son front, parfois il voyait tout trouble et perdait ses moyens. Toutefois, il réussit à vaincre ses adversaires, avec deux ou trois balafres en plus ou encore un membre inactif. Au final, c'est la vue de son père sur le balcon qui lui redonna de la force. Il s'en sortit jusqu'au bout avec cette blessure à la tête, un bras gauche en moins et une jolie cicatrice sur le ventre. Il a vécu pire...Malgré son insertion définitive au sein du peuple tanieth, le prince Nagare n'était pas en état de partir à la guerre. L'Empire organisa son armée pour conquérir le royaume de Zénor, au sud de la côté enkiev. Le prince profita de ce laps de temps pour reposer son corps amoché et profiter pleinement de sa réussite au Colisée. En même temps qu'il savoura sa victoire, il entendit les rumeurs à son sujet s'estomper à jamais. Le peuple de tanieth n'avait plus de doute concernant la loyauté de Nagare, car seul un tanieth dévoué peut sortir indemne du Colisée. Malgré son apparence humaine, Nagare se considérait comme un homme-insecte pure, fils illégitime de l'Empereur Noir et futur héritier du trône. Sa haine envers les humains, pour s'être servit de lui tel un pantin, était presque aussi forte que celle de son père. Ce devait être cette envie de vengeance qui lui attirait les faveurs de son père... Même si son père le remettait rapidement à sa place lorsque Nagare prenait ses grands airs de philosophe. Bref, une lueur de fierté se dessina sur son visage lorsqu'il vit les troupes impériales revenir victorieuses de la bataille avec un colis spécial. Nagare avait eu le temps de faire ample connaissance avec l'esclave ramené des terres rocailleuses de Zénor. Cependant, il n'avait pas le temps d'y penser plus car un évènement imprévu survenu au sein de l'armée des soldats insectes sont portés disparus au nord du continent. On y envoya des sentinelles sur-le-champs pour retrouver les disparus qui n'ont donnés aucune nouvelle depuis un bon moment. Ces mêmes sentinelles ont disparus de la collectivité en laissant un rapport télépathique fort détaillé au suzerain. Quelques heures plus tard, Nagare fut appelé à la salle du trône. Le prince se présenta à l'Empereur le plus rapidement possible et apprit qu'il lui chargea d'une mission rencontrer les Arshizecks et en apprendre plus sur leur magie. Malgré les connaissances, le prince n'a jamais entendu parler d'un peuple indigène au nord d'Irianeth. Son père lui répéta toutes les informations dont les sentinelles ont pu lui transmettre avant de périr. Nagare anticipa toutes ces informations pour former une équipe capable de tenir tête à pareil de trois soldats qualifiés, de deux apprentis et d'une sorcière, son escouade était fin prête à partir pour cette mission de reconnaissance et d'élimination. Ils embarquèrent sur un bateau assez petit pour passer inaperçue aux yeux des guetteurs. Pendant le voyage, Nagare médita sur un plan d'attaque. Son père lui fit bien savoir qu'il se contrefichait totalement de ce peuple, tout ce qu'il voulait c'est acquérir la source magique de leurs pouvoirs. En parlant de ces pouvoirs, même l'Empereur ne savait pas en quoi consistait cette magie, les sentinelles ont répétés maintes fois qu'elle était extrêmement puissante et que cette barrière magique autour de l'île laissait passé les visiteurs mais les empêchait de sortir. Une telle barrière magique ne pouvait pas être placé ainsi comme ça, une personne ou un objet alimentait cette barrière. Et si l'équipe voulait quitter l'île, ils devaient trouver en priorité d'où la barrière est alimenté. Ensuite, ils pourront se consacrer à leur mission respective. Le prince avait carte blanche concernant ce peuple d'indigènes partenariat ou génocide. Toutefois, lorsque l'Empereur lui annonça qu'il pouvait bien les épargner tant qu'ils comprendraient cette magie, Nagare sentit une pointe de dégoût dans sa voix et il le comprit comment épargner un peuple qui tua froidement ses hommes ? Nagare était aussi réticent que son père à l'idée de leur tendre le drapeau blanc. En y réfléchissant, toute paix est précédée par une guerre. Même si les sentinelles étaient encore vivante, rien ne dirait qu'ils pouvaient être des alliés. Finalement, Nagare décida de comprendre ce peuple avant de choisir leur avenir. Lorsqu'en ils virent l'île marécageuse au loin, Nagare se sentit plus léger. Un peu plus d'action, moins de parlote, ça lui allait. Malgré ses sens magiques, Nagare ne voyait pas la barrière, mais quand ils la pénétrèrent elle était visible. C'était vrai, cette barrière était alimentée par une magie inconnue, rien de comparable avec celle des tanieths ou des enkievs. Le prince espérait que pénétrer cette barrière n'alerterait pas les Arshizecks. Ils jetèrent l'ancre et foulèrent le sable légèrement boueux de l'île. Un épais brouillard recouvrait entièrement l'île, impossible de voir à plus de dix mètres sans user de ses sens magiques. La première précaution qu'il appliqua, c'était de vérifier si une présence était aux alentours. Heureusement, personne n'était assez proche du groupe pour les remarquer. Ils étaient seuls pour l'instant. Le prince se retourna vers son équipe et les interpella pour leur expliquer le plan."Je vous le fais savoir tout de suite je ne sais rien de cette île et de ses habitants, tout comme vous. Mais ce que je sais, c'est que ces indigènes ont massacrés nos frères et usent d'une magie aussi étrange que puissante. En foulant ces terres, nous ne pourrons plus en sortir, tant qu'on n'aura pas détruit cette barrière. C'est pour cela que notre premier objectif est de la détruire, ensuite nous pourrons observer ces indigènes pour comprendre leur magie. Les sentinelles nous ont décrits en détail ces créatures nommés "Arshizecks" ils sont aussi grands que nous, leur peau est aussi noire que le charbon, des tatouages rouges parsèment leur corps et sont armés de bâtons. Ils emploient beaucoup la magie, nous pouvons donc en conclure qu'ils se battent à distance mais rien n'est prouvé pour l'instant. Nous allons prendre une formation organisée moi, Exan et Zéphyr à l'avant, les apprentis Izzy et Azrael derrière nous et enfin Tao à l'arrière. Je veux que vous soyez tous prudents, gardez vos sens en alerte. Si vous repérez ou entendez quelque chose, signalez-le immédiatement par télépathie à nous tous. Si nous sommes repérés par ces indigènes, ripostez seulement s'ils attaquent ou que je vous en donne l'ordre. Ces Arshizecks ne nous voient pas pour l'instant et je veux que cela dure tant que nous serons invisibles à leurs yeux, nous serons en sécurité et la mission ne sera pas mise en danger. Comme je l'ai dit, dans un premier temps, nous allons pister toute source magique assez puissante pour alimenter une barrière de cette taille. Des questions avant d'y aller ?" le prince darda du regard chacun de ses équipiers, il avait foi en chacun d'eux et il espérait que la réciproque était vraie et surtout que le destin ne leur réservait pas un mauvais tour.N'importe qui peut répondre après, on pourra ensuite planifier un ordre pour savoir qui post après qui_________________ InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Jeu 1 Juil 2010 - 825 J'étais sur la plage quand on vain me chercher pour cette expedition, je n'étais pas vraiment pour, je n'étais pas vraiment contre, alors à quoi bon réfléchir? J'étais prête à nimporte quoi pour échaper à ce quotidien dont mon père faisait partit, prête à tout pour ne plus le voir, même quelques jours...peut être que la mort m'attendais la bas, mais peut m' tout les cas, me voilà désormé embarquée dans un bateau de petite taille avec des individus que je n'avais jamais vu, mis à part le bruits, seules les vagues fouettant la coque brisaient le silence qui régnait, au loin, une petite île se dessinait au fur et à mesure que nous avancions et derrière, Irianeth posâmes pieds à terre, un épais brouillard engoufrait cette île aussi mysterieuse que dangereuse, j'avais du mal à croire que quelqu'un puisse y visibilité était quasi nul, le sol était pâteux et son contacte me fit frémire, j'avais l'habitude d'être pieds nue, et ce n'était pas maintenant que cela allait prince se retourna vers nous et prit la parole, je l'écouta avec attention, quand il eût finit, il demenda si l'un de nous avait une question en nous arpentant du regard, mais que rajouter de plus? il avait quasiment tout dit, aucune questions ne me vain à l'esprit, quoi que..._ moi j'en ais une!, imaginons qu'ils nous attaquent, comment devons nous procéder?, certe nous devons nous défendre, mais si leur magie est plus forte que la notre alors cela ne servirait à rien!Ma question était stupide, j'en convenais, mais il valait mieux prévenir que guér...mourire cerait plus approprié... [ un peu petit, je sais, mais gros manque d'inspi ^^"] ExanSoldat NoirNombre de messages 320Age 34Points 162Date d'inscription 18/07/2008Feuille de personnageÂge 23 ansMaitre/Écuyer Azrael et IzzyÂme soeur L'amour n'est qu'une faiblesse. Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 5 Juil 2010 - 1438 Voguant depuis quelques temps sur une mer agitée, le soldat noir avait perdu le fils du temps et ne trouvait rien d’autre à faire que de tourner en rond dans la petite embarcation qui les mènerait à bon port. Il se lançait parfois dans des discussions animées avec son apprenti Azrael, parlant de tout et de rien avec un détachement total à la situation. N’étant pas très nerveux face à leur mission, l’hybride tentait de son mieux de détendre les petites mines inquiètes de ses deux disciples en leur comptant quelques anecdotes et en leur donnant des conseils. Ce fut donc tout de même rapidement, pour Exan, que le petit groupe mis pied à terre sur une île à l’allure glauque, napée d’un brouillard épais empêchant qui que se soit de trop s’éloigner. Ayant sentie la barrière qu’ils avaient traversé un peu plus tôt, l’hybride se mis à penser sérieusement qu’ils étaient entré dans une cage sordide dont ils ne pourraient sortir avant d’avoir atteint leur but. Il s’amusa à penser que cela ressemblait à un jeu que les enfants s’inventait pour distraire leur esprit trop plein d’imagination. Sauf que là, c’était la réalité et non un jeu, du moins pour Nagare. Adosser contre un arbre, le regard vaguant dans l’épais brouillard qui l’empêchait de voir plus loin que son bras, le soldat noir écoutait d’une oreille distraire les propos de son chef de groupe. Tout ce qu’il disait et les précautions qu’il leur conseillait d’adapter passait dix pieds au dessus de la tête de l’hybride. Il n’avait jamais été formé pour penser, mais pour foncer. Jouer à cache cache afin d’éviter une confrontation n’était pas du tout de son genre et se préoccuper de ces indigènes et de leurs pouvoirs n’étaient en fait que plaisanteries pour lui. Certes, ils avaient éliminé des sentinelles d’Irianeth, mais ces hommes-insectes ne valaient par le quart de la force d’un soldat noir. Qui plus est, Exan avait, contrairement à tous les autres membres du groupe, connu la rage de la guerre. Son cousin n’avait pas participé à la dernière bataille, ni Zephyr, ni Tao et certainement pas les deux petits apprentis. Il était le seul possédant quelconque expérience que se soit sur le terrain et toutes ces notions de magie lui paraissaient bien trop exagérer. Nagare se concentrait trop sur le fait que ces Arshizecks usaient de sorcellerie inconnue de continent noir et oubliait le fait que quiconque possédant de tel faculté, ne pouvait en abuser au péril de sa vie. Donc, il y aurait certainement quelques sorts balancé par-ci par-là, mais les armes seraient la clé de ce conflit et dans ce domaine, le soldat excellait. Maitre d’armes hors paire, il ne laisserait aucun ennemi filler sans qu’il ne goûte l’acier de sa lame. D’ailleurs, cela ferait un très bon apprentissage pour les deux gamins sous sa protection. Izzy et Azrael en étaient à leur première mission au nom de l’Empire Noir et leur fébrilité ainsi que leur nervosité n’étaient que le début des émotions qui allaient les assaillirent. L’hybride était complètement conscient du poids qui pesait sur ses épaules. En tant que leur maitre, il se devait de les protéger, mais devait également les laisser aller enfin qu’ils apprennent à la dure ce que c’était que d’être soldat noir. Il s’inquiétait cependant un peu moins pour la jeune fille qui était une enfant beaucoup plus prudente et réfléchi. Elle risquait peut-être de se mettre dans ses jambes un peu, mais il la savait assez clair d’esprit pour éviter les dangers. Celui qui l’inquiétait plus était Azrael. Un gamin spontané, ne gardant pas sa langue dans sa poche et ayant beaucoup d’audace. Le genre à se mettre les pieds dans les plats au mauvais moment mais à s’en sortir malgré tout. En fait, si Exan s’inquiétait plus pour lui, c’était bien parce que le gamin lui faisait penser à lui lorsqu’il était plus jeune et dieu sait combien de fois l’hybride avait fait de faux pas! Leurs groupes ne pourraient peut-être pas compté totalement sur les deux apprentis pour cette mission. Ils pourraient s’avérer utile, mais ils n’étaient que des enfants en pleine formation… Dirigeant son attention sur ses compatriotes alors que Nagare parlait toujours, Exan fit une rapide analyse de la troupe afin de jauger leur niveau. Le premier et non le moindre, le fils de l’Empereur Noir, désigner comme étant chef de groupe pour cette mission. Bien qu’ils fussent cousin, le soldat noir ignorait beaucoup de chose sur l’héritier, car il n’avait mis les pieds en Irianeth que depuis quelques années. Jusqu’à lors, l’on ignorait tous que Nemesis avait eu un fils illégitime et sa soudaine apparition avait mis en émoi tout le peuple. Certain c’était farouchement opposé à ce qu’il obtienne le titre d’héritier du trône et beaucoup ne le considérait que comme un intrus venant souiller la famille royale. Son combat au colisée avait fini par clore les grandes bouches et améliorer l’opinion que le peuple se faisait de lui, mais il fut faux de croire que tous l’acceptait désormais. Quant à lui, Exan ne portait aucune opinion négative sur le prince, le considérant comme un frère et un bon ami. Quelqu’un qui serait en mesure de poursuivre la tâche de Nemesis s’il en advenait le cas. Il jouait d’ailleurs le bon chef de groupe même si l’esprit turbulent du soldat ne semblait pas vouloir se confondre à ses ordres. Il l’écouterait certes, mais agirait à sa manière tout en respectant les ordres. Ce n’était pas parce qu’Exan voulait défier l’autorité, c’était simplement parce qu’il était trop impulsif et impatient pour adopter des tactiques de cachette et de ruse. Poursuivant son analyse, ses yeux clairs se posèrent sur Zephyr, la jeune et jolie soldat noir qu’il avait rencontré quelques temps avant qu’ils ne soient tout deux affectés à cette mission. Il en savait également très peu d’elle, mais son simple titre était suffisant pour qu’il puisse compter sur ses capacités. Ce n’était pas n’importe qui qui pouvait arborer fièrement le titre de soldat d’élite. Rare étaient ceux qui y parvenait! Elle avait beaux être une simple humaine, au moins elle avait la force de pouvoir affronter des périples plus effrayants que les cauchemars d’enfants abandonnés. Cette mission lui permettrait d’ailleurs de voir de quoi elle était capable en situation austère et en apprendre un peu plus sur ses capacités. Terminant sa brève analyse, le soldat noir observa le dernier membre du groupe qui lui était inconnue, une sorcière prénommé Tao. Ayant une certaine aversion pour les magiciens, l’hybride n’espérait pas grand-chose de sa part et était prêt à parié qu’elle serait la première à se retirer, même avant les apprentis! Selon lui, les sorciers se reposaient beaucoup trop sur leur magie et semblait croire que rien ne pouvait leur tenir tête. Pourtant, ils étaient souvent les premiers à se retirer des champs de bataille lorsque la lutte devenait plus rapprocher et que le risque de contact était plus élevé. En d’autres termes, ils étaient des trouillards se cachant derrière leur protection en attaquant à distance. Tout le contraire de l’hybride. D’ailleurs sa réponse suite au discours de Nagare, ne pu que décourager le soldat noir qui n’arrivait toujours pas à comprendre pourquoi il y avait une sorcière dans leur groupe. Coupant de cours le prince, Exan pris la parole sans ménager et sans cacher son simple bordel! On riposte avec les armes! Vous vous préoccuper tous beaucoup de leur magie et oubliez l’essentiel. Se ne sont que de vulgaires indigènes jouant au plus fin alors que nous sommes des soldats entrainés et préparé pour des situations bien plus critiques! Ça se voit que vous n’avez pas été à la guerre bon sens! Et si et ça! Arrêter de pensé un peu et revenez à la base. C’est simple, on les trouve avant qu’ils nous trouvent, on les extermine et on rentre! Leur magie ci, leur magie ça, qu’est ce qu’on en a foutre au bout du compte. La force de notre groupe c’est l’attaque pas la défense. Si vous avez envie de jouer aux fins finauds et à faire le moins de mort possible, ne venez pas vous plaindre après qu’ils vous aient mis une raclés! N’oubliez pas qu’ils ont tués des sentinelles sans leur accorder compassion. Vous croyez qu’ils vous prendront en pitié et qu’ils chercheront à parlementer? Bah oui je vois le genre! Et salut on est venu vous mettre une raclé parce que vous avez tué de nos compatriotes! Ah chouette, venez prendre une petite tasse de thé avant et on pourra se taper dessus après! Prenant une courte pause après son imitation farfelue d’une discussion saugrenue, l’hybride croisa les bras et porta son attention sur Nagare avant de veux les trouver alors laisse moi cramer cette forêt débile qui se trouve devant nous! Ça en tuera peut-être du même coup et ils seront plus facile à trouver sans toute cette végétation. Passera pas mes jours à me battre contre des lianes et des feuilles parce que certain ont trop peur de se confronter à leur magie… Bordel, on perd notre temps à chercher une tactique alors que tout ce qu’il y a à faire c’est de les détruire. Un peuple de moins qui puisse tenir tête à Irianeth, c’est un mal en moins d’en l’esprit de l’Empereur. hrp déoslée pour le temps, la fds je travaille donc pas tellement le temps de faire du rp!_________________Rejected...since day oneMy name is...bastard sonI've been damned...so many times I've lost countI'm sick and I'm twistedI'm broken and you can't fix it!Dernière édition par Exan le Lun 5 Juil 2010 - 1946, édité 1 fois InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 5 Juil 2010 - 1530 Je n’étais pas effrayer. C’était le temps. De prouver que je n’étais pas n’importe qui. Je pourrais enfin prouver que J’étais différente des autres humains. Mon cœur battait rapidement, je mis ma main sur lui. Je l’écoutais battre. J’avais hâte de les trancher en deux. De montrer que je valais mon titre. Que j’étais forte et qu’il pouvait avoir confiance en extrêmement difficile… Toutes les personnes que je rencontrais me dévisageaient. Ils partaient en croisant mon regard. C’était ainsi. J’étais humaine. Un être différent et stupide. Un de ceux qui ne pense pas. Ceux qui n’écoutent pas. Ceux qui font ce qu’il pense. J’étais comme eux, mais je parviendrais à devenir différente. Je parviendrais à prouver que j’étais forte. Je n’étais pas effrayer même si c’est ma première était venue me cherche un matin. C’était un simple servant qui était venus m’avertir que je faisais partie d’une mission. J’avais rapidement pris mes affaires. Mon armure était lourde. La première fois que j’en avais essayé une, je m’étais écrouler sous. Il avait fallu que je me muscle et que je prenne de l’endurance pour la supporter. Contrairement aux insectes, j’étais plus faible. Un coup sur mon cœur et je mourrais. Cette armure pouvait me sauver la vie à chaque seconde. À un rythme de 60 par minute. Elle était d’une importance vitale. Car vivre, c’était dur. Et pourtant, je voulais vivre. Aider Irianeth. C’était dans ma nature. Je pris mon armure et je partis. Même marcher était dur. Faire un pas et l’autre. Voir ses regards qui vous dévisagent. C’était dur. Il n’y avait aucune façon de leur prouver ma loyauté. Il fallait juste y croire. Et croire était dur en temps de guerre. C’était même un rêve que je pouvais espérer fort. Je devais me rendre à la plage. On partirait pour une île inconnue. Et c’était ma première mon épée à la main et je finis par monter dans le bateau. Il y avait le Prince noir. C’était lui qui dirigeait l’expédition. Physiquement, il était comme moi. Humain. Mais je savais que lui, il avait quelques part cacher du sang insecte. Pas comme y avait aussi un autre soldat comme moi. Exan. Je l’avais rencontré au bord de la mer. Je le connaissais peu, mais je l’adorais. Il n’était pas comme les autres soldats. Si je portais se titre, il savait que je le valais. Les autres m’oublier et me parlait jamais. Il y avait aussi une sorcière que je ne connaissais pas et deux apprentis soldat. Je me demandais s’il avait été bien d’apporter des plus jeunes. Mourir jeune c’était stupide, mais cela leur ferait de l’expérience. Une chose que je ne possédais le voyage, j’avais décidé de rester dans mon coin et de ne pas parler. C’était toujours mieux. De toute façon, aucune personne ne viendrait me voir. J’étais que là parce que j’étais forte. Lorsque nous sommes arrivés, Nagare, le Prince d’Irianeth nous donna les serais donc à l’avant avec Exan et lui. C’était bien. J’étais prêter à les découper en deux ces Arshizecks. Il fallait tout de même se faire discret. Pour l’instant, il fallait pister les sources d’énergies. Quelques personnes posèrent des questions. Exan semblait près et voulait tout de suite partir. J’avais moi-même une question. Car je ne voulais pas qu’on se préoccupe de moi si jamais je devais être blessé. Cela ne devait être que de ma faute. Ils devaient continuer, j’étais humaine, donc plus fragile. Je ne voulais pas les importuner avec cela. J’ai toujours préféré me taire, mais cette fois je posai ma question -Si une personne devait par malheur être blesser, devons-nous la laisser en arrière? Dis-je en regardant le Prince droit dans les coup de vent fit virevolter mes cheveux bleus que j’avais coupés très court. Mes yeux étaient déterminés. Non, je n’étais pas effrayer par cette première mission. J’avais un cœur de guerrier, mais dans un cœur de femme. J’étais une humaine, mais mon cœur me disait que je n’étais pas comme eux. J’étais tout simplement Zephyr. Mais encore mieux, j’étais un soldat noir. AzraelApprenti Soldat NoirNombre de messages 44Points 69Date d'inscription 03/05/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Dim 11 Juil 2010 - 2104 Les profondes vagues noires frappaient ici et là la coque du navire de l’Empire, faisant tanguer par la même occasion l’embarcation qui voguait en cette nuit vers des terres jusqu’à maintenant inconnus de tous. La tête appuyée sur les rebords du bateau, épiant cette houle qui ne finissait plus, laissant la fin de la traversée se terminer dans une attente nerveuse, Azrael laissa échapper un soupir tendu, rapidement effacé par le bruit de la mer qui vrombissait puissamment. Le jeune apprenti soldat noir s’était embarqué dans cette aventure sans vraiment y avoir pensé, on lui avait donné le choix de venir ou de rester sur le continent noir et de veiller à ses occupations jusqu’au retour de son maitre Exan qui faisait, évidemment, partie du voyage. En fait, la présence de son maitre dans ce périple avait été une des raisons majeures de son enrôlement dans cette petite équipe qui n’était constituée que de six membres de l’Empire d’Irianeth. L’occasion s’était présentée pour lui, donnant une merveilleuse chance d’acquérir plus d’expérience sur le terrain que tous les autres apprentis et d’en plus, côtoyer de vrai soldat expérimentés à la solde de l’Empire, faisant ainsi de nouvelles connaissances. Parlant de nouvelles têtes, l’hybride profita du moment tranquille, ayant épuisé les sujet de conversations avec son maitre qui tournait désormais en rond, patientant le moment où ils mettront pieds à terre, pour observer les autres personnes de cette équipe qu’il ne connaissait pas encore. D’abord, il y avait celui à la tête de tous ces soldats, l’héritier du trône en personne, le prince noir Nagare. Bien qu’il paraisse étant une très bonne personne, Azrael était en fait quelque peu intimidé par celui-ci, de par sa notoriété, son garde et son titre, donc le petit préférait rester tranquille en sa présence, ne voulant pas mal paraitre devant le prince. C’était bien d’ailleurs une des raisons pourquoi il s’ennuyait tant, se tenir tranquille n’étant pas dans ses habitudes, l’apprenti ressentait le fort besoin de bouger vivement, de faire quelque chose, mais la présence écrasante de supérieurs hiérarchiques l’obligeait à demeurer tranquille. La deuxième personne qui capta son attention était en fait une humaine portant le tire de soldat noir. Elle semblait sympathique, même qu’Azrael ne put s’empêcher d’esquisser un sourire à la vue de la femme, lui faisant penser à son ami qui était resté à Irianeth et qui était lui aussi un autre humain sur la terre des insectes. Prenant mentalement note de lui adresser quelques mots s’il avait le temps, le gamin prit finalement connaissance de la présence de la seule sorcière de cette expédition. La femme solitaire, qui semblait plutôt absorbée dans ses propres pensées ne semblait pas prendre grande attention aux autres membres du navire qui était tout de même plutôt petit pour qu’elle n’ait point remarqué la présence d’autres personnes. À l’approche des terres inconnues qui restaient toujours dissimulées dans l’épais brouillard qui les entouraient, Azrael vint promptement se placer aux côtés d’Izzy, qui était restée en retrait pendant ce temps. Ne pouvant s’empêcher de lui faire une blague, le jeune hybride lui adressa la parole en lui lançant un regard pour toi que l’ile où nous irons ne sera pas celle des araignées, il parait que ces bêtes mesures deux mètres de haut et qu’elles crachent du venin qui fait fondre la peau en un instant! En parlant d’araignée, tu en une juste sur ton ÉPAULE!!Connaissant la peur bleu de son amie pour ces petites bêtes, Azrael usa d’une expression d’effroi lorsqu’il lui fit croire qu’elle avait une de ces bestioles sur elle, laissant par la suite échapper un léger rire qu’il ne pouvait retenir plus longtemps. Cet amusement fut toutefois de courte durée, sa pitrerie fut rapidement interrompue par l’arrivée de l’embarcation sur les berges de l’ile mystérieuse. Oubliant un moment de satisfaire son amusement personnel, le garçon se redressa, envoyant un faible coup amical sur l’épaule de son amie pour l’encourager à le suivre, laissant échapper un C’est partie » à l’égard de la jeune fille, signifiant le début de leur mission et que le temps n’était plus vraiment à la sur le sol, le petit groupe étant entièrement débarqué, Nagare, en tête de cette opération, fit savoir ces impressions et sa tactique pour arriver à bout de ces créatures étranges qu’étaient les habitants de cette île, préférant s’infiltrer en silence dans leurs terres pour repérer l’origine de la barrière magique qui emprisonnait désormais les soldats d’Irianeth. Voulant éviter les mauvaises rencontres, le prince suggéra une tactique défensive, voulant rester profile bas devant ces indigènes dont personne ne connaissait l’étendu des pouvoirs ou même leurs façon de combattre. Les réactions devant cette annonce furent multiples et différentes, tantôt suscitant chez le maitre des deux hybrides, indignation et protestations, tantôt éveillant les questions des autres membres qui leurs trottaient dans la tête, les balançant à la demande du prince qui voulait clarifier toutes questions qui pourraient s’avérer utiles. Regardant les plus hauts gardés débattre sur la question, Azrael vint ajouter son grain de sel, n’étant néanmoins qu’un simple apprenti qui risquait d’être plus un poids dans cette mission qu’un atout, le gamin préféra ne pas interrompre ses supérieurs directement en s’incrustant dans la discussion, choisissant de se retourner vers son maitre non loin de lui pour lui exprimer son opinion face à cette histoire qui risquait de leur faire perdre un temps précieux. -Maitre, ces Archi sèche…Archi sec…heu…enfin ses raisins secs, s’ils ont tués plusieurs de nos semblables sans la moindre hésitation c’est qu’ils ne veulent pas de nous, donc s’ils ne sont pas avec nous, ils sont contre nous…alors est-il vrai qu’il fait éviter de les confronter sans qu’ont ne connaissent leurs façon de combattre? Dans les cours avec Keveth, il nous a déjà dit de frapper les premiers si nous voulions avoir l’avantage, mais ça s’était une tactique contre les humains que nous connaissons déjà leurs façon de faire. Faut-il faire la même chose pour les raisins?, peut-être suffirait-il d’en trouver un et de le forcer à nous dévoiler se qu’il sait et où se trouve son émetteur de bouclier magique…dû mois, c’est ce que nous supposons… ce n’est pas à prendre vraiment au sérieux…Avec les humains c’était complètement différent, pas de pitié et certainement pas de prisonnier sans en avoir reçus l’ordre et comme ces indigènes étaient un peuple étranger, Azrael ignorait complètement comment agir avec eux, si oui ou non il était préférable d’éviter la confrontation. Il n’en savait rien, il n’était pas commandant et c’est pourquoi il ne voulait pas clamer son impression à voix haute, ne voulant pas contredire l’héritier Nagare sur sa tactique qui pourrait s’avérer être la bonne.HRP Izzy va sauter son tour pour cette fois, alors vous pouvez recommencer à poster, elle répondra la prochaine fois, donc fils, c’est à toi_________________Another life, goes into the night. I couldn't let him breathe,Cause i didn't wanna dieYou see this blood on my hands and there's no reach into heavenWhen you're sick in the mindyeah I'm sick, oh so sick... NagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Lun 12 Juil 2010 - 1857 Alors voilà l'ordre Nagare/PNJ, Tao, Exan, Zéphyr, Azrael, Izzy, et ainsi de suite. Si celui qui doit poster est inactif pendant un bout de temps, au suivant pour ne pas retarder l'évènementL'étrange atmosphère de l'île laissait bien indifférent l'humeur du prince. L'épais brouillard qui y était installé devait être l'œuvre de ces indigènes pour éloigner les intrus un peu trop curieux, ou alors le brouillard était naturel. Dans les deux cas, Nagare n'allait pas laisser les horreurs de cette île le faire douter de sa survie et celle de son groupe pendant leur mission. Le prince devait toutefois avouer qu'il régnait un froid plutôt inhabituel, certainement provoqué par la barrière car c'est au moment qu'ils traversèrent celle-ci que Nagare sentit l'envie de se couvrir du froid. Il se contenta tout de même de garder sa tunique habituelle, sans protection. A vue on pourrait penser que le prince prenait des risques en s'aventurant en terre hostile sans protéger ses organes vitaux par le biais d'une armure. Mais étant donné que ces Arshizecks devaient utiliser une magie dite supérieure, le prince comptait bien les affronter dans ce jeu de sortilège en laissant ses bras et ses jambes baigner dans l'air. Et de toute façon, même privé de magie le prince brillait au maniement du sabre et il pensait qu'attaquer les indigènes au corps-à-corps permettrait à son groupe de prendre l'avantage. Une thèse qui était toutefois à vérifier. Une autre aspect de l'île que le prince remarqua était l'odeur qui y flottait. Elle lui était familière, c'était l'odeur nauséabonde du sang mêlé à celle des cadavres en putréfaction. Aucune dépouille était à leur portée, loin s'en faut, mais habitué à respirer ce parfum macabre, Nagare savait qu'ils tomberont sur des corps inanimés pendant leur avancée. Si c'était bien le cas, les indigènes étaient tellement hostiles au point d'éliminer tout intrus, peut-être même des animaux migrateurs. De toute manière, le prince ne s'attendait pas à une ballade plaisante, il s'attendait bien à voir des ossements ou de la chair si ce peuple était sauvage. Hormis les nuages noirs voilant le ciel et les quelques arbres dépourvus de leur végétation, Nagare ne remarqua rien d'autre qui pourrait attiser sa curiosité. Mais ce qu'il voulait vraiment savoir, c'était si cette île était grande... Ils ne tarderont pas à le savoir, sans avoir posé son plan d'attaque, Nagare s'attendit bien évidemment à être envahis de questions ou de remarques de la part de ses confrères. La première personne qui se chargea de cette tâche fut la seule sorcière présente dans le groupe, Tao. Lorsque l'Empereur lui fit comprendre que ces Arshizecks usaient d'une magie, Nagare pensa qu'il fallait combattre le feu par le feu, en outre posséder une puissance magique supérieur. Alors il pensa à convoquer des sorciers mais à son grand désarroi qu'une seule accepta de venir. Au moins, c'était une sorcière confirmée et puis les soldats noirs savaient aussi utiliser de la magie. Le prince ne connaissait pas personnellement la sorcière, il lui a tout de même demandé, avant l'embarcation, ses compétences pour que son plan en soit favorisé. La sorcière excellait dans le contrôle des éléments, notamment la terre, le vent et l'eau. Elle savait aussi dresser une barrière mentale et utiliser des illusions, ainsi que guérir. Dans son plan, Nagare l'a plaça à l'arrière du groupe afin qu'elle offre au groupe un soutien magique via les éléments, guérir les autres en cas de besoin et dresser des illusions pour permettre au groupe de s'enfuir s'ils sont dans une mauvaise impasse. Nagare ne se voilait pas la face, ils ne pourront peut-être pas avancé comme prévu, c'est pour cela qu'emmener une sorcière permettrait de garantir la réussite de la mission ainsi que la survie de l'équipe. La question de Tao permettrait à Nagare d'expliquer ses intentions quand ils feront face aux Arshizecks, si ces derniers les attaquent bien évidemment ; le prince s'empressa alors de répondre à la sorcière."Quoiqu'ils arrivent, nous gardons notre formation comme je l'ai dit. Si les Arshizecks nous attaquent, défendez-vous sans attendre. Je connais leur magie seulement par l'intermédiaire d'un rapport, je ne l'ai jamais vu à l'œuvre tout comme vous. Et quand nous sommes chiches en information, la première chose qu'on fait c'est d'en apprendre plus naturellement. Tout comme à la guerre, il faut connaître son adversaire avant de peaufiner sa stratégie et d'attaquer. Ici c'est la même chose, nous ne savons rien de ces indigènes. C'est pour cela que même au cœur de combat, nous devrons être attentif à leurs faits et gestes. Pour maintenir votre observation et votre survie, protégez-vous par n'importe quel moyen mettez-vous à couvert derrière un arbre ou un rocher, dressez une barrière magique, et j'en passe. Et c'est seulement lorsque vous aurez trouver une faille que vous attaquerez. En clair, dès notre premier affrontement, observez puis attaquez. Ne foncez pas tête baissée en accueillant la mort. Si j'ai un conseil à vous donner, c'est ceci essayez de voir s'ils ont un point faible dans leur manière de combattre. S'ils usent de la magie, ils n'iront pas nous affronter face à face, et c'est cela que je veux vérifier. Peut-être que la seule façon de les vaincre est de les pourfendre par nos lames, c'est une idée à vérifier."Une fois sa réponse déversée, c'est son cousin Exan qui en posa une autre. Enfin comme il devait s'y attendre, le soldat s'opposa clairement à son plan et il le fit bien savoir. Comme les deux guerriers étaient issus de la même famille, Nagare connaissait l'esprit effronté d'Exan, un esprit qui ne faisait que rendre la situation plus difficile et c'était ça que redoutait le prince. Le soldat essayera certainement de provoquer ce peuple et n'hésitera pas à attaquer le premier, et par la même occasion ruiner leur avantage. Exan avait beau être impulsif, il en resta pas moins un des meilleurs soldats de l'Empire et le seul parmi le groupe a être parti en guerre lors de la bataille de Zénor. C'est pour cela que Nagare lui proposa de venir ayant vécu les horreurs de la guerre, sans doute aurait-il des conseils à donner... Encore fallait-il s'attendre à ce qu'Exan soit un peu plus sage. Le soldat ne manquait toutefois pas de ressources il était expérimentés dans le contrôle des éléments, surtout le feu et pouvait dresser une barrière physique pour se protéger. Le prince l'avait même vu maîtrisé son épée à deux mains avec une telle facilité qu'il pourrait intimidé le plus féroce des guerriers. Malgré son mentalisme sarcastique, Nagare comprenait l'agacement du soldat envers cette magie que le groupe redoutait, mais il ne fallait pas baisser la garde pour autant et Nagare le fit savoir."Tu penses qu'il faudrait les exterminer avant qu'ils nous trouvent ? J'y ai pensé, figures-toi. Mais tu oublie un point essentiel à quel point cette île est grande ? Un simple feu de forêt ne les tuera pas d'un seul coup et ceux qui auront survécus nous repérons ; et peut-être même qu'ils vivent dans des grottes. Ils ont beau être des sauvages, ils n'en restent pas moins des créatures intelligentes et disciplinés sinon comment aurait-il pu vaincre nos confrères qui étaient, je te le rappelles, des éclaireurs entraînés dans la cartographie et l'espionnage ? Nous ne savons rien d'eux et ils ne savent rien de nous. Laissez une telle occasion de les prendre à revers serait stupide. Aussi l'extinction des indigènes ne fait parti que de nos objectifs optionnels, nous devons comprendre leur magie, voilà pourquoi l'Empereur nous a envoyé ici. Un soldat loyal se doit de respecter les ordres, sinon c'est l'armée entière qui est mise en déroute. Ton agacement envers cette magie est le fruit de notre prudence, Exan. Désolé de te décevoir, mais je ne prends pas cette mission pour un jeu. Nous resterons des heures, des jours voir des semaines sur cette île tant que nous n'aurons pas trouvé une réponse à la question de l'Empereur qui est pourrions-nous tiré des bénéfices de cette magie ? Et si ça peut te faire plaisir, lorsque nous aurons une réponse et que nous les connaîtrons suffisamment pour les affronter nous les exterminerons jusqu'au dernier pour s'être confrontés à l'Empire d'Irianeth."Sa deuxième réponse apportée, le soldat Zéphyr en rajouta une couche. Tout comme Tao, le prince ne connaissait pas cette humaine. A vrai dire, il avait connu de la rancœur lorsqu'il apprit que cette femme était une pure humaine. Mais Nagare ravala cette haine en se rappelant que si elle faisait parti des soldats noirs, c'était que l'Empereur avait confiance en elle. De plus, Nagare avait une parcelle d'humanité en lui et pourtant il avait été accepter parmi les tanieths. En sa qualité de prince, il se devait de gagner la loyauté de son peuple et pour cela il devait lui renvoyé cette confiance. Tout comme son cousin Exan, Zéphyr connaissait les rudiments de la guerre et une force militaire en plus ne faisait pas de mal. En se renseignant auprès d'elle, le prince apprit qu'elle avait une certaine maîtrise dans le contrôle de la glace, qu'elle pouvait se téléporter et créé une barrière physique, ainsi que soigner et user de la télékinésie. Etant donner que Zéphyr faisait partie de la première ligne, elle pourrait procurer des soins aux soldats tandis que Tao soigne les apprentis. D'ailleurs sa question avait un rapport avec ce système de guérison."Seuls toi, moi et Tao possédons un pouvoir de guérison. Étant donner que nous sommes six, nous pourrons facilement répartir les soins dans le groupe. Et telle une meute de loup, nous devons travailler en équipe. Si au cours d'une confrontation l'un d'entre nous est blessé, il doit absolument s'éloigner des combats et l'un d'entre nous devra, si possible, aller l'aider s'il ne peut pas se guérir lui-même. Sachez-bien toutefois que vous devez essayer d'être autonomes pour éviter un déséquilibre dans la composition de notre formation. Nous faisons tous parti de l'élite de l'armée impériale, laisser l'un d'entre nous mort serait regrettable. C'est pourquoi que je vous demandes de restez prudent, aussi bien quand nous les épieront que nous les combattrons. Faîtes ce que je vous dis et tout ira bien. Je veux revenir à Irianeth avec le sang de ces Arshizecks, pas celui d'entre vous."Les seuls à ne pas avoir poser de questions sont les apprentis Azrael et Izzy. C'étaient les élèves d'Exan, nul doute qu'ils devaient être bien formés malgré leur manque d'expérience pour le moment. En partie, c'était Nagare qui voulait les emmener avec eux pour qu'ils acquièrent une meilleure expérience sur le terrain. A cela, le prince trouva juste de les emmener, de plus ce sont les apprentis d'Exan, ils se devaient de suivre leur maître jusqu'au bout du monde tant qu'ils ne deviendront pas des soldats confirmés. Et pour les questions, ils préféraient les poser à leur maître plutôt qu'au prince. Ce dernier comprit évidemment ce sentiment d'intimidation car, après tout, c'était la première fois que les apprentis rencontraient le prince en personne, et qu'ils partaient en mission avec eux. Nagare espéra toutefois qu'ils ne partageaient pas les pensées d'Exan à la lettre. Une fois les curiosités satisfaites, le groupe s'empressa de s'engouffrer dans le brouillard pour repérer l'un de ces sauvages. Passant à côté d'arbres sinistres, marchant dans des eaux marécageuses et des fougères adhérentes, l'île semblait n'être qu'une grande forêt avec quelques marais par-ci, par-là. En tête du groupe, la main sur le fourreau de son épée, le prince s'attendait à tout moment une rencontre qui se suivrait par un combat. Nagare avait tous ses sens en alerte, tentant de repérer le moindre bruit aux alentours. Il était bien conscient que les Arshizecks savaient que des intrus avaient foulés leur terre, par l'intermédiaire de leur barrière ; mais il ne savait pas s'ils allaient les attaquer de front ou les prendre en embuscade. Mieux encore, il y avait peut-être quelques pièges disposés dans le paysage, mais depuis leur départ ils ne tombèrent sur aucun traquenard quel qui soit. Nagare ne savait pas s'il fallait se rassurer de la sérénité de cette île... Ce qui le gênait bien évidemment, c'était ce brouillard si épais. Malgré ses sens télépathiques, Nagare se doutait bien que ce brouillard n'était pas naturel et qu'il pouvait peut-être caché la présence des indigènes aux alentours. Voilà une des raisons du pourquoi il ne baissa jamais sa faisait pratiquement une heure qu'ils tournaient en rond, la lassitude pesait sur le groupe. Nagare était même surpris de ne pas avoir été attaqué plutôt. Peut-être que les indigènes leur tendaient une embuscade ? Ou alors ils les observent depuis le début ? La première solution semble la plus envisageable, après tout ils n'ont eu aucune pitié pour les sentinelles. Alerté par ses sens, Nagare ordonna à son groupe de s'arrêter et d'étouffer leur pas tout en continuant d'avancer. Au loin, trois hommes armés de bâtons scrutaient les alentours en farfouillant avec ardeur, comme s'ils cherchaient quelqu'un ou quelque chose. Ils étaient plutôt grands, leur peaux étaient noirs et des tatouages rouges étaient visibles sur leur torse. Aucun doute, c'étaient bien les Arshizecks. Ils ne tardèrent pas à repérer les six tanieths qui les observaient, ils crièrent tels des bêtes sauvages et se mirent à lancer des boules de feu violacées sur les intrus. Comme convenu, Nagare ordonna à tout le monde de n'avoir aucune pitié pour eux, ils devaient tuer ces trois Arshizecks qui les avaient attaqués à vue. Le prince se mit rapidement derrière un rocher pour le protéger des projectiles enflammés, il était dénué de protection magique. Depuis son couvert il donna ses instructions au groupe."Exan, Zéphyr et moi-même, on prend chacun un Arshizeck. Les apprentis, cachez-vous pour l'instant. Tao, un soutien magique."Les soldats tueraient chacun un indigène pour en finir rapidement, tandis que la sorcière les aidaient à distance avec ses pouvoirs magiques. Les apprentis devaient restés à couvert des flammes pour l'instant, car le groupe ne savait rien de leur tactique au combat. Envoyer les apprentis affronter ces indigènes tout de suite est une mauvaise idée. Les indigènes ne faisaient qu'envoyer des boules de feu, teintés d'une étrange couleur violette, par le biais de leur bâtons. Ne voyant aucun couvert assez proche des indigènes pour s'approcher d'eux en face, le prince opta pour une approche furtive. Il fit léviter son katana dans les airs et l'envoya sur un des indigènes pour détourner son attention du prince. Ce dernier se faufila discrètement derrière lui et lui enfonça sa lame secrète dans la gorge pour l'achever. Il récupéra son katana et regarda ses compagnons pour voir s'ils avaient besoin d'aide. Le prince s'en doutait toutefois..._________________ InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mer 14 Juil 2010 - 1212 Ma question eu un effet catastrophique sur l'un des soldat, toute la haine qu'il avait contre les sorciers me tomba dessue! A croire que toute la rancoeur qu'il gardait été de ma faute et je peux certifier que si un regard devait tuer, je serais morte sur le coup!ensuite, après m'avoir bien fait comprendre que m'a question était bien stupide, Il s'adressa au prince et déclara son idée d'enflammer la n'écoutais pas forçement ce soldat qui venait de me ridiculiser mais une phrase en particuliere me fit lever la tête [...] Passera pas mes jours à me battre contre des lianes et des feuilles parce que certain ont trop peur de se confronter à leur magie… [...]Cette phrase m'était elle destinée? j'ai peur de leur magie? c'est la meilleur!je lui laisse la provoque façile si il a du temps à perdre, je ne suis pas là pour faire un concour de la meilleur répartie, n'y pour me battre contre un soldat exécrable. Ce fut le tour de Zephyr de poser sa question, interrogation forte intéressante puis le prince répondit tour à tour aux questions que nous avions posé. peux après, nous avancions dans le brouillard fort déplaisant qui entourait cette île, aussi sinistre qu'elle puisse paraître, elle était comme toute les forêt que je connaissais. Les arbres devaient prendre la majorité de la surface de l'île et offraient aux Arshizecks de magnifique cachette...Nous marchions depuis des heures déjà et mes pieds étaient recouvert de bout des marecages, quand le prince nous dit soudain d'étouffer nos pas...Au loin, des Arshizecks arpentaient du regard les environs, cherchant sans relache quelque chose qu'ils ne trouvaient pas...Les tatouages sur leur corps était il un signe distinctif ? ce reconnaissaient ils comme ça en sachant qu'ils se ressemblaient comme deux gouttes d'eau? je sortis vite de mes pensés quand j'entendis ces...choses... crier! ils nous avez remarqué et effectivement, Exan avait raison, ils ne comptaient pas nous offrir du thé pour se frapper ensuite...dommage...une boules de feu violette m'arriva dessue, peut être que je sortais de mes pensés un peux trop tard... je fis sortire de terre un bloc de ma hauteur et le projectile alla se brisser dessue, à son contacte, je recula de quelques métres, tand la puissance était forte!Quand le prince dit_Exan, Zéphyr et moi-même, on prend chacun un Arshizeck. Les apprentis, cachez-vous pour l'instant. Tao, un soutien magique. je serrais les dents, l'indigéne me faisais reculer à chaques boules de feu jetés, mes pieds raclaient le sol et faisaient volaient la poussière, cela suffisait, ce n'était pas un sauvage qui allait me faire fléchir!Avec une force surhumaine, je lui envoya le bloc qui me protégé et il alla s'écraser sur l'indigéne...était sensé s'écraser sur l'indigéne... qui l'ésquiva en sautant dessue et en courant vit le prince qui lui avait reusit à tuer un sauvage...magnifique humiliation de ma part... je me retourna, et perçut une boule de feu se dirigeant vers moi, je fit s'élever le vent et dévia sa trajectoire, s'écrasant à mes pieds, en petites étincelles...Je me jeta derrière un rocher tand que la poussière volait et me faisais invisible! puis fit apparaître une illusion parfaite de moi même à côté du sauvage, attirant son attention sur cette illusion, pour que l'un des soldat puisse l'abattre. ExanSoldat NoirNombre de messages 320Age 34Points 162Date d'inscription 18/07/2008Feuille de personnageÂge 23 ansMaitre/Écuyer Azrael et IzzyÂme soeur L'amour n'est qu'une faiblesse. Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Mar 20 Juil 2010 - 2150 hrpdésolée pour le temps!Écoutant son cousin répondre à la question de Tao, Exan eu un léger sourire indigné lorsque le prince mentionna la guerre et le fait de ’connaitre son adversaire avant de peaufiner sa stratégie et d’attaquer’’. La seule penser qui lui traversa l’esprit à cet instant fut Et qu’est ce que tu y connais à la guerre? Certes, le soldat noir n’avait participé qu’à une seule bataille, mais l’héritier à aucune. Malgré toute l’éducation qu’il avait pu recevoir quant au tactique de guerre ou aux méthodes de combat, cela ne valait rien temps et aussi longtemps qu’il n’avait pas fait face au réel problème. La logique et la connaissance était un atout, mais à trop penser, on finit par oublier ce qui compte vraiment et lorsqu’un inconvénient frappe alors on se trouve hébété et l’on perd tous ses moyens. C’est probablement ce qui arriverait pour la majorité des membres de ce groupe, mais pas à lui, pas à l’hybride des terres de Shola. Il était trop impulsif et imprévisible pour se faire prendre et son esprit bien trop complexe pour que qui que se soit arrive à le démêlé. Toutefois, conscient qu’il n’était qu’un élément faisant parti d’un tout, il devait faire profil bas comme le conseillait Nagare, ce qui mit un peu en rogne le soldat qui n’avait pas l’habitude de jouer de la sorte avec ses proies. Son irritation monta en flèche en voyant que son excès de colère modéré semblait n’avoir eu aucun effet sur le groupe, du moins pas l’effet que le soldat avait escompté. Il fut plutôt ignorer, car tous semblait pensé, mis à part lui, qu’il valait mieux rester discret que de faire savoir immédiatement à leurs ennemis qu’ils étaient présent. Les remontrances de son cousin calmèrent quelque peu son esprit turbulent, mais seulement en apparence. L’idée de devoir rester ici durant plusieurs jours ne plaisait pas du tout à l’hybride, mais c’était cette mention de la magie, comme si elle était la chose la plus importante de l’univers, qui le fit fulminer… intérieurement toujours. Magie par-ci, magie par-là, pourquoi ne pas simplement les exterminer? Leur sorcellerie inconnu disparaitrait avec eu et tout irait pour le mieux! Il n’avait pas besoin d’une nouvelle arme, ils se débrouillaient très dans cette guerre contre les humains et jusqu’à maintenant, c’était par les armes qu’ils avaient gagné toute les batailles! N’écoutant que d’une oreille la suite de la conversation, Exan ne fit presque pas attention à la question que Zéphyr posa au Prince, qui répondit avec un naturel propre à la situation. Ce fut cependant l’approche de son apprenti Azrael qui vint tirer le soldat de ses pensées noires et il ne pu empêcher de pouffer d’un léger rire lorsque le petit se mis à parler. Décidément, ce gamin était tout comme lui, ce qui allait probablement alléger l’embêtement croissant chez l’hybride. C’était une bonne chose qu’il soit venue, à eux deux ils allaient pouvoir mettre un peu de vie dans se groupe trop plein de tête d’enterrement. Ébouriffant les cheveux du garçon, Exan se pencha à sa hauteur avant de répondre à sa question, son trop haussé la voir pour ne pas attirer le reste du groupe qui se mettait déjà en route. -T’inquiète pas, ces raisins secs n’ont aucune chance contre nous! Et puis à force de les taper il y en aura forcément un qui finira par tout dire! Quoique… je ne sais même pas si on va arriver à les comprendre!! Si ils ne parlent pas notre langue alors bonjour la tactique de pourparler! Pas con, c’est pour cela que ça ne sert à rien d’essayer de jouer aux explorateurs amicaux qui ne veulent que comprendre un monde qui leur ait inconnu. On frappe et on brise tout! On a toujours fait comme cela, pourquoi changer non? Mais bon, c’est Nagare qui dirige alors c’est Nagare qui se tapera le blabla inefficace. Nous on reste en retrait et on tape quand on nous dit de le faire. T’apprendra qu’en mission, les soldats noirs sont des brutes épaisses qui ne font qu’exécuter les ordres!Faisant une grimace débilitante, l’hybride imita quelqu’un de complètement abruti ayant un regard vide de toute intelligence. Il reprit néanmoins rapidement sont sérieux, en gardant cependant un sourire au bon, ceci dit, ne te mets pas dans le pétrin pour rien, alors ne joue pas au héros! Nagare donne les ordres et s’il est trop occupé pour le faire, c’est moi qui les donnerai, mais seulement pour toi et Izzy. D’ailleurs je compte sur toi pour veiller sur elle. Comme c’est la première fois que vous vous trouvez en situation dangereuse, vous allez devoir vous attendre à voir des horreurs auquel vous n’êtes pas habitué. Ce n’est plus votre petit entrainement de camp, c’est la réalité à son niveau le plus cruel. Donc, faites attention et ne poussez pas vos limites. Je ne veux pas avoir à aller dire à ton petit ami le sorcier que vous êtes tous les deux morts en mission parce que vous étiez incapable d’agir. Je ne pourrai pas veiller sur vous en permanence, alors faudra vous débrouiller par moment. Ceci dit, l’hybride ébouriffa une fois de plus les cheveux de son apprenti avant de lui faire signe de la main, à lui et Izzy, de prendre place dans le groupe dans l’ordre qui leur avait été imposé. D’un pas rapide, le soldat rattrapa l’avant de la petite alliance et arriva aux côtés de Zephyr. Se rappelant la question qu’elle avait posé un peu plus tôt, il ne pu s’empêcher de sourire et de s’approcher encore plus d’elle avant d’encerclé ses épaules de son bras. Sa rogne d’avant semblait s’être envolé grâce aux paroles d’Azrael et Exan était revenue à son état normal. -Tu sais, je n’abandonne jamais mes compagnons, qui qu’ils soient! Encore plus si se sont des filles! Et puis, tu es tellement légère que s’il t’arrivait quoique se soit, je te porterai sur mon dos sans aucun problème! Et entre toi et moi, celui qui risque de manger une racler, c’est moi! J’ai une sacrée tendance à oublier de me protéger et à foncer malgré le danger de la situation. Alors je compte sur toi pour soigner mes blessures!Lui faisant un clin d’œil, il desserra son emprise sur Zéphyr pour partir d’un pas nonchalant à la suite de Nagare, ne voulant pas être trop distancé de son cousin au cas où. Le temps passa rapidement alors que le groupe s’aventurait en territoire inconnu et malgré son esprit vagabond, le soldat noir concentrait toutes les fibres de son être sur l’environnement. S’il détectait ne serait-ce qu’un seul mouvement suspect, il agirait sans la moindre hésitation. Son entrainement en t’en que soldat ne valait pas seulement à la guerre, mais bien en toute situation. Se fut toutefois Nagare qui fut plus vif d’esprit, détectant la présence d’ennemi potentiel. La troupe avança à pas feutré dans la broussaille et rencontrèrent vite ceux que l’on leur avait décrit comme étant les Arshizecks. Ils se mirent aussitôt à hurler en les apercevant et ne se firent pas prier pour attaquer les premiers. Sur le pied de guerre, Exan eut tout de même un léger rire face au danger. Il avait vu juste depuis le début, ça ne servait à rien de se cacher et de tenter de parlementer, ces indigènes ne voulaient qu’une chose et c’était de les mettre en pièces. Alors pourquoi se compliquer la vie à essayer de comprendre leur magie? Mieux valait la détruire. Aussitôt les ordres donnés que le soldat noir se mis à l’œuvre, n’attendant pas que l’une des ces boules violettes viennent le frappés avant de réagir. Sa priorité étant cependant dirigée vers ses apprentis qui ne pouvaient se défendre contre cette magie, il fit de rapide pas à reculons et les attrapa par le collet avant de les balancer en direction d’un gros roc qui serait suffisant pour les cacher tout deux. À peine eut-il relâché les petits qu’une boule de feu vint s’écraser à ses pieds, manquant de lui brûler les orteils. Un sourire étira les lèvres de l’hybride qui posa son regard de glace sur ces créatures comme cela on aime jouer avec le feu…Le seul Arshizeck encore libre concentra son attention sur le soldat à la chevelure blanche, les deux autres étant occupés avec les autres membres du groupe. L’un au pris avec Tao qui se débrouillait, Exan devait l’avouer, plutôt bien malgré le fait qu’elle ne pourrait pas venir à bout de son ennemi seule, et l’autre n’avait plus que quelques instant à vivre, Nagare s’occupant déjà de mettre un terme à sa pitoyable existence. Les boules violacées se dirigèrent vers l’hybride qui ne cilla pas d’un poil, attendant à la dernière seconde avant d’esquiver cette magie qui se devait être soit disant très puissante. Il senti les sphères lui chauffer la peau, mais aucune ne le toucha, et en une fraction de seconde, il se propulsa vers son ennemi qui continuait de lui balancer du feu avec son bâton. Les sorciers avaient beau être puissants, ils avaient tous le même défaut, leurs temps de réaction était beaucoup trop lent lorsque le combat devenait rapprocher. Le soldat noir ne manquerait d’exploiter cette faiblesse. Évitant chacune des attaques avec une agilité qui ne lui aurait pas été soupçonné, l’hybride arriva à proximité de l’indigène qui tenta dans un geste déterminé, de le frapper avec son bâton. Esquivant le coup en se penchant, le soldat en profita alors que la garde de son adversaire était baissée pour lui assainir un puissant coup au ventre. Sous le choc, l’indigène recula de quelques pas, mais Exan ne lui laissa pas le temps de reprendre ses sens, il enchaina avec un crochet de gauche à la mâchoire ce qui fit tournoyer l’homme sur le côté. En une fraction de seconde, le soldat noir se plaça derrière l’homme à la peau couleur de nuit et emprisonna sa tête entre ses mains et d’un coup sec, lui brisa le coup. -Tu ne vaux même pas la peine que je souille mes armes de ton sang…Le corps de l’indigène tomba raide sur le sol mou, mais Exan ne pris pas la peine d’admirer sa mort, portant son attention sur Zephyr, à savoir si elle était parvenue à venir à bout de l’ennemi que Tao avait distrait. hrpdésolée la fin est un peu raide_________________Rejected...since day oneMy name is...bastard sonI've been damned...so many times I've lost countI'm sick and I'm twistedI'm broken and you can't fix it! InvitéInvitéSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 7 Aoû 2010 - 2247 [Désoler de mon retard, je suis pas mal occuper ses temps ci. ]Combattre pouvait dire une tonne de choses. C’était être prêt à sacrifier sa vie pour sauver. C’était aussi être prêt à suivre tous les ordres qu’on nous donnait. Il était stupide de croire qu’on pouvait aussi facilement désobéir, car on pouvait bien perdre la vie à chaque seconde. Être soldat signifie écouté son chef et mettre en lui toute sa confiance. C’était une chose plutôt difficile et ardu qui pouvait être impossible pour certain. On n’avait pas toujours un bon chef. Certains pouvaient même donner de mauvaise direction et à cause de celle-ci, des gens perdaient la vie. Une vie c’était énorme. C’était tout ce que signifiait vivre. Je m’étais souvent demander pourquoi on attachait autant d’importance à cette petite chose, mais aujourd’hui j’ai enfin compris. Si tu dis que ta vie vaut, c’est uniquement parce que tu y crois. Sans cela, elle vaudra rien. Elle ne sera que poussière et la mort te semblera agréable. Si tu crois en ta vie, c’est parce que tu as un but. Tu as une raison de vivre et d’exister. Aujourd’hui, j’avais appris une chose. Je tenais à ma vie. Et la le pourquoi m’étais toujours inconnu. Il est impossible à décerner. Je sais aussi qu’un jour j’y arriverais. Je trouverais ce qui fait que ma vie est importante, que je ne veux pas la perdre, ma raison de vivre. J’étais sûr d’une chose. Aujourd’hui, je ne mourrais pas aux mains des Arshizecks. J’allais juste les éliminer. Les écraser en bouillit et je reviendrais faisait plutôt froid à cette île mystérieuse où le brouillard régnait en maître. Le chef de notre mission, Nagare répondit à sa question. Il savait exactement c’est propre intention. C’était d’ailleurs plutôt rassurant de savoir qu’il savait ce qu’il faisait. Je ne mettais tout de même pas totalement confiance en lui. En faite, la confiance pour moi, c’était plutôt rare. J’avais beau connaître une personne par cœur, j’avais juste trop peur qu’elle me trahisse. J’étais ainsi. J’étais Zephyr et je voulais qu’on me fasse confiance alors je devrais moi-même travailler ma confiance sur les autres. Ensuite, le Prince expliqua son point de vue concernant la proposition d’Exan. Elle n’était pas bête du tout. Il était même fâcheux de ne pas disposer d’assez d’information. Si l’île était minuscule, cela aurait été un bon plan, mais comme le disait Nagare, que savions nous de cette île ? Absolument rien. Et c’était une grave faiblesse que j’espérais que nos ennemis ne profiteraient pas. Pour conclure, Nagare répondis à ma question. Son jugement de raisonnement était bien plus approfondit que ce que je croyais. Il pensait vraiment à tout. Et ma perception concernant Irianeth changea totalement. Je connaissais ce qu’on disait d’eux. Je savais tout. On disait qu’il ne pensait qu’à eux. C’était totalement faux. Si aujourd’hui on me disait qu’il fallait se s’aider et se soigner les uns et les autres, je ne voyais en aucun point pourquoi Irianeth ne pensait qu’à eux. En réfléchissant bien, j’avais la conviction que les humains prenait leurs propres défauts et les attribuait à ce peuple. Et encore une fois je grogna en pensait que j’étais comme eux. Identique. C’était tout simplement dégoûtant. Alors, comme je l’avais bien compris, s’il devait arriver quelques choses, je n’avais qu’à téléporter cette personne blesser avec moi et la soigner. C’était parfait. Je ris à la réponse que Exan donna à ses deux élèves. Il savait parfaitement leur parler, contrairement à moi. Je préférais ne rien dire et écouté. J’étais difficile d’approche… Bien entendu on pouvait me traiter de folle, de stupide et de tous les noms, j’allais frapper à grand poing cette personne. J’étais tout simplement incapable de retenir mon calme. Et c’était bien entendu un autre défaut que je devais m’empresser de corriger. Je n’avais jamais été capable de rester impassible. Mes sentiments se lisaient sur mon visage et c’était ainsi. Ils me trahissaient toujours et cela m’énervait énormément. En se moment, mon visage devait exprimer l’incertitude. C’était ma première mission, comme ses apprentis. Il était sûr qu’en maniement d’arme et de magie je les surpassais, j’étais plus âge aussi, mais question expérience, j’étais comme eux. Mon cœur battait vite, alors je devais le contrôler. Ne penser à rien et il ralentissait. Les battements plus lents. Et ensuite je redevenais calme. J’avais appris ainsi à combattre. Un grand sourire parlait mon visage. Il était sûr que j’avais drôlement envie de tuer en se moment… J’étais ainsi. Et c’était comme cela. Par la suite, nous nous engouffrâmes dans le brouillard. Je détestais l’idée qu’un Arshizecks pouvait me poignarder à tout moment. Ma main sur mon épée en tout temps, je restais silencieuse en faisait le moins de bruit possible en gardant toujours une main près de mon épée au cas où…Nous avions traverser une forêt très sombres où les ombres régnait en maître… Un marécage, tout cela semblait sans civilisation. Juste une forêt. Je me demandais presque si nous ne nous étions pas trompé d’île… C’était terriblement trop calme à mon goût. Ils devaient y avoir des pièges installés à tous les coins, prêt à nous surprendre. Cette idée me déplaisait fort bien. L’effet de surprise c’était mauvais… enfin, si c’était eux qui nous la avoir parler à ses apprentis, le soldat Exan vient me voir et entoura rapidement mes épaules d’une de ses mains et me parla. Je ne pu m’empêcher de lui sourire en l’entendent parler. On pouvait dire que les gens venant d’Irianeth n’avaient pas de cœur, c’était énormément faux. Exan me dis de ne pas m’en faire. Il était sûrement le premier qui me disait ouvertement que peu importe ma race il me viendrait me porter secours en m’apportant sur son dos. Exan avait le don de me faire rire avec ses remarques sur lui-même. Il était rare de rencontrer qui avouait ouvertement ses défauts. Exan était fonceur. C’était une bonne chose tout de Exan. Peu de gens sont comme toi, et je dis cela en bien. Moi non plus je ne t’abandonnerais pas. Je ne te garantis rien par contre que je te porterais sur mon dos, mais je te téléporterais en cas de besoin et c’est certain que je guérirais tes blessures. Perdre une personne c’est bien trop douloureux et je ne compte pas te dire aujourd’hui au revoir. Alors fonce dans le tas et extermine Arshizecks, je jetterais un coup d’œil sur toi si tu as besoins de soin, lui dis-je en finit par aller voir Nagare et je lui souris. Après une heure de recherche, une heure de silence j’étais fatigué. Pas physiquement, bien entendu. J’aurais un piètre soldat noir si oui. Non, mais mentalement, j’étais fatigué de surveiller sans cesse tout les arbres, le sol, regarder s’il n’y aurait pas de pièges…Ma tête était en compote. C’était trop calme… Il n’y avait juste rien… Que le silence et nos bruits silencieux de pas. C’était trop beau pour être vrai. Finalement, nous virent trois hommes armés de bâton. J’étais presque heureuse qu’il est de l’action. Au ordre de Nagare, je sortis mon épée prête à attaquer. Je connaissais la magie, mais je préférais milles fois mieux transpercer de mon épée. Nagare avait finalement donné ses ordres. Il avait demandé qu'on s'occupe chacun d'un Arshizecks. Alors c'était en pleins commencé ce combat. Je pouvais voir que le Prince semblait bien s'occuper de son advairsaire tout comme Exan. La sorcière qui nous accompagnait, Tao était en train d'en distraire un. Celle-ci avait crée une illusion d'elle-même et la vrai Tao était désornais invisible. J'en profita pour me concentrez sur ma magie et une idée bien simple m'étair venu. Derrière l'illusion, j'avais glacer légèrement le sol jusqu'à moi. Lorsque l'Arshizecks fonça à toute à allure vers l'illusion, il glissa rapidement sur la glace. Je pouvais lire l'incompréhension sur ses yeux, mais surtout pleins de surprise. Je baissa mon épée pour qu'elle lui arrive au cou et lorsque celui fonça droit devant sa tête s'effrondra sur le sol. L'effet de surprise c'était excellant. Cela permettait à notre ennemi de ne plus savoir comment réagir. C'était ainsi que je pensais. AzraelApprenti Soldat NoirNombre de messages 44Points 69Date d'inscription 03/05/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Dim 29 Aoû 2010 - 143 Oubliant momentanément l’atmosphère lugubre qui planait lourdement tout autour du petit groupe, plongé dans l’intense brume qui emprisonnait l’ensemble du paysage de l’île, Azrael négligea temporairement ce qui l’entourait pour porter son attention sur le prince qui prit finalement le temps de répondre à toutes les questions qu’il lui avait été posé par le membre de l’Empire. Usant d’adroite paroles et de logique pour donner une réponse franche aux soldats inquiets sur plusieurs points important, Nagare démontra aux yeux de l’enfant encore jeune qu’il avait l’étoffe d’un réel dirigeant, son autorité calme et analytique adaptée au groupe qui devait minutieusement canaliser son énergie pour les combats à venir. Toutefois, son admiration devant le prince fut rapidement interrompue par l’énergie négative que dégagea son maitre Exan qui ne partageait visiblement pas le même avis que son cousin sur la stratégie à adapter pour sortir vainqueur de cette mission périlleuse. Se retournant ainsi vers son maitre posté à ses côtés, après lui avoir exprimé son point de vue, Azrael demeura la tête relevée un instant vers le soldat noir jusqu’au moment où celui-ci réagit aux paroles que posa le petit hybride, lui affichant un sourire tout en ébouriffant d’une main la tignasse déjà fort en bataille du petit garçon. Ce geste fit à son tour sourire l’enfant qui écouta attentivement les paroles de son maitre qui, usant de ton de voix plus bas que la normal, exprima son point de vue sur la situation qui demeurait dangereuse pour tout les membres qui s’étaient engagés et cela, Exan lui rappela en mentionnant que lui et Izzy n’étaient que de simple apprentis et qu’ils ne devaient en aucun cas, tenter quoique se soit qui pourrait mettre leurs vies en danger. Acquiesçant aux dires du maitre, Azrael devait avouer qu’il partageait maintenant ses pensées, préférant lui aussi passé à l’action plutôt que de patienter l’inévitable attaque des ennemis, mais comme son supérieur l’avait mentionné, il n’y pouvait rien car les ordres étaient les ordres et il n’avait aucun droits de les discuter. Finalement, après un certain temps d’attente, le petit groupe se mit en marche vers l’intérieur des terres inconnues qui étaient toujours plongées dans la brume avoir passé un certain temps qui parut pour le petit hybride comme des heures à parcourir les vastes étendues sauvages de la mystérieuse île, le groupe de soldat de l’Empire firent enfin un arrêt brusque qui eut toutefois l’effet de mettre en garde le jeune hybride qui observa tour à tour ces supérieurs, ceux-ci, visiblement préoccupés. Tous leurs sens en alerte, les soldats d’élites parcouraient de leurs regards méfiants les alentours, ouvrant probablement l’oreille pour détecter le moindre bruit suspect. Faisant de même que ces supérieurs, Azrael tenta de découvrir un quelconque intrus à proximité du groupe en épiant les alentours d’un œil attentif, ce fut néanmoins le prince Nagare qui, demandant à ces troupes de le suivre en étouffant le plus possible leurs pas, découvrit finalement les êtres vivants sur ces terres. Droit devant le petit groupe arrêté, trois créatures étranges menaient à leurs besognes sans toutefois apercevoir les tanieths qui les épiaient. Affichant une expression confuse et surprise à la fois, le jeune hybride observa d’un œil méfiant ces êtres à la peau totalement noire parsemés de tatouages étranges et rouges comme le sang, inquiétant en somme. Sa rapide analyse de l’ennemi fut rapidement interrompue par les cris stridents que laissèrent échapper ces habitants sinistres qui, avec une fougue surprenante, attaqua s’en crier gare le groupe de soldat qui fut aussitôt assaillie par des boules violettes, sortilège étrange mais partageant quelques caractéristiques de celle du feu . Ayant à peine eut le temps de constater que les ennemis les attaquaient, qu’Azrael fut brusquement projeté par son maitre Exan à l’arrière d’un massif rocher, couverture parfaite pour éviter de recevoir une de ces boules meurtrière en pleine figure. Mordant légèrement la poussière dû à un atterrissage plutôt maladroit, le jeune garçon n’eut seulement le temps de voir le dos de son maitre se précipité pour aller attaquer une de ces créatures, portant ainsi main fort au prince et aux autres membres de l’armée qui combattaient déjà avec une vive ardeur leurs ennemis. Les boules de feu violettes fusant de toutes parts, Azrael jeta un œil à son amie Izzy qui avait aussi été projeté par le maitre avec l’apprenti, ceux-ci fort probablement trop jeune et inexpérimentés pour pouvoir porter un réel secoure aux autres membres du groupe qui étaient des élites de l’armée noire. Intérieurement déçus et frustré de ne pouvoir faire rien d’autre que d’observer ses supérieurs se battre et risquer leurs vies tandis qu’il poirotait là derrière une rocher à attendre que la tempête passe, le jeune garçon ne put que pousser des remarques lasses à son amie à ses côtés qui ne pouvait rien faire de plus que Je déteste n’être qu’un spectateur devant un combat comme celui-là, ont se sent impuissants et ont n’aime pas du tout ça, si ont veux apprendre à se battre contre nos ennemis, il faudrait d’abord nous laisser la chance de combattre! Nous sommes d’Irianeth et les tanieths apprennent les bases du combat en situation réelles…mais je dois avouer qu’ils sont vraiment très forts nos supérieurs, tu ne trouve pas? Ils ne font qu’une bouchée de ses créatures bizarres!Bien qu’une forte déception alourdissais son tempérament, Azrael ne put qu’être absorbé par les combats qui se jouaient devant lui, tantôt n’ayant de yeux que pour son maitre et son incroyable vivacité, tantôt posant son regard de jeune apprentis sur le prince Nagare et sur Zephyr qui faisait tous deux preuve de grandes capacités au combat. Oubliant facilement la légère frustration qui l’animait plus tôt, le jeune hybride observa d’un regard admiratif la fin des combats des trois guerriers d’Irianeth qui avaient mené leurs combats hauts la mains du début jusqu’à la fin, terrassant leurs étranges adversaires qui n’avaient vraiment eu aucune chances contre ces soldats d’élites de l’armée noire d’Irianeth.HRP Vraiment un poste médiocre et je suis désolé du long délais, mais je suis fatigué donc, on fera avec haha!_________________Another life, goes into the night. I couldn't let him breathe,Cause i didn't wanna dieYou see this blood on my hands and there's no reach into heavenWhen you're sick in the mindyeah I'm sick, oh so sick... IzzyApprentie Soldat NoireNombre de messages 20Age 28Points 36Date d'inscription 12/07/2009Feuille de personnageÂge 18 ansMaitre/Écuyer ExanÂme soeur Sujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 18 Sep 2010 - 2056 [Désolé pour l’énorme retard S Je veux juste vous vous avertir que ce post est court et plate mais je ne savais pas quoi dire alors, j’espère que vous aller me pardonné ]Reposant sur le rebord du bateau, Izzy regarda le soleil s’atténué à l’horizon. Ses doigts se crispa, elle avait encore la nausée. Ce n’était pas les voyages en bateau si la rendait malade mais la mission qui l’attendait. Sa première mission en tant qu’apprentie .Elle éprouva de l’excitation et de l’anxiété en même temps. Disons que son estomac avait raison d’être tout en l’envers ! Elle se laissa tomber doucement le long du rempart en soupirant. Elle avait un mauvais pressentiment. Elle sentait que quelque chose allait arriver, mais elle ne savait pas quoi. Elle regarda vers le ciel, la nuit était tombée. Des magnifiques étoiles brillaient dans le ciel. Elle sentait l’air vrai de la nuit sur son visage. Sa nausée disparue peu à peu. Lorsqu’elle fut capable de se levé sans tombé, elle rejoignit son ami Azrael non loin de là. Elle s’approcha de lui et lui faisait signe de la tête. Son ami brisa le silence en premier avec une de ses moqueries. Elle sursauta lorsque son ami lui indiqua qu’elle avait une araignée sur l’épaule. Elle s’apprêtait en riposté lorsque le navire toucha terre. Elle jeta un dernier coup de d’œil sur son épaule et rejoignit les autres membres de son groupe. Elle se mit à coté de son ami et écouta leur chef Nagare. Détruire la barrière. Restez derrière. Très bien, sa semblait facile mais il ne fallait pas se fier aux apparences. Il eu un silence puis son maitre pris la parole à son tour. Les répliques fusèrent de toute part. Azrael et elle-même restèrent en retrait en pivotant la tête d’une personne à l’autre. Nagare répliqua le dernier puis ils commencèrent à marché vers la foret. Izzy regarda autour d’elle sans vraiment savoir se qu’elle observait. Elle entendait des bruits étranges entre les arbres. Elle sursautait à chaque fois qu’ils étaient près d’elle. Elle avait peur mais elle ne le montrait pas. Elle ne voulait pas paraitre peureuse devant Nagare mais surtout devant son maitre. Elle devait se montré brave et déterminé comme devrait l’être un soldat noir. Elle regarda tour à tour chacun de ses coéquipiers. Azrael, son seul véritable ami excepté Zanim qui était lui aussi un de ses amis proches. Déterminé et fonceur, il avait tout les qualités pour devenir soldat noir d’après elle. Un grand immature mais elle riait bien avec lui. Son regard se porta sur la seule sorcière du groupe, Tao. Elle ne la connaissait pas vraiment et elle ne lui avait jamais parlé. Physiquement, elle semblait dure et perdu dans ses pensées. Elle n’osa pas lui adressé la parole. Ensuite, se fut Zephyr. Elle avait les cheveux bleus éclatent et courts. Elle non plus, elle ne la connaissait pas vraiment. Mais elle semblait sympathique et enjoué en apparence. Ce fut le tour d’Exan, son maitre. Un homme courageux et dynamique. Il avait les cheveux blancs courts, trouvait qu’il ressemblait à un vieil homme. Il l’avait toujours encouragé à se dépassé, elle était heureuse qu’il soit présent en ces lieux étranges avec elle. Et non le moindre, elle tourna son regard sur Nagare. L’homme de la situation. Le seul et unique fils de l’empereur. Elle avait toujours eu un faible pour cet homme mais elle le cachait très marchèrent depuis une heure lorsque tout à coup, trois silhouettes sortirent des arbres. Nagare cria aux apprentis de se cacher et aux autres de se préparé à combattre. Elle n’eu pas le temps de bien voir les nouveaux arrivants lorsque Exan la poussa derrière un rocher avec Azrael. Azrael fit part de sa déception à son ami. Izzy était accordé sur la roche et regardait vers la forêt. Elle se tourna vers son une fois, je suis d’accord avec toi. C’est de l’injustice total !!! On devrait combattre avec eux. Ils ne devraient pas nous laissé en retrait. On n’est pas des enfants comme les autres, nous sommes des apprentis-soldats. Exan nous a bien entrainés, on n’est capable de se défendre !Elle sauta d’un bond pour regarder la bataille mais tout était déjà fini. Chacune des créatures étaient étendus sur le sol, morts. Elle contourna le rocher et pris le bras d’Azrael au passage et alla rejoindre ses coéquipiers. Elle se dirigea vers le prince et s’inclina devant j’aimerais vous posé une question si c’est possible, dit-elle en se redressant. Pourquoi nous avoir laissé en retrait ? Oui, je comprends que c’est pour nous protégé mais je pense que moi et Azrael, nous sommes capable de combattre. Nous semble plus des enfants faibles comme vous sembler pensé. finis-t’elle en le regardant droit dans les yeux. Mais… euh… Bien sur … c’est vous qui décidé... oublié cela, je ne voulais pas vous dérangé … Elle recula d’un pas et baissant le regard. Elle ne savait pas ce qu’il lui avait pris. Sous l’effet de la colère elle avait dit n’importe quoi. C’était lui le chef et elle devait écouter sans NagareEmpereur NoirNombre de messages 764Age 28Localisation Parmi les jouets des dieuxPoints 918Date d'inscription 20/08/2008Feuille de personnageÂge 28 ansMaitre/Écuyer En mon titre d’Empereur, j’ai plusieurs sujets, effectifs et apprentis à ma botteÂme soeur Une traîtresse de l’Ordre d’Émeraude, NaryuSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Sam 9 Oct 2010 - 2053 Le prince regarda avec satisfaction son petit groupe qui se battait avec une ardeur qui lui était inconnue. Ils obéirent au prince sans rechigner, sans montrer un quelconque mécontentement. En un instant, tout fut terminé. Les indigènes gisaient morts, baignant dans un sang teinté d’un rouge très foncé, atteignant pratiquement une sombre couleur. Ce détail fit froncer les sourcils du prince, étant extrêmement sensible concernant le sang d’autrui et atteint d’une maladie qu’il baptisa "les larmes de sang". Il espérait sincèrement que cela ne se produirait pas pendant cette mission. Il savait qu’elles opéraient pendant la nuit et lorsqu’il utilisait ses illusions, mais pourquoi ? Pourquoi pendant ces moments précis ? Il ne voyait aucun lien entre la nuit, l’illusion et le sang. Il s’est également renseigné sur son lignage tanieth, cherchant à savoir si l’un de ses ancêtres possédaient ce genre de symptôme mais en vain. Peut-être que cela venait de son côté humain, après tout la première fois que cela se produisit c’était lorsqu’il était encore au service de la communauté humaine et il l’avait utilisé sur son dragon pour le rendre docile. Lorsqu’il mit les pieds en Irianeth, il fit l’hypothèse que ces larmes étaient peut-être dû à sa connexion à la collectivité et qu’il s’y habituerait assez vite pour les voir disparaître. Néanmoins, c’était faux, d’autres humains étaient connectés à la collectivité et aucun d’entre eux ne manifestait cette faiblesse. Même ceux qui ont passé beaucoup plus de temps en terre humain que le prince. Ainsi était-ce un mystère pour le prince lui-même et les pouvoirs curatifs de ses confrères ne l’aideront jamais. Quoiqu’il en soit, il apprit à les supporter un peu plus la nuit, ses crises de douleur durait moins longtemps mais quand il était question de ses talents d’illusionniste… Et bien il ne pouvait pas y échapper. Plus l’illusion avait de l’effet sur son adversaire, plus il en souffrait. C’était ainsi un sort à double tranchant, il souffrait en même temps que son ennemi. Il l’utilisait seulement en dernier recours, étant donné que c’était plus une faiblesse qu’une force. Ses autres talents lui étaient déjà suffisants, il n’avait aucune raison de s’inquiéter au combat. Il fut tiré de ses pensées en voyant tout le monde rassemblée autour de lui, attendant un ordre quelconque. Il se sentit très fier de porter le fardeau d’une telle confiance, toutefois il ressentit le reproche des apprentis et l’un d’entre eux s’approcha de Nagare pour lui en faire part. Lorsque le prince posa ses yeux sur l’apprentie, cette dernière commença à balbutier et à s’excuser avant de s’éloigner. Malgré lui, certaines personnes étaient intimidées par le prince. Il comprit tout de même ce sentiment, étant donné qu’il était de haute noblesse dans la hiérarchie tanieth et qu’il était surtout le fils de l’Empereur. Et c’étaient encore des enfants, le prince comprenait ce reproche, étant déjà passé par là il y a quelques années. Il se tourna vers les apprentis d’Exan pour leur parler en face, les dardant de ses yeux rouges vifs."Écoutez-moi, je sais qu’il vous tarde de prouver votre valeur mais nous ne connaissions pas l’ennemi et vous y exposez directement serait une grave erreur de ma part. Vous êtes encore en apprentissage et c’est votre premier exercice en situation réelle, comprenez bien que ni vous, ni moi, ni personne d’autre dans ce groupe ne connaît nos ennemis actuelles. Si c’étaient des Enkievs, je vous les aurais laissés volontiers pour évaluer vos compétences. J’espère que vous me comprenez. il les regarda un par un, ils avaient l’air d’être assez compétents pour faire face à ces créatures. Nous allons faire une légère pause, je dois examiner de plus près leur cadavre afin de voir si je peux trouver une réponse concernant leur magie. Restez aux aguets et surveillez les alentours." son ordre donné, il se dirigea vers le corps d’un Arshizeck tué par était satisfait du travail de son cousin, il était le seul à avoir tué son ennemi sans souiller sa lame. Le corps de l’indigène était intact mais définitivement inconscient. Afin de mieux procéder à cette analyse, il s’empara d’une torche et la fit brûler avant de la planter à côté du corps. Ces créatures étaient légèrement plus grands qu’eux, mais possède une corpulence pour plus insignifiante que les tanieths. En effet, leurs muscles étaient à peine développé, là était peut-être la raison du pourquoi ils étaient relativement faibles aux corps-à-corps. Leur peau était cendré et les tatouages rouges qui parsemaient leur corps étaient les mêmes pour les trois Arshizecks ici présents. Le prince remarqua que ces tatouages n’étaient pas une simple peinture, c’étaient un creusement provoqué par une brûlure. Les Arshizecks se brûlaient la peau pour se tatouer ? Il ne chercha pas à comprendre, c’étaient des indigènes après tout. Leur culture différait de la sienne. Continuant avec attention ses recherches, il constata que leurs doigts étaient légèrement griffus, sans pour autant être assez aiguisés. Ils possédaient également des canines très pointues, qui pourraient se révéler dangereux s’ils en usaient. Il avait également remarqué plus tôt qu’ils employaient des cris forts et claquaient des dents pour communiquer. Ce détail le chiffonnait, comment se fait-il que les sentinelles aient compris un seul mot de ce qu’ils disaient ? Les indigènes ne possédaient pas des mandibules, leur crâne était rasé et leurs yeux étaient d’un blanc unique, sans pupille apparente. Le prince laissa ce détail de côté, il continua son analyse en examinant leur équipement. En protection, ils ne possédaient qu’un unique pagne ne servant qu’à cacher leur membre génital. Le prince s’intéressa plutôt aux bâtons ils étaient gravés de runes étranges dont Nagare n’arrivait pas à déchiffrer et l’arme semblait être conçue pour canaliser l’énergie magique. Par curiosité, il pointa le bâton en direction d’un arbre et fit glisser un brin de magie dans l’arme cette dernière propulser une boule de feu violette qui s’écrasa contre l’arbre sans faire de dégâts apparent.*Comment se fait-il que l’arbre ne brûle pas ?* il se rapprocha de l’arbre et ne trouva aucune trace de brûlure, cela attisa la curiosité du bâtons étaient conçu pour balancer des boules de feu violette, ces dernières brûlaient puisqu’il avait sentit la chaleur du feu lorsqu’il les frôlait. Mais l’arbre ne brûlait pas… Nagare ne comprenait pas pourquoi cela ne fonctionnait pas. La boule que le bâton avait matérialisée ressemblait de très près à celles qu’il avait esquivées. Peut-être que l’effet du bâton différait selon la puissance magique ou un autre facteur. Un croassement de corbeau fit sortir Nagare de ses pensées, le sombre oiseau se posa sur une branche un peu plus loin. Par instinct, le prince dirigea le bâton en sa direction et décocha une boule de feu qui brûla l’oiseau, le réduisant immédiatement en cendre. Nagare était de plus en plus perplexe, cette magie fonctionnait sur les animaux et pas sur la nature… Quant était-il des êtres humains ? Il dirigea le bâton vers le cadavre d’un des Arshizecks et décocha la boule de feu qui s’écrasa sur le ventre du mort. En un instant, le corps se trouva recouvert par des flammes violettes avant d’être réduit en cendre. Là était la puissante magie dont il était question un seul touché et c’était la combustion assuré. Il réitéra l’opération sur un autre cadavre en ne frôlant sur le bras. A son plus grand soulagement, un frôlement de la flamme produisait le même effet sur l’arbre. Il fallait donc que la boule de feu s’écrasa complètement sur le corps pour fonctionner. Le prince se demandait tout de même si les Arshizecks avaient d’autres sorts dans leur sac et s’ils avaient vraiment besoin de ces bâtons pour les utiliser… Nagare jeta le bâton plus loin et se retourna vers son groupe pour donner ses prochains ordres."Vous avez vu ce qui s’est passé ? Un seul tir et vous êtes morts. La magie ne fonctionne pas sur la nature, toute cachette est donc une excellente couverture. Ne foncez tête baissé seulement si vous vous sentez capable d’esquiver les flammes. Ils sont complètement vulnérable au corps-à-corps, privilégiez donc ce mode d’affrontement et empêchez les d’utiliser leur magie d’une manière ou une autre. il posa ses mains sur ses hanches tout en continuant de parler. Il est temps de découvrir où se trouve le gros de la horde. Les apprentis, je vous charge d’une mission lors de notre prochain affrontement, isolez l’un des leurs pour le prendre en otage. Quand vous serez sûr qu’il ne puisse plus s’échapper, vous viendrez nous prêter main-forte. il fit un signe tout en se dirigeant dans une direction. On reprend notre formation, en avant." en tête de groupe, Nagare se concentra de nouveau à scruter les environs pour capter une nouvelle présence. S’ils sont regroupés à un endroit précis, il le nouvelle marche dura un peu moins longtemps que la première. Le paysage ne changea aucunement, ce qui était en soit fâcheux car le prince ignorait s’ils étaient déjà passés par là. Il avait pensé à marquer leur passage par des fissures sur les arbres avant, mais leur but premier était de rester discret. Maintenant qu’ils devaient trouver ces Arshizecks, il laissa volontiers quelques balafres sur les arbres afin d’attirer quelques éclaireurs sur eux. Avec un peu de chance, ces indigènes les retrouveront rapidement. L’optimisme du prince fit émergence finalement, car ils se retrouvèrent bientôt face à un groupe d’Arshizecks cinq créatures dont l’un était un peu plus grand et ses tatouages différents. Nagare leva son poing pour demander au groupe de s’arrêter, il leur fit comprendre qu’ils ne devaient pas dégainer. Ces Arshizecks semblaient vouloir pourparler, ce geste surprit légèrement le prince car ces indigènes étaient d’habitude agressifs et jamais les sentinelles ont eu l’occasion de leur parler. C’était peut-être parce qu’ils avaient réussit à en éliminer quelques uns. Si c’était le cas, ces créatures étaient relativement faibles pour en arriver là. Leur force ne comptait donc que sur leur bâton ? Le prince remarqua que les quatre Arshizecks possédaient les mêmes tatouages que ceux qu’ils ont tués plus tôt, mais le grand Arshizeck possédait des tatouages beaucoup plus vifs et des motifs différents arboraient son torse. Ces tatouages devaient signifier un rang hiérarchique dans leur société, cet Arshizeck devait donc être important. Une raison de plus pour voir ce qu’il allait dire. Cet émissaire s’avança légèrement vers les intrus, Nagare nota une nouvelle fois que leur aspect squelettique les rendait si insignifiant… Surtout qu’ils étaient peu nombreux. Les tanieths n’en feraient qu’une bouchée, mais le prince avait le pressentiment que ça n’allait pas se passer ainsi. L’émissaire claqua ses dents dans un rythme calculée, Nagare comprit de suite que cela ressemblait énormément au langage tanieth ! A l’instar des mandibules des hommes-insectes, ces indigènes utilisaient leurs crocs pour communiquer entre eux. Ce qui fit remarquer au prince qu’ils ne possédaient pas de langue. Usant de ses connaissances de la langue tanieth, le prince interpréta ses paroles avec intérêt."Intrus ! Vous profanez nos terres, massacrez nos frères et vous approchez de plus en plus de notre antre ! Notre Ancien désire savoir ce que vous nous voulez, immédiatement !" Nagare réfléchit quelques secondes à ce qu’il allait répondre, se doutant bien que quoiqu’il dise la bataille était inévitable. Pourparlers avec ces indigènes était une perte de temps. Le prince s’avança d’un pas en leur direction, la main sur la garde de son katana par prudence et parla via la télépathie aux Arshizecks tout en étendant leur conversation jusqu’à ses compagnons afin qu’ils suivent."Nous sommes venus faire payer votre crime vous avez tué nos frères de sang froid." le prince eut l’audace de parler d’un ton calme contrairement à l’émissaire qui semblait à la limite de la rage."Vos soldats ont envahis nos terres sans aucune raison ! Bouleverser l’équilibre de notre quotidien ! Nous ne tolérons pas les intrus ici ! Vous ne partirez pas tant que vous ne baignerez pas dans votre propre sang ! le prince s’attendait à ce qu’ils usent de leur bâton mais ils n’en firent rien, l’émissaire sembla se redresser et reprit un ton plus diplomate. Je penses toutefois que l’Ancien désirait vous rencontrer avant de vous éliminez. Vous êtes les premiers à nous faire affront sans reculer. Lâchez vos armes et suivez-nous !" tout d’un coup, le prince sentit plusieurs présences autour d’eux, il transmit un message à son groupe.***C’est un piège. Tandis qu’ils parlaient, plusieurs Arshizecks s’étaient mis en position d’embuscade, les entourant de tous les côtés tout en restant cachés dans les fougères. Sachant pertinemment le danger que représentaient ces bâtons, ils étaient en mauvaise posture mais Nagare eut une idée qui pourrait retourner la situation à leur avantage. Restez près de moi, nous allons renverser la cadence. A mon signal, vous ne faîtes pas de quartier. Les apprentis, vous savez ce que vous avez à faire.*** le prince recula légèrement vers ses compagnons pour être le plus près possible d’eux, ce qu’il comptait faire demandait la coopération de chacun d’entre eux, il devait se concentrer. Le prince feinta un sourire sur ses lèvres dans le but de provoquer l’émissaire. "Comme si j’allais lâcher mon arme pour vos jolis yeux." l’effet attendu semblait opérer, l’émissaire se mit à grincer des dents et baragouiner quelque chose. Les Arshizecks qui étaient cachés sortirent des fougères, formant un cercle autour des tanieths, l’émissaire se mit à ricaner. ***Attendez, ils sont trop éloignés… Nagare maintenait son sourire provocateur sur les lèvres, l’émissaire sembla perdre légèrement sa fierté et s’approcha légèrement, ses sbires en firent de même. Attendez, attendez… le prince se concentra sur l’air qui l’entourait, il insuffla un flux d’énergie dans le vent qui se mit bientôt en place, un léger tourbillon tournoya autour du petit groupe. Une fois les Arshizecks assez près, Nagare donna son feu vert. Allez-y !*** une onde de choc propulsa tous les Arshizecks à terre avant qu'ils ne puissent réagir, son petit tour avait finalement prince fit léviter son katana dans les airs et trancha les quelques Arshizecks qui étaient à terre. Lorsque certains s’étaient relevés, le prince se téléporta derrière les arbres pour éviter leur sphère magique. Il savait que c’étaient ces bâtons qui matérialisaient les flammes, il avait une nouvelle occasion pour vérifier si ces indigènes pouvaient faire autre chose avec leurs mains. Il fit léviter dans les airs l’un des bâtons qu’utilisait un indigène pour le bombarder et constata avec satisfaction qu’il avait encore juste. Il glissa une énergie magique dans le bâton pour frapper son propriétaire puis ceux qui l’aidaient. Une fois tiré d’affaire, le prince sortit de sa cachette et observa comment ses compagnons se débrouillaient.Désolé pour le retard ><_________________ Contenu sponsoriséSujet Re Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Génocide des Arshizecks [SCENARIO] Page 1 sur 1 Sujets similaires» On abandonne personne [SCENARIO]» Les vainqueurs sont ceux qui restent en vie [SCENARIO]» Cette chose que j'attendais et que je veux ! [SCENARIO]Permission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumLes Chevaliers d'Émeraude Autres royaumes Autres territoires Territoires inconnusSauter vers Lespâtes ont besoin de sécher pour durcir et éviter qu’elle ne soient trop absorbante lors de la cuisson. Cuites trop fraîches, les pâtes se déliteraient rapidement. Pour le séchage, il suffit de disposer vos pâtes, une par une, sur les bras d’un séchoir à pâtes. Si vous n’en possédez pas, il suffit de disposer vos pâtes sur Le Deal du moment Coffret Pokémon Ultra Premium Dracaufeu 2022 en ... Voir le deal Garkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine Gelée 3 participantsAller à la page 1, 2 AuteurMessageInvitéInvitéSujet Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2052 Par une froide matinée matinal, un nain, sur un chemin, attendait. L'aube était fraiche, Néolias était magnifique, les tentes renvoyaient un magnifique reflet bleu sur le paysage. Soudain, Rwodka apparut, salua le nain et d' un élan de bon coeur, lui offrit une biére... Ils commencérent à bivouaquer, en parlant de choses et d'autre, sans trop se soucier des voyageur qui leurs tenaient un bien mauvais language... En même temps, ils se trouvaient au beau milieu de la route...Tout a coup, une grosse masse arriva, les deux nains la regardérent, sans bouger pour autant, elle s'approchait de plus en plus, les nains étaient de plus en plus captivés dans leurs convertation de nain, elle était juste à coté d'eux, quand tout a coup, elle s'assit et des petites étoiles arrivérent prés des nains..." 'jour Armstrong, sa f'sait longtemp."L'humain lui repondit quelque chose, mais le nain s'en fichait éperdument car il était trop captivé dans la conversation qu' il entretenait avec Rwodka... L'humain tenta à quelques reprise de s'introduire dans la convertation sans trop y arriver... L'humain alla alors se faire de petits échauffement avant de partir..."C'est quoi ce truc là bas?"Dit le nain en montrant du doigt une colossale silouhette"C'est énorme..."Les nains et l'humain commencérent à avoir peur, la silouhette qui semblait faire 5 metre de haut, s'approchait de plus en plus, elle était à quelques metres d'eux, les nains saisir leur armes, l'humain, lui, continuait de s'entrainer, il n'avait probablement pas vu cette silouhette... Ils se préparérent à charger."Ca va pas etre facile, a mon avis..."Le nain avait peur il est que lvl 1. Ils commencérent à courir en direction de cet chose, sans savoir ce que c'était, sans savoir s'il y arriveraient, sans avoir de plan, mais en prenant une derniere biere ensemble... Et ils édition par le Jeu 24 Mai 2007 - 2128, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2103 Burz n'avais pas beaucoup dormis cette nuit , sa maladie le rongeait et il avait du bâtir une étable pour son cher sanglier géant , par ailleur nommé Nogrash l'éventreur . Il avait commencer à l'apprivoiser ,et le sanglier semblait porter de l'affection à burz , ils étaient tout les deux fort , et la bête semblait surtout respecter le demi-orc pour sa cher peau verte montait sa monture sans autres attirail superficiel que sa voix .Il avait rendez vous à 5h du matin sur la place avec ses amis et son frère pour essayer de trouver un remède à son étrange descendit tranquillement la colline ou se situait son cabanon , le ton bleuté de l'aube renforcait l'idée de sérénité qui reignait en fois arriver aux portes de la ville , il se débrouilla pour passer dans les plus grandes rues pour ne pas causer trop de arriva finalement à la place voulut , ou il vit les deux nains debout , haches levées , et leurs yeux fixant se ruèrent alors sur lui haches semi-orc éclata d'un rire sonore qui résonna dans toute la ville , sauta de son sanglier et atterit lourdement au sol , et dit"Vous avoir peur Nogrash ?"Les nains s'arreterent , perplexe , puis rigolèrent , soulagés de voir que ce n'était que leur ami et frère burz!"Tout le monde être prêt à partir?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2125 Rwodka et Barak aprés avoir bien rit,aprés la peur que leur avait inspirés Nogrash prirent leur paquetage, Barak monta sur Barbak,quant a lui rwodka montat sur Rwisky,il apella Rmirnoff qui se posat en delicatessse sur son épaul .Barak avait une corde a son bras ou se tenait derriere lui un boeuf qui allait servir a tirer la charrette qui se trouvait un peu plus loin,garder sagement par ils arrivairent la ou se tenait la charette,ou se trouvait la nourriture,l'acool,le tabac et les drogue et quelques autres affaires,il attelairent alors le boeuf a la avait entrainer Ronizuka assez pour qu'il puissent guider le boeuf en galopant devant lui,c'était sa premiere sortit,a Rmirnoff aussi d' commencairent tous a avançaient dans les plaines enneigé des contré de comme cela que commença l' fumait sa pipe,un subtil melange d'opium et de tabac il l'a fit tourner a Barak qui lui,lui fit touner sa quand a lui semblait moin vert qu'avant,on voyait sur son visage qu'il n'avait pas la grande forme,il falait se depecher de trouver ce remede,dont burz ne nous avait toujours pas dit de quoi il s' trouvait que le voyage ne commençait pas trés gaiment,il se mit alors a frodonner une chanson tré connus,une chanson traditionelle l'histoir d'un nain cappable,de courir vite et de voyager loin...Barak chanta a son tour avec Rwodka dont la fumer resortait doucement par les narines comme des navir naviguant sur les sommes les nains sous la montagne *bam bam*On creuse le jour,on boit la nuit *bam bam*Et on aime pas ceux de la surface InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2138 Aprés avoir bien chanté, Barak mit la main dans sa poche, en sortit sa boussole, fouilla dans son sac, sortit sa carte et demanda"Au fait, on va ou? Parce que la si mes calcul sont juste... On est sur une route..."Le nain parraissait perdu... En fait, ils étaient perdu... Barak avait acheté cette carte et cette boussole sans savoir comment elles marchaient..."Y a pas un de vous qui sache comment on s'en sert?"Il se tourna vers Burz, il regarda surtout son regard vide et dénué de toute forme d'intelligence... Il se tourna alors vers Rwodka, voyant que celui ci était completement sous l'ffet de sa pipe... il rangea tout dans son sac et il deçida donc de suivre la route..."On arrivera bien a une ville en longeant cette route non?" Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2154 Rwodka commençait a voir floue,les effets de sa pipe prenait effet,il voyait Barak un peu perdu en regardan un bout de papier et un truc rond,mais pourquoi les regardaient-il ainsi etaitil mal coup il entendit un bruit aigue,il se retourna et vie une chose noir volait derriere et aussi au-dessus et en-dessous,il sortit un mouchoir se frotat les yeux et le nez... mais malheureusement...il s'était tromper de poche et c'etait le mouchoir remplie d'ether qu'il reniflait,il eut comme un etourdissment et la il se mit a crier a Burz et faut qu'on se depeche,ont et au pays des chauves-souris,elle nous suivent,Il disat cela en sortant sa hache droite de son etuit pour la prendir en l'air et tape dans le vide comme un fou cherchant a fair des signes pour un orchestre invisible,il ne savait plus ou ils allaient,mais ils y allaient,d'ailleur il n'eut pas souvenir que l'on lui et dit ou ils essaya de parler,toujours en brandissant sa hache,puis ils se rendit compte qu'il n'arriver plus a parler et que ces amis le regardé se tut et essaya de ne rien dire et de ne rien fair,out en sachant que les chauves-sourirs etaient non loin et qu'elle le plusieur heures de marches,nos amis arrivairent prés d'un petit village. Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Jeu 24 Mai 2007 - 2220 Burz leva la tête , et vit le soleil approcher du zénith , il n'était peut-être pas très intelligent , mais il savait que lorsque cet astre lumineux était au milieu du ciel c'était l'heure de manger , et manifestement Nogrash arrivèrent alors dans une petite bourgade non loin de chaumières éparses laissaient échappées des voluptes de fumée de leur plupart des familles devait sûrmement être en train de ne voulait pas effrayer les gens , aussi descendat-il de son sanglier et entreprit de le faire suivre derrière avança d'un pas incertain à travers les villages , les volets se fermaient à leurs enfants en retard chez eux entreprirent de filer en hâte , laissant leur jouets en travers de la fois n'était pas coutume de voir un orc accompagner d'un sanglier géant non attacher , avec deux nains à ses côtés et un boeuf tirant une charette remplit de vivre et d'herbes à première vu petit groupe marcha jusqu'à l'église de fortune , taillée en pière grossière et de petite s'arrèterent ici , et burz dit"Maintenant nous manger , moi avoir trop faim."Les deux nains appouvèrent un sourir aux lèvres et sortirent de la charette quelques morceaux de viandes saignante pour le semi-orc et des bouts de lard séché , nourriture favorite des que serait un repas sans boisson?Ils sortirent alors 3 chopes en fer et dévoilèrent le tonneau , attaché sous la remplit alors les 3 chopes , toujours sa pipe à la bouche , et retourna s'asseoir auprès des autres en distribuant sa part de boisson à frère de notre cher peau verte étaigna pour une des rare fois sa pipe et mordut avec empressement son bout de ciel dégagé et le chant des oiseaux donnait presque un air enchanteur à ce petit village aux sentiers de terre végétation était prédominante et archaïque , tout cela rassemblait transmettait un sentiment de paix compagnon mangeait goulument , burz garda juste sa dernière et plus grosse part , et émit un grognement très accouru vers le semi-orc et lui arracha le bout de viande des mains , l'écorchant de ses défenses demi-orc se leva , et reprit le bout de viande à son familier tout en lui mettant une grosse claque sur la sanglier ne broncha pas , surtout quand burz lui remit à nouveau son bout de viande en lui caressant la ce il regarda ses comapgnons encore sur leur nourriture et dit"Vous bientôt avoir fini manger?Nous devoir continuer voyage, nous suivre route jusqu'à grosse ville pour voir grand magicien et soigner dire sa à moi."Les deux nains hochèrent la tête , rwodka remplit et alluma une nouvelle pipe , sauta sur sa monture et clama "C'est partit ! " Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Jeu 24 Mai 2007 - 2319 Aprés un si bon repas et aprés avoir rallumé sa pipe,qui cette fois ne contenait plsu que du tabac normal,la craintes des chauves-souris lui avait suffit cette aprés-midi,ils avait permis a Rwisky d'aller chasser non loin avec Ronizuka pendant que Rmirnoff mangait une souris atraper peu de temp aprés leur arriver,barak avait eu le temp de donner lui aussi a mangait a barbak,Ils se remirent en route pour leur long nuit était tomber,il faisait aussi obscure que dans les cavernes des goblins,on pouvait voir en tete un lueur rouge aparraitre a temp regulier on pouvais deviner que Rwodka était en tete avec Rwisky car celui-ci pouvai voir dans la nuit,la charette etait derriere lui,on pouvait entendre les roues grinçait sur le sol puis derriere on entendait d grognement,on en concluait que c'était le sanglier ,et sur le coté avec un leger bruit de glougloutement on devinet Barak qui savourait une biere pour se tenir avoir marcher quelque nouvelle heures,Burz demanda a s'arreter non pas a cause de sa fatigue mais a celle de son sanglier et celle des autres d'ailleur car ils ralentisser de plus en fit un feu,qui eclairer beaucoup plus les environs que la lueur de sa lui redonna un peu a mangé a son blier quand a burz,il avait grignoter un petit peu puis était endormis la tete sur son sanglier,il était vraiment affaiblie par la avait entreprit de fair des tours de gardes avec ces familiers,il prenait le premier tours de garde puis cela tournait a chaque tour d'une aiguille dans un cadran rond,les humain apelait sa une montre les nain apellaient sa le tour d' fit 2 tour de garde jusqu'aux petit matin,il n'y avait eu aucun desagrement,a part une fois ou Barak c'etait lever d'un coup avait prie une grogéé de biere et etait aller arroser la neige 100metre plus loin.en bref y par pisser quoi ^^.Rwodka fut reveiller par Rwisky qui lui lecher le bout du nez,Rmirnoff était aller chercher son petit dej quand a Ronizuka il avait du alait a la chasse avec Rwidky avant le reveille de nos compagnons car il y avait 3 lapins et 1 lievre prés du feu qui n'attendait qu'a etre se levat dans un grognement puis marcha pour aller reveiller les Barak leve toi,il et l'heure, dit-il en lui tapant le bout de pied-Ouai c'est bon je me leve,dit-il en ouvrant sa biere du matinPuis Rwodka approcha de Burz,mais la d'un coup le sanglier se leva et grogna sur Rwodka,Burz se leva d'un coup et donna un baffe a Nogrash et lui cria dessus comme quoi il ne falait pas nous fair de mal enfin d'aprés se que Barak et Rwodka avait pu comprendre,puis d'un coup Burz tomba comme une masse ,Rwodka s'empressa d'aller dans la charette pris quelque fiole d'herbe et de liquide plus étrange les un que les autres et fit inguriter a Burz se mélange qui retrouva peu a peu de ces couleur,Quand a Barak il faisait le 1er petit dej de la journé,l'un de splus important aprés le 3 petit dej,le dejeuner,le gouter et le souper sans compter les quelques grignotage de si de frere de m'aider autant toi gentil avec moi ,moi beaucoup t'aprecier,dit-il en donnant une claque dans le dos de son frere a grande barbe,Merci a toi aussi couzin je t'aim bien toi aussi ,dit il en faisant de meme que pour Rwodka. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 046 Le nain, aprés un reveil quelque peu... Brutal, le nain finit sa biére matinal avant de se lever. Ils devaient se dépécher car l'état de burz empirait et la ville se trouvait loin... Il regarda de nouveau sa carte avant de dire"Si mes calculs sont juste, en suivant cette route, on devrait traverser un desert... Ou une montagne..."Le nain tournait la carte dans tout les sens..."En tout cas, on continura sur une route... Ou un chemin... Mais a cette intersection... Droite ou gauche?"Le nain semblait de plus en plus perplexe, la vie de son cousin était en jeu... Il culpabilisait sans cesse, s'il faisait une erreur, son cousin pourrait perdre la vie... Il ne devait pas se tromper, la moindre erreur pourrait lui etre fatal... Il monta sur son bélier, fit signe a ses compagnons de se lever. Il fallait partir, le temp était compté... Rwodka monta sur son loup, Burz monta avec peine sur son sanglier, il n'avait pas dut dormir depuis des jours, sa maladie le rongeait... Et continurait de le ronger s'ils ne faisaient rien...."On doit faire route vers l'est, en coupant par le desert, on pourrait gagner quelques jours..."Le nain était toujour perplexe, et s'il s'était trompé? si ce n'était pas la bonne route? et si c'était la bonne route, arriveront ils a temp pour sauver Burz?hrp sais pas si sa géne l est... j ai mis sa au hasard Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 1850 Nos amis arrivèrent alors à la lisière du désert , qui était nommer L'ergoth...Des collines à pertes de vue sous des tonnes de neiges , sans aucun abris ni semi-orc ne s'arrêta pas pour autant , et contrairement aux dire de ses compagnons , il n'était pas malade , mais des voix tournoyait autour de lui en lui insufflant la haine de tuer tout ce qu'il resistait mais cela l'épuisait , il ne tiendrait plus très longtemps s'engagèrent dans l'Ergoth avec tout leur animaux , il y avait peu ed chance de rencontrer âme vivante en ces lieux , du moins c'est ce que tout le monde pensait , du fait que personne n'en était revenu...Cela faisait plusieurs heures qu'ils avancer à travers ce paysage monotone , quand le semi-orc chuta du sanglier pour s'étaler sur le se releva avec difficulter , empoigna sa massue et se dirigea vers les membres de son groupes"Tuer..."Il brandit sa masse et se rua sur ses amies une lueur meurtrière et non habituelle dans les yeux... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2013 Rwodka vit Burz tomber dans la neige,puis se relever brsquement avant de prendre sa masse,puis il se mit a courir vers Barak et lui,Rwodka stopa net ces familiers qui commencer a montré les cros et serrer les griffes,il demanda meme a Rwisky d'aller chercher son sac rouge sang qui se trouver dans la charette et il lui cria meme de ne pas se posé de question et de fonçé,Burz avait alors sauter sur Barak et commenca a lever sa masse tout en le regardant de ces yeux devenue rouge vif,des yeux qui vouler voir couler le sang,Rwodka essayat d'agriper la masse mais il n'était pas aussi fort que son frere et il la lachat malgrés lui,heureusement garce a cette intervention la masse fut devier et ne frappa que de la se moment Rwisky arriver avec le sac rouge,Rwodka plongea sa main dedans en cherchant quelque crier a Barak d'esquiver et de tenir le plus longtemps possible,le temp qu'il la trouve lui disé entendit une nouvelle fois la masse frappait la coeur battait vite,trop vite,comme si il était en train de fair une over-dose,mais ce n'était pa le pour la troisieme fois la masse s'affeça sur le cria un grand coup,les familier de chacun se sachant que fair regardaient le dénoument du combat,sans savoir le pourqois du un quatrieme coup de masse,trop puissant ou trop glissant la masse vola dans les aire,Rwodka avait a se moment trouver une piqure qui comptenait un étrange liquide vert-rouge fluoresant,Burz aller une nouvelle fois frapper mais cette fois il ne se louperait pas,il attaquer avec les planta l'aiguile de la seringue dans le dos de se leva,il marcha vers Rwodka,lentement mais surment,ces yeux se fermer,sa respiration diminuer,on aurait dit un enfant qui venait de courir sur plusieur lieu ,pendant plusieurs regarda rwodka,puis Barak et vu sa masse il eu l'air etrangement étonné et la il lacha moi mes amis,moi pas aller bien,moi dodo...Puis il tomba comme une masse sur le sol,la neige vola dans les aire,comme des fleurs tombant au printemps de pleine lune. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2033 L'orc s'écrasa par terre, les nain attachérent son sanglier avec peine, il semblait inquiet de l'état de son maitre. Mais les liens entre cet béte et son maitre devaient être trés fort..."Bon et si on mangeait?"Demanda le nain à Rwodka, Rwodka aquiesa, voulu préparer un feu, demanda le briquet du nain, et prépara le feu. Rwodka sortit quelques mets à maanger, tandis que le nain sortit de la biére naine..."Il a pas l'air d'aller bien Burz..."Dit le nain"T'as pas tord, c'est la premiére fois que je le vois dans cet état... Mais tant qu'il dort on est tranquil...""T'as ptéte raison... Goute donc se saucisson, tu m'en diras des nouvelles."Et les nain mangérent, buvérent et chantérent durant quelques heures, s'amusant, oubliant de plus en plus leurs probélemes, commencérent à danser quand soudain, ils entendirent un bruit dérriére eux... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Ven 25 Mai 2007 - 2106 Burz se leva péniblement , il se sentait barbouillé et avait une folle envie de vomir qu'il cacha , il alla s'asseoir près de ses compagnons près du feu , le regard perdu dans le de maladie...pensa-t-il...Il devait trouver un remède au plus vite , son sanglier ignorait royalement burz , normal il était faible , et à la première occasion il partirait en semi-orc ne pouvait montrer sa faiblesse même si Nogrash la mordu un bout de viande cru sans grande conviction , le regard perdu dans de lointain souvenir douloureux et n'arriva même pas à la moitiée qu'il donna le reste à sa monture qui l'avala cul-sec sans macher ni d'autre le regarda dans les yeux d'une lueur montrant son envie de transpercer demi-orc s'approcha de la bête , et la regarda droit dans les yeux avec à peine quelques centimètres les grogna et le sanglier partit s'asseoir , visiblement rassuré de ne pas servir un faible , dumoins pour le moment...Burz retourna s'asseoir près du feu et ne tarda pas tomber dans un sommeil lourd et sans rêve... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Ven 25 Mai 2007 - 2123 Rwodka vit s'endormir prés du feu un Burz fatigué qui était perdu dans ces pensée et que la nourriture ne l'interressé plus,il savait qu'il nallait pas venait de les fair sursauté car ils pensaient tous deux que cela était un ralluma sa pipe car comme a coutume il l'avait éteinte pour mangé deux tranche de lards et des pris une gorgée de biere que lui tendait Barak,lui il lui tendit sa pipe qui cette fois contenait une petit mélange qu'il experimenté,de la gogocaine avec un peu d'opium de champignon des mines et de tabac,Barak pris quelque bouffé de cette fumer qui était violette,aprés avoir récuperer chacun son materiel,Rwodka vit Barak explosait de rire en regarant les étoiles,le soir était tomber epuis peu et il n'avait pas ossé reveiller Burz qui domrait se mirent a parlaient de tous et de rien des étoile tous en buvant et fumant,il se coucheraient bien plsu tard que Burz la vie leur semblait plus joyeuse dans cette nuit douce et chaleureuse et la sensation de renaitre aprés ces plaisir sensoriél et soir c'était un Barak de fair des tours de garde avec sa chevre,ce qu'il fit alégrement,Ils avaient tous deux nourris leurs familier qui était ensuite partie fair un tour pour on en sait quelque divertissement,comme chasser,jouer,tuer ou autre.HRPces annimeaux ne sont pas homo ou autres il ne font que jouer je tien a le preciser. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1323 Le nain, aprés s'être endormi durant son tour de garde, se reveilla brusquement lorqu'il senti une odeur terrible lui arriver... Il avait oublié d'éloigner son bélier... Il se leva, remarqua que l'orc devait aprécier cet odeur a voir le sourire qui se dessinait sur son visage...Il se dirigea vers Rwodka, se pencha pour le reveiller et se souvenu de la maniére dont il fut réveillé la derniére fois... Il se redressa donc, chargea un délicat coup de pied, et frappa Rwodka pour le reveiller. Il semblait en colére, mais fut calmé par la biére que le nain lui offirt pour mieu se reveiller."Reveil difficile, bois ta biére facile, me disait mon pere"Le nain se dirigea alors vers l'orc, mais l orc n'était plus la... Il commença alors à repenser a son comportement depuis quelques jours, cette folie meurtriére qu'il ne controlait que pas assez... Il eut un moment de pannique et regarda vers la droite ou il vit Burz écroulé à coté de son sanglier... Il le reveilla, il avait aussi le reveil un peu difficile... Il lui donna une baffe pour mieu le reveiller, ce qui marcha, le nain fit un vol plané de 6 métre...Il se releva avec mal..."Haaaa, sa reveille sa, mais maintenant il faut prendre la route non? Aprés le petit déjeuné bien sur." Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sam 26 Mai 2007 - 1713 Ils avançaient péniblement à travers l'Ergoth , le paysage était identique à perte de vu , aucun point de repère possible , apart aller toujours tout dit alors"Hmm...moi sentir là odeur bizarre..."Il sauta à terre et se receptionna avec difficulter , il tituba en peu et reprit son équilibre , la neige lui arrivait à la entreprit alors de creuser dans la neige pour connaître la provenance de l'odeur , car cela avait l'air de venir du grognement de burz creusant stressait tout le monde , de plus le ciel se couvraitet c'était une journée grise , un orage allait propablement tomba finalement sur une plante de forme assez était ovale et surevelée du sol par deux racines de couleur sentait une odeur proche du souffre qui était goutte de pluie s'écrasa alors sur l'épaule du semi-orc , puis une deuxième , il leva les yeux au ciel et vit un éclair pourfendre le ciel de charbon au dessus de leur tête... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Dim 27 Mai 2007 - 1934 La foudre tomber sur le sol non loin d'eux,le temps c'etait raffraichie,la pluie c'etait transformer en neige,un brouillard était brusquement tomber sur les tempete se préparer,le temp c'était de plus en plus rafraichie,leur fin étaient sans doute proche car aucun abris ne pouvais et était a leur vue,car de toute façon il ne voyait pas a plus de 20centimetre devant essayairent de fair un feu mais la tempete trop forte et puissant l'éteigner faut partir d'ici et vite,leur cria pour aller ou?lui cria Barak-Nous devoir marché pour pas mourir,disat BurzC'est ainsi que repartir nos amis sous la tempete de neige,Barak avec sa biere congelé,Burz et son morceau de viande et Rwodka avec sa pipe a protection des tempete de neige. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1900 Le groupe avançait dans la tempéte, la neige se faisait de plus en plus épaisse, leurs pas s'enfonçait de plus en plus dans la neige. Barak monta alor sur son bélier, qui avançait péniblement aussi..."A mon avis, on passera peut être pas la nuit, sauf si on se réchauffe..."Il sortit une bouteille de biére naine, en envoya une à Rwodka et envoya une bouteille de gnole à partir de moisisure de pustule de dragon pyrophobe, la seul qui puisse réchauffer un orc adulte... Ils le remerciérent et coninuérent d'avancer en buvant pour se réchauffer bien sur p. La tempéte faisait rage au dessu de leurs tête, ils savait que dans peu de temp, les monture n'avancerait plus... Mais ils devaient se dépécher d'arriver au bout de ce désert... Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mar 29 Mai 2007 - 1913 La tempête de neige fesait rage et un vent menaçais de les avançaient de plsu en plsu péniblement , les membres engourdit et les bêtes la charrue se stoppa net , la neige arrivait jusqu'au ventre du boeuf ; ils étaient donc obliger de s' cria"Trop neige , nous devoir rester là et attendre!"Le semi-orc sauta dans la neige et s'enfonca jusqu'au dessus de la ceinture dans la nains ne piuvaient pas descendre tout de commenca alors à creuser dans la neige , mais cela n'avançait pas vite car la neige tombait à une vitesse bout d'un certain temps il réussit à creuser asser pour que les nains puissent descendre sans être noyés sous la devraient faire un abri de fortune si ils ne voulaient pas périr avec quoi?De plus le boeuf respirait à peine , et ils devaient absolument le devrait bien y avoir un moyen... Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mar 29 Mai 2007 - 1920 Les loups de Rwodka commençaient eux aussi a avoir du mal a respiré,Rwodka qui lui avait put desendre a terre avait creuser autour d'eux pour qu'il puisse respiraient un minimum,puis il avait mit un tissu audessu d'eux retenu par quatre pillier,mais cela ne tiendrait pas lontemp,Barak avait fait de meme et Burz aussi il avait ensuite fais une nouvelle fois l'opération pour le boeuf et la charette,puis il enlevairent la neige autour d'eux pour avoir un espace pour bougé assez fois cela fait il firent une sorte de igloo pour que la neige ne penetre plus a l'interieur et pour pouvoir se rechauffé,Une fois tous cela fait,aprés avoir transpirer et ne plus avoir de bars,chacun d'eux burent et mangérent pour se réchauffé et se remplir l' fois le repas fini Rwodka ralluma sa pipe et en prit une grande lui reprit une bouteil,mais d'un alcool moin fort,car il était bien rechauffé,ils priaient tous deux pour que Burz ne refasse pas une crise,pour cela Barak dormirait avec ces armes et Rwodka avec la piqure qu'il préparaient en sechanet et donnat a mangait a ces amilier,Barak lui l'avait deja fait,d'ailleur il l'avait fait en meme temp que Burz mais pas de meme quantité car le sanglier mangait beaucoup plus que le belier. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1451 La nuit se passa sans trop de probléme, sans compter les moment de panique ou burz bougeait... Le nain ne dormit pas beaucoup cette nuit... Une fois que le groupe fut levé, aprés avoir prit le petit déjeuner, ils remarquérent que l'entré de leurs abri était bloqué par la neige... Ils commencérent à creuser dans la neige afin de ressortir."Y en a de la neige didonc"Ils continuérent de creuser, Rwodka utilisa sa pipe pour faire fondre la neige, se qui ne servi pas à grand chose... Une fois dehors, ils firent un trou encor plus grand pour faire sortir les animaux... Une fois cela fait, Ne sachant pas ou ils devaient aller, la neige avait tout recouvert... Barak sorti sa carte et sa boussole."Bon et bha je suppose que c'est par la... On fait quoi?" Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1538 L'orc monta sur son sanglier et aperçu avec étonement à l'horizon la fin du désert , car une plaine enneiger était heures de marche suffirait à y entreprirent alors de marcher dans l'épaisse neige , mais le boeuf peinait à avancer , le froid l'affaiblissait et la charrue était le coup?un admin pour faire un jet de dé pour savoir si notre bête tiendra? Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 30 Mai 2007 - 1547 Le boeuf ne pouvais faiblir matnain il falait qu'il attende au moin la fin de se desert de glace,aprés le belier pourrait le tirer,mais il falait qu'il tiene car découper un boeuf dans un desert glacé n'était pas la meilleur façon de le rendre goutu dans la bouche,Rwodka lui fit humer de la fumé,un mélanfe de tabac et de champignon des mine pendat que barak le faisait boir de la gnole a petite gorgé,et du coin de l'oeil Burz le menaçait avec sa masse,le boeuf savait qu'il y passerait surment mais pas aussi arrivairent a sortir de se desert,il étaient completement engourdi et fatigué mais il falait continuer pout de nouvelle heure de marche ils arrivairent prés d'une foret,le boeuf semblait de plus en plsu fatigué,la nuit tombé et nos amis était dans un état de fatigue lamentable,ils mangeraient un morceau et depuis lontemp ne firent pas la fete aprés se repas,il ne prirent meme pas lé précaution au cas ou Burz refairé une attaque. InvitéInvitéSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 1836 {hrp bon et bha attendons sagement le mj p }Dernière édition par le Sam 2 Juin 2007 - 940, édité 1 fois Burz Gro'TrashGladiateurNombre de messages 136Age 31Classe BarbareAlignement Loyal-mauvaisXp - niveau niveau 3 - 3829xpDate d'inscription 05/02/2007Sujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Mer 30 Mai 2007 - 2205 [HRP] Je vous signal au passage que c'était à un admin de décider pour la bête...[/HRP] Rwodka le destructeurTabatier loucheNombre de messages 194Age 31Classe guerrier destructeur/tabactierAlignement neutre/chaotiqueXp - niveau lvl4Date d'inscription 05/02/2007Sujet Rwodka le destructeur et sa meute Mer 20 Juin 2007 - 1251 Au petit matin Rwodka fut reveilé le deuxieme,Barak était deja eveilé,il faisait un feu pour mettre les brochettes de lapin,qu'il avait invoquer grace a sa temps c'était deager ,il ne neiger plus et le brouillard n'était reveillairent alors Burz doucement sans trop fair de bruit,une fois qu'il fut debout et qu'ils eurent chacun grignotaient un ou deux lapin,5 pour Burz et que leur familier eurent finit eux aussi de dechicter leurs atelairent le chariot au boeuf qui durant la nuit avait repris aprioris de la force et qui de se faite avait l'air de se sentir avoir finit de traversaient se desert glacé,ils prirent le chemin de la foret. Contenu sponsoriséSujet Re Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Sauvons Burz {reservé Burz, Rwodka, Barak} Page 1 sur 2Aller à la page 1, 2 Sujets similaires» rpRwodka+Burz ceueillette au champotePermission de ce forumVous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forumGarkam, Forum Rpg Les Alentours La Plaine GeléeSauter vers Cest donc une source d'énergie qui est assimilée par l'organisme de façon rapide. Quant à elle, la crème fraiche est la matière grasse la moins calorique et grasse de tous les corps gras.
les forumsForum Blabla 18-25 ans Etoile Abonnement RSS Réglages Mise en forme JVCode Afficher les avatars Afficher les signatures Afficher les spoilers Miniatures Noelshack Sujet Elle était trop fraîche, elle était trop sex RépondreNouveau sujetListe des sujets 1 Buakaouw MP 21 mars 2016 à 115355 J'aurais casser toute les portes pour rentrer dans ses fesses Buakaouw MP 21 mars 2016 à 115942 Courage à moi les kheys. MrCorporation2 MP 21 mars 2016 à 120110 ce fut ainsi ta mère 1 Nouveau sujetListe des sujets Répondre Prévisu ? Victime de harcèlement en ligne comment réagir ? Sous-forums Religion Infos 0 connectés Gestion du forum Modérateurs Suumas, Love-n-peace, odoki, LikeGod, [FIREWORK] Contacter les modérateurs - Règles du forum Sujets à ne pas manquer Aucun sujet à ne pas manquer La vidéo du moment
ElleEn Fait Trop. La solution à ce puzzle est constituéè de 8 lettres et commence par la lettre C. Les solutions pour ELLE EN FAIT TROP de mots fléchés et mots croisés. Découvrez les bonnes Télécharger l'article Télécharger l'article Vous êtes une fille ? Vous aimeriez être belle, fraiche et mignonne ? Quels que soient votre taille, votre morphologie, votre âge et votre couleur de peau, apprenez à impressionner n'importe quel garçon de l'école, à être admirée de tous dès le jour de la rentrée, à être sublime lors d'une fête, à vous faire remarquer dans la rue, etc. Vous devrez alors adopter les bonnes habitudes d'hygiène et apprendre à vous coiffer et vous maquiller de la bonne façon. Étapes 1Soyez propre. Prenez une douche ou un bain régulièrement, mais pas trop souvent. En prenant trop de douches ou de bains, vous assècherez votre peau et vos cheveux et les abimerez. Douchez-vous alors seulement une fois par jour ou une fois tous les deux jours et si vous choisissez de vous doucher chaque jour, ne vous lavez pas les cheveux chaque jour, à moins que cela ne convienne à votre type de cheveux. Si vous utilisez des produits capillaires au quotidien mousse, gel, laque, etc., vous devrez alors rincer vos cheveux tous les jours. Veillez aussi à choisir des produits adaptés à votre type de peau et qui ne soient pas testés sur les animaux. 2Coiffez-vous. Si vous avez les cheveux gras, coiffez-les en une queue de cheval haute ou en tresses. Si vous avez les cheveux gras, mais courts, trouvez d'autres coiffures fraiches et mignonnes. 3Utilisez du shampoing sec. N'oubliez pas de brosser vos cheveux pour les débarrasser de l'excédent de produit. Aussi, si vous utilisez des outils chauffants, utilisez-les avec parcimonie et appliquez un protecteur de chaleur pour ne pas abimer vos cheveux. Apprenez à réaliser quelques coiffures simples pour les jours où vous vous réveillez en retard, enfilez un joli bandeau ou utilisez une barrette à strasses pour fixer vos cheveux en arrière après les avoir coiffés. 4 Soignez votre acné. Certaines filles chanceuses n'ont pas à s'inquiéter de leur peau, mais pour le reste d'entre nous, il est important de se laver le visage une ou deux fois par jour. Pensez aussi à appliquer une crème pour le visage. Essayez différentes marques de produits antiacnéiques, jusqu'à en trouver un qui convienne à votre peau. Si vous ne trouvez pas le produit miracle, demandez à vos parents de vous emmener chez le dermatologue afin de vous faire prescrire un médicament. Veillez à ne pas appliquer de produit acnéique près de vos yeux ou sur une plaie ou une piqure d'insecte. 5Ne vous maquillez pas trop. Essayez de ne pas appliquer trop de maquillage fond de teint, anticernes, blush, car ces produits sont mauvais pour la peau. Si vous appliquez une poudre pour fixer votre fond de teint, veillez à avoir la main légère, afin de ne pas faire de paquet et que le résultat reste naturel. Vous pourrez également appliquer un illuminateur, en stick ou en tube, pour apporter de la lumière à votre peau. Pour éviter un maquillage trop chargé, choisissez un fond de teint très léger ou une crème teintée. Pour les yeux, choisissez une ombre à paupières subtile, comme le blanc, le crème ou le beige. Si vous recherchez un résultat plus osé, choisissez une ombre rose ou de votre couleur préférée. Pour illuminer ou agrandir vos yeux, appliquez un eye-liner blanc ou crème le long de votre paupière inférieure. Pour un maquillage plus simple, contentez-vous de recourber vos cils et appliquez un mascara sombre. Vous pourriez également appliquer une ombre à paupières blanche au coin interne de vos yeux, pour illuminer et réveiller votre regard. Appliquez ensuite un rouge à lèvres ou un gloss de couleur pâle ou nude. 6Choisissez une jolie tenue confortable. Un top aérien et un jean skinny feront une tenue à la fois élégante et confortable. Vous pourrez aussi agrémenter le tout de ballerines ou de bottines. Les vêtements font plus d'impression sur les gens que vous ne pourriez le penser. Par ailleurs, les hauts courts allongeront votre silhouette. 7Choisissez les bons accessoires. Même une simple petite bague pourra faire scintiller votre tenue ! Veillez cependant à ne pas en faire trop avec les accessoires ou votre look serait vulgaire et ce n'est pas le résultat recherché. Une bague ou un petit collier apporteront une touche d'élégance. Vous pourriez sinon porter une jolie écharpe. 8Sachez que c'est votre personnalité qui compte le plus. Bien sûr, vous pourriez être la plus fraiche, la plus belle et la plus mignonne des filles du monde, mais votre personnalité est plus importante que tout cela. N'essayez jamais d'être quelqu'un que vous n'êtes pas. Soyez vous-même et soyez gentille. 9Prenez soin de vos dents. Vous allez devoir sourire beaucoup et personne n'aura envie de voir une rangée de dents sales. Arborez alors des dents blanches et brillantes comme des perles. Brossez-vous les dents au moins deux fois par jour et utilisez un dentifrice adapté à vos dents. Les bandes blanchissantes peuvent abimer les dents et être désagréables à appliquer. Ne les utilisez que si cela est nécessaire. Faites soigner vos caries, vos dents de travers et vos aphtes. 10N'écoutez pas les commentaires désobligeants ou les insultes des autres. Avez-vous déjà fait beaucoup d'efforts pour assembler la tenue la plus adorable de tous les temps et vous être vue dire par quelqu'un qu'elle était moche ou nulle ? Cela nous est arrivé à tous. Ignorez ce genre de commentaire et ne laissez pas les jaloux tourner votre sourire en moue boudeuse. 11Soyez intelligente. Espérons que cela aille sans dire vous pourrez tout à fait être intelligente et belle à la fois. Tirez parti de vos talents, riez de vos échecs et faites toujours de votre mieux. Personne n'est parfait. 12Soyez toujours vous-même aimable, douce. N'essayez pas de dire des choses stupides, car les gens se moqueront de vous. Publicité Conseils Restez modeste, ne vous vantez pas et ne vous plaignez pas. Soyez propre et pure. Avoir une bonne réputation amènera non seulement les gens à vous aimer davantage, mais cela aura aussi pour effet de booster votre confiance en vous et votre façon de traiter les autres. Si vous n'êtes pas bien dans votre corps, souvenez-vous que personne ne l'est réellement. Si vous vous trouvez un petit peu trop grosse, essayez d'avoir une alimentation plus saine et de marcher 1 ou 2 km par jour. Marcher permet de bruler des calories et vous aidera, si vous le souhaitez, à vous mettre à la course à pied. Utilisez un savon qui sent bon, un désinfectant pour les mains parfumé ou un parfum. Sentir bon vous aidera à avoir confiance en vous et à vous sentir plus jolie. N'oubliez cependant pas que vous êtes belle, fraiche, mignonne et très sexy juste comme vous êtes ! Essayez d'être aussi intelligente que vous le pouvez, sans pour autant devenir une je-sais-tout. Cela vous sera utile sur le long terme et vous aidera à renvoyer une image positive. Faites des compliments aux autres, afin qu'eux aussi se sentent bien dans leur peau. Soyez gentille, mais ne soyez pas snob et ne prétendez pas être parfaite. N'essayez jamais d'être quelqu'un que vous n'êtes pas. Évitez de vous ronger les ongles. Soyez modeste. Ne prenez pas les insultes au sérieux. La personne est juste jalouse. Aimez-vous et aimez votre corps. Publicité À propos de ce wikiHow Cette page a été consultée 22 943 fois. Cet article vous a-t-il été utile ?
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    2. А ռегийι
Onl'appréciait tout particulièrement en début de saison tandis qu'elle était bien verte et bien fraîche. On l'apprêtait en la faisant sauter avec des oignons, du safran et un morceau de
Il y a beaucoup de choix en ce qui concerne la levure de boulangerie la levure sèche active, la levure instantanée, la levure fraîche, et enfin le levain naturel maison. Il est parfois difficile de savoir quelle est le bon produit à utiliser pour quelle recette. Voici un petit guide rapide qui vous explique comment utiliser chaque type de levure et dans quelle recette La levure sèche active La levure sèche active ou levure déshydratée est la forme la plus couramment disponible dans les grandes surfaces. Elle se présente sous forme de petits grains bruns. Elle est généralement conditionnée en petit sachet ou en pot de 125g ou 500g ex Levure SAF . La levure est dormante, doit être réhydratée avant utilisation, dans un liquide à 38 °C maximum. La levure sèche doit être entreposée dans un endroit frais et sec. Elle peut se conserver plusieurs mois mais ne l'utilisez pas après la date d'expiration indiquée sur l'emballage elle ne sera plus active. Une fois le pot ouvert , il se conserve au réfrigérateur. Une fois réhydratée cette levure est très robuste et convient pour tout type de préparation pizza, pain, brioche, etc... Levure instantanée La levure instantanée ou levure lyophilisée est une levure sèche qui se présente sous forme de petites paillettes. Elle absorbe le liquide rapidement et n'a pas besoin d'être hydratée ou levée avant d'être mélangée à de la farine contrairement à la levure sèche active. Elle s'incorpore directement à sec dans la pâte ou dans la farine. Encore une fois, conservez cette levure dans un endroit frais et sec ou au réfrigérateur une fois l'emballage ouvert. N'utilisez pas la levure après la date d'expiration. Cette levure est très simple d'utilisation, mais elle est un peu plus fragile que la levure sèche active. Son pouvoir de fermentation est supérieur à celui de la levure déshydratée, la pousse de la pâte est plus rapide. Elle est particulièrement recommandée pour une utilisation dans les machines à pain. Levure fraîche La levure fraîche, également connue sous le nom de levure comprimée, est une levure active. Elle est vendue au rayon frais des grandes surfaces, elle est conditionnée sous forme de petit cube emballé dans du papier. Cette levure fraîche se conserve environ deux semaines au réfrigérateur. C'est un produit très fragile, toute moisissure se développant sur la surface est une indication que la levure doit être jetée. Il faut bien respecter la DLC du produit. La levure doit être gris-brun pâle, parfumée, molle et friable - pas dure, brun foncé ou croustillante. Cette levure fraîche doit être levée dans de l'eau tiède à 30°C maximum, sans contact avec du sel ou du sucre. Une fois bien diluée dans le liquide, elle s'incorpore ensuite facilement dans le pétrin. Ce type de levure est un bon choix pour les pains ou les pâtes nécessitant une longue montée à froid, ou pour les pains fabriqués selon les méthodes traditionnelles. Levure sauvage ou levain maison Avant que la levure ne soit disponible dans les épiceries, les boulangers gardaient des colonies de levures vivantes bactéries pour faire du pain. Cette préparation, mélange de farine d'eau et de ferments naturels est connue sous le nom de levain. Dans les boulangeries traditionnelles, le levain est parfois transmis de génération en génération. Le levain est une matière vivante, il doit être entretenu et "nourri" régulièrement. Vous pouvez faire votre propre levain, en utilisant de l'eau de pomme de terre à partir de pommes de terre bouillies pour attirer et nourrir les levures sauvages présentes dans l'air autour de nous, ou en utilisant des pommes râpées ou du lait fermenté. Le dosage des levures Pour 250g de farine, on utilise - 5g de levure sèche - 5g de levure instantanée - 10g de levure fraîche - 80g de levain naturel 100g de levain pour 300g de farine Comment savoir si mon pot de levure instantanée est encore utilisable ? Pour vérifier si votre sachet de levure ou votre pot de levure est encore utilisable, c'est très simple prenez un verre d'eau tiède 30°C, ajoutez deux pincées de farine et une pincée de votre levure. Agitez bien et laissez reposer 10 minutes. Si le mélange fermente et que de petites bulles se forment sur la surface du liquide, votre levure est encore bonne à utiliser. Quelques conseils pour finir... - Diluer la levure sèche ou fraîche dans un liquide tiède eau ou lait à 25°C maximum vérifier la température à l'aide d'un thermomètre. Cela permet une meilleure répartition des levures dans la pâte. - Lors de la pousse de la pâte, il ne faut pas dépasser la température de 50°C sous peine de tuer les levures. - La levure ne doit jamais être en contact direct avec du sel le sel tue les levures. On ajoute le sel à la préparation en dernier une fois que la levure est bien incorporée à la pâte. - Un excès de levure, comme un excès de fermentation donne mauvais goût et une acidité à la préparation. Pictures by PIXABAY , LESAFFRE. .